Rencontres entre Dieux, esprits et mortels

Chapitre 4 : Suite et fin des Enquêtes rapides

3851 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 22/11/2023 02:59



Eleonas, marché principal, par une journée ensoleillé de juin 2001, 9h.


Jim Clancy, main dans la main avec Mélinda Irène, déambule dans le marché. Le couple a laissé leur fils Aiden sous la surveillance de sa nourrice, Héra. Un esprit apparaît devant la jeune femme : un septuagénaire vêtu d'un pantalon d'équitation beige et d'une veste d'équitation de la même couleur. Les mêmes yeux bleus que ceux de Jim... Elle fait un signe à son époux, qui comprend immédiatement d'une âme errante est présente.

La passeuse d'âmes dit en anglais : – Quel est votre nom ?

L'esprit lui répond dans la même langue, avec un accent irlandais : – Philip Clancy.

Mélinda Irène murmure à son époux : – L'esprit doit être quelqu'un de ta famille... Visiblement qui est mort d'une chute du haut d'un cheval, étant donné ses vêtements d'équitation... Il se prénomme Philip...

L'esprit intervient : – Je veux que Jim continue l'élevage de mes chevaux, des Pur-sang bais. Aucun de mes enfants et petits-enfants ne s'est montré intéressé par eux, de sorte que les descendants de mes troupeaux se retrouvent chez un éleveur équin Irlandais, un certain Connor Moore... C'est triste que de laisser mes chevaux à des étrangers...

Mélinda Irène : – Merci, Monsieur Philip Clancy. Je le dirai à mon mari.

Jim jette un regard étonné à sa femme. L'esprit errant disparaît de sa vue. Mélinda Irène rapporte les propos de l'âme errante à Jim. Ce dernier propose de discuter avec ses parents pour en savoir plus. Le couple se rend alors immédiatement devant la maison d'Ayden et de Faith Clancy. Leur bru explique la requête de l'esprit errant. Au cours de la discussion avec Ayden, Jim et Mélinda Irène apprennent que Philip Clancy est l'arrière-grand-père de Jim. Il était éleveur de chevaux, des Pur-sang biais irlandais. Ceci concorde très bien avec son prénom, car Philip dérive du latin Philipos, tiré du grec φίλιππος, (Philippos) (« qui aime les chevaux »). À sa mort, en 1977, d'une chute du haut de son cheval préféré, aucun de ses enfants ne partageait sa passion des chevaux. Voici sous une forme mathématique, la généalogie paternelle de Jim Clancy :


Philip Clancy (1900-1977) + Sherry Behar-Clancy (1900-1984), mariés de 1923 à 1977 = Riley (1924-1940), Samuel (1925-1989), Winifred (1926-1995) et May (1927-1999)


Winifred Clancy (1926-1995) + Sandy Hope-Clancy (1930-2000), mariés de 1949 à 1995 = Vanessa (née en 1952) et Scott (né en 1953)


May Clancy-Samson (1927-1999) + Matthew Samson (1925-1987), mariés de 1949 à 1987 = Lily (née en 1950) et Janelle (née en 1952)


Vanessa Clancy-MacMahon (1952) + Daniel MacMahon (1950), mariés depuis 1978 = Marigold et Mildred (jumelles nées en 1980)


Scott Clancy (1953) + Kathleen Briggs-Clancy (1955), mariés depuis 1980 = Melissa (1981)


Francis Deslauriers (1900-1977) + Sandrine Lafortune-Deslauriers (1903-1978), mariés de 1929 à 1977 = Marie (1930-1997), Ginette (1931-2000) et François (1932-1969)


Ginette Deslauriers-Laporte (1931-2000) + Jean Laporte (1930-1998), mariés de 1949 à 1998 = Mathieu (né en 1951) et Marianne (née en 1952)


François Deslauriers (1932-1969) + Mathilde Poulin-Deslauriers (1935-1999), mariés de 1959 à 1969 = Hélène (née en 1961)


Samuel Clancy (1925-1989) + Marie Deslauriers-Clancy (1930-1997), mariés de 1948 à 1989 = Jack (1949) et Ayden (1950)


Jack Clancy (1949) + Michele Serra-Clancy (1957), mariés depuis 1978 = Marc (1979) et Fanny (1980)



Ils apprennent aussi que Riley, le fils aîné de Philip, est mort à l'âge de seize ans, absurdement écrasé sous les chevaux qui l'avaient piétiné, car il les avait dérangé; Riley avait simplement pensé être vaillant en prétendant parvenir à chevaucher un cheval en furie.


