American Horror Story Forest

Chapitre 7 : Épisode 07 : La Possession

5334 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 29/05/2016 15:43

 1948, Oregon, États-Unis.

         Cela faisait maintenant plusieurs mois qu'Ellen Spicer avait pris sa décision. Elle resterait ici. À vrai dire, elle ne savait plus vraiment où elle en était. La cause qu'essayait de défendre Thomas en restant dans cet endroit semblable à l'Enfer était juste, mais probablement vaine. Elle voulait que sa fille ai une vie meilleure, une vie digne d'une Spicer, comme son père. Malgré sa différence, Mary était une petite fille intelligente, ambitieuse, alors Ellen ne voulait pas tout gâcher en restant ici. Mais depuis cet après-midi là, depuis ce baiser, tout était différent. Les pensées de la femme s'emmêlaient, elle ne dormait plus la nuit, il lui arrivait parfois même de rester des heures entières assise en plein milieu d'un couloir du manoir et de ne penser à rien. Thomas n'avait jamais rien tenté avec elle, et elle non plus. Ils étaient resté distants, cela s'expliquait surtout au fait que Victor commençait doucement à marcher de nouveau. Il avait du mal, il ne pouvait pas descendre les escaliers seul, ni même se laver lui même. Le seul contact de l'eau sur sa cheville arrachée le faisait hurler des injures qu'on pouvait entendre à l'autre bout du manoir. Ellen avait essayé de parler avec lui, mais il n'avait jamais rien voulu dire, jamais voulu expliquer ce qui s'était passé cette nuit là. Il avait prétexté un animal, mais elle savait que c'était faux, surtout quand on pensait à tout ce qu'il ce passait dans cet endroit.

         Mary jouait avec son ours en peluche dans le salon. Ellen était assise sur le canapé juste en face, lisant le journal, une tasse de café fumante dans sa main et ses lunettes sur le nez. On toqua à la porte. Elle soupira doucement, entendant les lourds pas du domestique qui se dirigeait vers la porte d'entrée. Thomas l'ouvrit doucement. Un homme vêtu d'un costume gris et d'un chapeau de la même couleur se trouvait là. Une moustache et des cheveux bruns grisonnant. Sa voiture était garée devant le manoir. Il avait l'air d'être seul.

 -Je peux vous aider ? Demanda gentiment le majordome, un peu surpris de sa visite.

         Un vif sourire se dessina sur les lèvres de l'homme.

 -Harrison Terns, déclara l'homme en serrant la main du domestique avec conviction. Vous êtes le propriétaire ?

 -Non, le domestique. Dois-je appelé Mme Spicer ?

 -Son mari, si possible.

 -Malheureusement, Mr Spicer est indisponible pour le moment, des suites à un accident.

 -Je vois, eh bien appelez sa.. femme, répondit l'homme avec un certain dégoût.

         Thomas dévisagea l'homme avant de partir en direction du salon. Harrison n'attendit pas bien longtemps, Ellen apparut devant lui, apprêtée, un chaleureux sourire sur les lèvres.

 -Vous êtes... Mme Spicer ? Demanda l'homme en la regardant de la tête au pied avec une mine qui en disait long sur sa pensée.

 -C'est exact, répondit doucement la femme.

 -J'avoue que j'aurais préféré avoir affaire à votre mari, mais je me contenterai de vous ...

         Les sourcils d'Ellen s'arquèrent face à cet individu très peu poli.

 -Qu'est-ce que vous voulez ? Rétorqua Ellen en effaçant son radieux sourire de son visage.

 -Je suis agent immobilier. Et je suis ici car Mr Spicer m'a contacté il y a plusieurs semaines.

 -À quel sujet ?

 -Eh bien, la vente du manoir.

 

2015, Oregon, États-Unis.

         Gwendolyn ouvrit doucement les yeux. Le plafond. Lorsque sa vision ne fut plus floue, elle put remarquer qu'elle était dans sa chambre, en-dessous de ses couvertures. Elle releva doucement la tête, et vit en face d'elle, son frère, assit sur un chaise, arborant un léger sourire et des yeux sombres.

 -Bien dormi Gwen ? Demanda-t-il avec une voix étrange.

         Elle s'assit au bord du lit, dévisageant Ethan.

