La cour des grands

Chapitre 70 : Mhaegen

3159 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 03/12/2018 20:16



Mhaegen



Au beau milieu de cette terre meuble nichée dans un pot en céramique, une graine de tulipe attendait patiemment son éclosion. Cette tulipe ne s'attendait pas à germer avant plusieurs jours avec l'eau qu'elle recevait de son arrosage. Mais ce matin-là, ce qu'elle vit tomber sur elle ne semblait pas être une eau ordinaire. Lentement, cet "eau", si cela en était réellement, se faufilait dans la terre et atteignait la graine. Alors, quelque chose d'incroyable et que peu de tulipes au monde eurent la chance d'avoir, se déroula. Le liquide, qui n'était clairement pas de l'eau, se nicha dans la graine et la tulipe sortit de sa carapace plus tôt que prévu. Voyant déjà ses pétales apparaître et sa tige grandir, elle sortit sa tête de la surface de la terre et fut aveuglé par la lumière du soleil. Elle se trouvait sur un balcon et elle entendait des cris à seulement quelques centimètres.


-Ouah! Mhaegen, tu as réussi! S'exclama une jeune femme blonde au regard naïf.


-Je ne m'attendais pas à ce que cela fonctionne du premier coup. Je suis moi-même surpris. Répondit la dite Mhaegen.


Lollys était sublimée par cette magie qui avait fait grandir sa tulipe aussi rapidement. D'un rouge écarlate, la tulipe se laissa poser dans un coin où d'autres fleurs étaient entreposées. La moitié du balcon était devenu un véritable petit jardin. Mhaegen était ravie d'avoir fait plaisir à Lollys. Elle commença à nettoyer et à ranger son matériel tandis que Lollys continuait à s'occuper de ses plantes.


Au cours de son nettoyage, Mhaegen se demandait ce qu'elle allait faire plus tard comme mixture. Mais elle avait l'impression de perdre du temps. La mariage du roi Joffrey approchait dangereusement et elle ne savait toujours pas quel poison concocter pour tuer le roi. De plus, bien que depuis qu'elle était entrée dans la Guilde des Alchimistes, Mhaegen sentait qu'elle s'était améliorée, elle n'avait toujours pas les compétences requises pour concocter des poisons, qui nécessitait une maîtrise du domaine alchimique assez conséquente. Elle décida alors d'aller voir dans la journée Arnold, le maître alchimiste, afin qu'il lui enseigne des leçons d'un meilleur niveau. Après avoir fini de ranger tout son matériel dans les placards, Mhaegen entendit la voix de Lollys derrière elle.


-Au fait, Mhaegen. J'ai reçu une lettre ce matin.


Le ton dépité de Lollys suffisait à inquiéter Mhaegen qui se retourna pour la regarder avec un air curieux.


-Que se passe-t-il? Que dit cette lettre? Demanda-t-elle.


-C'est une lettre de ma mère, de Castelfoyer. Elle arrive, avec ma sœur Falyse, à Port-Réal dans un peu plus d'une semaine. Pour assister au mariage du roi Joffrey.


Mhaegen avait déjà vu Tanda, la mère de Lollys, une fois. Il y a quelques mois, elle était venue à Port-Réal, seule, et elle n'avait pas du tout le même caractère que sa fille cadette. Elle avait beaucoup de points communs avec Cersei, ce qui expliquait pourquoi elle s'entendait aussi bien avec cette dernière. Elle était autoritaire, susceptible, avait les habitudes qu'ont généralement les bourgeois, à savoir rabaisser tout ceux qui sont d'une classe inférieure à la sienne, dont Mhaegen. Celle-ci savait que dès que Tanda arrivera à Port-Réal, Mhaegen devra se faire petite et qu'elle ne devra en aucun cas montrer, voir sous-entendre, qu'elle vit une idylle avec Lollys. Si Tanda l'apprenait, elle n'hésiterait pas à la faire virer du Donjon Rouge. Elle ne pourrait donc accomplir sa vengeance et le roi n'allait donc pas mourir de sa main. En revanche, elle ne savait rien de Falyse, la fille aînée de Tanda.


