TWD : Au-delà de tout

Chapitre 72 : L’enfer

4921 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/11/2016 22:38

« Il est long le chemin qui mène de l’enfer à la lumière »

 

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Les minutes passèrent et Brooke s’impatienta. Elle n’aima pas du tout être là, au milieu de nulle part. À la merci de tout ce qui grouillait dans le coin.

 

Expirant bruyamment, elle donna des coups de pieds dans les petits gravillons sur le bord de la route. Elle en avait marre de cette situation.

 

Me voilà à l’attendre une fois de plus. Ça l’aurait tué de m’emmener avec lui? Il ne me prend vraiment pas au sérieux. Comme toujours.

 

Brooke se laissant tomber au sol : Il ne voit pas… Elle lâcha son arme et appuya ses coudes sur ses cuisses, menton dans le creux de ses paumes. Il ne me voit pas. Pas celle que je suis devenue. Il me voit toujours comme la paumée ramassée dans les bois. Je ne suis pas une badass comme lui. Je le reconnais… Elle prit son couteau et serra le manche. Mais putain! Elle le planta durement dans le sol. Je sais me battre maintenant.

 

Un moteur au loin lui fit relever la tête et elle paniqua. Au-delà des arbres, très loin dans le détour de la route, elle vit des phares. Elle prit soudainement peur. Se relevant rapidement, elle alla à la moto et lui prit les guidons. Pédalant comme une conne contre sa pesanteur, Brooke la fit rouler vers le bas-côté. Une fois rendue, elle la fit tomber dans le caniveau. Sans perdre de temps, elle s’y jeta à son tour et se fit toute petite.

 

Elle n’eut point à attendre bien longtemps. À vive allure, la voiture noire passa devant elle. Tout ce qu’elle put en distinguer clairement ce fut la croix blanche peinturée contre la vitre arrière.

 

Même une fois que le véhicule fut loin, elle n’osa pas bouger. La peur au ventre. Elle fut paralysée. Plus de lumière, plus de bruit. Néanmoins, elle resta dans le froid et l’humidité. L’herbe mouillée, la boue poisseuse. Elle s’en était mise partout. Le pire…

 

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Daryl avait fait son possible pour faire l’aller-retour dans un délai raisonnable, le plus court qui soit. Ça l’angoissait de la savoir seule au beau milieu de nulle part. Nonobstant, Dixon ne pouvait pas se permettre de l’emmener avec lui. Sa confiance détruite, comment pouvait-il espérer qu’elle suivrait toutes ses directives dans de telles conditions?

 

Il coura aussi vite qu’il le put entre les troncs et les fourrés pour la rejoindre.

 

Pourtant, il paniqua un max une fois sur la route. Elle n’y était plus. Pire. Sa moto, le bien le plus précieux de son frère, plus là non plus. Envolée, comme la jeune fille.

 

Daryl alarmé beugla : Brooke!!!!

 

La jeune fille reconnut sa voix. Rauque tout en étant douce et chaude. Reconnaissable entre toutes.

 

Brooke relevant la tête comme une marmotte de son trou : Je suis là!

 

Daryl allant vers elle : Mais qu’est-ce que tu fous là?

 

Brooke : Je… J’ai…

 

Daryl voyant son engin : Ma bécane! Mais putain mais qu’est-ce qui t’a passé par la tête pour la fourrer là-dedans?!

 

Brooke se redressant complètement : J’ai… Écoute ça Daryl! Figure-toi… Elle se hissa sur la route. Pendant que je t’attendais, j’ai entendu une voiture et j’ai pris peur.

 

Daryl : Une voiture?

 

Brooke : Ouais. Je ne savais pas qui c’était alors j’ai pas voulu prendre de risque, donc…

 

Daryl la coupant : Et te cacher dans la forêt? T’as pas pensé à ça? T’avais pas…

 

Brooke idem : Laisse-moi finir! Le moteur était encore chaud. Ils auraient compris que je n’étais pas loin. Je ne pouvais pas savoir s’ils étaient hostiles ou amicaux. Bien même qu’il aurait été froid, j’voulais pas prendre de risque qu’on te prenne ta moto. C’est tout ce qui te reste de Merle. Je sais ce que ça fait alors…

 

Daryl alors qu’elle rompait le contact visuel : Merci. Attends-moi là.

