Fairy Big 4 : La légende des quatre saisons

Chapitre 4 : Sans-Talent et Soif de connaissance

5086 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 23/03/2024 14:18

 

[Royaume du Printemps]

 

 

- Tu as fait tout cela ?!

- Oui, des plans à sa conception ! J’ai milles idées qui me traverse la tête chaque jours !

Le freluquet Varian bomba le torse en tapotant sur ses créations. Il venait de faire le tour avec Raiponce qui questionnait à tout va.

 

Anna et Esmeralda observaient les nouveaux gadgets avec intérêt quand la nouvelle fée les retrouva.

- Les Bricoleuses sont incroyables !!

Varian se mit à rougir en se grattant l’arrière de la tête. Anna en rit.

- Tu as dit cela pour TOUTES les fées qu’on a croisé.

- C’est vrai…. Parce que vous êtes toutes incroyables !

- Attends d’apprendre toi aussi ton talent, sourit Esmeralda en jouant avec la grande natte dorée et son vent.

 

Raiponce fixa ses mains. Était-elle capable, elle aussi, de faire aussi bien que les autres fées ? Les Eaux, Les Enflammées, les Voltigeuses, Les Jardins, les Animaux, Les Bricoleuses… Elle se sentait un peu nerveuses à l’idée de rencontrer les siens. La fée au teint caramel le remarqua et arrêta son jeu pour prendre les mains de la jeunette.

- N’aies crainte, les Lumineuses sont aussi importantes que nous et tu seras tout aussi douée que les autres. Chaque fée a son talent unique. Au-delà de celui que l’on partage entre groupe, nous avons notre propre atout. Tu seras plus qu’à la hauteur, je te l’assure.

D’un soupir de soulagement, Raiponce la remercia d’un regard lumineux d’où Esmeralda lui répondit d’un grand sourire.

- Au fait, bon choix, les pieds nus !

La Voltigeuse lui fit un clin d’œil. Sa nouvelle amie remarqua seulement qu’Esmeralda était elle aussi sans chaussure.

- Je me sent mieux ainsi ! Plus proche de Mère-Nature !

- Moi aussi !

 

Elles rirent ensemble et se mirent à s’amuser dans les airs pour détendre la blonde. Anna les rejoignit sous les yeux rieur de Varian.

- Je retourne travailler ! J’ai un tas de commande à finir et de projet à concevoir. Revenez quand vous voulez.

Les trois fées saluèrent le Bricoleur qui reprit ses gants, son marteau et ses ficelles.

 

Tout en jouant, les amies se rendirent sur le territoire des Lumineuses, en haut d’une colline baignée de soleil de l’aube au crépuscule. Raiponce sentit les rayons doux se poser sur sa peau et entra en phase avec son père le Soleil. Elle tournoya et s’illumina tout en se dirigeant vers une pierre blanche qui réfléchissait la lumière autour d’elle.

- On va te laisser. Je dois dégeler pas mal de chose. J’espère avoir répondu à toutes tes questions !

- Oui, merci infiniment, Anna. Esmeralda. Je suis prête à me mettre à mon travail.

- Parfait, quand tu auras terminé, tu viendras me rejoindre à l’Arbre-Monde ? J’aimerai te présenter un ami.

- Promis.

- Je viendrais aussi ce soir, pour qu’on aille parler à Flora, ajouta Anna.

- Rendez-vous ce soir dans ce cas !!

 

Raiponce sautillait de bonheur en saluant ses deux nouvelles et déjà précieuses amies printanières. Remontée à fond, elle rejoignit une fée Lumineuse qui captait la lumière de la pierre pour former des boules luminescentes qu’elle rangeait dans une charrette. D’autres fées les apportaient dans un arbre volumineux dont des galeries s’étendaient à l’intérieur avec des centaines d’armoires de Prunus.

- Bonjour, que fais-tu ?

- Ah, je t’attendais justement !

La lumineuse admira avec joie la ferveur et l’envie d’apprendre que transmettait la nouvelle.

- Là, je suis en train de préparer des boules de lumière pour les stocker avant notre départ. Nous les utilisons la nuit pour nourrir les animaux luminescents ainsi que les Nyctalopes et le jour pour réchauffer des lieux sombres et soigner des plantes.

