TWD : Au-delà de tout

Chapitre 12 : Flash-back 1 : Connaissance...

4682 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/11/2016 23:00

... de cause

 

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Deborah n’avait que vingt et un ans lorsqu’elle épousa son amour de jeunesse. C’était peut-être plus une simple idylle de jeune fille face à un homme de dix ans son aîné. Elle le maria quelques jours après sa majorité bien que la famille Jones y soit contre. Elle n’aimait pas du tout Samuel Horner et les parents de Debbie restaient persuadées qu’elle commettait là une grave erreur. Toutefois, ils ne purent s’y opposer. Samuel s’assura qu’ils ne le pourraient pas en la convainquant qu’un mariage des plus intimes serait la meilleure chose à faire. Plus romantique. Elle accepta. Éperdument amoureuse, elle ne lui refusait jamais rien.

 

Neuf mois plus tard naquit Brooklyn et treize ans s’écoula avant la naissance de Elliot. Ce furent là les plus beaux cadeaux que cet homme lui offrit. La famille Jones ne pouvait dire le contraire.

 

Toutefois, Debbie, maintenant âgée de quarante ans, perdit le contact avec sa famille lorsqu’ils déménagèrent dans la ville de Atlanta. Samuel y était maintenant avocat associé –à cinquante ans, il souhaitait jouir de cette place des plus convoitées parmi ses pairs–, elle, elle était mère au foyer. Cela ne changea pas grand chose pour elle. Élie était bébé et ne pouvait s’en plaindre. Brooke, treize ans, quant à elle, changeait de niveau scolaire et donc d’établissement. Elle n’aurait alors aucun mal à s’adapter à son nouvel environnement.

 

Tout allait pour le mieux et les années passèrent. C’était ce que Brooke avait toujours cru. Elle ignorait beaucoup de choses concernant le mariage de ses parents. Son père dominateur les dirigeait d’une poigne de fer. N’étant pas une enfant difficile par nature, elle ne remarquait rien de tout cela. Elle n’avait jamais vu à quel point son père ne tolérait pas qu’on lui dise non ou qu’on lui tienne tête. Il avait la main lourde. Sa mère payait parfois son audace de femme trop habituée à vivre dans le luxe pour se rappeler qu’elle avait fait un mauvais mariage et épouser une brute égoïste. À ces moments, Samuel semblait trop heureux de lui rappeler où était sa place dans la hiérarchie familiale. Bien en dessous de lui.

 

Elliott gagna son surnom Élie car il n’arrivait pas à le dire au complet. Il avait également de la difficulté avec les R. Ce défaut d’élocution à six ans ne plaisait pas du tout à son père. Il percevait cette tare comme une faiblesse et une honte pour lui. Brooke commençait à percevoir que tout n’était pas rose au Paradis. Ses parents se disputaient comme jamais mais elle ne réalisait pas encore comment son père finissait toujours par avoir le dernier mot. Il était brillant pour ça. Jamais en public ou devant ses enfants. En particulier la p’tite fille à son papa maintenant en âge de le voir et de le comprendre malgré son immaturité évidente qui lui donnait un air encore plus jeune qu’elle n’était en réalité. Il était le seul à l’appeler par son nom au complet. Sa mère préférait employer Brooky qu’elle trouvait plus affectueux et personnelle que Brooke comme elle aimait que ses amis l’appellent. Élie, lui, lui sortait des Lynn à longueur de journée lorsqu’il désirait de l’attention de sa part. Elle ne se faisait jamais prier bien longtemps. Elle adorait son petit frère qui était en adoration devant elle.

 

Mais le petit monde qu’elle croyait parfait vola en éclat en cette fin de soirée bien avancée.

 

Debbie face au poste de télé : Est-ce une plaisanterie ?

 

Ils parlaient de ces cas inexpliqués où les décédés revenaient à eux mais semblaient atteints d’une sorte de rage… C’était un retour sur les derniers jours de cette toute nouvelle épidémie.

 

Samuel qui regardait lui aussi la chaîne d’info : Probablement. Ça ne peut être vrai. Ou ils exagèrent.

 

Debbie : Mais ça fait peur ! Tu n’as en pas entendu parler ? Tout le monde en parle ! C’était l’affolement à l’épicerie cette après-midi.