 

Il sauta dans le caniveau et redressa son engin. Il eut du mal à le sortir de là.

 

Brooke : Tu es sûre…

 

Daryl : Viens m’aider.

 

Elle alla de l’autre côté et l’aida comme elle le pouvait. Poussant comme une folle, ses mains boueuses glissèrent et il la rattrapa de justesse. La moto tangua mais il put les maintenir tous les deux debout. Pendant ces minutes, elle oublia sa colère contre lui et ne réagit pas quand il posa ses mains sur les siennes pour en maintenir l’adhérence.

 

Avec leurs efforts combinés, ils réussirent.

 

Daryl sortant un chiffon de son sac : Parle-moi de cette voiture. Elle avait l’air de quoi?

 

Brooke alors qu’il nettoyait le siège : J’ai pas vu grand chose. Il faisait noir. Elle allait très vite aussi. Plus que de raison.

 

Daryl : Aucun détail? Les phares par exemple?

 

Brooke : Allumés. Oh! J’ai remarqué un truc.

 

Daryl la regardant tout en continuant sa tâche : Quoi?

 

Brooke : Il y avait une croix blanche sur la vitre arrière. D’un blanc de chez blanc. Très contrastant avec la voiture qui était noire. Désolée pour ce que j’ai fait.

 

Daryl secouant son torchon avant de le serrer : C’est moi qui le suis pour m’être emporté comme ça. T’as bien réagi.

 

Il prit place et lui fit signe d’en faire autant. Cette fois, elle entrelaça ses doigts sur son ventre d’elle-même avant qu’il ne le fasse personnellement.

 

Ils roulèrent quelques minutes sur l’asphalte puis l’arbalétrier bifurqua sur un petit chemin de terre sur leur droite. Il ralentit lorsque la jeune fille se crispa dans son dos. Elle fut prise de court par le brusque changement. Elle n’avait même pas vu qu’il y avait une troué parmi les arbres. L’œil d’expert d’un chasseur expérimenté permit à l’homme de la voir.

 

Daryl alors qu’elle cachait son visage dans ses ailes : Désolé. Je vais aller moins vite.

 

Il le fit encore et roula doucement sur le petit chemin de terre. Par contre, il ne put s’empêcher de sourire en la sentant tout contre lui. Bien entendu, il ne lui aurait avoué pour rien au monde. Même pour éviter la torture, il ne lui dirait jamais. Il ne pouvait le faire. Maintenant que leur lien entre eux s’amenuisait de plus en plus et qu’il la perdait un peu plus à chaque seconde, Daryl ne pouvait revenir en arrière. Cette situation, il l’avait voulu, souhaité. À présent qu’elle était établie, l’homme le regrettait intensément. Son choix, sa décision, il donnerait beaucoup pour revenir en arrière. Comme il aimerait que ce soit chose possible… Ne plus être aussi supplicié par ses remords envers elle…

 

Brooke le faisant sortir de ses sombres pensées : On va où? Pourquoi quitter la route?

 

Daryl : Ça t’intéresse tout d’un coup?

 

Brooke : J’aime pas l’idée d’être sur une moto dans la cambrouse.

 

Daryl rigola : Tu passes trop de temps avec moi!

 

Brooke : Trop passé, tu veux dire…

 

Daryl souffrant de cette distinction : C’est une vieille route, pas la forêt. Se reprenant. Si tu levais un peu le nez de mon dos, tu le verrais.

 

Brooke effrayée le sentant se tourner vers elle : Ne me regarde pas! Regarde devant toi! Fermant fortement les yeux. Ne frappe pas un arbre...

 

Daryl d’un sourire : Ta confiance en moi me touche!

 

Brooke : Ferme-la, et roule droit!

