Sous l'océan

Chapitre 7 : Ambition

1793 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/01/2016 11:17

Disclaimer : L'histoire et les personnages de Saint Seiya appartiennent à Masami Kurumada.

Auteur : Ardell

Sous l'océan

Chapitre sept : Ambition

Toi, mon frère, mon autre moi, le reflet de mon corps mais apparemment pas de mon âme. Tout le monde s'ingéniait à louer ta bonté et ta noblesse. Bon et noble, toi ? Laisse-moi rire ! Contrairement à eux, moi je savais, j'avais distingué dans cette aura apparemment pure et sans tâche, ce petit point noir, minuscule mais bien présent. Au fond de toi, tu étais comme moi, même si nos comportements extérieurs divergeaient.

Bien que personne ne connaisse mon existence, et que je ne sois pas destiné à devenir Chevalier d'Athéna, tu as pris sur toi de m'aider à m'entraîner. Cette fichue bonté... Tout aurait pu rester ainsi, toi adulé et moi dans l'ombre. Cependant le Pope s'est mis en tête de choisir Aiolos du Sagittaire plutôt que toi comme successeur.

Ce jour-là, je tentais de te faire entendre raison. Au diable la volonté de ce vieillard ! Celui qui devait commander les quatre-vingt-huit Saints, c'était toi. Allons, regarde-toi ! Tout le monde te respecte déjà. Il suffisait d'éliminer cette gêne que représentaient le Pope et Athéna. Mieux valait être tranquille... et ne pas s'embarrasser d'une mioche, fut-elle divine.

Et toi, hypocrite, tu t'es insurgé contre ma brillante idée, et tu es allé jusqu'à m'enfermer, moi ton frère ! dans la prison du Cap Sounion. Jusqu'à ce que tu disparaisses dans le lointain, je te répétais encore et encore que je te connaissais par cœur, qu'il y avait cette partie-là, en toi, cachée mais qui ne demandait qu'à s'exprimer. Ce point noir, cette tâche sur ton âme. Oui, nous étions jumeaux, physiquement et mentalement nous nous ressemblions plus que tu ne l'aurais voulu. Et j'ai vu... tes yeux flamboyants d'écarlate. Cette partie de toi que tu cachais avec tant de soins et que j'avais décelée. J'étais satisfait : j'avais raison sur toi depuis le début.

Mais en attendant, je devais survivre à cette prison infâme. Combien de fois ai-je cru me noyer ? Et combien de fois cette douce chaleur, ce cosmos bienveillant, m'avait-il sauvé ? J'avais cessé de compter.

Je finis néanmoins par découvrir ce trident, lequel m'entraîna au fond de l'océan. Là, le ciel était aussi mouvant que la mer, et scintillait d'or lorsque les rayons du soleil traversaient les flots Et je vis un temple gigantesque, tout de marbre blanc. À l'intérieur, une salle, avec des protections sacrées. Je n'eus pas à réfléchir longtemps pour savoir que la plus imposante d'entre elles était celle de l'ennemi d'Athéna. Poséidon lui-même !

Celui-ci se réveilla, lorsque le sceau de la déesse fut brisé, et me demanda immédiatement des comptes. Un coup d'œil à cette Scale et mon nouveau nom fut tout trouvé. Désormais, j'étais le Dragon des Mers. Poséidon me crut et m'enjoignit de le réveiller lorsque son hôte, le petit Julian Solo, atteindrait ses seize ans. Mais oui, compte là-dessus...

L'idée était toute trouvée : j'allais me servir du gamin pour manipuler les forces marines à mon avantage, quant au dieu, hahaha, il pouvait toujours attendre ! Fais de beaux rêves Poséidon, parce que tu n'es pas près de te réveiller...

Le temps passa, pendant lequel j'échafaudais mon plan génial, tout en m'entraînant. Je fis la connaissance de Thétis de la Sirène Marine. Je racontai à celle-ci que j'avais été chargé par notre souverain de veiller sur les Scales et le royaume sous-marin, en attendant son réveil. De son côté, cette jeune femme allait m'être très utile pour savoir ce qui se passait à la surface. Je préférais en effet ne pas m'absenter et ne pas m'aventurer près du Domaine Sacré.

Lorsqu'elle m'apprit la lutte intestine qui avait eu lieu au Sanctuaire d'Athéna, je dus ronger mon frein et attendre d'être seul pour exploser... de rire. Ainsi ça y était ! Tu t'étais enfin décidé à montrer ton véritable visage. Finalement, tu avais suivi mes conseils en assassinant le Pope et en tentant un déicide. Tuer un bébé, toi, le preux et noble Chevalier... Ah ! Comme j'aurais aimé voir cela !

