Kyme - Partie 2 - Vie Tranquille à la BGU

Chapitre 2 : Comment saisir une occasion ( par Célès ) et Comment rendre un cours en...

Catégorie: G

Dernière mise à jour 30/11/2009 00:22

 

Comment saisir une occasion

( par Célès )

et

Comment rendre un cours ennuyant

captivant ( par Locke )


 

 

Les premiers cours commençaient peu après le lever du soleil. Les étudiants, encore un peu fatigués, rentraient paisiblement en cours suivi par leur professeur peu de temps après. Quistis se chargea de présenter les deux nouveaux venus dans la classe de Seifer. C ’était elle qui se chargeait de cette classe durant toute la matinée. Ils furent installés à la même rangée que Seifer, celle du fond, à la joie du frère et de la sœur. Le cours sur les G-Forces commença et, déjà, Seifer, aux côtés de Raijin, sembla peu enthousiaste. Fujin, devant eux, se mit sérieusement au travail. De son côté, Locke ne put s’empêcher de souffler à sa petite sœur :

"Alors heureuse ? ". Mais à sa surprise, elle ne dit rien, se contentant d’allumer son terminal. Deux heures plus tard, ils goûtaient la première pause de la journée. Le cours reprit dix minutes après, au désespoir de Locke et après que Fujin, Raijin et Seifer eussent fini de conspirer dans leur coin, sous le regard amusé de Célès, qui faillit se faire remarquer par Fujin.

" Le niveau est plus élevé, mais c’est toujours aussi chiant", soupira Locke.

" C’était ton idée de devenir Seed", rembarra Célès.

" Tu m’en veux encore ?"

" Et pas qu’un peu. . ."

" Et si on essayait de voir ce que vaut ce Seifer", proposa Locke.

" Pourquoi faire ?"

" Pour égailler notre scolarité et faire passer le temps. On a un an à faire quand même. . ."

" Et comment on fait ?"

" Soit on fait les indisciplinés et on essaye de lui parler en cours, soit on essaye d’exploiter une occasion, soit on utilise Squall pour l’appâter." suggéra-t-il.

" Tu peux laisser tomber la première possibilité, car je n’ai pas envie de me retrouver dans une de tes sales histoires. Pour la deuxième, c’est le genre de chose qu’on attend toujours en vain, et enfin, pour la troisième, je ne vois pas comment on pourrait utiliser Squall."

" Avec tes charmes naturels, c’est évident. Squall n’y résisterait pas une demi-seconde." sourit-il.

Il retint un juron quand le talon de la botte de Célès s’enfonça dans son pied.

" Oublie-ça, capito ?"

" Mais tu interprètes tout de travers." grimaça Locke en frottant son pied douloureux, "Ecoute, Squall s’entraîne avec Seifer. On assiste à leur entraînement, Squall nous remarque et nous demande des nouvelles et là, on saute sur l’occasion pour aborder Seifer. "

" Pourquoi pas ? Mais Seifer a l’air aussi intéressé que toi par ses études."

Locke se tourna et vit que Seifer contemplait le plafond d’un air dubitatif. Locke sourit et se prépara à aborder ce fringant jeune homme. Mais rien ne se passa comme prévu et leur plan tomba à l’eau. Quistis les garda à la fin des cours pour leur donner des explications sur le fonctionnement des cours et des activités et ils ratèrent l’entraînement des deux amis. Ils ne renoncèrent pas pour autant. Mais le lendemain ne fut guère plus fructueux, car Squall ne les aperçut pas dans la dense foule qui les entourait. Le surlendemain, la journée fut bien meilleure, car la deuxième suggestion de Locke qui ne tenait qu’à la chance, se réalisa.

Les cours venaient de se terminer et Seifer se dirigeait vers l'ascenseur accompagné par Fujin et Raijin, suivi par le reste de la classe qui se tenait à distance respectueuse. Ils se retrouvèrent tous devant l'ascenseur, mélangé avec d’autres classes. Ce dernier venait de tomber en panne et la foule d’étudiants grandissait sans cesse. Seifer prenait son mal en patience quand un autre élève l’alpagua.

- Hey, le chevalier de la sorcière, quand est-ce que tu pars d’ici ?

- Le brouhaha se tut immédiatement et les étudiants s’écartèrent, laissant un couloir vide entre l'alpagueur et l'alpagué.