 

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Des heures et des heures s’étaient écoulées depuis que la maison fut ravagée par les flammes. La nuit commençait à peine lorsque la foudre frappa fort. Frappa juste. Frappa fatalement.

 

Rick guida les siens parmi les arbres. Traversant la forêt d’un bout à l’autre, ils trouvèrent une route. Pas de véhicule à l’horizon. Revenant sur leurs pas, le shérif trouva une petite clairière. Un terrain plat, clairsemé. Un endroit idéal où reprendre des forces et panser leurs blessures de toutes sortes.

 

Rick surveillait debout alors que les autres étaient assis à même le sol. Glenn se remettait de sa blessure alors Maggie se calmait maintenant mais sa sœur…

 

Beth : Je suis très inquiète. Comment Brooke va-t-elle s’en sortir?

 

Carl confiant : Elle sait se débrouiller avec un couteau.

 

Carol : Daryl est avec elle.

 

Carl : Elle n’a pas besoin de lui.

 

Lori : Je doute fort qu’elle puisse s’en sortir par elle-même. Ce n’est pas méchamment que je le dis. Je suis juste heureuse qu’elle n’ait pas à me prouver le contraire.

 

Hershel : Je suis assez d’accord. Elle est tenace et courageuse mais…

 

Maggie : Lori a raison. Jamais elle ne survivrait seule plus de trois jours.

 

Hershel : C’est à peu près le temps qu’elle a passé par elle-même avant d’être trouvée, n’est-ce pas Rick?

 

Rick : Oui, je le pense aussi. Il me semble que c’est ce qu’elle avait dit.

 

Lori se rappelant de l’exercice au tir : Il ne devrait pas utiliser ses paroles contre elle.

 

Glenn : Je reconnais que c’était assez mesquin…

 

Beth comme si c’était d’elle qu’ils parlaient : Il n’est pas comme ça! Elle rougit légèrement lorsqu’ils la fixèrent tous. Je veux dire… Je ne crois pas qu’il pensait à mal… Il était en colère, tout simplement.

 

Carol : Il dit souvent des trucs de ce genre quand ses esprits s’échauffent.

 

Beth : Mais quand même…

 

Rick la coupant : Shhh…

 

Lori en se relevant avec l’aide de Carl : Quoi?

 

Rick alors qu’ils étaient tous debout : Un moteur…

 

Hershel : Un moteur?

 

Carol : Aucune voiture ne peut passer. Tu dois te tromper.

 

Rick, crick!, en abaissant son chien : Sûrement. Il avança lentement. Carl? Sors ton arme et reste en arrière.

 

Carl hochant la tête : D’accord!

 

Par-dessus son épaule droite sans s’arrêter, le leader s’assura de sa bonne prise sur son 9mm.

 

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Daryl coupant son moteur : Tu peux me lâcher maintenant.

 

Elle le fit mais ne bougea pas.

 

Brooke : Et maintenant?

 

Daryl montrant le chemin devant eux : Ça se rétrécie. On va faire le reste à pied.

 

Brooke : Jusqu’à où?

 

Daryl sourit : C’est une surprise. Tu verras bien. Maintenant, descends.

 

Brooke mal à l’aise : Hum… J’peux pas.

 

Daryl se tournant sur sa droite pour la regarder : Quoi?

 

Brooke se frottant les cuisses : J’ai mal…

 

Daryl : Oh… La moto c’est comme faire du cheval pourtant. Je veux dire que c’est la même position.

 

Brooke : Comme Rick, tu penses que j’avais mon propre cheval ou quoi?

 

Daryl : Ça n’a rien avoir mais t’avais pas mal avant.

 

Brooke : Ouais mais j’avais pas encore passé autant de journées de merde. Je suis fatiguée à cause de ma lutte contre les créatures et d’avoir couru pour les éloigner de Carl. Ma chute de tout à l’heure n’a pas vraiment aidé…

 

Daryl : Très bien, bouge pas.

 

Il se leva et débarqua par la droite sans l’accrocher au passage.

