Sous l'océan

Chapitre 5 : Symphonie

1552 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 06:36

Disclaimer : L'histoire et les personnages de Saint Seiya appartiennent à Masami Kurumada.

Auteur : Iris-Ardell

Sous l'océan

Chapitre cinq : Symphonie

Lorsqu'il reçut sa première flûte, au Noël de ses trois ans, Sorrento se mit immédiatement à jouer un air. Ce pouvoir de créer des sons mélodieux le fascinait. Plus tard, quand on lui demandait ce qu'il voulait faire une fois grand, il répondait invariablement : "faire de la musique !". Il était donc normal qu'il intègre le conservatoire. Il fut un élève brillant, récoltant souvent les éloges de ses professeurs. Il se servait de la mélodie de son instrument pour communiquer sa joie ou sa peine. Ses sentiments gagnaient ainsi ceux qui l'entouraient, comme s'il leur dictait ce qu'ils devaient ressentir. Certains combattaient par l'épée, d'autres par les mots. Sorrento, lui, faisait confiance à sa flûte pour remporter ses batailles.

Malgré tout, il restait comme un vide dans le cœur du jeune homme. La musique l'enchantait, certes, seulement il manquait quelque chose. En voyant les réactions de ses amis, il se disait qu'il était dommage de ne pas toucher plus de monde. Ce qu'il aurait voulu, c'était jouer pour la terre entière.

Il était également désolé de voir, tous les jours aux informations télévisées, les nouvelles des guerres, famines et pollution qui gangrenaient le monde des hommes. Si seulement il pouvait y faire quelque chose ! Mais tout ce qu'il savait faire, c'était jouer de la flûte.

Un jour, pour récompenser les bons résultats de ses élèves, le directeur du conservatoire avait décidé de leur offrir un voyage en Grèce. Tout comme ses camarades, Sorrento apprécia la visite d'Athène... jusqu'à ce qu'il vit la mer, pour la première fois de sa vie.

Cette vaste étendue liquide eut sur lui un impact très fort.

Saisi, paralysé, il resta devant elle, incapable de prononcer un son. Il avait l'impression très nette que cette eau l'attirait, tel un aimant. Ses pieds restaient arrimés au sol mais sa tête était comme entrainée au large. Étrange impression de distorsion. Autour de lui, les autres chahutaient, jusqu'à ce que l'un d'eux remarque l'attitude de Sorrento. Ils lui parlèrent, en vain, il ne paraissait pas les entendre.

En vérité, les sons lui parvenaient assourdis, comme s'il avait eu la tête sous l'eau. En plus il faisait chaud ici... Il se rendit cependant compte que cette impression de chaleur venait de lui ; il avait la tête en feu ! Et la mer qui était là, qui l'appelait...

Un élève le prit par le bras et le secoua, l'arrachant ainsi à sa torpeur. Comme réveillé d'un songe, le jeune homme eut un sourire d'excuse et ses camarades, soulagés, le laissèrent tranquille.

Plus tard, ils visitèrent l'ancien temple de Poséidon. À nouveau, ce fut un électrochoc pour Sorrento. Tout comme l'eau, ces ruines lui parlaient, il entendait leurs paroles sans mots tout au fond de lui. Et ce nom : Poséidon ! Comme il lui semblait familier ! Il y avait un lien entre lui et ce dieu, il en était sûr. C'était un peu comme retrouver un membre de sa famille après des années de séparation.

La nuit venue, Sorrento s'échappa et se rendit à l'ancien temple de Poséidon. Là, il regarda la mer, à des dizaines de mètres sous lui, son écume blanche qui tranchait dans l'obscurité et ses remous... Une fois de plus, il avait l'impression d'être attiré par elle, une fois de plus il avait chaud.

Sans trop savoir ce qu'il faisait, seulement mû par un instinct puissant, le jeune homme se jeta dans le vide.

