Parmi mon peuple

Chapitre 12 : Pâle est l'ennemi, sombre est la nuit

7627 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 22:00

 

       Amerys, aux aguets suite aux cris retentissants, n’eut pas besoin d’un souffle de génie pour comprendre que les wargs n’étaient pas loin. Elle comprit alors que la présence d’orques dans les montagnes n’était pas anodine et qu’il se pourrait bien que ces créatures rencontrées dernièrement soient toutes intimement liées. Ces chasseurs devaient probablement être les mêmes qui avaient attenté à leur vie peu après sa rencontre avec la compagnie de Thorïn. Cela signifiait donc qu’ils les chassaient ardemment… Mais pourquoi ? Pourquoi une bande d’orques aurait pour éternel dessein que de massacrer les nains ? Quelle motivation avaient-ils pour s’aventurer si loin dans les terres sauvages?

           La demi-naine tenta en vain de trouver une cachette discrète pour éviter une rencontre fortuite avec ces wargs qui n’hésiteraient pas à la mettre en charpie à la moindre occasion. Les hurlements approchaient, le déferlement des féroces créatures semblait imminent. Cavalant dans une descente à pic à travers l’herbe jaunie, la roche effritée et les pins gigantesques elle trouva enfin refuge entre un grand sapin et un haut buisson de genêt très odorant. Elle s’y glissa, espérant passer inaperçue tant visuellement qu’olfactivement.

           Soudain, elle les entraperçut, vagabondant habilement dans de grands sauts sauvages. Les orques montés dessus étaient toujours aussi immondes et assoiffés de combat. Ils passèrent tout près d'elle, mais leur avide férocité concentrait leur attention vers une proie plus alléchante. Thorïn et les nains ne devaient pas être loin, elle avait eu raison de se faire confiance et de croire en ses chances de revoir ses amis. Plissant les yeux elle discerna néanmoins un orque et un warg tous deux très particuliers. Le gigantesque loup avait l’originalité d’avoir un pelage blanc immaculé et sur son dos trônait un orque blanc, aussi pâle que la lune ronde d’une nuit d’été. Un frisson fit trembler l'échine d'Amerys lorsqu'elle entendit l'orque pâle émettre un sourd grondement de bête féroce, auquel obéirent orques et wargs. Amerys comprit amèrement que cet orque pâle était le chef de toute cette troupe malveillante. Un désagréable frisson fit trembler son échine car elle craignait cet être potentiellement dangereux.

           Attendant alors sagement que la horde passe, elle se fit la plus discrète possible. Triturant machinalement les épines du genêt elle ne quitta pas du regard les loups. Après leur passage elle patienta plusieurs bonnes minutes avant de sortir de sa cachette par peur qu’un dernier ne fût à la traine et qu’elle ne le croise par mégarde. 

 

           Le calme avait enfin repris sa place et seuls quelques petits oiseaux gazouillaient désormais. Amerys était persuadée que ses amis étaient la proie de cette traque et il fallait absolument qu’elle aille à leur rescousse, même s’il était évident qu’une pauvre et jeune demi-naine n’inverserait pas la balance du combat…

           S’éloignant du buisson dont l’odeur avait imprégné ses narines elle partit sur les traces de la horde non sans garder un esprit alerte et méfiant. Les pas étaient aisément visibles, même sur une terre sèche doublée d’un soyeux tapis d’épines de pin et ce ne fut pas difficile de suivre leurs traces. Ils devaient être bien loin maintenant mais gardant courage elle trottina, toujours confiante, prête à en découdre si jamais la situation tournait au vinaigre. Pour plus de sécurité elle saisit son arc et vadrouilla, tenant bien fort l’arme dans sa main et se tenant prête à le brandir à tout moment sur une quelconque menace sanglante.

           Malgré une fatigue apparente Amerys ne relâcha pas ses efforts, sentant qu’elle se rapprochait elle poussa ses muscles et son souffle dans leur dernier retranchement. Elle allait prouver qu’elle avait l’endurance d’une naine ! D’ailleurs, le soleil fuyait doucement à présent et la pâle lumière de la lune prenait subtilement la place de son double journalier. La voyageuse continuait de serpenter entre les grands pins et la roche de cette vallée désolée. Malgré un sol redevenu plus plat du fait qu’elle s’était éloignée des Monts Brumeux, elle prenait toujours garde à regarder où elle mettait les pieds. Quand soudain, de la fumée attira son attention, ainsi que des flammèches s’élevant dans le ciel étoilé. Cela n’augurait rien de bon…

 

           Peu après la voyageuse arriva enfin au lieu fatidique. Soignant ses pas elle se fit très discrète et se glissa derrière un massif fourré. Le spectacle qui s’offrait à elle était fort peu recommandable. Ses amis, acculés par les wargs au bord d'une falaise, avaient escaladé un grand sapin étique. Mais sous le poids des nains de forte carrure, le conifère penchait dangereusement au-dessus d'un à-pic vertigineux, ses racines se rompant une à une dans des craquements sinistres. Ainsi tous s’accrochaient désespérément aux branches, risquant de basculer au moindre geste brusque De grandes flammes s’élevaient par ailleurs ici et là, brûlant la flore sèche de la falaise et léchant l’écorce des arbres qui se consumait en une longue plainte pendant que les ombres de l’ennemi dansaient sur les grands troncs lugubres. Thorïn, Bilbon, Gandalf et les nains étaient tout bonnement coincés entre le vide mortel et l’ennemi aussi pâle que la lune, seule témointe dans les cieux qui les illuminait de sa frêle lueur bleutée.

