Ramène-moi ! (version 2.0)

Chapitre 7 : Have a coffee, have a good time

3297 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 03/04/2024 17:59

Chapitre 7 : Have a coffee, have a good time 


Arrivés devant le café de Miki et Falcon, Ryo s'arrêta pour apprécier la façade proprette, les bacs fleuris, le paillasson impeccable. Kaori se retint de poser sa question habituelle et détourna les yeux, embarrassée.

— C'est bon, ça va. Je ne vous en veux pas, vous savez, murmura Ryo en la poussant du coude.

— Vrai ? s'enquit-elle vivement en relevant son beau regard vers lui, les yeux brillants d'émotion.

— Vrai, confirma-t-il avant de changer de sujet : Alors, c'est dans ce troquet qu'on vient prendre le café ? C'est marrant, je m'imaginais les habitudes d'un nettoyeur plus... enfin moins... comment dire ? Moins familiales ?

— Les autres endroits, les bars un peu plus exotiques, on ne les fréquente pas ensemble, répliqua-t-elle en tentant de ne pas être trop cassante. On vient ici parce que c'est là que Falcon s'est reconverti en patron de café comme je te l'ai raconté. Et aussi parce que Falcon et sa femme sont nos amis.

— Sa femme s'appelle bien Miki, c'est ça ?

— Oui, c'est ça...

— Pardon, c'est que j'ai un peu de mal à m'en sortir avec tous ces prénoms féminins !


Kaori rit jaune avant de grommeler, un peu amère :

— Tu m'en diras tant... Heureusement que je ne les connais pas toutes, on s'en sortirait pas...

— Pardon ?

— Non, rien... Fais pas attention, je me parlais à moi-même... Alors, peut-être que ça sera difficile pour toi de te retrouver ici. Si jamais tu te sens mal ou quoique ce soit, dis-le. On rentrera à la maison ou on essayera une autre séance de méditation.


Il hocha la tête, résolu, avant de lui ouvrir galamment la porte, faisant tinter le petit carillon. À peine avait-il fait quelques pas dans le salon de thé qu'il se figea puis eut un léger mouvement de recul. 


Il fixait celui qui se trouvait face à lui : derrière son comptoir, Falcon lustrait la vaisselle, comme à son habitude. Quand la cloche avait sonné, ce dernier avait suspendu son geste et depuis, les deux hommes restaient immobiles.

 

Kaori posa sa main sur le bras de Ryo pour l'encourager et lui dit d'une voix douce : 

— Ne t'inquiète pas.

— Je ne pensais pas qu'il m'impressionnerait encore autant... chuchota Ryo immobile.

— Ça va aller. Il est grand mais il n'est pas méchant.

— Ça, c'est toi qui le dis, la P'tite, plaisanta Falcon avec un sourire carnassier et sarcastique.

— Nounours ! Tu m'avais promis ! tonna la jolie brune qui apparut derrière la silhouette massive de l'ancien mercenaire.

— Rooo, on peut quand même rigoler un peu, non ? maugréa le géant en prenant une nouvelle assiette déjà étincelante.

— Nounours ? s'interrogea Ryo en souriant soudain. Nounours ?


Kaori ne put s'empêcher de sourire aussi. Décidément, amnésique ou pas, son partenaire ne pouvait se retenir : le surnom affectueux de Falcon faisait toujours son petit effet.

— Mmmm, allez, restez pas plantés là comme des légumes, gronda le géant derrière son comptoir. 

— Oui, venez vous asseoir, renchérit sa femme.


Elle leur désigna des sièges au comptoir de sa main gauche, son bras droit toujours maintenu par une écharpe bien serrée. 

— J'ai reçu un nouveau café. Un cru du Nicaragua. Vous m'en direz des nouvelles.


Kaori entraîna Ryo vers son tabouret habituel. Ce dernier, tendu, ne quittait pas Falcon du regard. Tout en sortant leurs tasses préférées d'une main, Miki s'adressa à son amie : 

— Je voulais te demander, Kaori, qu'est-ce qu'on dit à Saeko et à Reika si elles viennent et demandent des nouvelles ?

