Créature de l'ombre

Chapitre 1 : créature de l'ombre

Chapitre final

9269 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 19:53

La forêt. Il fait nuit noire. Je distingue à peine la silhouette des arbres devant moi. Je sens quelque chose... une soif terrible. Et cette odeur,en provenance du château... elle m'attire. Je glisse sans bruit entre les arbres. J'ai si soif... puis je la sens. Une odeur plus proche. Et une seule. Près de l'eau. Je me lance à travers l'herbe. J'évite un poing du saule cogneur en me balançant à une de ses branches, comme une trapéziste des ténèbres. Quand j'atterris sur mes pieds, je distingue au loin la silhouette qui émet ce doux parfum. La soif me déchire la gorge. Je m'approche discrètement, enveloppée dans un manteau deTénèbres. Elle est seule. Une fille. 12 ans. Son odeur forcit. Elle lâche un cri. Quel doux parfum... je m'approche encore. Mes crocs me font mal. Je la regarde quelques secondes, évaluant tel un requin à l'affût le meilleur angle d'attaque... puis, comme ce prédateur des mers, j'attaque sans prévenir. Mes crocs déchirent la peau de son cou, son cri d'étonnement s'éteint avant même d'avoir pu atteindre un volume audible, et je bois avec avidité ce précieux liquide rouge, cet élixir de vie... quand je sens que ma soif est étanchée, je laisse glisser le corps de la jeune fille dans le lac, ses yeux encore pleins d'étonnement...

 

   j'ouvre les yeux. Il fait jour, le soleil se lève. J'essaye de me souvenir de mon rêve... j'ai mal à la tête. 

- allez Nolwenn , debout! On va être en retard !

Je regarde Célia, ma meilleure amie. Elle est en pleine bagarre avec ses longs cheveux bruns, qui s'agitent au dessus de sa tête comme les filaments d'une méduse .

- viens m'aider, s'il te plaît... je crois que je me suis trompée de formule...

Je marmonne un mot et ses cheveux retombent sur ses épaules... complètement colorés en rose bonbon. 

- Nolwenn, sérieux! s'énerve ma meilleure amie. T'imagines la tête de Scorpius s'il me voit comme ça ? 

Je me mets à rire. Elle rit avec moi. D'un coup de baguette, ses cheveux reprennent leur couleur d'origine. Je m'habille en quatrième vitesse avant de la rejoindre dans la salle commune de Serpentard, où nous attend notre ami Scorpius Malefoy. Quand il nous voit, il lance un sourire à Célia, qui le lui rend.

- prêt pour l'examen de potions? je demande à Scorpius. 

- non, me répond mon ami. Mais je compte sur toi pour m'aider.

Je lève les yeux au ciel.

- même pas dans tes rêves, lui lance Célia en lui donnant un coup de coude. On y va? J'ai faim! 

Je suis mes amis dans le couloir. Une étrange impression me poursuit depuis que je me suis levée, comme si quelque chose de grave s'était passé... mais quoi? En chemin, Célia discute avec Scorpius de musique. 

-j'ai réussi à avoir la partition d'une chanson de mon groupe préféré ! jubile ma meilleure amie. Le seul problème, c'est que c'est du tertiaire ...

j'eclate de rire.

- on dit ternaire, Célia, pas tertiaire! je lui dis en riant.

- Rose déteint sur toi, on dirait... réplique mon amie en riant à son tour. Tiens, d'ailleurs, en parlant du loup...

Elle a à peine terminé sa phrase qu'une mini-tornade s'abat sur moi. 

- Nol! Tu tombes bien, on allait...

- deux minutes, Rose, je n'ai rien avalé depuis hier midi et je commence vraiment à avoir les crocs, passe moi l'expression.

J'ai en effet des canines légèrement plus pointues que la normale. Tout le monde me surnomme "vampirette", à mon grand désespoir. 

- ah oui, c'est vrai. Tu vas mieux? 

- ça va, je réponds distraitement. 

- et tu avais quoi, au final? demande James en s'approchant. 

- madame Pomfresh se demande si quelqu'un n'aurait pas versé une potion à base d'amanite tue-mouches sur le steak d'hier, parce que je n'étais pas la seule à être à l'infirmerie hier.

- n'importe quoi! rit Albus, le frère de James. J'en ai mangé aussi et je n'ai rien eu! 

- quand je te dis que tu es un mutant venu d'une autre planète... lui lance Rose.

- heu... c'est quoi un mutant? demande James.

Rose lève le yeux au ciel en répliquant:

- James... tu n'as jamais entendu parler des histoires des Moldus? 

- explique nous, Rose! supplie Scorpius. 

- ce sont des créatures qui ressemblent aux hommes, nous dit Rose d'une voix volontairement stressante. Mais ils ne sont pas humains...

- pas humains...

je dresse l'oreille. Je rêve ou quelqu'un venait de parler? 

- d'après maman, poursuit Rose sans remarquer quoi que ce soit, certains marcheraient à quatre pattes, comme les animaux... et ils se délecteraient de la chair et du sang

-du sang... 

- dans un monde que les Moldus auraient totalement ravagé...

Une fraction de seconde, une image se forme devant mes yeux, mais bien trop fugace pour que je puisse distinguer quoi que ce soit.

-viens à moi, ma fille...

Cette fois j'en suis sûre, quelqu'un a parlé. Une voix décharnée, effrayante... pas normale du tout. 

- hey, Nol, ça va? me demande Scorpius. 

Il semble inquiet.

- vous avez entendu? je demande d'une voix faible. 

- entendu quoi? demande Célia. 

- rien, je prétends après hésitation. Je crois... je crois que c'est la faim qui me joue des tours. 