- Alors t’as perdu langue ? Bah, maintenant que t’as plus personne pour te dire ce que tu as faire, tu es un peu perdu, hein ? Faut pas t’en vouloir si t’es pas capable de t’assumer et si t’as aucune volonté. Le cas échéant, tu pourras toujours servir de bonne à tout faire.

Quelques rires esseulés fusèrent, mais la majorité des étudiants tiquèrent. Fujin et Raijin allaient riposter mais un signe de dénégation de la main de Seifer, qui tournait le dos au provocateur, les en dissuada. Ils acceptèrent, contre leur gré l’ordre muet de Seifer.

- Au fait, t’as pris ton pied quand tu nous a attaqué ? Avoue, nous voir souffrir sous les coups des soldats a dû te faire jouir, hein ? Tu veux que je te dise, t’es qu’un beau salopard.

Cette fois-ci, Fujin et Raijin devaient réagir. La coupe était plus que pleine. Mais une voix claire les devança.

- Le salopard, c’est toi !

Tous les regards convergèrent vers la fille blonde qui avait dit ces mots.

" Qu’est-ce que tu fais ? " murmura Locke dans sa tête.

" J ’ai saisi l’occasion. Mais je reconnais que je ne l’ai pas fait exprès. Ce type est vraiment allé trop loin et je vais le remettre à sa place. Ça s’appelle faire d’une pierre, deux coups."répondit trop calmement Célès.

Et ce calme apparent ne trompa pas Locke.

" Mouais. .. En tout cas je plains ce pauvre type, tu as l’air vraiment remonté. N’y va pas trop fort quand même, il a l’air assez impulsif."

" Tu t’inquiètes pour moi ? "

" Idiote ! "

Il la suivit alors qu’elle se dirigeait vers l’alpagueur.

- Le salopard, c’est moi, hein ? Et pourquoi donc, hein ?

- Parce que tu lui fait rouvrir des vielles plaies qu’il essaie de guérir. De plus, je te rappelle que Seifer était possédé, envoya sans se démonter Célès.

- C’est facile, ça. C’est un faible, c’est pour ça qu’il s’est laissé posséder. Moi, j’aurais résisté, je ne me serais pas laissé posséder aussi facilement.

- Tu n’aurais pas eu ce problème. .. Et tu te trompes.

- Quoi ?

- Seifer a été possédé parce qu’il était fort, c’est pour ça qu’Ultimecia l’a choisi lui plutôt qu’un autre. Elle ne se serait jamais intéressée a quelqu’un comme toi, tu n’es pas de la même trempe que lui. En terme de puissance et de potentiel, tu n’es qu’un agneau comparé à lui.

- Tu insinues que je suis faible ? s’irrita l’alpagueur.

- Calme-toi, Anderson, lui lança son voisin.

- Fous-moi la paix, Myke ! envoya balader le nommé Anderson. Et toi la blondasse, répond-moi. Je suis faible, c’est ça, hein ? Tu veux que je te montre si je suis faible, hein ?

- Je t’interdis de lui parler sur ce ton, coupa Locke.

- Je ne t’ai pas sonné, alors tu la fermes, blanc-bec.

- C’est ma sœur, alors ça me regarde.

- Locke, je peux me passer de toi, alors merci de t’occuper de toi.

- C’est trahi pas mignon, hein ? Le grand frère qui vient aider sa petite sœur en détresse. Braves petits, vous irez loin dans la vie, hein ?

- On ira certainement plus loin que toi ! attaqua Célès. Et toi, qu’as-tu appris de la vie ? Pour être aussi faible, certainement pas grand-chose ! Et d’ailleurs que fais-tu ici ? Tu salis le nom de la B.G.U., tu n’as aucune tolérance, c’est toi qui devrais en partir ! Tu n’es qu’un arriviste de première ! Tu massacres les valeurs de la B.G.U. ! Quand Seifer a attaqué l’université, il a failli gagner la bataille ! Si Squall et son groupe n’avait été là, vous seriez tous mort ! Aurais-tu pu en faire autant ? Cela prouve que Seifer est un bon combattant et qu’il est digne de la B.G.U. ! Ses attaques vous avaient mis dans le désarroi et vous étiez presque inefficaces ! Seifer a su remplir les espoirs que la B.G.U. a placé en lui : être un bon soldat sachant mener une attaque efficace et commander des troupes. Je me demande quels peuvent être les espoirs que la faculté a placés en toi ? Peut-être de te faire devenir bonne à tout faire ? En tout cas, il n’y a pas de métiers ingrats, il n’y a que des gens avec un ego mal placé.