 -Qu'est-ce qui t'arrive ? Répondit la jeune fille.

 -Moi ? Rien. J'étais juste venu m'assurer que tout allait bien.

 -Pourquoi est-ce que t'as fait ça ?

         Il se leva d'un coup, fixant Gwendolyn droit dans les yeux. Il s'approchait à pas de loup. Il avait un regard de tueur, un regard qui terrifiait sa sœur.

 -Fait quoi ? Brûlé le journal ? Se mit-il à dire tout doucement.

         Les mains de la jeune fille se mirent à trembler tandis que son frère s'approchait de plus de plus.

 -Mais enfin Gwen, réfléchis, c'est logique.

         Elle haussa doucement les épaules tremblante, fixant le plancher.

 -Réfléchis ! Hurla-t-il.

         Elle sursauta.

 -Réfléchis, réfléchis, réfléchis, répétait-il en boucle de plus en plus doucement.

         Il s'assit sur le bord du lit, juste à côté de sa sœur.

 -Qu'est-ce que cet endroit t'as fait Ethan... murmura la blonde.

 -Je ne sais pas, répondit le jeune homme en sanglotant.

         L'adolescente fut tellement surprise qu'elle se mit à fixer son frère. Il pleurait. Il venait de retrouver toute la douceur qu'il avait perdue quelques secondes plus tôt. Et alors qu'elle allait poser sa main sur sa joue, le regard du blond s'assombrit une nouvelle fois et il dégagea méchamment la main de sa sœur, en la mordant presque. Elle se décala rapidement, mais il posa sa main sur la sienne.

 -N'aie pas peur Gwendolyn. Tu es ma sœur, je ne te ferai pas de mal.

         Il s'approcha et la serra dans ses bras. Elle ne lui rendit pas son étreinte, tout cela semblait beaucoup trop bizarre. Il approcha ses lèvres de son oreille.

 -Pour l'instant du moins.

         Il se releva, se dirigeant vers la porte. Il l'ouvrit, se retourna une dernière fois vers sa sœur et déclara avec une voix plein d'entrain :

 -Au fait, papa et maman arrivent dans une heure. Des vacances en famille... Tu trouves pas ça génial Gwen ?

         Sans laisser le temps à sa sœur de répondre, il claqua la porte.

 

***

 

         Ryan se trouvait sur une table en métal. Vêtu d'un simple jogging, ses poignets et ses chevilles étaient toujours attachées avec des lanières en cuir. Une croix était placée sur son torse. Il était calme et transpirant. Henry était assis sur une chaise, à côté de sa femme endormi. Les manches relevées, il posa un gant froid sur le front de cette dernière. La porte de la cave s'ouvrit, laissant entrer Thomas.

 -Alors ? Demanda-t-il en s'asseyant sur une chaise.

         Le grand-père Spicer haussa les épaules.

 -Ça commence à s'estomper, répondit-il en regardant le corps de Ryan. Enfin, je crois. Une idée de pourquoi lui et pas un autre ?

 -Il lui ressemble.

         Le vieil homme se leva et s'approcha de Ryan.

 -Vraiment ? Lança Henry en direction du domestique.

 -Je ne parle pas du physique. Je parle du caractère. Victor a sauté sur l'occasion dès qu'il l'a vu. Il est son égal, en quelque sorte.

 -Et c'est pour ça qu'il a voulu tuer ma petite fille ?

 -Je pense qu'il a revu sa fille à la vision de Gwendolyn. Après, il s'est juste transformé en fou assoiffé de sang qui a voulu la tuer quand il a remarqué que ce n'était pas elle.

 -Sa fille ? Mais pourquoi ?

         Thomas se releva. Il pencha son visage vers celui de Ryan.

 -Gwendolyn est l'égale de Mary, ce que Ryan est l'égal de Victor Spicer.

 -Elle est possédée ?

 -Non. Mary était beaucoup trop douce et gentille pour posséder quelqu'un. Enfin, la véritable Mary.

 -Je vois ce que tu veux dire.

         Thomas se dirigea vers la sortie de la cave.

 -Je dois préparer l'arrivée de ta fille et de son mari. Continue comme ça Henry.

         Thomas quitta la pièce, laissant le grand-père seul auprès des deux corps endormis.

 

1948, Oregon, États-Unis.

