Sasari Uchiwa

Chapitre 10 : Telle est la question

5941 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 19/02/2021 21:30

[Sasari et Mifuyi étaient aussi subjuguée que pouvait l’être leur jeune serveuse, Kumiko. Pendant quelques années, les deux jeunes ninjas avaient vagabondé à l’intérieur des terres d’Iwa, tentant possiblement de chercher un quelconque premier indice sûr qu’ils pouvaient être. Pendant ces années, rien de flagrant n’avait été trouvé précisément, mais en une seule journée, à l’intérieur du pays des de la Cascade, ils faisaient face à une personne possédant le même regard que le leur.

 

Au vue de la réaction de la serveuse, elle aussi semblait faire face à ce genre de situation pour la première fois. Ils étaient désemparés, l’un face à l’autre, ne sachant comment réagir. Le choc était total! Kumiko avait les mains toujours tremblantes, les battements de son cœur avaient doublé en vitesse et les questions qu’elle se posait étaient si nombreuses qu’elle n’arrivait pas clairement à réfléchir.]

 

Kumiko : Je… Je suis désolée, je… Pardon, je n’aurais pas dû… * Soupire * Si vous voulez bien m’excuser.

 

[Elle n’arrivait pas à remettre ses idées en place. Dans la panique, Kumiko préféra se distancer de la chose pour pratiquement courir vers les cuisines, à l’arrière, disparaissant du regard de ses clients. Dans sa fuite, dans les plusieurs soupires profond de la jeune serveuse, Juri pu entendre des sanglots. Cette dernière n’attendit que peu de temps avant d’aller la rejoindre rapidement, abandonnant complètement les seuls clients qu’il y avait.]

 

Sasari (Confus) : Mifuyi, il faut à tout prix lui parler! Elle!...

 

Mifuyi : Tu n’as pas besoin de parler, je… * Soupire * Il faut rester calme, Sasari… Oui, on est ici pour prendre notre temps, tu te souviens? C’est un choc pour elle comme pour nous. J’ai beaucoup de questions, mais je crois qu’il faut y aller par étape.

 

Sasari : … Tu as peut-être raison. Allons-y en douceur…

 

[En se levant, Sasari et Mifuyi purent voir le propriétaire de l’endroit apparaître de sa cuisine pour prendre la relève. Ils se dirigèrent vers le comptoir pour payer leur repas, mais aussi…]

 

Hide : Pardonnez Kumiko, elle est encore jeune. Je ne la connais pas très maladroite, il a dû lui arriver quelque chose récemment ou je ne sais quoi. Pour tout ça, c’est la maison qui offre les repas!

 

Sasari : Kumiko…

 

Mifuyi : Ne vous inquiétez pas pour nous et nous allons payer, ce n’est pas un problème. D’ailleurs, nous avons entendu dire qu’il s’agissait plus qu’un simple restaurant. Est-ce que l’auberge se trouve aussi dans les parages?

 

Hide : Vraiment!? Je veux dire ; oui, bien sûr, vous êtes au bon endroit! Il me fera un plaisir de vous accueillir dans mon auberge! Suivez-moi, je vais vous montrer!

 

[Sasari et Mifuyi suivirent Hide… à l’extérieur de l’endroit où ils avaient mangé. Vraisemblablement, l’accès à l’auberge était ailleurs et Hide le propriétaire leur montrait maintenant le chemin pour aller vers l’entrée principale.]

 

Hide : Vous êtes chanceux! Aujourd’hui, il y a une promotion sur le prix de nos meilleures chambres! Les suites royales sont aux mêmes prix que les chambres régulières, incluant un service complet et un accès aux meilleures sources chaudes de tout Taki!

 

Mifuyi : Si on s’attendait à ça… Il n’y a pas l’air d’avoir beaucoup d’autres clients dans les parages, comment se fait-il? Mise à part les deux serveuses, et vous, je n’ai vue personne d’autre.

 

Hide : Des rumeurs courent ces derniers temps selon lesquelles des nukenins sont dans les parages et sèmes le trouble ici. On ne sait pas qui ils sont exactement, mais tout porte à croire qu’ils sont fort et très dangereux, qu’il vaut mieux éviter de les croiser. Les gens n’osent plus venir dans les parages pour cette raison, mais je refuse de céder à ces intimidateurs.

 

Sasari : On en a entendu parler… D’où viennent-ils?

