Murmures d'or

Chapitre 8 : L'aveu

1984 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 05:23

Disclaimer : L'histoire et les personnages de Saint Seiya appartiennent à Masami Kurumada

Auteur : Ardell

Murmures d'Or

L'aveu

 

— Je ne veux pas dire, mais avec nos porteurs on n'est pas dans la mouise... déclara le Verseau.

— N'exagère pas, contesta le Taureau. Ce n'est pas parce que toi, Capricornus et Libra sont mal tombés que c'est le cas pour les autres.

— Tout à fait ! Il ne faut pas parler mal de nos porteurs, nous avons un partenariat avec eux, appuya le Bélier.

— Tu m'aurais étonné... chuchota le Cancer avant de lancer d'une voix plus forte :. Bon le chouchou, t'es gentil mais on n'a pas besoin d'entendre tes mièvreries !

— Au contraire ! insista le Taureau. Après le récit de Libra, j'ai très envie d'en écouter un qui soit positif. Allez, Aries, raconte nous ton... partenariat avec M ū .

— Et bien, par où commencer ? Comme je vous l'ai déjà raconté, mon porteur a un très grand respect pour moi. Lorsqu'il me voit, il me salue, lorsqu'on combat ensemble, je l'entends m'encourager par télépathie. Armure sacrée, prête-moi de ta puissance, accorde-moi ta protection ! C'est bien ma belle ! Ça se voit, il est très content de moi, il est même fier.

— Ah je vois, se moqua le Cancer, pas étonnant que tu lui cires les pompes...

— En attendant, j'ai l'impression d'être quelqu'un de grande valeur, d'être spécial, riposta le Bélier. D'ailleurs, vous vous plaigniez, mais avez-vous imaginé que si vous remplissiez votre rôle, vos porteurs ne seraient peut-être pas aussi... désagréables ?

À ces mots, le Capricorne, qui somnolait, se réveilla en sursaut et protesta :

— Hein, quoi, pardon ? Je te signale que, tous ici, on travaille dur, sous les ordres de nos porteurs ! Aucun n'est du genre tire-au-flanc, alors tes conseils genre faut être bien obéissant et ça se passera bien, tu te les gardes !

— Oulà, Capricornus qui sort ses cornes... nota le Scorpion.

— Ce que je veux dire, c'est qu'il y a ici, de toute évidence, des individus qui n'ont aucune envie de coopérer avec leurs porteurs, insista le Bélier. Avez-vous seulement envisagé de leur parler via le cosmos ?

— Non, bien sûr, tu penses bien, on se plaint parce qu'on aime ça ! répondit le Capricorne.

Au même instant, le Verseau ironisait, lui aussi :

— Leur parler ! Ah ben ça alors, quelle bonne idée !

Le Capricorne ajouta :

— Non mais tu crois quoi ? Évidemment, qu'on leur a parlé, du moins on a essayé. Ces balourds s'imaginent qu'on les encourage ! Désespérants, qu'ils sont !

— Bien dit ! approuva le Verseau.

— Alors vous vous y prenez comme des manches, asséna le Bélier.

— Retenez-moi ! s'écria le Capricorne, sur le point d'attraper le Bélier par le cou pour l'étrangler.

Les autres armures s'interposèrent et, après un petit moment où le Capricorne se débattait entre leurs bras, le calme finit par revenir.

— C'est bon, c'est bon, assura la Cloth du dixième signe du Zodiaque en époussetant l'or de son alliage, comme un homme qui resserrerait sa cravate après une petite échauffourée.

— Je dois admettre que ça me fait plaisir de te voir dans cet état de fureur, Capricornus, avoua le Cancer. J'avais peur que tu ne sois qu'une chiffe-molle qui ne sait que se plaindre, mais en fait, tu sais aussi te battre, hein ?

Et de lui faire un clin d’œil.

— Encore heureux... marmonna le Verseau. C'est pas les combats qui nous défrisent, c'est l'incroyable manque de savoir-vivre de nos porteurs. C'est si difficile à comprendre ?

Regard appuyé en direction du Bélier. Lequel resta un instant dubitatif, avant de hausser les épaules.

— Bon, je suppose que tout n'est pas de votre faute, admit-il.

— C'est surtout que tu es chanceux, intervint la Balance. J'aimerais, moi aussi, avoir droit à de petites phrases gentilles, au lieu de son habituelle leçon de moral !

— Hé les gars, vous remarquez rien ? voulut savoir le Scorpion.

Tous les autres se penchèrent vers le Bélier et le scrutèrent avec attention. Mal à l'aise, celui-ci se mit à rougir.

— Ah ah ! triompha le Scorpion. Tu mens, Aries, tu mens depuis le début !

— Mais, heu, comment peux-tu affirmer une chose pareille ? se défendit le Bélier.

— Aries est en effet très mal à l'aise, remarqua le Lion. Mais comment as-tu fait pour deviner Scorpius ?

— Facile, quand votre porteur arrive à faire avouer n'importe quoi aux gens grâce à sa technique de la Scarlett Needle, vous en prenez de la graine et du coup c'est facile de repérer un type qui ment.