         Ellen invita Harrison à pénétrer dans le manoir et ils s'installèrent dans la salle à manger. Le nouveau venu regardait les moindres détails de la pièce.

 -Vous êtes sûre que votre mari n'est pas disponible ? Demanda Harrison en regardant à peine la femme.

 -Sûre et certaine.

 -Dommage. J'aurais préféré faire affaire avec un homme.

 -Excusez-moi ?

 -Désolé. Alors, la vente du manoir ?

         Ellen trouvait les excuses de l'homme peu sincères, elle se prépara donc psychologiquement avant de s'assoir sur une chaise et d'éclaircir sa voix.

 -Il est vrai que Victor et moi avons voulu quitter cet endroit il y a quelques semaines, mais nous avons changé d'avis. Il n'y a donc pas à discuter plus longtemps, répondit Ellen à l'attention d'Harrison.

         L'agent immobilier s'éclaircit à son tour la voix.

 -Est-ce votre décision à vous ? Votre mari est-il d'accord avec ça ?

         Les sourcils d'Ellen s'haussèrent. Elle prit un ton beaucoup plus sévère.

 -Est-ce que vous pourriez éviter de mentionner mon mari à tout bout de champs monsieur Terns ? S'il n'est pas là, je ne vois pas pourquoi nous en parlons.

 -Oui, mais c'est lui qui a le droit de parole. Nous sommes en supériorité par rapport aux femmes, il est donc tout à fait normal que je pose la question.

 -Mon mari n'est pas là. Il n'est pas dans cette pièce, il est allongé sur un lit avec un pied arraché, par conséquent, il n'a pas le droit de parole pour l'instant, je suis celle qui prend les décisions ici et maintenant. Je vous dis que le manoir n'est plus à vendre, je pense que je suis assez claire, rétorqua la femme avec une voix des plus autoritaires, une voix qui faisait habituellement très bien passer ce genre de message.

         L'agent immobilier resta bouche bée pendant plusieurs seconde. Il s'éclaircit une nouvelle fois la voix et au moment où il ouvrit la bouche, Ellen déclara :

 -La discussion est close monsieur Terns, vous pouvez à présent quitter notre manoir, qui est, je vous le rappelle, une propriété privée.

         Elle accompagna cette phrase d'un sourire.

 -Je ne crois pas madame Spicer, lança-t-il en secouant la tête. J'éxige parler à votre mari !

         Ellen se leva calmement et partit ouvrir la porte qui conduisait au salon.

 -Bien sûr, suivez-moi, répondit-elle doucement.

         Harrison la remercia d'un signe de tête. Lorsqu'ils furent dans le hall, Ellen ouvrit la porte d'entrée et invita l'homme à sortir, ce qu'il fit naïvement.

 -Merci d'être passé, lança-t-elle.

         Sans que l'homme ne s'en rende compte, elle claqua la porte.

 

2015, Oregon, États-Unis.

         Thomas était en train de nettoyer le salon. Gwendolyn entra et se plaça devant la grande baie vitrée, observant longuement la forêt, sous la surprise de Thomas. Elle s'impatientait.

 -Gwendolyn ? Appela le domestique alors qu'il retirait la poussière de la table basse.

 -Pourquoi est-ce qu'elle ne s'est toujours pas montrée ?! Demanda la jeune fille sans prêter attention à Thomas.

         Il s'approcha délicatement d'elle. Au moment où il allait poser sa main sur son épaule, Gwendolyn se retourna brusquement, son poing en avant, prête à l'abattre sur le visage du domestique. Il esquiva furtivement et attrapa le poignet de l'adolescente. Le visage de la jeune blonde s'était assombri, seulement quelques seconde, mais il s'était assombri. La jeune fille retira son poignet de l'étreinte de Thomas, surprise du geste qu'elle venait de réaliser.

 -Désolé, souffla-t-elle en posant doucement une main sur sa bouche, regardant le vide. Je... Je ne voulais pas.

 -Oh non, déclara-t-il en fermant doucement les yeux. Gwendolyn ne me dîtes pas que vous commencez à vous sentir étrange... Ce n'est absolument pas le moment.

 -Je... Je...