           Les bêtes trahissaient par ailleurs une excitation tourmentée face à la situation et au feu dévorant. Cependant il en fut un qui ne semblait pas le moins du monde atteint ou déstabilisé. L’orque blanc, rendu encore plus blafard avec l’astre lunaire semblait défier quelqu’un. Fièrement campé tel un fantôme irradiant dans la nuit, il attendait patiemment. Son bras gauche, qui n’était plus un bras mais un long crochet métallique planté dans la chair provoquait la peur de ses adversaires tandis que de son bras droit il tenait une énorme massue grossièrement dentée. Des cicatrices rosées parsemaient son corps étonnement musclé alors que de son crâne luisant s’élevaient de petites et irrégulières oreilles pointues. Sa tête plutôt carrée encadrait un visage dur dont les yeux bleus se reflétaient dans les ténèbres. Il était horriblement étrange car jamais Amerys n’avait vu pareille créature, ainsi un nouveau frisson parcourut son corps éreinté.

           Pourtant, Amerys vit Thorïn se lever délicatement pour éviter de basculer dans le vide vertigineux, épée au poing, se préparant à une inéluctable confrontation . Aussi concentré que déterminé à provoquer l’affrontement il chargea son ennemi qui l’attendait de pied ferme dans un rire comblé. La jeune naine sentit son cœur battre de plus en plus vite, le roi allait au-devant de la mort… Quelle chance avait-il face à ce redoutable ennemi mesurant deux fois sa taille ? Le premier assaut se solda par un échec car l’adversaire blanc prit le dessus sur le grand guerrier qui alla voler plus loin suite un coup de massue sauvagement assené. Mais qu’attendaient les nains pour aller l’aider ?

           Bien malheureusement, le loup de l’orque pâle saisit impitoyablement Thorïn dans sa gueule et referma sa mâchoire de sorte à briser ses os en miettes, le mettant alors hors état de nuire. Amerys mit la main devant sa bouche, choquée, tenaillée par la peur au ventre rien qu’à l’idée que ce nain puisse perdre la vie sous les crocs de ce redoutable ennemi. Son ami gémissant de douleur fut ensuite lamentablement balancé à même la roche dans un choc brutal et étourdissant. L’orque blafard eut un rictus savoureux, pas peu fier de la sombre défaite de Thorïn sous les coups de sa massue dentée et de son toutou de compagnie. Mais alors qu’un acolyte du géant blanc, sous l’ordre de ce dernier, allait l’achever sous leurs yeux pétrifiés pour ramener sa tête à son maître, la demi-naine dans un élan de rage sortit furtivement de sa cachette. Se dévoilant, elle encocha adroitement une flèche puis visa l’orque prêt à décapiter le roi de sa féroce épée. Le projectile sifflant alla tout droit se ficher dans la gorge du bourreau qui s’écarta brusquement du nain en couinant tandis que le sang coulait sur son plastron osseux et cuirassé. En plus de cela, le hobbit, profitant de cette déconvenue, fonça également sur une autre créature qui réactive, avait pris le relais pour aller trancher la tête du blessé. Une fois la sale besogne effectuée, son gringalet d’ami se posta ensuite devant Thorïn pour le défendre au péril de sa vie. « Quel courage Bilbon ! », pensa l’archère. L’orque pâle furieux hurla. Le fier guerrier ne se releva cependant pas et perdit même connaissance. Une autre flèche d’Amerys alla ensuite percer le pelage blanc immaculé du warg qui recula de même, laissant dans son sillage des gouttelettes de sang qui giclaient ici et là dans son agitation.


- Amerys ! C’est Amerys ! s’écria Kili à l’adresse de ses compères en pointant la jeune femme du doigt.