-Comment est Falyse? Interrogea Mhaegen.


-Elle est déjà prête à être la prochaine dame de Castelfoyer après ma mère. Elle a été éduqué comme une Dame, à faire des courbettes comme une Dame et a le même caractère que les autres Dames. Répondit Lollys avec une pointe de rancœur dans la voix. Elle glousse à longueur de journée. Je ne te cache pas que sa venue me hérisse les poils. Je l'aime car c'est ma sœur tout comme j'aime ma mère car elle m'a mise au monde. Mais ça ne va pas plus loin que cela.


Mhaegen savait le genre de relation que Lollys tenait avec sa mère. Cette relation n'était pas la plus exemplaire des autres relations mère-fille. Mais les deux s'aimaient l'une et l'autre à leur manière. Tanda était là le jour de l'émeute de Port-Réal et lorsqu'elle avait vu que Lollys ne revenait pas, elle était devenue folle jusqu'à violenter Mhaegen. Quand sa fille était revenue, les vêtements déchirés et le visage en sang, elle n'avait certainement jamais autant pleuré de sa vie. Si Falyse avait le même genre d'affection pour sa sœur, alors Mhaegen n'avait pas à s'en faire pour Lollys, à part peut-être pour ses nerfs. Toujours est-il que Mhaegen devra jouer le rôle de la servante parfaite lorsqu'elles arriveront à la capitale.


-Cela pourrait être assez drôle, quand on y pense. Dit-elle à Lollys lorsque les deux amantes sortirent de l'appartement pour aller se promener dans le Bois Sacré. Faire semblant d'avoir une relation maîtresse-servante «normale».


-Oui, c'est vrai. Approuva Mhaegen qui s'imaginait déjà s'empêcher de rire à chaque ordre de Lollys. Au fait, Lollys, je dois aller cet après-midi à la Guilde des Alchimistes. J'ai des livres à rendre, là-bas.


Lollys accepta en prétextant qu'elle avait de toute manière prévu de faire une sieste dans la journée. Mhaegen savait bien que cette réponse ne servait qu'à masquer sa déception de se retrouver seule dans son appartement.


Après un bon déjeuner, qu'elles passèrent d'ailleurs avec Olenna Tyrell et ses récits sur les mésaventures absurdes de feu son mari, Lollys et Mhaegen rentrèrent dans l'appartement et cette dernière prépara ses affaires pour sortir dans la capitale. Elle se revêtit de la robe verte foncée que Lollys lui prêtait régulièrement, embrassa celle-ci et sortit du Donjon Rouge.


Portant un sac plein de livres, elle marchait lentement dans les rues de la capitale. Elle arriva devant le bâtiment de la Guilde des Alchimistes et toqua à la porte. Elle entendit un bruit de clef et elle vit Urien qui se tenait dans l'obscurité du hall.


-Oh, c'est toi, Mhaegen? Quel malheur de te revoir en ces lieux. Se moqua-t-il en souriant.


-Ouvre-moi, le vieux. Ce sac pèse une tonne. Rétorqua Mhaegen qui prenait la plaisanterie comme un compliment.


Urien ouvrit la porte et la referma après que Mhaegen soit entrée. Depuis que Mhaegen était entrée dans la Guilde, Urien était plus sympathique avec elle. Alors qu'il avait tout fait pour que Mhaegen n'entre pas dans la Guilde, sa misogynie semblait disparaître à son égard. Elle avait appris d'Arnold que lui aussi était triste de voir la Guilde si vide de membres et que, même si c'est une femme, il est content de voir de nouveaux membres. La relation entre Urien et Mhaegen était une suite de moquerie et d'insultes qu'ils se renvoyaient mutuellement en plaisantant.


-Au fait, Mhaegen. Maître Arnold m'a chargé de te dire qu'il veut te voir à son bureau dès ton arrivée. Cela avait l'air assez urgent. Informa Urien.


