Choco, qui es-tu ?

Chapitre 2 : La rencontre

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Dernière mise à jour 10/11/2016 06:24

Chapitre 1 : La rencontre

 
         Pendant les vacances d’été précédentes, Haruma était retourné une semaine chez ses parents, mais avait laissé Choco à la garde de Chitose. En effet, comment expliquer à ses parents qu’il avait reçu une petite sœur comme cadeau de Noël ? Ils n’auraient certainement pas apprécié la plaisanterie, et se seraient sans doute posé des questions sur la santé mentale de leur fils.
Choco, dont le plus cher souhait était de connaître enfin son okāsan et son otōsan avait très mal pris la chose. Elle ne voyait pas où était le problème.
-Mais, puisque tu es mon onīchan, alors tes parents sont aussi les miens, non ?
-Ce n’est pas si simple, Choco. Mon okāsan ne t’a pas mise au monde, dans ces conditions, elle ne pourrait pas croire que tu es sa fille.
-Pourquoi ? Moi je veux bien croire qu’elle est mon okāsan. Et je l’aimerai de tout mon cœur, comme j’aime mon onÄ«chan.
Mais Haruma tint bon. Ce en quoi il ne faisait que déplacer le problème, qui fatalement se reposerait un jour. Pour consoler Choco, Chitose l’emmena à la piscine, puis au parc d’attractions. Makoto les avait accompagnées, et Choco et elle s’amusèrent comme des folles, ce qui ne fut pas le cas de la pauvre Chitose, que certaines attractions rendaient malade. Mais au moins, Choco avait un peu oublié sa peine d’avoir été « abandonnée » par son onÄ«chan.
          Après ce mémorable réveillon de Noël où Choco avait eu la joie de voir tout son petit monde réuni, les choses avaient repris leur cours normal. Haruma était à présent en seconde année, et devait, à son grand déplaisir, accepter parfois les petits boulots que lui proposait Tamami-senpai. Chitose soupirait toujours d’amour pour Haruma, mais sa grande timidité l’empêchait de se déclarer. Makoto trouvait de plus en plus Chitose à son goût et ne ratait pas une occasion de lui peloter les seins.
Kakeru, qui soit dit en passant était un gamin plutôt vicieux, imaginait tout ce qu’il pourrait faire avec Choco, s’il avait seulement eu le courage de lui demander de sortir avec lui. Il est vrai que, travaillant parfois aux bains publics de ses parents, il avait souvent l’occasion de voir les charmes de ses dames qui se déshabillaient sans pudeur devant lui. Il y avait de quoi faire travailler l’imagination, non ? Quand à Yurika, elle était perplexe. Bien sûr, elle avait eu le coup de foudre pour Kakeru, et lorsqu’il lui avait pris la main pour l’amener de force au réveillon de Choco, elle en avait été ravie. Une nuit, elle avait rêvé qu’elle était Blanche Neige, gisant dans son cercueil de verre sur un lit de fleurs blanches. Autour d’elle, les nains étaient en pleurs, lorsqu’arriva le prince charmant, Kakeru, bien sûr. Sur les instances des nains, il accepta de donner à la princesse le baiser qui devait la réveiller. Yurika était ravie et excitée. Enfin, elle allait goûter au baiser de son Kakeru. Elle ouvrit lentement les yeux et vit avec stupeur qu’elle était en fait embrassée par… Choco ! Celle-ci, après un long et langoureux baiser, lui dit :
-Yuri-pyon, (c’est ainsi que Choco avait surnommé Yurika.) Yuri-pyon… Je t’aime…
