Star Wars : Frères jusqu'à la fin.

Chapitre 3 : Frères jusqu'à la fin.

Chapitre final

Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/11/2016 16:27

Star Wars : Frères jusqu'à la fin


Champs de bataille

Une violente explosion suivie d'une puissante onde de choc lui coupa le souffle et le projeta à terre. Ses oreilles sonnaient et tous les membres de son corps lui faisaient horriblement mal. Une bouffée de chaleur s'engouffra dans son casque et le fit suffoquer alors qu'une boule de feu passait au-dessus du capitaine. Un nuage de sable s'abattit autour du clone et des hurlements désarticulés retentirent à proximité.
Il ouvrit les yeux, sa vision d'abord brouillée lui permit de distinguer le casque d'un camarade juste à côté de sa tête. Une botte blanche à rayures jaunes apparut dans son champ de vision et de puissants bras le remirent sur pied. Un de ses hommes se tenait devant lui en armure blanche à bandes couleur sable. De fortes détonations résonnèrent derrière le capitaine, les RT-TT ripostaient au feu nourri des batteries adverses.
Devant le clone s’étendait la plaine au milieu de laquelle avançait l'armée Droïde. Ces derniers avaient reçu des renforts et avaient cerné leur position. Celle-ci consistait en un large défilé au milieu d'un vaste plateau rocheux, représentant l'unique accès pour atteindre une ravine dans laquelle la république avait fait construire un centre de recherche qui ne devait pas tomber aux mains de l'ennemi.

-Ça va ? cria le soldat qui venait de l’aider.

-Oui ! répondit-il sur le même ton. Ils nous ont bien eus ces enfoirés !

-Le général ! hurla quelqu’un. Le général est mort !

Il se tourna dans la direction d'où venait la voix. L'avant-poste où se trouvait le général au moment du bombardement avait été pulvérisé. Il ne restait plus qu'un vaste cratère et des plaques de duracier éparses. Le clone en question se dirigeait vers lui en tenant dans ses bras un cadavre ensanglanté et méconnaissable.
Le Jedi avait donc périt, cela signifiait qu'il avait désormais le commandement des opérations et qu’il lui fallait agir rapidement. Le capitaine scruta la scène un moment pour évaluer la situation. Des clones en provenance des positions en retrait étaient venus leur porter assistance.
Des cadavres déchiquetés étaient éparpillés un peu partout devant lui en compagnie de carcasses de RT-TT encore fumantes. Les vautours droïdes avaient fait du bon travail. Leur nombre avait rendu impuissante l'artillerie antiaérienne. Les dernières défenses des clones avaient été balayées en un seul raid.
Des blessés appelaient à l'aide et des clones valides tentaient de les éloigner aussi vite qu’ils pouvaient vers le complexe. La masse brillante de leurs ennemis était désormais très proche. Il baissa les yeux et ramassa une arme. Il ne savait pas à qui elle appartenait avant, mais seulement qu'il allait en avoir besoin.
En se redressant, il leva les yeux au ciel et distingua une nuée de points brillants dans le ciel.

-Vautours droïdes ! S'époumona-t-il. Tous dans le défilé !

Les bombardiers se rapprochaient très vite. Les soldats autour de lui se mirent à courir et s'engouffrèrent dans le défilé en passant entre les derniers RT-TT encore en état de fonctionnement. Le clone qui tenait la dépouille du général était gêné dans sa fuite et le capitaine décida de l'intercepter.

-Soldat ! Lâche-le ! ordonna-t-il d'un ton sec. Il est mort, tu ne peux plus rien pour lui, ajouta-t-il en posant une main amicale sur l’épaule de son homme.

Le soldat s'arrêta et le regarda comme si il ne l'avait jamais vu. Quatre clones passèrent au pas de course à côté d'eux en transportant un blessé amputé d'une jambe sur une civière. D'autres trainaient leurs camarades derrière eux.

- Lâche-le bon sang ! File te mettre à l'abri ! insista-il.