 

Hide : Difficile à dire, ils déplacent partout à travers le pays… Des gens d’Iwa ont pu les nommer, ils font partie d’un groupe… Ils ne nomment… hum… comment s’appelait-il déjà? Je crois que c’est l’Akatsuki. Ça vous dit quelque chose?

 

Mifuyi : Ce ne sont définitivement pas ceux qui ont attaqué Iwa, il y a deux ans… Jamais entendu parler.

 

Hide : Personne ne sait pourquoi ils sont ici, mais s’ils ont un but, il reste mystérieux. Je suis content que des jeunes gens comme vous ne se laissent pas intimider par ce genre de rumeur. Taki n’est pas réputé pour avoir une force militaire particulièrement imposante, spécialement lorsque l’on se compare au plus grand, alors la capitale à tendance à grossir les faits pour faire croire qu’ils sont sur un gros coup. C’est ce que je crois, en tout cas! On arrive bientôt!

 

[Au détour d’un rocher, Sasari et Mifuyi purent voir une nouvelle structure incrusté dans la même imposante falaise où se trouvait le restaurant, plus bas. Le tout avait été construit dans cette imposante masse rocheuse de manière harmonieuse et ingénieuse. Ç’avait quelque chose à la fois d’impressionnant comme bâtiment, mais aussi d’apaisant. Ça encourageait davantage les deux jeunes ninjas à vouloir prendre un peu de repos. L’idée aussi qu’ils étaient seuls dans cette structure les réjouissait également. Ils allaient avoir tout ça à eux seuls!

 

Hide les fit entrer. L’accueille était une pièce spacieuse et haute, bien éclairé par plusieurs fenêtres qui laissait la lumière entrer de partout. Il les escorta parmi les nombreux couloirs pour présenter tout ce qu’avait à offrir l’endroit et, finalement, Hide dévoila la suite royale qu’il leur proposait. À l’image du reste de l’auberge, ce fût d’un grand oui que Sasari et Mifuyi acceptèrent de prendre cette suite! En bon hôte, Hide leur souhaita un séjour agréable, jusqu’à les revoir.]

 

Mifuyi : Aaah! Les lits sont parfaits! Si ça ce n’est pas du confort, je ne sais pas ce que c’est! Ces trois jours vont être géniaux, je le sens. On m’avait bien vendu l’endroit.

 

Sasari : C’est apaisant, effectivement… Et qu’est-ce qu’on fait maintenant?

 

Mifuyi : On doit se détendre, on est complètement seul ici. Hmm… je crois que j’ai même une idée.

 

________________________________________

 

[Après un certain temps, évidemment, Kumiko s’était remise du choc qu’avait provoqué la rencontre avec Sasari et Mifuyi. Elle était toujours très pensive à ce sujet, l’idée continuait à lui tourmenter l’esprit, mais la jeune fille devait continuer. Cette dernière passait maintenant un balai pour réparer ses erreurs… Il était forcé de constater que les deux personnes étaient parties entretemps.]

 

Juri : C’est pas croyable cette histoire. Et tu dis que tu n’as jamais vue personne d’autres avec ce genre de capacité? C’est peut-être une technique bien connu, tout compte fait?

 

Kumiko : On a servis d’autres ninjas bien plus âgés qu’eux qui n’ont jamais réagi de cette manière. Personne, jusqu’à maintenant, n’a fait de remarque particulière sur mon regard. Tu sais déjà tout de l’histoire à propos de mes yeux, non? C’est quelque chose qui va plus loin. J’aurais aimé comprendre un peu plus en leur posant des questions.

 

Hide, arrivant : Eh bien, ça va être possible, Kumiko! Ces jeunes personnes sont maintenant des clients de notre auberge pour trois jours! Au diable tous ceux qui m’ont recommandé de fermer et qui croyait que personne ne viendrait, ha!

 

Juri (Étonnée) : Tu rigoles?! Tu veux dire que ces jeunes ont pris une chambre?! C’est ta chance Kumiko!

 

Hide : Que s’est-il passé exactement, Kumiko? Qui sont ces jeunes personnes? Des connaissances à toi?

 

Juri : Non, pas du tout! Tu sais, les yeux particuliers de Kumiko, eh bien…

 

Hide : Que?! Tes yeux rouges? Kumiko, dit moi la vérité, à combien de clients as-tu montré ce regard?