           Les nains scandèrent son nom plusieurs fois, probablement surpris de la voir revenir après une journée d’absence. Et voyant la naine et le semi-homme engager le combat pour défendre leur chef, certains se ruèrent également farouchement sur les orques, brandissant leur hache et leur épée pour passer l’ennemi au fil du rasoir à travers le sang et le feu. Un coup d’œil rapide lui permit de voir que Fili était en vie et se battait avec fougue. Cependant, quelques nains étaient restés dans le pin, probablement coincés ou dans une situation trop instable pour bouger ne serait-ce qu’un petit doigt. Gandalf, désemparé tout au bout de la cime semblait ne savoir que faire, tirant alors une mine déconfite accompagné d'un chapeau en berne

           Maintenant qu’Amerys était à découvert elle n’avait pas d’autre choix que de se mêler au combat. Restant en retrait pour le moment elle tira d’autres flèches sur ses assaillants wargs mais bien vite à ses dépens, la bataille se fut de plus en plus rapprochée. D’un rapide geste la naine dégaina avec force son épée qu’elle brandit instantanément pour écarter un orque malveillant. Esquivant son coup elle le transperça habillement au creux des reins. Il s’écroula dans la mort. Elle enchaîna ensuite sur un autre adversaire. Nul peur, nul regret n’envahissait son cœur, la lutte avait pris possession de son être, plus rien ne l’arrêtait. Ni le sang, ni la chair transpercée et déchiquetée, ni les flammes rougeoyantes qui dansaient de joie. L’odeur sanguine se mêla très vite à celle du feu. Le flux noirâtre giclait, les orques tombaient, les wargs couinaient. Tout était que noirceur et sueur.

           Les gestes de la jeune combattante étaient adroits mais malgré un manque significatif de force elle savait détourner les assauts par la souplesse et la vitesse. Désormais la chaleur envahissait les alentours et il fallait éviter les flammèches dansantes qui se régalaient d’avance du butin qu’elles auraient à dévorer. La naine suffoquait avec la fumée puis transpirait, ses mains étaient moites et la poignée de son épée devint dès lors de plus en plus glissante. Mais alors qu’elle allait parer un coup, son arme glissa malencontreusement, elle tomba à genoux en évitant le coup et l’orque eut dès à présent tout le pouvoir de lui trancher la tête sans obstacle. Fort heureusement, Fili arriva au bon moment et devant la détresse de son amie fracassa violemment la créature pour lui sauver la vie. Même dans cette situation peu envieuse elle ressentit la joie de se retrouver auprès de son ami bien vivant et lorsqu’il tendit sa main pour l’aider à se relever elle ne put s’empêcher de l’enlacer nonobstant la poisse qui les couvrait. D’abord surpris, il répondit à son étreinte sans restriction, lâchant un souffle chaud dans sa nuque. Ce geste, malgré l’absurdité de la situation, lui procura un formidable regain d’énergie. 


- Vous êtes vivante… souffla-t-il soulagé.

- Vous aussi…


           L’étreinte prit cependant fin au vu de l’urgence de la bataille et c’est avec un dernier regard pour Amerys que le guerrier se replongea dans le combat. La naine dut en faire de même malgré une irrépressible envie de retourner auprès de Fili.

           Peu de temps après ce passage remplit d’émotion elle se retrouva en revanche au bord du précipice, poussée habilement et volontairement par un orque rugissant entre ses dents pointues pleines de salive dégoulinante. Ses yeux rouges la fixaient intensément tandis que son nez crochu se retroussait frénétiquement avant l’assaut final. Sa peau verdâtre luisait de transpiration et il crachouillait des paroles inintelligibles. Mais alors qu’elle allait l’attaquer, le warg blanc monté par l’orque pâle fit une soudaine apparition dans son champ de vision et fonça droit sur elle telle une furie incontrôlable. D’un coup sec et brutal la créature la renversa sans qu’elle puisse l’esquiver, probablement une vengeance personnelle pour avoir tiré sur son chien adoré. Amerys tomba dans le vide en criant…

           Alors que la combattante savait sa dernière heure arriver, la chute ne dura pas plus de trois secondes car elle atterrit miraculeusement sur un socle doux et moelleux. A moins qu’elle ne fût déjà morte… Reprenant ses esprits Amerys comprit qu’elle était tombée sur un être amovible volant, plumé et dont l’envergure était étonnamment large. Un aigle géant ! Un aigle… géant… ? Soit. Plus rien ne l’étonnait à présent. Mais diantre que faisait-il ici et pourquoi l’avait-il sauvée de la dégringolade ?

           La naine se retourna et tandis que l’aigle trompetait un son strident elle agrippa ses mains aux grandes plumes marron du rapace. Il tournoya en remontant doucement et c’est à ce moment qu’elle comprit que cette intervention bienvenue n’était pas un hasard car une multitude de ses congénères volaient tout autour d’eux. Les volatiles étaient tout simplement en train de les aider pardi ! A ce moment même, plusieurs de ses amis avaient trouvé refuge sur le dos de l’un d’eux. Ces derniers n’hésitaient pas à saisir de leurs griffes acérées les wargs pour les balancer dans le vide, les précipitant alors vers une mort imminente. Un autre, bien courageux, s’approcha pour faire tourbillonner les flammes grâce au vent produit par ses gigantesques ailes, faisant alors fuir vers l’arrière quelques assaillants. Un à un les nains intégraient le dos d’un oiseau, sans oublier Bilbon et Gandalf. Le dernier rescapé fut Thorïn, qui trouva malgré son inconscience, place entre les serres de son sauveur. Une fois que tout le monde fut hors de danger et hors d’atteinte, la troupe volante laissa derrière elle la rage inouïe de l’orque pâle qui mécontent les voyait s’en aller au loin sans avoir pu tuer son ennemi Thorïn Ecu-de-Chêne. Amerys jeta un bref regard en arrière, voulant immortaliser dans son esprit la falaise qui lui avait imposé sa première bataille et savourant par la même occasion la pitoyable défaite de l’opposant.

