La petite voleuse de cookies

Chapitre 21 : Bonus : Send a warm hello to Earth from me

Chapitre final

2965 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 06:40

La nuit je mens, je prends des trains à travers la plaine - La nuit, je mens, effrontément - J'ai dans les bottes des montagnes de questions - Où subsiste encore ton écho  (Alain Bashung)

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LA RÉPONSE DE JACK

Bonjour chère mademoiselle (Name_member),

Je suis et je reste pour un temps encore le seul Capitaine Jack Harkness encore en circulation et je suis ravi de faire votre connaissance... Et un peu surpris que vous montriez tant d'intérêt pour ma vie.

J'ai reçu aujourd'hui une note bien étrange, un mot affirmant que vous aviez gagné une sorte de concours (?) dont le prix aurait été une réponse de ma part concernant une période précise de mon ennuyeuse existence... Il faut vraiment que je dise deux mots à ma nouvelle biographe, cette énigmatique et invisible Ms Arlani... Elle aurait pu me mettre au courant de ça !

C'est vraiment surprenant que dans l'inaccessible monde parallèle où vous vivez, je sois devenu par la faute de quelques uns, une sorte de héros archétypique enflammant passionnément les imaginations.

Mais... je dois avouer que je ne déteste pas l'idée, même si c'est sans doute très vaniteux.

La mystérieuse Ms Arlani (à propos, sauriez-vous à quoi elle ressemble ?) me dit que vous êtes curieuse de ma seconde période victorienne et de ma relation avec Clara Oswald. Je ne sais pas d'où elle tire ça mais elle est dangereusement bien informée sur ma vie. Je crois bien que je n'avais jamais parlé à PERSONNE de cette histoire. D'où tient-elle tout ça ? Elle tâche de m'inciter à "me libérer" (quelle innocente) mais je ne vois pas bien en quoi parler de ces vieilles choses pourrait les rendre moins pénibles... Mais allons, puisqu'il le faut...

Que puis-je vous dire d'assez honnête pour occuper mon temps, pendant que je planque en face d'un immeuble miteux, pour épier les allées et venues d'un mari volage qu'une femme jalouse veut épingler ? C'est ce que j'aime sur Velquesh, j'ai l'impression de ne pas vraiment avoir quitté la Terre...

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J'ai rencontré Miss Oswald en 1888, dans une taverne londonienne où j'étais venu dans l'unique but de me saouler pour tâcher d'oublier la stupidité de mon existence. Elle s'est montrée charmante et bien douce pour le pauvre de moi.

Puis, l'univers s'est mis à bégayer et j'ai rencontré sa jumelle, très peu de temps après and... I fell for her. Head over heals! Désolé, le traducteur "otto-matique" déconne quand les sentiments me chahutent. Je voulais dire que je suis tombé follement amoureux d'elle. Ha, surprise ! Je sais ce que vous allez penser. Qu'un type comme moi couche avec trop de monde pour savoir ce que c'est vraiment d'être amoureux, pas vrai ? Pourtant c'est la vérité. Je suis du genre à tomber amoureux au premier regard. Et ça, à mon avis, ça explique plutôt mieux qu'autre chose ce que je suis et ma... déplorable "réputation".

Puisque j'ai décidé d'être honnête avec vous, je ne suis pas certain que j'aurais cherché à revoir Miss Oswald De La Taverne s'il n'y avait pas eu "Moneypenny". Ok, c'est sans doute pas hyper reluisant de le formuler tout haut, mais je ne suis pas un saint... A ce que je devine, Ms Arlani est sans doute trop indulgente à mon égard. Je ne suis qu'un homme et pas parmi les meilleurs...

Mais je veux juste que vous compreniez qu'à ce moment, j'étais dans une situation bizarre. Obligé de porter un autre nom, de faire un boulot que je n'aimais pas, pitoyablement nostalgique, et si terriblement seul qu'aucune relation sans lendemain ne parvenait à me calmer.

Je voulais obstinément ne pas oublier Ianto. Hem. J'espère que vous savez qui est Ianto, sinon ça ne va pas être super clair... Disons seulement que c'est quelqu'un qui comptait pour moi. Mais je n'allais pas forcément bien. Je ne sais pas si Ms Arlani vous a dit pourquoi j'étais seul, j'espère qu'elle a dit que c'était long, en tous cas.

Et puis donc, au milieu de mon presque naufrage, Moneypenny est apparue ! Tout en elle criait qu'elle n'était pas d'ici. Tout en elle faisait tinter toutes mes alarmes. "Fille du futur. Fille du futur"... et aussi : "Elle te connaît". 

