Claymore: Experimentale.

Chapitre 1 : Chapitre 1 partie 1.

Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 22:06

CLAYMORE EXPERIMENTAL PROJET. CHAPITRE I. INTRODUCTION. Génération 78. Il hurla de colère, d’incompréhension, d’horreur. Il ne pouvait concevoir une telle chose… être un monstre en vivant parmi les humains comme un humain. Il s’était toujours battu pour eux, pour les siens, pour protéger son village et ceux qui lui étaient chers. On le surnommait « l’homme nu » car on l’avait trouvé ainsi, nu dans un bois en train de dormir. Mais aucun moyen de savoir d’où il venait, de connaître son passé qu’il oublia définitivement surtout après des années de vie ici bas en ces lieux relativement paisibles et calmes du sud ouest. _Homme : Impossible (se tâte devant la vitre, voyant avec dégoût son reflet) IMPOSSIBLE !!! JE NE SUIS PAS UN MONSTRE !!! POURQUOI ???!!! Dites moi que je suis un humain, que je suis humain ! Je sentait bien qu’il y avait parfois quelque chose en moi mais comment est-ce possible ?! Je me suis toujours dis que c’était normal mais jamais je n’aurais cru ça ! Il avait peur, peur de leur réaction, peur de ce qu’il était, peur de ce qu’il risquait de devenir. Tout le monde sembla terrifié au début mais tous montrèrent de la pitié et de la compassion à son égard dans leurs regards. Dans un sens il ne les comprenait pas, ils devraient avoir de la colère, de la haine, du mépris pour lui. Il avait vécu comme ça parmi eux si longtemps et pourtant quelque part il les avait trompé, trahis. Et s’ils ne le prenaient pas de cette façon ? Sa fiancée vint à lui, un sourire mélancolique, triste mais tendre, et posa une main réconfortante sur son épaule. _Fiancée : Tu n’es pas un monstre… _Homme : Regarde mes yeux, regards ma peau, regarde mes oreilles… mes cheveux… _Fiancée : Et est-ce que ça t’as empêché d’avoir un cœur, de te nourrir comme nous ? _Yoma : Je suis un véritable monstre, un yoma, ma place n’est pas ici… _Le chef du village : Et crois-tu sincèrement qu’un yoma ordinaire se comporterait de façon si humaine, qu’il aurait un cœur humain, une âme humaine et une alimentation humaine ? Crois-tu sincèrement que tu n’es qu’un vulgaire monstre ? Tu as vécu des années avec nous, tu es des nôtres, tu nous a beaucoup apporté… peu importe ta couleur, tes yeux, ce que semble être, c’est qui tu es qui nous importe et ce que tu fais. Il baissa la tête, ses cheveux mi-longs cachant en partie son visage, un air triste et sans once d’espoir s’emparant de lui, de son corps. Il ne voyait pas les choses de la même manière et pensait qu’ils étaient nombreux à avoir tort. Mais qui avait vraiment tort dans tout ça ? Oui il était trop différent des autres pour en être un mais il était également trop différent des humain pour avoir sa place parmi eux. Il eut un flash dans sa tête, comme ça sans prévenir. Comme si ce traumatisme avait réveillé quelque chose en lui. Des cris, des corps déchiquetés, des tripes, un goût dégoûtant et agréable en souvenir qui lui parvint puis plus rien. Un homme s’approcha, il s’agissait de son meilleur ami, de celui qui l’aida à s’intégrer ici, à ne faire plus qu’un avec ce village. _Ami : Restes avec nous, tu es à ta place ici… _Yoma : je ne suis à ma place nulle part, je vais m’en aller… (regarde les corps des deux yomas qu’il vient de tuer) je ne suis pas comme eux, je ne suis pas comme vous, nous ne sommes pas faits pareil. _Chef : Sache que tu sera toujours le bienvenu ici. Nous t’attendrons, tu es un membre de notre communauté… _Yoma : Ne m’attendez pas, n’ayez pas trop d’espoir, je… je dois y aller. _Fiancée : Attend ! Ne t’en va pas ! Penses à nos projets, à ce que nous… _Yoma : Parce que tu tiens tant que ça à mettre