L'ascenseur, enfin réparé, sonna et la porte s’ouvrit. Célès se tourna et se dirigea droit vers cette dernière, suivi par Locke et sous le regard ahuri des autres étudiants. Le garçon qu’elle venait d’affronter était en effet l’un des garçons les plus forts de la B.G.U. et bien peu osait l’affronter de face, surtout qu’il pouvait réagir très violemment, très rapidement. Mais pour le moment, c’était Seifer le plus abasourdi. Il avait tourné la tête pour voir la scène et ne s’en remettait toujours pas. Il ne put empêcher une vague de chaleur le parcourir. Il était heureux, car enfin, il avait été respecté pour ce qu’il était réellement : un simple soldat. Une douce voix le sortit de son euphorie.

- Vous pouvez avancer, s’il vous plaît ? Je voudrais prendre l'ascenseur.

La douceur des paroles offrait un brusque contraste avec les accès de colère, dont avait fait preuve la jeune femme.

" Ouf elle s’est calmée." soupira Locke. Il n’avait pas envie de supporter sa colère toute la soirée.

Les trois acolytes se retrouvèrent donc dans l'ascenseur avant d’avoir pu récupérer leurs esprits, talonnés par Locke et Célès. Alors que la porte se refermait, Célès ne put résister à l’envie d’envoyer une dernière pique à Anderson.

- Et tu devrais arrêter de dire "hein" à chaque fin de chacune de tes phrases, tu as vraiment l’air stupide à faire ça.

En entendant ça, Anderson revint sur terre. Il allait se précipiter vers l'ascenseur pour régler son compte à cette impudente qui l’avait provoqué, quand une main amicale le retint.

- Ça suffit Anderson. . ., lâcha Myke.

- Je lui ferai la peau à cette garce, grogna Anderson alors que l'ascenseur descendait.

- Tu ne lui feras rien du tout. Tu vas d’abord te calmer.

- Fous-moi la paix ! Je ne t’ai rien demandé !

Et Anderson repartit vers sa salle de classe tandis que Myke avait un petit sourire de satisfaction. Pendant ce temps, dans l'ascenseur, Célès arborait un sourire radieux.

- Ah, ça fait du bien, se relaxa-t-elle.

- Bien vu ta dernière pique, reconnut Locke, satisfait de la conduite de sa petite sœur.

- Au fait Seifer, excuse-moi de t’avoir défendu ainsi, mais il est allé trop loin, s’excusa-t-elle.

- De rien, de rien, marmotta ce dernier. Mais qui êtes-vous ?

- Tes nouveaux camarades de classe ! Tu as déjà oublié ? Nous sommes arrivés, il y a deux jours, répondit Locke.

Seifer, un peu perturbé par les récents évènements, acquiescia sans savoir pourquoi. Raijin, lui, regardait les deux jeunes gens un peu plus jeune que lui, avec amusement, tandis que Fujin se posait des questions sur eux. Depuis que Seifer avait été ensorcelé, elle restait très méfiante dans les nouveaux rapports qu’elle pouvait avoir. Et ces deux personnes lui paraissaient trop ouvertes et donc suspectes de mauvais coups. Peut-être que tout cela n’avait été qu’une mise en scène pour approcher Seifer et le blesser davantage. Quelque chose la gênait dans leur attitude. La porte s’ouvrit sur le rez-de-chaussée et ils sortirent tous de l'ascenseur.

· Bon, je suppose qu’on a tous des choses à faire, donc on se parlera une autre fois ! Lança Locke qui se sentait en pleine forme.

- Euh oui. .. Au fait, merci, réussit à articuler Seifer.

- De rien, lui répondit Célès avec un grand sourire sincère en descendant l’escalier.

Le trio les vit disparaître en direction de la Serre de Combat.

- Ils sont amusants, sourit Raijin.

- Oui, mais je crois que je vais avoir besoin d’une bonne douche froide, parce que là, j’ai vraiment l’impression de rêver. Que quelqu’un que je ne connaisse pas me défende en public, eh bien. ..

Raijin et Fujin eurent un sourire compatissant et amusé devant l’air ahuri que Seifer gardait encore.

- Ne t’inquiète pas, les gens seront tous comme eux un jour, rassura Fujin.


 

*

* *


 

Le lendemain, Locke et Célès lancèrent un tonitruant bonjour à Seifer, Fujin et Raijin au milieu de la salle de classe. En voyant les regards surpris des autres élèves, Locke lança :

- Bah quoi ? On n’a pas le droit de dire bonjour aux gens de la classe ?

