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Chapitre 2 : J'ai besoin de ton soutien

6085 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 05:36

  • Toujours ton entrain naturel, hein ? Tant mieux, j'aime te voir de bonne humeur, Yami. Ça me réchauffe le cœur après cette journée difficile. Avait affirmé le jeune homme avant de simplement venir lui caresser les cheveux d'une seule main, la décoiffant d'avantage, sans que cela ne la gêne pour autant. Au contraire même, lui tirant un brin de rouge aux joues, adorant que cet homme la touche, mais surtout la prenne dans ses bras.

 

Il était toujours animé d'un ravissant sourire, comme la belle lumière du jour au petit matin. En plus d'être un homme incroyablement beau, élégant et d'un charme fou, il avait toujours eu cette gentillesse naturelle à l'égard de son prochain. C'était pour tout cela que Yami estimait énormément Saru, son seul et unique ami en ce monde et sûrement son meilleur ami. Si elle connaissait aujourd'hui la signification de ce mot, c'était entièrement grâce à lui. Sa fidélité, sa sincérité ainsi que sa gentillesse l'avait progressivement aidé à croire en ce monde, mais aussi et surtout à croire en elle malgré ce mal qui la rongeait. Il était son espoir, cet éclat lumineux la guidant à travers l'obscurité.

Toutefois, même si Saru était effectivement en train de s'adresser à la demoiselle juste en face, d'autres filles sortant de l'école, attiraient son attention. Ce n'était aucunement un signe d'amour quelconque envers toutes ces femmes, seulement que celles-ci le saluaient chaleureusement en espérant bien entendu, le revoir dès le lendemain. Le jeune homme leur répondait toujours avec ce sourire sincère et optimiste. Bien que c'était une part de son ami que Yami aimait réellement, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir une sorte de jalousie en le voyant prêter attention à d'autres filles. Plus particulièrement, à toutes ces garces qui autrefois lui avaient fais vivre un véritable Enfer dans son ancien lycée.

Apparemment les choses étaient toujours les mêmes dans cette école. Les filles étaient toujours en train de courir après Saru, espérant qu'il fasse son choix et pose son dévolu sur une d'entre elle. Secrètement, Yami espérait que ce jour n'arriverait jamais, mais sans pour autant souhaiter être cette heureuse élue. Au fond, la jeune fille n'en savait strictement rien, ne connaissait rien au sentiment de l'amour... Était-elle réellement sincère dans ses sentiments envers Saru ? Le considérait-elle au fond comme son ami, ou bien d'avantage... ?

Ces questions, la demoiselle préférait les ranger dans un coin bien isolé de son cœur, et attendre que toutes les filles de l'établissement soient suffisamment loin pour leur tirer méchamment la langue. En voyant ce geste plutôt vulgaire de la part de son amie, Saru exprima cette petite gêne si caractéristique de lui quand il n'osait pas avouer son mécontentement.

  • Eh bien, Yami. Est-ce que c'est une façon bien polie de s'adresser aux gens que de leur tirer la langue quand ils ont le dos tourné ? Je suis sûr que tu vaux bien plus que cela.
  • Je sais bien, c'est juste que je ne supporte pas toutes ces pestes qui te courent après juste parce que tu le numéro deux de l'école. Elles ne te connaissent pas tel que moi je te connais. Répondit-elle dans une petite moue toute gênée, avant de se souvenir des paroles de Saru quelques instants plus tôt et d'afficher une mine inquiète à l'égard de ce dernier. Oh mais j'y pense, tu m'as parlé d'une mauvaise journée... ?! Qu'est-ce qui s'est passé ?
  • Oh, ça ? Ce n'est rien d'important, te tracasse pas pour moi. Tentait d'affirmer faussement Saru en remuant tout doucement sa main dans le vent, essayant de dissuader son amie d'insister.
  • Hmmm... ? Est-ce que par hasard tu essaierais de me cacher quelque chose ? Répliqua aussitôt la demoiselle en se rapprochant légèrement de son ami, le regardant avec son air accusateur en posant de manière significative, ses deux mains sur ses hanches.
  • Mais non, je n'ai rien à cacher. Tu le sais bien que je te dis vraiment tout de tout, Yami.
  • Tu peux me le promettre ? J'aimerais vraiment me sentir rassurée par rapport à cela.
  • Je te promets que je me porte pour le mieux, Yami. Affirmait maintenant le jeune Saru en ayant complètement abandonné son vêtement de fausse gêne, pour révéler un regard beaucoup plus sérieux en fixant son amie Yami droit dans les yeux.
  • D'a... D'accord... Je te crois dans ce cas... Répondit-elle une fois de plus à son affirmation, rougissant cette fois bien d'avantage que précédemment. Elle avait toujours été très sensible au regard sérieux de son ami, car il était à ses yeux d'un charisme sans égal et cela ne faisait que renforcer cette sorte d'aura tout autour de lui.
  • Que dirais-tu d'une petite balade ensemble ? J'ai besoin de me dégourdir les jambes. Suggéra gentiment Saru tout en récupérant son sourire bienveillant tout à coup et comme si de rien n'était.

