Les sides-stories d'Etoiles et chaos

Chapitre 24 : Une flèche en or

2099 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2016 08:36

TITRE : Étoiles & Chaos - Side-story vingt-quatre

AUTEUR : Ardell

DISCLAIMER : Les personnages et l'univers de Saint Seiya appartiennent à Masami Kurumada. Seul le personnage de Cinnamon est à moi.

Side-story vingt-quatre : Une flèche en or

Dimanche 1er mars 1987

Arènes du Sanctuaire

Cinnamon venait d'assister à l'entraînement des Chevaliers d'Or et s'en retournait au Palais, lorsque, passant près de l'arène dédiée aux Bronzes et aux Silvers, elle vit quelque chose qui la fit s'arrêter. Ce terrain d'entraînement était devenu désert depuis la disparition des Saints d'Argent. Aussi la jeune fille ne s'attendait-elle pas à y trouver... un Chevalier qui, assurément n'était ni de Bronze ni d'Or. Le cœur gonflé de joie à l'idée d'avoir trouvé un nouveau brave combattant, l'adolescente alla vers lui.

— Bonjour ! fit-elle.

Le jeune homme se tourna vers la nouvelle venue.

— Je m'appelle Cinnamon, ajouta-t-elle comme il demeurait muet.

Et elle eut un sourire crispé.

— Cinnamon, hein ? fit-il enfin. J'ai entendu parler de toi. Que veux-tu ?

— Oh seulement vous regarder vous entraîner. J'ai vraiment envie de vous voir en pleine action !

Le Saint eut un petit sourire. On lui avait bien dit que cette fille avait des idées saugrenues. Pour commencer, elle osait s'adresser ainsi à un Chevalier d'Argent, alors qu'elle n'était elle-même qu'une esclave. Le bon sens aurait voulu qu'il la sermonne sévèrement, cependant, sans trop savoir pourquoi, il n'en fit rien.

Au contraire, il se détourna et la prévint :

— Je te conseille de t'écarter, ce serait mieux si tu rejoignais les gradins, dit-il.

Cinnamon tourna la tête vers la direction dans laquelle il regardait et vit enfin un mannequin de cuir et de bois, tout au fond de l'arène. Aussitôt l'adolescente obtempéra et regagna les gradins. Là, assise, elle observa avec attention.

Tout d'abord, elle le vit intensifier sa cosmo-énergie. Puis il lança son attaque.

Phantom Arrow !

Impressionnée, la jeune fille distingua une myriade de flèches, toutes lancées vers le mannequin. Avec ça, si l'ennemi se relevait.. Lorsque l'attaque prit fin, Cinnamon faillit applaudir quand elle se retint, surprise. Elle ne parvenait pas à détacher ses yeux du pantin. Qui était indemne.

— Mais... commença-t-elle en fronçant les sourcils. Vous avez raté votre cible !

Le Silver éclata de rire.

—Qui te dit que je l'ai ratée ?

Cinnamon ne comprenait pas, jusqu'à ce qu'elle baisse les yeux. Stupéfaite elle vit une flèche plantée dans le bas de sa jupe, maintenant celle-ci contre le banc. De plus, elle constata qu'elle était en or. Et qu'elle avait pu traverser la pierre du gradin. Mais comment ? Elle n'avait rien vu ! Puis elle comprit : elle n'avait rien vu car son attention s'était focalisée sur le Saint et ses autres flèches.

Justement ces autres flèches, où étaient-elles ? Elle les avait pourtant vues se diriger vers le mannequin !

— Toujours pas compris ? s'enquit le Chevalier, hilare.

Piquée au vif, la jeune fille s'appliqua à faire marcher ses méninges. Et elle sut. Une illusion, voilà ce qui s'était passé. Avec ce subterfuge, le Silver n'avait aucun mal à décocher une flèche, mortelle et bien réelle celle-là, à son ennemi...

Dire qu'elle s'était crue impressionnée tout à l'heure... Ce type, c'était un magicien ! Mais... elle était toujours prisonnière.

— Heu... s'il vous plaît !

Le Saint d'Argent s'avança vers elle et consentit enfin à arracher la flèche d'or. Puis l'objet disparut, comme si le jeune homme l'avait escamoté.

— C'était... c'était magique ! Vos ennemis n'ont pas la moindre chance, dit Cinnamon.

— Oh tu sais, c'est une technique comme une autre, répondit-il. Mais c'est vrai que j'en suis assez fier...

— Au fait, puis-je savoir qui vous êtes ?

Avec un sourire, il se présenta :

— Je suis Ptolémy de la Flèche.

Mardi 3 mars 1987 - 07h30

Grande Salle du Pope

Le jeune homme s'avança et, arrivé devant le trône du Grand Pope, mit un genoux à terre.

— Ptolémy de la Flèche, pour vous servir votre Altesse, annonça-t-il avant de courber la tête, attendant les ordres.

— Comme tu le sais sûrement déjà, Chevalier, un groupe de rebelles s'amuse depuis quelques temps à défier le Sanctuaire, expliqua son supérieur. Cela n'aurait pas été si grave, s'ils n'avaient été eux-mêmes des Saints d'Athéna. Mais, non contents de désobéir ouvertement, voilà qu'ils se regroupent autour de Saori Kido, une fille qui a l'audace de prétendre n'être rien d'autre que la réincarnation de la déesse !