— Rien pour l'instant, si ça ne t'embête pas. Je préférerais leur dire moi-même si l'occasion se présente. Elles ont beaucoup de travail, je ne veux pas les déranger. Moins de personnes seront au courant, mieux ce sera. Et puis, ça ne durera peut-être pas longtemps. 


Miki acquiesça et se chargea de préparer un percolateur de café, tout en lorgnant discrètement Ryo en silence, surprise de le découvrir aussi sage. Son mari, lui, restait de marbre même s'il sentait parfaitement le regard de Ryo posé sur lui. Brusquement, Falcon se pencha vers lui en criant :

— Bouh !


Ryo sursauta et faillit en tomber de son tabouret. Paniqué, il vint se réfugier derrière le dos de Kaori.

— Non mais ça va pas, !? le gronda sévèrement Miki et elle le frappa dans le dos avec son torchon de cuisine.

— Oh, quoi ! C'était drôle, non ? Et puis, il faut bien briser la glace ! 

— C'est vrai que c'est pas bien malin, se plaignit Kaori alors que Ryo restait accroché dans son dos. Comment je le décolle, moi maintenant ?


Miki se pencha par dessus le comptoir : 

— Ne t’en fais pas, Ryo. Je suis contente de te voir. Nounours mérite bien son surnom. Il sort les griffes et montre les dents pour impressionner mais il ne te fera pas de mal ! 

— Noooon, renchérit Falcon. Enfin, pas aujourd'hui.


Ryo les observa quelques secondes puis rejoignit son tabouret où il s'assit, lorgnant toujours en biais le géant qui peinait à réprimer son sourire. La patronne de café asséna un nouveau coup de torchon bien placé à son mari qui grogna en retour : 

— Quoi ? Il aurait pu retrouver la mémoire... Une émotion forte, parfois...

— Il est amnésique, Nounours. Il n'a pas le hoquet. 

— Ouais, soupira Kaori. C'est pas sympa de se moquer comme ça.


Sentant les regards noirs et réprobateurs de son épouse et de la jeune femme posés sur lui, Falcon se justifia, reprenant une assiette à essuyer : 

— On s'est quand même affrontés par le passé. Ça doit laisser des traces. 

— Je vous ai affronté, Monsieur Falcon ? Vraiment ? s'étonna Ryo avec des yeux ronds comme les soucoupes que le géant lustrait.

— Mouais. Et pas qu'une fois.

— Alors, je ne vous craignais pas ?

— Faut croire que non. Et pourtant, t'aurais dû.

— Ah oui ? P... Pourquoi ?

— Parce que c'est moi le meilleur mais tu veux tout le temps jouer au crétin en t’opposant à moi.

— Ah, j'ai perdu nos affrontements alors ?

— J'dirais pas ça. C'est juste qu'on a jamais pu finir.

— Oh...

— Nounours ! l'interpella Miki. Je ne sais pas si c'est le bon moment pour parler de ça.

— Y'a jamais de mauvais moment pour dire la vérité. C'est normal qu'il ait peur de moi, je ne suis pas un chaton inoffensif non plus ! Quoique les chatons... moi, je dis qu'il faut s'en méfier. Surtout quand on est allergique.


Kaori voulut dire quelque chose mais Ryo l'en empêcha :

— Vous avez raison, Monsieur Falcon. Vous ressemblez plus à un éléphant de mer  qu'à un chat. Sans vouloir vous vexer... mais c'est que vous en imposez.


Un ange passa dans le café et les regards des jeunes femmes, stupéfaites, se posèrent sur l’ancien mercenaire, guettant sa réaction. Il faut dire que, au plus profond de lui, Falcon n'était pas fâché que Ryo ait oublié tous les surnoms ridicules dont il l’affublait d’habitude : Luciole des Mers, Morse, Elephant de Mer, Mammouth... Et pourtant ! N'en sachant rien, Ryo demanda, interloqué :

— Quoi ? J'ai dit quelque chose de ...


Et soudain, contre toute attente, Falcon éclata de rire, d'un gros rire sincère et tonitruant. Ryo croisa les bras, cherchant l'assentiment de Kaori et de Miki, visiblement satisfait de sa plaisanterie mais les deux jeunes femmes restaient perplexes. Tout en riant encore, Falcon s’adressa à Ryo :

— Bah, tu vois quand tu veux, Minus. Il y a des choses qui ne s'oublient pas.