 

Sans forcement lui offrir une réponse orale, Yami acquiesça à sa demande en hochant le visage de haut en bas. C'était toujours sa manière de s'adresser à son ami quand ses mots se perdaient entre ses lèvres. Il était vraiment le seul à lui provoquer cet effet, à lui couper la parole avant même qu'elle n'ai commencé à parler. Ses yeux n'étant plus remontés vers les siens, n'osant plus se confronter à ce regard si intense, affronter une nouvelle fois cette décharge électrique qu'elle avait ressentis.Sans émettre le moindre mot, l'un comme l'autre, ils se mirent en route en marchant en direction du centre ville. Yami n'opposait aucune objection, car après tout, tant qu'elle était aux côtés de Saru, peu importe le lieu de leur destination, pourvu qu'ils demeurent encore ensemble. Même si elle se sentait encore gênée, voire même intimidée par une telle prestance, une telle présence de la part de cet homme, Yami ressentait encore et toujours ce même bonheur. Cette allégresse qu'aucune autre personne n'était capable de lui offrir en ce monde. Juste, ce bonheur présent dans son cœur. La demoiselle n'avait besoin de rien d'autre, pour se permettre de sourire.

Cependant, durant leur petite balade silencieuse, et ce même si c'était une habitude éternelle de son meilleur ami, même avant qu'ils ne se connaissent, elle n'avait pu s'empêcher de remarquer qu'il portait une nouvelle fois, autour de son crane, ce même bandana noir dont il ne se détachait jamais. La vision de cet accessoire sur sa tête était toujours pour la demoiselle, synonyme d'un grand malaise. Elle avait à de nombreuses reprises par le passé, tenté de lui demander la raison d'une telle chose autour de sa tête. Mais elle était prise à chaque fois d'un sentiment de peur, une crainte de violer son espace intime en le questionnant sur cela.

Toute fois, un beau jour au milieu d'un repas qu'ils avaient partagé ensemble, elle s'était laissée aller à lui demander en souriant. Jamais elle n'aurait pu s'attendre à le voir afficher une telle mine, il était énervé et c'était la première fois depuis leur rencontre. Dans cet état, Saru était littéralement effrayant, un véritable animal habité par un sentiment de colère, et aucune autre émotion. Il lui avait demandé en la regardant dans les yeux, terrorisant par la même occasion la pauvre Yami, de ne plus jamais aborder le sujet de son bandana. De la même façon que toute à l'heure, elle avait simplement acquiescé gentiment du visage et la conversation reprit simplement son cours normal, autour d'un sourire qui sonnait comme gênant.

Saru étrangement, semblait avoir oublié cet événement, comme habité par une seconde personnalité lors de ces instants, mais Yami était incapable d'occulter ce regard qui lui avait lancé à ce moment-là. Elle, qui était habitué à son meilleur ami gentil, adorable et sincère dans chacune de ses paroles, avait vu ce jour-là ce côté obscur de sa personnalité et elle espérait de tout cœur, ne plus jamais y être confrontée. Pour cette raison, et seulement pour celle-ci, elle n'avait plus jamais abordé le sujet, afin de conserver la pureté de son Saru.