 

Kumiko : Juri!

 

Juri (Sourit, embarrassée) : Oups… Écoutez, Hide-sama, je n’étais pas pour cette idée au départ, mais depuis que Kumiko charme un peu nos clients avec son regard, jamais nous n’aurions eu de tels pourboires! Y’a des types qui n’auraient pas donné un rond pour nos services!

 

Hide : Et personne n’est venu se plaindre?

 

Kumiko : Non, personne!

 

Hide : * Soupire * Bon, ça passe pour cette fois, mais dès que les affaires reprennent, tu ne pourras pas continuer ainsi, Kumiko!

 

[Tout juste à ce moment, Sasari et Mifuyi étaient de retour dans le petit restaurant, à la surprise des employés à l’intérieur.]

 

Kumiko (Navrée) : * Se penche * Je tenais à m’excuser pour ma réaction de tout à l’heure. J’ai su que vous aviez pris des chambres ici le temps d’un séjour, il n’y aura pas d’autres maladresse de ma part. C’est seulement que… enfin, c’est la première fois que je rencontre des personnes avec une même capacité que la mienne et j’ai pensé dans l’instant que… * Soupire * peu importe maintenant.

 

Mifuyi : Ce n’était rien pour l’incident et on le comprend mieux que personne, c’est loin d’être un problème. C’était si soudain pour nous aussi, c’est la première fois qu’on voit une autre personne, hormis nous-même, que nous rencontrons avec le même regard que le nôtre!

 

Kumiko : Vraiment!? Vous n’avez jamais vue quelque chose comme ça avant?

 

Mifuyi : Jamais! D’une certaine manière, ça me donne des frissons de joie de rencontrer une première personne. On…

 

Sasari : On aimerait te poser des questions et… apprendre à te connaitre, Kumiko.

 

* Étonnement de Kumiko *

 

Mifuyi : On sait que peu de chose sur nous-même et nos origines… On se disait qu’on pourrait en discuter avec toi. Comme il n’y a personne et que nous sommes un peu tous fébriles, j’avais dans l’idée qu’on pourrait en discuter dans vos sources chaudes paisiblement. Ça nous apaiserait tous et notre séjour, à Sasari et moi, serait un peu plus captivant. * Sourit *

 

Kumiko (Hésitante) : Eh bien…

 

Hide : Kumiko, je sais que c’est quelque chose d’important pour toi. Tu n’as pas besoin de ma permission, à vrai dire. Depuis ce fameux jour, c’est le moment idéal d’en savoir un peu plus sur toi-même. Je n’aurai jamais plus de réponses qu’eux, évidemment. Je te laisse y aller.

 

Kumiko : … * Sourit * Merci beaucoup, Hide-sama. Je vais vous accompagner. Je peux connaitre vos noms?

 

Mifuyi : Je me nomme Mifuyi et lui c’est Sasari.

 

Kumiko : Mifuyi et… Sasari… * Sourit * Dans ce cas, suivez-moi.

 

[Il était difficile pour Sasari et Mifuyi de juger des sources d’eaux chaudes de cet établissement puisqu’ils n’avaient jamais encore eut la chance de tenter l’expérience. L’endroit se trouvait en hauteur, sur le même monceau rocheux où se trouvait l’auberge. C’était un lieu isolé, parfait pour prendre le temps de se connaitre.

 

Bien évidemment, il y avait une section pour chacun des genres et donc, Sasari alla de son côté des sources alors que les filles allèrent du leur. Malgré tout, installé dans les eaux chaudes, Sasari arrivait tout même à entendre les deux filles discuter entre elles.]

 

Mifuyi : Aah! C’est merveilleux! C’est la première fois que je viens dans ce genre d’endroit et je suis loin d’être déçue. Je comprends maintenant pourquoi c’est si populaire.

 

Kumiko (Timide) : Tu as les meilleures sources de Taki, ici! * Sourit *

 

Mifuyi : Pour si peu cher payé, c’est le paradis! Je pourrais y passer des heures. Ça tombe bien, ça nous laisse beaucoup de temps pour discuter. Entrons dans le vif du sujet! Je veux savoir, tes cheveux, c’est une teinte naturelle ou tu as mis de la couleur?! Ils ont l’air si soyeux comparativement aux miens!