Soudain, un hurlement retentit dans le hall, suivi d'un bruit de course. Le professeur McGonagall apparaît dans l'embrasure de la porte.

- que se passe-t-il ? demande-t-elle à un groupe de Gryffondor. 

Je n'entends pas ce qu'ils répondent, à cause de leur ton hystérique et de la distance qui nous sépare d'eux. Mais McGonagall, elle, semble horrifiée par leur déclaration. Elle les emmène avec elle. Mes amis et moi nous regardons. 

- vous pensez que c'est grave? s'inquiète Albus. 

- vu comment ils étaient, je pense que oui, répond Scorpius. 

- enfin, une chose est sûre... fait Célia. Quoi que ce soit, ça ne va sûrement pas nous tuer! Maintenant, allons manger, je meurs de faim.

- dépêchez vous, alors, répond James. Tu sais que Blackmoon déteste les retards... 

Sur ce, nos amis Gryffondor s'en vont, pendant que nous expédions notre petit déjeuner. Je donne tors à James: le professeur Blackmoon, professeur de Défenses contre les forces du Mal, n'apprécie juste pas être dérangé. Donc, quand un élève le coupe parce qu'il ouvre la porte et entre avec la délicatesse d'un mammouth... ben, ça l'énerve. Mais quand on sait s'y prendre... on échappe aux points en moins. 

Nous courons jusqu'à la salle de classe, où nous arrivons juste à temps. Blackmoon me demande si j'ai eu le temps de rattraper le cours de la veille. Il me regarde de façon insistante, et quand je lui demande pourquoi, il me répond:

- tu as l'air un peu pâle... tu es sûre que ça va? 

- je suis juste fatiguée, je réponds. Rien de grave. 

je gagne ma place en silence. Célia me chuchote:

- chanceuse! Pourquoi il s'inquiète toujours pour toi, et jamais pour moi?

Je ne peux m'empêcher de sourire. Il faut dire, notre professeur de Défenses contre les forces du Mal est, à mon avis, le plus beau de l'école. Je le soupçonne d'être né parmi les Moldus, à cause de son look... légèrement spécial. Je repense à ce que Célia nous a dit des Moldus. Pour eux, Blackmoon serait la parfaite image du sorcier. Cheveux noirs, yeux sombres, grand et légèrement musclé, carrément ténébreux et juste magnifique... avec sa robe noire et sa cape digne du Comte Dracula, il est qualifié par ma meilleure amie de "magnifique gothique". En attendant qu'il ait terminé de faire l'appel et que tout le monde arrive, Célia et moi nous adonnons à notre jeu favori: écrire sur un morceau de parchemin tous les adjectifs qui collaient à notre professeur. Nous n'en avions pas moins d'une centaine, et nous avions encore des idées... j'étais en train d'écrire "attentif aux autres" quand sa voix me fait sursauter:

- Miss Sombronyx, qu'est-ce que c'est?

Je rougis violemment en lui tendant le parchemin, où se mélangent mon écriture microscopique et penchée et celle plus ronde mais tout aussi inclinée de Célia. Notre professeur parcourt notre liste du regard avant de dire:

- et à qui correspond ce vocabulaire si... dithyrambique? me demande-t-il avec un regard qui signifie clairement : "pas de ça dans mon cours". Célia vient à ma rescousse:

- c'est... au sujet du héros d'un livre qu'on a en commun, begaye-t-elle. 

Il nous regarde d'un air peu convaincu... quand soudain, dans un flash étonnant, je me retrouve dans le parc, près des serres de botanique...

Devant moi, deux filles de cinquième année de Poufsouffle courent, leur sac sur la tête pour se protéger de la pluie.

- purée, il pleut comme vache qui pisse! lance la plus grande des deux. 

- ça ne te dérangera plus dans quelques secondes... je gronde d'une voix que je ne me connais pas. 

Je sors de ma cachette et me dirige vers elles. Elles me regardent d'un air stupéfaites, mais avant qu'elles n'aient eu le temps de crier, je mords la première à la carotide. Elle tombe à mes pieds dans une flaque de sang. Le sien est souillé par je ne sais pas quoi. Je m'attaque à la deuxième, qui a hurlé et est tombée au sol. Ses yeux agrandis par la peur me remplissent d'une joie sadique... comme son amie, son sang coule et je me gave de ce délicieux élixir qui me rend plus forte...

-... réponds, Nolwenn!

-miss Sombronyx, dites quelque chose!

Je me redresse brusquement en hurlant. Le professeur Blackmoon est agenouillé à côté de moi, Scorpius et Célia également. J'attrape le professeur par le col de sa robe en hurlant:

- il y a eu un meurtre! Près des serres, ici à Poudlard! Je l'ai vu! Des cinquième année de Poufsouffle ! Elles sont mortes! 

Je m'embrouille dans mes mots, je hurle comme une hystérique en versant des larmes incontrôlables... le professeur me prend dans ses bras en ordonnant aux élèves de rester dans la salle, puis, en me portant comme si je n'étais qu'une plume, il m'emmène à travers les couloirs du château en courant. Mes amis nous suivent aussi vite qu'ils le peuvent, et je continue à hurler comme une folle sans pouvoir m'arrêter. C'est ridicule, j'en suis parfaitement consciente, mais mes nerfs ne me répondent plus du tout. Au bout d'un moment, le professeur finit par me poser sur un lit aux draps blancs et m'oblige à relever la tête. Je tremble comme une feuille. J'entends des pas précipités se rapprocher, mes amis se jettent sur le lit à côté de moi en me harcelant de "Nolwenn, qu'est-ce que tu as?", "Il s'est passé quoi", et d'autres questions dans le même genre. Je vois le chapeau émeraude du professeur McGonagall qui s'accroupit à côté du lit. Scorpius passe un bras autour de mes épaules, comme pour me rassurer. 