           Sans les aigles, elle serait d’ailleurs morte et cette idée la fit trembloter. Elle était fatiguée. Ses affaires se faisaient lourdes sur sa pauvre carcasse éreintée. Epée, arc, carquois, ainsi que le sac à bandoulière avec le livre pesaient sur son corps et elle avait hâte de se débarrasser ne serait-ce qu’un instant de tout cet attirail. Le combat l’avait vidée de ses forces et elle s’allongea délicatement contre le doux plumage de son porteur ailé, goûtant l’espace d’un instant la chance d’avoir survécu à cet ultime danger.

 

           Ils volaient toujours lorsque le soleil apparut timidement à l’est, aussi orange que les flammes de cette pâle et non moins sombre nuit. Etant chacun à dos de rapace il était difficile de parler mais ses amis semblaient tous aller à merveille si on omettait la fatigue apparente, ce qui était un point non négligeable. Plus loin devant, elle aperçut Fili et Kili qui partageaient la même monture. Ce premier scanda le nom de son oncle, bien inquiet de l’état de Thorïn qui, niché entre les serres du volatile, n’avait toujours pas repris connaissance. Après un moment le jeune guerrier regarda Amerys qui lui adressa un sourire rassurant mais le nain fronça les sourcils, soudain soucieux. Il s’inquiétait pour son mentor et il n’était pas le seul. Si leur chef venait à perdre la vie que deviendrait cette compagnie ? Elle n’aurait plus de sens ni de lieu d’être car il n’y aurait plus de roi pour reconquérir sa montagne et trôner en son cœur. Même si Fili était son successeur aurait-il l’envie de continuer cette quête pour devenir roi sous la Montagne à son tour ?

           Ils survolèrent en cette occasion des paysages aussi sublimes que grandioses et la jeune naine profita pleinement de cet humble moment de paix et de liberté. La sensation de voler était unique, aussi douce qu’exquise. Il était tout bonnement impossible de s’en lasser. Malgré un certain vertige, Amerys se sentait grande au-delà de toute domination. Transperçant l’air pur et frais elle contempla les vertes vallées, les roches jaunies et les étourdissantes montagnes qui semblaient la défier de leur chapeau blanc de reine du monde. Ils volèrent même si haut qu’elle ne vit pendant un temps plus que les chaînes des grands monts enneigés dépassant gracieusement la brume épaisse. Comme si elle allait prendre son envol, Amerys embrassa le ciel de ses bras ouverts, laissant échapper un rire timide. Bilbon qui la vit effectuer ce geste, lâcha à son tour non sans une certaine hésitation les plumes de son aigle et ouvrit ses bras pour brasser le vide. Complices de regards et de sourires ils profitèrent de cette sérénité, libres de leur pensée et de leurs mouvements mais surtout loin des tracas de la terre ferme.

           Soudain, un pic rocheux d’une hauteur vertigineuse apparut à ses yeux desséchés par l’altitude. Trônant fièrement d’une splendeur unique il semblait dominer la verdoyante vallée. De même, les bois l’entourant irradiaient de verdure sur les montagnes environnantes tandis qu’une onduleuse rivière coulait à son pied, se faufilant majestueusement entre les monts angulaires jusque dans le lointain sauvage. En s’approchant derechef la naine discerna une roche massive semblant naturellement aplatit par les cieux et qui pointait dans une direction lointaine plus à l’est telle l'aiguille d'une boussole, sur une étendue de terres lointaines vers des contrées inconnues. Entourant ce roc immense, un escalier en spirale tournoyait jusque dans le bas. Les aigles commencèrent alors une danse ondoyante et gracieuse autour de ce rocher à forme de tête d’ours avant de commencer à les déposer un à un dessus. « Il va falloir redescendre tout ça après ? » se demanda instantanément la jeune naine dont la vision du pic ardent et de ses escaliers abruptes lui indiquait que la descente serait bien difficile. Thorïn fut par conséquent le premier déposé, vint ensuite Gandalf qui se précipita à son chevet. Amerys doucement posée mit pieds à terre et ne tarda pas non plus à rejoindre le magicien auprès du blessé non sans adresser avant cela un merci à son aigle sauveur.