 

Kumiko (Étonnée) : Mes… mes cheveux? Je… eh bien…

 

Mifuyi : Et ces habits que tu portais, c’est esthétiquement bien mieux que tout ce que peuvent porter les gens en Iwa. C’est vous qui les avez confectionnés?

 

Sasari (Désespéré) : Qu’est-ce que raconte Mifuyi, depuis quand s’intéresse-t-elle à toute ces choses? À quoi joue-t-elle?

 

[Les premières questions posées par Mifuyi étaient bien inattendu pour Kumiko, qui s’attendait à réellement entrer dans le vif du sujet. Ça l’avait surpris tout autant que Sasari, qui lui s’était enfoui dans l’eau, quelque peu humilié. Cependant, contrairement à lui, Kumiko voulu bien jouer le jeu. Les questions posées n’avaient toutes aucun lien avec ce qu’ils voulaient réellement savoir, mais étrangement, les tentions en Kumiko et en eux-mêmes se dissipèrent graduellement. Les enjeux n’étaient plus importants. En quelques échanges déjà, Mifuyi et Kumiko s’entendaient à merveille, à discuter sur des sujets divers et variée. La timidité chez elles s’en alla et elles devinrent rapidement bonnes amies. Bien qu’au départ Sasari était impatient à comprendre qui pouvait être Kumiko, il devint au contraire bien attentif à l’échange entre les deux amies, curieux d’en connaitre un peu plus sur cette jeune fille.

 

Ils passèrent plusieurs heures ainsi, profitant du fait qu’ils étaient complètement seuls sur les lieux, puis, le soir arriva enfin. L’essentiel, pour le moment, avait été oublié, mais la soirée ne faisait que commencer. Ils sortirent ensemble des eaux chaudes pour regagner leur chambre où ils invitèrent également Kumiko à y venir. Ils allaient pouvoir continuer leur conversation.

 

Ce fût une surprise de taille lorsqu’ils entrèrent dans la grande suite. Une grande table avait été préparée par les hôtes, fournis d’une multitude de mets variées. C’était un festin qu’on leur avait offert, de quoi garantir une soirée prolongée.]

 

Sasari : Mifuyi, je vais essayer de me rappeler de ne jamais douter des endroits que tu proposes lorsqu’il s’agit de se reposer. C’est beaucoup trop pour ce qu’on a à offrir…

 

Mifuyi (Enjouée) : Difficile de tout refuser, tout semble excellent! Hide-san est vraiment un grand chef!

 

Kumiko : Depuis que je suis ici, je n’ai jamais vue une aussi grande table et autant fournit… Hide-sama et Juri ont dû cuisiner durant toute la journée pour faire ça.

 

Mifuyi : Il y a trois places assises, on arrivera jamais à tout manger à deux.

 

[Les trois jeunes prirent place à la table pour enfin y manger. Une panoplie d’odeurs se promenait de droite à gauche, les faisant saliver.]

 

Kumiko, Sasari et Mifuyi, en chœur : Itadakimasu!

 

[Ça ne prit que peu de temps avant qu’ils ne commencent tous à préparer leur assiette en la garnissant à souhait! Tout semblait appétissant au regard, ils prirent des morceaux de tout, ne serait-ce que pour gouter. Une fois leurs pièces de nourritures sélectionnées, il ne restait plus qu’à commencer à manger tout en discutant.]

 

Kumiko : J’ai beaucoup aimé cet après-midi en votre compagnie, mais maintenant, j’ai aussi envie d’en savoir plus sur vous. J’aimerais savoir d’où vous venez exactement.

 

Sasari : Nous venons tous les deux d’Iwa. Jusqu’à mes neuf ans, environ, j’ai vécu dans un petit village, éloigné de la capitale, nommé Nendo.

 

Mifuyi : C’est moi qui habitais Iwa même, dans une petite maison, tout ce qui a de plus banal.

 

Kumiko : Et vous n’aviez pas de famille?

 

Mifuyi : Eh bien, très jeunes, j’avais comme tuteur un vieil homme que je me souviens à peine. Pour des raisons que j’ignore, un jour, il m’a abandonné pour partir je ne sais où. Il m’a laissé complètement seule. Iwa repris la relève à sa manière, jusqu’à un certain âge, j’ai dû me débrouiller seule pendant un moment.

