Please notice me, Dedenne-sempaï!

Chapitre 3 : Chapitre 3 ou comment se faire détester de ses collègues

4200 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 04:02

Cher Dedenne tout puissant,

Je n'en doutais pas, le premier badge fut particulièrement facile à obtenir. Les dresseurs sont bien faibles en ces contrées, par rapport à la grandeur de ton enseignement. Je n'ai pas revu mes acolytes depuis quelques jours, ça me fait du bien de ne pas revoir leur face de piafabec, mais je ne doutes pas que d'ici quelques heures nous nous retrouverons au laboratoire du professeur Platane, puisque tout le monde me parle de cet imposteur. Ton envoyée, Millie, m'est très utile, et je t'en remercie encore, après un peu d'entraînement, je n'aurais plus besoin d'aucune vulgaire créature pour l'encadrer, et à nous deux, seules, nous pourrons atteindre notre but.

Le badge obtenu, je décidais de ne pas m'éterniser davantage dans le village de Neuvartault. Tant pis si la nuit n'allait pas tarder à tomber, il n'était pas question que je passes une nuit supplémentaire dans l'auberge du centre pokémon que tenait ma mère. Le plus tôt je me serais éloigné de tous ces éléments nuisibles à mon avancée, plus tôt je pourrais me débarrasser des dernières entraves me séparant de mon seul et unique but. Je m'apprêtais à partir après un dernier passage au centre quand je remarquais Tierno, toujours assis à lire des livres du centre depuis tout à l'heure, quand j'étais passée pour Askip.Ce garçon m'intriguait. A part une passion prononcée pour la musique, je ne savais pas grand-chose de lui. Et de personne en fait. Mais lui avait un côté attirant qui m'invitait à m’intéresser à lui. Il était différent des autres. A sa place, je ne sais pas, j'aurais honte. De m'exposer, moi, mon corps franchement pas comme celui des vedettes de magazines, et ma passion débordante. Mais lui semblait s'en contre-fiche. Plus encore, il était joyeux, au quotidien. Et j'avais appris à déceler ce genre de chose, il ne simulait pas. C'était peut-être même le bonhomme le plus heureux que je n'ai jamais connu. Et le voilà, mystérieusement seul, sans ses acolytes, à lire ses livres sans se soucier de rien.« Hey Tierno. »

Il releva la tête, et me sourit de toutes ses dents.

« Coucou mec ! Tu as eu le badge il paraît ? Félicitations !

-Ahah, ouais. »

Je le regardais dans le blanc des yeux. Mais pourquoi riait-il toujours autant bon sang de bois ?

« Tu ne vas pas sur les routes ? Avec les autres ?

-Oh, non. » Répondit-il d'un air un peu rêveur. Curieuse, je l'invitais à poursuivre d'un mouvement de tête. Il me sourit malicieusement et tapota le fauteuil à côté de lui pour que je m'y assoie, ce que je fis.

« Tierno ?

-Chut. »

Il ferma les yeux, je le regardais, les miens grand ouvert. Il resta immobile comme ça, avec son sourire béat, sans que je ne comprennes pourquoi. Y avait-il quelqu'un de qui se montrer discret ?

Autour de nous, personne d'autres que les passants. Les enfants de l'école des dresseurs venus lire des livres ou s'échanger des bestioles, les adolescents, parfois en pyjama, cherchant leur chambre à l'auberge, ou un compagnon pour jouer aux cartes, les livreurs cherchant ces mêmes adolescents qui avaient déjà oubliés leurs échanges pokémiles. L'infirmière aussi, et le bruit des pokéballs roulant sur sa table. Alors que je la fixais, ma mère se frotta la tête en me regardant. Je ne comprenais pas tout de suite pourquoi avant de remarquer qu'une longue mèche de cheveux roses avait glissé de ma casquette, que je réajustais précipitamment. Mais à part ça, rien de bien intéressant, ce n'était qu'un centre pokémon comme partout ailleurs.

« Ne regardes pas, écoutes. » Me disait Tierno.Sans comprendre davantage, je fermais les yeux comme lui. Il n'y avait qu'un chaos de bruit, de conversations, de pas sur le carrelage.