— Alors comme ça, la vie n'est pas toute rose ? commença le Cancer d'une voix douce et fleurie avant de crier : Maintenant tu vas nous dire la vérité bougre de bête à cornes !

Le Bélier sursauta, jeta des regards craintifs à gauche et à droite, mais ne rencontra aucune compassion. Rien que des yeux braqués sur lui avec attention et sévérité. Il finit par soupirer :

— D'accord, d'accord ! En fait...

Comme il hésitait, les autres armures se penchèrent sur lui encore plus, lui donnant l'impression d'être sur le point d'être broyé par un mur doré.

— Une telle sollicitude de la part de mon porteur, c'est lourd ! admit-il enfin.

— Je le savais ! Je le savais ! jubila le Capricorne en pointant une patte vers le Bélier.

— Capricornus, laisse-le parler, ordonna le Taureau.

— C'est vrai, j'ai toujours dit que M ū était parfait mais en fait, il est un peu trop parfait. Il ne cesse de me demander comment je vais. J'ai envie de lui répondre : « ben comme il y a cinq minutes, quand tu m'as posé la question ! ». Il est bien gentil, mais j'aimerais bien qu'il me lâche un peu. Et puis... A cause de lui, de sa façon de me traiter, on me considère comme un sale chouchou.

— Mais tu es un... commença le Cancer.

Aussitôt interrompu par la Balance qui émit un gros « chut ! »

— Oh je sais bien que c'est ce que vous pensez tous, continua le Bélier. Mais la vérité, c'est que j'ai peur. J'ai la trouille d'être abandonné par mon porteur. Si un jour il ne voulait plus de moi, hein ? Si, au beau milieu d'un combat, il décidait de me retirer de lui ? Je ne veux pas me retrouver tout seul face à un ennemi !

— Heu... on lui dit que normalement ce sont les armures qui peuvent décider de quitter leurs porteurs ? murmura le Cancer à l'oreille du Scorpion.

— Laissons-le mariner encore un peu, lui répondit ce dernier.

— Donc, en résumé, tu as autant la frousse que nous, conclut le Verseau. C'est bien de l'admettre enfin !

— Il n'y a donc pas un porteur qui vaille le coup ? voulut savoir le Capricorne.

Un regard aux alentours lui montra des Cloths qui se dévisageaient avant de piquer du nez, comme gênées.

— C'est pas vrai... fit-il. Tu avais raison tout à l'heure Aquarius, on est dans la crotte jusqu'au cou.

— Que peut-on faire pour y remédier ?

— Je ne sais pas, Aquarius. Je propose que ceux d'entre nous qui n'ont pas encore parlé de leurs porteurs nous racontent leurs points de vue. Qu'on sache vraiment à qui nous avons affaire.

— D'accord, Capricornus, approuva le Taureau. Alors, à qui le tour ?

Un rapide coup d’œil et :

— Toi, Virgo ! désigna-t-il.

— Et mince...

La Vierge hésita puis se mit à parler :

— Comme vous le savez, je suis une Cloth extrêmement forte et précieuse. Mon signe est particulièrement puissant. Mais mon porteur, lui, se croit au-dessus de tout le monde. Monsieur se croit le nombril du monde parce que, soit-disant, il parle avec Dieu ! Tss ! Et cette manie de fermer les yeux comme s'il était trop bien pour regarder le monde autour de lui...

— C'est-à-dire que... commença le Scorpion.

Il s'interrompit de lui-même, conscient sans doute qu'essayer de faire remarquer à son confrère que ce portrait lui ressemblait étrangement, était vain.

— Il se dit le plus proche de Dieu, continua la Vierge comme si de rien n'était. Quel culot ! S'il y en a un qui peut se targuer d'être assez spécial pour obtenir la faveur des dieux, c'est bien moi ! Non mais, sincèrement, entre cet humain et une armure, le choix est vite fait ! Surtout que sans moi, ben le Shaka, il ne pourrait même pas lancer ses attaques. Non, je vous le dis, il n'y a qu'un seul favori des dieux, et c'est moi.

— D'accooord. Et sinon les chevilles, ça va ? s'inquiéta le Lion tout en regardant les autres pour les prendre à témoin.

— Comment veux-tu que ses chevilles lui posent problème, il est à genoux ! répondit le Scorpion. Pas besoin de marcher !

La Vierge ouvrit grand les yeux.

— Ah oui ? Et bien en attendant, je suis largement supérieur à mon porteur, sans moi il ne serait rien. Alors de l'entendre se la ramener avec son « je suis le plus proche de Dieu » moi ça m'énerve prodigieusement. Qu'il la ferme un peu et qu'il pense à me remercier d'accepter de travailler avec lui.

Et la Vierge referma les yeux.

Un ange passa.

— Bien... qui veut se plaindre, maintenant ? s'enquit le Taureau. Allez, ne soyez pas timides !

— Pourquoi pas le chaton ? proposa le Cancer avec un petit sourire.

Toutes les autres armures se tournèrent vers le Lion, avides d'en savoir plus sur sa relation avec son porteur.

 

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