Se contentant simplement de suivre les pas de son ami sans un mot, Yami avait assez facilement remarqué que ce dernier était passé par toutes les petites rues qu'ils s'amusaient autrefois à emprunter ensemble. Cela leur donnant à chaque fois, un sentiment d'intimité et de secret commun. D'être seuls dans ce genre de petite ruelle, dans une confiance et une tranquillité absolue. Leur petit truc à chaque fois qu'ils en trouvaient une, étaient de se regarder en clignant chacun d'un œil et de se serrer le petit doigt, pour se promettre que ce tout nouveau petit chemin, resterait comme tous les autres, leur secret rien qu'à eux. Yami aimait profondément cette petite complicité qu'ils avaient développé avec le temps, se comprenant sans avoir besoin de parler, se parlant à demi-mot et pourtant mieux que si la phrase avait été trop longue et bridée de mots inutile. A ses côtés, elle découvrait simplement le langage de l'amitié.

Une nouvelle fois d'ailleurs, Saru n'avait eu aucun besoin de parler, d'émettre le moindre mot pour que son amie comprenne ses intentions, ce qu'il ressentait au fond. Cette façon si caractéristique d'emprunter chaque chemins, tous les petit passages qu'ils avaient découvert ensemble. C'était une façon intime de lui signifier que malgré ce blanc en train de s'installer, leur lien et leur attachement était toujours intact, qu'il avait grand besoin de son aide pour converser de nouveau avec elle. Ce n'était une croyance, ni même une conviction de sa part, mais bien une connaissance, un savoir qu'elle avait appris à comprendre avec le temps. Seulement, la demoiselle se demandait sincèrement si elle était capable d'une telle prouesse. Alors que la gêne augmentait de seconde en seconde, alors qu'ils étaient presque arrivés dans le centre ville, Yami savait qu'il ne lui restait que très peu de temps pour se décider. Mais cet ami, il n'était pas question de risquer de le perdre pour une raison aussi futile qu'un manque de courage, qu'une histoire de gêne. Il était bien trop précieux à ses yeux. Gonflant ses poumons d'oxygène, et s'armant de force, Yami se décida finalement et exprima le tout premier mot depuis le début de leur marche.

  • Euh.. Saru, est-ce que... -
  • Arrêtes, arrêtes ça ou j'appelle papa et maman !!! Avait soudainement hurlé une jeune fille, cassant Yami dans sa phrase pour attirer le duo vers l'origine de ce cri.

 

A une fenêtre au troisième étage d'un grand immeuble à la sortie de cette dernière ruelle où le duo s'était engagé, se trouvait suspendu un tout petit chaton aux poils blancs, avec quelques rayures oranges sur toute la longueur de son corps. Cet animal était tenu par la main d'un petit garçon, sur le visage duquel l'on pouvait voir un grand sourire sadique affiché. Il ne prêtait d'ailleurs même pas attention au chat qu'il menaçait de mort, trop occupé sans doute à repousser la jeune fille dans son dos, qui tentait sûrement d'empêcher ce garçon de commettre un geste atroce.

  • Est-ce que ce garçon menace de tuer ce pauvre chat ? Demandait calmement Saru en observant toute la scène se dérouler juste sous leur yeux.

 

Une montée soudaine de colère s'emparait du cœur de Yami alors qu'elle fixait cette fenêtre et cet animal des yeux. Ses poings étaient serrés, son regard n'exprimait plus qu'une sombre haine envers cet enfant. Mais plus particulièrement, envers toutes les personnes lui ayant fais subir des brimades à cause de sa particularité, de sa maladie dont elle n'était pas responsable. Elle n'avait pas besoin de savoir pourquoi cet enfant agissait de la sorte avec cette vie innocente. Sûrement au fond qu'il était lui aussi, comme tant d'autres, persuadé que la cause réelle du problème venait réellement de tous ces félins. La jeune fille était perplexe par rapport à cette question, ne préférant pas l'aborder et avec le temps, elle avait développé une crainte vis-à-vis des chats en particulier. Elle n'aimait pas du tout ces animaux, bien que ces oreilles l'en rapprochait plus que tout. Mais c'était justement ce rapprochement qui avait crée ce sentiment de recul, ce besoin de distance avec cette race.

