La cour des grands

Chapitre 51 : Galmar

3518 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 04/03/2018 23:30



Galmar



Le Nord était une région très vaste et s'il fallait la traverser en marchant, il faudrait plus d'un mois pour apercevoir la frontière du Conflans ou la berge du Détroit. Ses collines à perte de vue, son atmosphère grisâtre, cette neige d'été, tous ces éléments faisaient partie intégrante de l'environnement de cette région. Ce paysage donnait généralement à ses visiteurs une impression de landes infinies et éthérées qui les poussait à se laisser emporter et à ne penser à rien. Cependant, Galmar, lui, n'avait pas de place dans son esprit pour s'occuper du paysage environnant. Tout comme son compagnon Darius d'ailleurs. Galopant sur ces plaines brumeuses, ils regardaient souvent derrière eux pour voir si personne ne les poursuivait. Car, à l'heure actuelle, ils avaient certainement déjà leur tête mise à prix. Ils avaient fui la veille au soir de Châteaunoir. La loi est très stricte sur le sujet. Ceux qui rompent un serment de la Garde de Nuit devront être exécutés par le Lord Commandant ou le seigneur qui les aura pris en délit de fuite. Généralement, c'était le seigneur de la maison Umble qui engageait plus d'une trentaine de cavaliers pour rattraper les fugitifs. Darius n'avait nul doute que les Umble étaient déjà au courant de leur fuite. Ils avaient galopé toute la nuit ainsi que la moitié de la journée mais les corbeaux étaient plus rapides qu'eux. Des affiches devaient déjà circuler au moins dans la partie nord de la région. Car en plus des Umble, il fallait aussi se méfier des mercenaires. Alliser avait déjà donné une description de leur visage et balancé aux quatre vents tout ce dont les Umble, les autres seigneurs du Nord et les mercenaires avaient besoin pour les reconnaître. Pour Darius et Galmar, il fallait donc sortir le plus vite possible du Nord, voir même de Westeros. À vrai dire, depuis leur départ, ils avaient chevauché sans savoir réellement où ils allaient, la nuit et la brume les empêchant de se repérer. Ce fut lorsqu'ils entrèrent dans le Bois aux Loups que Darius sembla suivre une destination précise. Il proposa de faire une halte sur les berges du Long Lac.


-Ici, les chevaux pourront se ravitailler en eau et nous pourrons établir un plan pour sortir de ce merdier. Dit-il.


Avant de partir de Châteaunoir, les deux compagnons avaient fait attention de prendre ce dont ils avaient besoin. Ils avaient alors pris une gourde d'eau, quelques fruits, deux manteaux de fourrure et évidemment, deux montures. Tout cela n'était pas difficile à prendre. Il n'y avait personne qui gardait la cuisine et il suffisait de ne pas faire de bruit pour que personne ne remarque leur fuite. De toute manière, rares étaient les frères de la Garde de Nuit qui osaient s'échapper car tout le monde en connaît les risques. Il n'y avait donc aucune raison de s'inquiéter d'un vol de montures au Mur. Galmar sortit donc deux pommes d'un sac et en fila une à Darius. Il regarda alors pour la première fois le paysage qui l'entourait. L'ombre des arbres était totalement en contraste avec la lumière du jour qui se reflétait sur le Long Lac. La brume n'atteignait pas cet endroit pour une raison inconnue et donnait l'impression d'un endroit hors du temps. Les silhouettes massives des Montagnes Solitaires, à l'Est, possédait une neige scintillante qui éclairait un peu plus la surface du lac grâce aux rayons du soleil. C'était un paysage magnifique pour Galmar qui ne connaissait pas vraiment d'autres diaporamas que celui, enneigé, du Mur et de celui, grisâtre, des Jumeaux. Darius aussi semblait apprécier le paysage. Mais maintenant, il fallait se concentrer pour savoir comment sortir de la région.


-Où va-t-on, Darius? Demanda Galmar. Tu as une idée?


-Et bien, en ce moment, Winterfell est désert à cause des Greyjoy. Nous allons bientôt entrer dans les terres des Stark.


-Tu penses que nous ne serons pas poursuivis, là-bas?