au monde un monstre ? Te rends-tu compte de ce qui a failli arriver ? Je suis désolé, tu devra trouver une personne qui en vaille la peine, quelqu’un de mieux que moi, et certaines personnes sont vraiment bien. Au revoir. Il s’en alla, n’écoutant aucune des protestations des autres, n’en faisant qu’à sa tête. Il ne les comprenait pas, ils ne le comprenaient pas non plus. Peu à peu l’homme démon ne fut plus qu’une vague silhouette au loin, une silhouette qui finit par disparaître dans le néant, en fin de journée. Le soir tombé il ressentit une douleur fulgurante dans le corps. Des souvenirs revenaient, comme si son traumatisme, le fait de s’être vu dans la vitre, avait débloqué quelque chose en lui. Premières images qu’il perçut dans un sommeil tourmenté. Il avait aussi une grande épée, une claymore qu'on avait trouvé avec lui quand il dormait dans la forêt. Tout semblait flou, les lumières faibles, un lieu caverneux, rocailleux, à l’odeur immonde et une forme en noir avec sa voix parvenant à ses oreilles. FLASH : « Bien… il s’est réveillé… » « Il est encore faible… il vient de vomir tout le contenu de son estomac… son corps semble l’avoir rejeté. Impressionnant… » « Toutes celles qui ont été conçue avec les berserker sont morte, leur corps était irrémédiablement endommagé après l’hybridation. Peut-être que celui-là nous sera utile pour… » « Ne te méprends pas, ce sera déjà une chance qu’il soit achevé et stable… et une supplémentaire qu’il ai le pouvoir. Il est pour le moment impossible de dire s’il est exploitable ou non. Seul le temps le dira. » « Daé, tu es un grand malade, il n’y avait que toi pour oser faire cela… » « Nous devons absolument le garder… Rimuto. Sachez que… nous savons ce qui se passe pour les claymores en fin de vie et nous en avons une légère idée pour nos berserkers toutefois, pour celui-là nous n’en savons rien. » « Tu proposes de voir ce qui va se passer et de l’utiliser après si possible c’est bien ça ? » « … oui. Peut-être aurons nous un meilleur résultat après plutôt que qu’avant… » FLASH. Première partie. Génération 77. Le soleil déclinait à l'horizon, réchauffant les lieux d'une lumière aux couleurs chaudes. Les ombres du village s'étiraient en long et en large comme pour donner une impression de grandeur à ces lieux pourtant si petits. Il se présenta à l'entrée de ce dernier dont les habitants rentraient chez eux pour sans doute préparer un repas en famille comme tant d'autres soirs. Ses yeux bleus foncés, tel la nuance de l'océan, scintillaient comme deux joyaux. Sa peau foncé rappelait celle d'un yoma et ses cheveux blancs mi-longs ceux d'un immortel. La large pointe allongée d'une lame argentée ténébreuse, aux tranchants luisant, dépassait de son mollet droit. L'épée était presque aussi longue que lui, placée dans une gaine à ciel ouvert et en travers pour ne pas trop le gêner dans ses déplacements. Un mètre quatre-vingt, élancé et puissant, il impressionnait tout ceux qui le voyaient à l'entrée du village. Ses yeux de chat bleu semblaient traverser tous ceux qu'ils fixaient comme des lances venant les transpercer et les sonder avec insistance. Il semblait impassible, distant, neutre. Un homme approcha. _Homme : Vous êtes... un yoma ? _Démon : Qui sait ? Le coup partit, un arc fluide, translucide venant se former et disparaître aussitôt. L'homme parut hébété un instant et se scinda en deux avant de choir à terre dans un geyser de liquide violacé. Il parla d'un ton froid et neutre sans vraiment s'adresser aux habitants du village. _Démon : Pas la peine de vous cacher, je sais que vous êtes là... je sais où vous êtes et qui vous faites croire que vous êtes... alors ne jouons pas au chat et la sourie plus longtemps, ça va