Toutefois, ici, ce chaton n'était clairement responsable de rien, jusqu'à preuve du contraire. Ce n'était rien de plus qu'un acte de cruauté. Comme elle en avait subis tellement de fois durant sa période de scolarité. Il lui était tout simplement impossible de laisser une chose pareille arriver, c'était plus fort qu'elle. N'écoutant que sa raison, la demoiselle piqua un sprint en occultant complètement son ami de son esprit. Seul cet animal et son objectif de le sauver d'une mort certaine existaient désormais et pour le moment. Sa cible allait être très simple à atteindre, cet arbre planté dans le sol et juste devant cet immeuble. Une fois à seulement quelques centimètres de ce végétal, Yami élança son pied droit en premier et se laissa grimper comme un véritable animal sur toute sa surface. Cela ne lui avait posé aucune difficulté, comme défiant les lois de la gravité de quelques secondes, avant de s'élancer dans le vide en tendant les bras. Elle avait calculé exactement le bon moment, car le garçon avait lâché cet animal, qui était tombé juste entre ses deux mains avec une grande délicatesse. Exécutant une roulade acrobatique dans les airs, la demoiselle se permit ainsi d'attérir sans le moindre dégât au sol, avec ce même chat dans ses bras et en pleine forme.

  • Si je m'attendais à une telle prouesse... On peut dire qu'elle est vraiment douée ! Avait doucement souligné Saru, encore à distance de l'événement pour l'observer sans en manquer une miette. Il était vraiment très surprit de la performance de son amie, mais aussi ravie d'une telle bravoure de sa part pour sauver ce petit animal.

 

Toujours à la fenêtre du troisième étage, le frère mais surtout la petite-soeur en panique, avaient eux aussi été témoin de toute la scène. La peur avait laissé place à l'émerveillement, à la surprise surtout. Yami venait de faire preuve d'une démonstration de souplesse et de rapidité assez incroyable pour quelqu'un de son age, et elle n'en avait même pas conscience. Son seul but en l'instant, était la vie de cet animal, qui d'ailleurs vint gentiment la remercier en lui léchant le visage. Bien qu'appréciant le geste, sentant toute sa reconnaissance à travers celui-ci, elle ne put s'empêcher de ressentir un frisson de dégoût, voire même d'une légère peur. Mais elle était heureuse, et fière quelque part d'avoir pu sauver une vie aujourd'hui.La maîtresse de cet animal, en la personne de cette petite fille, ne tarda pas à descendre les escaliers de son immeuble pour atteindre le rez-de-chaussé et sortir de ce bâtiment en ouvrant brutalement la porte d'entrée, pour presque se jeter sur Yami.

La demoiselle, dotée d'une longue chevelure châtain ainsi que de beaux yeux bleu, était vraiment plus jeune que sa sauveuse, et l'on pouvait voir toute cette admiration à son égard dans ses yeux. Non seulement parce qu'elle avait sauvé son petit animal de compagnie, mais aussi et surtout, pour cette démonstration de ses capacités qu'elle avait affiché devant la fenêtre sans la moindre gêne. En voyant cette petite enfant, la demoiselle se contenta de se tourner vers elle avec un petit sourire et de lui tendre son cher ami pour qu'elle le récupère, chose qu'elle fit aussitôt.