-Si, forcément. Et à vrai dire, peu importe où nous allons, il y aura toujours les mercenaires pour nous chercher. Plus longtemps nous serons captifs, plus chère seront nos têtes. Mon avis est que nous devrions gagner Essos. Les mercenaires, là-bas, ont d'autres priorités que de simples évadés de la Garde de Nuit. Braavos et Pentos sont assez dangereux, je pense. Mais nous serons en sûreté dans des villes comme Qohor, Lys ou même les cités de la Baie des Serfs.


-Et si nous allions à Viergétang? Proposa Galmar. Mon frère pourrait nous héberger.


-Si tu veux mais on sera recherché aussi là-bas.


-Tu as dit que peu importe où l'on va, on sera poursuivis de toute manière.


-C'est vrai, tu as raison. Va pour Viergétang, alors?


-Oui. Comment allons-nous y aller? Par bateau ou à cheval?


-Ce serait trop dangereux d'y aller à cheval. Prenons un navire. Cependant, on n'a pas d'argent pour se permettre de voyager par la mer.


-Volons-en un. Nous sommes déjà des hors-la-loi. Autant jouer notre rôle, non?


Darius ne semblait pas apprécier l'idée mais accepta. Lorsque leurs chevaux furent rassasiés, Darius opta de prendre un navire au port de Karhold, le fief des Karstark. Il conseilla également de passer par les Montagnes Solitaires afin de brouiller les pistes de ceux qui auraient essayé de les suivre à la trace. Évidemment, le passage par les montagnes ne pouvait se faire à dos de cheval et ils durent arpenter les pentes rocailleuses à pied tout en traînant leur monture. La montée fut pénible et ils durent prendre plusieurs pauses. Il n'y avait pas vraiment de sentier dans cette zone et il fallait parfois faire un long détour pour atteindre leur destination. De plus, les chevaux paniquaient lorsque la pente était trop dure à surmonter et il fallait plusieurs minutes pour réussir à les tenir en place. Ils étaient presque à mi-chemin quand ils se trouvèrent dans une impasse. Il leur était impossible de traverser un énorme amas de rocher sur leur route. Darius essaya de contourner sans succès. Le vent se faisait de plus en plus violent, et menait dans son sillage un froid glacé.


-Rebroussons chemin, Darius. Nous trouverons bien un autre passage.


Galmar voyait que Darius enrageait. La traversée des Montagnes Solitaires étaient plus compliqués qu'il ne le pensait. Il vit alors un espace entre deux rochers à leur droite et examina si ce chemin-ci était praticable. Il fit signe à Galmar qu'ils pouvaient emprunter cette voix. Cependant, ce dernier était assez méfiant face à ce nouveau chemin. La pente, au-delà d'être dur à traverser dans toute sa largeur, était aussi glissante à cause des multiples petits cailloux qui en couvraient toute la surface. Les deux compagnons avaient la peur de leur vie lorsqu'ils leur arrivaient de glisser sur quelques centimètres. Les chevaux, au fur et à mesure de la traversée, paniquaient de plus en plus. Car en plus de la pente glissante, il y avait aussi le vide. En effet, à leur droite, toute l'étendue du Nord s'offrait à eux. S'ils glissaient, la descente allait être longue et brutale. Il y avait quelques rochers auquel se rattraper mais si l'on ne pouvait les atteindre, la mort était certaine. Darius et Galmar, après un long calvaire, aperçurent un passage moins dangereux à partir d'un creusement dans la roche. Darius atteignit le passage en premier. À force d'éviter de glisser, il avait des cloques au pied, comme Galmar. Évidemment, il fallut que ce soit à ce moment-là pour que le cheval de Galmar ne glisse dangereusement et emporte ce dernier avec lui. Galmar voyait sa vie défiler devant ses yeux. Pendant un temps, il ne comprenait pas ce qu'il se passait. Ce fut lorsqu'il vit Darius s'éloigner de lui qu'il comprit. Dans un furieux instinct de survie, il tenta de se rattraper à un rocher. Il lâcha les cordes qui le liait à sa monture et eut l'extraordinaire chance de saisir le bout d'un rocher. Il se retourna et vit son cheval hurler à la mort tandis qu'il tombait dans le vide. Un grand choc se fit entendre et les hennissements se stoppèrent. De toutes ses forces, Galmar se stabilisa sur le rocher. Il regarda en haut et comprit qu'il avait dévalé au moins cinq mètres. Il avait une douleur au bras et lorsqu'il essaya de s'étirer pour calmer la douleur, il sentit son muscle se crisper. Il poussa un cri étouffé et resta quelques secondes sur le rocher qui était bien assez solide pour supporter son poids. Il tentait de réfléchir à un moyen de rattraper Darius. Celui-ci essayait lui aussi de trouver une solution. Son ami était au bord du vide et il ne pouvait rien faire. Il se pencha alors et hurla à Galmar:


-Essayes d'escalader! Je vais me pencher pour te rattraper!


La mission semblait risquer. L'escalade était assez compliqué avec un bras à moitié opérationnel et presque aucun point d'appui. Galmar accepta la mission et eut l'idée la plus folle de sa vie. «Mais quel débile, je suis» se dit-il. Il serra son poing et se prépara à prendre son élan. Il couru sur la pente et, comme il le prévoyait, glissa et tenta d'atteindre le seul point d'appui qu'il avait aperçu. Décidément, les Anciens Dieux étaient avec lui. Il atteignit de son seul bras en parfaite santé une petite cavité où seul sa main pouvait entrer. Il n'était plus qu'à deux mètres de Darius. Celui-ci commença à se pencher et à tendre la main. Galmar vit la main de Darius à quelques centimètres de lui. Il prit son courage à deux mains, prit appui avec ses pieds et sauta pour atteindre la main de Darius. Celui-ci réussit à l'agripper et, de toutes ses forces, souleva son ami qui venait de frôler la mort. Lorsqu'il finit par mettre Galmar en sécurité sur un sol moins pentu, ce dernier lui dit en plaisantant:


-Je t'en ficherais, moi, de tes foutues excursions montagnardes.


-Excuses-moi, j'ai vu trop grand cette fois.


Les deux amis rirent aux éclats. Ils prirent une pause et Galmar mit du temps à se remettre de sa blessure au bras. La monture de Darius comprenait que son homologue avait disparu à jamais et avait désormais un air dépité. Après cette longue et difficile traversée des Montagnes Solitaires, qui dura au final presque une semaine, ils virent enfin les plaines devant eux. À présent, ils regardèrent à nouveau tout autour d'eux pour vérifier qu'ils n'étaient pas poursuivis. Ils n'avaient pas encore quitté les surfaces rocheuses. Les longues plaines d'herbes étaient en face d'eux mais, le soleil se couchant, Darius conseilla de camper dans une grande cavité qu'ils aperçurent non loin de leur position. Ils mangèrent quelques fruits et virent qu'il ne leur restait plus grand-chose dans leur sac. Galmar contempla alors le paysage. Une longue rivière le traversait, appelé d'ailleurs la Dernière Rivière car c'est la plus au nord de Westeros, ainsi que la silhouette de Dreadfort qui se dessinait au loin. Ce fort était tenu par les Bolton et Galmar comprit que lui et Darius étaient peut-être trop descendu au Sud pour en arriver à apercevoir Dreadfort.


-Nous devrons continuer à l'Est. Proclama Darius. On traversera la rivière demain et nous ne serons plus très loin de Karhold.


-Bien. Je te fais confiance. Répondit Galmar qui prit soudain un air mélancolique. Si Newt était là, il nous aurait chasser du beau gibier avec son arc, non?


-De toute manière, il n'y a pas beaucoup de gibier près des montagnes. Dis-moi, est-ce que tu regrettes d'être partie du Mur?


-Non. Pour rien au monde. Ce que je regrette, c'est que j'aurais voulu vivre quelques aventures au-delà du Mur. Il y a tellement de mystères, là-bas. C'est une des raisons pour laquelle j'ai pris le convoi pour Châteaunoir.


-Tu te souviens quand….


-Quand on s'est fait embusqué par des sauvageons avec leurs loups géants? Et comment! Newt s'était fait mordre la jambe.


-Je sais, j'ai dû porter les carcasses des loups à sa place.


-Je t'ai aidé, quand même.


-Tu sais, si on se fait attraper, je ne regretterai rien.


-Moi non plus. Tout cela n'aura duré qu'une simple vie, après tout.


