La cour des grands

Chapitre 18 : Olliver

1982 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 26/11/2016 19:57


Olliver




Olliver courait de toutes ses forces comme s'il voulait être le premier à plonger dans la bataille alors qu'en réalité, c'était tout l'inverse. Il cria si fort que sa gorge lui faisait mal. La pluie tombait à présent si fort que le sol mouillé commençait à glisser. Il vit les sept éclaireurs et Vent Gris les rejoindre dans l'attroupement. Il vit aussi une nuée de flèches qui voltigeait au-dessus de leur têtes et transpercer les tentes puis les hommes qui commençaient à s'y endormir. Des hurlements de douleur se firent entendre. Il entendit plusieurs personnes crier l'alarme puis les épées des Lannister sortir de leur fourreau. La troupe des Stark fonça dans le camp, Lord Manderly en tête suivit de près par Vent Gris. Certains soldats du Nord prirent des torches et les lancèrent dans les tentes qui s'enflammèrent aussitôt malgré l'humidité causée par la pluie. Certains Lannister ne comprenait pas ce qu'il se passait et furent vite abattus. Le chaos avait pris place sur le champ de bataille. Des corps jonchaient à présent le sol. Des boyaux s’étalaient dans l'herbe. Olliver vit une flèche s'enfoncer dans la gorge d'un ennemi. Il vit alors un arbalétrier charger son arme sur lui. N'ayant rien pour se protéger, il prit le cadavre de l'homme précédemment tué dans la gorge et le porta difficilement devant lui. Le carreau d'arbalète se planta dans le casque du défunt et Olliver le projeta au sol en fonçant sur celui qui avait essayé de le tuer. Ce dernier n'eût pas le temps de recharger son arbalète qu'il voyait l'épée d'Olliver le décapiter. C'était la première fois qu'il tuait un homme en pleine bataille. Il resta figé devant la tête qui roulait sur le sol puis, réussit à reprendre ses esprits et à tenir tête à un soldat qui fonçait sur lui en hurlant. Celui-ci était armé d'une hache et Olliver put parer le coup. Ses bras se plièrent sous le choc. Il repoussa la hache et donna un coup d'épée dans le ventre de son agresseur. Des boyaux en sortaient tandis qu'Olliver tenait droit. Il regardait le champ de bataille, entouré de flammes immenses. Des chevaux tombaient, faisant renverser leur cavalier qui furent écrasés par le poids de l'animal. Il se retourna et vit Lord Manderly faire un saut en avant et enfoncer sa hache dans la tête d'un soldat. Le coup fut si puissant que la tête se coupa en deux et que des bouts de cervelles tombèrent dans un flot de sang. Cette vision, malgré qu'elle soit écœurante, fit monter un peu plus le courage d'Olliver. Il regarda vers le centre du camp, entouré d'ennemis, et hurla à plein poumons. Il fonça dans un attroupement Lannister qui fut renversé par un cheval. Il tua un soldat qui essayait de se relever, prit des mains une lance planté dans un cadavre et la lança sur un ennemi qui s'enfuyait vers le centre du camp. Un autre soldat fonça sur lui mais fut stoppé net par Robb qui trancha sa gorge. Ce dernier avait le visage plein de sang et de boue. Ce n'est qu'en le voyant qu'Olliver se rendit compte qu'il était dans le même état et que, depuis son premier meurtre, il recevait l'énergie d'une rage méconnaissable jusqu'alors. Il enfourcha plus fort son épée et hurla à la mort. Il tua un autre soldat en lui plantant sa lame dans le cœur puis embrocha un deuxième dans l’œil. C'est alors qu'il vit un autre arbalétrier en train de le viser mais cette fois, il était trop tard. L'homme avait déjà charger et Olliver n'avait plus le temps de se protéger. Puis, apparaissant au travers d'une couronne de flamme, Vent Gris sauta sur l'arbalétrier qui tira sur un homme du Nord qui prit le carreau en pleine tête. Le loup avait raclé la gorge de sa victime puis passa à côté d'Olliver qui lui murmura un «Merci».


Il ne savait pas depuis combien de temps la bataille durait. Deux minutes ? Dix minutes ? Une heure ? Il ne saurait le dire. Á cet instant, il ne se souvenait plus de sa famille, de Karyl, de la cause du Nord ou même de son propre nom. Il ne combattait et ne tuait plus qu'instinctivement. Ce n'était plus pour continuer sur le chemin de la paix. Il se mit à chercher des ennemis un peu partout autour de lui et vit au loin Karyl en prise avec deux soldats. Olliver fonça le sauver mais il était trop tard. Un des deux soldats qui était immobilisé par Karyl, sortit une dague et la planta dans la jambe de ce dernier. Karyl réussit à trancher la gorge du premier agresseur mais fut incapable de pouvoir parer un seul coup du deuxième qui leva son épée et se prépara à l'abattre sur son torse qui se retrouvait à terre. Heureusement, Olliver réussit à temps à le sauver en plantant son épée dans la tête du soldat qui s'écroula sur le sol.


-Vous allez bien, mon seigneur ? Demanda Olliver en hurlant pour couvrir le bruit des hurlements de fureur et de souffrance.


-Oui. Ne t'en fais pas pour moi. Continues à en tuer le plus possible. Moi, je suis obligé de me retirer. Répondit Karyl qui se retourna, prit une lance et partit vers l'extérieur du camp en boitant et en s'aidant de cette lance pour marcher.


Olliver restait debout au milieu du chaos en regardant son seigneur s'éloigner et se demandant si la place d'un écuyer n'est pas à ses côtés plutôt qu'à celle de se battre pour sa propre vie. Ce fut le cri tonitruant de Lord Manderly qui ramena son esprit sur le champ de bataille.


