Rêver Toujours

Chapitre 1 : Rêver Toujours.

Catégorie: G

Dernière mise à jour 20/09/2008 15:54

Rêver toujours.



 

Trois mois… Il y a trois mois que la bataille a fait rage.
Trois mois… Il y a trois mois que je suis ici.
Trois mois… Il y a trois mois que tu es parti.
Nous avons vaincu le mal pourtant si puissant. Les pertes ont été nombreuses. Un immense nombre de jeunes potentielles. Quasiment des enfants… Des adolescentes qui ne demandaient qu’à vivre. Anya… Alex a accusé le coup, il ne m’a jamais pointé du doigt comme étant celle qui les avait tous entraînés là dedans. Alors que c’était bien moi. Je n’ai forcé personne à me suivre bien sur… Mais c’est tout de même à cause de moi qu’elles sont toutes mortes.
Puis il y a toi. Et là, personne ne peut nier ma faute. Si tu étais là-bas ce jour-là, c’était bien pour moi non ? Tu nous as tous sauvé la vie. Comme tu avais sauvé mon âme auparavant.
Oui, trois mois, Spike. Trois mois que tout cela est arrivé.
J’ai d’abord souri, vécue. Tout était fini, nous avions gagnés. Alors pourquoi cette douleur au plus profond de moi ? Pourquoi cette lame acérée dans mon âme ? Pourquoi ce manque ? Cette souffrance ? Cette absence ?
J’ai fini par dépérir quelque peu et par garder le lit. Giles prétend que ce n’est que le contrecoup de l’affrontement. Mais moi j’ai bien compris : c’est toi qui me manque. Toi seul. Nous avons gagné oui, mais à quel prix ?!


Je ne peux plus me réveiller, rien à faire

Non, j’ai décidé de ne plus mettre le nez hors de ma chambre. Si tu me voyais… Tu m’ordonnerais de me reprendre dans l’instant, de penser au présent. Mais je ne peux pas ! J’ai essayé pourtant ! Oh, si tu savais combien j’ai essayé ! Mais où que je tourne la tête, je ne vois que toi.
Pourquoi tant de personnes affectionnent-ils les longs manteaux de cuir dis-moi ?! Pourquoi, dès que je pointe le nez au dehors y -t-il autant de chevelures décolorées ? Non, rien à faire ! Je ne sortirai plus ! Ici, le lit est chaud et la place est douillette. Et mes rêves sont si doux…


 

Sans moi le monde peut bien tourner à l'envers

De toute façon, ils peuvent bien se débrouiller sans moi ! Ils l’ont déjà fait ! Et je ne suis pas une nounou. Dawn est grande et, de toute façon, Willow et Alex seront toujours là pour elle. Alors pourquoi m’en faire ?! Le monde ne va pas se retourner parce que je garde le lit.
Les potentielles peuvent bien s’occuper des vampires. Je les ai entraînées et elles ont gagnées. Alors maintenant ? Je n’ai plus rien à leur apprendre… Que pourrai-je leur dire ? « Salut les filles, deux de mes plus grands amours ont été des vampires ! Alors tuez-les bien et passez une bonne nuit ! »
Quelle stupidité ! C’est si simple en vérité… Si je ne sors plus la nuit pour chasser c’est que j’ai peur… Peur de croiser un vampire te ressemblant un tant soit peu.


Engourdie par le sommeil et prisonnier de mon lit

C’est cette maudite peur qui me tient enchaînée à mon lit, enroulée dans les draps, momifiée, mortifiée. Mon lit est une prison si douce. Cage dorée imprenable. Car c’est dans mes rêves que tu me rejoints. Lorsque l’engourdissement me gagne je souri. Seul vrai sourire de toute une journée de ténèbres.
Même avant… Quand je suis revenue du paradis… tu étais le seul à réussir à me faire sourire. Le seul capable de m’aider à ressentir quelque chose. Que ce soit de la haine ou… de l’amour.
Et même maintenant que tu n’es plus là, tu restes le seul maître de cet exploit. Puisque c’est lorsque que je te vois dans mes rêves que je souri, que je suis pleinement heureuse, véritablement moi.


J'aimerais que cette nuit dure toute la vie

Aussi, j’aimerai ne jamais me réveiller. Si je le pouvais, si on me la proposait, je croquerai dans cette pomme empoisonnée tendue à Blanche-Neige. Je serai alors pour toujours à tes côtés. Pour toujours plongée dans un sommeil sans fin où tu serais la seule lumière. Toi, l’enfant des ténèbres, ma lumière…
Oui, ainsi enfermée dans mon cercueil de glace, je serai alors libre de t’aimer. Sans barrière, sans tabou, sans ennuis. Juste toi et moi. Et personne ne saurait me réveiller puisque la seule personne susceptible de pouvoir le faire serait déjà avec moi dans la nuit.