  • Voila ton animal, j'espère qu'il n'a rien de cassé.
  •  Merci beaucoup, mademoiselle. Vous avez été tout simplement formidable en sautant aussi haut pour rattraper mon chat. Vous êtes ma sauveuse, sans vous ce petit aurait certainement trouvé la mort à cause de mon imbécile de frère ! Avait insinué sans retenue la petite fille en regardant en coin vers la fenêtre de son étage, voyant que cet individu était toujours à celle-ci, espérant certainement entendre leur conversation.  
  • La prochaine fois que ton frère menace de tuer ton chat, menace-le à son tour de le jeter du haut du troisième étage, d'accord ? Proposait à moitié innocemment la demoiselle en s'abaissant au niveau du visage de la petite fille, afin de lui murmurer à l'oreille. Je suis sûr que ça lui fera les dents, à ce parfait imbécile !
  • Ahaha, vous avez parfaitement raison, mademoiselle, je vais suivre votre conseil et comme ça, il arrêtera d'embêter mon animal ! Répondit la petite fille en riant aux éclats aux conseils de sa nouvelle amie. Cependant, en remarquant sur le visage de la demoiselle quelque chose, elle s'arrêta soudainement de rire pour être plus observatrice. Oh, mais tiens, qu'est-ce que c'est... ? Avait-elle demandé avant d'approcher très légèrement sa main du visage de Yami, afin simplement de toucher ses oreilles de chat. Ce geste avait bien évidemment choquée en premier lieu la demoiselle, qui s'attendait à une remarque cinglante. Mais la seule réaction de son interlocutrice, fut ce sourire innocent. Oh, mais mademoiselle vous êtes tellement mignonne avec vos oreilles de chat !! Elles vous vont vraiment bien. En un sens, vous aussi vous êtes un petit chat, comme mon petit chaton. Avait affirmé la demoiselle en présentant son animal.
  • Je suis... Un petit chaton... ? Ah bon, c'est vrai ? Demandait en réponse Yami à la petite fille, exprimant un trouble certains d'avoir été ainsi complimenté pour ses oreilles.
  • Oui, je suis parfaitement sincère. Vous êtes tout ce qui est de plus adorable avec ces oreilles, en plus d'être quelqu'un d'incroyablement forte et courageuse. Je n'oublierais jamais ce que vous avez fais pour sauver mon chat, merci beaucoup. Affirmait une nouvelle fois cette enfant, avant de déposer un baiser sur la joue de sa sauveuse. Geste qui la troubla encore plus, l'incitant à se poser une main à cet endroit précis où ses lèvres étaient venus se poser, avant de voir que cette petite fille souriait encore plus de sa réaction. Je dois vous laisser maintenant. J'espère qu'on se reverra une autre fois. Merci encore et passez une bonne fin de journée, mademoiselle. Avait déclaré la demoiselle avant de se retirer simplement en s'en retournant à son appartement, s'inclinant par respect avant toute autre chose.

 

Saru de son côté, avait simplement attendu que la scène entre les deux filles se termine pour se donner la permission de s'approcher. Les deux mains dans les poches, le jeune homme avait toujours son beau sourire en regardant en direction de cette fenêtre où était retournée cette jeune fille innocente et si gentille. Quelque part, l'ami de Yami était amusé de voir sa camarade, être aussi confuse d'avoir été embrassé par une enfant, en signe de remerciement pour son geste.

  • Elle est vraiment très gentille cette petite. Mais elle a raison sur toute la ligne, tu sais ? Peu de gens tout comme toi, auraient été capable d'un tel geste de courage pour sauver un animal. Je connais ta peur des chats, et je sais que tu as dû puiser une force encore plus grande que la normale pour sauter ainsi et rattraper cette bête.
  • C'est juste que... Voir ainsi cet animal, être menacé si injustement, le voir traiter une vie comme une autre avec un tel mépris, une telle injustice, cela m'a rappelé beaucoup de choses. Répondit Yami, comme pour témoigner encore une fois de son passé douloureux, en serrant les poings et exprimant toute sa rancœur. Je ne pouvais juste pas laisser une chose pareille se produire sous mes yeux, c'était complètement au dessus de mes forces.

 

Sans que Yami ne puisse s'attendre à une telle chose de la part de son ami, ce dernier vint simplement déposer sa main dans ses cheveux pour les caresser une nouvelle fois. Elle était toujours surprise de ce geste, comprenant à chaque fois son, ou plutôt ses sens mieux que quiconque. La plupart du temps, c'était pour lui signifier cet attachement si profond qu'il ressentait envers elle. Ou alors de temps en temps comme ici, c'était pour lui montrer qu'il était sincèrement fier d'elle.

  • Tu peux vraiment te sentir fière d'un tel geste d’héroïsme, Yami. Pour cette petite fille, tu es devenue une héroïne dont elle va sûrement suivre l'exemple à partir d'aujourd'hui. Mais je vais te dire un petit secret. Avait rajouté Saru avant de se rapprocher tout doucement de son oreille pour y murmurer quelques mots. Moi aussi je suis fier de toi, de ce que tu as fais aujourd'hui et tout ce que tu feras à l'avenir. Avant de reprendre une posture normale ainsi que son éternel sourire et de conclure avec cette phrase. Ce n'est pas pour rien après tout que tu es une amie si chère à mon cœur, ma meilleure amie même j'ajouterais !