Il emplit ensuite la tasse de Ryo avec le café chaud et odoriférant concocté par sa femme :

—  Goûte un peu, Saeba. Un bon café, ça fait toujours du bien là où ça passe.


Ryo, rassuré par cette soudaine connivence, huma les volutes de vapeur avec plaisir, sourit et goûta sans plus attendre. En reposant sa tasse, il regarda Miki, un sourire radieux aux lèvres :

— Délicieux ce café ! Dense et légèrement acidulé. On sent bien la torréfaction, ça donne un petit goût de noisette sur la fin. J'adore !


Après une nouvelle gorgée, il s'adressa à Falcon, très sérieusement cette fois : 

— Racontez-moi.

— Raconter quoi ?

— La vérité.

— Quelle vérité ?

— Sur nos affrontements. Comment ai-je pu croire que je serais capable de vous  battre ?


Imperceptiblement, Falcon se crispa. 

— C'est une longue histoire, Saeba. Faut avouer que t'es plutôt... tenace.

— Voyez-vous ça ?

Indécis, Falcon se tourna vers Kaori qui répondit immédiatement à sa question muette : 

— Vous pouvez commencer par ce qu'il s'est passé ici. L'affaire avec Sonia, ou alors comment vous vous êtes défiés pour Miki ?

— OK. Mais je te l'ai dit l'autre jour, la P'tite, causer, c'est pas mon truc.

— Je sais... mais c'est mieux si c'est toi qui racontes.

— Oui, Monsieur Falcon, racontez-moi, réclama Ryo.

— Tu l'auras voulu... Mais arrête de m'appeler Monsieur Falcon, tu veux ? Et de me vouvoyer.... Ça m'énerve.


Ryo acquiesça avant de siroter son café. Falcon, lui, se tourna vers son épouse :

— Miki, profites-en pour chercher du produit vaisselle dans la réserve. J'ai vidé le dernier bidon.

Comprenant parfaitement le message, la jeune femme hocha la tête, défit son tablier et ouvrit la porte arrière, invitant Kaori à la rejoindre de sa main libre.

— J’ai besoin de ton aide. Je dois vérifier une livraison et, avec mon bras en écharpe, ça me prendrait trop de temps.

— T'inquiète pas, Kaori, la rassura Falcon. Si je sens son aura se brouiller, je t'appellerai.


Kaori observa ses deux amis puis son partenaire. En découvrant le regard soudain assuré de celui-ci, elle hocha la tête et se laissa entraîner vers la réserve. À peine la porte refermée derrière elles, Miki s'enquit de l'état de son amie : 

— Alors ? Comment ça va ?

— Comme tu peux le constater. Toujours au même point ...

— Non. Ce n'est pas ce que je te demande. Comment ça va, toi ?

— Oh, tu sais...

— Kaori ? insista Miki en la regardant de biais.


La jeune femme se laissa tomber sur une pile de carton de produits d'entretien et lâcha :

— Comment je vais ? J'ai l'impression que mon monde tombe en miettes ou que j’ai été envoyée dans une autre dimension. C'est comme quand Hideyuki est mort. Je suis perdue. Et encore, à ce moment, Ryo était là et j'avais pu me raccrocher à lui. Là ... C'est lui sans être lui. C'est pire que tout. Je me sens tellement seule.

— Je n'ose pas imaginer ce que tu peux ressentir. Mais garde espoir. Il est solide. Toi aussi. Et nous aussi. On peut y arriver.

— Et si on a un XYZ, on fera comment ?

— Falcon et moi, on sera là pour t’aider, ne t'inquiète pas.


Kaori soupira :

— Je me sens si seule sans lui.

— Tu n'es pas seule, Kaori, tu n'es pas seule... Il est encore là. Un peu différent mais il est encore là.

— Un peu différent ? Il est tout à fait différent, tu veux dire ! Tu as bien vu : pas de comportement déplacé, pas de remarque libidineuse, il est poli, charmant.

— Oui, j'ai remarqué. C'est perturbant d'ailleurs.