En partant tu m'as mis le cœur à l'envers

J’étais pourtant persuadée que je ne t’aimais pas… Je te l’ai même dit plusieurs fois. Mais la haine n’est-elle pas le sentiment le plus proche de l’amour ? Il y ressemble tel un miroir. Contraire mais avec la même intensité.
Oui, je t’aimai déjà. Je ne m’en suis rendue compte que bien trop tard. Pourras-tu me pardonner mon ange ?
Et si je te disais… Si je te disais que tu me fais souffrir probablement autant que je t’ai fait souffrir ? Avec cependant une différence. J’étais capable de stopper la douleur que je t’infligeai, toi non. Tu n’es plus là.
Et tu me chavires toujours.


Sans toi la vie est devenue un enfer

Je te l’avais dis. L’enfer c’est ici. Ils m’ont ramenés du paradis. J’étais si bien là-haut, en paix, consciente qu’ils allaient bien. C’était exact. Mais c’est maintenant encore on ne peut plus vrai. Tu m’as laissé ! Tu m’as abandonné en enfer ! Leurs attentions envers moi sont des lames chauffées à blanc. Leurs regards compatissants sont des poignards jetés sur mon passage.
J’ai besoin de toi ! De ta force, de ton amour… De toi ! De ton odeur de cigarette, de ton rire moqueur, de ton sourire tendre, de tes caresses amoureuses, de tes baisers langoureux, de tes bras accueillants, de ton torse rassurant, de tes étreintes farouches, de tes lèvres douces, de ta peau entêtante, de tes regards… Qu’ils soient tendres ou haineux, assurés ou angoissés.
De toi, tout simplement.


Entortillé dans mes draps je crois me souvenir de toi

Alors je plonge le nez dans mon oreiller, cherchant ton corps contre le mien, cherchant ta bouche sur la mienne, cherchant ton âme pour compléter la mienne. Et si je ferme les yeux, je crois te retrouver. J’imagine que mes draps serrés, entortillés autour de mon corps sont tes bras, que mon oreiller est ton épaule, que les caresses de la couette qui glisse sont tes doigts, que mes larmes sont tes baisers…
J’espère que si je me rappelle de toi de cette façon… J’espère que tu me reviendras, que tu comprendras que j’ai besoin de toi, que je ne suis plus rien sans toi. Que je ne suis… tout simplement plus moi.


Lorsque tu disais tout bas que tu n'aimais que moi

Tu te souviens de la première fois où tu m’as avoué que tu m’aimais ? Moi je m’en souviens. Je m’en souviens parce que c’était la première fois que je ressentais quelque chose de si fort envers quelqu’un. Je t’ai fait croire que ce n’était que du dégoût. Et peut-être que je le croyais aussi. Du moins je faisais tout pour m’en persuader.
Pourtant c’est vers toi que je me suis toujours tournée après… Peut-être que mon cœur ne m’avait pas attendu pour répondre au tien. Peut-être étais-je déjà prisonnière de mon amour pour toi. Malgré tout, le nier était ce qui se rapprochait le plus de ce que je devais faire. Pas de ce que je voulais non, de ce que je devais.
Et toutes ces nuits… Toutes ces nuits que j’ai passé entre tes bras. Toutes ces nuits où j’ai recherché ta présence, tes baisers, tes caresses, ton corps. Ton cœur. Toutes les fois où je t’ai demandé de me dire que tu m’aimais. Je ne me suis jamais lassée de te l’entendre dire… Ta voix était si douce et tes yeux si tendres…


Tout ce qui se passe au dehors m'indiffère

Je me fiche bien de ce que le monde peut bien penser. Je me contrefiche des hypothèses qu’ils peuvent tous bien formuler. Oui, je garde le lit et alors ?! Qu’est-ce que cela peut bien leur faire ? Le monde ne va pas s’écrouler. Il ne va plus s’écrouler…
Il s’est de toute façon déjà écrasé pour moi… Tu es parti. Et sans toi l’extérieur m’importe peu. Comment ai-je pu être si aveugle à tout ce que tu m’apportais ?! Je n’ai compris que trop tard ce que je te devais. J’aurai dû… J’aurai dû te dire plus tôt que je t’aimais.
Et le seul moment où j’en ai eu le courage… Tu ne pas cru.