- Oh, fascinant. Quel est notre rôle exactement ?

- Nous apportons à manger à Dame-nature qui ne peut vivre sans se nourrir du soleil. Tu connais la photosynthèse ?  

Son air perplexe répondit à la fée en tenue jaune dorée qui rit doucement.

- C’est un processus qui permet à la nature de manger. En utilisant les rayons de lumière sur leurs pétales, les plantes se nourrissent. Elles font de même avec l’eau. Ce sont les deux éléments essentiels à la vie. * Elle prit une pause puis attrapa des rayons ensoleillés pour les diriger vers la terre fraiche *. Notre devoir est également de réchauffer la terre lors des saisons chaudes pour aider la nature à fleurit, grandir et s’épanouir. Et ce jusqu’en hiver où les fées Givrées de lumière prennent le relais.

 

La fée Lumineuse aux long cheveux blonds lâchés et aux yeux bleus foncés lui désigna un parterre de fleur à l’ombre, dans un sous-bois.

- Tu veux essayer ? Offre leur un peu de nourriture.

- Comment je fais ?!

- Tu attrapes les rayons avec tes mains et tu les diriges vers eux. Tu verras c’est intuitif pour nous !

 

Raiponce s’avança vers le lieu indiqué avant de toucher les rayons de lumière de ses mains. Elle les sentit entre ses doigts. Une sensation de douceur chaude lui parcourut le corps. Elle se mit à sourire en caressa la lumière de ses douces mains. C’était comme de la soie chaude au touché. Elle dirigea ensuite le faisceau vers les Primevères qui se levèrent d’un bond sur leur plat du jour. Toutes les fleurs s’ouvrirent d’un même ensemble, se gorgeant de lumière.

 

- Tu peux retirer ta main, le faisceau restera jusqu’à ce qu’ils aient finis.

- Incroyable, souffla la blonde.

- Viens tenter de faire des boules !

 

D’autres fées de lumières passèrent les saluer, la blonde fit connaissance avec ses collègues les Printanières mais aussi celles venues d’Eté et d’Automne qui apportaient leur aide au Printemps. C’était le cas pour la plupart des talents de saisons.

 

Raiponce se mit aussitôt au travail après avoir bien déjeuner sur place des baies fruités et des légumes coupées en petit morceau.

Elle attrapa la lumière qu’elle forma en boule dans sa main pour en extraire la puissance de centaines de rayons concentrés. Elle rangea ses boules dans un sac en feuilles tressées ainsi que dans les charrettes avant que sa collègue lui intime d’aller les ranger. Celle-ci en profita pour se présenter : Elle s’appelait Eilonwy et adorait plus que tous les boules de lumières ! La nouvelle la remercia de son aide avant d’entrer dans l’arbre dont la lumière qui en émanait brillait ardemment, empêchant quiconque n’étant pas une fée Lumineuse d’y entrer.

 

Astucieux, pensa Raiponce.

 

Devant une armoire en train de se remplir, la fée déposa ses boules brillantes aux côtés des autres. Il lui apparut étrangement que les siennes étaient bien plus volumineuses... Elle se demanda si elle n’avait pas fait une erreur... Elle hésita à les reprendre.

- Contente de te voir au travail, jeune apprentie.

La Lumineuse se retourna. Elle tomba sur une fée plus grande que les autres, entourée de paillette dorée. D’office elle comprit que c’était une fée importante, plus évoluée et âgée que les autres. Une fée comme la reine et les tutrices. Ou tout du moins c’est ce qu’elle ressentait.

- J’aurais dû tout t’apprendre moi-même…, déplora la grande fée dont un soleil ornait sa longue tunique ocre. Mais je n’ai malheureusement plus une seconde à moi avant le voyage. Je suis la dirigeante des Lumineuses, je m’appelle Arianna. Je suis contente qu’Eilonwy se soit désignée pour cela. Il y a des quota à respecter avant de départ et c’est elle qui est le plus en avance.

 

Raiponce effectua un signe de respect révérencieux à sa directrice Lumineuse en lui assurant qu’elle avait déjà compris son travail et allait se mettre sérieusement à son étude pour réussir à tenir le rythme. Arianna en eut un sourire tendre.