Il se réveilla dans ce qu'il comprit être le fond de la mer. Soudain :

— Bienvenue au royaume sous-marin.

Le jeune homme se retourna ; un homme revêtu d'une sorte d'armure se tenait devant lui. Son casque lui cachait les traits mais l'aura qui se dégageait de lui faisait comprendre sans peine qu'il s'agissait d'un leader.

— Le royaume sous-marin ? Comment se fait-il que je ne me sois pas noyé ?

Tout en posant la question, Sorrento s'aperçut qu'il connaissait la réponse. Et, effectivement, l'homme lui répondit :

— Tout simplement parce que tu es un Marina, l'un des Généraux de Poséidon. Nous sommes ici sur son territoire. Je suis quant à moi le Dragon des Mers. Et toi tu es...

Les mots fusèrent, comme si le nouvel arrivant n'avait pu les retenir, comme une évidence qu'il venait seulement de comprendre :

— Je suis Sorrento de la Sirène. Et je crois... qu'il y a quelque chose qui me revient de droit ici.

— Tu as raison. Suis-moi.

Et le Dragon des Mers emmena le jeune homme dans un temple immense et magnifique. Dans l'une de ses salles, Sorrento se retrouva face à des totems posés sur des pieds-d'estale. L'un d'eux en particulier attirait son attention. Très ému, il posa la main sur la Scale (intuitivement il sentait que cela s'appelait ainsi) et il eut immédiatement l'impression, non, la certitude, que cette protection était pour lui.

Un instant plus tard, il l'avait revêtue. Elle lui allait comme un gant, c'était comme une seconde peau. En plus, une sensation de puissance, de force, émanait à présent de lui. Il était prêt, prêt à se battre pour son empereur Poséidon. Et son arme... évidemment, c'était cette flûte traversière qui faisait partie de la Scale. En la découvrant, Sorrento ne s'était plus senti de joie. Ainsi il allait pouvoir combattre avec son instrument fétiche, et vu comme il se débrouillait, les victoires paraissaient évidentes.

Le Dragon des Mers lui apprit alors que Sa Majesté avait l'intention de noyer la Terre sous des tonnes de litres d'eau. Afin de la purifier et de créer un monde nouveau et idéal sur les ruines de l'ancien.

— Poséidon a pris le contrôle de Hilda de Polaris, la prêtresse d'Odin, grâce à l'anneau des Nibelungen. Ainsi, elle ne prie plus son dieu afin qu'il continue à geler les pôles.

Un instant, le nouveau Marina se sentit mal à l'aise. On parlait de tuer des milliers, des millions d''êtres humains ! C'était mal, c'était... Et puis, en même temps, que faisaient ces même humains ? Ils polluaient sans vergogne, se massacraient entre eux au cours de guerres stupides... Le jeune homme se souvint qu'il avait désiré pouvoir faire quelque chose, et là on lui apprenait qu'il allait se battre pour un monde nouveau, plus beau, plus juste ! Et du moment que c'était là la volonté de l'empereur, qui était-il pour oser s'élever contre cela ?

Peu de temps après, il fut convenu que Sorrento irait à Asgard chercher Hilda de Polaris. Il s'agissait de la retenir assez longtemps pour l'empêcher de prier Odin, et aussi pour éviter que l'anneau des Nibelungen ne lui soit retiré.

Le Général de l'Océan Atlantique Sud était prêt à accomplir son devoir.

Plus tard, bien plus tard, Sorrento de la Sirène comprit que Poséidon n'était pas l'instigateur de la bataille d'Asgard et de celle des sept Océans. Néanmoins, il décida de demeurer au côté de Julian, même si Poséidon n'était plus là. La culpabilité du jeune Solo faisait écho à la sienne, aussi choisit-il de l'accompagner autour du monde.

Et, cette fois, Sorrento savait que sa flûte servirait un plus noble idéal : redonner le sourire aux enfants victimes de la grande inondation.

 

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