Jim Clancy, perplexe : – Comment pourrions-nous retrouver les chevaux ?

À ce moment, un vieil homme barbu vêtu d'une chemise hawaïenne bleue et orange et d'un pantalon bermuda bleu fait son apparition dans le salon où sont réunis les mortels et leurs Génies. L'homme porte dans sa main droite un trident : nul doute, c'est Poséidon. Le Dieu salue le groupe puis dit aussitôt : « Jeune homme, vous pouvez retrouver facilement les descendants des chevaux de votre ancêtre, car ils sont les seuls chevaux bais à avoir le bas des pattes de couleur blanche. Je vous les apporte immédiatement ! »

Poséidon siffle bruyamment et dix chevaux apparaissent dans la cour arrière. Ayden, Faith, Jim, Mélinda Irène et leurs Génies regardent par la fenêtre de la cuisine, qui donne sur sur la cour : dix chevaux bais avec le bas des pattes blanc gambadent joyeusement sur le gazon. Philip Clancy apparaît derrière Jim et Ayden. L'esprit errant est visiblement ému. Il dit : « Que les Dieux soient loués ! Il ne leur manque plus qu'un enclos... »

Poséidon, avant que la passeuse d'âmes ouvre la bouche, dit d'un ton sûr : « Pour l'enclos, ne vous inquiétez pas ! » Le Dieu claque des doigts et frappe son trident contre le sol. Et un grand enclos se crée immédiatement à quelques mètres de la maison de Jim et les chevaux sont aussitôt transportés dans cet enclos par un nuage blanc. L'esprit errant remercie le Dieu, puis salue une dernière fois Ayden et Jim avant de partir dans la Lumière.

Poséidon s'adresse à l'ambulancier : « Monsieur Clancy, ne vous inquiétez pas pour les soins à prodiguer, un palefrenier s'en occupera. » Il claque des doigts et un palefrenier apparaît aux côtés des chevaux, ainsi qu'une petite maison pour l'homme. Ébahi, Jim remercie le Dieu, qui disparaît comme il est venu. Le jeune couple remercie le plus vieux de leur discussion, puis la passeuse d'âmes les informe que Philip Clancy est parti dans la Lumière.

Jim et Mélinda Irène, contents d'avoir réglés si rapidement un cas d'un esprit errant, reviennent main dans la main chez eux et sourient devant l'enclos où se trouvent les dix chevaux, cinq étalons et cinq juments. À ce moment-là, Arès et Athéna apparaissent, dans leurs vêtements d'apparat. On dirait deux chefs militaires en inspection de leurs troupes. Les Dieux sourient aux mortels et disent à l'unisson : « La guerre se fera à cheval ! » Ils éclatent de rire. Jim et Mélinda Irène s'entr'observent, interloqués.

Arès continue de sa belle voix masculine éthérée : « Il serait bien que tous les villageois apprennent à monter un cheval sans avoir le vertige... Je vous propose de réunir tout le village (à l'exception de Joshua Bedford, cet espion du Diable, dont Hermès s'en chargera personnellement) pour que tous ceux qui sont majeurs suivent des cours d'équitation sous notre supervision. »