Le capitaine pouvait désormais parfaitement distinguer les vautours.

-Tirs en approche ! avertit-il en se jetant au sol.

C'est le moment que choisit le clone portant le Jedi pour se mettre à courir en direction du défilé.

-Non ! parvint-il à crier en essayant d'attraper le pied du soldat pour le retenir, sans succès.

Son homme avait parcouru à peine une vingtaine de mètres lorsqu'une série de traits lumineux frappa le sol à l'endroit où il se trouvait. Celui-ci fut pulvérisé dans une gerbe de sable et de sang. Les projectiles frappèrent à leur tour les RT-TT qui explosèrent.
Lorsque les vautours se furent éloignés, le capitaine se releva difficilement en ramassant son arme et se tourna de nouveau vers le désert. L'armée droïde n'était plus qu'à une centaine de mètres de sa position, des tirs fusèrent dans sa direction et il se mit à courir vers le défilé en restant courbé. Les RT-TT étaient complètement détruits, il ne leur en restait donc plus que cinq.
Les restes du soldat et du Jedi avaient été un éparpillés un peu partout au milieu des cadavres des autres clones. Les lasers soulevaient le sable autour de lui mais il parvint à atteindre le défilé et il s'y engagea. Il finit par rejoindre une partie des soldats qui battait en retraite avec les blessés. Certains étaient appuyés sur les épaules des valides et se laissaient traîner.
D’autres avaient perdu leur casque voire d'autres pièces de leur armure de combat et arboraient des brûlures à des degrés divers. Les valides qui avaient les mains libres étaient en queue de groupe pour assurer les arrières et, ainsi, permettre de transporter les blessés avec un minimum de sécurité.
Ils étaient presque arrivés à la ravine lorsqu'il entendit, distinctement, des cliquetis métalliques qui se rapprochaient à grande vitesse. Il fit signe à ses hommes de se retourner en silence et ils se positionnèrent le long des parois, dissimulés par les arrêtes rocheuses. Le clone s'accroupit, pointa son arme en direction de l’entrée du défilé et regarda dans le viseur de son fusil blaster.
Les soldats avaient tourné la tête vers lui tout en gardant leur position, il disposait d'une quinzaine de soldats. De petits points brillants se rapprochaient rapidement. Ils semblaient rouler sur eux même.

-Droïdekas, chuchota-t-il.

Il leur montra ensuite deux fois ses deux mains puis seulement trois doigts pour leur signaler qu'ils allaient en affronter vingt-trois. Ils allaient devoir les éliminer rapidement et proprement afin d'éviter qu'ils ne tombent sur le groupe acheminant les blessés vers le complexe. Tous se mirent tous en position de tir et attendirent.
Le groupe de droïdekas fonçait sans faire mine de ralentir, il devait s'attendre à tomber sur un groupe de soldats encombré par des blessés en pleine retraite et c'était sûrement pour cela qu'ils étaient aussi peu nombreux. La première machine était assez proche, il ordonna donc à ses hommes de faire feu.
Le capitaine pressa la détente de son arme en même temps que les autres. Le premier robot fut touché par une rafale et des morceaux de métal volèrent derrière lui. Le clone appuya à nouveau sur la détente et toucha l'engin qui explosa. Plusieurs autres Droïdekas furent détruits durant les premières secondes. Ceux qui parvinrent à s'arrêter se déplièrent, se mirent sur leurs quatre pattes et déployèrent leurs deux bras surmontés de mitrailleuses en ouvrant le feu.
Les Droïdekas étant très vulnérables durant cette phase de déploiement. Le Capitaine visa les parties articulées de l'engin. Chacun des impacts fit chanceler la machine jusqu'à ce qu'elle soit projetée en arrière et ne bouge plus.
Sept Droïdekas parvinrent à se déployer et à activer leurs écrans de protection. Le tir de barrage qu'ils lancèrent en riposte surpris trois de ses camarades qui tombèrent et ne se relevèrent plus. Les machines s'avancèrent sans cesser de tirer. Les lasers ne pouvaient pas franchir les puissants boucliers des machines. Il allait leur falloir ruser.
Deux autres clones furent fauchés par les tirs. Le capitaine ne voyait qu'une solution, mais elle était suicidaire et il était dur pour lui d'admettre de subir des pertes de cette façon.