           Son ami était effectivement dans un mauvais état, surtout s’il n’avait pas repris connaissance. Des entailles sanglantes étaient grossièrement dessinées sur son beau visage endormi alors que des trous béaient dans le tissu de sa veste bleue nuit et de sa fourrure, témoin de la force des crocs du warg. Cela étant, il n’y avait dès lors aucune grosse blessure apparente. La jeune femme s’agenouilla près de lui, soucieuse, tandis que le Gris passa sa main gantée d’une mitaine miteuse au-dessus de son visage en psalmodiant des incantations dans une langue inconnue. Instantanément le chef de la compagnie reprit connaissance et de ses yeux perdus regarda le vieil homme puis Amerys.


- Lerï… Suis-je donc mort ?


           Gandalf adressa à la jeune naine un regard interloqué, rebroussant son sourcils broussailleux il esquissa un malin sourire tandis que la naine rougissait devant la méprise du guerrier qui l’avait malencontreusement confondue avec sa tante. Malgré son étourdissement il était bien vivant et elle en fut heureuse. C’est tout ce qui importait pour le moment.


- Mon ami, je puis vous assurer que vous n’êtes pas mort, affirma le magicien.

- Le semi-homme… souffla alors le blessé dans un souffle rauque.

- Tout va bien, répondit alors Gandalf. Bilbon est là. Il est sain et sauf.


           Thorïn se releva péniblement et fit la grimace. Trouvant appui sur Dwalïn et Kili, il ne perdit ensuite pas de temps pour grogner sur Bilbon dont le sourire s’effaça instantanément.


- Vous ! clama-t-il. Qu’est-ce qui vous a pris ? Vous avez failli être tué ! N’avais-je pas dit que vous seriez un fardeau. Que vous ne pourriez survivre dans les terres sauvages. Que vous n’avez pas votre place parmi nous…?


           Faisant une pause, il s’approcha du hobbit d’un pas hâtif tandis que le petit homme semblait se mordre la langue à cause des outrageux reproches de son agresseur.


- Je ne me suis jamais autant trompé de ma vie, finit-il pourtant en enlaçant amicalement Bilbon.


           Le hobbit eut l’air grandement étonné du geste affectueux et surtout inattendu du grand chef (tout le monde d’ailleurs) mais il lui rendit avec bienveillance son étreinte, rassuré d’avoir enfin gagné la confiance du roi. Les nains à l’unanimité approuvèrent et des éclats de joie se dressèrent au sein l’assemblée rescapée. Voir Thorïn reconnaître le courage et la vaillance de son ami Bilbon Sacquet, mit à la fille du forgeron du baume au cœur. Elle était fière du respect mutuel de ces deux êtres que tout séparait. Fière de faire partie d’une compagnie aussi soudée et courageuse. Fière que la valeur de chacun soit reconnue.


- Je suis navré d’avoir douté de vous, s’excusa-t-il encore en reculant.

- Non non, j’aurais aussi douté de moi, approuva Bilbon. Je ne suis pas un héros ou un guerrier. Pas même un cambrioleur.


           C’est alors que Thorïn esquissa un sourire non retenu, soudain rendu plus amical par la situation. Le brave hobbit avait beau contredire les paroles du chef, la jeune naine était persuadée qu’il avait agi cette nuit-là en héros. La modestie de son ami lui allait dès lors droit au cœur.

 

           Peu après ce moment d’émotion le guerrier chef écarta ses amis pour se diriger cette fois-ci vers Amerys d’une démarche clopinante, le regard perçant. Il s’arrêta à moins d’un mètre avant de s’adresser à elle avec un mince sourire remplit de reconnaissance :


- Amerys… C’était votre flèche…, dit-il perspicace.

- En effet Thorïn, sourit-elle humblement sans en ajouter plus.


           Le roi s’approcha de nouveau, perturbant ainsi la jeune naine qui ne savait où se mettre et qui n’était pas à sa plus grande aise aussi près de ce charismatique guerrier.

- Vous m’avez sauvé la vie, affirma-t-il.


- Eh bien… commença Amerys. Théoriquement, oui et non à vrai dire. Il y a eu ma flèche, Bilbon, les aigles…


           Mais elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase car le souverain la serra à son tour entre ses bras. « Passer près de la mort l’avait indéniablement rendu plus chaleureux à priori », pensa la jeune naine. Sa force était impressionnante et malgré un étouffement à venir elle rendit réciproquement le geste à cet être qu’elle respectait sincèrement. Ce contact fut particulier, il traduisait là la reconnaissance de Thorïn pour sa propre personne. Un pas de plus vers cette grande famille qui l’acceptait de jour en jour au sein de leur peuple. Un souffle de joie s’insinua dans ses veines, au sein de son cœur et de son âme. Ce sentiment prenait assez d'ampleur pour qu’on puisse l’appeler : le bonheur"

- Ne doutez plus jamais de vous mon amie. Vous êtes une vraie naine avec un cœur vaillant et remplit de courage. Vous me l’avez prouvé cette nuit et jamais je ne l’oublierai Amerys, fille de Daraïn Forgefer. Ce bon vieux forgeron aurait était drôlement fier de sa fille tout comme je le suis aujourd’hui.