Ptolémy acquiesça. En effet il en avait entendu parler et de voir l'histoire confirmée par le maître du Domaine Sacré l'indignait. Scandalisé, il se demanda comment une vulgaire fille pouvait pousser la perfidie jusqu'à se prétendre déesse... Cependant, s'il était là, ce n'était assurément pas pour rien, le Grand Pope devait avoir une idée derrière la tête. Et, en effet, celui-ci ajouta :

— Sache que ces renégats, accompagnés de cette Saori Kido, doivent arriver au Sanctuaire dans les prochaines minutes. Or nous devons frapper un grand coup pour désorganiser leur troupe. Ce qui tient ces rebelles, c'est cette fille. C'est pourquoi nous allons détruire le lien qui les unit.

Le Chevalier releva la tête. Avait-il bien compris ?

— Vous me demandez d'abattre cette usurpatrice ?

— Abattre, abattre... Disons que, pour l'instant, j'aimerais que tu la mettes à terre, autrement dit que tu la blesses assez gravement pour semer la panique chez ces Bronzes.

Le regard de Ptolémy s'éclaira. Il avait saisi.

— Pour ce faire, j'ai immédiatement pensé à toi. Une flèche d'or plantée dans le cœur de cette péronnelle devrait lui donner une bonne leçon. Cependant, dans ma grande bonté, je me tiendrai prêt à ôter cette flèche, à condition que ses fidèles parviennent jusqu'ici et me convainquent de les aider...

— Mais alors..

— Oui Ptolémy, tu as vu juste : ils devront tout d'abord traverser les douze Maisons du Zodiaque.

Un instant, le Silver avait cru à une faiblesse de la part de son chef suprême. Accepter de peut-être retirer cette flèche... Une telle clémence l'avait étonné. A présent il comprenait. Jamais, au grand jamais, ces simples Bronzes ne parviendraient à traverser ne serait-ce que le premier Temple. C'était joué d'avance... Et cette fille resterait là, blessée, attendant en vain un secours qui ne viendrait pas. C'était cruel, mais quelle pitié pouvait-on avoir avec celle qui s'accaparait l'identité d'Athéna elle-même ? Ce qu'on lui demandait, non ce qu'on lui ordonnait, c'était ni plus ni moins que de tuer cette Saori Kido.

Le Grand Pope tendit soudain la main. Comprenant immédiatement de quoi il retournait, Ptolémy fit appel à son cosmos et une flèche en or se matérialisa, qu'il déposa ensuite dans la paume ouverte de son supérieur. Ce dernier la tint dans ses deux mains et une cosmo-énergie irradia l'objet. Sa Sainteté était en train de le bénir.

Lorsque ce fut fait, le Silver se concentra et la flèche retourna au néant, attendant son appel.

— A présent nul autre que moi ne peut décrocher cette flèche de sa cible, annonça le maître du Sanctuaire. Chevalier, je compte sur toi, Athéna compte sur toi !

— Il en sera fait selon votre volonté, votre Altesse, déclara Ptolémy avant de se lever et de quitter la salle.

Une fois que les lourdes portes se furent refermées derrière lui, une fine silhouette se détacha du rideau de velours qui entourait le trône du Pope, dévoilant ainsi sa présence.

— C'est Elle, n'est-ce pas ? demanda la jeune fille. La véritable Athéna.

— Peu importe, répondit l'homme. Déesse ou non, elle ne passera pas la journée. Ses vulgaires et minables Saints de Bronze contre mes Chevaliers d'Or ! Le calcul est vite fait !

Cinnamon sourit. Oui elle le savait, jamais les rebelles ne dépasseraient la première Maison. Et cela lui allait très bien... Elle n'avait pas oublié les valeureux combattants qui étaient tombés à cause de Saori Kido. Ni ce qu'elle avait elle-même enduré, en Son nom. De toute façon, cette fille, était venue foutre la merde au Sanctuaire, pour parler vulgairement. L'adolescente le sentait, Kido et les siens étaient susceptibles de remettre en question l'équilibre fragile qu'elle avait réussi à conserver. Plus vite elle mourrait, mieux ce serait. Ah quel génie de la part de Kyko de laisser l'ombre d'une chance aux renégats ! Chance qui n'en était pas une en fait. Ce n'était que faux espoirs. Mais Athéna, puisque c'était elle, méritait bien ça.

Mais à propos des rebelles... Cinnamon se sentit soudain curieuse. Elle avait beau les détester déjà, elle avait finalement très envie de les voir. Juste pour savoir la tête qu'ils avaient. Et, reconnaissons-le, elle voulait également voir Athéna. Ce serait la première fois qu'elle verrait une déesse, celle qui était censée demeurer ici, près du maître du Domaine Sacré. Pleine d'un espoir enfantin, la jeune fille se tourna vers le Pope :

— Monseigneur, me permettez-vous d'aller les voir ?

L'homme faillit s'étrangler et répliqua aussitôt :

— Non, tu restes au Palais !

— Mais je veux les voir !

L'homme tendit le bras et, agrippant le corsage de la jeune fille, il la souleva de terre avant de la rejeter au loin. L'adolescente roula sur le tapis avant de se redresser tant bien que mal.

— Je ne me montrerai pas, c'est promis ! S'il vous plaît...

— Il n'en est pas question ! tonna l'homme. Tu vas rester dans ta chambre, un point, c'est tout ! Et prends garde, mes serviteurs auront tôt fait de te signaler...

Oui, elle le savait, les domestiques n'étaient pas avares de racontars. Si elle se sauvait, ils iraient tout raconter au Pope. Elle n'avait pas le choix, elle devait obéir. N'empêche qu'elle aurait bien aimé voir ces fameux Chevaliers de Bronze...

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