 

Samuel : C’est vrai qu’il y a eu des absents aujourd’hui au cabinet, plus qu’à la normale. Certains ne semblaient pas en très grande forme non plus. Plusieurs clients demandaient conseil et souhaitaient savoir si leur police d’assurance couvrait ce genre de cas de figure. D’autres voulaient poursuivre un voisin ou un serveur qui les aurait prétendument rendus malade. Mais moi, je ne fais affaire qu’à des banques alors…

 

Maintenant, les présentateurs annoncèrent que les morts ne l’étaient probablement pas réellement. Qu’ils étaient dans un état catatonique semblable à une mort cérébrale mais qu’il s’agissait en fait d’une forme nouvelle de coma provoqué par une souche virale rabique mutante. La C.D.C. devrait à tout moment se prononcer à ce sujet. Ce n’était qu’une question d’heure selon le présentateur vedette du moment. Cela faisait quelques jours qu’ils promettent un communiqué de presse du Centre de Contrôle des Maladies.

 

Samuel fronça les sourcils : Depuis quand ils en parlent ?

 

Partant tôt le matin et ne revenant que tard, il n’était pas encore au courant des étrangetés mondiales du moment. Pas dans sa globalité du moins. Il n’avait que peu de temps à consacrer aux informations. Sa femme, elle, était accro à la chaîne de diffusion en continue.

 

Debbie : Hier matin. Je suis tombée dessus en pliant le linge de la veille. Mais il semble que ça avait commencé un jour plus tôt.

 

Samuel du ton de celui qui réalisait tout l’ampleur d’une situation catastrophique avant tout le monde : Vraiment ?

 

À la télévision, des médecins expliquèrent que si on avait de la fièvre, qu’il fallait se présenter de toute urgence à l’hôpital le plus proche sans paniquer. Le porte-parole de la police prit la place du dernier médecin intervenant et déclara que si on voyait une personne infectée, qu’il ne fallait en aucun cas l’approcher et qu’il fallait fermer nos portes et fenêtres avant d’appeler le 911. C’était un enregistrement qu’ils répétaient en boucle toutes les heures.

 

À croire qu’il n’y avait pas de nouveaux renseignements sur cette affaire à rapporter.

 

Samuel : Peut-être devrais-tu monter voir les enfants.

 

Debbie s’exécutant : Oui, tu as raison.

 

Samuel se pencha en avant, des plus attentifs : Vérifie s’ils n’ont pas de fièvre et s’ils n’ont pas rencontré des gens bizarres ces derniers temps.

 

Elle acquiesça et monta rapidement l’escalier.

 

Son époux continua d’écouter avec la plus grande attention la suite des événements.

 

L’enregistrement se termina et le direct revint. Le chef de la police en personne prit la parole. Il fallait être réellement en état d’alerte pour qu’il se déplace en personne dans toute cette débâcle. Malgré son visage crispé par la gravité des derniers jours, il demeurait pondéré et donnait le bon exemple en passant outre toute la cacophonie se déroulant dans son dos. Aucune structure adéquate. Personne n’avait pressentit un affolement de cet étendu. Bien évidemment, les forces de police avaient travaillé avec le personnel médical pour mettre au point un triage et contrôler la masse d’arrivants. Nonobstant, tout partit très vite en couilles !

 

L’homme de loi appelait la population au calme et à bien suivre toutes les directives prochaines des autorités compétentes. En arrière plan, bien évidemment, la panique s’installait. Des gens se ruaient dans les hôpitaux et les centres de soins. Des policiers tentaient de ramener un certain civisme mais sans succès. Le trouble avait gagné tout Atlanta. Les infirmiers en activités se faisaient presque agresser parce que certains se considéraient plus important que celui venu en premier.

 

Mais ça se dégrada à la vitesse grand V.

 

Samuel se levant d’un bond : Putain de merde !!!

 

Alerté par un langage aussi vulgaire qu’inaccoutumé, Debbie déballa les marches deux à deux et faillit se rompre le cou trois fois.

 

Debbie affolée : Quoi ?! Qu’est-ce qui se passe ?!

 

Le regardant, elle vit la lividité lui couvrir le visage. Il était en état de choc. Elle ne savait pas quoi faire.

 

Debbie trembla : Quoi ? Mais chéri, réponds-moi à la fin !!!

 

Brooke, au pied de l’escalier, avec Élie dans les bras : Maman ? Pas de réponse.

 

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Lorsque sa mère vint la réveiller à une heure aussi tardive, elle sut que quelque chose de grave s’était produit.