 

Brooke alors qu’il s’agenouillait de ce côté : Tu fous quoi là?

 

Daryl : Je sais que tu m’en veux…

 

Brooke le coupant : À mort…

 

Daryl blessé : Si tu veux. Mais laisse ça de côté pour l’instant et refais-moi confiance pour que je puisse t’aider.

 

Brooke méfiante : Comment?

 

Daryl : En te massant.

 

Brooke rougissante : Certainement pas!

 

Daryl se relevant : Très bien. Comme tu veux.

 

Il recula et elle tenta d’en faire autant mais elle tituba.

 

Brooke, les mains contre le siège de la moto : J’veux bien de ton aide, finalement…

 

Daryl allant vers elle : Approche.

 

Il lui prit le bras droit et la guida un peu plus loin où il l’aida à s’asseoir. Elle s’installa en tailleur.

 

Daryl face à elle : Décroise les jambes Boo. C’est pas comme ça que la douleur passera. Là, tu ne fais que contracter tes muscles inutilement.

 

Se détournant de lui en cachant sa gêne sans que ça ne paraisse trop, elle obéit. L’une de ses jambes de chaque côté, le traqueur s’accroupit. Il en ressentit un certain malaise mais ne laissa rien voir. Cela aurait empiré inutilement la situation. Doucement, il posa les mains sur ses genoux. Elle tressauta légèrement mais le laissa faire. Se concentrant sur sa tâche pour éviter de croiser son regard, il remonta le long de ses cuisses en appuyant. Faisant des allers-retours, il comprima ses muscles endoloris qui se détendirent progressivement.

 

Daryl d’une voix rauque : Ça va? Je n’empire pas ton cas?

 

Brooke d’une petite voix : Non…

 

Elle n’osait même pas le regarder. Sa colère n’avait rien à voir là-dedans, cette fois-ci. Les mains de l’homme remontaient assez haut… Elles étaient larges… Par contre, il avait la délicatesse, la décence et, surtout, suffisamment de respect pour elle pour ne pas aller trop loin, ne rien toucher de ses pouces…

 

Néanmoins, les paumes bougèrent autrement. Moins médicales. Plus… sensuelles.

 

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Bien évidemment, Daryl n’eut aucune arrière-pensée lorsqu’il lui fit cette proposition. Nonobstant, il ne prit pas vraiment garde à l’endroit où il s’installa avant de lui demander d’étendre les jambes.

 

Quel con!

 

Pourtant, elle le fit malgré tout. Elle lui accorda sa confiance. Quand il lui toucha les rotules, il crut une seconde qu’elle se déroberait à son toucher mais elle ne le fit point. Se focalisant, il la massa. Sous ses paumes, il sentit ses muscles décramper, relaxer.

 

Elle fut plus calme entre ses mains, alors il en fit autant. Il aurait pu arrêter de la toucher ainsi mais il aimait bien ce contact physique avec elle. Par conséquent, il continua. Il ne sut pas trop comment légitimer ses actions. Il cessa tout simplement de réfléchir.

 

Or, son geste changea davantage. Moins justifier. Plus plaisant. Ce fut davantage une caresse sexuelle qu’un massage thérapeutique.

 

Tout d’un coup, il fut ramené à la réalité et prit conscience de ce qu’il lui faisait.

 

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Rapidement, Brooke retira les mains du chasseur de sur elle. Il lui donna l’impression d’être surpris. Comme s’il revenait de son monde intérieur. Elle recula un peu sur ses fesses.

 

Brooke se relevant : Je crois que c’est assez. La douleur m’est passée.

 

Daryl suivit le mouvement : Mm-hmm… Il la regarda de biais –elle évita ses yeux–. Pour ce qui vient de se passer…

 

Brooke le coupant en s’entourant de ses bras : La douleur m’est passée. Point. La discussion s’arrête là.

 

Daryl tenant à s’excuser, se justifier : Boo…

 

Brooke catégorique : J’ai dit point. D’un ton sans appel. Je ne veux plus jamais qu’on reparle de ce qui vient d’arriver. Se détournant complètement de lui. Et maintenant? Tu m’emmènes où?

