Prise de conscience

Chapitre 1 : Prise de conscience

Chapitre final

3361 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 12/02/2017 20:28

« Je te préviens Buffy, si tu passes la porte de cette maison, ce n’est plus la peine de revenir ! 

—    Je suis désolé maman. Mais je n’ai pas le choix. »


           Ces mots m’avaient déchiré le cœur, mais j’avais une mission à accomplir. Mon devoir de tueuse, était d’arrêter la résurrection d’Acathla. Ce démon avait le pouvoir d’aspirer le monde en enfer.

           Sur un coup de tête, j’avais laissé mes amis sans défenses pour aller retrouver Angel. Je n’avais qu’une seule idée en tête : Rendre l’âme à mon petit ami vampire. Il l’avait perdu par ma faute, et était redevenu un monstre sanguinaire, sans scrupule et un brun psychopathe. Alex avait eu le bras cassé, Willow était dans un état critique, Kendra, était morte et Giles avait été kidnappé.

           Willow était à deux doigts de lui rendre son âme, mais elle avait échoué et c’était notre seule chance de pouvoir le faire. Il ne me restait plus qu’une chose à accomplir, me débarrasser d’Angel, pour l’empêcher de réveiller le démon. Malheureusement, une fois arrivée, il était trop tard. Angel avait réussi à réveiller Acathla, et seul sa mort pouvait inverser le processus.

           Je n’avais donc pas le choix, mais à mon grand désespoir, au moment où mon épée avait traversé la chaire d’Angel, Willow de son côté sans que je le sache, avait réussi à lui rendre son âme. Je l’avais vu dans ses yeux. Des larmes s’étaient mises à couler, et je sentais sa douleur. Mais c’était trop tard.

           Dans un souffle, il eut le temps de me dire qu’il était désolé et qu’il ne comprenait pas ce qu’il s’était passé. Cela avait rendu les choses encore plus difficiles pour moi. Son corps fut alors aspiré par le vortex qu’avait ouvert Acathla, emportant le corps de mon bien aimé. Ce fut un gros choc pour moi. Ecœurée et dévastée, je décidai de quitter Sunydale.

 

           Aujourd’hui, j’étais à Los Angeles. J’avais abandonné ma mission, je n’en pouvais plus, j’avais accumulé trop de mauvaises choses pour mon jeune âge et j’étais vraiment à bout. Sunnydale et mes amis se porteraient beaucoup mieux sans moi, puis ma mère m’avait mise à la porte, je n’avais plus aucune raison de rester.

           J’avais trouvé un petit boulot de serveuse et vivait dans un appartement ou plutôt un taudis. C’était tout ce que je pouvais m’offrir pour le moment. Chaque soir, en sortant du restaurant où je travaillais, je voyais une petite fille, qui devait avoir 7 ans à peu près. Elle portait une boîte autour du coup, contenant des allumettes qu’elle essayait coûte que coûte de vendre. Ses habits et ses chaussures étaient en lambeaux. Je lui achetais quatre ou cinq boîtes d’allumettes, même si je n’en avais pas l’utilité, en espérant que cela pourrait l’aider.

           Seulement il y eut un soir où je ne la vis pas. Il faisait particulièrement froid et la neige ne cessait de tomber recouvrant tout sur son passage. Elle ne devait pas vendre ses allumettes par ce temps, mais je ne savais pas pourquoi, j’avais un mauvais pressentiment. Je décidai alors de chercher dans les petites ruelles, pensant qu’elle avait dût s'y réfugier pour se protéger du froid.

           Soudain, j’entendis des sanglots. Je m’approchai de la ruelle d’où provenait ce bruit, et aperçut la jeune fille, recroquevillée sur elle-même et essayant de se réchauffer en utilisant toutes ses allumettes. Je l’entendis parler :


« Grand-mère… Oh grand-mère… Reste avec moi je t’en prie. Ne pars pas ! »


            Elle était seule, mais apparemment persuadée de voir sa grand-mère, par delà les flammes furtives des allumettes. D’ailleurs, la fumée qui s’en dégageait avait un aspect bizarre.


