Nouvelle vie

Chapitre 7 : Humeur

Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 04:22

 

Wilson lisait son journal en prenant son petit déjeuner. Sam venait de partir travailler. Il lui restait un quart d'heure avant de partir pour l'hôpital. Il profitait donc du calme de l'appartement. Quand tout à coup il entendit une porte s'ouvrir, puis une autre se refermer. House était donc présent ? Il faillit s'étouffer avec la gorgée de café qu'il venait de prendre lorsqu'il entendit son colocataire qui fredonnait l'air de Carmen de Bizet sous la douche.

 

House s'était réveillé d'excellente humeur ce matin. Il avait passé une très bonne soirée, quoiqu'un peu frustrante. Mais c'était peut-être mieux ainsi, se dit-il. Il n'aurait pas aimé qu'elle ai des regrets. Il y a encore trois jours il pensait l'avoir perdu, il y a deux jours il retrouvait une amie et voilà qu'hier soir il découvrait qu'il ne la laissé pas indifférente, bien au contraire et que tout paraissait encore possible. Que ce serait-il passé si Rachel ne les avait pas interrompu ? Il était persuadé qu'ils se seraient laissés porter par leur passion et leur désir. Il voulait que ce soit elle qui vienne à lui et il attendrait en provoquant le destin s'il le fallait.

 

C'est lorsqu'il arriva à cette conclusion qu'il se mit à chanter à tue-tête.

C'est à ce moment très précis que Wilson décida que pour une fois il pouvait bien arriver en retard à l'hôpital. Il devait savoir ce qu'avait son ami.

C'est au même instant que Cuddy leva les yeux de ses dossiers et se mit à sourire aux anges en se massant le lobe de l'oreille où était accroché sa perle.

Pendant ce temps là Hélène laissait un message sur le portable de Greg, lui demandant s'ils se verraient ce soir.

C'est au même moment que Lucas (qui était chargé de la protection d'un témoin, ne pouvant donc avoir aucun contact avec l'extérieur) pensait à Lisa qui devait se sentir bien seule sans lui. Il se demandait quand il pourrait l'appeler.

 

Lorsque House sorti enfin de la salle de bain il se dirigea vers la cuisine.

"Bonjour James ! Bien dormi ?" Claironna-t-il d'un ton jovial.

Wilson posa son journal de plus en plus étonné par cette inhabituelle bonne humeur et l'usage de son prénom.

"Bonjour Greg !" Il insista sur le diminutif. "Toi a priori tu as passé une très bonne nuit, voir une excellente soirée... Il y a longtemps que je ne t'avais pas vu aussi gai."

Pour toute réponse House lui sourit.

"Café ?"

"Oui, merci !"

House servi deux cafés et s'assit près de son ami.

"Tu as décidé de faire l'école buissonnière aujourd'hui ? D'habitude tu es déjà parti."

"Non j'y vais un peu plus tard. J'ai eu envie de passer un peu de temps avec toi."

House savait que Wilson s'inquiétait toujours pour lui et étrangement de le voir si guilleret ça ne devait pas le rassurer, se dit-il.

"T'es rentré tard hier ?"

Ça y est, pensa House, l'interrogatoire commence.

"Ouais !"

"Vous êtes sorti avec Hélène. Je pensais que tu passerais la nuit chez elle."

"Pas vu !"

Wilson regarda son ami avec suspicion.

"Tu as pris de la méthadone ?" S'enquit Wilson très inquiet.

"Je n'ai pas le droit d'être juste de bonne humeur ?"

"Non... Enfin, je veux dire si, mais tu as l'air heureux... Je t'ai pas vu comme ça depuis..." Il réfléchit et la réponse jaillit :

"Cuddy ! C'est ça, c'est Cuddy ! Elle est la seule à pouvoir te mettre dans cet état. Tu n'es plus sous vicodine..." Il s'arrêta et fixa son ami en l'interrogeant du regard.

"Tu reprends de la vicodine ?"