Mais tu avais été vaincu par de simples et minables Saints de Bronze. Des Saints de Bronze, gagner contre toi ? Franchement, fallait le faire. Je ne savais pas trop ce que je ressentais devant ta perte. J'aurais sans doute dû m'effondrer. Mais le Dragon des Mers ne s'effondre pas.

Ah oui, et il y avait ce jeune homme aussi. Isaak. Sauvé par le Kraken, d'après lui. Mouais. En attendant, cet ancien apprenti Chevalier allait bien me servir puisqu'il avait décidé de se battre pour l'Empereur des Océans. Et, comme par hasard, la Scale qu'il avait choisie était celle du Kraken. Bah, pourquoi pas, chacun son délire.

Mais... enfer et damnation ! Ce sale fouineur m'avait surpris alors que je te parlais, à toi. Je réussis à l'embobiner tant bien que mal et à lui faire accepter la grandeur de mon projet : préparer le terrain pour Poséidon, pour qu'il n'ait plus qu'à régner sur le monde, une fois la guerre sainte terminée. Oui, enfin, cela c'était ce que je lui avais dit... En vérité, j'avais bien l'intention de laisser les forces en présence s'affronter et s'autodétruire.

Et pour commencer, rien de tel que d'envoyer les Saints d'Athéna à Asgard. Là où la représentante d'Odin, sous l'influence de l'anneau des Nibelungen, avait déclaré la guerre à la déesse.

Pendant cette bataille, d'autres combattants étaient arrivés sous la mer. Io de Scylla, Sorrento de la Sirène Maléfique, Caça de Lyumnades, Baian du Cheval des Mers et Krishna de Chrysaor. Avec moi et Isaak du Kraken, cela faisait sept. Sept Généraux, chacun en charge d'un pilier.

Ah mais... ces maudits Chevaliers d'Athéna avaient vaincu les Guerriers Divins d'Asgard !

Qu'à cela ne tienne, la déesse, épuisée, devint la prisonnière de Poséidon. Ou plutôt du jeune Solo, lequel avait été amené au sanctuaire sous-marin par Thétis. Poséidon ne s'était pas encore entièrement réveillé en lui, et je comptais bien faire en sorte que cela n'arrive jamais...

Je fus déçu, il faut le dire, lorsque je vis ces Saints de Bronze. D'accord ils avaient battu les Guerriers Divins, mais les Généraux, c'était autre chose ! Nous étions plus puissants que ces belligérants des grands froids ! Au moins, Il aurait fallu nous envoyer des Chevaliers d'Or... Ces Bronzes... tss, ils allaient se faire écharper.

Il y eut ce Ikki du Phénix. Lequel m'irrita grandement en osant prétendre que je n'étais pas aussi fort que toi ! Ah oui ? Et qui était six pieds sous terre tandis que son frère était en train de manipuler tout ce beau monde ? Le perdant, entre nous deux, c'était toi.

Ah, mais voilà que Sorrento s'y mettait aussi ! Monsieur avait des doutes. Ah ben il serait temps... Néanmoins, cela n'arrangeait pas mes affaires. Les autres Marinas étaient tombés. Et ce Phénix qui revenait à la charge en me contant une histoire grotesque selon laquelle le cosmos chaleureux à qui je devais la vie n'était autre que... celui d'Athéna ? Impossible, elle n'était qu'un bébé à l'époque !

Pourtant... pourtant cette aura qui se dégageait du pilier central... Une sensation de déjà vu ou plutôt de déjà ressenti. Cette douceur, cette miséricorde...

Serait-il possible ? Serait-il possible que cette déesse que j'avais voulue voir mourir depuis son plus jeune âge m'ait sauvé la vie malgré cela ?

Je l'avoue, je ne comprenais plus rien. J'étais censé la haïr, souhaiter sa mort, alors pourquoi cette étrange sensation dans mon cœur ? Se pouvait-il... se pouvait-il que, tout comme toi, j'ai cette tâche minuscule sur mon âme, sauf que la tienne était ténèbres et la mienne lumière ?

Je restais là, pendant que le royaume sous-marin disparaissait dans les remous de l'océan.

Perdu, j'avais perdu.

Mais quelque part, j'avais aussi gagné quelque chose. Je ne savais pas encore quoi.

Il me faudrait encore du temps pour comprendre. Comprendre que j'étais désormais un défenseur d'Athéna, même si je n'en étais pas digne.

Toi mon frère, mon autre moi, le reflet de mon corps et apparemment de mon âme.

Nous sommes bel et bien semblables, chacun devant composer avec ses parts d'ombre et de lumière.

Saga...

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