Cette déclaration pour le moins saugrenue la réveilla en sursaut. Mais elle se demanda longtemps pourquoi Choco avait pris la place de son prince dans son rêve. Depuis, chaque fois que Choco lui sautait au cou pour la remercier d’un quelconque service, Yurika se sentait gênée, très gênée, trop gênée, peut-être ? D’autant qu’être dans les bras de Choco et  sentir la douceur de sa joue sur la sienne lui procurait un plaisir troublant. Était-elle, elle aussi, amoureuse de Choco sans même le savoir ? Elle n’osait même pas se poser la question.
Journal de Choco :
« Les vacances d’été seront bientôt là et OnÄ«chan va retourner chez ses parents. Mais cette fois, je veux y aller avec lui. Makoto-chan m’a expliqué comment faire pour qu’il accepte de m’emmener. Je vais faire comme elle a dit. Je suis sûre que ça va marcher ! »
Pour la seconde fois depuis l’arrivée de Choco, les vacances d’été allaient arriver. Mais cette fois, Choco était bien décidée à accompagner Haruma chez ses parents. Elle avait tellement insisté, jour après jour, semaine après semaine, qu’il avait fini par céder. Cependant, plus la date fatidique approchait, plus son angoisse grandissait. La perspective de se trouvait devant une situation inextricable le mettait à la torture. Choco s’en était aperçu et s’en étonna.
-Qu’est-ce qui te tracasse tant, onÄ«chan. Tu n’as qu’à dire la vérité. Tu ne dois jamais mentir à tes parents, c’est écrit dans mon livre.
-Dire que le Père Noël t’a offerte en cadeau ? Au mieux, je passerai pour un fou, au pire, on pourrait me voir comme un horrible pédophile qui a ramassé on ne sait où une petite fille pour… Ah, tu vas me faire dire des bêtises !
-Mais, onÄ«chan, c’est pourtant la vérité. Alors je ne vois pas où est le problème.
Bien sûr, Choco ne pouvait pas voir où était le problème. Elle connaissait le Père Noël pour l’avoir vu avant d’être livrée à Haruma. Comment ne pas croire quelque chose d’aussi évident ? De son côté, Haruma devait bien reconnaître que Choco avait raison. Aucune autre explication ne lui paraissait plausible et satisfaisante. Mais comment allait réagir sa mère ? Il est vrai que la perte de sa fille, 11 ans plus tôt, l’avait profondément marquée, et qu’elle accueillerait peut-être avec joie cette fille tombée du ciel. Mais son père aurait sans doute du mal à croire un tel miracle. Non, ça s’annonçait vraiment mal, et il ne savait vraiment pas comment s’y prendre.
Le jour du départ arriva enfin. Dans le train qui les amenait à Nagano, Choco était excitée comme une puce, tandis qu’Haruma se rongeait les ongles. Arrivés à destination, ils se rendirent au domicile des Kawagoe. Là, Haruma apprit avec soulagement que son père était en déplacement pour 3 jours à cause de son travail.
Quelle chance ! Si j’arrive à convaincre Kāsan, je suis sauvé. Elle pourra se charger de Tōsan à son retour.
Vint enfin l’instant de la confrontation.
-Kāsan, euh… je te présente… euh…
Sa mère regarda avec curiosité la ravissante jeune-fille qui se trouvait à ses côtés.
Enfin, mon fils a une petite amie. Mais elle me paraît bien jeune pour lui. On dirait presqu’une enfant.
-Oh… ! J’y arrive pas. Vas-y, toi, explique-lui.
-Je m’appelle Choco, et je suis la petite sœur d’OnÄ«chan.
-Petite sœur, OnÄ«chan ? Lequel de vous deux a adopté l’autre ? demanda-t-elle avec amusement.
-Ce n’est pas ça. Et puis, c’est écrit sur mon livre, regarde.
Elle tendit le livre à Yumiko, la mère d’Haruma. Celle-ci l’ouvrit à la première page, et ce qu’elle lut la fit blêmir.
« Une petite sœur, commandée par Kawagoe Haruma le 25 décembre 1985.
Livrée chez lui le 25 décembre 1995.