« Je n'entends rien.

-C'est dans le rythme.

-Hein ? »

Cessant son manège de mystères, il se redressa et rouvrit ses paupières pour m'expliquer.

« Je travaille sur une théorie à propos de la capacité de synchronisation des humains et des pokémons avec leur environnement. Les pas, les crissements sur le sol, les paroles, sont toutes en harmonie avec un même rythme ternaire. C'est comme ça dans beaucoup d'endroits. »

Je clignais des yeux, perplexe.

« Tu vois, tes clignements de paupières.

-Mes clignements ?

-Oui. Ils ont duré chacun un quart de temps. Comme des quadruples croches. »

C'est pas possible il est allumé.

« Ah, d'accord. Excuse-moi, Tierno, je dois y aller.

-Pas de soucis. »

C'est un peu chamboulée que je repartais alors. Pendant un instant je croyais être spéciale à ses yeux, sur cette histoire de rythme. Mais comme tous les autres, il est juste stupide. Moi, au moins, j'ai un but concret.

 

* * *

 

Glissant sur mes rollers, je quittais enfin le village, accompagné de Millie et Charlotte. J'avais décidé de m'entraîner à la route 22, à la droite de la ville, avant de me diriger vers Illumis, mais je n'y avais pas capturé de pokémon afin de respecter le règlement de la WPF. Je tentais quelques figures à l'entrée de la route 4 quand une jeune femme m'interpella.

« Bonjour ! Vous devez être Joël ?

-Euh, oui ? » Comment connaît-elle mon nom ??

Elle se pencha respectueusement en avant, comme on le faisait à Kanto, d'où je venais.

« Je m'appelle Alexia, je suis la grande sœur de Violette, la championne d'arène que vous avez rencontré tout à l'heure.

-Oh, elle.

-Oui. Je suis journaliste, et je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer votre assurance et votre grand talent en tant que dresseur pokémon. Je ne suis qu'en visite pour le moment, je n'ai pas mon matériel, mais moi et mon équipe seraient absolument ravis de vous filmer dans les prochains jours. Ce serait une sorte de partenariat, une popularité médiatique vous donnerais sûrement de grands privilèges lors de votre aventure. »

Des étoiles dans les yeux, je tentais de garder une certaine retenue malgré tout.

« Ça me semble une bonne idée, je vais y réfléchir.

-Bien. En attendant, voici un petit cadeau qui devrait beaucoup vous aider dans votre aventure. Voyez ça comme une forme de contrat. A la prochaine !

-Je vous remercie. »

Elle repartit d'où elle était venue, sur la route d'Illumis. Dans mes mains son petit cadeau brillait un peu, ça semblait être un accessoire pour pokéball. Je compris grâce à la petite notice : « Multi Exp. Actionner pour redistribuer de l'expérience à vos pokémons. » Utile, donc.

Après un combat avec une gamine se baladant par ici (à qui je ne pris pas la peine de dire bonjour), je compris que derrière un slogan miraculeux, ce n'était qu'un appareil à brancher sur la pokéball du pokémon actif au combat, et cela permettait d'en ouvrir d'autres sur le terrain, pour que toutes les créatures de l'équipe puissent observer le combat. Engin fort pratique, je me promettais de remercier Alexia la prochaine fois que je la croiserais, ce qui ne saurait tarder.

Millie et Charlotte gagnaient très vite en expérience, plus vite encore grâce au Multi Exp. J'oubliais vite la défaite de Askip et reprenais confiance en mon équipe, visiblement invincible. Il nous fallait un nouveau compagnon pour équilibrer les types, et j'eus la chance de tomber au premier coup sur un Flabébé jaune, pokémon culte de la région, nommé Fabulette. Sa fiche sur le pokédex me renseignait sur son niveau, 6, et ses caractéristiques propres, soit Sérieux de nature et sa tendance à s'assoupir souvent. Une petite rêveuse alors.