- Je vois là une fée volontaire et sérieuse. Nous avons de la chance de t’avoir parmi nous. Que Mère-Nature soit bénie.

La Cheffe posa sa douce main sur le visage de la jeunette toujours en souriant. Elle avait un air maternel.

- Ne te surmènes pas, apprend à ton rythme, tu n’as pas besoin de devenir la meilleure. Tant que tu aide Mère-Nature, celle-ci sera heureuse, et moi aussi.

- Je comprends.

- Hm, tu m’as l’air bien songeuse.

- Je… Mes boules de lumières… Elles sont difformes… Avoua-t-elle.

 

Arianna observa l’armoire d’où ses yeux d’agrandirent de surprise. Rouge de honte, Raiponce baissa les yeux.

- Je vais recommencer.

Elle allait s’en saisir mais Arianna la stoppa.

- Non, laisse, mon enfant. Tes boules sont…extraordinaires ! Je n’en avais jamais vu d’aussi… * Une pause * Ce sont tes premières ?

- Oui…

- Sainte Mère-Nature… Heum, elles sont vraiment très puissante. Je te félicite. Continue ainsi. Tu sais…, plus elles sont volumineuses, plus elles sont utiles. Bravo.

- Oh, euh, merci !

 

La directrice lorgna sur les boules, perplexe. En des années et des années de vies, jamais elle n’avait vu de telles orbes ! Pas même elle en était capable. Un étrange frisson lui parcourut la nuque.

 

Soudain, un vacarme retentit à l’extérieur. Raiponce et Arianna se regardèrent tout en se dirigeant à tire d’ailes vers la sortie.

 

- Désolée ! Désolée !!! Excuseeeeeeeez-moi !!!

 

Une fée tourbillonnait au-dessus d’elles tandis qu’une horde d’ours courrait à travers la vallée. Raiponce reconnue ses cheveux roux frissées ainsi que sa façon désinvolte de voler. Elle sentit son cœur s’emballer et voulut la rejoindre par automatisme mais la Cheffe lui tint le bras pour l’en empêcher.

 

- Tous aux abris ! Hurla Eilonwy en fuyant la scène.

- Vite, dans l’arbre !! Ordonna Arianna à ses fées.

 

Toutes les Lumineuses vinrent se réfugier derrière la Cheffe qui apposa une barrière de lumière protectrice autour de leur tanière. Les ours vinrent tout piétiner sur leurs passages de leur grosses pattes velues qui faisaient sauter les fées sur place avant qu’ils ne disparaissent dans un sillage de poussière, accompagnée de la rouquine. Toutes reprirent leurs souffles, surprises et angoissées.

 

- Ça va …? *Halète* Si cela peut te rassurer c’est assez rare que nos amis animaux nous causent des soucis, explique Eilonwy à une Raiponce qui fixait le lointain. C’est cette fée qui a dut les énerver ou les déranger. Surtout qu’ils viennent de sortir d’hibernation…

- Tous les animaux ne sont pas… amicaux envers les fées ? Questionna Raiponce.

- Non ! Enfin, ils nous respectent de par notre rôle mais ils ont des instincts de prédateurs affamés. Et certains n’aiment pas être dérangés. A moins d’être une fée des animaux d’exception il est rare de pouvoir faire ami-ami avec les super prédateurs. Les ours, les gros oiseaux, les gros félins, les dragons, les serpents venimeux et j’en passe. Ils sont sauvages et indomptables.

- Je vois…

- Ah, on perd du temps à cause de cette fée ! On doit recommencer toutes les boules qu’on venaient de faire… Nos charrettes sont en miettes… A mon avis, Arianna ne laissera pas passer cela. Je n’aimerai pas être cette rouquine !

- C’est sûr.

 

Raiponce resta un peu dans le vague avant de reprendre son travail. Elle s’acharna toute la journée à créer des boules de lumières, à apporter les rayons dans les coins sombres et à s’entrainer à réchauffer la terre.