-Très bien, j'irais.


Mhaegen était sûre d'avoir entendu Urien lui chuchoter «vieille chouette» avant qu'elle ne descende les escaliers mais elle n'avait pas eu le temps de lui répondre. Elle arriva dans le couloir sous-terrain de la Guilde et se dirigea vers la bibliothèque pour déposer les livres qu'elle avait empruntés. Mais avant qu'elle n'atteigne sa destination, elle tomba sur maître Arnold au milieu du couloir.


-Bonjour, maître Arnold.Salua-t-elle.


-Bonjour, Mhaegen. Urien vous a-t-il fait part de ma requête? Demanda-t-il d'un ton étrangement très sérieux.


-Oui. Vous vouliez me voir?


-Absolument. Suivez-moi.


-Puis-je déposer mes livres avant?


-Non, prenez-les avec vous.


Soudain, Mhaegen sentit l'inquiétude et le stress en elle. Lorsqu'elle avait emprunté les livres qu'Arnold lui avait dit de prendre, elle en avait profité pour prendre un autre livre, un sur les poisons. Or, Arnold ne lui avait jamais demandé de prendre ce livre. Mhaegen se demanda si Arnold était au courant qu'elle avait pris ce livre. S'il le savait, il y avait fort à parier qu'il ait deviner qu'elle veuille tuer quelqu'un. Contre toute attente, Arnold ne l'emmena pas dans son bureau mais dans le jardin sous-terrain qui, aux yeux de Mhaegen, était le plus magnifique jardin de ce monde. Son grand arbre au milieu, décoré de champignons violets fluorescents sur son tronc, entouré de plantes et d'insectes divers et variés et éclairé par le soleil qui passait au travers d'une grille au plafond, imposait sa splendeur à quiconque l'observait. Des bancs était entreposés tout autour. Arnold s'assit sur l'un d'eux et invita Mhaegen à s'asseoir à côté de lui. Après que Mhaegen soit assis, il lui demanda directement:


-Qu'arrive-t-il à un bézoard lorsqu'on le plonge dans de la mixture de sapin?


-Euh...elle gonfle, maître. Répondit Mhaegen, décontenancé et ne sachant pas pourquoi Arnold lui demandait cela.


-Qu'a donné le mélange de jus de cigale et de sable pillé?


-Le liquide s'est durci comme de la pierre, j'ai dû racheté une nouvelle fiole. Répondit de nouveau Mhaegen qui se demandait si Arnold ne lui faisait pas passer un test.


-Et que sent la potion de sommeil?


-Elle sent la tarte aux pommes.


-Vous avez bien appris vos leçons, Mhaegen. Je vous félicite. Conclut Arnold. Vous voyez cet insecte, posé sur une tulipe bleue? Montra-t-il du doigt.


Mhaegen tourna la tête et vit un curieux insecte posé sur la dite tulipe bleue. Il ressemblait à une sauterelle mais avec des yeux jaunes et des ailes rouges. Mhaegen conclut qu'il était vraiment beau mais elle demanda quel était cet insecte.


-C'est un Malikatal, un insecte qui ne se trouve que sur le continent de Sothoryos, bien après la Mer d'été. Son espèce est assez intelligente et elle vit en communauté. Seulement, c'est une espèce qui présente une particularité assez rare.


-Laquelle? Demanda Mhaegen, intrigué.


-Il arrive qu'un des membres de cette communauté se débrouille pour s'éloigner de cette communauté sans que celle-ci ne le sache. Quand il s'en va, il part récolter du pollen sur les fleurs et le mélange avec son sang jaune. Mélangé, cela donne un puissant poison, inefficace sur nous, les humains, mais puissant et dévastateur sur son espèce.


-Pourquoi ferait-il cela? Il risque de mourir en concoctant ce poison, non? S'interrogea Mhaegen qui, pour une raison qu'elle ignorait, recommençait à ressentir de l'inquiétude.