- Nolwenn , me demande le professeur McGonagall , que se passe-t-il ? 

- elle a eu une vision, affirme Célia. La vision de...

La porte de l'infirmerie s'ouvre dans un bruit assourdissant  sur le professeur Londubat. Il a l'air complètement bouleversé.

- madame, bredouille-t-il à l'adresse de la directrice, deux de mes élèves ont été retrouvées mortes, juste à côté des serres. 

Je suis prise d'une nausée si violente que je n'arrive pas à la retenir. Deux secondes après, je m'évanouis. 

    Encore la forêt. La pluie ne s'arrête pas. Je termine de boire le sang de cette licorne. Délicieux. J'entends des pas approcher. Je saute dans un arbre, suffisamment haut pour ne pas être repérée. Leur sang parfume l'air humide. Ils sont deux. Un homme d'une soixantaine d'années, et un demi-géant. Je reste cachée. Je me contente de tendre l'oreille.

-...ici quelque part, dit le géant. 

- oh, par Merlin! jure le second.

Ils viennent de découvrir ma licorne. Je me retiens de sauter sur le géant pour l'empêcher d'y toucher. Il s'agenouille près du cadavre. 

- elle vient juste de partir , fait le géant. Pauvre bête... 

- Hagrid, lui dit l'autre, nous ne sommes pas là pour pleurer les mortes, mais pour retrouver la créature qui est derrière tout ça. 

- vous avez raison, Rusard... 

Un bruit de sabots se rapproche. Je monte encore plus haut. Un Centaure alezan vient d'apparaître. 

- Firenze, murmure le géant. 

- ne traînez pas ici. Les bois sont dangereux. Nous ignorons de quelle bête il s'agit, mais une chose est sûre : elle est très dangereuse. Et elle rôde tout près. 

- elle ne s'attaquera pas à Hagrid, réplique le plus âgé. Visiblement, le monstre aime le sang frais et jeune. 

Je montre les crocs au mot monstre. Je ne me considère pas comme telle. Mais il a raison: leurs sangs sont trop vieux et pas assez énergisants pour moi. Je m'enfuis dans les arbres, tout doucement, en captant la fragrance parfaite d'un autre repas potentiel...

Je rouvre les yeux et me redresse brusquement. Mon cœur bat tellement vite que je me demande si je ne suis pas en pleine crise de tachycardie. 

- Nolwenn ! crie ma meilleure amie. Tu vas bien?

- comment te sens-tu? me demande le professeur McGonagall. 

- elle... elle rôde dans la forêt, je murmure de manière quasi inaudible. 

- Miss Sombronyx, demande le professeur de Défenses contre les forces du mal, de quoi parlez vous? 

- elle a tué au moins trois élèves et se prépare à en tuer une quatrième ! je crie. 

Je me mets aussitôt à tousser. Ma gorge me fait mal. L'infirmière me tend un gobelet au contenu doré . 

- bois ça. Tu as tellement hurlé que tu t'es sérieusement abîmé la gorge. Quand tu parles à voix basse, ça va, mais quand tu hausses le ton, tu risques de te détruire la gorge en forçant. 

- c'est quoi? demande Célia pendant que je bois le liquide.

- un mélange à base de propolis , répond l'infirmière. 

Je sens ma gorge se détendre sous l'effet de la potion. Je ne peux retenir un léger soupir quand elle arrête de me piquer et de brûler. 

- alors, Nolwenn, demande le professeur de métamorphose, qu'as tu vu exactement ? 

- je ne sais pas vraiment...je réponds en toute honnêteté. Enfin, si je sais, mais... je ne sais pas vraiment pourquoi...

- qu'as tu vu? demande le professeur de Défenses contre les forces du mal. 

-  je... j'étais... je crois... je crois que j'étais dans la tête de la créature, je bredouille. 

- elle a tué, tu as dit.

- oui... plusieurs personnes. Je ne les connais pas... enfin... je les avais déjà aperçues dans l'école, mais...

- ce n'était que de vagues camarades d'école dont tu ne connaissais rien, termine le professeur Blackmoon pour moi.

- voilà. 

- tu saurais nous dire comment elles sont mortes?

Je me fige en me rappelant la barbarie de la créature. 

- elle... elle les attaquait toujours par derrière, quand elles ne s'y attendaient pas. Elle se jetait sur elles pour leur déchirer le cou... 

- et boire leur sang, poursuit McGonagall. 

Je frissonne à la mention de cet acte en acquiesçant. Soudain, une violente douleur à la tête me fait hurler. 

je suis blessée. Sale gamine... elle m'a envoyé je ne sais quel sort d'étourdissement... ça fait mal... je gronde de façon menaçante . Son sang coulera. Elle va payer. Je me lance à sa poursuite. Elle n'est qu'à quelques mètres...

- Rose! je hurle en me levant brusquement.  

- Nolwenn, reviens! 

J'ignore les cris de mes amis et me mets à courir.

j'entends sa respiration saccadée...

- Rose!

Elle n'a aucune chance...

Non, non, non...

Encore quelques mètres...

Je dérape en tournant à l'angle du mur donnant sur le hall.

je referme ma main autour de son poignet... quelle peau tendre, facile à déchiqueter...

Je sors du château et vole littéralement au dessus des marches. 

Elle tombe en arrière en me faisant face... sa baguette a roulé quelque part dans l'herbe, hors de sa portée...

je les vois. Plus vite, Nolwenn...

qu'elle est touchante avec ses yeux de lémurien...