 

Le soir, elle termina sa journée en admirant le crépuscule. C’est là qu’elle attrapa les rayons les plus puissant de la journée avec ceux de l’aube. Ils étaient multicolores, au début orangé puis rouge à violet. Amusée, la blonde finit son premier jour en nourrissant des lucioles qui s’illuminèrent puis des chats qui partirent à la chasse les yeux recouvert d’une pellicule de lumière crépusculaire.

 

La blonde salua chaleureusement ses coéquipières, Eilonwy et sa cheffe qui passa admirer leur travail. Elle se rendit ensuite vers l’Arbre-Monde dont il était impossible de rater l’emplacement. Il était si gigantesque qu’il se voyait n’importe où dans la vallée. La blonde profita de sa balade pour caresser les fleurs, humée l’air frais de la nuit et jouer avec les lucioles. La lune paternaliste semblait la regarder, elle se tourna vers elle pour la saluer et lui sourire. Elle continua sa route en saluant les fées qu’elle croisa, maintenant plus sûre d’elle après son bon travail.

 

Une fois à l’arbre, elle retrouva Esmeralda qui parlait avec une étrange fée biscornue. Elle s’approcha avant de se faire passer devenant par une fée masculine pressée.

- Désolé.

Vêtue d’une tunique verte, il tenait un livre entre les mains tandis qu’il salua une autre fée plus loin. Il s’en alla perdu dans ses pensées. Raiponce le fixa, ayant eu l’impression qu’elle le connaissait. Mais la nuit et les ombres le rendait difficile à identifier. Elle aurait juré que c’était un de ses …

- Te voilà. Viens ! Je veux te présenter Quasimodo. Mon grand ami.

- Grand… ?

La fée courte en taille fit la grimace. Esmeralda se mit à rire.

-  Disons grand dans mon cœur.

Il lui sourit pour la réponse et salua la blonde d’une main.

- Enchanté,  je…. Euh…j’ai assisté à la cérémonie d’hier. C’était… joli.

 

Il n’osa pas la regarder dans les yeux. Il semblait se fondre dans les ombres et se cacher derrière le moindre recoin noir. Il cachait sa laideur. Il détestait son visage difforme, son œil gauche boursoufflé, son gros nez et surtout… sa bosse dans le dos, avec des ailes ridicules probablement incapable de voler. Raiponce était surprise de son apparence. Elle questionna Esmeralda du regard qui soupira tristement.

- Quasimodo est une fée sans-talent, expliqua-t-elle. Il est né ainsi et n’a jamais pu ni voler, ni utiliser la magie.

- C’est possible ?

- Ca arrive...

Quasimodo se recula s’avantage, honteux et ayant envie de s’enfuir. Il était venu car sa seule amie talentueuse lui avait dit de venir mais il n’avait pas comprit ce qui l’attendait vraiment.

- Je suis une erreur, déclara-t-il en leur tournant le dos, les mains sur son visage. Je n’aurais pas dut naitre. Je suis une fée ratée, inutile, laide.

- Ne dis pas ça, Quasi’…. Je n’aime pas quand tu te dévalorises ainsi… Tu n’es pas une erreur ! Tu es unique!

Esmeralda s’avança pour le câliner mais il la repoussa d’une main.

- Non !! Laisse-moi ! Laisse le monstre !!

Il allait s’enfuir quand Raiponce illumina la scène d’une de ses boules de lumières sorti de son sac.

- Arrête ! Arrête ça !!!

 

Quasimodo se recroquevilla en fœtus, larmoyant. Esmeralda allait stopper la blonde mais celle-ci lui sourit tristement et s’avança vers le roux aux yeux saphir.

- Je suis persuadée que toi aussi tu as un talent. Qu’il soit visible ou non, chaque fée apporte quelque chose de lui en ce monde. Après avoir fait le tour des lieux j’en suis sûre. Tu as une raison d’être, peu importe ton apparence. Je t’en prie, ne dis pas que tu n’aurais pas du naître… Tous le monde à le droit de vivre et d’être heureux, qui qu’il soit.

- Tu ne peux pas comprendre !! Je suis laid, tous le monde me traite de monstre !! Je ne peux rien faire…

- Je ne te trouve pas laid. Tu as le charme des matériaux brutes, à la fois exceptionnel et original. Être différent c’est une bonne chose.