"Noooonnnn !" Répondit House amusé.

"Pas de vicodine." Répéta Wilson comme un inventaire. "Tu n'es donc pas halluciné..."

L'oncologue eu un grand sourire, pointa son index vers House et se mit à faire des moulinets avec le doigt tout en disant :

"Oh ! Oh ! Oh ! T'as couché avec Cuddy !"

En prononçant le prénom il fit mouche sur le cœur de House. Celui-ci emplit sa cuillère avec la confiture qui se trouvait sur la table et la balança en direction de Wilson en hurlant :

"Non !"

Wilson eu juste le temps de se baisser. La confiture atterrit sur le mur.

"Mais ça va pas !"

"C'est toi qui a commencé la bataille avec ton index fleuret. Je n'ai fait que riposter avec ma cuillère catapulte."

"Oh ! Je vois tu veux détourner la conversation, c'est donc que j'ai vu juste !"

"Je te dis que je n'ai pas couché avec Cuddy."

"Mais c'est bien Cuddy ? Il n'y a qu'elle qui puisse faire la pluie ou le beau temps chez toi. Vous vous êtes embrassés ?"

"Presque..."

"Comment ça presque ? Tu l'as embrassé ou pas ? Raconte !"

House regardait Wilson les yeux brillants, un sourire ironique accroché aux lèvres. Même les interrogations et la curiosité de Wilson ne pouvaient ébranler sa bonne humeur.

"Bon, alors tu racontes... De toute façon je finirai bien par l'apprendre. Si ce n'est pas par toi ce sera par Cuddy."

"Hier soir je me suis rendu chez Cuddy pour lui rendre sa boucle d'oreille. On allait s'embrasser lorsque Rachel s'est réveillée. Je suis rentré. Fin de l'histoire."

"Quoi ! Quoi ! Vous... Vous... mais Hélène-Lucas ?"

"Pas d'échangisme. On était que tout les deux... Enfin, tout les deux et Rachel."

"Tu veux dire que le grand Docteur House a été mis K.O. par une gamine de moins d'un an."

House lui jeta un regard noir.

"Eh ! Ce n'est pas n'importe quelle gamine, c'est la fille de Cuddy !"

"Et maintenant ?"

"Connaissant Cuddy elle va sans doute venir me voir pour m'expliquer qu'il ne c'est rien passé..."

"Non, toi ! Que pense tu faire ?"

"Rien !"

"Comment ça rien ?"

"J'attends qu'elle vienne à moi. Lorsque j'ai tenté de la récupérer elle s'est éloignée de moi. Maintenant je sais que tout est possible, malgré Lucas... Donc j'attends !"

"OK si tu crois que c'est la bonne solution. Bon faut que j'aille travailler."

"Attends moi, je pars avec toi. Tu m'emmène ?"

 

 

"Bien le bonjour à tous !"

Numéro Treize, Foreman, Chase et Taub qui discutaient près de la cafetière n'en croyaient pas leurs oreilles. C'est bien House qui les saluait si amicalement... Ils pivotèrent vers lui et le dévisagèrent .

"Bah alors, les quatre fantastiques on vous a pas apprit la politesse ?"

Ils le saluèrent. La situation amusait beaucoup House. On pouvait lire sur leur visage un mélange d'inquiétude et de surprise.

"Je suis juste de très bonne humeur. Allait on se reprend !"

"Un café ?" proposa Taub.

"Oui. Merci !"

L'atmosphère se détendit et House se joint aux conversations de ses quatre collègues. Très vite ils se mirent à parler de la soirée karaoké. Chase se mit à imiter Foreman et House, ce qui les fit tous rirent. Wilson cru avoir des hallucinations auditives. Dés éclats de rire émanaient du bureau voisin. Il laissa le dossier sur lequel il travaillait et la curiosité le mena tout droit à la pièce attenante. Il n'en revenait pas. Ils étaient tous les cinq entrain de plaisanter et de rire un café à la main.