m'exaspérer. Deux démons le cernèrent, prenant leur forme d'origine avec leur grimace repoussante. Lui affichait un visage avec des traits humains et yoma mais pas repoussants. Il avait même un certain charme en dépit de sa nature, de ce qu'il était. Des doigts fusèrent, touchant le vide et une lame traversa un corps qui ne put réagir et se fit tailler en pièces. Dans un même mouvement il intercepta l'autre monstre et le tua d'un revers, lui explosant la tête par un coup du plat assez violent. Deux yomas sautèrent sur ses côtés, hurlant de façon bestiale dans les airs. Mais leur cible disparut pour finalement apparaître entre eux et plusieurs arcs de cercle translucides semblèrent danser autour de lui et il atterrit avec grâce et style sur un sol dallé et dans des claquements métalliques dû à ses bottes. Les deux bêtes volèrent en quelques gros morceaux sous une averse de liquide de vie violet et poisseux. Il ne ressentait rien quand il les tuait, seulement un sentiment de bien être du fait de rendre service et de faire une bonne chose, de sauver des vies humaines. Les humain eurent des gémissement et des cris de surprise face à tant de facilité de sa part à tuer ces démons. Ils se demandèrent même s'il ne faisait pas partie de l'organisation. Il se retourna et d'un magistral coup circulaire coupa un homme en deux, explosant tout ce qui se trouvait entre l'abdomen et la cage thoracique. L'autre chut à terre en deux moitiés bien distinctes. Il fixa un homme en face qui tenait une enfant par les épaules. Il eut un sourire de carnassier, moqueur et montra les dents, étonnement humaines avec pourtant des traits yomas et bien blanches. Il intercapta un monstre qui lui sauta dessus et l'écrasa à terre d'un magistral coup du plat de sa puissante lame. Observant le dernier, il disparut presque dans un mirage. Bruit de chaire et d'os transpercés par une lame dans une horrible tonalité répugnante, l'homme resta pétrifié de stupeur, la lame le traversant au niveau du sternum. Le démon aux yeux bleu parla, impartial. _Démon : Ridicule... tu ne pensais quand même pas te servir de cette gamine comme d'un bouclier ? D'un mouvement sec et brusque il le trancha en deux, la tête se séparant en moitiés sanglantes le tout dans un geyser de liquide pourpre. Le démon nettoya sa lame à la manière d'une guerrière, d'un coup dans le vide, et la rangea dans sa gaine. Son regard se tourna vers la petite fille qui elle aussi le regarda, incertaine, lointaine. _Démon : Cette fille a une famille, des proches ? _Un homme craintif : No... non, elle est seule, les yomas l'ont emmenés avec eux sans doute... _Démon : Je vois (prend un sac de pièces et le leur jette dans les mains) une auberge pour une nuit ou une chambre s'il vous plais, je la prend avec moi, je sais que vous ne vous en occuperez pas et c'est lamentable. _Homme : Maiiis... personne ne sait si... _Démon (le fixe durement) : Si quoi ? Si cette petite est humaine ou démone ? Ils ne lui feraient pas du mal sinon et vous croyez vraiment que je l'aurait laissée en vie autrement ? Et je suis très doué pour ressentir la présence des monstres, aucun n'a jamais échappé à mes sens. Bien, je n'ai plus qu'à aller dormir et prendre soin d'elle jusqu'au prochain village... … Staff, le lieu où résidait l'organisation, leur territoire qu'ils protégeaient avec force et sur lequel ils régnaient en maîtres incontestés. C'est dans leur QG, au sain de leur laboratoire, qu'ils faisaient des expériences et créaient les claymores, ces guerrières mi-humaines mi-démones. La grande salle sombre et lugubre qui abritait le conseil des anciens était occupée pour une réunion importante. _Louvre : Vous savez, donner la chasse à des fantômes n'est pas