- Et il a un cœur en or ! Ca vaut tous les visages du monde.

- J’aime beaucoup tes yeux, ils sont lumineux.

 

Quasimodo scruta les deux filles en biais, l’une après l’autre. Raiponce ne se moquait pas ni ne semblait dégoutée. Il renifla et lui demanda d’enlever la lumière. La Lumineuse s’excusa avant de la ranger.

- Je ne voulais pas te blesser..., répliqua-t-elle, mal à l’aise. Je voulais juste que tu te montres à moi sous ton vrai jour… Pardon.

- Je déteste la lumière, avoua Quasimodo. Elle montre encore plus mes difformités.

- D’accord, je ne le ferai plus.

 

La fée aux mini ailes opina tout en essuyant ses yeux. Il se frotta le bras.

- Je vais rentrer, j’ai du travail qui m’attend.

- Tu travail ? Que fais-tu ?

- Les fées comme moi s’occupent de la poussière de fée. Et on assite les saisons. J’aide les fées à ranger, nettoyer, porter des charges, manger…

- Je trouve ca admirable. En plus tu n’es pas seul.

- Je ne suis qu’un larbin, marmonna tout bas Quasimodo.

- Ils sont trois, répondit Esmeralda. Tous sous la surveillance d’Alma. La fée protectrice de l’arbre.

- On la surnomme Abuela, corrigea Quasimodo. C’est notre grand-mère, elle prend soin de nous.

- Elle vous rabaisse et vous exploite. Je la déteste.

- Ne dis pas ça ! Elle nous a recueilli alors qu’on était démuni.

- Mouais.

 

Quasimodo soupira. Toujours sans regarder Raiponce il se gratta la tête.

- Content de te connaitre en tout cas… Je… Si tu as besoin de moi, tu peux me trouver ici toutes les nuits. Le jour je préfère rester à l’intérieur.

- D’accord, je reviendrai.

- Tiens.

- Qu’est-ce que c’est ?

- Un paquet de poussière de fée, expliqua Quasimodo qui regardait ses pieds. On en livre toutes les semaines, tu en auras d’avance.

- Merci infiniment !

- Hum, sur ce…

Il salua son amie et Raiponce d’une main puis partit en trottinant vers l’intérieur de l’arbre féérique où s’écoulait juste devant une énorme cascade de poussière dorée.

 

Raiponce et Esmeralda se rendirent devant en admirant la beauté des grains dorés, leurs éclats et leur puissance. Dame-Nature sous sa forme la plus pure.

- T’en fais pas, il lui faut du temps pour s’ouvrir, répliqua Esmeralda en s’asseyant sur le rebord -protégé d’une barrière magique- où s’écoulait la poussière de fée. Il est méfiant et sa se comprends. J’ai mis des mois à pouvoir réellement l’approcher et devenir son ami.

- Il me fait de la peine.

- La pitié c’est encore plus douloureux que les moqueries pour lui.

- … Je suis surtout triste qu’il soit obligé de vivre enfermé dans l’arbre et travail comme bouche trou pour les autres. Il n’a pas l’air d’avoir des amis en dehors de toi ?

- Non, hormis les deux autres abandonnées. Il refuse de créer des liens et les autres n’essayent pas d’en faire non plus. Et puis, il est têtu. Il refuse de voir sa valeur.

- Je ne comprends pas pourquoi il est né ainsi ? Il parle d’une erreur…

- Rien n’est parfait, pas même Dame-Nature. Parfois il y a des ratés dans le processus. Comme nous dans nos travaux. Mais je persiste à croire que toutes les fées sont importantes, même celle que Dame-Nature a « raté ».

 

Songeuse, la blonde opina puis observa les étoiles dont l’une d’elle brillait plus fort que les autres. Elle la montra à Esmeralda qui la chercha pendant quelques minutes.

- Elle est plus vers la droite ou la gauche ?

- Là, à droite, tu ne peux pas la manquer.

- Je ne vois que l’étoile bleue, l’étoile polaire.

- Celle au milieu ? Non moi je parle de celle à sa droite, vers là.

Elle désigna un point invisible, Esmeralda se mit à chercher un moment.

