Murmures d'or

Chapitre 2 : C'était le bon temps !

1852 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 19/02/2016 12:34

Disclaimer : L'histoire et les personnages de Saint Seiya appartiennent à Masami Kurumada

Auteur : Ardell

Murmures d'Or

C'était le bon temps !

Palais du Grand Pope

Mercredi 4 mars 1987

Les Saints de Bronze se reposaient à l'infirmerie, après l'éprouvante bataille du Sanctuaire. Leurs jours n'étaient heureusement plus en danger, grâce au cosmos chaleureux d'Athéna. Néanmoins, ils étaient tous les cinq très affaiblis et avaient besoin de beaucoup de repos, pendant que leurs os brisés se ressoudaient.

Saori, à genoux devant l'armure d'or des Poissons, enserra le totem de ses bras tout en laissant couler quelques larmes. Puis elle se releva, balaya une dernière fois du regard les protections sacrées, et quitta la salle.

— Ah, j'ai cru qu'elle ne partirait jamais !

— Tu ne devrais pas parler comme ça de notre déesse, Cancer, reprocha l'armure de la Balance.

— Ben quoi, moi toutes ces simagrées commencent vraiment à m'ennuyer. Sérieusement, mademoiselle la princesse qui pleure sur nous alors que c'est elle qui n'a pas jugé nécessaire de ramener nos porteurs, comme elle l'a fait avec les Chevaliers de Bronze !

La Cloth du Scorpion intervint :

— Dis donc Cancer, ce ne serait pas toi qui as abandonné ton porteur ? Aurais-tu des regrets ?

— Des regrets ! Ah ah, je peux t'assurer que non, bien au contraire ! Vous ne pouvez pas savoir la liberté que c'était de travailler avec DeathMask. Déjà, chaque fois que le Pope l'envoyait en mission, cela me permettait de voyager, au lieu de rester au Sanctuaire, à me morfondre, comme vous, en attendant d'éventuels ennemis. Ça c'était le bon temps !

— Je te signale qu'on est quand même sorti quelques fois, moi par exemple, pour détruire l'île d'Andromède.

— Mais pas autant que nous, DeathMask était l'assassin préféré du Pope.

— Mais cela n'était pas trop pénible d'obéir à un homme aussi mauvais ? voulut savoir le Lion.

— Mauvais ? Si tu savais... Je me souviens, lorsqu'il a lancé son attaque sur sa première cible, la toute première fois, il était tellement enthousiaste qu'il a balancé ça sans retenue, et vas-y que je me lâche !

"Problème, il y avait des civils à proximité. Quand il a vu ce qui leur était arrivé, il est devenu vert pomme et a failli régurgiter son précédent repas... Je le revois encore, à genoux, en train de chialer comme un gosse. J'ai dû lui envoyer tout mon soutien, mais, si j'avais pu lui passer un savon... Cet idiot répétait : « Je voulais pas, je voulais pas... ». Ah je vous jure, il y avait des baffes qui se perdaient !

"Enfin, monsieur s'est repris. Il s'est relevé, et a dit : « Maintenant je suis Chevalier d'Or, je suis un assassin au service du Grand Pope. Nous sommes en guerre contre les forces du mal, parfois il faut faire des sacrifices ». Enfin vous voyez, dommages collatéraux, tout ça...

"Toujours est-il qu'à, partir de ce jour, je ne le vis plus pleurnicher. Au contraire, à présent, chaque fois qu'il sortait son attaque, il se croyait obligé de la ponctuer d'un rire débile de méchant de dessin animé. Là il en faisait trop mais pas moyen de le lui dire. Moi, tout ce que je voulais, c'était un gars qui ne rechigne pas lorsqu'il y avait du travail, sans partir dans des larmes de mauviette ou au contraire, dans un rire mouaaaahesque de boss de fin de niveau. Le job, on le fait, point.

"Je dois néanmoins admettre que c'était plaisant de bosser avec lui. J'avoue que j'ai bien ri lorsqu'il a donné un coup en douce à Aiolia, dans la salle du Crusos Sunagein...

— Hé ! protesta l'armure du Lion.

— Oh ça va, c'était de bonne guerre. Moi ça m'a toujours amusé l'animosité qui existait entre ces deux-là. Et puis vous pouvez pas savoir comme c'est agréable un porteur qui ne s'embarrasse pas de scrupules. Avec lui, pas de leçon de morale comme avec certains...

Regard appuyé en direction de la Balance.

— Justement, Cancer, tu ne crois pas que DeathMask feignait son attitude de bad boy ? suggéra celle-ci. Moi ça me fait penser à un type qui s'auto-persuade que ce qu'il fait n'est pas si grave...