une bonne idée, c'est une perte d'énergie, toutefois, si nous pouvons les trouver alors cela s'avère probablement utile. Mais vous devez sans doute vous souvenir du livre d'argent... et d'un de vos monstres qui a abattu un groupe de chasse à lui tout seul ? Je ne donne pas cher des claymores contre eux... _Rimuto : Doit-on vous rappeler que leur pouvoir est à double tranchant ? Ils sont certes très forts, très résistants mais sont aussi rapides que des claymores moyennes et ont de bonnes capacités de régénération... du moins autant même plus qu'une offensive qui a un meilleurs niveau que les autres. Presque un défensif. _Louvre : Oui et c'est ce qui a tué notre intéressé qui a caché le livre... sont corps était inutilisable vous l'avez donc jeté... _Rimuto : Il suffit ! Il est étrange que tu fasse preuve de curiosité pour cette affaire... tu veux t'y impliquer personnellement ? _Louvre : Non, bien sûr que non, mais cela me semble louche. De plus je pense que c'est du gâchis, car pour vos projets cela demanderait plus de matériel que pour concevoir des claymores ordinaires... et plus de temps aussi... cela me paraît un peu illogique au vu des circonstances... L'homme aux lunettes restait de marbre, toujours avec son éternel sourire presque moqueur ou provoquant, comme s'il s'amusait toujours de tout. Le chef de l'organisation lui répondit sans une once de suspicion, comme il répondrait à n'importe qui ici. _La fin justifie les moyens, tu sais comme nous tous ici que nos recherches n'ont qu'un seul but... et que nous sommes près à beaucoup pour y parvenir. … La pleine lune baignait le village d'une lumière blafarde mais il ne trouvait pas pour autant le sommeil. Quelque chose le tracassait. Il pouvait ressentir le yoki comme personne, comme aucune autre créature sur terre. Il était à même de sentir des flux résiduels que les corps comme des rochets, des arbres ou des humains émettaient après le passage d'un être assez puissant à proximité d'eux. Il pouvait même « voir » « derrière » les murs avec ce pouvoir en envoyant une puissante onde de yoki qui traversait et imprégnait tout sur plus de dix mètres. Aucun autre que lui était plus à même de trouver le livre d'argent. Seul son frère l'égalait dans cette capacité à ressentir l'énergie démoniaque et à s'en servir de la sorte. Il s'approcha de la petite fille, veilla à se qu'elle soit bien couverte et vint s'asseoir sur la fenêtre. Le guerrier ferma les yeux, les images d'une personne qui lui était chère lui revinrent rapidement, son sourire, sa tendresse, c'était sa mère. Malheureusement il ne lui restait d'elle que de vagues souvenirs et des images éparses, incertaines, des images qui s'estompaient avec le temps. Le lendemain il fut surpris de voir la petite fille se réveiller très tôt et partit avec elle. Il sentit de loin le yoki d'une claymore très puissante approcher et il prit une autre direction pour ne pas tomber sur elle tôt ou tard. Il gardait un œil sur la gamine tout au long du chemin et parfois lui adressait un sourire amical. Il fut ravit de la voir lui sourire en dépit de ce qu'il était. Sans doute comprenait-elle qu'il n'y avait rien à craindre avec cet être et que ce dernier la protégerait coûte que coûte. Leur marche dura des heures dans la forêt. Ils finirent par s'arrêter dans un coin un peu plus dégagé. Il fit le feu et partit en chasse. _Démon : Ne t'inquiète pas petite, je reviens, je laisse mon épée ici... comme ça tu seras sûre que je reviendrai, je me nome Évane. Je te demanderais bien ton nom mais tu ne peux pas parler... sans doute que ça se débloquera peut-être un jour. Il s'en alla, disparaissant presque comme par magie. La petite fille décida d'attendre qu'il