Je sais que c'était ridicule et stupide. Mais... j'ai cru qu'elle allait me sauver ! Qu'elle allait me ramener là d'où je venais. J'ai cru... que j'étais assez chanceux pour lui plaire un peu et que grâce à ça... et bien... vous voyez ?... Mais même avec la tête que j'ai, ce n'est pas forcément facile de séduire une fille comme elle. Oh, si j'avais su que c'était une compagne du Docteur, j'aurais compris pourquoi j'ai tant ramé et contre quel genre de concurrence je me battais... Est-ce que vous connaissez aussi le Docteur ?

C'est étrange que deux petites journées aient pu avoir autant d'impact sur moi. Et je comprends à peine comment j'ai pu ne pas la reconnaître quand je l'ai revue des années plus tard avec le Doc. Je devais être aveuglé. Je venais à peine de retrouver quelqu'un d'autre et mon cerveau a dû disjoncter. Je suis si binaire. Deux retrouvailles si rapprochées, ça devait faire trop à gérer...

Enfin... Qu'est-ce que je disais ? Oui, le vieux Londres. J'ai donc passé deux jours dans un état indescriptible, à me dire que cette incroyable jeune femme si vive et si piquante allait me ramener enfin chez moi...

Et puis en plein high trip, j'ai découvert qu'elle avait disparu. Qu'elle était partie. SANS MOI.

Et ça a été vraiment dur. De se faire avoir comme ça. De se tromper autant... Je l'ai maudite, je ne sais combien de temps de m'avoir fait ça... Ses jeux, ses yeux, ses sourires... Oh god, her sweet scent was just like home! Sorry, je dérape.

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Je me croyais résolu.

Pourtant, quand je suis revenu à Londres quelques semaines plus tard, et bien j'ai fait quelque chose dont je ne suis pas fier. J'ai voulu revoir Miss Oswald De La Taverne. Je sais. Je n'aurais pas dû ! Je n'aurais jamais dû. Je le sais. Mais elle lui ressemblait tant physiquement ! Et la pauvre petite était amoureuse de ce glorieux crétin de Jackson Harker...

Quand nous étions ensemble, au début, je rêvais que c'était l'autre qui était là, avec moi. Plutôt quand elle se taisait, notez... car leur accent, leur esprit, tout était différent. Et je voulais désespérément que Moneypenny revienne. Je n'en pouvais plus d'être ici.

J'ai attendu. Je guettais aussi le retour d'une autre voyageuse temporelle, Helen Magnus, dont je savais qu'elle allait réapparaître un de ces jours... Mon billet de retour. Mon cher billet de retour. Vers Torchwood, vers Ian...

C'était trop dur. J'avais revu Clara Oswald une fois seulement et fini par me convaincre que je ne pouvais pas me servir d'elle comme ça. Je devais lui dire que nous ne nous verrions plus. Je préférais lui briser le coeur vite et bien maintenant, plutôt que de lui mentir encore. Elle méritait quelqu'un de sincère.

Mais par un de ces retournements incompréhensibles dont ma vie semble perpétuellement agitée, quand je suis arrivé chez elle un mauvais jour de février, je les ai trouvés très malades, elle et son fils. Ils avaient été touchés par une forte épidémie de grippe. Les températures glaciales avaient fait des ravages... Quand j'ai mis les pieds chez elle, il était déjà trop tard. Le temps que je fasse venir un médecin, Zimmy trop jeune et trop fragile était déjà mort d'hypothermie et de déshydratation à cause de ses fortes fièvres...

Mais Clara a été sauvée.

Honest, est-ce que je pouvais la quitter à ce moment-là ?

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La mort de son enfant l'a anéantie et elle est entrée dans une dépression sérieuse. J'ai donné un congé sabbatique de mon ancien job pour prendre un autre travail sur place et je suis resté auprès d'elle pendant plusieurs mois. J'ai loué un appartement décent avec du chauffage et je l'ai installée là avec moi et Rosita.

Même si physiquement, Clara s'était remise une fois correctement nourrie et soignée, je voyais bien qu'elle ne faisait que broyer du noir en envoyant des signaux alarmants. J'ai commencé à avoir peur qu'elle ne mette fin à ses jours. Or dans un coin de ma tête, je me souvenais que Moneypenny m'avait dit qu'elle ne devait pas mourir...

Un jour pire que les autres, pourtant, j'ai déconné grave quand, pour ramener un sourire sur son visage, j'ai été assez stupide pour dire que je pourrais lui donner un autre enfant... Oh les yeux qu'elle m'a faits ! Désespérés, brûlants, magnétiques...

Avant cela, nous n'étions pas réellement amants. Et bien, disons qu'après les choses ont radicalement changé ! Du jour où je lui ai mis cette idée folle en tête, elle m'a supplié de "faire revenir Zimmy". Elle était persuadée que c'était le même petit garçon qui reviendrait et ça me brisait le coeur. Elle m'a supplié et supplié chaque jour, en disant qu'elle ferait tout ce que je voudrais... Oh ce n'était vraiment pas le genre de truc à dire à quelqu'un comme moi ! J'ai tenté de faire machine arrière mais je n'ai pas pu, car alors elle a commencé à vouloir me séduire. Activement. Son plan était arrêté, elle en avait fait l'argument de sa survie et j'étais dans son collimateur...