Que le monde saute ce n'est pas mon affaire

Qu’ils se débrouillent sans moi maintenant ! J’ai fais plus que ma part me semble-t-il. J’ai perdu la personne qui m’était le plus chère. Que peut-il m’arriver de plus aujourd’hui ? Que peuvent me faire leurs remarques ou leurs sarcasmes ? Je n’en ai cure.
Je ne suis plus réellement en mesure de les entendre de toute façon. Depuis trois mois que tout est fini, je ne suis plus avec eux. Et ils ne le remarquent pas. Je ne suis plus de leur monde. Je me suis enfuie dans le monde des rêves nocturnes et je suis déjà trop loin, bien trop loin, pour qu’ils puissent m’y rejoindre ou m’y rattraper.
Mais ils ne l’ont pas compris. Et je doute qu’ils le fassent un jour. Ils sont trop centrés sur le monde extérieur.
Tandis que moi, je suis uniquement concentrée sur toi. Sur toi et toi seul.


Dans ces draps bleus traîne encore l'odeur de tes cheveux

La seule chose qui pourrait me convaincre de sortir sont les cigarettes. Non, rassures-toi amour, je ne fume pas. Quoique ce que je fais est peut-être pire. Ou tout aussi dangereux. J’allume juste une cigarette comme j’allumerai de l’encens. De temps en temps… Régulièrement.
Bien sûr non, ce n’est pas réellement ton odeur à toi. Il y manque quelque chose… Mais c’est déjà ça. En fermant les yeux, je peux imaginer que c’est dans tes mèches de cheveux à toi que je passe lentement les doigts. Et non pas dans les miennes.


Ce bleu infiniment bleu que j' trouvais dans tes yeux

Mais je n’ai pas besoin de fermer les paupières pour me rappeler ton regard. Tes yeux de glace ou de lune. Une glace chaleureuse… Tendre et bienveillante. Amoureuse et rieuse. Sensible et pourtant parfois si cruelle. Des yeux d’océan où je ne prêtai même plus attention à garder pied. Certaine que tu viendrais me délivrer de la noyade par un baiser.
Tes yeux à faire damner les anges. J’ai bien souvent évité de les regarder directement. Je craignais que tu ne saches lire en moi tout ce que je ressentais pour toi. Tes sentiments à toi étaient si visibles dans tes yeux.
Je n’oublierai jamais leur douceur lorsque tu m’as vu revenue des morts. Leur tendresse… Mon seul point d’ancrage dans cet enfer. Mais le bateau a fait naufrage et je n’ai rien pour regagner terre…


Lorsque je rêve tu es tout près de moi

Seuls mes rêves me permettent de survivre. Comme toujours, je compte sur toi pour me sauver, pour m’arracher à cette vie à laquelle je ne veux même plus. Je sais que tu me reprocherais de baisser les bras. Alors je m’accroche… Je m’accroche au fait que tu seras là lorsque je fermerai les yeux, que tu me souriras, que tu me tendras les bras, que tu me rassureras.
J’entends déjà ta voix basse à mon oreille. Tes paroles qui seules, savaient me faire ressentir quelque chose de plus qu’un vague intérêt. Tes bras autour de ma taille qui me faisaient prendre conscience du fait que j’étais toujours en vie. Aujourd’hui, j’ai l’impression d’étouffer. Sans toi, ma bulle d’oxygène a éclatée et je ne sais combien de temps je tiendrai encore en apnée…


C'est la seule façon de rester avec toi

Seuls mes rêves me ramènent inlassablement vers toi. Seules mes nuits paraissent savoir comment me sauver en me guidant vers toi. J’aurai dû rester là-bas avec toi. J’aurai dû mourir avec toi comme tu es mort pour nous. J’aurai dû… à quoi bon ! Tout est fini depuis longtemps.
Trois mois. Cela fait-il si peu dans la course du temps ? Alors pourquoi me semble-t-il que mon âme se soit ratatinée ? Que mon cœur se soit froissé ? Comme si mes organes estimaient avoir déjà vécus bien trop longtemps…


C'est la raison pour laquelle je n'veux plus quitter mon lit

Si seulement… Si seulement j’avais su à quoi servait ce médaillon… Te l’aurais-je donné ? Ou aurais-je joué l’avenir du monde contre le tien ? La réponse me fait peur. C’est là aussi une des raisons pour lesquelles je ne veux plus sortir. Je refuse de faire face à toutes ces vies que j’aurais sûrement jouées pour te préserver. Comment pourrai-je affronter tous ces gens ? Ils me traitent en héros alors que je les aurai probablement tous livrés pour te préserver !
Les gens sont si bêtes… Et je ne vaux guère mieux.


Pour qu'enfin toutes les nuits durent toute la vie

Et si je reste ici… Peut-être finiras-tu par me revenir ? Il ne faut pas que je bouge. Sinon, tu serais peut-être dans l’incapacité de me retrouver. S’il te plaît… Viens vite. J’ai besoin de toi plus que tu ne saurais l’imaginer.
Le monde pourra dire ce qu’il veut. Tant que tu ne m’auras pas rejointe, je t’attendrais…

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