— T'imagines même pas à quel point... Bon, il a retrouvé instinctivement ses revues porno …

— … et le surnom de Falcon !

— Oui, murmura Kaori avec un maigre sourire. Certaines choses sont encore là.

— Mais oui ! On arrivera peut-être à en tirer quelque chose de cet obsédé à l'humour de mauvais goût ! renchérit Miki d'un ton rassurant.

— Peut-être. Ce qui me perturbe, c'est... comment dire ? À ton avis, qui est le VRAI Ryo ?

— Le VRAI Ryo ?

— Oui... Ryo ne nous a pas seulement tous oubliés. Sans son passé, sa personnalité même en est affectée. Miki, à ton avis, dans quelle mesure notre passé nous influence-t-il ? Enfin... je me demande ... Est-ce que c'est son passé qui a fait l'homme qu'il est devenu ? Tu penses qu'il serait comme aujourd'hui, charmant et attentionné s'il n'avait pas vécu... tout ça ? Je veux dire, la guerre, Kaïbara, son métier ?

— Je ne sais pas, Kaori, je ne sais pas. On a tous ici un passé un peu ... hors norme. Même toi, à ta façon. Alors, bien sûr qu'il serait différent. Notre passé nous façonne, c'est certain. Connaître la violence des combats, risquer sa vie et celle de ses camarades pour une cause que tu ne connais parfois même pas, ne pas savoir de quoi demain sera fait... Oui, bien sûr que ça change profondément un être humain.

— Oh... Donc, sa vraie façon d'être, c'est comme il est, là maintenant ?

— Je n'en sais rien. Ce que je sais par contre, c'est que chacun avance avec ses blessures et la seule chose qui puisse aider à guérir ces blessures, c'est l'amour que nous portent les autres. Ça, j'en suis sûre. En plus, vous êtes plus que des partenaires : tu lui as offert des points de repères, la chaleur d'un foyer, la confiance partagée. Ça aussi, ça guérit.

— Pfff ... pour ce que ça sert pour l'instant !

— Laisse-toi du temps. S'il y a bien une personne qui peut réussir à le faire revenir, c'est toi. 


Après un moment de silence, Kaori lui demanda : 

— C'est ce qu'il se passe pour Falcon et toi ?

— Comment ça?

— Tu as guéri ses blessures et lui, les tiennes ?

Miki rougit un peu : 

— Oui, clairement. Et c'est à Ryo et toi que je le dois. Sans votre intervention, je serais peut-être repartie chez moi sans lui, ou pire, il aurait pû... 


À cet instant, elles entendirent le tintement du carillon de l'entrée et la voix de Mick retentit :

— Salut les gars ! Où sont les girls ? Youhouuuu, vous êtes où ? Venez faire un bisou à votre Mick d'amouuur !

Les deux amies se regardèrent :

— Viens, ne laissons pas ces trois-là sans surveillance, s'inquiéta Miki.


À peine furent-elles passées dans la grande salle, que Mick s'élança vers elles, des cœurs plein les yeux et un  sourire béat aux lèvres. Miki eut juste le temps d'attraper un plateau pour arrêter violemment sa course folle. Il se retrouva brusquement assis par terre, se frottant la joue pour se remettre de l'impact. 

— T'en as pas marre, Angel, de me faire le même numéro à chaque fois ? Il faudra un jour que tu me rembourses tous les plateaux qui sont devenus inutilisables à cause de tes imbécilités !


La jeune femme repassa derrière le bar pour jeter son plateau tordu dans un carton déjà presque plein à ras bord d'objets dans le même triste état.

— Miki, c'est pour la bonne cause aujourd'hui... parvint à articuler Mick avant de s'adresser à Ryo : Alors, my friend, ce beau soleil printanier ne te donne pas envie de te joindre à moi ? On va admirer quelques jolies gambettes dehors ? Allez, je parie que c'est une journée à mini-jupes ! Hé hé hé …


Ryo le dévisagea éberlué : 

— Très peu pour moi, merci. Je ne me sens pas une âme de moustique écrasé...

— Ah, mince, tant pis, c'est dommage.


Mick s'assit à côté de Ryo et lui demanda, très sérieusement cette fois :

— How are you, Bro' ?