 

Saleté de Saru, il avait toujours le chic pour la gêner mieux que tout le monde. Mais au fond, c'est vrai que très peu de monde aurait accompli un tel geste pour sauver un simple chat. C'était peut-être aux yeux du reste de ce monde injuste, un simple animal comme tant d'autre, mais à ceux de Yami, cet être comptait autant qu'un autre et avait tout à fait le droit de vivre sa vie pleinement, et de la manière la plus heureuse possible. Ces méchancetés que la demoiselle avait enduré durant tout ce temps, avait forgé son cœur, toute sa mentalité de manière à la rendre aussi tolérante que possible. Cependant, bien qu'elle était encore sous l'influence de ce sentiment si puissant qui inondait son cœur, elle trouva le moyen d'adresser une réponse murmurée à son ami.

  • Imbécile de Saru.

 

C'est bien plus tard seulement, que Yami ainsi que son éternel camarade, se permirent une pause durant leur marche. Ayant emprunté cette petite ruelle dérobée en plein centre ville, menant à ce petit parc qui était aussi devenu un de leurs lieux intime, comme tant d'autres. Ce qu'ils préféraient par dessus tout ici, se trouvait au beau milieu de ce parterre recouvert de vert, inondé par la vie et l'harmonie. Cet arbre, se situant comme au centre de tout, était comme un protecteur à leur yeux. Yami, hormis la compagnie de Saru, aimait vraiment plus que tout, se retrouver proche de cet être vivant planté à même la terre. Parfois, elle confiait quelques uns de ses tourments à son nouvel ami végétal, espérant secrètement une réponse de sa part, sans jamais qu'elle ne lui parvienne.

Mais aujourd'hui, elle n'était pas seule ici. La jeune fille s'était même permise de s'asseoir sur les genoux du garçon en posant sa tête sur son torse, sans que cela ne lui pose visiblement aucun problème. Il était même heureux d'une telle complicité entre eux deux et une chose que Yami ignorait certainement, était qu'elle était la seule et unique à avoir cette chance d'être aussi proche de lui, de le toucher de cette manière, de se coller contre lui. Saru n'était pas un grand amoureux du contact physique, bien que son cœur était d'une taille démesuré. Mais le contact avec les autres était devenu pour lui insupportable. Son amie était la seule avec qui cela passait sans qu'il ne ressente le moindre dégoût, parce que le cœur de celle-ci était pur, aussi gentil que le sien, mais aussi pour une raison plus obscure que le jeune homme se gardait de révéler à son amie...