Ateliers de Santa-san.»
La date de commande était le jour-même  où elle avait perdu sa fille en faisant une fausse couche. Sur la page suivante, elle put lire le titre : « Guide pratique de petite sœur. »
-Mais… Mais alors, qui t’a livrée ?
-Ben, l’assistante de Santa-san, bien sûr.
-Voyons, jeune fille, ne me dis pas que tu crois encore au Père Noël, à ton âge !
-Bien sûr que si. D’ailleurs, je l’ai vu avant d’être livrée.
Le cœur de Yumiko se mit à battre plus vite. Elle avait tant souffert d’avoir perdu son enfant, elle avait tant prié pour qu’un miracle ait lieu, et voilà que…
-Haruma, tu peux me jurer que c’est bien la vérité ?
-Tout à fait, Kāsan. Aussi extraordinaire que cela puisse paraître, c’est bien ce qui s’est passé.
-Alors, Choco, considère dès maintenant que tu es ma fille. Je peux t’embrasser ?
Choco se précipite dans ses bras et l’embrasse aussi.
-Okāsan, je suis si heureuse de te connaître enfin ! OnÄ«chan n’avait pas voulu m’emmener l’année dernière. J’étais si triste !
-Au fait, c’est vrai. Cela fait donc un an et demie que tu nous la caches ?
-Eh bien, tu comprends la difficulté de vous la présenter, non ? Et pour Tōsan, comment va-t-on faire ?
-Ne t’inquiète pas, je m’en charge. Maintenant, du balai ! Laisse-moi seule avec ma fille !
Yumiko et Choco passèrent le reste de la journée ensemble. Yumiko voulait tout savoir sur Choco, depuis qu’elle vivait avec son fils et elle lui montra des photos d’Haruma lorsqu’il était enfant. Pendant ce temps, Haruma était allé voir ses amis du quartier. Il était vraiment soulagé. Sa mère, comme il l’avait espéré, avait tout de suite adopté Choco. Lorsqu’il revint, il entendit des rires venant du salon. C’était Choco et sa mère, leur mère à présent, qui avaient l’air de bien s’amuser devant un album de photos. Il n’avait jamais vu sa mère aussi heureuse depuis bien longtemps. Ses prières avaient été exaucées. Une fille lui était tombée du ciel. Le miracle avait enfin eu lieu.
Journal de Choco :
« Aujourd’hui, j’ai rencontré Okāsan. Elle est très jolie et encore jeune. Elle m’a pris dans ses bras et m’a embrassée. J’ai vu qu’elle avait les larmes aux yeux. Je ne comprends pas pourquoi. Après, elle a dit à OnÄ«chan de partir et nous avons longtemps discuté. Je lui ai parlé de Kanrinin-san, de Makoto-san, de Kakeru-kun et de Yuri-pyon. Elle m’a montré des photos d’OnÄ«chan quand il était petit. Qu’il était mignon ! Ce soir, nous avons pris un bain ensemble. Elle a un très beau corps, ses seins sont plus petits que ceux de Kanrinin-san et de Makoto-san, mais ils sont très jolis. Elle m’a dit que j’étais très mignonne. Ça m’a fait bien plaisir. J’aime beaucoup Okāsan. J’espère qu’Otōsan sera aussi gentil. J’ai hâte de le rencontrer. »
Le père d’Haruma, par contre, fut bien plus difficile à convaincre. Mais voyant le bonheur de sa femme et charmé par la beauté de Choco, il finit par accepte l’inconcevable : avoir subitement une fille d’environ 14 ans. La semaine passa très vite et il fut bientôt temps de retourner à la pension.
-Ah non, Haruma ! Tu ne vas pas me l’enlever alors qu’on vient juste de faire connaissance. Laisse-nous la encore une semaine. Je te la ramènerai sans faute, c’est promis.