Son arrivée ne ralentit nullement ma progression, et la petite se fit rapidement à notre rythme d'entraînement. La nuit devenait noir, les enfants rentraient chez eux, et il y avait de moins en moins de dresseurs à défier sur la route. Je sentais mes pokémons un peu essoufflés, et moi-même je me fatiguais les yeux à tenter de distinguer ce qu'il y avait devant moi, sans les éclairages du jardin. La musique typiquement Kalosienne diffusée dans les haut parleurs accrochés aux lampadaires s'éloignait de moi, jusqu’à ce que je ne puisses plus l'entendre que par écho, dans mon esprit.

C'est alors qu'apparut devant moi deux lueurs blanches, dansant dans les ténèbres. Qu'était-ce que ces étranges et fascinantes lumières ? Des feux follets ? Des super-héros ? Des anges, descendus pour m'apporter le salut ? Je me rapprochais rapidement, glissant avec mes rollers les bras tendus, prête à me donner toute entière à ces sauveurs venus de la nuit. Mais plus je m'approchais, plus ils me semblaient humanoïdes, humains, banales, inintéressant, et je m'écrasais contre le mur avant d'avoir réussi à freiner sur mes patins à roulette.

« Euh, ça va ? » m'interrogèrent les deux dresseurs en uniforme de nacre en me tendant une main.

« Ça va. Vous êtes qui ? » Demandais-je en me relevant, refusant leur aide. Les deux fanfarons firent leur petite danse de héros du dimanche avant de reprendre la parole.

« Je me présente, Sina, un prénom aussi charmant que mon minois ! »

Eh bien, quelle modestie.

Le beau gosse à ses côtés n'avait pas besoin de tels formules, tout se jouait dans le regard qui perçait le voile de noirceur entre nous.

« Je suis Dexio. »

Les deux gamins se réjouirent d'être mes aînés, puisque dresseurs comme moi, mais avec deux années d'avance, puis enchaînèrent sur un discours à propos des pokémons de type fée. Ils étaient ridicule, des amateurs dans l'art de se vanter et de se présenter. Des incapables à broder les mots. Bien que ma splendeur était masquée par la nuit, ce genre d'attitude me semblaient tout bonnement inacceptable, mais j'attendais le coup de grâce. Et j'y eus droit. Entre deux débilités, ils eurent tout de même le toupet de déclarer.

« Flabébé par exemple est du type fée. Incroyable, tu en as même un avec toi ! 

-Bon, ça suffit. »

Les deux imbéciles ne stoppèrent pas leur discours pour autant, alors je haussais la voix.

« Vous êtes de deux ans mes aînés, mais vous n'avez rien d'autres à foutre ? Que faites-vous dans la cambrousse ? Vous vous la coulez douce ? »

Silence. Le garçon se tut, décontenancé, c'est la jeune fille qui brisa le vide formé en rétorquant timidement.

« Je, on est venus t'accompagner pour voir le professeur Platane…

-Merci, je pourrais me débrouiller. Pas besoin d’incompétent pas fichu de vaincre la ligue en deux ans de voyages au travers du pays. »

Mes rollers à la main, je me dirigeais en chaussette vers la porte de Illumis, d'un pas non moins déterminé par l'entrevue de ces dresseurs médiocres. Je traversais rapidement l'espèce de douane, et au moment de franchir la porte me menant à Illumis, je sentis une main sur mon épaule.

Une sueur froide dégoulina de mon visage. Pour masquer mon identité féminine, j'avais mis des épaulettes en mousse sous ma veste, qui pouvaient néanmoins facilement tomber. Faisant rapidement volte-face en protégeant mon épaule, je décidais de faire face à Dexio, qui m'avait suivi jusqu'à la porte. Dans mon mouvement, les rollers à ma main que je tenais par les lacets frappèrent le jeune homme au bras, qui poussa un petit cri, et dans ma colère, ma voix résonna dans tout le bâtiment.

« QU'EST-CE QU'IL Y A ? T'EN AS PAS ASSEZ ? 

-Pardon, pardon, excusez-moi. »

Dans la lumière, je distinguais plus précisément les traits du jeune homme, très fins, presque ceux d'une fille, et ses cheveux blonds. Il était bien plus jeune que moi, contrairement à ce que j'aurais pu penser. Je le toisait de toute ma hauteur, lui qui était plié en deux en se tenant le bras. Tous les passants nous regardaient.