Toutes les têtes convergèrent vers leurs terminaux respectifs et s’y cachèrent. Les deux perturbateurs s’assirent à leur place sous l’œil amusé de Raijin et le regard perplexe de Seifer. Fujin, de son côté, se contentait de mettre ses cours à jour, même si elle les connaissait déjà tous par cœur. Squall, à leur surprise, tut exceptionnellement leur premier professeur de la matinée, leur instructeur habituel étant malade. Squall en avait d’ailleurs mal à la tête, avant même d’arriver dans la salle. Déjà supporter l’ennui mortel dont allait faire preuve Seifer et les autres élèves, lui pesait, mais en plus il allait devoir affronter la troublante Célès. Il avait tout essayé pour ne pas s’y coller, mais Quistis lui avait coupé toute voie de sortie. Selon elle, il devait assumer son travail et en tant que chef de la faculté, il se devait de montrer l’exemple. Heureusement qu’il y avait les autres élèves pour lui permettre de se concentrer. Quand à Fujin, Raijin et Locke, il espérait qu’ils puissent trouver quelque chose d’intéressant dans ce qu’il allait dire. Mais il se redemanda pourquoi Fujin et Raijin avait refusé de passer le test Seed l’année précédente. Ils en avaient le droit et le niveau. Toutes les années scolaires n’étaient pas obligatoirement à valider pour passer le test. Un étudiant a le droit de s’inscrire au test avant même la fin de ses études, si ses instructeurs jugeaient qu’il avait le niveau adéquat. Squall se refusa finalement à comprendre en entrant dans la salle de classe. Il commença par énumérer le contenu du cours et il vit Locke et Seifer, en parfaite synchronisation, lever les yeux au ciel, ce qui ne fit qu’augmenter encore plus sa démotivation. Il regretta amèrement d'avoir passer ce diplôme d’instructeur. Si seulement Quistis n’avait pas autant insisté... Son cours sur les associations magiques commença.


 

La première heure s’écoula, monotone.

- Heureusement qu’il est plus efficace à manier la Gunblade qu’à donner des cours, souffla Seifer à Raijin. Si ce n’était pas le cas, je me demande bien à quoi il servirait.

Son ami se mordit la lèvre pour ne pas rire. Il était sûr que Squall n’aurait pas aimé que Seifer et lui rient en plein cours. Il se serait senti directement visé - ce qui était d’ailleurs le cas. Seifer se renfonça dans son siège en regardant autour de lui.

- Vraiment, c’est pas humain de le laisser faire cours, souffla-t-il. On se croirait dans une salle de torture.

Pendant un instant, le souvenir de la salle de torture qu’il avait utilisé sur Squall pour connaître les buts de la B.G.U., lui revint en mémoire. Même s’il savait que son vieux rival ne lui en tenait pas rigueur (" En temps de guerre, tous les coups sont permis" lui avait-il dit), il s’en sentait encore coupable. Sa vue se brouilla un instant. Puis il chassa cette sombre pensée. Il ne pouvait rien y faire. C’était le passé. .. et Squall avait maintenant sa revanche, même s’il ne s’en rendait pas compte. Son cours était une vraie torture. Seifer se reconcentra donc sur la salle de classe, qui l’avait ramené à l’ancienne salle de torture de la prison de Galbadia. La majorité des élèves somnolaient sous le ton monocorde, inerte et sans vie de Squall. Pour un chef qui savait faire de beaux discours, ce n’était vraiment pas ça. A sa droite, il vit Célès qui essayait de motiver Locke pour qu’il suive le cours. Ce dernier contemplait son terminal d’un œil morne, semblant être dans un puits sans fin dans lequel aucun échappatoire n’était possible. Seifer eut un petit sourire d’amusement. Il n’était pas seul dans son cas. Locke finit par tourner la tête pour échapper aux injonctions de Célès et il croisa le regard de Seifer. Une idée lui illumina alors le cerveau. Seifer le remarqua, car il vit ses yeux briller et  son visage s’éclairer. Mais il ne s’attendait pas à ce que Locke se levasse aussi brusquement pour appeler son professeur.

- Monsieur !

Squall sursauta, ne s’attendant à un tel cri. Locke réveilla même les quelques étudiants qui s’endormaient ou somnolaient. Ces derniers mirent un peu de temps pour comprendre ce qu’il se passait, la tête encore dans leur rêves éveillés. Mais avec leur solide expérience, ils surent rapidement remettre les évènements dans leur contexte et ils se tournèrent tous vers Locke, intéressé par ce qu’il allait dire. A vrai dire, quoiqu’il se soit passé, cela les aurait les intéressé, car ils étaient prêts à tout pour échapper, ne serait-ce que quelques minutes, au cours ennuyeux de Squall.