"Eh Wilson ! Vient, approche... Tu veux un café ?"

"Que se passe-t-il ? Demanda Wilson. Je suis passé dans un monde parallèle ? Même lieu, même personnes mais personnalités totalement différentes..." Tous éclatèrent de rire.

Il prit la tasse que Taub lui tendit. Renifla son café et demanda :

"Qu'y a t-il dans le café ?"

 

"Je vous laisse, j'ai promis de passer aux urgences donner mon avis sur un patient aux multiples pathologies."

Numéro 13 partit en abandonnant ses collègues à contre cœur. Combien de temps allait durer ce climat de nonchalance ?

Au détour d'un couloir elle croisa Cuddy. Les deux femmes se saluèrent de la tête et se dépassèrent. Rémy remarqua que la doyenne n'avait pas de dossier. Elle se retourna et l'appela.

"Que puis-je pour vous Docteur Hadley ?"demanda la doyenne en pivotant vers la jeune interniste. Cette dernière la rejoignit.

"Vous allez voir House ?"

"Oui..."

"Il est aujourd'hui d'excellente humeur."

Elle vit Cuddy arborer un superbe sourire.

"Nous ne savons pas pourquoi, mais nous ne l'avons jamais vu comme ça... et"

"Ou voulez-vous en venir ?" La coupa Cuddy.

"Si vous pouviez ne pas le mettre en pétard histoire qu'on profite de ce nouveau House se serait merveilleux."

"Ne vous inquiétez pas, je vais juste lui soumettre un cas."

"Mais vous n'avez pas de dossier." Remarqua Rémy dans un sourire.

Cuddy regarda ses mains vident comme pour s'en assurer.

"En effet..." Concluat-elle.

Elle fit volte face et avança vers le bureau des diagnostiques. House n'était pas le seul à se comporter de façon bien étrange pensa le docteur Hadley. Elle resta seule au milieu du couloir. Cuddy l'avait laissé là, en plan, fuyant devant les questions qu'elle n'avait pas eu le temps de lui poser. Décidément il y avait quelque chose de particulier qui unissait ses deux êtres pourtant si différents. Elle observait Cuddy et se mit à penser que House n'avait vraiment pas mauvais goût, il est vrai qu'elle était bien proportionnée. Rémy sourit à ses propres pensées coquines et poursuivit sa route.

 

Alors qu'elle approchait du bureau, Cuddy entendit d'abord des voix puis des rires.

La scène qu'elle découvrit ensuite la stupéfia. Quatre des docteurs étaient rassemblés dans le fond de la pièce, tous tournés vers Chase qui marchait sur la pointe des pieds en roulant des fesses et en hurlant d'une voix aigüe :

"House, dans mon bureau im-mé-dia-te-ment."

Les hommes riaient de bon cœur. Elle souriait face à son imitation.

Chase fut le premier à apercevoir Cuddy qui reprit un visage neutre. L'australien s'arrêta net, il semblait pétrifié. Les autres suivirent son regard. Foreman s'éloigna du groupe pour s'asseoir devant un dossier laissé ouvert sur la table. Taub regardait ses chaussures. Wilson laissait son regard voyager entre House et Cuddy, scrutant le moindre indice sur les intentions et les sentiments de ses amis. Quant à House, il fixait Cuddy avec un large sourire moqueur. Elle lui sourit à son tour. Ni l'un ni l'autre n'eurent un seul regard sur les autres. Sans se concerter, au même moment ils se dirigèrent vers le bureau du diagnosticien.

 

Cuddy et House étaient debout au milieu du bureau tout sourire. Elle remarqua que les traits de l'homme étaient détendus. Son visage était moins fermé que d'habitude. Il lui semblait presque accessible. Elle avait envie de caresser sa joue. Elle savait que ce geste lui était interdit et qu'elle aurait du se sentir coupable vis à vis de Lucas, mais elle n'y arrivait pas. L'envie était forte, il fallait que la raison prenne le dessus sur l'envie. Elle eu beaucoup de mal à se raisonner.