-En effet. Le Malikatal qui a concocté ce poison revient ensuite dans sa communauté et empoisonne l'un de ses membres, toujours sans être vu. Nous en ignorons la raison. Peut-être cette espèce ressent-il la colère au point de connaître la notion de vengeance. Ou peut-être a-t-il, comme nous, des êtres qui ont un instinct de tueur.


-Quel est votre avis sur ce sujet?


Arnold se mit à soupirer et à émettre un petit sourire sur son visage.


-Je n'en sais rien. Tous les individus ont leur secret, après tout. Donnez-moi vos livres, je les ramènerai moi-même à la bibliothèque.


Mhaegen sentit le stress monter.


-Oh non, ne vous donnez pas cette peine, je le ferais moi-même.


-Non, j'y tiens vraiment. Répondit Arnold d'un ton toujours sérieux.


Lentement, Mhaegen sortit les livres un par un et les empila en faisant attention de ne pas prendre le livre de poison qu'elle avait emprunté. Une fois tous les livres empilés, Arnold continuait de regarder Mhaegen d'un air sérieux et dit d'un ton glaçant:


-J'ai dis tous les livres.


Mhaegen n'avait plus aucun doute. Arnold était au courant pour le livre de poison. C'était donc pour cela qu'il lui avait parlé du Malikatal. Mhaegen se baissa donc prendre le livre «Les poisons les plus discrets» au fond du sac et le mit en haut de la pile de livre.


-Je savais bien que vous étiez venus ici dans un but précis, et pas celui de trouver une occupation originale. Répondit Arnold en se levant.


-Je suis désolée, maître Arnold. Acceptez mes excuses. Implora Mhaegen en se levant également et en baissant la tête.


-Je suppose que contrairement au Malikatal, vous avez un but bien clair pour vouloir tuer quelqu'un. En réalité, je me fiche bien de vos raisons. Mais je refuse que ma Guilde vous aide à accomplir vos méfaits. Je vais être concis. Soit vous abandonnez vos sombres projets, soit vous quittez définitivement la Guilde.


À ces mots, Mhaegen s'agenouilla devant Arnold et se mit à pleurer.


-S'il vous plaît, maître, ne me virez pas! Je ferais tout ce que vous voulez mais s'il vous plaît, permettez-moi de rester et de continuer à étudier ici!


-Levez-vous, bon sang! Nul besoin de s'agenouiller devant moi! Je ne suis pas un vulgaire seigneur!


Mhaegen se releva et sécha ses larmes autant qu'elle put.


-Maître Arnold, je sais bien que le meurtre n'est pas un fait honorable. Je sais que ce que je veux faire n'est pas acceptable. Mais s'il vous plaît, laissez-moi...le tuer.


-Qui voulez-vous tuer?


-Je…je ne peux vous le dire. Désolé maître, je ne peux pas. Dîtes-vous juste que ce que je compte faire… est juste. Je ne suis pas une mauvaise personne. Je suis juste une mère sans enfant.


-Vous comptez donc vous venger? Vous avez perdu votre enfant et vous voulez tuer son assassin, alors?


-Ou...oui.


Arnold resta un long moment silencieux. Seul le bruit des sanglots de Mhaegen se faisait entendre.


-Je…j'ai perdu un enfant, moi aussi. Répondit enfin Arnold en posant une main sur l'épaule de Mhaegen. Une fille. J'aimerais la venger mais l'on ne peut tuer une maladie, n'est-ce-pas? J'ai maintes fois rêvé que cette maladie soit remplacé par un être humain que je pourrais tuer pour me venger.


-Les humains sont une maladie, maître. Dans ce monde, nous sommes soit les victimes, soit les tueurs. Il n'y a pas de juste milieu, malheureusement.


-Je le sais bien. Vous vous battez pour la justice, je le comprends. Mais êtes-vous sûr que le meurtre est la bonne solution? Répondre à la haine par la haine ne fait qu'engranger plus de haine.


-Regarder le Malikatal, Arnold.