Je sors ma baguette de ma poche. 

dommage pour toi, gamine...

- ENDOLORIS! 

Je hurle en même temps que la créature. Heureusement, je perds le contrôle de ma baguette et elle roule au sol. Punaise, ça fait mal! Je me jure de ne plus jamais utiliser ce sort. La créature relève la tête vers moi, me sourit, puis s'enfuit en direction de la forêt. Je tombe à genoux à côté de Rose, dont les yeux lâchent un flot de larmes dues à la peur. 

- NOLWENN! 

Je me retourne. Scorpius et Célia arrivent en courant, devancés par Blackmoon. Ce dernier se plante devant moi après avoir récupéré ma baguette.

- tu as utilisé un sortilège Interdit? 

- ce monstre a voulu tuer mon amie, je dis. 

Le professeur ne répond rien. Il s'agenouille près de moi.

- tu n'as rien? me demande-t-il. 

- moi, non... 

- Miss Weasley, demande la directrice en s'approchant à son tour, vous allez bien? 

Rose hoche la tête. Elle a l'air terrorisée, mais pas blessée. 

-Tu possèdes un lien avec cette... chose, affirme-t-elle. 

- Quoi?!je fais, complètement ahurie. 

- tu as hurlé comme si c'était toi qui avais reçu le sortilège,or c'est elle qui l'a pris de plein fouet. Tu as un lien avec elle. 

- impossible, je souffle. 

- si, répond le professeur de Défenses contre les forces du mal. Tu as des visions où, tu m'as dit toi même, tu as l'impression d'être dans sa tête. Et si ce que dit Rose est vrai... 

-mais... pourquoi moi? je lâche. 

- bonne question, admet Blackmoon. 

- une chose est sûre, nous coupe la directrice, c'est que personne ne sortira tant que cette chose rôdera. Rentrons, nous verrons cette histoire de lien plus tard. Pour le moment, vous devriez vous reposer.

 

Une heure plus tard, nous nous retrouvons tous dans la bibliothèque, Rose, Scorpius, Célia, James, Albus et moi. Nous faisons comme si nous faisions nos devoirs, mais en réalité nous parlions de cet étrange lien entre la bête et moi. Rose avait décrit la bête et James nous l'avait dessinée d'après la description de notre amie. À partir de ça, nous comptions trouver des informations dessus. 

- ça ne ressemble à rien que je connaisse, fait Célia. Et pourtant, j'en connais, des créatures bizarres. 

- ça, c'est sûr, répond Albus. Tu nous dirais que les ronflaks cornus existent que ça ne m'étonnerait pas. 

- et qu'est-ce qui t'étonnerait, dans ce cas?

- stop, lâche Rose. Nous avons autre chose à faire que de nous chamailler sur l'existence ou non des ronflaks cornus.

-et bien, Miss je sais tout, ironise Scorpius, dis nous où trouver la réponse... 

Rose lui jette un regard noir. Scorpius lui fait un petit sourire arrogant.

- digne de ton père, lâche Blackmoon en s'approchant. J'ai cru comprendre que vous cherchiez à découvrir de quelle créature il s'agit?

- heu... oui... je bafouille. 

excellente initiative, sourit notre professeur. On aura besoin de vos six têtes, quoi qu'en dise McGonagall. Vous connaissant... vous êtes plus efficaces qu'un groupe d'aurors, quand vous voulez.

Nous rougissons tous jusqu'au oreilles. 

- mais... pourquoi un tel compliment? demande Célia. 

- parce que c'est la vérité ! rit le professeur. Bon, sérieusement, avez vous une idée? 

- il nous faudrait des livres... soupire Albus. 

- c'est là que l'expression Moldue google est ton ami prend tout son sens! ironise Rose. 

- stop, fait Scorpius, c'est qui Google?

Les trois Gryffondor éclatent de rire, Célia et Blackmoon avec eux. 

- quoi? demande Scorpius, légèrement agacé. 

- ça se voit que ton père fait partie des "sang pur", répond Blackmoon en reprenant un minimum son sérieux , même si un sourire reste accroché à ses lèvres. 

- hein? fait mon ami, complètement perdu.

- tu ne connais rien à la technologie Moldue! répond Rose en riant de plus belle. Et pour te répondre, Google est un moteur de recherches très pratique pour trouver des informations. Il te suffit de prendre une plateforme connectée à Internet, à entrer ta recherche dans la barre de saisie et paf! Tu as ta réponse!

- j'ai rien compris. C'est quoi une plateforme ? Et Internet ? 

- pour faire simple, Google est un moyen moldu utilisé pour faire des recherches sans avoir à fouiller dans des livres, reprend simplement Célia. C'est beaucoup plus rapide et... ça te prend moins d'espace, vu que tu n'as pas à empiler les livres sur une table pour les lire. 

- heu... fait Scorpius.

- je te rassure, je n'ai pas tout compris non plus, je lui dis. Et de toute façon, c'est impossible d'utiliser un appareil moldu ici. 

- alors pourquoi mon mp3 fonctionne? me demande Célia d'un ton de défi. 

- Célia, lui dit Blackmoon, ton mp3 n'a pas besoin de connexion Internet pour fonctionner. Un ordinateur, ou une tablette, si. Et ici...

- il n'y a ni réseau ni wifi, termine mon amie. À mon grand désespoir... 

Devant le regard insistant des connaisseurs en "magie Moldue", elle reprend:

- quoi? 

- rien... répond James. J'ai juste l'impression d'avoir affaire à deux geeks...