 

"On nous observe Cuddy..."

La voie de House là ramena à la réalité. Elle se tourna vers la vitre et vit quatre paires d'yeux qui les observaient.

"Faudrait me dire ce qui vous amène, la télépathie ce n'est pas mon fort".

"Je tenais à vous remercier de ne pas avoir profité de mon émotion hier soir."

"Cette fois ci je n'y suis pour rien... C'est Rachel que nous devons remercier. Mais comme je vous l'ai déjà dit, Cuddy, si vous ne voulez pas être embrassée je serai toujours là pour vous."

Elle lui sourit et fit demi tour pour partir, mais se ravisa lorsque House lui demanda :

"Vous connaissez la fin de l'histoire ?

"Quel histoire ?"

"Celle de la jolie Cuddyllon..."

Devant son air interrogateur il ajouta :

"Quel inculture ! La belle directrice perd sa boucle d'oreille au douzième coup de minuit, en quittant le restaurant. Le prince charmant la ramasse, lui ramène et ils se..."

House se tait et regarde Cuddy qui le fixe sans bouger. Elle arbore un sourire timide, mais on peut lire l'incompréhension dans ses yeux. Il reprend d'une voix calme, comme s'il souhaitait expliquer quelque chose à un enfant.

"Je suis sure que vous ne connaissez que la version édulcoré de ce conte. Celle qu'on raconte aux petites filles."

Silence.

Ils se toisaient. Elle lui semblait si fragile, si belle. Pourquoi avait elle autant d'emprise sur lui ? Pourquoi cette envie de la prendre dans ses bras ? Tout était confus. House avait envie de la protéger et en même temps tellement peur de la faire souffrir.

"Vous êtes une inconditionnelle romantique Cuddy, une petite âme sensible. Avec quelqu'un comme moi vous ne rencontrerez que des rebuffades."

"Et si cela ne m'arrêtais pas. Bien au contraire, si ça me stimulait ! Et si (elle mima des guillemets avec les doigts) la petite âme sensible que je suis était persuadé que les gens peuvent changer. Même ceux comme vous..."

House ouvrit la bouche mais la referma aussitôt ne sachant que répondre.

Ils étaient tous les deux abasourdis. Lui, ne s'attendait pas à une réponse aussi franche et sans demi-mot. Elle, parce qu'elle venait de dire.

Ils n'avaient pas bougé d'un millimètre depuis leur entrée dans le bureau et de nouveau leur regard se croisaient.

Ils n'avaient nul besoin de se retourner pour savoir que les quatre docteurs les observaient avec curiosité. Ils n'avaient que l'image sans le son. Mais l'attitude et les regards des deux protagonistes suffisaient pour comprendre qu'il s'agissait d'une conversation à caractère privé.

"Bon faudrait voir à pas rater votre sortie, car là je vais avoir du mal à leur faire croire que nous discutions d'un patient."

Il resta dans son bureau, alors qu'elle partait. Elle remarqua qu'aucun des médecins n'avait bougé et le silence qui régnait dans la pièce tranchait avec l'allégresse qu'il y avait a son arrivée. Les regards étaient partagé entre House et elle. Lorsqu'elle passa devant la porte elle s'arrêta, arbora un large sourire et lança :

"Docteur Chase, animez vous aussi les bar mitzvah ?"

Et elle partie de sa démarche assuré sans attendre de réponse, qui de toute façon ne vient pas.

 

House entra dans le bureau et rompit le silence en tapant deux fois dans ses mains.

"Allez les loupiots, faut se remettre au travail maintenant !"

Tout les regards interrogateurs se tournèrent vers House. Pour toute réponse celui-ci alla s'asseoir à son bureau et prit un dossier.

Ils s'animèrent tous en même temps. Wilson retourna dans son bureau et les trois autres imitèrent leur boss.

 

Laisser un commentaire ?