-Qu'est-ce que tu fous, mon garçon ?! Bats-toi et je te promets que ce soir, nous mangerons du lion, mon frère !!


Il n'en fallut pas plus pour remettre Olliver dans sa rage du combat. Il rejoignit un attroupement des Stark qui fonçait dans le centre du camp, encore blindé de soldat. Il commença à se demander si cette bataille prendrait fin un jour avec ce nombre faramineux d'ennemis puis, sans plus aucune place dans son esprit pour réfléchir à quoi que ce soit, il s'engouffra dans la horde qui se tenait devant lui. Sans s'arrêter, et tuant quelques soldats sur le chemin, il courait avec ses camarades à ses côtés. Il vit Robb disparaître derrière un grand feu incandescent puis Manderly qui resta derrière à s'occuper des soldats laissés derrière lui. Chaque soldat Lannister était occupé par au moins un homme du Nord. La victoire semblait si proche. Mais, au loin, Olliver vit un homme, vêtu d'une épaisse armure rouge et or, ornée d'une barbe naissante, écraser chaque Stark qui le défiait. Il était à peine plus vieux que lui mais déjà, il paraissait avoir une grande expérience dans l'art du combat. C'était sans nul doute l'homme à abattre. Il devait forcément être Samwell Spicer, cousin du seigneur de Castamere. En voyant la fureur que dégageait celui-ci, Olliver faillit rebrousser chemin mais, voyant ses frères se faire écraser si facilement et pensant que fuir n'était pas digne de lui, il fondit sur le général. Celui-ci le remarqua. Il tînt ferme son épée et se précipita sur Olliver. Ce dernier se baissa pour éviter le coup de son adversaire. Il passa derrière lui et abattit son épée sur ses côtes de toutes ses forces. La lame s'engouffra dans l'épaisse armure mais ne sembla presque pas toucher la chair de Samwell. Celui-ci se retourna et éleva son épée tandis qu'Olliver essaya tant bien que mal de retirer son épée de l'armure. Il réussit à l'ôter au dernier moment et roula sur le sol pour éviter son coup. Il se releva et resta immobile en voyant que son adversaire avait déjà retiré son épée qui s'était planté dans le sol. Les deux hommes se regardèrent dans les yeux et Samwell s'exclama d'une voix très grave :


-Tu est costaud, toi. Mais je vois en toi que tu n'es pas habitué à ce genre d'événement. Je vois sur ton visage que tu es prêt à tuer n'importe qui osant se mettre sur ton chemin. Je suis pareil. La rage que nous gardons en nous se réveille lorsque nous nous retrouvons au cœur de la bataille. Alors, dis-moi. Lequel de nous deux a la plus grande rage et qui saura mieux la déchaîner que l'autre ? Moi, je pense que j'ai toutes mes chances de gagner. Pour les Lannister !!!!


-Pour les Stark !!!! Hurla Olliver en chargeant son adversaire.


Leur deux épées s'entrechoquèrent et fit trembler leurs bras. Samwell repoussa l'épée d'Olliver et, avec sa lame, visa le visage de celui-ci. Olliver réussit in extremis à éviter le coup qui lui était réservé en reculant d'un pas mais la pointe avait néanmoins réussit à toucher sa joue et lui donna une éraflure sur sa joue droite. Il entendit le rire vainqueur de son adversaire et lui donna un violent coup d'épée sur l'épaule droite. Cette fois, la lame avait réussi à atteindre la chair et du sang coulait sur l'armure. Samwell poussa un cri de douleur et rappliqua en visant le cou d'Olliver. Celui-ci para le coup, repoussa l'épée et, en hurlant le plus fort possible, dirigea la pointe de sa lame vers sa tête et traversa la cervelle du général. Celui-ci lâcha son épée et tomba sur le sol tandis qu'Olliver sortit son arme du crâne de Samwell et s'écroula de fatigue. Il était incapable de lever un seul doigt et attendit qu'un soldat Lannister lui donne le coup de grâce. Il ferma les yeux et s'évanouit.


Seulement quelques minutes ont dû se passer pendant son inconscience car la nuit était toujours là. La pluie commençait à se calmer et la fumée qui s'élevait du camp atteignait plusieurs dizaines de mètres. On aurait dit un brouillard où Olliver avait réussi à voir, tant bien que mal, un ennemi tomber sur le sol, son casque Lannister roulant à terre. Ce fut Lord Manderly qui apparût devant lui et il lui tendit la main pour le relever. Celui-ci s'écria :


-Eh bien, mon garçon. Vous remontez incroyablement dans mon estime. La bataille est terminée. Nous avons gagner. Et c'est peut-être grâce à vous.


Il ria aux éclats en lui donnant des tapes sur le dos et s'éloignant pour trouver un coin où pisser. Olliver mit longtemps pour savoir qui se tenait debout devant lui. C'était Robb, accompagné de son loup et d'un grand sourire sur son visage. Le roi du Nord s'approcha de lui et le félicita :


-Bravo à toi, jeune écuyer. Si on m'aurait dit qu'un jour, un Frey nous assurerait la victoire, je lui aurais ris au nez.


Il montra le corps de Samwell.


-Pour avoir éliminer un aussi bon guerrier, j'aimerais t'offrir une récompense. Á partir de ce jour, jusqu'à ta dernière heure, puisse-t-elle être la plus tardive possible, je t'accorde, moi, Robb, de la maison Stark, seigneur de Winterfell et Roi du Nord, l'insigne honneur de porter le titre de chevalier. Acceptes-tu ?


Olliver réfléchit un instant tout en se demandant si tout ceci n'était pas un rêve.


-Je l'accepte, Votre Majesté.


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