 

Debbie lorsqu’elle s’était rendue à l’étage : As-tu de la fièvre ? Des vertiges ? As-tu vu des inconnus ou des voisins qui te semblaient ne pas bien aller ?

 

Brooke à ce moment là d’une voix ensommeillée : Non… Pourquoi ces questions ? Pourquoi t’es toute bizarre ?

 

Debbie l’avait alors embrassé sur le front : Ce n’est rien ma chérie. Une nouvelle forme de grippe et je voulais m’assurer que tu ne l’avais pas attrapé.

 

Brooke incertaine : Tu es sûre que c’est juste ça ?

 

Debbie cachant sa nervosité : Bien sûr Brooky ! De quoi d’autre sinon ? Tu sais bien comme je suis nerveuse avec tous ces nouveaux microbes. Rendors-toi maintenant. Elle ferma la lumière.

 

Elle quitta sa chambre et referma la porte derrière elle. Brooke écouta attentivement les pas de sa mère. Cette dernière se dirigeait droit vers la chambre du petit Elliot.

 

Samuel dans le salon : Putain de merde !!!

 

La jeune fille sursauta et son cœur ne fit qu’un bond lorsqu’elle entendu sa mère faire demi-tour et déballer l’escalier. Repoussant son couvre-lit, elle se leva et ne prit pas la peine de mettre ses pantoufles. Elle se dirigea vers la chambre se son jeune frère dont le haussement de ton paternel avait tiré du sommeil. Elle le prit dans ses bras et alla rejoindre ses parents en bas. Là, elle trouva son père paralysé debout devant le téléviseur et blanc comme un linge alors que sa mère ne pouvait détacher ses yeux de ceux de son mari.

 

Brooke : Maman ? Pas de réponse.

 

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Alors que le chef de la police parlait avec l’assurance des leaders nés, l’un de ceux amené à l’hôpital par ambulance s’extirpa de son brancard et arracha une belle portion de chair à l’auxiliaire médical qui tentait de le maîtriser.

 

Samuel se levant d’un bond : Putain de merde !!!

 

Il fut sourd aux appels de sa femme. Lorsqu’elle lui toucha le bras, il se tourna vers elle avec une expression à faire peur. Elle eut un mouvement de recul. Cependant, il ne fit pas le moindre geste, se contentant de la fixer. Des cris affreux et des bruits écœurants les firent regarder l’écran de la télévision.

 

Debbie : Mais c’est quoi ça ?!?!

 

Le chef de police, qui avait sorti son arme et appelait au calme, tirait sur le patient en crise.

 

Brooke qui s’était rapprochée : Mais pourquoi il tire sur ce pauvre homme malade ?!

 

Élie prit peur et lui enserra le cou de ses petites mains infantiles et tremblantes. Elle prit garde à ce qu’il ne puisse prendre connaissance de la suite qui lui souleva le cœur. Un ambulancier au loin tentait de juguler l’hémorragie de son bras alors que son collègue repoussait l’assaillant qui continuait d’avancer malgré les impacts de balles des plus mortels dans son poitrail.

 

La caméra tomba au sol et une gerbe de sang éclaboussa l’asphalte au-delà de l’objectif lézardé à l’impact et un bras tressautant retomba dans son champ de vision. Le journaliste qui voulait s’enfuir au-delà de la scène s’affola et hurla lorsque des mains morbides le firent tomber en lui ouvrant le ventre. Le sac intestinal se déversa hors de lui et se répandit encore fumant aux pieds de son propriétaire sans défense. Il n’avait même pas encore touché le sol que ses tripes à l’air furent fouillées par des mains avides de…

 

Debbie : Seigneur Dieu !

 

Samuel : Quelle horreur !

 

Brooke d’un haut-le-cœur : Oh mon !… Urg… Elle vomit.

 

Debbie se tournant vers elle : Oh non !…

 

Élie pleurnicha lorsque le contenu gastrique de son idole se déversa en partie sur sa tête et coulait maintenant le long de son dos. Il frissonna de terreur. Il ne comprenait rien à ce qui se passait autour de lui et les adultes chargés de le réconforter dans un tel moment ne pouvaient même plus s’occuper d’eux-mêmes.

 

Samuel écœuré : Sors-les d’ici !

 

Debbie en les poussant vers la cuisine : Viens Brooky…

 

Une fois là, elle reposa son frère sur le sol qui ne cessait de pleurer. Sa mère se dépêcha de mouiller un torchon et de lui nettoyer le plus gros à la hâte. Brooke se rinça la bouche et se nettoya le visage.