- je ne suis pas geek, le coupe Célia. c'est juste que... mes groupes préférés postent la liste de leurs prochains concerts sur leurs sites et j'aimerais vraiment pouvoir aller les voir... en plus l'un d'entre eux doit sortir un nouvel album ce mois ci! 

- serait ce le groupe auquel je pense? fait Blackmoon.

Il dessine un symbole étrange sur un morceau de parchemin. Les yeux de Célia s'agrandissent de surprise.

- comment...? demande-t-elle.

Blackmoon sourit.

- je connais le chanteur. Je pourrais m'arranger pour avoir un album dédicacé...

Célia ne sait plus quoi répondre. Soudain, alors que je pose les yeux sur la marque que Blackmoon a dessinée...

 

     La marque du Clan. Il est passé par ici... la haine me fait gronder. Ainsi, ils m'ont suivie jusqu'ici... je donne un coup de poing dans l'arbre à côté de moi. Il tombe dans un craquement effroyable. Je sens ma soif encore augmenter... et je sens Sa présence. Celui qui m'a rendue comme ça... 

- et bien, démone, que fais tu ici?

Je lève la tête. Il est là, perché sur une branche. Je montre les crocs. 

- je vois... murmure-t-il en dégainant un sabre effilé. Tu es toujours décidée à me repousser... 

Je lâche un grondement sourd. Son sang coulera. Ses yeux virent au rouge, deux points lumineux dans l'obscurité de la forêt ... il se jette sur moi, sabre au poing. Je l'évite et le contourne aisément . Il a gagné. Je le hais. Il va mourir pour ce qu'il m'a fait. Mais, alors que je m'apprête à le mordre profondément pour lui déchirer la jugulaire, il me donne un violent coup dans les côtes. Ma vision se trouble...

 

     La marque réapparaît devant mes yeux. Je sens quelqu'un me secouer le bras. 

- Nol? Réveille toi! 

- cette marque... je fais. Elle la porte en horreur. Elle parle d'un clan... et d'une personne qui lui aurait fait quelque chose... il l'a attaquée dans la forêt. Il a des yeux rouges vifs... 

Un mal de crâne atroce me détruit les tempes. Ne t'approche surtout pas d'eux. 

- Nol? fait Albus.

- elle... elle m'a parlé, je lâche dans un souffle. 

- j'avais raison! lance Rose avec un sourire triomphant. Tu as bien un lien avec elle!

- elle me dit de ne pas m'approcher de quelqu'un, mais je ne sais pas qui... je crois que c'est lié à cette marque... 

Une douleur atroce me déchire le bras. Je l'entends hurler dans ma tête. Et je crie avec elle. 

aide moi... 

Son appel au secours résonne en moi comme si je l'avais pensé . 

- elle demande de l'aide... il la torture... 

- hors de question, fait Blackmoon. Tant que nous ignorons de quoi elle est capable, je vous défend de vous approcher d'elle. 

- alors qu'est-ce qu'on attend? répond Célia. Allons-y ! 

Elle se dirige vers les étagères en prenant certains livres. Nous nous séparons dans les rayons pour rechercher les livres, Rose et Blackmoon pour aller consulter des livres de la réserve. Je les suis pour poser une question au professeur:

- vous pensez que cette créature...est un monstre? 

- je l'ignore. J'aurais tendance à penser qu'il s'agit d'un vampire... mais cette histoire de lien est très étrange... et puis... ce n'est pas dans les habitudes des vampires de haïr leur créateur. Ils ont plutôt tendance à le vénérer. 

-ah bon? je fais. Je pensais que c'était plus logique qu'ils les détestent... après tout, ils les transforment en monstres... 

- apparemment, quand tu as le contrôle de ta situation, ce n'est pas si horrible que ça, répond Blackmoon d'un ton absent. 

Il promène son doigt le long des reliures en cuir usé des livres de la réserve.

- ah, le voilà, dit il en sortant l'un d'entre eux des rayonnages. 

Il le ramène de l'autre côté. Nos amis ont ramené une dizaine de livres chacun, plus cinq autres que Rose a trouvé dans la réserve. Nous commençons à prendre différents livres pour les étudier . Je jette un oeil aux différents titres qui s'étalent devant mes yeux : Symboles et runes magiquesles créatures de l'ombre: comment les detruire?, plusieurs manuels de Défenses contre les forces du mal... mais le livre qui attire le plus mon attention est celui de Blackmoon : Enfants de la nuit: légendes, mythes et contes. sur la couverture, des runes étranges forment des dessins complexes. Je pose mes doigts dessus. Les runes s'illuminent d'un éclat de sang et le livre s'ouvre tout seul. Autour de moi, le silence est total. Je tourne doucement les pages jaunies par le temps. Le livre a l'air si ancien que j'ai peur de déchirer les pages en posant mes doigts dessus. Je lis distraitement les différentes légendes qui défilent devant mes yeux, dont celle du Comte Dracula, à la recherche d'un indice sur cette étrange créature. Des histoires de transformation, d'amour, même une famille déchirée par un vampire... le livre me révèle ses secrets les uns après les autres, mais ne me dit rien qui ait un lien avec la créature de la forêt...  

     Soudain, je vois la marque dessinée par Blackmoon, celle qui avait fait réagir la femme. En dessous, une légende indique: blason du Clan Daelicus. Je lis le paragraphe qui parle de ce blason:

     " Les Daelicus sont, à l'image du Comte Dracula, considérés comme les plus importants vampires de la planète. Ils possèdent une richesse incommensurable. C'est également le clan de vampires le plus grand. Malgré tout,beaucoup de gens doutent de leur existence car ils se montrent très discrets. En effet, leurs chefs refusent toute entrée remarquée dans le monde des mortels, comme ils appellent les non vampires. De temps en temps, leur blason apparaît quelque part, personne ne sachant réellement pourquoi... 