-Soldats ! cria-t-il. A mon signal, courrez sans vous retourner, baissez la tête, slalomez légèrement en courant le plus vite possible. Lorsque je vous le dirais vous ferez volte-face en ouvrant le feu. Maintenant !

Il s'élança en compagnie de ceux qui restaient. L'un d'entre eux fut brutalement jeté au sol par un tir et ne bougea plus. Le capitaine courut le plus vite possible. Les lasers passaient de part et d'autre de lui mais il espérait que les Droïdekas marcheraient dans sa combine.
Son but était d'obliger les Droïdekas à les pourchasser et donc à désactiver leur bouclier puis à les poursuivre en leur faisant croire qu'ils abandonnaient le combat pour s'enfuir lâchement.
Le clone se concentra sur sa course. La sortie du défilé était loin devant lui, quelques soldats le devançaient. Plusieurs d'entre eux tombèrent puis les tirs cessèrent.
Il entendit des déclics rapides suivis d'un roulement métallique : les Droïdekas avaient enfin décidé de les poursuivre. Il se retourna rapidement et vit un de ses hommes se faire écraser par les boules formées par les robots.


-Feu ! lança-t-il en se retournant tout en tirant.

Les autres soldats firent de même et les Droïdekas furent détruit dans les quelques secondes qui suivirent. Ils continuèrent de courir pendant un petit moment et débouchèrent enfin dans la ravine où ils rejoignirent les traînards du groupe chargé du transport des blessés.
Plus loin devant lui se trouvait la rampe d'accès aux laboratoires. Elle était large et montait en pente douce sur quelques mètres jusqu'au large rectangle percé dans la roche formant l'entrée du labo.
Les volets métalliques étaient levés et des clones entraient et sortaient du complexe pour y mettre à l'abri leurs dernières réserves ainsi que des blessés. Trois des cinq des derniers RT-TT qu'ils avaient à leur disposition se trouvaient en bas de la rampe. Le capitaine s'avança en compagnie de son groupe.
Ils avaient aménagés trois lignes de tranchées et quelques abris de Duracier abritant des mitrailleuses. Leurs trois engins étaient positionnés juste derrière les tranchées. Le clone sauta dans la première tranchée qui leur barrait le chemin et les autres le suivirent.
Un grand nombre de soldats s'y était positionnés, prêts à ouvrir le feu, et guettaient la sortie du défilé. Plusieurs médecins s'étaient rassemblés en les apercevant et prirent en charge ceux qui en avaient besoin.
Il se tourna rapidement vers les hommes qui l'accompagnaient afin de voir combien s'en était tirés, son cœur se serra en constatant que seuls six avaient survécu. Il avait horreur de perdre des hommes de cette façon mais s'ils n'avaient pas fait cela, ils auraient été tous massacrés et les Droïdekas seraient tombés sur le groupe transportant les blessés.
Les clones se trouvant dans les tranchées auraient alors quittés leurs positions pour porter assistance à leurs camarades et, dans la mêlée qui aurait suivi, les droïdes auraient sûrement fait une percée dans les défenses et semé le chao dans les lignes.
Ils ressortirent de la tranchée et franchirent les deux suivantes dans lesquelles se trouvaient d'autres clones. Finalement, le capitaine s'arrêta devant le RT-TT du milieu, passa la sangle de son arme en bandoulière de façon à ce qu'elle se trouve dans son dos et escalada l'engin. Il se tint debout sur le toit de la machine et s'adressa d'une voix forte à ses soldats.