« Je n’en peux plus grand-mère. Emmène-moi avec toi… »


           Et sur ces derniers mots, elle s’évanouit. Je courus immédiatement auprès d’elle. Un odeur nauséabonde se dégageait des cadavres d’allumettes.


« Hé ! Petite ! Petite ! Réveille-toi ! dis-je inquiète. »


            Elle respirait encore mais très faiblement. Elle était gelée de la tête aux pieds. Je la pris alors dans mes bras, pour l’emmener dans l’hôpital le plus proche. Tandis que je criais à l’aide, je fus sidérée de voir que les gens n’accordaient pas plus d’attention que ça à la situation. Une voiture s’arrêta enfin et nous emmena aux urgences.

           Arrivées dans l’enceinte de l’hôpital, un médecin vint vers nous et s’occupa de la jeune fille en me l’arrachant des bras pendant qu’une infirmière me posait milles questions :


« C’est votre fille ? Que s’est-il passé ? Est-elle évanouie depuis longtemps ? »


            Je lui répondis comme je pouvais puis elle me laissa là, dans la salle d’attente. Je ne savais pas quelle heure il était, mais l’attente était interminable. Enfin un médecin apparut :


« Vous l’avez trouvé juste à temps. Il s’en est fallut de peu. 

—    Je suis soulagée.

—    Vous connaissez cette jeune fille ? Est-ce qu’elle a des parents ?

—    Je n’en sais rien. Je la voyais tout les soirs déambuler dans les rues, à vendre ses foutues allumettes. Je lui en achetais à chaque fois, mais ce soir ne la voyant pas, j’ai pensé qu’elle n’était pas sorti les vendre, vu le temps, mais j’ai eu un mauvais pressentiment et je ne sais pas comment, mais je l’ai retrouvé.

—    Et bien, vous êtes sa sauveuse. Vous pouvez être fière de vous. »


           Ce mot « sauveuse » me ramena à la raison. Je ne pouvais pas fuir mes responsabilités plus longtemps. J’avais été élue « Tueuse de vampire » et je me devais de continuer ma mission, qu’importe le prix que je devais payer. Puis j’avais beau me voiler la face, mes amis et ma mère me manquaient. Mais j’avais tellement honte de moi. Que devaient-ils penser ? Que j’étais une lâche probablement. Mais tant pis. Je décidai d’assumer les conséquences de mes actes. Le médecin me tira de ma réflexion.


« Par contre, nous avons détecté une substance étrange dans son organisme. Cela lui a considérablement abîmé ses poumons.

—   Que voulez-vous dire par « étrange » ?

—   Et bien, sur les premières radios cela correspond à des tâches. Comme si la demoiselle fumait, ce que je doute fort, vu son âge. J’ai donc fait une deuxième radio pour être sûr, et figurez-vous que les tâches n’étaient plus au même endroit. Je dois faire d’autres prélèvements.»


           Ce la m’interpela immédiatement. C’était bien de la fumée verte qui sortait de ces allumettes. Et cette odeur nauséabonde… Quelque chose clochait.


            Après quelques heures d’attente, je vis une infirmière s’agitait en sortant de la chambre de la petite fille.


« Docteur ! Docteur ! cria-t-elle à tue-tête. »


           Je me précipitai dans la chambre et vis que la peau de la fillette avait changé de couleur. Ses bras étaient devenus vert et des espèces d’écailles commençaient à se former. Comme une peau de serpent. Mais la petite fille était toujours endormie.

           Le docteur arriva pour l’examiner mais il resta sans voix devant ce spectacle. La couleur verte prenait peu à peu possession de tout le corps. Cette fois c’est sûr, c’est la fumée des allumettes qui avait provoqué ça. Je devais trouver où et qui les fabriquaient.


