Sous l'océan

Chapitre 8 : Gratitude

1519 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 00:11

Disclaimer : L'histoire et les personnages de Saint Seiya appartiennent à Masami Kurumada.

Auteur : Ardell

Sous l'océan

Chapitre huit : Gratitude

Elle avait peu de souvenirs de sa vie passée. Rien qu'une sensation de liberté intense quand elle sentait l'eau glisser contre ses écailles. L'impression de voler dans le ciel le plus beau du monde. Ah comme elle était heureuse !

Hélas, si elle s'ébattait innocemment dans l'océan, il n'en allait pas de même pour d'autres. Prédateur affamé, l'un d'eux l'avait prise en chasse, poursuivie sans relâche jusqu'à la plage. Dans un dernier sursaut de désespoir, elle avait bondi hors de l'eau. Échappant ainsi à son poursuivant... mais se retrouvant du même coup bloquée sur le sable doré.

Affolée, elle se débattit, se tordit dans tous les sens, haleta, en manque d'air. Dire que le précieux liquide bleu était là, tout près, et qu'elle était incapable d'y plonger !

Des mains. Des mains qui la prennent dans leurs creux, doucement, comme pour ne pas briser un objet fragile. Puis, enfin, l'eau autour d'elle, sa respiration pouvait reprendre, elle était sauvée.

Mais qui était donc cet être qui lui avait permis de vivre ? Qui avait empêché cette mort horrible par suffocation ? En elle, un instinct. Primitif et très fort. Cet humain, elle lui devait la vie et même plus, car il était... il était lié à elle, d'une certaine façon. Lié à tout ce qui touchait à l'océan et aux profondeurs marines.

Le temps passa. Elle changea, se métamorphosa pour prendre une apparence humaine. Elle l'avait toujours su, qu'elle n'était pas un poisson comme les autres. A présent pouvait s'accomplir son destin.

Instinctivement, elle trouva le sanctuaire sous-marin. Ou plutôt, sa nouvelle nature lui permit aisément de traverser la mer, jusqu'à cet endroit où celle-ci faisait office de ciel. Elle vit l'imposant temple de marbre blanc. À sa vue, une impression de profond respect l'avait saisie. Ce palais, c'était celui de son dieu.

Elle trouva aux alentours une formation de coraux rouges, très beaux. Cependant, ce n'était pas leur beauté qui l'intéressait. Mue, une fois de plus, par son instinct, elle balança son poing en avant, créant ainsi une vague d'énergie, preuve qu'elle était plus forte qu'un humain ordinaire dont elle avait à présent l'apparence. Sous le coup, les coraux se brisèrent, libérant une protection rouge. Une Scale. Sa Scale. Elle l'endossa aussitôt, se promettant d'en être digne. Puis elle reprit le chemin du palais.

— Je constate qu'il est bientôt temps...

Elle fit volte-face, se préparant à combattre un ennemi... Et se retint en voyant la Scale dorée que portait celui qui venait de parler. Cet homme, tu lui dois le respect, souffla une petite voix en elle. Il était fort, bien plus qu'elle. Ce n'était cependant pas cela qui la retint mais, une nouvelle fois, elle se fia à son instinct. Cet homme était...

— Vous êtes... commença-t-elle.

L'homme se redressa encore, si c'était possible, et répondit :

— Je suis le Dragon des Mers. Un des sept Généraux de Poséidon.

Ah oui, effectivement. Un Général ? Autant dire son supérieur. Cependant...

— Comment se fait-il que vous soyez ici, je suis la première Marina à avoir été appelée...

Le "Dragon des Mers" se permit un sourire :

— Comme tu le vois, ce n'est pas le cas. Je suis ici depuis quelques jours afin de veiller sur le domaine sous-marin. Étant donné que notre Empereur va bientôt se réveiller et venir prendre possession de son royaume, il faut bien que quelqu'un s'occupe de tout.