 

Debbie en regardant son aînée : Est-ce que ça va mieux mon poussin ?

 

Brooke en branlant négativement la tête : Non… Je… C’est les infos ça ?! D’une petite voix plaintive. On aurait dit un film d’horreur.

 

Debbie en retirant le haut de pyjama du petit Elliot : C’était pourtant la réalité ma chérie. Elle le mit à tremper dans l’évier.

 

Brooke les yeux humides : Ça ne pourrait pas être un gag à la Orson Welles ?

 

Debbie : Non. Accompagne ton frère et change-le. D’accord ?

 

Elle opina et voulut le prendre dans ses bras mais il s’écarta. Elle se contenta de le guider vers l’escalier sans porter attention à l’écran.

 

Leur mère retourna au salon avec le nécessaire pour tout nettoyer. Samuel n’était plus là et la porte du sous-sol était grande ouverte. Elle n’en fit pas grand cas et commença sa besogne. Elle ne pouvait s’empêcher de zieuter les horreurs infâmes se déroulant sur l’appareil. Mais elle ne voyait rien car la caméra était toujours au raz du sol. Toutefois les clameurs de terreur sans nom et les hurlements d’agonie lui enserra le cœur comme jamais.

 

Lorsque l’image changea, elle cessa son frottage. La chaîne venait de cesser la diffusion. Un message d’alerte d’urgence apparue avec une banderole défilant. Il fallait se rendre dans un des refuges…

 

De retour d’en bas, Samuel laissa tomber son fardeau et alla rapidement vers elle.

 

Samuel en la relevant sans ménagement : Mais laisse ça !

 

Normalement, il l’aurait giflé si elle ne s’était pas mise immédiatement au récurage. L’heure se devait d’être grave s’il tolérait le plancher dans cet état.

 

Debbie vit les armes : Mais c’est pourquoi faire ?!

 

Samuel : C’est une précaution. Va préparer les p’tits et fais nos valises. Mais le strict nécessaire. On part ce soir.

 

Debbie : Mais… Ils conseillaient de…

 

Samuel : Oublie un peu cette histoire de… Un bruit d’hélicoptère l’interrompu. Regarde l’écran. On doit se rendre…

 

Le bruit était infernal. Il y en avait plus d’un et ils ne devaient pas voler haut. Regardant dehors, il fut ébloui par les projecteurs. De gros et lourds véhicules descendaient la rue envahie par les voisins qui chargeaient leur voiture.

 

Un homme à l’extérieur dans un mégaphone :  Je répète. Restez calme et ne prenez que l’essentiel. Rendez-vous au centre d’aide le plus proche. Suivez les directives. Je répète… Il recommença en boucle.

 

Brooke en haut des marches : Maman ? C’est quoi toutes ces personnes ?

 

Samuel s’écartant de la fenêtre : C’est l’armée. Prépare un sac à dos trésor.

 

Brooke opinant de la tête : D’accord ! Elle s’en alla.

 

Debbie : Je vais faire celui de Élie.

 

Samuel en retournant à ses armes : Et dis-lui bien de se grouiller.

 

Elle partit rapidement vers l’étage supérieur.

 

Il avait une carabine Winchester 94, un pistolet automatique Beretta 9mm et deux couteaux de combat. Il fourra la carabine ainsi que des chargeurs de secours dans son sac qu’il passa en bandoulière au-dessus de sa tête. Il vérifia le magasin de l’arme et la chargea. Puis, il la glissa à l’arrière dans la ceinture de son costume et un mit chargeur dans sa poche gauche. Et maintenant, les couteaux. L’un des fourreaux trouva place près de sa cuisse droite et il ramassa le second qu’il destinait à son épouse. Il se dépêcha de la rejoindre et constater le déroulement des préparatifs.

 

Samuel dans l’embrasure de la chambre des maîtres : Et alors ? Il sortit le 9mm et vérifia une fois de plus.

 

Debbie terminant son sac à lui : Ceux des enfants et le tien sont terminés.

 

Samuel satisfait : Prends ça et ne laisse personne le voir ou te le prendre.

 

Elle prit le poignard prudemment et le déposa sur le lit. Elle alla ensuite enfiler des vêtements plus adaptés et glissa ensuite la lame dans son dos, comme il le lui avait appris à le faire.