— Quoi ? Tu veux dire que depuis tout ce temps, il me mentait, enfin je veux dire... il jouait la comédie ? Impossible, tu ne l'as pas vu comme moi rosser ce Dragon, tu n'étais pas là quand il a jeté cette fille dans la flotte ! Celle-là, qu'est-ce qu'elle a pu me pomper l'air avec ses prières à la noix ! DeathMask pensait comme moi, ces trucs, ça donne mal à la tête.

— A moins qu'il n'ait pu supporter le pouvoir de l'amour.

— Le pouvoir de l'amoooour... singea le Cancer avec mépris. Oh pitié, si c'est ça, heureusement qu'on m'en a débarrassé alors ! Mais, sur le moment, ça avait l'air bien sincère : j'étais certain qu'il allait balancer ce têtard de Rozan dans le puits. Mais brusquement celui-ci s'est réveillé et a décidé de se battre vraiment, en flanquant une belle raclée à DeathMask. Heureusement, mon porteur a repris le dessus.

"Et c'est là, que je l'ai entendue. Cette voix. « Chevalier du Dragon, disait-elle, les armures sont faites pour préserver la paix et la justice sur Terre » Et blablabla... Une vraie marmelade de bons sentiments. Là je me suis dit, « Oh punaise, et si c'était la vraie Athéna ? ». A coup sûr, si c'était bien elle et que son camp gagnait contre le Sanctuaire, j'étais bon pour passer en mode Silver ou pire, Bronze !

"C'est là que je l'ai abandonné. Le pauvre n'a rien vu venir, rien compris. « Désolé mon coco, mais je dois penser à mes miches ! Athéna, Athéna, je suis de votre côté ! »

— Et c'est moi qu'on traite de fayot... glissa Aries.

L'armure du quatrième signe du Zodiaque se racla la gorge et poursuivit comme si de rien n'était :

— Et donc, notre déesse, dans son infinie sagesse, a vu que j'étais de son côté et me voilà toujours parmi vous.

— Mouais, c'est la déesse de la sagesse quand ça t'arrange, dit le Lion.

Le Cancer haussa les épaules.

— Donc, tu étais d'accord avec ton porteur mais tu as préféré sauver ton arrière-train, résuma le Verseau. Ah là là, si seulement moi aussi j'avais pu me débarrasser de mon porteur !

— Pourquoi ? voulut savoir le Scorpion. Il y avait un problème avec lui ?

— Tu rigoles ? Tu sais ce que ça fait de vivre dans une Maison où il fait moins cinquante degrés en été, pour ne rien dire de l'hiver ? C'était dingue ça, mais, même quand Camus élevait son cosmos, ça ne réchauffait pas la pièce, au contraire, il faisait encore plus froid. Brrr... Résultat, j'étais tout le temps enrhumé, d'ailleurs ça continue, aaatchaaa !

— À tes souhaits.

— Merci. En plus, monsieur se prenait pour un professeur des écoles. Maintenant, ouvrez vos livres page dix, et faites les exercices cinq à huit... Celui-là, on aurait dû le nommer maître de tous les Chevaliers, je suis certain que ça lui aurait plu. Vous saviez qu'il surveillait secrètement les autres Saints au cas où il aurait vu des lacunes ? Il était prêt à se rendre chez le Pope pour lui demander de renvoyer le Chevalier en question en formation. Heureusement, ce n'est jamais arrivé. C'était un coup à se fâcher avec la Cloth du Saint en question.

"Et je ne vous raconte pas les séances d'entraînement ! Moins cinquante. Pas assez. Moins cent. Pas assez. Moins cent soixante-dix. Pas assez. Mais que quelqu'un lui dise d'arrêter, par pitié ! Chaque fois je suis gelé, on a beau parler de la résistance des armures d'or, moi la froidure je la sens bien !

"Le clou a été enfoncé quand ces deux malades ont essayé de produire chacun un air encore plus glacial que celui de l'autre. Pour vous dire la vérité, j'ai tourné de l'œil... Encore maintenant, j'ai la désagréable impression d'être enfermé dans une gangue de glace.

— Ah ! C'est pour ça que tu t'es placé à côté du Lion, tu voulais que sa chaleur te réchauffe ! comprit la Balance.

— Toujours aussi perspicace à ce que je vois, admit le Verseau. Leo, je m'excuse mais...

— Pff, c'est bon. Je suis le signe de feu par excellence. Je t'autorise à profiter de ma chaleur, permit le Lion.

— Merci votre Grandeur, ironisa le Verseau. Non je t'assure, je t'en suis vraiment reconnaissant.

— Nos porteurs sont tous des monstres ! C'est horrible à dire, mais je suis bien content de ne plus avoir le mien !

— Tiens donc, et pourquoi ça, Capricornus ? demanda le Taureau.

— Parce que mon porteur était un taré ! s'écria l'amure du dixième signe du Zodiaque. Tous mes porteurs étaient des tarés !

Et le Capricorne leur raconta son calvaire...

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