-Voici les instructions ! commença-t-il. L'ennemi va débouler de ce défilé dans les prochaines minutes, nous devons les stopper ici ! Les portes du complexe seront maintenues ouvertes jusqu'à la dernière minute pendant tout le combat. Lorsque l'ordre viendra, allez vous mettre à l'abri à l'intérieur, les portes seront refermées derrière le dernier clone qui les franchira. Ceux qui seront entrés en premier se retourneront pour couvrir leurs camarades et empêcher les droïdes d'entrer.

Il marqua une brève pause pour les laisser enregistrer cette partie du discours et repris.

-Sachez qu’une fois à l'intérieur du complexe, il n'y aura plus d'échappatoire et ceux qui se rendront seront massacrés de toute façon, combattez jusqu'à la fin. N'oubliez pas ! Si vous n'avez plus de munitions, il vous reste la crosse de vos armes ! termina-t-il d'une voix tonitruante.

Les clones saluèrent son discours en criant et en levant leurs armes, il savait que tous se battraient jusqu'au bout. Lorsqu'il redescendit du blindé, un sergent s'approcha de lui.

-Un bon discours Capitaine, commença-t-il. Si je peux me permettre, moi et quelques autres gars on a vu qu'il nous restait une quarantaine d'explosifs commandés à distance avec leurs détonateurs. Nous avons pensé que nous pourrions les enfouirent un peu partout, de la sortie du défilé jusqu'à la première tranchée.

-Ce n'est pas une mauvaise idée soldat. Je vous donne l'autorisation d'en disperser une trentaine sur le terrain. Vous garderez les détonateurs et vous les déclencherez aux moments que vous jugerez opportuns, ne les déclenchez pas tous d'un coup, avertit-il. Disposez.

Le sergent commença à s'éloigner pour aller mettre le plan à exécution mais il le rappela.

-Sergent ! De combien d'hommes disposons-nous actuellement à l'extérieur et à l'intérieur du complexe ?

-Au dernier appel, nous avions huit cent trente-neuf soldats parés au combat. Nous les avons déployés ici. Seule une cinquantaine est présente à l'intérieur du complexe. Nous avons également cent quinze blessés, tous en sécurité dans les labos. En ajoutant à ces nombres les effectifs qui sont arrivés avec vous, cela fait cent quatre-vingt-cinq blessés et neuf cent dix-huit soldats.

-Très bien, filez remplir votre mission, conclut-il.

Le sergent ne se fit pas prier et courut en direction du complexe en faisant signe à un groupe d'une dizaine de clones qui l'attendait en retrait et qui s'empressa de le suivre.
Le capitaine réfléchit un instant. Comment allaient-ils s'en sortir ? L'armée droïde disposait de plusieurs milliers de robots en tout genre soutenus par des engins de combat. Eux, ils n'avaient même pas un millier de soldat et tous étaient fatigués par les combats intenses des derniers jours.
Ils n'avaient plus de soutien aérien, ni de batteries antiaériennes. Les seuls appuis tactiques qu'ils leur restaient étaient les canons des RT-TT et les mitrailleuses. De plus, le défilé était suffisamment large pour permettre le passage des chars droïdes et des autres engins que ceux-ci avaient à disposition.
Un bruit continu attira son attention et il tendit l'oreille. Il entendait désormais le fracas métallique de l'armée droïde en marche résonnant dans le ravin. Le sergent et son groupe repassèrent devant lui avec les bras chargés de caisses de munitions et coururent vers les premières lignes.
Il repéra un caporal qui s'approchait et l'interpella.

-Caporal ! Etat du stock d'armes s'il vous plaît ! lança-t-il d'un ton sec.

Le caporal se mit au garde à vous avant de répondre.