Et les deux compères s'endormirent.


Le lendemain, ils partirent en direction de Karhold. Ils traversèrent la Dernière Rivière et continuèrent de galoper dans les grandes plaines du Nord. Derrière eux, la silhouette des Montagnes Solitaires disparaissait peu à peu. Le soir même, ils arrivaient à l'orée du bois qui s'étendait sur toute la région de Karhold. Ils ne pouvaient s'aventurer sur le sentier par crainte d'être repérer et s'engouffrèrent parmi les arbres. La lueur du soleil n'éclairait plus la forêt et ils décidèrent de rester camper près d'un tronc d'arbre couché, pour la nuit.


-Nous sommes bientôt arrivés. Se réjouit Darius. Le bois est assez dense donc on arrivera pas à Karhold avant la fin d'après-midi. Mais d'un autre côté, on a moins de chances de se faire attraper ici.


-Et nous pouvons avoir du gibier, surtout. Proclama Galmar, le sourire aux lèvres, qui en avait marre de manger des fruits depuis plusieurs jours.


-En effet. Tu veux t'en occuper? Je vais préparer le feu de mon côté.


Galmar acquiesça et se sépara de Darius. Quand il était aux Jumeaux, il arrivait à Galmar de chasser à l'arc. Cependant, il n'arrivait pas souvent à atteindre sa cible et devait laisser le gibier visé à ses frères. Mais depuis qu'il a fui Châteaunoir, sa méthode de chasse était très particulière. Habile à la dague, il lançait sa lame au lieu de tirer avec un arc. Avec cette méthode, il ne pouvait pas chasser de gros gibier et évidemment, il est plus dure de viser avec une dague. Donc cette méthode, en plus d'être assez originale, était aussi très handicapante. Malheureusement, Darius et lui n'avaient pas pensé à prendre un arc en partant de Châteaunoir. Avec sa technique, Galmar ne devait pas non plus se trouver trop loin également de la cible. Et c'était encore plus compliqué quand il faisait nuit comme ce soir-là. Autant dire que ramener de la viande était mission impossible. Galmar se faufilait le plus doucement possible. Se cachant derrière les arbres, il examinait tous les alentours malgré son faible champ de vision. Il tendait l'oreille mais aucun bruit qui pourrait provenir d'un animal ne se fit entendre. Cette forêt était-elle donc déserte? Il marcha plusieurs minutes et finit par décrire un cercle de plusieurs centaines de mètres autour du camp. Il se plaqua derrière un sapin et tendit une nouvelle fois l'oreille. Cette fois, un mouvement se fit entendre. Une branche venait de craquer. Galmar regarda doucement vers la source du bruit. Il sembla voir une petite tâche marron près d'un amas de brindilles et de feuilles mortes. Il sortit sa dague délicatement et s'approcha sur la pointe des pieds. Plus il avançait, plus il reconnaissait la silhouette d'un lapin, perdu au milieu des bois. Galmar leva sa dague, visa et tenta de l'abattre sur l'animal de toutes ses forces. Le lapin avait cependant senti sa présence une seconde plus tôt et s'enfuyait le plus loin possible de son prédateur malchanceux. Galmar souffla. Visiblement, il allait encore manger des fruits ce soir-là. De plus, ils allaient manger les derniers. Il se demandait s'il pouvait voler un met plus succulent lors d'un éventuel marché à Karhold le lendemain. Dépité, il décida de prendre la direction du camp.


Il s'était éloigné bien plus du camp qu'il ne le pensait et si Darius n'avait pas réussi à faire un feu, Galmar serait sans doute passé à côté sans le savoir. Il fut guidé par la lueur orangée mais se stoppa net sur son chemin et prit le reflex de se cacher derrière un tronc d'arbre. En effet, Galmar entendait des voix. Et aucune d'elles n'étaient celle de Darius. Il écouta alors attentivement les paroles des inconnus.


-Ne devons-nous pas les ramener vivant? Demanda une première voix masculine.


-Ce n'est pas obligé. Répondit une deuxième voix, cette fois féminine. Morts ou vifs, c'est marqué sur l'affiche. Mais la prime est plus grande quand on laisse la Garde se charger de l'exécution.