     Les Daelicus sont également très dangereux. D'après de nombreux témoignages, ils sont prêts à tout pour arriver à leurs fins. Souvent, un vampire ayant trop montré aux Moldus leur existence est pourchassé et anéanti par leurs soins. Ils n'hésitent pas à éliminer des familles entières, enfants et bébés compris..."

Je me stoppe net. Pas étonnant qu'elle les craigne... je passe quelques pages avant de me figer net: un article de journal a été coupé et collé soigneusement. Une photo montre une jeune femme en robe de mariée, au bras d'un homme visiblement charismatique. Le titre de l'article indique: UN COUPLE DE JEUNES MARIÉS ASSASSINÉS . Leur visage me dit quelque chose... intriguée, je lis l'article en dessous :

     Ce samedi 18 mars 2003, deux jeunes mariés ont été retrouvés morts, chez eux.  Les voisins, en entendant des cris, se sont demandé ce qu'il se passait. "J'ai entendu la femme hurler, puis plus rien", témoigne une jeune femme qui habite une maison plus loin. "Je n'ai pas osé aller voir tout de suite,par peur", poursuit-elle. C'est un autre voisin qui aurait eu le courage d'aller jeter un oeil. Et là, le spectacle était assez horrible: Le mari a été retrouvé la gorge déchiquetée, complètement vidé de son sang. Sa femme, elle, avait complètement disparue. Des affirmations de la famille présente confirment son innocence. Tout laisse penser à une attaque de vampire, sans motif apparent pour le moment. Les aurors continuent leurs recherches, le corps de la femme n'ayant pas encore été retrouvé. Plusieurs théories sont déjà en place sur la raison de ce meurtre, cependant nous n'avons pas encore eu les détails. 

je suis perplexe. Un couple assassiné par un vampire? 

-Nolwenn, elle te ressemble...

Célia désigne la femme. 

- tu trouves? je fais. 

- je t'assure, répond mon amie. 

- pourtant je ne la connais pas...

Blackmoon me prend le journal des mains. Soudain, j'ai l'impression que ma tête se déchire en deux...

- ils ne vont pas tarder, je murmure d'une voix pressante à un homme près de moi. 

- ne t'inquiète pas. Je suis prêt à les recevoir, tes monstres. 

- tu ne comprends donc pas? On n'a aucune chance face à eux! Ils vont nous tuer, tu m'entends?

L'homme glisse un bras autour de ma taille. Il m'embrasse avec douceur. 

-  Sarah, murmure-t-il doucement, ils ne nous tueront pas.

Un violent coup fait voler la porte d'entrée. Un homme entre. Un vampire, plutôt. 

- alors, Sarah, tu as visiblement choisi ton camp... tu es sûre de ne pas vouloir revenir en arrière? 

- certaine, je lâche, la gorge nouée .

Ses yeux deviennent rouge vif. J'entends l'autre homme hurler, puis je sens une douleur aiguë me traverser le cou. puis c'est le trou noir. 

il fait toujours noir. Enfin... pas vraiment. C'est comme si j'étais entourée de... de vide. Puis je vois une femme apparaître. Je me fige. C'est la créature. Elle me sourit. 

- Nolwenn, murmure -t-elle, je n'ai pas beaucoup de temps. Les Daelicus te cherchent. Enfin... l'un d'eux en particulier. Il s'appelle Marius. 

- pourquoi? je demande d'une voix frêle.

- tu comprendras quand tu le verras.

-qui êtes vous, exactement ? Et pourquoi me dites vous tout ça?

Sa silhouette s'efface doucement. 

- tu comprendras bientôt, ma chérie...

 

    J'ouvre les yeux en sursaut. Ma meilleure amie me fixe avec inquiétude. Blackmoon me demande:

- encore une vision?

Je hoche la tête et leur raconte la première partie. Je m'apprête à leur parler du vampire quand Rusard entre dans la salle en courant presque.

- Miss Sombronyx, me dit il, quelqu'un veut vous voir. Une certaine...

Une femme entre. Rien qu'à son regard, je ne l'aime pas. 

- vous êtes Miss Sombronyx ? demande-t-elle d'un air curieux qui me fait frissonner.

- qui êtes vous ? je demande d'un ton un peu inquiet.

-Rita Skeeter, journaliste pour la Gazette du sorcier. J'ai quelques questions à vous poser...

- Pardonnez moi, intervient Blackmoon, mais ces jeunes gens sont en plein travail... vous pouvez repasser plus tard?

- ça ne sera pas long, assure Rita. Miss, fait elle en s'asseyant près de nous, vous êtes certainement au courant que trois de vos camarades ont été sauvagement assassinées aujourd'hui... 

- heu... oui... je bafouille sans comprendre.

- vous avez vu ce monstre, assure -t-elle. A quoi ressemblait il ?

- à un vampire... je fais. 

- des précisions ?

-non. 

"Ne lui répond plus" , chuchote la femme dans ma tête. J'ignore pourquoi, mais je lui obéis et dis à Rita :

- excusez moi, mais nous avons du travail. Célia, tu as trouvé la légende de la bête du Gévaudan ?

Ma meilleure amie comprend le message caché et me répond en feuilletant un livre au hasard. Notre professeur de Défenses contre les forces du mal revient vers nous comme si la journaliste n'était pas là. Nous parlons d'un sujet fictif de devoir pendant cinq minutes, temps qu'il faut à la journaliste pour comprendre que nous ne voulons plus lui parler. Elle finit par tourner les talons et sortir de la bibliothèque. Rusard nous regarde d'un air impressionné:

- et bien, vous n'avez pas peur des représailles... lache-t-il à l'intention de Blackmoon. 