revienne, sagement, calmement, sans avoir peur. Il lui paraissait si gentil et sympathique qu'il lui sembla difficile d'imaginer cet être comme étant un monstre assoiffé de sang. Il affichait aussi et étrangement une grande douceur dans sa façon d'être, dans son comportement. Après quelques minutes à réfléchir sur cet... (cet homme?) individu, la petite fille fit les cent pas, nerveuse. Elle fut attirée par l'éclat argenté foncé de la lame du guerrier. Une lame au moins deux ou trois fois plus large qu'une épée ordinaire, bien plus longue... et nettement plus aiguisée. Elle posa la main dessus, sentant que celle-ci portait la chaleur ambiante, sa douceur et son côté lisse. Elle voulut toucher le fil de cette lame luisante mais une voix la retint et elle se tourna. Il était là, à quelques mètres derrière elle, un gros lièvre mort qu'il tenait d'une main par les oreilles. _Évane : C'est très tranchant, je n'apprécierais pas que tu te fasse mal (s'avance et pose le gibier avant de prendre son arme et de la brandir devant elle) c'est une compagne d'infortune... je lui dois la vie. C'est alors qu'elle remarqua quelque chose qu'elle n'avait pas vue plus tôt autour de son cou. Un pendentif en argent. La petite fille eut un air interrogateur très expressif et désigna l'objet avec curiosité. Il comprit tout de suite, très réceptif et eut un sourire triste. _Évane : Oh ça, tu veux savoir ce que c'est ? C'est un souvenir de ma mère. Il représente les déesse de l'amour Claire et Térésa... elle m'aimait énormément mais je ne garde que peu de souvenirs d'elle... Elle fit des bruit de la sa voix comme elle put, faisant des geste pour se désigner avec le pendentif. La petite fille tenta de parler, en vain et il comprit assez vite ce que cette dernière voulait lui faire comprendre. _Évane : Oh, tu veux me dire que tu t'appelles Térésa ? Non ? Alors Claire c'est ça ? (voit qu'elle approuve de la tête) Oh, c'est un très jolie nom pour une jolie petite fille... toi aussi, tes parents t'ont aimés, enfin, moi je n'ai connu que ma mère... (voit qu'elle est triste et va pleurer) Héé, ne t'inquiètes pas, je suis là et je ne te laisserai pas tomber (viens la consoler en la prenant dans ses bras) je te trouverai une famille, ce n'est pas comme si j'étais un humain... (sens qu'elle désapprouve d'un mouvement de la tête) bon, si tu retrouve la parole... je te demanderai ton avis sur ce que je suis. J'ai du mal à te comprendre. Elle se serra contre lui, pleurant de chagrin mais aussi parce qu'il y avait enfin quelqu'un qui la comprenait et qui lui portait de l'attention et sur qui elle pouvait compter. Il eut un air triste. Les souvenirs revenaient en lui, fulgurants, blessants... sa mère tuée par des monstres, une claymore qui les sauvaient lui et son frère... l'organisation, l'entraînement intensif... la douleur, le froid, les missions en combat réel, son pouvoir douloureux. Tout lui revenait, serrant son cœur dans des fils barbelés acérés hérissés de pointes chauffées à blanc, l'écrasant dans une douloureuse étreinte. Après quelques minutes à rester silencieux, il se rappela qu'il fallait préparer le repas, qu'elle devait mourir de faim et qu'il veillait sur elle. Le guerrier la sépara gentiment de lui, faisant comprendre qu'il fallait manger un bout et se reposer avant de partir. Il ne faisait pas l'ombre d'un doute qu'il s'attachait à elle. L'être démoniaque dépeça le lièvre, le découpa en morceau et fit un feu pour tout cuir. Tandis que les flammes dansaient paisiblement en crépitant, réchauffant les deux individus, le démon commença à faire cuire les morceaux sur des broches en bois improvisées. Claire en était maintenant sûre, c'était un homme, pas un monstre, un homme sous des traits pseudo