 

Sasari : Quant à moi, il y a quelques similarités. Une femme, que je considérais comme ma grand-mère, était celle qui s’occupait de moi. Elle m’a appris beaucoup de chose, elle m’a hébergé jusqu’à sa mort. Notre village a été attaqué par un groupe de ninjas, ma grand-mère n’y a pas survécu… C’est à ce moment, il y a cinq ans, que j’ai dû abandonner Nendo pour me rendre en Iwa. Ce que je sais, par contre, c’est que même si je me considérais comme très proche d’elle, Shibaa n’était pas de ma famille. Plus jeune, lors des premiers temps où j’entrais enfin à l’Académie de mon village, une femme voilée venait souvent me rendre visite. Avec du recul maintenant, je suis persuadé qu’il pouvait s’agir de ma mère. Elle a arrêté de venir après quelques jours seulement. Elle m’avait remis ce collier, c’est tout ce que je possède provenant de ma famille.

 

Kumiko : Vous avez aussi connu des passés difficiles… Je suis désolée pour ta grand-mère, Sasari. * Sourit * Ce dû être bien de vivre avec elle durant ces années.

 

Sasari (Sourit) : Oui, c’était le cas. Shibaa m’était très chère, elle m’a tout offert de son vivant. Je n’étais pas à la hauteur pour la défendre.

 

Mifuyi : Depuis quelques années maintenant, ensemble, après un tragique événement, Sasari et moi voyageons partout pour en comprendre un peu plus sur nous-même. On est venu à la conclusion qu’il y avait certainement quelque chose qui nous unissait par nos capacités et par nos histoires. Qu’en est-il de toi, Kumiko? Tu as toujours habité ici?

 

Kumiko : … Non, ça n’a pas toujours été le cas. J’ai aussi passer au travers de plusieurs moments douloureux.

 

Sasari (Étonné) : Tu veux bien nous raconter?

 

Kumiko : Oui, il le faut. Lorsque j’étais toute petite, en très bas âge, je vivais avec mes vrais parents. Dans mes souvenirs, mes parents avaient l’habitude de voyager à plusieurs reprises, mais à un moment, ils avaient décidé de s’installer dans une région éloignée, dans une contré que je ne saurai nommer. Ils cherchaient certainement à s’installer à cet endroit, mais un jour, peu de temps après qu’ils aient enfin emménagé, un homme, un vieil homme, que nous ne connaissions pas, tua mes parents et m’enleva. Je ne savais pas ce qui se passait, j’avais vu ma mère mourir devant mes yeux par la main de ce ninja à qui on n’avait rien demandé. Il m’emmena dehors et, de mémoire, plusieurs ninjas se battaient entre eux pour une cause qui m’était inconnu. Le vieil homme tenta de m’emmener loin, mais fût rattraper par de ses ennemis. Il avait été négligeant dans son affrontement. Il avait réussi à vaincre ses adversaire, à lui seul, mais il avait oublié complètement de me protéger. L’un de ses adversaires avait réussi à m’atteindre lors de l’une de ses esquives et m’aveugla d’une attaque.

 

* Étonnement de Sasari et Mifuyi *

 

Kumiko : La douleur était si atroce que je m’en étais évanouit à ce moment. Ça se passa comme un cauchemar. Tout était arrivé si subitement alors que peu de jours avant, j’avais l’impression qu’il y avait un nouveau départ pour nous tous… enfin, de ce que je me souvienne de l’époque… J’avais repris conscience beaucoup plus tard. Forcément, puisque j’étais maintenant complètement aveuglée et que j’étais jeune, c’était particulièrement difficile de comprendre ce qui m’arrivait. J’avais déjà le sentiment que j’étais très loin de la maison de mes parents, j’étais très loin de tout ce que je connaissais. Plusieurs personnes s’occupaient de moi et d’une mauvaise manière… J’ai subi des traitements que je ne souhaiterais à aucune personne. On commença à me poser des questions nébuleuses dont j’ai oublié les réponses, on fit des tests sur moi pour y découvrir je ne sais quoi, des personnes poussaient mon corps à subir des expériences atroces pour en connaitre les limites… Qu’est-ce que ça donna de me faire tout ça? Je n’en sais toujours rien à l’heure qu’il est, mais ces personnes voulaient toujours aller plus loin dans leurs découvertes. Il y avait un problème cependant, j’étais toujours aveugle à cette époque. Lors d’un voyage dans une énième contrée lointaine, un ami de l’homme qui m’avait emmené jusque-là proposa de me rendre la vue, ce qui fût accepté sans réflexion. Ils réussirent à guérir mes yeux blessés. C’est à ce moment où j’ai compris davantage sur ce qui m’était arrivé. Le vieil homme qui m’avait enlevé n’était plus là, il m’avait remis entre les mains d’un autre qu’on appelle Orochimaru. C’était la première fois où je pu voir le visage du type qui m’avait torturé pendant près d’un an. Revoir le monde qui m’entourait, revoir les couleurs, les ombres et les lumières, ça me rendait tellement heureuse… du moins, en théorie, ç’aurait du me rendre heureuse. Voir le visage de cette vipère d’Orochimaru me terrorisa et m’effraya pour la suite des choses, car je savais que ce n’était pas la fin.