         Sans plus d'explication, le jeune fille quitta la pièce, accourant. Alors qu'elle empruntait la première marche des escaliers du hall, on toqua à la porte d'entrée du manoir. Elle sursauta avant de voir Thomas se diriger vers de la porte. Il lança un regard circonspect à Gwendolyn avant de l'ouvrir. Un homme et une femme qu'elle ne connaissait que très bien se trouvaient là. Elle se précipita dans leur bras, ce qui étonna ses parents, habituellement très froids.

 -Gwen ! S'écria sa mère. Je suis désolée...

         L'adolescente devinait que sa mère s'excusait pour le décès récent de Ryan.

 -Grace !

         Gwendolyn relâcha sa mère qui prit dans ses bras son grand-père qui venait tout juste d'arriver.

 -Comment vas-tu papa ? Demanda gentiment sa mère à l'intention d'Henry.

 -Ça va, ça vient, répondit-il.

 -Où est maman ?

         Henry et Thomas se regardèrent quelques secondes.

 -Elle ne se sent pas très bien en ce moment. Tu te souviens de ses crises qu'elle faisait quand tu étais petite ? Eh bien, elle a recommencé, s'exclama Henry.

         Il serra sans réelle conviction la main du mari de sa fille, George, qu'il ne tenait pas vraiment dans son coeur.

 -Nous repartons demain matin, c'est pour cela que j'aurais voulu la voir, dit doucement Grace.

 -Je comprends. Mais elle ne se sent pas bien, alors tu ne la verras sûrement pas, répondit Henry de façon froide.

 

1948, Oregon, États-Unis.

        Ellen ouvrit doucement la porte de sa chambre. Victor était assis sur une chaise en bois, fixant l'horizon qui s'étendait derrière la fenêtre.

 -Quelqu'un qui voulait te voir est passé Victor, lança sa femme tout en s'asseyant sur le lit.

        Le visage de ce dernier ne se tourna qu'à moitié avant de revenir sur la fenêtre et sur le paysage.

 -Pourquoi est-ce que je ne l'ai pas vu alors ? Demanda tout doucement l'homme assis.

         Les épaules d'Ellen s'haussèrent.

 -C'était pour la vente du manoir. Il a dit que tu l'avais appelé il y a quelques semaines. Il est rapidement reparti, dit Ellen tout en souriant.

 -Pourquoi ?

 -Quoi, pourquoi ?

 -Pourquoi n'est-il pas venu me voir ?

 -Eh bien, le vente du manoir n'est plus d'actualité, répondit Ellen.

         Le visage de Victor se tourna complètement.

 -Bien sûr que si, répondit-il à son tour. Je ne veux plus vivre ici Ellen.

 -Quoi ?

         Ellen se leva doucement, surprise, ses bras croisés tenant doucement son ventre, le visage devenant de plus en plus en sévère.

 -Je ne veux plus vivre ici ! Répéta Victor un peu plus fort. C'est endroit, c'est pire que l'Enfer !

 -Arrête ! Tu dis ça sous le coup de la colère...

         Ellen commença à faire les cents pas.

 -Non ! Hurla-t-il. Je veux partir ! Continua l'homme en frappant sur un bureau.

 -Pourquoi est-ce que tu veux autant partir d'un coup !?

 -Regarde ! Regarde ce que cet endroit m'a fait, Ellen ! Cria Victor en soulevant le bas de son pantalon, laissant voir à sa femme son moignon.

 -On ne peut pas ! Hurla à son tour Ellen. On ne peut pas, répéta-t-elle plus doucement. C'est impossible.

         La discussion resta en suspend pendant plusieurs seconde qui parurent durer une éternité pour Ellen, Elle détestait quand son mari ne disait rien.

 -J'ai compris, souffla doucement le docteur Spicer.

 -Qu'est-ce que tu as compris ?

 -Toi et... et Thomas.

         Ellen soupira.

 -Arrête de dire n'importe quoi, Victor.

 -Je l'ai senti dès le début... Je savais qu'il causerait du tort à notre famille, pourquoi ai-je été si bête ? Pourquoi...

         Elle s'approcha silencieusement de lui. Il avait le regard posé dans le vide. Ellen prit doucement sa température en posant sa main sur son front, il était chaud, mais pas plus que d'habitude. Sans qu'elle ne s'y attende, il attrapa avec force son poignet. Elle lança un petit cri de surprise tandis qu'il la fixait dans les yeux.

