Les liens du sang

Chapitre 1 : Prologue

Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 17:58

 

 

 

 

 

Ai aurait aimé que cette démonstration la satisfasse, que tout soit aussi simple, mais ce n'était pas le cas. Elle vivait dans une sensation de stress quotidiennement. Elle avait cessé de vivre le jour où sa soeur avait été assassinée par l'Organisation. Elle survivait au jour le jour, étant constamment sur ses gardes, de peur d'être reconnu en se promenant tranquillement dans la rue. Ces cauchemars étaient la conséquence logique de ce sentiment de peur qui ne la quittait jamais, peur d'être retrouvé, peur que ses amis ne souffrent à cause d'elle. Elle soupira en consultant son radio réveille. Une nouvelle nuit de passée ! Dans quelques heures, elle serait loin de cette ville synonyme de douleur pour elle. Changer d'air, oublier l'espace de quelques jours les hommes en noir lui ferait le plus grand bien. Un léger sourire se dessina sur son visage, trait d'expression devenu rare chez elle. Elle allait profiter au maximum de ce séjour, elle allait recharger ses batteries... Il le fallait... il le fallait.

Prologue

 

Courir, courir plus vite, encore, toujours. Son corps, si lourd, elle pouvait à peine le bouger. Pourtant il fallait courir, parce que là bas, elle déboucherait dans une avenue eclairée et qu'il y aurait du monde. Un flot de sanglots lui remonta à ma gorge. Elle avait si mal. Pas chialer, ça ne sert à rien, se battre c'est tout. Se battre et espérer, qu'enfin la chance daigne venir lui rendre une petite visite.
Ne pas s'arreter, ni tenter de discuter ou de supplier, ils s'en foutaient tous d'elle.
L'écho de la course du prédateur derrière elle. Plus vite , plus vite, mon dieu, je vous en prie. C'était tellement dégueullasse. Pourquoi, mais bordel pourquoi ? Qu'est ce que j'ai fait pour mériter un tel traitement? Non pas le temps avec ces conneries, ça ne sert à rien. Courir, se battre, ça... ça peut sauver ta peau. Tu es seule sur ce coup, personne ne peut t'aider, personne ne peut voir ce qui te poursuit.
Un gemissement derrière elle, si près. Non, pas se retourner... Ses cheveux brutallement tirés vers l'arrière. Non! Non pas mourir, pas ainsi. Mon dieu, je vous en prie je n'ai jamais rien fait de mal dans ma vie... Non... Peut pas hurler, demander de l'aide, j'étouffe. Sa main gantée sur ma bouche,sur mon nez, si grande, trop grande.
La lame, si longue, presque bleuttée dans la pénombre de cette contre allée. La douleur, si violente, si brutale. Mon ventre, quelque chose de frais entre en moi... Qu'est ce qu'il m'arrive, je me sens si légère... Et puis plus , tout est fini, il est parti.
Bon sang, qu'est que j'ai ? Ma tête, ça tourne, ma vision se trouble. C'est quoi ce truc qui coule ? Du sang, merde mon sang. Ca brule. La lame bleu a tranché mon bide. Ca saigne comme une rivière... C'est la fin, c'est la fin ... Nonnnnnnnnnnnn

Ai Haibara se réveilla en nage en dépit de la relative fraicheur de cette fin de nuit. Elle avait fait un effroyable nouveau cauchemar, un inédit dans une liste des plus exhaustive, le deuxième de la nuit. Dans le précedent, Conan gisait par terre, immobile, dans ce qui ressemblait à un vaste hangar. Au début, la paleur inhabituelle de sa main l´alarmait. Ai accelérait l´allure. Elle s´agenouillait à coté du jeune garçon toujours inerte et le retournait. Le visage de Conan avait été dévoré par une créature. La cavité nue de ses orbites béait et des lambeaux de chair rouge pendaient des tempes. Il ne restait plus qu´une sorte de magma rouge-brun terrorisant et presque obscène. Soudain, le corps fluet de Conan rétrécissait, son dos s´incurvait, son front se rapprochait de ses genoux jusqu´à les toucher. Un rire s´élevait au même moment dans la pièce, un rire de psychopate qu'elle avait immédiatement reconnu mais dont elle ne parvenait pas à situer l'origine. Gin ! La sihouette de cet homme dont elle ne pouvait voir le visage apparaissait alors au coin d´un des containers à quelques mètres d'elle. Gin, vétu de noir, comme toujours, sa cigarette à la bouche, son chapeau bien calé sur son crane. Un petit rictus se dessinait sur son visage tandis qu'il se rapprochait d'eux, inexorablement. Elle voulait fuire, tenter de lui échapper, mais cela relevait de l'impossible, son corps semblabt peser une tonne... Non... Pas ça ! Ai était parvenue à s´arracher de son sommeil au moment où le corps de Conan avait regressait au stade d´un foetus frémissant sur le sol, devenue un être sans défense face à la lourde chaussure de Gin qui était sur le point de l´écraser.

Secouée par une nausée, elle tenta de se calmer en s´asseyant sur le rebord de son lit.
Les rêves ne veulent rien dire, ou ce qu´ils disent est si déformé qu´il est illusoire d´y chercher une signification, une prémonition. Il l´avait lu quelque part, dans uen revue scientifique, sérieuse. Les auteurs de l´étude affirmaient, expériences à l´appui, que les rêves ne sont qu´une poubelle électrique. Durant le sommeil, le cerveau nettoie ses neurones de leur embarassant stock d´inutilés, d´influx nerveux superflus. Il ne compacte, range et conserve que les données essentielles ou utiles selon un processus qu´aucun ordinateur, aussi puissant soit-il, ne saura jamais reproduire. Il ne demeure au réveil, de cette expulsion anarchique de parasites de la pensée, que le chaos des rêves.

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