 

Mifuyi : Combien de temps tout ça a duré? Je veux dire, tu es ici maintenant, comment tu as pu te sortir des mains de cet Orochimaru?

 

Kumiko : Quelques années, je ne saurai pas les compter, mais dans tous les cas, ça m’a paru beaucoup trop long. Il chercha à un moment à tester autre chose avec moi. Il commença à me faire lire plusieurs livres et parchemins à étudier, il força à m’entrainer contre d’autres fous qu’il avait fait prisonnier dans ses repaires, il tenta de m’apprendre des techniques particulières et dangereuses… J’ai vue plusieurs personnes succomber face à cet homme. Un jour, il y a quelques années maintenant, Orochimaru tenta une autre de ses expériences sur un groupe dont je faisais partie et un événement qu’il n’avait pas prévu provoqua une grande explosion dans une salle voisine où l’on se trouvait tous. Ça s’enchaina à plusieurs reprises, c’était difficile de comprendre ce qui s’y passait, mais on y voyait tous une chance de pouvoir s’échapper. Durant les multiples explosions, Orochimaru était en extase et riait seul. C’était le moment idéal pour s’évader enfin, ce qui fut couronné de succès. Plusieurs n’avaient pas eu la même chance, rattrapées par les ninjas d’Orochimaru, mais cette fois, malgré mon corps dans l’épuisement total, j’avais trouvé la force pour courir le plus loin que possible. Personne ne me rattrapa et c’est ainsi que je réussi à m’échapper de cette ignoble personne. Je n’ai jamais réussi à comprendre cet homme… c’était quelqu’un d’anormal. Je me suis écroulée de fatigue avant que la lumière du jour n’apparaisse. À mon réveille, ç’avait été bien différent de tous les autres réveils que j’avais pu vivre durant toutes ces années. J’étais dans un lit douillet, je n’avais plus autant mal partout, je ne mourrais plus de faim, il n’y avait personne pour me faire subir des expériences atroces… Je l’avais compris vite, ça ne pouvait pas être une illusion et ou un rêve. J’étais ici. Hide-sama m’avait trouvé et m’a ramené pour prendre soin de moi. Depuis ce temps, je suis ici, en Taki.

 

Mifuyi : C’est… C’est une histoire horrible… Si tu as un âge similaire au nôtre, tu as pu être entre les mains de cet Orochimaru pendant plus de cinq ans! Il y avait moyen de devenir dingue! Pourquoi toi, d’ailleurs? Qu’est-ce que voulait ce premier vieil homme de toi? Pourquoi il t’a remise à ce fou?

 

Kumiko : J’ai cherché longtemps à comprendre. Si tout ça est arrivé, c’est à cause de cet homme qui a tué mes parents et qui m’a enlevé… Nous étions seuls au monde, heureux, et il m’a tout enlevé pour me remettre à Orochimaru. Parfois, je me dis qu’il s’agissait peut-être de mes yeux, mais Orochimaru ne semblait s’en intéresser plus que ça… * Soupire * Tout ça remonte à quelques années maintenant. J’essaie de penser à autre chose, même si c’est difficile, mais aujourd’hui, c’est différent. Pour la première fois, je rencontre d’autres personnes qui s’apparentent à ce que je suis. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais vous voir m’a émue. C’est important pour moi.

 

[L’histoire de Kumiko avait eu son impact sur Sasari et Mifuyi, loin de se douter d’un passer aussi lourd pour une jeune fille comme elle. Kumiko avait vécu son lot de souffrances, ce qui ne les indifféra pas. Ils prenaient le temps de réfléchir à cette histoire, chacun, mais aussi à la signification de tous ces événements. Sasari pensa également à l’avenir.