« Pauline ? Pauline ! Où est ma fille ? cria une dame paniquée. »


           Le docteur s’empressa d’aller vers elle pour la rassurer du mieux qu’il pouvait. Elle vint ensuite vers moi.


« C’est vous qui l’avait trouvé ? Que s’est-il passé ?

—   Ce qu’il s’est passé ? Votre fille vendait des allumettes sous la neige avec une température glaciale vêtue de chaussures et de vêtements déchirés ! dis-je plein de reproche. »


La dame resta sans voix honteuse.


« Vous allez me dire qui fabrique ses allumettes et où ! dis-je menaçante. »


           Ma phrase à peine finit, la petite fille aux allumettes était accrochée comme une démente au dos de sa mère, et la mordit au cou faisant gicler du sang partout. Je lui mis un coup de poing en plein dans le visage, ce qui la fit lâcher prise. Je poussai la mère derrière moi, sommant au médecin de s’occuper d’elle et je fis face à la petite fille.

           C’était un démon avec des dents et des griffes aiguisées. Elle s’élança sur moi, prête à m’égorger, mais je retins sa main à temps. Nous tombons toutes les deux au sol. Elle cherchait à me défigurer avec ses griffes et essayait de me mordre. Je ne savais pas comment réagir, car au fond c’était la petite fille aux allumettes. Je lui mis tout de même un coup de pied qui la fit reculer mais je n’eus pas le temps de me relever que des policiers avaient envahit la pièce et pointaient leurs armes sur la fillette.


« Non ! Arrêtez ! »


           Mais au moment où le petit démon entreprit de se jeter sur eux, ils firent feux sans la moindre hésitation. Les balles ravagèrent la salle d’hospitalisation et transpercèrent sans ménagement le corps de la fillette. Il tomba alors inanimé. Cette scène fut atroce pour moi. Je pouvais la sauver, je le savais, pourquoi a-t-il fallut qu’ils s’en mêlent ? Des larmes de haine coulèrent sur mon visage. J’étais dévastée.

           Il fallait que je trouve la personne à l’origine de tout ça, et que je la fasse payer. Je tournai la tête vers la mère qui se vidait de son sang et sans ménagement je lui demandai :


« Dites-moi qui fabrique ces allumettes et où ? »


           La dame était prête à s’évanouir mais je ne lâchai pas l’affaire. Elle réussit difficilement à me donner l’adresse et s’éteignit dans un souffle.


           Sans plus attendre, je m’élançai hors de cet hôpital, et héla un taxi qui me déposa devant un entrepôt abandonné. L’endroit ne m’étonnait guère. La grande porte était fermée d’une chaîne avec un cadenas, que je ne mis pas longtemps à briser. L’odeur nauséabonde se fit de nouveau sentir.

           La pièce était très sombre. Je devais être sur mes gardes. Soudain de grands projecteurs s’allumèrent, manquant de m’aveugler, et je reçus un coup de griffe dans le visage. Je sentis le sang chaud couler sur ma joue. Je réussis à esquiver le deuxième coup et vit mon assaillant. C’était le même démon qui avait pris possession de la fillette.

           Des dents aiguisés sortaient de sa bouche pleine de bave verdâtre, une langue de serpent pendait jusqu’au menton, ces yeux globuleux était rouge comme le sang et il faisait surtout deux têtes de plus que moi.


« Si tu crois que j’ai peur de toi, dis-je sur un ton de défi. »


           Mais je n’avais pas vu qu’il y en avait trois autres comme lui derrière.


« Là ça se complique. »


           Le premier démon s’élança sur moi, me laissant tomber sous sa charge, je le propulse par-dessus mon corps d’un coup de pied. Je me relevai immédiatement prête à accueillir l’assaut des autres démons. Ils se jetèrent tous sur moi, les uns après les autres. Heureusement, ils n’étaient pas très agiles alors je pus les esquiver aisément. Par contre mes coups ne faisaient que les ralentir et n’avaient pas d’effet sur eux.