-200 dragons d'or chacun, apparemment. Informa une troisième plus grave. Ce n'est pas une grande prime, quand même.


Galmar comprit vite qu'il s'agissait de mercenaires. Ils devaient certainement avoir pris Darius en otage. Galmar sortit sa dague et s'approcha en rampant vers une cachette plus proche. Lorsqu'il fut assez près pour examiner la scène, il se mit à compter ses ennemis. Ils étaient quatre, tous en armure de cuir. Darius était à genoux et un des mercenaires pointait une lance sur lui au cas où l'otage se rebellerait.


-En tout cas, il en manque un. Il ne doit pas être loin, cherchez-le. Commanda la mercenaire.


Deux d'entre eux commencèrent à s'éloigner du camp, l'un d'eux en direction de Galmar. Celui-ci resta caché et tînt sa dague fermement. Derrière son tronc d'arbre, il voyait une ombre s'approcher à ses côtés. Il se baissa et contourna l'arbre pour rester hors de vue de tous les ennemis. Lentement, il attendit que sa cible rentre dans l'ombre. Avec le moins de bruit possible, il plaqua sa main libre sur la bouche du mercenaire et l'égorgea de son autre main. Le mercenaire agonisait et Galmar l'emmena délicatement derrière un arbre tout en gardant sa main sur sa bouche. Lorsque son ennemi devînt immobile et sans vie, il se rapprocha une nouvelle fois du camp. Il arrivait derrière le tronc d'arbre couché, juste à deux mètres du camp. Galmar sortit délicatement sa tête et vit que le lancier qui tenait en otage Darius était le plus proche de lui. La mercenaire, comprenant qu'un des siens n'était plus dans son champ de vision, appela:


-Pierce! Pierce, tu es là?!


Galmar profita de l'inattention de celle-ci pour se lever et se mettre à découvert. Il lança sa dague dans le cou du lancier qui tomba à terre presque immédiatement. Darius se releva et se jeta sur sa longue épée. La mercenaire se retourna et dégaina instinctivement son épée. En même temps, elle appela celui qui s'était lui aussi éloigné du camp.


-Ashton!! Vient, bordel!!


Galmar sauta par-dessus le tronc d'arbre et fonça sur la mercenaire. Darius couru, lui, vers le dénommé Ashton qui se précipitait vers le camp. Galmar abattit son épée sur la mercenaire qui esquiva le coup et faillit trancher la tête de son ennemi si celui-ci ne s'était pas retiré au bon moment. Galmar para tous les prochains coups mais il avait du mal à contre-attaquer. Son ennemi le martelait de coup d'épée. Galmar lui donna alors un violent coup de pied dans le genou quand il en eut l'occasion. La mercenaire fléchit et tenta de refrapper Galmar dans son élan. Celui-ci lui empoigna alors le poignet et abattit la pointe de sa lame dans son cœur. Derrière lui, Darius venait de casser de son coup de poing la mâchoire d'Ashton et le décapita juste après. Les deux amis reprirent leur souffle. Galmar dit alors avec un sourire:


-Désolé, Darius. J'ai pas réussi à avoir du gibier pour ce soir.


Darius sourit à son tour et répondit:


-Bah, faut voir si ceux-là avaient de la bouffe sur eux.


Ils fouillèrent alors les affaires des mercenaires. Galmar s'écroula devant l'ironie de la situation. Il venait de trouver de la nourriture, mais c'était encore des fruits. Cependant, ils trouvèrent quelques pièces d'or qui pourraient servir à se payer un voyage pour Viergétang.


-Tu vois Galmar? Même pas besoin de voler. Affirma Darius.


Celui-ci, vu l'absence de viande pour ce soir-là, éteignit le feu. Les deux compagnons dormirent alors, les cadavres des mercenaires à seulement quelques mètres d'eux. Leur dernière monture, qui n'avait d'ailleurs pas une seule fois paniqué lors du combat, était attaché à un arbre et reniflait timidement du sang sur des feuilles mortes.


Le lendemain matin, ils partirent le plus vite possible de leur camp, laissant les cadavres des mercenaires pourrirent au milieu des bois. Ils arrivèrent alors enfin à Karhol en milieu d'après-midi. Leur périple touchait à sa fin.

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