Hermès apparaît aussitôt sous les traits d'un jeune facteur, en tenant, bien sûr, son caducée dans sa main droite. Sur sa main gauche, brille une alliance en or. Et le Dieu messager avertit tous les habitants d'un entraînement obligatoire, car une mobilisation est exigée. En passant près de la maison de Joshua Bedford, le coquin agite son caducée, de sorte que ses habitants (mortels et Génies) sombrent dans un sommeil profond. Voilà tous les cinq-cent et quelques habitants de dix-huit ans et plus réunis en cinq minutes autour des deux divinités de la guerre. Les enfants sont laissés entre les mains des Déesses courotrophes, telles Héra, Artémis ou Déméter. Les hommes – même Thomas et Gabriel Gordon d'Aigion sont venus, avertis par Diké – , sous la supervision d'Arès, les femmes – auxquelles se joignent aussi Sam Blair d'Akrata, avertie par sa protectrice, la Déesse Badb; et les épouses des deux hommes d'Aigion, à savoir Basilikḗ Giánnaris et Béatrice Bótsaris – sous la supervision d'Athéna, s'entraînent à chevaucher un cheval. Le juge a aussi amené à sa suite son frère, Ryan Gordon. Inutile de dire l'étonnement de Paul Eastman et d'Elizabeth Hewitt-Eastman de ce renfort inattendu – au moins, les deux maris d'Elizabeth se réconcilient, enterrant définitivement leur hache de guerre, puisqu'ils partagent un objectif commun, à savoir la défense d'Eleonas. Cet entraînement se fera pendant quelques mois, et les Génies des mortels aussi y participèrent.


Une fois que les instructeurs sont satisfaits des résultats, Pégase (un cheval blanc ailé) apparaît devant eux. Il s'assure d'une postérité avec les les cinq juments pur-sang. Voilà comment la population de chevaux ailés augmente ! Les poulains ont une robe un plus claire que celle de leur mère et les ailes de leur père. Nourris de nectar et d'ambroisie par les Muses, ils deviennent en une semaine des magnifiques chevaux adultes. Prochain entraînement : chevaucher des chevaux ailés... Les seules femmes qui parviennent à échapper à une partie de cet entraînement sont Mélinda Irène Eastman-Clancy, Ivy Mary Eastman-Grafton et Déborah Mpampiniṓtī-Neely, car elles sont entre-temps enceintes. Surtout lorsque leurs grossesses étaient assez avancées, Athéna leur accorde la capacité de savoir ce que leur propre Génie a appris au cours de la journée d'entraînement par une conversation avec lui (eux, ils ne sont pas exemptés des entraînements) ; ainsi, la Déesse évitera par la suite des cours privés aux trois femmes. Le 3 mai 2002, Mélinda Irène Eastman-Clancy accouche de son second enfant, un garçon prénommé Francis. Ivy Mary Eastman-Grafton, elle, accouche de son premier enfant le 9 juin 2002, un fils, qu'elle prénomme Andrew. Déborah

Mpampiniṓtī-Neely, l'épouse de Carl Neely, accouche de leur second enfant, une fille prénommée Sofia, en août 2002. Le couple a déjà une fille, née en février 2001 et prénommée Sara.





5 mai 2002, Mélinda Irène Eastman-Clancy se rend au camp d'entraînement. Chemin faisant, elle remarque deux esprits errants. Le premier est une femme septuagénaire, vêtue d'une longue robe blanche avec un fichu sur la tête, dont les yeux bleus sont rehaussés par des petites lunettes rondes en or. Le second esprit est une femme septuagénaire vêtue d'une jupe épaisse jusqu'aux chevilles, d'un pull tricoté sous lequel se voit un chandail à manches longues, avec des pantoufles tricotées aux pieds.

La première femme dit en français : « Bonjour, je suis Sandrine Lafortune-Deslauriers. Je voudrais que mon arrière-petit-fils, Jim Clancy, retrouve la boîte de simples de mon époux, le docteur Francis Deslauriers. Cette boîte était un cadeau de son Dieu protecteur Bélénos, le Dieu gaulois de la lumière et de la médecine. Je pense bien qu'elle vous sera utile, à l'approche d'une guerre... C'est ce que semble annoncer la forteresse qui se dresse fièrement à la limite du village, tournée majestueusement vers la forêt propice à de nombreux dangers... Sauf que je ne sais pas où se trouve la boîte... »

Le Génie traduit en grec les propos de l'esprit à Mélinda Irène Eastman-Clancy. Celle-ci hoche de la tête pour faire comprendre qu'elle a compris le message.