            J’aperçus alors une grande porte en métal au fond de la salle, et courut m’y réfugier. Plusieurs bruits sourds cognèrent contre celle-ci, mais elle était assez solide pour ne pas rompre sous leurs charges.

           Adossée contre la porte, j’étais à présent dans une espèce de laboratoire. Je m’approchai de la table rempli de matériels de chimie. L’odeur nauséabonde se dégageait des différends récipients rempli de liquides épais verdâtre. J’essayais de retenir mes hauts le cœur, quand soudain une personne m’attrapa par derrière, un de ses bras m’entourant le cou et l’autre essayant de me piquer avec une seringue. 

           J’essayais alors de me dégager mais rien n’y faisait. Seul un coup de coude dans le ventre le fit lâcher sa prise. D’un demi tour, je lui assenai un coup de poing en plein dans le nez ce qui le fit reculer un instant. Je pus alors distinguer un homme d’une quarantaine d’année, vêtu d’une blouse de laboratoire.


« Tu veux faire partie des nôtre ? dit-il d’une voix rauque et cassé.

—   Espèce de cinglé. »


           Je lui assenais un autre coup de poing mais il l’esquiva sans grande difficulté et répliqua avec un coup de pied que j’évitai à mon tour.


« Tu es belle et forte ! Deviens un démon, tu ne le regretteras pas.

—   Non merci. »


           Il parlait d’une voix inhumaine et à chaque mot, une espèce de pendentif accroché à son cou réagissait en s’éclairant d’une lumière. C’était à ce moment là, que je remarquai que les yeux du chimiste n’avaient pas de vie ni d’âme. Il était possédé par ce pendentif.

           Il s’élança une nouvelle fois sur moi, mais je réussis à me frayer un chemin jusqu’à lui en esquivant ses coups et attrapa le pendentif pour l’arracher. Je vis les yeux de l’homme réagir puis il s’évanouit. Le pendentif me brûla la main et tomba à terre. Je fis éclater le rubis et de la fumée s’en échappa avec toujours cette satanée odeur nauséabonde.

           Un rire rauque et sadique retentit, puis la fumée se matérialisa en un autre démon. Il prit ma tête entre ses mains et me mit un coup de boule, ce qui m’étourdit légèrement. Je n’eus pas le temps de reprendre mes esprits, qu’un deuxième coup fusa dans mon visage, manquant de me casser le nez et un troisième en uppercut qui manqua de me décrocher la mâchoire. Puis ce fut un coup de pied qui m’envoya valser sur la table de chimiste, renversant les récipients.


« Je sens que j’aurais des courbatures demain, pensai-je agacée. »


           Un bocal, resté intact, contenait une substance bouillante, lorsque le démon se lança sur moi, je lui envoyai le contenu en plein dans les yeux, ce qui l’aveugla immédiatement. C’était le moment. J’en profitai pour décharger toute ma haine, qui ressurgit en pensant à la petite fille aux allumettes. Mais mes coups de poing et mes coups de coups de pied ne faisaient que le faire reculer. Alors d’une pirouette digne d’une gymnaste, j’atterris derrière lui, pris sa tête entre mes mains et d’un geste sec je lui tordis le cou. Il s’écroula sur le champ.

           Je repris mon souffle et allai voir l’homme inconscient. Ce devait être le père. Je sortis du laboratoire, et vis les cinq démons inconscients eux aussi. Ils avaient repris forme humaine et étaient tous encore en vie, sauf Pauline, la petite fille aux allumettes. Dégoûtée, j’appelai les secours et partis le cœur lourd en pensant à cette pauvre petite fille que j’aurais tant aimé sauver.

           Toute cette histoire me fit penser à ma mission. Je compris alors, que je ne pouvais pas, hélas, sauver tout le monde. Que je devrais faire face à pleins de sacrifices. Et que même si la mission qu’on m’avait confiée était dure et cruelle, je me devais de la remplir. C’était comme ça et pas autrement. C’était ma destinée.

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