 

C’était il y a fort longtemps maintenant. Brooke n’avait encore que dix ans à cette époque et il essayait de lui apprendre à chasser. C’était à ce moment que Samuel enseigna l’art de dépecer un lièvre convenablement à son petit trésor des plus attentifs. Mais elle n’était pas habile de ses mains. Debbie s’était alors coupée la main en essayant de ranger l’arme à sa ceinture. C’était surtout de sa mère qu’elle tenait. Samuel lui apprit donc comment dégainer et rengainer en toute sécurité. Il était loin de se douter que cet apprentissage leur soit un jour utile en plein Atlanta.

 

Samuel prenant son sac : Je prends les enfants et je t’attends à l’entrée.

 

Debbie retournant à ses tiroirs : Très bien. Je fais au plus vite.

 

Brooke attendait devant sa chambre, son sac sur les épaules. Elle avait mis casquette gavroche noir préférée, un jean, un chandail sur une camisole, ses chaussures de marche brunes, lacées d’arc-en-ciel, et noué sa veste matelassée brune en polyester favorite autour de sa petite taille. Peu grande, menue… Elle faisait tellement plus jeune que son âge… Elle tenait la main de Elliot dans sa droite et son sac à lui dans sa gauche ainsi qu’une peluche Bob l’éponge sous le bras. Il portait une casquette de base-ball avec la petite éponge jaune dessus. Une veste en jean bleu et un pantalon sport rouge, sa couleur préférée.

 

Leur père leur fit signe et les enfants lui emboîta le pas. Devant la porte d’entrée, alors qu’il trépignait d’impatience, il regardait dehors. Il guettait le moment où les émeutiers et les abrutis se mettront à faire de la casse et à s’en prendre aux autres pour les dépouiller.

 

Debbie prenant garde à ne pas perdre pied en se dépêchant dans les marches : Comment c’est dehors ?

 

Samuel : Ce n’est pas terrible. Mais ce n’est pas encore désespéré.

 

Elle comprit l’allusion et ressentit les mêmes craintes que lui.

 

Samuel, ouvrant la porte : On y va.

 

Debbie : At… Attends !

 

Samuel se tournant vers elle avec agacement : Quoi ?!

 

Elle avait fait un rapide balayage de la situation et de la condition des enfants pour s’assurer que personne n’oubliait l’essentiel.

 

La casquette et la veste pour elle, celle de Éli et…

 

Elle regarda les mains de son aînée.

 

… Bob est là.

 

Elliot n’allait nulle part sans lui.

 

Or, l’œil avisé d’une mère n’en manquait réellement pas une.

 

Debbie regardant son époux : La nourriture.

 

Samuel ennuyé qu’elle puisse le trouver aussi inconscient, mal organisé et si peu à son affaire : On n’en a pas de besoin. Il y aura tout le nécessaire une fois dans l’un des abris.

 

Debbie inquiète que ses enfants puissent manquer de quoi que ce soit : Tu es sûr ?

 

Samuel crispa ses mâchoires : Qu’est-ce que tu crois ? Maintenant, magne-toi !!

 

Elle se grouilla à le suivre dans le sillage de ses petits. Elle crut qu’il lui en mettrait une si elle insistait encore. Si l’urgence n’était pas de mise, il aurait probablement lâché ses sacs pour lui faire comprendre le bon sens à sa manière.

 

Dehors, ce fut la folie. Les gens criaient et se bousculaient. Les voitures bloquaient la voie et les soldats n’hésitaient pas à leur rentrer dedans avec leurs propres véhicules blindés.

 

Samuel : Ça va vraiment mal pour qu’ils soient aussi brutaux. On y va à pied.

 

Debbie le fixant : Mais…

 

Samuel haussant le ton : Tu ne vois pas qu’elle ne passera pas ? Tu es complètement stupide ou tu le fais exprès ?!

 

Sa fille fut estomaquée de l’entendre parler à sa mère sur ce ton. Elle accusa le coup et se dit que c’était sa peur pour eux tous qui prenait le dessus. Grave erreur.

 

Debbie, un pas en arrière : Je suis désolée…

 

Samuel avisant le regard de sa petite fille chérie : Excuse-moi Deborah.

 

Debbie comprenant l’origine de ses excuses : Ça va. Je comprends. C’est que je pensais à Élie. Je ne suis pas convaincue qu’il pourra faire une aussi longue marche.

 

Samuel froid : Navré mais il devra faire avec. Ils se mirent en route d’un pas rapide. Ne lui lâche pas la main et force-le à avancer s’il le faut. On ne doit pas traîner dans le coin.

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