 

Anna arriva sur cet entrefait et demanda des nouvelles. Raiponce lui conta sa journée, Anna en fit de même. Elles partirent en direction de chez Flora, babillant sur Dame-Nature et les talents. Quand Raiponce mentionna Quasimodo, Anna avoua ne pas le connaitre, ni les deux autres fées abandonnées. Elle n’avait jamais réussi à s’approcher d’elles sans recevoir des regards fuyants.

 

Sur la route, Raiponce fixa longuement l’étoile brillante avec profondeur.

 

***

 

[ Royaume de l’été ]

 

Au petit matin de son premier jour, Harold s’étira et observa la lumière déjà chaude se déverser dans sa cabane. Il repensa à la veille, à ses histoires de fées abandonnées, de monde gigantesque et de quadruple naissance. Il se perdit dans ses pensées fixant la malle avec sa pétale de naissance à l’intérieur.

 

Lorsqu’on frappa à sa porte, Harold venait de terminer sa toilette matinale avec des gouttes d’eaux tombants dans un cylindre jusqu’à une cuve dans sa maison. Il avait tout de suite voulut tester les machines de son foyer. Il comprit d’ailleurs rapidement que l’eau et les ailes ne faisait pas du tout bon ménage.

 

- Bien dormi ?

- Comme un loir, sourit Harold à son amie Giselle.

- Génial ! J’avais peur que ce dont on avait parlé hier soir te travails…

- Un peu, avoua-t-il. Mais j’ai hâte de découvrir la vallée aujourd’hui.

- J’ai tellement de chose à te montrer ! Sautilla la fée des jardins. Mais tout d’abord, ne jamais décoller le ventre vide !

Dans un sac en toile, elle sortit des feuilles enroulées où se tenait de la nourriture fraiche. Harold en eut l’eau à la bouche. Ils se posèrent devant la table et petit-déjeunèrent ensemble en parlant Talents. Harold semblait être un puit sans fond d’envie de connaissance, aussi, la fée lui donna tous les détails qu’elle put sur toutes les fées de la vallée et des Givrées. Sur la table, les fruits rouges disparurent avec gourmandise ainsi que les morceaux de brioche, les jus et le chocolat aux baies.

 

- C’était un régal, commenta Harold, repu. Je vais avoir du mal de voler avec tout ça.

- Tu en auras besoin, on va faire tous le tour de notre saison ! Crois moi, tu ne vas pas t’ennuyer !

Il lui sourit pour toute réponse avant de faire la vaisselle dans la cuve à eau où il s’était lavé plus tôt. Une fois sale, il faisait descendre le liquide dans un trou qui menait sous la terre par un tunnel en bois. Il trouva se concept absolument fascinant. Giselle en eut un rire dissimulé.

 

Les Bricoleurs… Tous les même !

 

- Par où commençons nous ? Demanda Harold en enfilant un sac de Bricoleur à sa taille.

- Suis moi pour le découvrir !

 

Giselle s’envola en faisant des acrobaties joyeuses dans les airs. Il la suivit, amusé par son air optimiste imperturbable et sa jolie frimousse lumineuse de vie.

 

Ils rejoignirent une connaissance, Tiana, qui s’occupait des grenouilles dans une grande mare à l’ombre.

- Ici c’est le marais préféré de notre fée des Animaux. Elle y passe tout son temps.

Tiana leur sourit et expliqua son travail à la nouvelle fée. Harold la vit s’occuper de réveiller les rainettes endormies par le froid en les frictionnant doucement, aidée de fées lumineuses, dont Belle faisait partie, pour les réchauffer. Les unes après les autres, les batraciens se réveillèrent et étirèrent leurs pattes ankylosées. Les Crapauds firent chanter leurs cordes vocales pour le retour du Printemps. C’était pour aider les Printanières dans leur travail. En dehors de cela, Tiana n’avait que peu de travail hormis préparer les animaux à perdre le plus de poil possible avant les chaleurs estivales ainsi que préparer les nichés pour les futurs petits à venir.