Qu'est-ce que pouvais-je faire ? Ce que femme veut, Dieu le veut ! J'ai cédé. :-D

J'ai été si orgueilleux. Je croyais que j'allais pouvoir l'arracher à ses idées morbides en lui donnant tout l'amour que je pouvais. Souvent. Hum, très souvent, je dois dire... Et quand nous avons commencé à être intimes de cette façon... she became more and more eager to please me in every way... Seigneur, je ne sais même pas quel âge vous avez, je ferais mieux de me taire... Déjà qu'on m'accuse de subornation dès que je souris à quelqu'un...

Bon, à force, elle est vite retombée enceinte... A partir de ce moment, elle a commencé à se comporter très différemment. Comme si porter mon enfant la faisait briller d'une aura de confiance et de pouvoir qu'elle n'avait jamais eue. Et je dois dire que j'adorais ça. Car elle s'est mise à ressembler beaucoup plus à Moneypenny.

Et j'étais foutu. La corde au cou et pire, content de l'être, avec une femme radieuse et bientôt un petit garçon qu'elle a tenu à toute fin à rappeler Arnold. Je suis donc bien le père d'Arnold n°2. Et c'est parce que c'était mon fils, la chair de ma chair, que je n'ai pas pu me résoudre l'abandonner. Il est né à la fin de l'année suivante en 89. Et Clara avait tenu sa promesse. Elle avait renoncé à sa vie à la taverne, et avait étudié. Chaque jour, je lui apprenais davantage à ressembler à son double, jusqu'à parfois les confondre.

Quand, j'ai su qu'elle avait une place de gouvernante, j'ai pris des dispositions pour reprendre mon ancien travail, tandis que payais Rosita pour garder Arnold. C'est la raison pour laquelle je n'étais pas là quand elle est morte. J'étais en déplacement.

Quand je suis rentré deux semaines plus tard, les cheveux de Rosita étaient devenus tout gris d'un seul coup. Elle m'a tendu Arnold et m'a expliqué qu'il y avait eu un accident au domicile des enfants qu'elle gardait. Du haut de ses trois ans, il me dévorait avec ses petits yeux bleus et il n'avait plus que moi... J'avais déjà trahi Ianto en tombant amoureux de quelqu'un d'autre... Fallait-il que je trahisse aussi ce petit qui n'y était pour rien ?

J'avais le sentiment horrible que je payais pour ce que j'avais fait à Clara, parce que je ne l'avais pas assez aimée pour elle-même, parce que j'avais voulu la façonner d'après une autre, elle m'avait été retirée. Je ne sais pas si vous imaginez comme je me sentais. Properly like shit! A quoi tout cela avait-il servi ? Elle était morte. Je n'ai jamais su quel était son destin particulier, celui que Moneypenny trouvait si important qu'elle préférait se mettre en danger à sa place pour qu'elle puisse l'accomplir...

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Christ ! That's a fucking long letter! J'espère qu'elle en valait la peine pour vous !

Et j'espère que je pourrai éviter, le plus longtemps possible, d'en parler à "Moneypenny". C'est une histoire bien trop triste et je n'ai pas envie de la charger inutilement avec ça. J'ai dans l'idée qu'elle pourrait quand même le prendre un peu personnellement, même si elle ne devrait pas. A quoi ça servirait maintenant ? J'ai eu bien d'autres amours ensuite. Et elle, et bien, c'est la compagne du Docteur, et ça veut tout dire par rapport à mes chances avec elle, n'est-ce pas ? :-)

Voilà, maintenant vous savez "tout".

Et par un fait extraordinaire, mon esprit est actuellement encore rongé d'inquiétude au sujet d'une autre grossesse. Je me sens encore moins heureux à l'idée que ma trop jeune colocataire veuille abandonner ses bébés. Encore une autre longue histoire qui me laisse en vrac, mais je ne vais pas en faire une habitude de me déballer comme ça... Enfin au moral, je veux dire... ;-)

Je crois qu'il est temps de vous laisser, Miss, car j'ai déjà bien assez abusé. Je suis terriblement bavard quand personne n'est là pour me dire de la fermer... Le mari volage vient de sortir de son hôtel et j'ai des photos compromettantes à prendre pour ma cliente, qui sera furieuse. Mes photos sont pourtant excellentes compte tenu des conditions de prise de vue...

J'espère sincèrement pour vous que vous n'allez pas gagner un autre concours prochainement.

Truly yours

J. Harkness

PS : Say hello to Ms Arlani and to the Earth for me.

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Note de l'auteur : L'épisode suivant (n°9) de cette saison alternative s'intitule Dernier Taxi pour Salkinagh (crossover Doctor Who / Torchwood) - voir mon profil.

 

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