-Capitaine ! Nous disposons d'un stock très maigre. Les hommes que vous nous avez ramenés avaient perdu leurs armes en bonne partie, c'est très regrettable car nous n'avons plus que deux caisses de fusils d'assaut blasters désormais. Il nous reste dans le meilleur des cas une cinquantaine de cellules d'énergie, une dizaine d'explosif commandé à distance, une caisse de grenades à impulsion. Nous avons également neuf lanceurs à disposition en réserve mais seulement cinq missiles pour les approvisionner. Les autres ont été réquisitionnés en première ligne. Pour ce qui est des munitions des RT-TT : il nous reste quarante-trois ogives pour leurs canons, donc pas de quoi fournir un tir de barrage indéfiniment.

-Merci, vous pouvez disposer !

Leur situation était donc plus précaire qu'il ne le pensait. Le capitaine prit son arme en main et regarda dans le viseur en direction des premières lignes. Le sergent et ses soldats étaient en train de d'enfouir les charges conformément à ce qu'ils avaient prévus. Loin dans le défilé, il aperçut les droïdes qui approchaient. Il baissa son arme.
Une colonne de soldats portant des blessés qui étaient arrivés avec lui passèrent entre les engins et entrèrent rapidement dans la base.
Les artilleurs des RT-TT étaient en train de charger des ogives dans leurs engins.

-Economisez les munitions, dit-il. Servez-vous surtout de vos mitrailleuses auxiliaires car il ne reste plus beaucoup d'ogives.

-Bien reçu, Capitaine, répondirent-ils simplement.

Il fit signe à un groupe d'une vingtaine de soldats, affairés à nettoyer leurs armes, de le suivre.
Ils se rendirent en première ligne et attendirent le début de la bataille en observant le sergent et ses hommes s'affairant fébrilement à découvert.
L'armée qui approchait était principalement constituée de droïdes de combat B1, très répandus sur les champs de batailles mais également de droïdes de combats plus évolués reconnaissables par leur couleur argentée: les B2.
Les droïdes arrivèrent à portée et ouvrirent le feu. Le sergent et ses hommes qui venaient de terminer leur office se levèrent précipitamment et coururent sous les tirs avant de se jeter dans la tranchée. Les postes de mitrailleuses ouvrirent le feu, imités rapidement par les RT-TT. Les droïdes sortant du défilé furent rapidement fauchés mais plusieurs parvinrent néanmoins à en sortir.
Le capitaine tira à son tour, aussitôt imité par ses voisins. Leurs tirs fixaient les droïdes à l'entrée du défilé et les RT-TT n'avaient pas encore tirés une seule ogive.
Ils pourraient peut-être tenir à ce rythme. Après quelques minutes, des roulements se firent entendre et une centaine de Droïdekas déboula à pleine vitesse.
Plusieurs furent détruits dans les secondes suivant leur apparition mais les autres parvinrent à déployer leurs boucliers et des droïdekas supplémentaires vinrent en renfort pour remplacer ceux qui avaient été détruits.
Ceux-ci ouvrirent le feu et les clones furent contraints de se baisser. Plusieurs soldats qui n'avaient pas été assez rapide furent projeté en arrière dans la tranchée et ne bougèrent plus, du sang éclaboussa le capitaine. Les mitrailleuses se turent puis plusieurs explosions retentirent, immédiatement suivies par les détonations caractéristiques des canons des RT-TT.
Lorsqu'il se décida à regarder en direction des Droïdekas, il put constater que la moitié avait été détruite et que l'autre moitié n'avait plus de boucliers. Le sergent avait sûrement déclenché quelques-uns des explosifs.
Des soldats remplacèrent les servants des mitrailleuses qui avaient été tués et ils lancèrent un nouveau tir de barrage contre les machines qui s'étaient avancés trop près. Les carcasses des droïdes commencèrent à s'empiler alors que l'armée avançait toujours en flux continu sans se soucier des pertes importantes qu'elle subissait. Alors que le clone tirait sur les droïdes, il aperçut dans le viseur des formes qui le firent sursauter. Il regarda à nouveau en espérant avoir mal vu mais non, il n'avait pas rêvé.
Il apercevait clairement une vingtaine de doubles roues composées de deux anneaux caoutchouteux de large diamètre encadrant un plateau sur lequel était fixée une batterie de missiles. Ces doubles roues étaient des droïdes de soutien, spécialement conçus pour effectuer des percées foudroyantes à travers les lignes ennemies. Ils roulaient en permanence tout en tirant et causaient toujours des ravages dans les rangs adverses.