Ce dernier lui lance un sourire amusé.

- oh, je suis plutôt tranquille. Je la connais, elle n'osera pas écrire quoi que ce soit sur moi, et encore moins sur les Potter et les Weasley. 

Rusard hausse les épaules et s'en va à son tour. Juste à temps. "Il t'attend", murmure la femme dans mon esprit. Je me promets de ne pas y aller. Pour une raison que j'ignore, je fais confiance à cette créature, femme... enfin, peu importe de quoi il s'agit. Nous passons le reste de la journée à faire des recherches, Blackmoon ayant réussi à inventer une excuse pour que nous n'ayons pas à aller en cours. 

 

     Le soir, alors que nous sommes en train de manger, McGonagall se lève et annonce :

- comme vous le savez sûrement tous, il y a eu trois meurtres aujourd'hui. La créature responsable de ce massacre se trouve certainement dans la forêt. Par mesure de sécurité, vous devrez rester dans le château le temps que nous trouvions le monstre. Si la situation vient à empirer, nous n'aurons pas d'autre choix que de vous renvoyer chez vous. 

Des murmures résonnent le long des tables. Mes amis et moi nous regardons sans un mot. Quelques minutes plus tard, nous sortons pour retourner à la bibliothèque. Les Gryffondor nous attendent devant. 

- on fait quoi? demande Rose, visiblement inquiète. 

- vous allez tous aller vous coucher et éviter de vous attirer des ennuis, répond Blackmoon en sortant de derrière une étagère remplie de livres. Nolwenn, me dit il ensuite, tu viens avec moi. 

Je le suis le long du couloir. Il marche tellement vite que je suis presque obligée de courir pour le suivre. Il m'emmène dans son bureau. Ici, tout est sombre. Murs noirs, rideaux tirés... la seule lumière vient de bougies placées un peu partout dans la pièce. D'ailleurs, le professeur Blackmoon a l'air inquiétant, ici. Il me demande de m'asseoir, puis s'assoit en face de moi. Il me demande:

- Nolwenn, j'ai quelque chose de très important à te demander. Montre moi tes dents. 

Je suis déstabilisée par sa question. Je le fixe comme si j'avais mal compris. Il répète sa demande et je m'exécute. Il inspecte mes dents comme ce que Célia aurait appelé un dentiste, puis sort une dague de son bureau et l'approche de moi. Je me mets à trembler, mal à l'aise.

- ne t'inquiète pas, me dit il. Je ne te ferai pas de mal. Dis moi juste si tu sens quelque chose.

Il pose le plat de la lame sur mon poignet. Elle est glacée. 

- heu... je fais, il est censé se passer quoi? 

Blackmoon fronce les sourcils. Puis d'un geste vif, il passe la dague sur son poignet. Une fine ligne rouge apparaît. Et là, il se passe quelque chose d'étrange. Je sens quelque chose de bizarre... une bonne odeur qui flotte dans l'air et qui provient de... de son poignet. J'ecarquille les yeux en devinant ce que j'ai. Blackmoon me regarde et demande:

- Nolwenn ? 

- qu'est ce que j'ai? je demande, complètement perdue.

- je crois que tu es au moins à moitié vampire, me répond le professeur de Défenses contre les forces du mal. 

- impossible... je souffle. 

- je ne comprends pas plus que toi. Tout ce que je vois, c'est que tu n'es pas dangereuse, pour le moment.

- mais... comment pouvez-vous dire ça? je demande sans comprendre.

Il soupire avant de me dire:

- ne le répète à personne, d'accord? 

Je hoche la tête. 

- je suis l'un des plus grands chasseurs de vampires de cette planète.  Et crois-moi, c'est vraiment tout sauf une sinécure. 

-alors que faites-vous ici? je demande.

- je te cherchais. Cette créature te surveille depuis longtemps, et je voudrais savoir pourquoi. 

Cette nouvelle me laisse sans voix. 

-quelque chose à ajouter? me demande le professeur. 

- tout à l'heure, elle m'a dit que quelqu'un me cherchait... un vampire, visiblement.. 

Il semble aussitôt plongé dans ses pensées. 

- tu as un nom?

- un certain Marcus Daelicus... 

Il redresse la tête et se lève brusquement. 

- viens avec moi. 

- où ? je demande.

Il sourit. Un sourire froid, inquiétant. 

- chasser des vampires.

 

  Deux  minutes plus tard, nous sortons, baguette à la main. Il m'entraîne dans la forêt. Grâce à son hibou, il nous guide dans la forêt le long de la piste de la femme. Au bout d'un moment,j'entends sa voix résonner dans mon esprit:

"n'y vas pas, Nolwenn..."

je frissonne. Blackmoon m'entraîne plus profondément dans la forêt. Soudain, quelque chose bouge sur notre droite. Le professeur dégaine une épée. J'entends un rire au dessus de ma tête. Un homme atterrit en souplesse devant nous. Je le reconnais aussitôt : c'est le vampire qui a attaqué la femme... 

- te voilà enfin, Nolwenn... 

Je tremble. Il agite légèrement les doigts. Aussitôt, une dizaine de guerriers vampires sortent des bois. Blackmoon se retrouve immobilisé. Deux vampires m' encadrent, mais ne s'approchent pas de moi.  

- ta mère semble beaucoup tenir à toi, jeune fille... 

- ma mère est morte à ma naissance, je lâche d'un ton froid.

Il rit.

- oh, non... elle est là, avec nous... 

Il claque des doigts. Deux vampires sortent des bois, soutenant une femme... la responsable des meurtres.

- je ne comprends pas, je murmure.