- Merci… souffla-t-elle émue pendant que ses yeux s’embuaient et que Thorïn se retirait de ses faibles bras.


           En ce moment même, le respect de Thorïn Ecu-de-Chêne était à ses yeux la plus belle récompense qu’elle puisse recevoir et jamais elle aurait pensé en arriver là. Il partagea avec elle un sourire paternel et reconnaissant tandis que ses yeux autrefois bleus aciers avaient laissés place à une douce chaleur.

           Soudain les yeux de ce dernier se portèrent dans le lointain, suivant la direction indiquée par la pointe du pic ardent. Loin, très loin se dressait une montagne esseulée au milieu d’une plate désolation. Les nains, Bilbon, Gandalf et Amerys suivirent alors le regard du roi.


- Erebor, annonça alors Gandalf en se plaçant aux côtés de son ami. La Montagne Solitaire. Le dernier des grands royaumes de nains de la Terre du Milieu.


           Amerys s’approcha de même, postée près de Fili qui posa une main bienfaisante sur son épaule tout en souriant à la vue de cette montagne dont il avait tant rêvé et dont son oncle lui avait tant parlé.

- Notre maison, souffla le roi.


- Regardez ! Un corbeau ! s’exclama Oïn guilleret alors qu’un frêle oiseau qui ne ressemblait aucunement à un corbeau passa en piaillant eu dessus de leur tête. Les oiseaux s’en retournent vers la montagne.

- Ceci mon cher Oïn est une grive, rectifia Gandalf plein de malice, pas peu fier de reconnaître le vif petit volatil.

- Voyons cela comme un signe, un bon présage, proposa Thorïn optimiste et dont les yeux brillaient à la vue de sa chère montagne perdue.

- Vous avez raison, je crois que le pire est derrière nous, conclut Bilbon sur un ton plein d’espoir.


           C’est ainsi que la vue lointaine d’Erebor leur redonna confiance et courage. Malgré la sombre nuit chacun sembla pris d’un infaillible optimisme et ils étaient de retour prêts à affronter tous les obstacles de ce monde. Amerys sentait la compagnie plus soudée que jamais. Thorïn avait désormais confiance en elle et en ce cher Bilbon. Dorénavant ils ne pouvaient qu’avancer pleinement, motivés par cet avant-goût de retrouvailles entre un roi et son royaume perdu.

 

           Après cette nuit d’affrontement la compagnie décida qu’il était indispensable de prendre un peu de repos et n’entreprit aucunement la descente du Carroc (c’est ainsi que Gandalf l’avait appelé), ce pic rocheux sur lequel ils étaient juchés. Amerys avait pris l’initiative de soigner le peu de blessés qu’il y avait d’autant plus qu’elle-même n’avait presque rien. Le plus amoché était sans conteste Thorïn mais bien que le loup l’avait pris dans sa gueule le roi n’avait rien de cassé. Quelle solidité incroyable ! Son plastron avait de même protégé son poitrail à la perfection. Elle avait dès lors simplement tamponné les entailles et égratignures avec l’onguent.


- Que vous est-il arrivé pendant ce laps de temps où nous avons été séparés ? questionna alors le chef tandis que la fille du forgeron soignait ses blessures.


           Sa curiosité attisa de même l’intérêt de toute la troupe qui ouvrit bien grand ses oreilles et c’est avec plein de souvenirs qu’elle raconta son aventure solitaire dans les Montagnes de Brume.


- Vous n’avez encore une fois pas manqué de courage, avoua Thorïn une fois son récit terminé. Je ne pensais pas que vous étiez si pleine de ressources.

- Nous vous avons bien sous-estimée, renchérit Dwalïn.

- En même temps c’est moi qui l’ai entrainée ces derniers jours, dit alors Fili pas peu fier de ses compétences de professeur et des exploits de son élève.

- Ce livre… commença alors Balïn curieux. Pourrais-je le voir de plus près ?


           Amerys acquiesça et saisit ainsi le livre demandé dans le sac à bandoulière qu’elle avait posé à ses côtés, puis le tendit au vieux sage. Il examina avec rigueur l’ouvrage et tourna lentement les pages pour tenter de comprendre de quoi il en retournait.


- Il est évident que c’est un livre de contes ma chère. Des contes de toutes sortes aussi bien pour les enfants que pour les plus grands d’entre nous, rédigés dans notre langue comme vous avez pu le voir. Il devait s’agir de nos congénères dans cette grotte. Probablement de simples voyageurs pacifistes si vous affirmez qu’il n’y avait pas d’armes. Je me demande bien de quoi ils sont morts…

- Sauf si quelqu’un est passé avant moi et les leur a volé, précisa la demi-naine en parlant des armes.