La passeuse d'âmes pense : « Sandrine mérite bien son prénom, une bonne femme qui protège virilement ses descendants... » Elle sourit à l'esprit errant. « Là, je peux dire que je suis vraiment chanceuse et bénie d'avoir un mari si favorisé des Dieux... »

L'esprit errant approuve ses pensées d'un mouvement discret de sa tête.

À ce moment, un jeune Dieu apparaît dans un flot de lumière, ce qui réjouit Sandrine qui s'incline avec respect. Nul autre que Bélénos, sous l'aspect d'un jeune homme au regard pétillant de joie.

Il dit : « Mesdames, ne vous inquiétez pas pour la boîte de simples de mon protégé (qu'il repose en paix). Car, la voici ! » Bélénos, par un claquement discret de ses doigts divins, fait apparaître une petite boîte de quinze par vingt centimètres plaquée d'or entre les mains du Génie de Mélinda Irène, qui, surpris, retient le petit coffre avant qu'il ne tombe sur le sol. Le Dieu ajoute : « De plus, je la bénis, cette boîte. Qu'elle protège tous contre toutes les blessures, autant physiques que psychiques et spirituelles ! Amin. »

Sandrine Lafortune-Deslauriers remercie le Dieu, qui disparaît dans un flot de lumière blanche. L'esprit errant se tient silencieusement à la droite de la passeuse d'âmes, qui se retourne vers l'autre esprit qui observe silencieusement la scène.


Remarquant le regard de Mélinda Irène sur lui, l'autre esprit errant féminin dit en anglais avec un accent irlandais : « Je suis Agate Collins-O’Carroll, la grand-mère de Jim, le fils de ma fille Faith... Et je voudrais qu'il récupère l'armure et les armes de mon époux, Aindreas O’Carroll, qui est un cadeau de mon propre père, le très valeureux Alastar Collins, qui est mort le 15 avril 1941, lors du bombardement allemand de Belfast, notre belle capitale de l'Irlande du Nord. »

Mélinda Irène Eastman-Clancy : – Savez-vous qui est l'héritier de l'armure et des armes ?

Avant que l'esprit ne parvienne à ouvrir la bouche, une femme d'âge mûre revêtue d'une armure militaire, avec une corneille perchée sur son épaule, fait son apparition. C'est Morrigan, la redoutable Déesse irlandaise de la Guerre et de la Mort. Elle dit d'une voix claire : « Cette armure était un cadeau de ma part, pour signifier mon soutien à cette famille de guerriers valeureux, qui ont su combattre du bon côté... C'est votre fils aîné qui l'a hérité, sauf qu'il décide de la garder comme un souvenir, de sorte que je la lui est retirée et la voici pour Jim Clancy ! » À peine la Déesse prononça ses paroles, une vieille armure en or, une épée et un bouclier rond apparaissent entre ses mains divines. Elle ajoute aussitôt : « Puisque vous êtes à l'approche d'une guerre, » dit-elle en regardant la mortelle et son Génie, « je bénis cette armure, cette épée et ce bouclier... Qu'ils protègent et parent tous les coups physiques et magiques de vos ennemis ! » Morrigan se signe trois fois et elle remet à la passeuse d'âmes les objets, qui ont repris de leur lueur d'antan par la bénédiction. La femme et son Génie la remercient et reviennent chez eux, suivis par les deux esprits errants. Ensuite, Mélinda Irène arrive au camp d'entraînement, en s'excusant de son retard. Athéna lui sourit; elle a compris que la jeune femme a rencontré des esprits errants. Elle regagne la place qui lui est assignée et tente de suivre où leur instructrice en est rendue avec les entraînements.