— Je suis là, moi ! Je peux très bien défendre le sanctuaire sous-marin !

Cette fois, ce fut un rire cruel qui lui répondit.

— Ne te vexe pas, mais, aussi forte sois-tu, crois-tu que tu pourrais protéger cet endroit mieux qu'un Général ?

Une envie de l'attaquer la saisit, rien que pour lui prouver qu'il avait tort, qu'elle était bien plus forte qu'il ne l'imaginait... Seulement on ne se bat pas contre sa propre équipe. Que deux Marinas s'affrontent, cela n'avait aucun sens et était même complètement stupide. De plus... l'impression de puissance qui se dégageait de ce Dragon des Mers était telle, son assurance était si criante, que la jeune femme renonça au combat.

— Bien, tu redeviens raisonnable. Peut-on savoir maintenant qui tu es ?

— Je suis Thétis de la Sirène Marine, répondit-elle fièrement.

— Thétis... Thétis... Si tu veux te rendre utile, il y a bien un moyen. Comme tu le sais, si nous sommes là, c'est que notre Empereur va bientôt se réveiller. Ce qui veut dire une nouvelle guerre sainte contre Athéna. Ce ne serait pas une mauvaise chose d'envoyer un espion surveiller les faits et gestes de l'ennemi...

Une espionne, elle ? Une vulgaire espionne ? Elle allait répliquer vertement lorsque l'homme lui asséna un argument imparable :

— Tu pourrais ainsi même approcher l'hôte actuel de Sa Majesté... Pourquoi ne serait-ce pas toi qui l'amènerais ici et lui révélerais sa véritable nature ?

L'hôte de Sa Majesté ? Aussitôt une évidence dans sa tête : cet être précieux entre tous était... c'était ce garçon qui l'avait remise à l'eau jadis, lui sauvant la vie ! Comment le savait-elle ? Peu importe, elle savait. Ah, pouvoir le revoir... Lui rendre ce qu'il lui avait donné en se mettant à son service.

— Oh, on rougit ?

Thétis se détourna, encore plus rouge. Allons, elle n'était pas une vulgaire collégienne soupirant après son chanteur favori ! Elle était une combattante, une guerrière !

— Vu ta réaction, j'en conclus que tu es d'accord pour t'occuper de ramener Son Altesse ici, lorsque le moment sera venu.

— Si telle est ma tâche, je m'en acquitterai sans faute. Quant à votre proposition d'espionner les ennemis de Poséidon... Je suis d'accord.

Un sourire sur le visage du Dragon des Mers. Enfin, sur le peu qu'elle voyait de son visage, caché comme il l'était par son casque.

C'est ainsi que Thétis se rendit à la surface pour observer les Chevaliers d'Athéna.

Elle fut estomaquée lorsqu'elle fut témoin des batailles fratricides qui déchirèrent le Sanctuaire de la déesse. Quelle stupidité ! Quelle négligence ! Ah ils avaient de la chance qu'aucun dieu ennemi ne vienne les défier à ce moment-là ! Si cela continuait, la victoire serait très, trop, facile pour les troupes du dieu des mers.

Et le grand moment arriva. Thétis alla retrouver Julian Solo, et, à genoux devant lui, elle lui apprit ce qu'il savait déjà dans son subconscient. Le trident planté là, c'était son arme. L'étendue sombre qui se mouvait là, sous la falaise, était son domaine. Néanmoins encore incrédule, ne faisant pas encore totalement confiance à son instinct, Julian eut une exclamation de surprise et d'horreur quand il sentit la jeune femme mystérieuse l'agripper et... se jeter dans le vide avec lui.

N'ayez crainte Votre Majesté... Je suis à vos côtés, je ne vous abandonnerai pas. Je vous dois la vie. Vous êtes ma raison de vivre désormais !

Telles étaient les pensées de Thétis alors que tous deux traversaient les eaux.

Jusqu'au royaume sous-marin.

 

 

 

Laisser un commentaire ?