- Eventuellement possible, acquiesça le conseiller de Thorïn. Gardez-le Amerys, il est à vous à présent. Il pourra vous divertir quand l’occasion se présentera.


           La jeune femme déçue que le livre ne recèle pas d’informations plus intéressantes décida néanmoins de garder l’ouvrage avec elle. Ainsi elle le rangea dans son sac.


- Puis-je à mon tour vous demander d’examiner l’artefact que vous avez subtilisé au corps de ce cadavre ? demanda à son tour le magicien gris.

- Bien sûr Gandalf, répondit la jeune femme en tendant le pendentif si particulier au vieil istari.


           Le Gris porta alors le collier au plus près de son œil vif et avisé, analysant le majestueux saphir bleuté et ses contours argentés dans les moindres détails.


- Ce bijou ne me semble pas fait de la main des nains. Je dirais, si mes yeux ne sont pas abusés, que c’est une belle manufacture elfique. Un simple pendentif dont le dessin ne signifie rien à part un quelconque attrait personnel de son fabriquant ou de son premier porteur. Je dois cependant avouer que le saphir est somptueux. Votre voyage solitaire a finalement été fructueux ma chère. Vous deviez probablement être destinée à trouver ces objets.


           Les nains pour qui les pierres précieuses étaient un sujet hautement sérieux, demandèrent à leur tour à détailler ce pendentif, particulièrement sa pierre. Ils débattirent un moment sur le travail et les finissions de la taille avant que le collier reprenne place dans la poche de sa nouvelle porteuse.

           Puis à son tour, Amerys demanda à la troupe ce qui leur était arrivé dans la montagne et malgré un brouhaha intempestif où toutes sortes d’informations fusèrent de la bouche de ses amis, la naine comprit le principal quant à cette histoire de gobelins. Elle était finalement heureuse de ne pas s’être confrontée à ces petites créatures vives et anguleuses à la peau beige et au visage ingrat et boutonneux, même s’ils semblaient moins dangereux que les orques. D’un autre côté, Thorïn l’informa que l’orque pâle à qui ils avaient dû faire face se prénommait Azog. Azog le profanateur pour être plus précis. C’était un vieil ennemi de Thorïn, rencontré lors de la bataille d’Azanulbizar quand les nains avaient tenté de reprendre la Moria. Cet ennemi avait durant cet assaut décapité Thror, le grand-père de ce dernier. Thorïn avait alors défié avec courage le bourreau et s’était habilement défendu avec une branche de chêne (d’où son surnom « Ecu-de-Chêne » remarqua Amerys). Après lui avoir tranché le bras gauche le jeune guerrier avait cru ce redoutable ennemi mort de ses blessures. C’est pourquoi la surprise de le voir vivant en ce jour n’était pas la bienvenue, surtout qu’il était plus motivé que jamais à détruire la lignée de Durïn. Voilà la raison pour laquelle ils étaient ardemment pourchassés…

           La quête vers Erebor n’était déjà pas chose aisée mais si en plus des orques assassins leur faisaient obstacle, cela compliquait les choses. Mais ils feraient front quoi qu’il arrive !

 

           Plus tard, alors qu’elle était plongée dans ses pensées, Fili vint s’asseoir à ses côtés, laissant toujours quelques centimètres d’écart, un geste presque étrange au vu de l’étreinte partagée durant la bataille. Amerys ne s’en offusqua aucunement et traduisit cela par une simple timidité.


- Je suis ravi de vous revoir, avoua-t-il . J’avais bon espoir que vous vous en seriez sortie à merveille sans nous.

- Moi de même Fili. J’ai eu peur… J’ai eu peur de ne jamais vous revoir, vous et tous les autres, murmura-t-elle. J’ai bien failli mourir deux fois en un jour qui plus est.


           Le jeune guerrier fronça les sourcils comme si quelque chose le dérangeait mais qu’il n’osait le communiquer.


- Quand vous êtes tombée de la falaise… J’ai cru que c’était la fin. Je… Votre cri…

- Fili… Tout va bien, le rassura-t-elle alors qu’elle avait saisi sa grande et chaude main entre les siennes. J’ai bien cru mourir mais j’ai été sauvée au bon moment. Je ne préfère pas ressasser cette nuit, s’il vous plait. Profitons du moment présent.