- Euh. .. Oui, Locke, finit par répondre Squall.

- Je pense que, ici, tout le monde a compris le principe des associations magiques. Alors je voudrais vous soumettre une idée.

" Qu’est-ce que tu fais encore ?"

" Ne t’inquiète pas, ça va être intéressant." assura Locke.

" C’est bien ce qui m’inquiète. . ." soupira sa voisine.

- Je vous écoute, accepta Squall après une courte hésitation.

- Voilà, je pense que ce serait intéressant de nous faire un cours sur la manière dont vous avez battu Ultimecia.

- Que veux-tu dire ?

- Eh bien, je souhaiterais que vous nous expliquiez quelles techniques vous avez employé pour battre Ultimecia lors du combat final. Il faudrait que vous nous expliquiez pourquoi vous avez utilisé cette manière et pas une autre, pourquoi à un tel moment vous avez utilisé cette technique, comment vous avez réussi à vous protéger lors des attaques violentes, etc, etc... Ainsi, nous pourrons avoir des idées de techniques de combat beaucoup plus avancées et comprendre encore mieux comment nous devons réagir en combat réel. Car il est vrai que nous avons tous ici appris à combattre, c’est sûr, mais c’est pour combattre des monstres normaux. Il nous faut donc aussi apprendre à combattre des monstres beaucoup plus forts et puissants, et pour cela, seul une expérience du combat comme la vôtre peut nous aider. Bien sûr, il faut que la classe soit d’accord avec cette proposition.

A son contentement, un murmure d’approbation le soutint. Entendre leur chef raconter avec moult et moult détails son combat contre Ultimecia, leur semblait infiniment plus intéressant que de continuer à potasser pour la deuxième année consécutive les associations magiques, même si le savoir qu’il devait en tirer serait sans aucun doute moindre. C ’était un risque à prendre, mais de temps à autre, ils pouvaient aussi se permettre de faire une pause dans leurs études, et aujourd’hui, l’occasion était excellente. De son côté, leur instructeur hésitait. Si Quistis venait à avoir vent de cet écart de conduite, elle le lui ferait payer cher, il le savait. Mais pour la première fois, il sentait qu’il serait écouté en cours. Les lumières qui s’allumaient dans les yeux de ses étudiants le captivait. Cette sensation le grisait et il se décida. Il commença donc a raconter le combat final contre Ultimecia et la même sensation qui l’envahissait lors de ses discours à la faculté, revint à nouveau, l’enflammant de plus en plus. Et plus il s’enflammait et plus les étudiants s’intéressaient. Même Seifer suivait maintenant son discours, étant le plus à même de juger de la force d’Ultimecia. Squall se rendit alors compte que pour la première fois, il faisait un cours qui le stimulait lui et ses élèves. C’en était beaucoup plus gratifiant.

" Pourquoi tu as fait ça ? Tu connais déjà tout. Après les innombrables heures que tu as passées à lire leurs exploits, tu ne vas tout de même pas me dire que tu as déjà tout oublié ? "

" Évidemment que non. .. Mais il est toujours plus intéressant d’écouter le concerné. Et regarde, tout à l’heure il parlait d’un ton à faire endormir un T-Rex en furie et maintenant il est plein de vie, d’ardeur. Je préfère le voir comme ça. .. "

" C’est vrai, tu as raison," reconnut Célès, " Comme quoi tu n’as pas forcément que des mauvaises idées."

" Venant de toi, je prends ça comme un compliment !" s’exclama Locke.

Pendant ce temps, Squall, grisé par son discours, avait dégainé sa Gunblade pour bien montrer aux élèves comment s’était passé le combat.


 

Quistis soupira. Elle avait enfin rattraper le retard qu’elle avait accumulé dans les dossiers de gestion de la fac, retard qu’elle avait pris lorsqu’elle était restée cloîtrer dans la bibliothèque pour trouver un moyen de battre Orceïn et Orina. Elle apprécia la satisfaction du devoir accompli et allait se permettre une petite pause lorsque l’interphone sonna. Résignée à laisser passer une nouvelle fois sa pause, elle appuya sur le bouton de réception.

- Ici l’instructeur Trèpe, qu’il y a-t-il ?