yoma très humains. Les morceaux une fois cuits il donna de petites parts à la protégée qui mangea avec appétit. Leur repas terminé, Évane fit une boule avec sa veste et la cala contre un arbre avant de s'appuyer dessus pour s'installer et dormir. Lorsqu'il ferma les yeux il sentit que la petite fille se blottit contre lui sans vraiment en comprendre la ou les raison(s). … Il se tenait au centre du carnage. Il avait reçu le témoignage des humains et réalisait ce qui se passait et en déduisait également la trajectoire suivie par le responsable d'après d'autres cas recensés auparavant avec les mêmes descriptions. _Homme en noir : Tu te diriges donc vers l'est... le nord-est... tu cherches donc le livre d'argent, sinon pourquoi signalerais-tu ta présence ? Nous pouvons facilement définir ta trajectoire comme allant en terres du nord-est... tu te fais remarque pour nous envoyer un message... ou est-ce que tu ne peux pas t'empêcher de tuer des monstres tant ils te répugnent ? Il donna un coup nerveux dans la tête d'une des bêtes. Une seule raison pouvait le pousser à agir de la sorte, à se déplacer vers l'organisation... chercher le livre d'argent... et le détruire. Il leur lançait un défie et six villes ou villages après son passage en deux semaines, cela indiquait clairement qu'il ne voulait pas non plus que l'organisation perçoive une rançon pour son service de nettoyage. Là encore il les défiait et cela lui portait sur les nerfs, qu'un monstre ose se dresser contre eux. Il se doutait aussi de l'identité de celui qui comptait trouver et brûler l'ouvrage car il devait sans doute être le seul à détenir le pouvoir qui permettrait de le localiser assez vite... du moins, presque le seul mais son frère n'était pas de ce genre là. L'organisation avait lancé des fouilles importantes dans la zone où le livre devait normalement se situer... sans jamais y mettre la main dessus. _Homme en noir : Tu vas regretter de t'être levé contre nous, Évane... … Le soleil pointait timidement ses rayons à l'horizon, la colorant d'une orra pourpre. Quand il se réveilla il sentit que la petite fille dormait encore sur lui, plongée dans des songes inconnus et mystérieux. Il attendit patiemment qu'elle se réveille avant de partir. Tout doucement Claire bougea, se frotta tranquillement les yeux, fixa le guerrier et lui adressa un adorable sourire avant de se lever. Ils ne se connaissaient pas depuis longtemps et pourtant commençaient à partager une certaine complicité comme des proches, comme une famille. Ils se mirent en route, trouvèrent et longère une rivière durant des heures jusqu'au soleil couchant et ils s'installèrent au bord pour se reposer. Il adaptait son rythme au sien et fut surpris de voir que cette dernière suivait assez bien par rapport à son âge et à sa faiblesse apparente. Il partit de nouveau en chasse, pour la première fois de la journée, se rendant compte qu'ils avaient passé du temps à marcher mais qu'elle devait être affamée. Il s'en voulut de ne pas y avoir pensé, trop préoccupé par sa quête et le fait qu'il fallait à chaque fois fuir le plus loin possible pour ne pas être repéré et traqué par une guerrière voir un groupe de chasse. Après avoir attrapé du gibier il décida de se baigner dans la rivière. _ Évane : Bon, on va se laver ! Allez Claire, au bain ! Tu empeste le yoma, sans vouloir t'offenser, et je me doute que l'odeur ne doit pas bien te plaire à toi aussi. En guise de réponse elle sourit gentiment, retira ses chaussures et partit dans l'eau. Le démon musclé et élancé se dévêtit, gardant toutefois son caleçon pour ne pas choquer la petite fille. Ils se frottèrent énergiquement le corps, lavant leurs vêtements. La vision des cicatrices sur le corps de