Elle lève la tête et me sourit.

- Nolwenn... me dit elle, je suis ta mère...

- impossible, je souffle.

-c'est la vérité, Nolwenn, intervient Blackmoon. 

- quoi? je lâche. 

- ça fait maintenant onze ans que je cherche les responsables de la mort du couple Flynight... et j'ai découvert des choses assez... étonnantes lors de mes recherches. 

- tu es notre fille, le coupe le vampire. Tu es la première enfant née vampire, la seule au monde... et certainement la plus puissante d'entre nous. 

- je... je ne comprends pas... je bégaye. 

La femme s'avance vers moi. Les vampires l'ont lâchée, mais semblent prêts à la rattraper au moindre geste suspect. Elle s'agenouille devant moi. Je reconnais aussitôt la femme sur la photo.

- ma petite Nolwenn, murmure-t-elle, Marius ici présent ne cesse de me faire la cour depuis notre rencontre, sur le chemin de traverse, il y a maintenant des années. Mais je ne voulais que ton père, et je n'ai pas compris tout de suite la menace qui pesait sur moi. Quand nous nous sommes mariés, Marius nous a menacés de mort si je n'acceptais pas de rejoindre les Daelicus. J'ai fait la sourde oreille et un jour, il nous a laissé un choix cruel à faire: soit nous nous séparions et lui restait en vie, soit nous refusions et nous mourrions. Nous avons refusé de nous séparer... et le lendemain nous étions attaqués. Ils l'ont tué, mais Marius s'est contenté de me transformer... sauf que lui comme moi ne nous doutions pas de ta présence, Nolwenn. J'ignorais que j'étais enceinte de toi à ce moment-là... quand tu es née, j'ai voulu te mettre à l'abri. J'ai réussi à faire croire à Marius que tu étais morte, suffisamment longtemps pour que tu puisses trouver un foyer. Je t'ai surveillée durant toute ton enfance, et quand tu es arrivée ici... j'ai voulu te mettre au courant parce que je sentais que tu allais te transformer sous peu. Mais Marius a compris qui tu étais et a voulu te retrouver... et pour ça, il m'a jeté un sort, faisant de moi un monstre...

Je n'en crois pas mes oreilles. la femme semble le comprendre car elle ferme les yeux. Aussitôt, je me retrouve dans un lieu étrange...

il fait nuit noire. Je marche dans un village, vers une maison isolée. Dans mes bras, un bébé bouge légèrement . Je la serre légèrement dans mes bras en murmurant son nom. Quand j'arrive devant la maison, qui se révèle être un orphelinat, je dépose le bébé sur le pas de la porte avec une lettre. Elle est adorable. Mon coeur se serre quand je lui murmure:

- je reviendrai, ma chérie... je veillerai sur toi, je te le promets.

flash lumineux. Une petite fille dans un jardin. cheveux noirs épais attachés en couettes, yeux d'un magnifique brun sombre, peau pâle ... je souris.

Autre flash. Sept ans, sur le dos d'un poney alezan. Un sourire illumine son visage.

Les images défilent dans ma tête. Quand elles s'estompent, je comprends qu'elle ne ment pas. Je sens les larmes monter et me jette dans ses bras en pleurant. 

- et qu'allez vous faire, maintenant ? demande soudain Blackmoon. Vous allez la laisser à Poudlard en sachant qu'elle ne va pas tarder à devenir une tueuse sanguinaire ? 

- ne vous inquiétez pas pour ça, répond Marius. Nous la surveillons. À la moindre erreur...

Il ne termine pas sa phrase, mais nous avons tous compris. 

- maintenant, en classe, jeune fille ! me dit il. 

Ma mère me murmure encore quelques mots, puis me promet de m'écrire régulièrement, et Blackmoon m'emmène jusqu'à l'école après avoir fait promettre aux vampires de partir. En chemin, Blackmoon me dit:

- quoi qu'en pensent ces... vampires, tu es un danger. Je le garderai pour moi, mais je te préviens : au moindre faux pas, cette épée te transpercera les côtes. Compris? 

- que va devenir ma mère? je demande, inquiète.

- d'après les Daelicus, elle va essayer de reprendre une vie normale. Enfin... pour un vampire. 

 

     Le lendemain, je raconte tout à mes amis. Ils sont horrifiés par la nouvelle. 

- alors tu es... un vampire? me fait Célia, complètement ahurie.

Je hoche la tête.

- enfin... je suis censée le devenir... j'ajoute devant ses yeux agrandis par l'incrédulité. 

James me donne un coup de coude en souriant :

- enfin... tu ne risques pas de nous tuer, pas vrai? 

Je hoche la tête juste au moment où la cloche sonne. Nous gagnons la salle de classe en bavardant de tout et de rien, sans plus nous soucier de cette histoire de vampirisme... 

Quelques heures plus tard, j'accompagne James à son entraînement de quiddich et en profite pour m'envoler jusqu'au toit du château. Je pose mon balais à côté de moi et m'assois en tailleur afin de réfléchir en regardant les élèves se prélasser au soleil. Tout est redevenu normal,ici... les morts ont été enterrés, plus personne ne parle de vampires... la seule chose différente, ici, c'est moi: je sais maintenant qui je suis... mais je m'interroge encore sur ce que me réserve le futur. Au bout de quelques minutes de réflexion, je décide de laisser le temps me le dire. Je me relève et admire le soleil se coucher à l'horizon, avant de regagner la terre ferme et de retrouver mes amis. Oui, quoi que me réserve l'avenir, je suis prête à l'affronter, qu'il s'agisse de vampirisme, de magie... ou de quoi que ce soit en rapport avec mon incroyable origine. 

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