 

Daryl allant récupérer son arme : Je te l’ai dit. C’est une surprise.

 

Brooke sortant son couteau : Quelle direction?

 

Daryl pointa en revenant vers elle : Par-là.

 

Elle s’y engagea sans l’attendre. Ce ne fut point nécessaire. En quelques enjambées, il la rejoignit. Ensuite, il marcha à sa vitesse. Elle garda ses distances avec lui. Le moment magique précédemment vécu n’était vraiment plus. Elle recommença à lui faire la gueule. Déplaçant son bras dès qu’il risquait de la frôler.

 

Elle est vraiment insultante! Boo… Sais-tu à quel point tu me fais du mal, là?

 

 

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Son fils en charge de leur campement improvisé, Rick avança lentement avec prudence.

 

C’est dingue comme il a changé, grandit…

 

Carl n’avait plus rien à voir avec le gamin de douze ans pleurnichard et effrayé qu’il avait retrouvé en banlieue de Atlanta à la sortie de son coma. L’adolescent de treize ans maintenant parlait et agissait beaucoup comme un adulte. Trop précoce aux goûts de son père.

 

Plus loin sur la route qu’il se traçait lui-même parmi les branchages et les bosquets d’arbustes, Grimes leva son revolver. Un bruissement retint toute son attention. Il continua sa route, prêt à abattre le moindre ennemi.

 

Néanmoins, il s’arrêta net et baissa son arme. Un sourire illumina son visage.

 

Rick en rangeant son flingue : Brooke…

 

La jeune fille éclata de rire et fondit vers lui.

 

Brooke dans ses bras : J’ai cru que je ne te reverrais jamais! Où sont les autres?

 

Rick en se libérant d’elle : Bien. Tous, bien. Glenn a une entorse à la cheville droite et un gros bleu à cette jambe mais rien de bien dramatique. Il regarda Dixon. Content que tu t’en sois sorti également.

Daryl d’un hochement de tête : Pareil.

 

Rick contournant la jeune fille pour se rapprocher de lui : Viens là!

 

Sans vraiment lui en laisser le choix, il lui fit une accolade.

 

Daryl se racla ensuite la gorge, pas trop à l’aise : Donc, vous êtes où exactement?

 

Rick alors qu’ils allèrent rejoindre les autres : Pas très loin d’ici en fait. Un endroit clairsemé. Comment vous avez fait? Tous les deux depuis la maison et pour nous retrouver?

 

Daryl à la gauche alors que Brooke était à la droite du leader : On s’est arrêté sur le bord de la route. J’ai cru voir vos marques. Dans les bois, j’ai reconnu la démarche caractéristique d’une femme enceinte. J’ai cherché un chemin praticable en moto et nous voilà.

 

Rick : Et le reste?

 

Brooke après qu’ils ont raconté comment ils avaient fait à la maison : John a pris soin de moi et il l'a abandonné.

 

Daryl rageant : Arrête de dire ça! D’accord? Ce n’est pas ce que j’ai fait!

 

Brooke l’ignora : Ils sont sûrement morts à présent.

 

Daryl cria alors qu’ils se rapprochèrent du campement de fortune : J’ai failli me faire bouffer!!

 

Carl : BrooBroo!!

 

Brooke sourit en courant vers lui : Carlou!!

 

Ils s’étreignirent. Carol en fit rapidement avec Daryl. Puis Beth prit la relève du gamin et Brooke fut dans les bras de la femme. Alors, Beth enlaça le traqueur. Étonnamment, il en fit autant avec beaucoup d’affection. Tout le monde s’en étonna mais personne ne pipa mot. Horner les dévisagea mais se détourna d’eux, de lui principalement.

 

Daryl alors que la jeune blonde reculait de lui : Alors Boo? Tu l’aimes ta surprise?

 

Brooke s’en éloignant pour enlacer les autres : Oui.

 

Carol voyant la peine dans les yeux de son meilleur ami : Qu’est-ce qui s’est passé entre vous?