  • Bon, si tu voulais me voir à la base, c'était pour me parler de quelque chose en particulier, non ? Demanda le jeune homme, introduisant un semblant de conversation en laissant son regard se poser sur son amie. Un sourire prévenant était tout de même visible sur son visage, à l'égard de Yami. J'ai senti au ton de ta voix au téléphone que tout n'allait pas si bien que cela. Tu veux m'en parler peut-être ?
  • Au fond, est-ce que ça changerait quelque chose d'en parler ? S'interrogeait Yami à elle-même en plus de son ami, en regardant par terre avec toujours cette même mise défaitiste. Mais finalement, se laissant emporter par son sentiment, celui avec lequel elle s'était enfuit de sa maison, elle se redressa légèrement pour entre-ouvrir ses lèvres et laisser s'échapper un souffle d'ennui. Tout cela me soûle complètement... Je ne supporte vraiment plus la présence de mes parents. Ils pensent bien faire en me protégeant du monde extérieur à cause de ma maladie, mais leur comportement est bien plus étouffant qu'autre chose pour moi. J'aimerais être libre de pouvoir faire ce que je veux sans avoir d'entrave. Ne plus me soucier de mes problèmes de santé et pratiquer... Le saut à la perche, comme c'est mon rêve à la base. 
  • Alors c'est pour cela que tu es dans un tel état, je comprends tout maintenant. Mais si je peux me permettre un petit commentaire, ton geste de toute à l'heure montre que tu possèdes des capacités innées pour le saut en tout genre. Je suis certains que tu ferais des merveilles en laissant ta passion s'exprimer à fond.
  • Ouai bah justement, ces capacités me viennent de mon lien de parenté génétique avec les chats. C'est pour cela que je possède cette agilité, que je dors souvent et que je bois beaucoup de lait.. Ou alors c'est juste psychologique... ? Tenta de se demander Yami, avant de se gratter frénétiquement la tête, ennuyée de ne pas comprendre le sens de tout ceci. Ahhhhh !!! Je ne comprends même plus mon comportement !! Mais bref, tout ça pour te dire que mes parents sont des gens qui n'écoutent pas. Ils ne voient que ce qu'ils ont envie de voir, et ton compliment est vraiment touchant, mais eux s'en fichent complètement.
  • Mais au moins ils ne sont pas derrière toi à longueur de temps pour surveiller le moindre de tes petits agissements, de tes fréquentations et j'en passe... Alors qu'un sourire était présent sur ses lèvres jusque là, sans prévenir, celui-ci s'évapora pour laisser sa place à une mine bien plus sérieuse, voire même froide. Comme elle était de dos et contre son ami, Yami n'était pas capable de remarquer la différence. Bien qu'au fond, je comprenne parfaitement ce que tu peux ressentir en ce moment.
  • Ah oui, qu'est-ce que je ressens dans ce cas pour toi ?
  • Ce que tu ressens, c'est un étouffement empoisonné, une envie de t'envoler. De laisser parler ces dons, ces talents qui depuis toujours sommeillent en toi et n'attendent que d'être relâchés. Ce que tu souhaites en réalité, c'est vivre ta vie sans avoir le moindre handicap, sans tenir compte de ta maladie et exister comme une personne normale.
  • Comment est-ce que tu peux savoir tout ça, mettre les mots exactement aux bons endroits ? Avait demandé en toute réponse Yami, en se retournant légèrement vers lui pour le regarder une grande surprise qu'il ai trouvé tous ces mots juste pour la comprendre.
  • Oh, c'était sûrement un coup de chance, tu sais ? Rien de bien méchant... Et puis, faut aussi avouer que je te connais vraiment bien depuis le temps. Répondit à son tour le jeune homme en passant une main derrière sa nuque, et retrouvant son sourire. Celui-ci cependant était bien plus gêné, comme si il était sur le point d'être découvert.
  • Des fois j'aimerais vraiment être comme toi, et avoir une vie aussi chouette que la tienne. Se contenta simplement de répondre Yami en récupérant sa place sur le torse de Saru, regardant vers le ciel avec un air pensif. Être aussi doué pour la déduction des choses, être aussi beau, populaire et intelligent... Des fois je t'envie vraiment, Saru.
  • Yami, il y a quelque chose à mon sujet que tu dois savoir. Affirma doucement le jeune homme avec un ton et une voix réellement déterminée. Il leva ensuite sa main vers sa propre tête, tirant sur le nœud de son bandana, dans le seul et unique but de le tirer et de s'en débarrasser en le laissant tomber dans sa main.
  • Quelque chose que je dois savoir sur toi ? Qu'est-ce que je devrais savoir sur toi que je ne sais pas dé...- Demanda sûrement la demoiselle en se retournant vers lui, intriguée par son affirmation. Elle avait été choquée de voir ce qui s'était présentée sous ses yeux, ne s'attendant non seulement pas du tout à ce que Saru retire enfin son bandana, mais aussi et surtout, ces deux choses cachées depuis tout ce temps sous le morceau de tissu. Dans un sourire sincère et droit, le jeune homme affichait deux oreilles de chat au dessus de sa tête.

 

NOTE DE L'AUTEUR : On sort un peu de l'espace confiné de la maison familiale pour s'aventurer en extérieur avec un nouveau personnage. J'espère que Saru vous plait en tous cas... Et oui, je me doute que son secret était prévisible à des kilomètres, mais le but ici n'était pas vraiment de garder ce mystère bien longtemps. Car celui-ci va servir à faire avancer l'histoire... Vous comprendrez au fur et à mesure ! Un petit commentaire peut-être ?

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