Arnold tourna la tête vers l'insecte qui quittait sa tulipe bleue avec entre les pattes du pollen condensé avec du sang. Son sang. Le Malikatal volait vers un trou présent dans l'arbre. Là, plusieurs dizaines de Malikatal virevoltaient. Le futur tueur s'approcha d'un de ses congénères, isolés du reste du groupe et lui enfonça la boule de pollen et de sang dans la bouche de sa victime. Celui-ci mourut presque sur le coup et tomba dans l'herbe verte. L'assassin, certainement fier du travail accompli, se retourna et vit alors la majorité de sa communauté foncer sur lui. Il avait été remarqué. L'assassin mourut alors et tomba à côté du cadavre de sa victime.


-Je ne veux pas que cela vous arrive, Mhaegen…. Objecta tristement Arnold.


-Mais je suis prête à prendre le risque s'il le fallait. Répondit Mhaegen en fixant de ses yeux rouge ceux d'Arnold, inquiet.


Arnold se rassit sur le banc. Il fixa la communauté de Malikatal qui agissait comme si rien ne s'était passé il y a à peine quelques secondes.


-Quel âge avait votre enfant? Demanda-t-il.


-Il n'avait qu'un mois. C'était encore un bébé. Répondit Mhaegen en se rasseyant à côté d'Arnold.


Ce dernier plongea sa tête dans ses mains.


-Toutes mes condoléances, Mhaegen.


-Suis-je toujours une membre de la Guilde, maître?


-Ou...oui. Même mieux que cela. Je vous avais dit la dernière fois que nous nous sommes vu que vous aviez un don pour l'alchimie. En mon droit de maître alchimiste, je vous accorde le rang d'acolyte. Félicitations, Mhaegen.


-Merci! S'exclama-t-elle.


Mhaegen serra Arnold dans ses bras. Celui-ci en profita pour lui murmurer:


-Promettez-moi que vous n'aurez pas de problème après cela, et que vous ne nous attirerez pas de problèmes?


-Je vous le promet.


Mhaegen reprit les livres et les ramena à la bibliothèque, laissant Arnold méditer en fixant la faune et la flore du jardin sous-terrain. Elle était fière d'avoir réussi à convaincre Arnold de la laisser travailler sur les poisons et d'avoir atteint le rang d'acolyte. Mais la tristesse résultant de son possible renvoi de la Guilde perdurait encore et ses yeux étaient encore humides. La Guilde était le seul moyen de parvenir à ses fins. En être renvoyé signerait la fin de tout. Elle arriva donc dans la bibliothèque et rangea tous ces livres, même celui sur les poisons discrets. En effet, elle avait lu chaque ligne de ce livre mais elle n'avait pas trouvé ce qu'elle cherchait. Mhaegen n'avait pas envie de prendre un poison qui mettrait plusieurs jours à agir, ni un poison qui prendrait la forme d'une maladie quelconque. Elle voulait que l'on voit que le roi avait été assassiné, surtout depuis l'événement des Noces Pourpres. Elle voulait montrer que la justice existe en ce monde et qu'un tel crime ne pouvait rester impuni. Le prochain roi réfléchira à deux fois avant de commettre des crimes aussi odieux. Elle chercha alors un nouveau recueil dans l'étagère sur les poisons. Elle tomba alors sur «Le grand index des poisons, du plus doux aux plus meurtriers». Dans ce livre, elle vit qu'elle allait forcément trouver ce qu'elle cherchait. Le titre même lui faisait peur et elle n'hésita pas à le ranger dans son sac. Elle prit également quelques livres en plus afin de s'améliorer d'une manière plus formelle en alchimie. Elle souleva son sac, moins lourd qu'auparavant et se dirigea vers la sortie. «Au revoir, vieil ivrogne» dit-elle à Urien en fermant la porte d'entrée. Entendant les rires de ce dernier, elle partit en direction du Donjon Rouge. En voyant le château devant elle, surplombant la capitale, elle eut l'image du trou dans l'arbre qui abritait les Malikatals et se voyait elle-même comme ce Malikatal qui avait récolté son poison et qui se préparait à assassiner sa cible.

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