 

Giselle et Harold restèrent un moment à découvrir la faune locale avant de partir vers une étendue d’eau gigantesque appelée bras de mer. Ils y trouvèrent une fée des eaux appelée Moana qui jouait avec la population aquatique. Elle dansait entourée de raies et de poissons volants accompagné d’une forte fée masculine des Animaux. Harold fut poussé par Giselle pour entrer dans la danse, en évitant le plus possible les éclaboussures.

 

Riants, ils se posèrent ensuite tous sur le sable d’où Moana expliqua son talent, notamment celui de nourrir et protéger les plantes de la sécheresse estivales tout en leur donnant la nourriture adéquate pour croître. Le soleil étant loin d’être carnique en ce moment elle se la coulait douce avec ses amis aquatiques et profitait du repos pour s’entrainer à manipuler l’eau avec précision.

Son ami, Maoi, à moitié nu avec un simple short en feuille semblait totalement se laisser aller. Il profitait du soleil pour bronzer et ne comptait s’activer que lorsque l’été arriverait dans le monde des hommes. Moana le sermonna, lui intimant d’aider un peu ses collègues du printemps. Il lui répondit d’un haussement d’épaule désinvolte avant de piquer un somme.

 

Moana s’excusa du manque de professionnalisme de Maoi tout en reprenant sa maitrise parfaite de l’eau en vague contrôlée. Giselle et Harold la laissèrent à son étude en rejoignant les fées Voltigeuses qui apportait un vent doux plus que bienvenue sur le sol estival et les plantes de la vallée. Mulan fut celle qui expliqua tout de son don au nouveau venue. Il absorba toutes ses explications tout en la regardant voltiger dans tous les sens telle une déesse de la grâce. Elle s’amusa à lui faire faire un parcourt à ses côtés qu’elle gagna aisément parmi les broussaille.

 

Harold fut surprit d’apprendre que les Voltigeuses étaient si peu. Un talent rare. Il n’en fut que plus impressionné quand Mulan et ses amis s’entrainèrent ensemble tout en utilisant leur talent pour Dame-Nature, en sueur, dans cette zone-ci.

 

Des acrobates nées, songea-t-il.

 

Giselle l’emmena ensuite voir les siens. Passant l’heure du midi à grignoter parmi les fleurs et à sentir les milles et uns arômes des fleurs estivales et tropicales, toutes aux couleurs excentriques, vives et en pleines croissances. La moitié des fées des Jardins étaient parties aider les Printanières, le reste faisaient la sieste entre les pétales comme Alice, une petite fée blonde rêveuses qui se lovait dans une tulipe.

 

L’après-midi, Harold admira les fées de la flamme qui lui montrèrent leur talent. L’une d’elle, Jasmine, expliqua que le feu était le pouvoir le plus complexe et le plus dangereux de la vallée. Ce pourquoi elles l’utilisaient avec parcimonie, sinon, des hectares entiers de forets pouvaient disparaitre en un claquement de doigt. Surtout en été, les arbres étaient secs et inflammable. La plupart se préparaient justement à contrôler les futures feux de forêts estivaux pour réduire leur intensité et sauver nombre d’animaux piégés par les flammes. Tandis que d’autres auraient pour tâche de dégeler une partie des montagnes que le printemps gardait encore frais.

 

Fasciné, le nouveau retrouva les Lumineuses dont Belle, puit de savoir, fut un régal à écouter. Elle ne s’arrêtait plus d’expliquer ce qu’elle avait lu dans les livres et Harold sauta sur l’occasion, totalement excité par l’invention des livres et du savoir à transmettre !

 

- La bibliothèque magique ? Elle se trouve à l’Arbre-Monde, expliqua Belle. Elle est si GIGANTESQUE qu’en dix ans je n’en ai pas encore fait le tour.

- Et pourtant, elle y est chaque matin, sourit Giselle.

- Et j’en suis fière ! Parcourir toutes ses pages, ses histoires ancestrales, ses romans aussi… Je suis transportée par les livres. Je te conseil d’y aller si tu veux en apprendre plus sur notre monde ! Tu y trouveras toujours ce que tu cherches.

 

Les yeux brillants, Harold savait déjà ce qu’il ferait une fois qu’il aurait fini son travail du jour : Visiter et dévorer la bibliothèque !!

 

 


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