Haruma dut accepter de repartir seul, d’autant que Choco, visiblement, avait envie de rester un peu plus avec sa mère. Les jours suivants, Yumiko passa tout son temps avec Choco. Elle l’emmena partout, salon de thé, magasins, théâtre et même à son club de lecture. Partout, elle la présentait comme sa fille, ce qui en étonna plus d’une, puisque tout le monde savait qu’elle n’avait qu’un fils. Personne ne lui en fit la réflexion, supposant qu’elle l’avait adoptée. Elle renouvela entièrement sa garde robe, et Choco, qui était arrivée avec un petit sac de voyage, allait repartir avec deux grandes valises pleines. La semaine passa également très vite, au grand désespoir de Yumiko.
Comme elle l’avait promis, elle raccompagna en personne Choco à la pension. Là, elle fit la connaissance de Chitose et de Makoto. Chitose était très intimidée. La mère d’Haruma et de Choco, elle n’aurait jamais rêvé de la rencontrer. En voyant la façon dont Chitose regardait son fils, Yumiko comprit très vite ce qu’il en était. Le moment des adieux était arrivé.
-Choco, ma fille chérie, tu t’occuperas bien de mon grand dadais de fils, d’accord ? Allez, viens m’embrasser.
Ce que fit Choco avec grand plaisir.
-C’est promis, Okāsan, sois tranquille.
Puis elle prit Haruma à part. Il fallait qu’elle le mette au courant, car lui ne verrait rien.
-Haruma, ta kanrinin est amoureuse de toi. C’est une jolie fille, malgré ses lunettes.
-Tu crois, Kāsan ? C’est vrai qu’elle est très gentille avec Choco et moi, mais de là à…
-Tu ne changeras jamais ! Qu’attends-tu, qu’elle te saute dessus ? Elle est bien trop timide pour ça. C’est à toi de faire le premier pas. Tu me promets d’y penser ?
-Si tu veux, mais je ne sais pas si… Enfin, j’y penserai, promis.
Yumiko partit rassurée. Sa mignonne nouvelle fille Choco prendrait bien soin d’Haruma. Elle avait bien vu à quel point Choco aimait son onÄ«chan. Quand à Haruma, elle lui avait semé une petite graine qui, espérait-elle, ne tarderait pas à porter ses fruits. Chitose avait l’air d’une gentille fille, et il pouvait tomber plus mal !
Il serait temps qu’il ait enfin une petite amie. Ça devient ridicule, à la fin. À bientôt 21 ans, il ne devrait plus être vierge depuis longtemps !
De son côté, Haruma était pensif. Certes, Chitose était très gentille avec Choco, elle les invitait parfois à manger chez elle et elle était un vrai cordon bleu. De plus, c’était une charmante jeune fille, même si elle n’était pas vraiment jolie. Et ses seins… de quoi contenter le plus exigeant ! Mais comment faire ? Il était au moins aussi timide qu’elle, si ce n’est plus. Peut-être, commencer par être plus familiers ? Lorsqu’il revint de la gare après avoir accompagné sa mère, il vit Chitose dans le jardin de la pension. C’était le moment ou jamais.
-Euh… Kanrinin-san… est-ce que…
-Oui, Kawagoe-san ?
-Eh bien, ça fait maintenant un an et demie qu’on se connait, alors on pourrait peut-être… s’appeler par nos prénoms… et peut-être aussi… se tutoyer.
Chitose faillit tomber en pâmoison de joie. Jamais elle n’aurait espéré qu’il lui ferait cette demande. En rougissant jusqu’aux oreilles, elle répondit :
-Ce sera avec grand plaisir… Haruma.
-J’en suis bien heureux aussi… Chitose.
-Euh… ça te dirait de venir dîner chez moi avec Choco ce soir ? J’ai encore préparé trop à manger.
-Bien volontiers, Chitose. Tu peux compter sur nous. Je vais chercher Choco.
Une fois seule, Chitose, les mains sur la poitrine, essayait de calmer son cœur qui battait la chamade.
Il veut qu’on s’appelle par nos prénoms et qu’on se tutoie. Alors, ça veut peut-être dire que…

 

À suivre...
 

 

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