 

Il eut un moment de réflexion supplémentaire avant que le garçon ne se lève et se dirige vers ses choses. Intriguées, les filles purent le voir sortir un manteau rouge, un comme ceux qu’ils portaient, Mifuyi et lui. C’en était un troisième qui, normalement, avait été confectionné pour Fukami. Sasari s’approcha à nouveau de Kumiko et le lui présenta.]

 

Sasari : Kumiko, j’aimerais que tu nous accompagnes. Mifuyi et moi comptons nous rendre au bout de cette histoire, on a l’intention de découvrir tout ce qu’il y a à découvrir à ce sujet. S’il le faut, nous parcourons tous les pays pour le découvrir. La chance a fait que tu sois sur notre chemin et je n’ai pas envie de laisser passer celle-ci. Je tiens à ce que tu viennes avec nous.

 

* Étonnement de Mifuyi et Kumiko *

 

Kumiko (Décontenancée) : Moi?!... Mais vous êtes des ninjas, je ne suis qu’une… qu’une serveuse… J’aurais trop peur de vous ralentir et…

 

Sasari : Je crois que c’est faux, Kumiko. Si tu as survécu à tout ce qui a pu t’arriver jusqu’à maintenant, je ne vois pas qu’est-ce qui pourrait t’arrêter. Tu pourrais devenir une ninja douée et on sera là pour t’aider. On te défendra s’il nous arrive quelque chose, je t’en fais la promesse!

 

Kumiko : … Je… je ne sais pas quoi répondre. Je ne sais pas quoi en penser… C’est beaucoup pour moi, d’un coup, c’est à peine si l’on vient de se rencontrer… Mais à la fois, j’ai cette furieuse envie de dire oui… * Soupire * Je dois y réfléchir.

 

Mifuyi : Je suis d’accord que c’est une décision importante à prendre, mais je rejoins Sasari, tu ne seras certainement pas une gêne avec nous, Kumiko. Tu sembles être une fille forte et intelligente.

 

Sasari : Je tiens tout de même à ce que tu aies ce manteau. Il appartenait initialement à une très bonne amie à nous, lorsque nous étions en Iwa, mais qui est morte tragiquement…

 

Mifuyi : …

 

Sasari : Si tu n’en veux pas, tu n’auras qu’à nous le rendre demain. Sinon, porte-le.

 

Kumiko : … * Sourit * Merci. Ça m’aidera certainement à réfléchir et à penser à vous.

 

[Malgré l’envergure du repas, dans leur conversation, une bonne partie avait été mangée par les trois jeunes personnes. La faim s’amenuisait rapidement chez chacun, ce qui était normal, et ils ne purent pas tout finir, mais c’était loin d’être des pertes. Kumiko ne laissa pas plus longtemps, il commençait à se faire tard de toute manière. Kumiko laissa les invités à eux même et, elle, rentra pour commencer ses réflexions sur tout ce qu’elle venait de vivre dans cette seule journée.

 

Elle ne fut pas la seule à y réfléchir. Sasari et Mifuyi, même si leur lit était plus confortable que jamais et que la journée avait été des plus reposantes, avaient de la difficulté à trouver le sommeil rapidement. Cette révélation et l’histoire de Kumiko signifiait beaucoup pour eux et leur avenir. Où tout cela allait-il les mener? Beaucoup plus loin qu’ils le présumaient, certainement.

 

Une nouvelle journée commença dans le pays de la Cascade. Le temps était aussi magnifique que la journée d’avant et pour profiter au mieux de ce séjour, Sasari et Mifuyi avaient dans l’idée d’explorer la région de ce pays. Tôt le matin, ils se préparèrent et partir s’aventurer dans les sentiers du coin. Les environs étaient tranquilles, mais il était difficile de savoir si c’était une situation normale ou si elle était exceptionnelle au vue des rumeurs dangereuses. Après quelques dizaines de mètres franchis, ils croisèrent une première personne et c’était nulle autre que Juri.]

 

Mifuyi : N’as-tu pas peur de te promener seule dans les bois, comme ça?