 -Répond moi Ellen... Répond moi !

 -Victor ! Cria-t-elle. Tu me fais mal !

 -Est-ce que tu me trompes avec cet enfoiré ?! Répond !

         Le cri de ce dernier aurait sûrement pu se faire entendre à l'autre bout de la forêt. Alors qu'il serrait de plus en plus fort le poignet de sa femme, la porte de la chambre s'ouvrit avec fracas. Thomas accouru vers Ellen et asséna un énorme coup dans le visage de Victor qui lâcha sa femme. Thomas attrapa Ellen et l'accompagna vers le couloir alors que les yeux de la femme commençaient à s'humidifier. Victor hurlait. Il essaya de se lever, mais en vain, il tomba sur le sol, rouge de colère.

 -Je vais te tuer Thomas ! Tu m'entend ?! Je vais te tuer ! Hurla Victor à plein poumons, articulant bien chaque mot. Tu crèveras comme le chien que tu es !

         Le domestique ne prit pas vraiment ses menaces au sérieux, il claqua la porte, laissant le docteur seul dans sa colère. Ellen était adossée à un mur, les bras croisés et le regard triste, inondé de larmes. Thomas la dévisagea.

 -Victor va mal Ellen, il faut faire quelque chose.

 -Je sais, répondit tristement Ellen.

 -Cet endroit le rend totalement fou.

 -Il nous rend tous fous Thomas, et même si je sais tout ce qu'il se passe ici, je ne sais pas si je serais à même d'y mettre fin. Je ne sais même pas si je serais à même de mettre un terme à la fin de Victor.

 -Vous voulez ... ?

 -C'est la seule solution, puisque nous ne pouvons pas quitter cet endroit ... Demain, il sera mort. Pour son propre bien.

 

2015, Oregon, États-Unis.

         Henry toqua doucement à la porte. Une voix lui indiqua d'entrer, ce qu'il fit sans attendre. Son petit fils se trouvait là, assis sur le lit, les cheveux en bataille, le regard sombre, les yeux noirset un petit sourire sur les lèvres qui devenait parfois un sourire triste. C'était étrange, Ethan tremblait.

 -Salut papy ! Lança l'adolescent en faisant un petit geste de la main. Ça fait un moment que t'es pas venu me voir, pour qu'on ai une conversation. Tu sais, quand tu m'as demandé de t'aider.

 -Ethan, tu ne vas pas bien ...

 -Tu crois ça ?! Tu crois que je vais pas bien et que je ne m'en suis pas rendu compte ?!

         Le jeune garçon éclata en sanglot, tombant à genoux sur le sol.

 -Pourquoi moi, murmura-t'il.

 

***

 

         Thomas se trouvait dans la cave, il observait Ryan. Le pauvre garçon souffrait encore et depuis plusieurs jours maintenant.

 -Vous me libérerez un jour ? demanda doucement le brun à Thomas.

         Le domestique s'approcha du jeune homme. Il le regardait avec pitié, mais aussi avec fureur. Ryan était la preuve qu'il n'avait pas réussi.

 -Bien sûr, souffla Thomas. Et tu seras plus heureux que maintenant, tu seras quelqu'un de nouveau.

 -C'est ce que je veux pour Gwen. Je sais pas pourquoi ce type qui a pris possession de moi voulait lui faire du mal. Elle est si gentille.

         Il parlait avec une voix faible qui ne pouvait qu'inspirer confiance.

 -C'est parce que ce type était un enfoiré, répondit Thomas.

 -Je me suis dis ... Si vous me parliez de lui, peut-être que j'arriverais à l'appréhender et à le contrôler. Peut-être que l'exorcisme serait plus facile.

 -Je ne sais pas si tu veux tout entendre Ryan. Parfois...

 -Allez-y, coupa-t-il. Je suis même pas sûr de rester en vie après ça. Peut-être qu'il prendra pleine possession de mon corps. Je veux juste que vous me changiez les idées.

         Les deux garçons se fixèrent.

 -Ok, déclara Thomas. Il s'appelait Victor Spicer, il était médecin et aussi un bel enfoiré.

 

***

        

         Son grand père s'approcha, mais Ethan releva son visage, un sourire vicieux s'était emparé de ses lèvres. Henry recula de quelques pas.