« J'aime mieux ça. » déclarais-je avant de partir, sans entendre les cliquetis des appareils photos et le regard malicieux d'Alexa derrière l'objectif.

 

* * *

 

J'imaginais Illumis comme une terre de paradis, depuis Céladopole. Rien à voir avec mon ancienne ville, il m'était promis pendant les cours d'histoire géo de la lumière, de la joie, la gloire, le luxe et la félicité pour tous ses habitants. De grandes avenues pavées d'or où l'on croisait des célébrités à chaque boulevard, des couleurs resplendissantes dans les habits des jeunes gens, un bal de lampions et de lanternes… Mais ce n'est que quelques lampadaires faiblement allumés dans les ténèbres qui m’accueillirent dans la capitale de Kalos, avec toute ma déception. Les circonstances ne semblaient pas des plus favorables, tout le monde autour de moi ne parlaient que d'une coupure de courant ayant perturbée l'accès à tous les espaces septentrionaux et internes à la cité, mais tout de même, la prétention de cette ville gigantesque ne semblait pas à la hauteur de mes exigences.

Je pouvais presque entendre ma respiration résonner entre les grands immeubles froids. Plus j'avançais dans les rues vers le laboratoire du professeur Platane, plus les ténèbres prenaient du terrain sur les lumières des téléphones portables des Lumosiens paniqués. Devant le prestigieux bâtiment aux grandes colonnes dont on me disait tant de bien, pas une lueur. Je commençais à me sentir franchement mal à l'aise en relaçant mes chaussures, prête à pénétrer dans ce qui semblait être l'antre du démon.A l’accueil, une femme en tenue de secrétaire éclairée par une lampe portable posée sur son bureau tentait vainement de brancher une source d'énergie sur son téléphone. Elle sembla me reconnaître et me fit signe de monter sans quitter son poste. L’ascenseur mit longtemps à arriver et très longtemps à ouvrir ses portes une fois au premier étage. Là, la lumière m'éblouit tant elle était forte par rapport au reste de la ville. Quand ma vision s'habitua enfin, je vis des scientifiques en blouses blanches et des policiers mêlés dans une grande salle d'expérience, à manipuler divers engins avec l'aide d'une dizaine de pokémons électriques, sûrement affairés à rétablir le courant. Sans un mot de plus, en remarquant l'absence du professeur, je montais à l'étage suivant. J'appuyais sur le dernier bouton de l’ascenseur, et soudain, noir.

La faible lampe s'est éteinte, la cage de métal se stoppa dans sa course. Je me retrouvais seule dans les ténèbres que je cherchais à éviter, dans un douloureux silence. Personne ne pourrait m'aider dans cette situation, tout le monde était occupé à autre chose, je ne comptais pas dans leur équation. Triste et désemparée, je glissais contre la paroi pour m'effondrer sur moi-même dans un coin.

« L'ascenseur va tomber d'un coup, et je mourrais. Ils seront tous bien tristes de ne pas avoir fait attention à moi, ils s'en voudront beaucoup. » Me dis-je avant d'éclater en sanglot en réalisant que ce serait faux bien sûr. Qui pourrait faire attention à moi ? Qui pourrait tenir à la petite idiote que je suis ?

Dans mon sac, je sentis de petites vibrations. Pensant recevoir un message sur mon holokit, je me précipitais dessus dans un acte d'ultime désespoir pour le voir finalement glisser de mes mains tremblantes et chuter à terre dans un grands fracas. J'essayais de le ramasser mais ne parvenais qu'à me couper le bout des doigts sur les bouts de verres de l'écran cassé. Chavirée par ce nouvel échec, je n'avais plus qu'à me recroqueviller sur moi-même, serrant contre moi mes genoux mouillés de larmes et tachées de sang.