 

Juri : Je suis d’un même avis qu’Hide-sama, il ne faut pas s’empêcher de vivre pour des rumeurs comme celles qui se propagent en ce moment. Malheureusement, je n’avais personne pour m’accompagner aujourd’hui… Habituellement, c’est avec Kumiko que je marche jusqu’à l’auberge.

 

Sasari : Comment va-t-elle?

 

Juri : Je n’ai pas pu la voir longtemps hier, mais c’est certain, elle semblait tracassée, encore. Je ne sais pas ce dont vous avez pu lui parler, Kumiko est une fille intelligente et cette histoire la rend certainement bien curieuse et intéressée. Elle doit être encore au village à faire je ne sais quoi.

 

Mifuyi : On la croisera peut-être là-bas, on avait justement l’intention de s’y rendre pour trouver de quoi à se divertir.

 

Juri (Sourit) : Bonne chance alors car c’est vraiment très calme ces temps-ci. Je peux vous accompagner jusqu’à là-bas si vous voulez, Hide-sama n’est pas très pointilleux sur les heures de travail dans cette période calme.

 

Sasari : On veut bien que tu nous accompagnes.

 

[Juri se joignit donc au petit groupe pour mener Sasari et Mifuyi jusqu’au petit village, quelque peu éloigné d’où se trouvait l’auberge. C’était un village d’une taille intéressante, mais il était difficile d’en calculer l’envergure réelle. Il n’y avait quasiment personne dans les rues et plusieurs commerces diverses avaient fermé temporairement jusqu’à une durée indéterminée.]

 

Sasari : L’Akatsuki, hein? Si leur intention était de terroriser ses pauvres personnes, ils ont réussi.

 

Juri : Oui. J’habite l’endroit depuis toute petite et je n’ai jamais vue le village dans cet état. Les rumeurs se répandent comme une trainée de poudre. On raconte que tout récemment, deux individus auraient été vus dans un village voisin. Ils auraient attaqué un commerce important avec son propriétaire pris comme cible. Ces ninjas ne sont pas à prendre à la légère… * Soupire * Même moi je commence à avoir des doutes, parfois. Si vous voulez mon avis, ce n’est pas vraiment le moment de parcourir Taki. Il s’y passe des choses étranges et dangereuses… Je vous conseille de ne pas attirer trop l’attention sur vous, voire, de rebrousser chemin.

 

Mifuyi : Vous le disiez plus tôt, non? On se laissera pas intimidé ainsi. On trouvera certainement quelque chose à y faire.

 

Sasari : J’ai déjà une idée…

 

Juri : Oui, c’est vrai. Vous semblez être courageux. * Sourit * Je vous laisse ici. Si Kumiko sort, vous ne la manquerez certainement pas, elle n’habite pas très loin d’ici, avec Hide-sama. Bonne continuation.

 

[Juri délaissa à partir de ce point Sasari et Mifuyi et les laissa explorer le village comme ils le désiraient. Tout était très calme lors du départ de Juri… Même les habitants à l’extérieur ne faisaient que peu de bruit. C’était un silence dérangeant.]

 

Mifuyi : Ça me désole pour eux… cette histoire avec l’Akatsuki. On devrait…

 

[D’instinct, comme s’il avait ressenti les choses à l’avance, Sasari se retourna sur lui-même, pour y voir derrière. Juri n’était plus là, comme prévue, mais à la place, il s’agit de Kumiko, portant le manteau de Fukami. Mifuyi remarqua le regard de Sasari et fit de même.]

 

Mifuyi : Kumiko!? Alors, tu…

 

Kumiko (Sourit) : Oui, j’ai pris ma décision. Je viens avec vous!

 

* Sasari sourit *

 

Mifuyi : C’est géniale, je suis vraiment contente que tu viennes avec nous, Kumiko!

 

Sasari : Kumiko, en temps normal, il nous reste deux jours à passer ici. On prendra le temps nécessaire pour t’entrainer pour la suite, car ça s’annonce probablement dangereux. On doit s’assurer de savoir si tu sais te défendre. Tu es prête à aller jusque-là?

 

Kumiko : Oui, plus que certaine. Je vais être à la hauteur, je vous le promets. On peut commencer maintenant, si vous le voulez, je connais un endroit près de l’auberge, un lieu isolé, où l’on pourrait s’entraîner.

 

Sasari : Parfait, dans ce cas. Allons faire de toi une vraie ninja.

 

Fin du chapitre 10

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