la gamine lui serra le cœur, le dégoûta. Comment une fillette aussi gentille pouvait avoir autant souffert à cause des monstres ? Ceci lui donna un sentiment de rage et de haine envers ces créatures bestiales primitives. Malheureusement il devait arrêter d'en tuer à vue et se faire discret. Il ne tenait pas à ce qu'on le trouve et l’exécute surtout avec Claire dans les parages qui visiblement s'attachait à lui. Elle tourna la tête, interrogatrice, sentant qu'il avait de la peine pour elle et de la colère pour l'injustice. Il sentit le regard de la petite fille peser sur lui et il décida de briser le silence. _ Évane : Les yomas son vraiment des monstres... (voit qu'elle le pointe du doigt et dit non de la tête, comprenant) bien, si je ne suis pas un monstre je suis quoi ? (Sourire amusé) Un monstre humain ? Elle fit non de la tête avec un sourire affectueux et vint se serrer contre lui. Il fut un peu gêné, ne s'attendant pas à tant de la part d'une humaine et ce même s'il l'avait sauvé. Le démon ou plutôt « faus démon » changea de sujet de conversation. La petite fille ne sembla pas satisfaite de ses déclarations qui l'atristèrent. _Évane : On va devoir se quitter, tôt ou tard Claire. Ta place n'est pas avec moi... Elle se serra contre ses abdominos puissants tels des tablettes de chocolat. Il fut touché par ce geste de sa part, frappé au cœur par l'affection qu'elle lui portait en dépit de ce qu'il était. Elle fit un non bien distinct de la tête, déterminée à rester avec lui. _Évane : Ne t'inquiètes pas, je te trouverai une nouvelle famille (voit qu'elle refuse obstinément) tu seras mieux avec eux qu'avec moi... ne fais pas non de la tête, je suis bien placé pour savoir ce qui est le mieux pour toi. Est-ce que je suis un humain ? À sa plus grande surprise elle fit oui de la tête avec insistance en lui souriant gentiment et tristement à l'idée de se séparer de cet être démoniaque. Visiblement il ne la comprenait pas, ils n'étaient pas sur la même longueur d'onde sur ce point. _Évane : Tu me considère comme humain ? Pourtant je ressemble à monstre. Tu es une drôle de fille... sache que tu n'as pas que moi sur qui compter, je te trouverai des personnes qui seront bien mieux... cesse de remuer la tête, pourquoi je serai mieux que quelqu'un d'autre ? Elle tenta de parler mais un son confus sortit de sa bouche qui essayait de dire des mots. La petite fille baissa la tête, au bord des larmes. Il posa une main réconfortante sur son épaule. _Évane : Claire, mon sang n'est pas de la même couleur, ma peau, mes cheveux... allez viens, on va mettre tout ça à sécher... après on va partir. Elle saisit sa main, le tirant vers elle et faisant des signes négatifs de la tête. Elle semblait en détresse, comme si l'idée de ne plus le voir y faisait du mal, comme si elle perdrait des repère et surtout quelqu'un d'importants. Il comprit ce qu'elle voulait lui dire par ces gestes mais ne voulut pas y croire. Pourquoi quelqu'un, pourquoi un humain y donnait tant et tant d'importance ? C'est alors que la réponse vint à son esprit... parce qu'il était humain et qu'il s'agissait de quelqu'un de bien. Cette réponse le troubla car il n'avait jamais imaginé être quelqu'un d'aussi bon... une personne aussi formidable comme elle le montrait si bien. Il s'agissait pourtant d'un monstre de part ce qu'il était, du moins c'est ce qu'il pensait. Du moins, il se considérait comme étant un monstre et non pas un humain. C'était bien l'une des rares fois où on le considérait comme tel. Il se souvint alors de ses origines... et comprit pour la première fois qu'il avait beau ressembler à un monstre ça ne le rendait pas moins humain. À suivre.

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