Après trois heures d'entraînement, chacun revient chez soi. Jim Clancy, étonné de trouver une armure, un bouclier, une épée et une boîte, demande à sa femme quel Dieu leur fait encore des cadeaux. Elle lui explique sa rencontre avec Sandrine Lafortune-Deslauriers et Agate Collins-O’Carroll. Les deux esprits errants, à la mention de leurs noms, apparaissent dans le salon, encadrant leur descendant. Jim accepte de bon cœur les cadeaux. Lorsqu'il décide d'apporter la boîte de simples de Francis Deslauriers avec sa trousse d'ambulancier dès le lendemain lorsqu'il se rend au travail, Mélinda Irène remarque que Sandrine part dans la Lumière, contente. La passeuse d'âmes en informe son époux lorsqu'il revient du travail.



Mai 2002, Akrata, bureau de Carl Neely, 17h.

Le policier est à la fin de son quart de travail. Il remarque que des feuilles se sont déplacées sur son bureau, formant le message suivant : « Trouve les armoiries des Neely ! »

Carl Neely se doute bien qu'un esprit est présent; il téléphone à Paul Eastman, qui accourt aussitôt. Vingt-cinq minutes plus tard, le passeur d'âmes est devant le station de police d'Akrata. Il est arrivé avec sa voiture de fonction. Carl Neely lui montre le message; Paul repère un esprit errant, un septuagénaire vêtu d'un complet blanc, avec des petites lunettes rondes sur le nez qui rehausse avec élégance ses yeux bruns.

Le passeur d'âmes dit à son collègue : – Il semblerait que vous avez une visite invisible...

À l'esprit, il dit : – S'il vous plaît, Monsieur, veuillez décliner votre identité.

L'esprit, avec un accent écossais très fort, répond en anglais : – Je suis Jack Neely, l'arrière-grand-père paternel de Carl.

Paul à son collègue : – C'est votre arrière-grand-père paternel qui a écrit le message.

Carl hoche discrètement de la tête pour lui faire savoir qu'il a compris.

Paul Eastman dit à l'esprit : – Pourquoi voulez-vous que votre descendant retrouve les armoiries de votre famille ?

Carl Neely ajoute : – J'ignore que la famille avait des armoiries... Où puis-je les trouver ?

Jack Neely répond : – Notre famille a des armoiries, des armes, une armure et un bouclier. Tu les trouveras à Édimbourg, en Écosse.

Paul à Carl Neely : – Votre arrière-grand-père vous assure que votre famille a des armoiries, des armes, une armure et un bouclier. Ils se trouvent à Édimbourg, en Écosse.

Carl, d'un ton ironique : – Aller à Édimbourg ? Pour fouiller tous les musées pour trouver des armoiries de famille ! Comment le disent si bien les Français, j'ai l'autre chat à fouetter... Par ailleurs, comment pourrais-je les reconnaître ?

Tout à coup, une Divinité vient d'apparaître. Un jeune homme vêtu d'une chemise blanche et d'un pantalon d'un complet bleu marine sourit aux mortels, à leurs Génies et à l'esprit errant. Ce dernier s'incline immédiatement devant le Dieu. Il se présente : Bragi, le Dieu de la poésie, de la musique et de l'éloquence; fils d'Odin et de Frigg. Le Dieu ajoute aussitôt : « Pour vous dire, Messieurs Neely, j'ai fait moi-même cadeau de ces armoiries à votre lointain ancêtre du Moyen Âge, qui était un très bon poète et un vaillant guerrier. Les armoiries se sont transmises jusqu'en 1945. Le dernier à les avoir fièrement portées était Jack Neely. Vous devez savoir une chose : il faut être brave et intrépide pour pouvoir les porter... Depuis 1961, elles sont dans les oubliettes de l'histoire familiale, car aucun des fils survivants de Jack Neely et de Joy Wyatt-Neely ne s'est montré assez brave pour pouvoir les porter. Amadeus, votre grand-père, est trop religieux et pas assez militaire; John est trop doux. Ensuite, les enfants de ces fils ne se montrent point intéressés à porter les armes; votre père, Benjamin, est trop pacifique; son frère Dorian est un peu trop mou. Heureusement, je les ai récupéré en attendant de trouver un successeur digne de porter les armes de ses ancêtres... Je pense bien que je l'ai trouvé en vous, Monsieur Carl Neely... »

L'interpellé, étonné, bredouille : – Pour... Pourquoi moi ? Je n'ai rien fait d'extraordinaire pour mériter un tel honneur... Je ne suis qu'un simple policier... Et je n'ai aucun exploit, à part faire deux enfants à ma femme...