           Le nain d’abord perturbé par les paroles de son amie, détendit ses traits crispés et sourit chaleureusement de ce petit sourire en coin qui lui était si propre. Ainsi comme l’avait demandé Amerys, Fili ne ressassa pas cette nuit tourmentée et ils profitèrent de leur intime retrouvaille. Elle aurait véritablement aimé le prendre encore une fois dans ses bras, sentir sa confortable protection, se reposer sur sa solide épaule couverte de fourrure mais c’était impossible. D’abord parce que tout le monde les épiait et que cela pourrait devenir gênant mais aussi car tous deux étaient réservés et peu enclin au premier pas. Etait-elle vraiment amoureuse de ce jeune prince ? Probablement… Avait-il les mêmes sentiments pour elle ? Elle l’espérait…

 

           En tout cas ce repos bien mérité fut délectable et chacun pouvait désormais tranquillement rattraper le sommeil perdu. Ils en auraient bien besoin pour descendre le pic le lendemain matin. La naine aurait préféré dormir sur un sol plus mou que cette roche dure et froide d’autant plus qu’elle n’avait plus sa cape pour lui tenir chaud mais elle fit avec ce qu’elle avait, sans rechigner. Cependant, avant de s’endormir, Amerys avait une dernière chose à faire. Alors que tout le monde s’était endormi elle rejoignit Balïn qui était encore éveillé, contemplant dans le lointain la Montagne Solitaire. Le livre de contes sous les bras elle s’approcha doucement du vieux sage, posant une main sur son épaule pour prévenir de son arrivée.


- Amerys, sourit le vieux nain. Vous devriez dormir après toutes ces péripéties.

- Vous aussi mon ami, répliqua-t-elle en s’asseyant près de lui. Je voulais d’abord vous demander quelque chose d’important et je ne voulais pas le faire devant les autres pour tout avouer.


           Le nain fronça les sourcils, s’attendant à une requête particulière tandis que la jeune naine posait le livre de contes sur ses genoux.


- Balïn, pourriez-vous m’apprendre à lire ?


         Le petit conseiller étira un sourire plein de malice devant la demande personnelle de la voyageuse.


- Ma chère, ce sera un réel plaisir que de vous aider à la lecture du khuzdul. Mais pas ce soir vous comprendrez bien. Dans les prochains jours si cela vous convient ?

-  Bien sûr. Merci… souffla-t-elle bien heureuse de recevoir bientôt l’enseignement de l’érudit.


           Elle marqua une pause, observant le nain qui s’était replongé dans la contemplation de la Montagne Solitaire.


- Que vous inspire cette vue ? demanda-t-elle alors curieuse.


           Le nain haussa les épaules tout en continuant à observer la lointaine montagne.


- Nous sommes chaque jour plus près du but. Erebor se rapproche à chaque pas que nous faisons. Je suis impatient mais j’ai également peur Amerys.

- Peur de quoi ? Du dragon ?

- Oui, ne pas avoir peur de Smaug serait insensé. Cependant…

- Vous n’avez pas peur que de Smaug… Dites-moi quelles sont vos craintes ?


           Balïn sembla hésiter, ne sachant peut-être pas par où commencer ou même s’il était avisé de se confier à la jeune fille qu’il connaissait depuis peu.


- Votre père vous a probablement déjà parlé de Thror le grand-père de Thorïn, ainsi que de sa folie…

- En effet…

- Le trésor d’Erebor et l’Arkenstone lui ont fait perdre la tête. Il s’est mis à aimer l’or autant que sa propre vie et cela l’a conduit à sa perte, à la perte d’Erebor et à la miséricorde de notre peuple. Nous avons tant erré dans les Terres du Milieu. Nous avons offert nos services aux hommes pour gagner notre pain, nourrir notre peuple ou ce qu’il en restait, avant de nous installer grâce à Thorïn dans les Monts bleus pour recommencer une nouvelle vie… Aujourd’hui nous essayons de reconquérir le plus beau des royaumes nains, le plus majestueux mais aussi le plus indomptable, le plus imprévisible.


           Amerys pensa comprendre où Balïn voulait en venir et peut-être avait-il toutes les raisons de craindre à l’aboutissement de cette quête.


- Vous avez peur que Thorïn succombe à cette même folie… ? murmura-t-elle.

- Ce trésor est maudit, acquiesça-t-il. Le joyau du roi n’a amené que le mal dans cette montagne malgré toute la magnificence qu’elle procure. J’ai peur que Thorïn se laisse lui aussi abuser.


           Le sage tritura alors la grande manche rouge de sa tunique, contemplant de probables souvenirs passés.


- Alors pourquoi ne pas se débarrasser du trésor ? proposa bêtement Amerys. Pas de trésor pas de folie.

- C’est plus compliqué que cela à vrai dire. Je ne pense pas que le roi sous la Montagne voudra se débarrasser de ses joyaux, ses pièces et ses pierres et encore moins de l’Arkenstone…

- J’ai foi en Thorïn, je suis persuadée qu’il saura retirer les leçons passées et prendre les décisions qui s’imposent sans se laisser berner par un quelconque trésor.

- Votre optimisme m’honore jeune fille. J’espère que vous avez raison… Maintenant il est temps pour vous de dormir.

 

           Amerys accepta sans rechigner l’ordre de Balïn et c’est alors qu’elle partit se coucher, laissant le nain dans sa contemplation nocturne et ses doux rêves de royaume resplendissant pendant qu’elle s’en allait au pays des rêves.


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