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Chapitre 8 : Sans titre numéro 7.

945 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 10/11/2016 05:54

Professeur Layton et la boîte de pandore.

Sans titre numéro 7 :

En regardant le somptueux train s’éloigner, debout devant ce qui était devenu la personne la plus importante à ses yeux, ses pensées étaient fixées sur une seule et unique question.

Et maintenant ?

Elle tourna la tête vers le vieil homme qui était lui aussi là pour dire adieu à ceux qui l’avaient sauvé de sa terrible folie. Il la regarda aussi, et sourit. Elle était heureuse qu’il puisse enfin sourire après tant d’années.

Elle était heureuse, vraiment.

Puis ils tournèrent tous les deux la tête vers le palais, ou plutôt, ce qui en restait. Le château des Van Herzen, celui de son grand-père, avait été complètement détruit.

À nouveau, la question la frappa. Et maintenant ?

Au vu de la situation dans laquelle ils se trouvaient, il n’y avait pas mille solutions. Il fallait revenir à Dropstone. Ils allaient revenir à Dropstone.

Et Vladimir pourrait vivre le restant de ses jours dans cette petite ville fondée par sa défunte femme. Il retrouverait son frère, et tout irait bien. Il n’y avait qu’un seul petit problème insignifiant.

Elle, Katia, n’aimait pas Dropstone.

Correction : elle, Katia, détestait Dropstone.

Ce n’était pas le village en lui-même, non. Dropstone était un endroit parfaitement charmant, ses habitants des gens chaleureux et bons. C’était l’endroit où elle avait vécu toute sa vie, l’endroit qui marquait le peu de souvenirs qu’il lui restait de sa grand-mère.

Mais c’était aussi l’endroit qu’il lui rappelait qu’elle n’arriverait jamais à s’entendre avec son père.

Comment c’était arrivé ? Katia ne le savait pas. Elle avait l’impression que ça avait été comme ça depuis sa naissance. Certaines personnes n’arriveront jamais à s’entendre. Mais pourquoi cela devait être avec son père qu’elle était condamnée à vivre dans un conflit perpétuel ?

Le ciel était remarquablement bleu, ce jour-là, et tout semblait briller. Rien à voir avec l’ambiance morose que faisait régner le gaz hallucinogène auparavant.

Oh, elle avait essayé plusieurs fois de mettre fin à ces disputes. Elle avait perdu sa mère avant même qu’elle ne réalise qu’elle en avait une, et ne voulait surement pas perdre son père aussi. Seulement, ça n’avait jamais marché. Ce n’était pas comme si M. Anderson était l’unique coupable ; elle aussi était peut-être un peu trop indépendante, un peu rebelle, d’une certaine manière.

Le soleil brillait. Le train était déjà si loin qu’ils pouvaient à peine le voir. Vladimir souriait.

Katia aimait beaucoup sa grand-mère. Sa mort a été un véritable choc pour elle. Elle a eu l’impression d’avoir perdu la seule personne au monde capable de la comprendre et de l’aimer. Après le départ de Sophia, la relation de Katia avec son père n’a fait qu’empirer. Au fond d’elle-même, elle savait que son père l’aimait, mais il ne pouvait pas la comprendre.

C’était la même chose pour elle.

Aujourd’hui, ou peut-être demain, elle et son grand-père retourneraient à Drapostone, et les gens viendraient les accueillir, et tout le village serait en effervescence à cause de leur arrivée. M. Anderson, lui, lui jetterait un regard froid plein de reproches ; et même si au fond, il serait heureux du retour de sa fille unique saine et sauve, il se contenterait de lui dire qu’elle n’aurait jamais dû fuir de la sorte et qu’elle n’apprenait jamais de ses erreurs. Puis, il tournerait les talons et la laisserait seule, bien qu’au milieu d’une énorme foule. Elle serait obligée de faire semblant d’être heureuse, de rire, et de tout leur raconter. Tout, c’est-à-dire tout, à part ses souffrances.

Et le soir, lorsqu’elle se retrouverait seule dans sa chambre, Katia pleurerait. Elle pleurerait car elle n’avait plus de mère, ni de père.

Vladimir se retourna vers sa petite-fille qui regardait l’horizon d’un air vide, et lui demanda si tout allait bien. Elle lui sourit, et lui dit que oui.

Ce n’était pas un mensonge.

Katia était heureuse d’avoir enfin quelqu’un pour remplacer Sophia dans sa vie. Elle ne demandait rien de plus.

Et pourtant…

« Y a-t-il pire dans la vie que le conflit familial ? »

 

 

 

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