Bragi, d'un ton sévère : – Il ne sert à rien de s'opposer au Destin ! Assumez votre virilité, un point c'est tout ! Et bien, ça sera l'occasion de nous prouver votre virilité et votre courage !

Le Dieu claque des doigts et fait aussitôt apparaître les armoiries, l'armure, une épée, un bouclier et un casque. Ils semblent comme neufs, comme s'ils étaient intemporels, irréels... Carl les prend entre ses mains pour s'assurer de leur réalité. Oui, tous ces objets sont réels.

Bragi ajoute : « Je termine cette visite par la bénédiction suivante: que cette armure vous protège de tous les coups, autant physiques (peu importe l'arme utilisée) que psychiques, spirituels et magiques ! » Il fait une signe de croix sur les armes, armure, armoiries, bouclier et casque, puis disparaît de leur vue. Jack Neely, content de la tournure des événements, dit : – Je vois une lumière accueillante, dans laquelle ma chère épouse m'attend. Je vous quitte !

Et l'esprit errant part dans la Lumière.

Paul Eastman dit à son collègue : – Voilà un cas de plus de régler !

Carl Neely : – Il est parti dans la Lumière ?

Paul hoche discrètement de la tête. Carl le remercie. Les deux policiers se quittent après une solide accolade paternelle et amicale. Puis le père de Mélinda Irène quitte le bureau de son collègue; ce dernier remet en ordre ses feuilles d'enquête. Chacun revient chez soi, Carl avec les cadeaux du Dieu Bragi. Il raconte à sa femme les événements; elle l'embrasse en signe de soutien; il lui rend son bisou.





Eleonas, juillet 2002.

Arès, après quelques mois de pause après les différents entraînements d'équitation (autant chevaux réguliers qu'ailés), convoque tous les habitants et leurs renforts d'Akrata et d'Aigion pour des exercices militaires. « Auparavant, présentez-vous en rangée avec vos armures et vos armes ! Hermès procèdera à une entrevue de présélection pour évaluer si vous êtes à la hauteur de nos attentes... Pour ceux qui n'ont pas l'armure de leurs ancêtres ou les siennes propres, mon frère vous fait don d'une armure en or. »

Tous les hommes et les femmes se sont revêtus d'une armure, même Joshua Bedford et son épouse. Tous attendent patiemment que le Dieu messager vienne les interroger un à un. Et lorsque Jim Clancy revêt l'armure de sa famille, Agate Collins-O’Carroll part dans la Lumière. L'entrevue est une ruse pour pouvoir détecter l'Élu de la Prophétie, qui apparaîtra forcément entouré d'une aura particulière. Ainsi, Hermès trouve enfin qui est ce mystérieux géniteur des futurs demi-dieux. L'homme se tient très calme sur la chaise en face de lui, nimbé dans une sorte de lumière blanche irréelle. Il supporte fièrement le poids de l'armure de ses ancêtres, qui brillent sous l'effet de la lumière. De plus, il est le seul à avoir les armoiries de sa famille. Cet homme est nul autre que Carl Neely... « C'est noté ! » pense Hermès.

Une fois les « entrevues » terminées, le Dieu informe Zeus et Héra. Le couple diffuse la nouvelle à leurs enfants. En tout cas, Aphrodite s'est promise à elle-même de concevoir un enfant avec leur champion... Par ailleurs, elle en informe les autres Olympiennes, de sorte que plusieurs espèrent bien connaître le policier d'Akrata... Disons que l'alliance qui brille sur l'annulaire de Carl ne les dissuadent point ; l'important, c'est de s'assurer d'avoir toutes les chances de leurs côtés...



À suivre.


Laisser un commentaire ?