— Bien. Le café est bon. La compagnie agréable, répondit Ryo simplement, tout en désignant Falcon avec sa tasse à la main.


Mick pouffa :

— Agréable ? La Luciole des Mers ? C'est pas le premier mot qui me vient en tête quand je pense à lui.

— Fais gaffe.. Je suis pas aussi gentil que ma femme, moi. Je tape pas avec des plateaux, si tu vois ce que je veux dire, le menaça Falcon en passant la main sous le comptoir.

— Keep calm, Hulk. Je plaisante, tu me connais, voyons !


Le géant gronda pour toute réponse mais prépara quand même une tasse de café supplémentaire pour le nouvel arrivant :

— Vous m'avez appelé Bro', s'étonna Ryo en s'adressant à Mick.

— Yep, c'est le diminutif de brother, confirma ce dernier en reniflant le café qui fumait dans sa tasse. Wouaw... Ça sent bon, ça !

— Ouais, et t'as pas intérêt à le massacrer avec de la crème ou du sucre, l'Amerloque, sinon...

Et Falcon repassa à nouveau la main sous le comptoir. Mick leva les mains en signe de reddition. De son côté, Ryo insista, visiblement troublé :

— Brother ? Frère ? Nous étions donc si proches ? Vous ne me l'avez pas dit l'autre jour.

— C'est vrai. 

Il prit une gorgée de café avant de répondre à la question de Ryo : 

— Ce surnom date de notre collaboration. Ça remonte à quelques années maintenant, cela dit.

— Ah ? Nous avons donc un passé en commun avant votre arrivée au Japon ?

— Oui. On a été partenaires... et aussi concurrents de temps en temps... quand tu étais aux États-Unis. C'était juste avant que tu ne partes pour tenter de retrouver tes racines ici.

— Je n'ai donc eu que des adversaires, soupira Ryo dérouté avant d’ajouter d’un ton aigre : c'est rassurant !


Mick lui tapa dans le dos, propulsant Ryo en avant. 

— C'est normal dans notre milieu de ne pas avoir que des amis, va. On s'affronte, on se défie et le lendemain, on fait équipe. C'est le métier qui veut ça. On est des pro. Enfin... On était.


Le regard de Mick se porta sur ses mains gantées alors qu'il ouvrait et fermait les poings. 

— Une blessure ? s'enquit Ryo.

— Mouais, on peut dire ça comme ça. Et je peux t'assurer que c'est celle dont je suis le plus fier !

— Ah oui ?

— Yes ! Mais c'est une longue histoire, Bro', a long and sad story, I think. Profitons plutôt de ce bon café et causons un peu de choses agréables ! Comme je dis toujours : a good coffee for a good time !


Kaori qui était restée en retrait pendant tout ce temps, observant les réactions de son partenaire, revint enfin s'installer au comptoir, à sa place habituelle, à droite de Ryo. À ses côtés, Mick venait de monopoliser l'attention de son partenaire en lui exposant ses grandes théories stylistiques sur la mode printanière féminine de cette année, sous le regard vigilant de Miki. 

— Tiens, la P’tite, lui dit Falcon en posant une tasse devant elle. 

Kaori lui sourit. Il savait exactement comment chacun aimait son café.  Pour elle, il ajoutait toujours un biscuit à la cannelle. 

Ça lui allait bien 'Nounours' finalement, pensa la jeune femme en souriant.

— Comment toi et Ryo pouvez être si différents alors que vous avez vécu la même chose ? lui chuchota-t-elle en se penchant par-dessus le comptoir.


Falcon cessa d'essuyer sa vaisselle pour lui répondre à voix basse : 

— On n'a pas vécu la même chose, non. On était au même endroit, dans la même merde, au même moment, c'est vrai. Mais on était dans deux camps différents. Et moi, je n'avais pas un type comme Kaïbara sur le dos.

— Tu crois que... que c'est lui qui a fait la différence ?

— En grande partie, oui. Et aussi parce que je suis plus fort et plus intelligent que lui, conclut le géant avec un sourire narquois découvrant ses dents tout aussi blanches et étincelantes que les assiettes qu'il polissait méticuleusement.




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