Habitants des Enfers

Disclaimer : Saint Seiya appartient à Massami Kurumada

Titre de la fanfiction : Habitants des Enfers

Titre du chapitre : Mon frère

Auteur : Ardell

On a beau être jumeaux, cela ne veut pas dire qu'il faille que nous nous ressemblions. Ne serait-ce que le physique, par exemple. Cheveux et yeux dorés pour moi, argents pour toi. Jusqu'à nos caractères qui soient divergents.

Je t'ai toujours battu aux échecs, parce que tu ne prends pas le temps. Le temps de réfléchir posément à toutes les options qui s'offrent à toi. Tu es trop pressé de jouer tes pions. Ça commence à devenir lassant... Et s'il ne s'agissait que d'un jeu de société !

Tu as tendance à mépriser les humains, à les prendre pour de vulgaires insectes que nous, les dieux, pouvons manipuler à notre gré. Personnellement je les trouve fascinants. Là où tu les écrases sans pitié, les envoyant sans remords dans les Enfers, moi je prends plaisir à les observer, à m'amuser de leurs gesticulations. Quelle espèce amusante ! Car ils m'amusent, oui. J'aime les voir se battre pour leur survie, même s'ils savent sûrement que ce sera en vain.

Nous avions passé bon nombre d'années dans cette maudite boite, depuis la précédente guerre sainte. Puis il y avait eu cette enfant mortelle, cette gamine appelée Pandore. Elle nous avait ouvert la porte, nous avait libérés. Évidemment, nous avons profité de son très jeune âge pour la manipuler. Lui faire croire que notre seigneur et maître n'était autre que son jeune frère. Idéal pour que cette fille s'attache au corps que l'empereur Hadès choisira pour se réincarner. Tout avait fonctionné à la perfection. Jusqu'à...

Jusqu'à l'arrivée de ces satanés chevaliers d'Athéna. Bronzes et ors, ils n'hésitèrent pas à se lancer dans la bataille pour leur déesse bien-aimée. Elle-même d'ailleurs, n'avait pas hésité à se trancher la gorge pour se rendre aux Enfers. Là, j'avoue que je ne comprends pas... Pourquoi ? Pourquoi une déesse s'infligerait-elle tant de souffrance, ne serait-ce qu'en naissant en tant qu'humaine ? Son amour pour cette espèce a de quoi laisser perplexe.

Mais revenons-en à nous.

Je te mets en garde, en appelle à ton bon sens, si tant est que tu en aies un... Surtout ne sous-estimes pas ces créatures, elles sont déjà venue à bout des spectres parmi les plus forts de l'armée d'Hadès. Rhadamanthe, par exemple, avait péri en même temps que ce chevalier des Gémeaux.

Mais non, tu ne m'écoutes pas, tu n'en as toujours fait qu'à ta tête. C'est ainsi qu'il y a deux cents ans, tu t'étais retrouvé enfermé dans ce coffre, scellé pour les centaines d'années à venir, par celui que l'on nommait le grand Pope, et ce Saint du Cancer. Je t'avais prévenu pourtant. Tant pis pour toi.

Cependant, je l'avoue, cette guerre sainte me réjouit. C'est que je m'ennuie, à me laisser vivre à Elysion. Le décor féerique, ce champ de fleurs, ces nymphes que tu aimes séduire… Il me faut plus, bien plus. Alors, quand le temps fut venu, lorsque notre seigneur revint parmi nous… Je n'en pouvais plus d'excitation. Enfin, un peu d'action !

Et je ne fus pas déçu. Quel spectacle que de voir tous ces chevaliers d'or unirent leur cosmos pour détruire le mur des lamentations ! Je n'aurais jamais cru qu'ils y parviendraient… Décidément ces humains sont tout bonnement fascinants…

Mais il est encore trop tôt pour leur accorder la victoire. Que les bronzes arrivent à Elysion, soit. Rira bien qui rira le dernier. Et tout le monde le sait, des humains même très forts ne font pas le poids face à des dieux tels que nous. Nous gagnerons, c'est obligé. Ces combats ne seront qu'un moyen de passer le temps.

C'est ensemble que nous nous amuserons. Que je m'amuserai avec toi, mon frère.