 -Tu sais ce qui m'a rendu comme ça Henry ?! Est-ce que tu le sais ?!

 -Non ! Répondit son grand-père en hurlant. Non je ne sais pas pourquoi tu es devenu comme ça.

 -C'est toi Henry... C'est toi.

         Ethan était en sueur, ses cheveux collaient contre son front humide, sa peau luisait. Ses yeux était d'un noir de jais, on ne pouvait plus voir ses pupilles, ce n'était que du noir, le noir le plus profond qui puisse exister.

 -Moi ? Articula doucement le grand père.

 -Oui, déclara Ethan tout en acquiesçant. Oui, toi. Ce que tu m'as dis ce jour où tu m'as emmené dans ta cave, où tu m'as montré Abigail Spicer, alias ta femme possédée qui est attiré par ÇA.

         Il insista bien sur le "ça".

 -Arrête Ethan, tu dis n'importe quoi !

 -Tu crois qu'Ethan est encore là Henry ?! Il est faible !

 -Qui êtes-vous... ?

         Ethan, ou ce qui avait pris possession de son corps, se releva.

 -Quelqu'un que tu devrais craindre. Que Thomas devrait craindre, et que même Victor Spicer devrait craindre.

 -Victor Spicer est mort...

 -Pas dans mon monde Henry, pas dans mon monde.

         Henry rabattit ses cheveux vers l'arrière de son crâne, les yeux écarquillés et remplis de crainte.

 -Comment as-tu pris possession de mon petit fils ...

 

Flashback, Manoir Spicer, Cave, quelques jours plus tôt.

 -J'ai besoin de toi Ethan, souffla Henry. Ce n'est ni ta mère ni ton père qui ont décidé de t'envoyer toi et ta sœur ici, c'est moi qui en ai fais la demande.

 -Parce que tu as besoin d'aide avec ma grand-mère ?! S'écria le garçon. Mais en quoi est-ce que je pourrais t'aider ! Tu es complètement fou ! Tu la séquestre ici !

 -Arrête ! Cria à son tour le grand-père en attrapant son petit-fils par les épaules.

         Ethan paniquait.

 -Je ne peux pas t'aider, désolé...

 -Si tu peux. Tu es le dernier qui puisse m'aider Ethan.

 -Pourquoi ?!

 -Parce que tu es le seul qui a été touché par la malédiction familiale ces dernières années...

 -Pardon ?

         Henry prit une longue inspiration.

 -Notre famille... notre héritage est maudit. Les Spicer sont maudits Ethan.

         Un étrange vertige s'empara du jeune homme. Son grand-père le rattrapa.

 -Dès que tu es né, j'ai su que tu avais été touché par cette malédiction ! Cria-t-il pour être sûr que son petit-fils l'entende.

 -Pourquoi moi ? ...

 -Je ne sais pas ... mais là n'est pas la question, je sais que tu as été touché, j'en suis sûr.

         Ethan pu reprendre ses esprits. Il repoussa son grand-père.

 -Arrête ! Tu dis n'importe quoi, dit-il agressivement.

 -Ethan s'il te plaît...

 -Non ! Laisse-moi.

         Le jeune homme sortit de la pièce et son grand-père le rejoignit.

 -Promet moi que tu ne diras rien Ethan.

 -Ouais ouais ...

 -Promets-le-moi Ethan, souffla son grand-père en fermant la porte qui conduisait à la cave.

 -Promis ...

Fin du flashback.

 

 -À partir du moment où tu as fais l'erreur de lui dire la vérité sur votre héritage, répondit le corps du jeune homme.

         Henry resta bouche-bée. Ethan frappa amicalement sur l'épaule de son grand-père.

 -Allez, maintenant je dois aller voir mes parents, ils doivent se demander où je suis.

         Henry retint le jeune homme.

 -Ne leur fait pas de mal ! S'écria ce dernier.

 -Qui a dit que j'allais les faire souffrir avant de les tuer ?

         Le sourire d'Ethan restait gravé dans la mémoire d'Henry alors que ce dernier sortait de la chambre en sifflotant.

Note de l'auteur :

Merci beaucoup à Lumirias pour la correction :D

J'espère que le chapitre vous a plu ;)

 

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