Je n'en pouvais plus. J'en avais marre de ce voyage sans gloire, sans but, qui n'en finissais pas. J'en avais marre de ces gens stupides qui m'accompagnaient partout, de tous ces regards pour me juger, de leur absence aussi. Surtout, surtout, j'en avais assez de moi, de mes manières de pétasses et de ma solitude. J'étais pitoyable. Je faisais de mon mieux, pourtant. Mais à la première occasion, je me retrouvais seule avec mon ego et je me rendais compte à quel point tous mes efforts étaient inutiles, à quel point je ne pourrais jamais atteindre les buts que je m'étais fixés sur un coup de tête. Mon existence même n'avait aucun sens. Je voulais retrouver ma mère, mon frère, mes amis de Céladopole, retourner à la vie que j'avais avant, ne pas me soucier de toutes ces responsabilités qui m'attendent et prolonger un peu mon voyage au pays de l'enfance.

Les vibrations reprirent. C'était les mêmes que tout à l'heure, mais elles ne provenaient pas de l'engin brisé à mes pieds, la source était ailleurs. D'une main, je farfouillais à l'aveugle dans mes affaires sans trouver la source, quand trois objets sphériques roulèrent hors de mon sac. Curieuse, je ravalais mes sanglots et appuyais sur les trois boutons pour laisser sortir mes petites bêtes. Dans un éclair, Millie, Charlotte et Fabulette sortirent de leurs pokéballs pour se retrouver avec moi dans l'ascenseur, dans le noir. Avant que je n'ai eu le temps de dire quoi que ce soit, de petites étincelles illuminèrent les joues de Millie qui rétablit la lumière dans l'ascenseur en mordillant le bout de sa queue. Fabulette remua sa petite fleur en sautillant avec Charlotte, toutes heureuses de voir la lumière rétablie. Millie vint se joindre à elles.

Je ne m'étais jamais rendue compte à quel point elles étaient minuscules toutes les trois, je m'amusais à comparer leurs quelques centimètres avec la hauteur de ma main en la plaçant à côté. Millie et Charlotte la dépassait à peine. Je prenais leurs pokéball à peine plus petites pour les faire rouler vers elles, qui me les renvoyèrent avec joie. Quand je commençais à prendre goût au jeu, Fabulette se fit rouler dessus par l'une des boules.

« Flabéééééé !

-Ahahah ! » Riais-je cyniquement devant son cri de protestation. J'avais oublié mes larmes. Attendrie, je ramassais le petit pokémon dans mes mains et lui murmurait tout bas :

« Excuse-moi. »

Satisfaite, elle se blottit contre mes doigts et s'endormit. Je pouvais sentir son minuscule corps chaud dans ma paume.

Finalement, c'est endormie dans l’ascenseur, mon Flabébé dans mes bras et devant mes pokémons jouant ensembles que l'équipe du laboratoire me retrouva. Un homme me tapota l'épaule pour me réveiller.

« Oui, je suis là ! » Criais-je d'une voix aiguë avant de me souvenir de mon travestissement. Je me justifiais auprès de Platane qui m'avait réveillé en remettant correctement ma casquette :

« C'est pas ce que vous croyez ! Je… ! »

Il me sourit :

« Ne t'inquiètes pas, je sais déjà. »

Je me rendais compte que le grand homme à la blouse avait bien fait attention à faire barrière entre moi et les autres pour que je puisse rajuster mon déguisement correctement. Il avait l'air plutôt gentil, avec sa petite barbe de trois jours et ses cheveux en pétard. Il m'aida à me relever.

« Je suis affreusement désolé, jeune homme, que vous ayez dû vous retrouver dans pareille situation. J'espère que vous me pardonnerez, je dois reporter notre entrevue avec vos camarades à demain matin, si cela vous convient.

-Euh, oui, très bien.

-Parfait, alors à demain, Joël. »

Je ressortais du bâtiment en saluant les ouvriers, Fabulette toujours endormie dans ma main. Dehors, la coupure de courant semblait rétablie. Si l'accès à certaines rues était toujours bloqué, les lumières rayonnaient bien plus, et le laboratoire du professeur, avec ses colonnes et ses lampadaires éclairés, resplendissait de milles feux. Serrant dans ma main la lanière de mon sac contenant mes deux précieuses amies dans leurs pokéballs, je pouvais enfin me diriger vers l'auberge du centre pokémon le sourire au lèvre, plein d'espoir quand à la journée de demain.

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