 

Daryl : Elle ne comprend pas pourquoi j’ai choisi de la sauver et pas les autres en les voyant encerclés par les morts.

 

Beth désolée qu’il ait dû faire ce choix cornélien : Oh… Ça n’a pas dû être évident…

 

Daryl d’un mince et triste sourire juste pour elle : Non…

 

Voyant Horner lui lancer un regard terrible, Daryl préféra se détourner d’elle. Beth vit la façon de son amie de dévisager l’homme.

 

Beth pour Carol : Elle le regarde comme si…

 

Carol à sa place : Comme si elle le souhaitait mort.

 

Beth : Mais elle l’aime!

 

Carol : Elle est aveuglée par sa douleur de perdre les autres.

 

Beth voyant Daryl saluer les autres avec peu d’entrain : Je vais lui parler.

 

Carol : Laisse-le.

 

Beth : Je parlais de Brooke.

 

Carol : Oh! Tu devrais me laisser ça entre les mains.

 

Beth avant d’aller rejoindre sa sœur : Tu es sûre?

 

Elle n’eut qu’un hochement de tête en guise de réponse. La femme se rapprocha du reste du groupe. Elle permit à la rousse de renouer avec tout le monde. Brooke fut très heureuse de retrouver son sac et enlaça Carl une nouvelle fois. Vraiment ravie qu’il avait pris le temps de le lui réparer.

 

Carol : Brooke! La jeune fille se tourna vers elle. Il faut qu’on parle.

 

Brooke après l’accord de Rick : OK.

 

Sortant leur couteau par précaution, elles allèrent plus loin entre les arbres. Toujours en vue mais espacées d’éventuelles oreilles indiscrètes.

 

Carol : Tu dois arrêter de lui faire ça.

 

Brooke : Tu n’étais pas là. Il n’a rien fait pour eux. Absolument rien.

 

Carol croisant les bras : Il ne le pouvait pas. Vous étiez encerclés. Il t’a sauvé la vie. C’est déjà bien assez. Tu ne trouves pas? Il a tout risqué pour toi. Normalement, il aurait dû laisser tomber. Vous abandonnez tous. Mais il ne l’a pas fait. Il ne pouvait tout simplement pas te faire ça. Jamais il ne pourrait continuer à vivre après ça.

 

Brooke idem : Il y avait une enfant de huit ans Carol. Huit ans…

 

Carol : Sa propre vie. Il l’a mise en péril pour toi. Te récupérer.

 

Brooke atterrée, mélangée : Mais…

 

Carol catégorique : Tu dois comprendre que Daryl a son propre code. Elle s’éloigna de la jeune fille. Ce que tu lui fais est horrible.

 

Se mordillant la lèvre inférieure de l’intérieure, elle la regarda rejoindre les autres. Elle vit le regard de l’arbalétrier et son cœur se serra. Leur tournant le dos, elle renifla et ravala ses larmes.

 

Carol a raison… Quelle conne je fais!

 

Elle risqua un coup d’œil par-dessus son épaule gauche et elle le vit observer Beth avec le genre de regard qu’il ne réservait qu’à elle avant. Avant que tout ne change entre eux à la ferme. Toutefois, quand il leva les yeux sur elle, ce ne fut plus de la même façon.

 

Je l’ai perdu… C’est trop tard pour rattraper le coup. Le pourrais-je un jour? Merde… Demain… Dès que j’ai un créneau, une occasion d’être seule avec lui, je vais ramper à ses pieds pour qu’il accepte mes excuses.

 

Elle continua de le fixer avant de les rejoindre et de prendre place aux côtés de Carl.

 

Il le mérite. Je lécherais le sol à ses pieds s’il le faut. Je refuse de simplement le perdre comme ça…

 

Avant que ça ne devienne réellement trop étrange, elle cessa d’observer l’homme.

 

Involontairement, malgré toutes ses bonnes volontés futures, il était peut-être trop tard pour réparer ses conneries avec lui. Une brisure profonde et douloureuse se créa entre eux.

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