- Je suis l’instructeur Yamamoto. Aucun élève n’est venu à mon cours, alors je me demandais s’il y avait quelque chose de spécial de prévu aujourd’hui. Parce que si c’est le cas, je n’ai pas été mis au courant.

Quistis fronça les sourcils. Aucune sortie ou activité spéciale n’avait été prévue aujourd’hui.

- Quelle classe est-ce ?

- La 5_A.

- Je vais voir ce qu’il se passe. Leur précédent professeur a peut-être dû oublier l’heure. Je vous tiens au courant.

- Merci.

" C’est Squall qui est leur professeur en cette première partie de journée." songea Quistis en se dirigeant vers la salle à problèmes. " Ce serait bien la première fois qu’il lâche ses élèves en retard. D’habitude, c’est plutôt l’inverse. J ’espère qu’il n’est pas encore en train de se battre avec Seifer devant les étudiants." resoupira-t-elle. " D’ailleurs je me demande ce que deviennent les deux nouveaux étudiants. On peut dire qu’ils ont l’air d’être de sacrés phénomènes. Mais maintenant que j’y pense, Squall ne m’a toujours pas dit pourquoi j’ai dû les mettre dans cette classe-là. Il va falloir que je tire tout ça au clair. J ’espère qu’il ne se passe rien de grave quand même."

Elle eut ces dernières pensées en arrivant devant la porte de la salle de classe. Elle la passa, la tête continuant à cogiter, et une Gunblade lui frôla le visage, la ramenant brutalement à terre. Elle recula quand la même Gunblade lui repassa à quelques centimètres des yeux.

- ... alors après je me suis retourné et ...

Squall avait failli la couper en deux deux fois sous le regard effaré des étudiants l’ayant aperçue. Le danger public en puissance ne l’avait pas remarquée et continuait ses moulinets, pensant que le regard effaré des étudiants était dû au passage dramatique qu’il leur racontait.

- Squall. ..

L’ennemi public n°1 ne l’entendait toujours pas.

- Squall. . ., appuya fortement Quistis, nullement découragée.

Mais son chef, méconnaissable, continuait à déblatérer des millions de mots, intarissable. Elle sentit la moutarde lui monter au nez.

- SQUALL ! ! ! hurla-t-elle finalement.

L’interpelé sursauta en arborant une figure de parfaite innocence, ne comprenant vraiment pas pourquoi on l’appelait si fort, si subitement.

- Tu peux me dire ce que tu fabriques !

- Euh... Ben. .. mon cours. ..

- Ton cours est fini depuis une demi-heure! tempêta-t-elle. Et il était censé être sur les associations magiques, pas sur la manipulation de ta Gunblade !

- C’est pas grave, du moment que je fais mon cours et que les étudiants sont contents, essaya- t-il de se justifier.

- Pas grave! ragea son ancienne instructrice. Avec tes moulinets ridicules, tu as failli me couper en deux ! Et deux fois ! Imagine ce qu’il se serait passé si ça avait été un de tes élèves !

Squall se sentit soudain très bête, alors que Seifer, Locke et Raijin manquaient de s’étrangler de rire devant leur terminaux. Les deux filles, elles, restaient incroyablement, stoïques.

- Tu n’es qu’un inconscient ! Tant qu’à vous tous, votre professeur suivant vous attend, alors bougez-vous ! Exécution !

En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, la classe fut entièrement vidée. Même Seifer obtempéra rapidement pour échapper à la terrible ire de Quistis. Mais cela ne l’empêcha pas pour autant de rire de tout son saoûl une fois dans le couloir. De son côté, Locke se demandait s’il devait aller au secours de Squall, comme il avait une part de responsabilité dans cette histoire. Mais il renonça à son idée. Quoiqu’il dise, Quistis ne ferait aucun cadeau à Squall en arguant du fait qu’il aurait dû être capable de dire non à sa proposition. Il partit donc à la suite de la classe, tandis que Squall tentait de s’excuser.

-Heu. .. Je suis désolé, Quistis, marmonna Squall.

- Tais-toi et suis-moi ! ordonna-t-elle.

Et Squall sentit qu’il allait passer un très mauvais moment dans le bureau de Quistis, même s’il était censé être son chef. Il put s'en tirer en expliquant à Quistis pourquoi elle avait dû mettre Locke et Célès en 5_A. Au lieu de supporter un sermon de deux heures, il n’eut à supporter qu’un sermon d’une heure quarante-neuf. Il était vraiment très gagnant.


 

NdA :

Mary Sue... ?


 

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