Les engins sortirent du défilé en lâchant, plusieurs d'entre eux furent détruits par des roquettes mais une pluie de missile s'abattit dans les tranchées. La première explosion, qui éventra sa section de tranchées, le projeta à terre. La deuxième fit s'effondrer les parois sur lui.
Il tenta de se dégager, tant bien que mal, alors que les cris des blessés retentissaient un peu partout et que les mitrailleuses s'étaient tues. Il entendait clairement les RT-TT riposter et fut rassuré qu'ils soient encore là.
Le capitaine parvint à s'extraire du tas de terre et son cœur fit un bond lorsque des droïdes se penchèrent au-dessus de la tranchée. Gardant son sang-froid, il leva son fusil et tira sur les machines qui furent projeté en arrière sans avoir eu le temps de faire feu. En restant sur ses gardes, il aida d'autres soldats à s'extraire du fond de la tranchée.
D'autres robots se penchèrent au-dessus de la tranchée et mitraillèrent les clones encore coincés. Plusieurs de ceux qui avaient pu se remettre debout tentèrent de défendre leurs camarades.
Il tira quelques salves pour éliminer des droïdes qui tentaient de massacrer lâchement les clones par derrière mais dut bientôt se battre pour lui-même. En effet, un nombre croissant de robots les assaillaient. Cela ne lui laissait plus la possibilité de fournir des tirs de soutien. Des droïdes sautèrent dans les tranchées et un violent corps à corps s'engagea.
Il donna un violent coup de crosse à un B1 qui s'était approché en traître, celui –ci fut disloqué à l'impact. Il tenta la même manœuvre avec un B2 mais la crosse de son arme ricocha sur le métal et il fut emporté par son élan. Le capitaine tomba face contre terre, son arme lui échappa des mains et il dut rouler sur lui-même pour éviter les lasers du robot.
Il y eut une série de violentes explosions sur le terrain, ce qui dérouta un court instant le B2 en lui faisant tourner la tête, et sauva la vie du capitaine en même temps. En effet, l'instant d'après des traits de lumière frappèrent les bras armées du droïdes et les brisèrent.
Le clone leva son arme et tira une salve sur la machine qui s'effondra puis il se retourna. Le caporal qu'il avait interrogé se tenait en position de tir au bord de la tranchée et regardait dans sa direction.
Le capitaine lui adressa un signe de main pour signaler qu'il allait bien. Le caporal lui fit un signe de tête et ouvrit le feu sur des ennemis situés hors des tranchées.
Des pièces détachées de droïdes accompagnées de sable retombaient un peu partout, il ramassa son arme et jeta un coup d'œil au caporal qui fut frappé, au même moment, en plein centre de son casque par un éclair de lumière.
Le caporal bascula en arrière, son sang ne fit qu'un tour et il se précipita vers son sauveur. Il se hissa hors de la tranchée et se rendit auprès du caporal toujours allongé sur le dos. Lorsqu'il fut à ses côtés, il sut qu'il ne pouvait plus rien faire : la face avant du casque avait éclaté à l'impact et un trou béant aux contours calcinés se dessinait au milieu du visage du caporal. Un laser le manqua de peu et il se retourna.
De nombreux cratères parsemaient le champ de bataille, le sergent avait dû faire exploser les charges comme prévu.
Le capitaine tira des rafales en direction de plusieurs droïdes qui l'avaient pris pour cibles mais dut reculer en direction des tranchées situées en deuxième ligne. Il ne vit aucun des abris de mitrailleuses, seulement des fumerolles s'élevant au-dessus de leurs emplacements. Leurs positions n'étaient plus tenables, ils étaient submergés. Plusieurs fois, il aperçut des clones se faire bousculer par les machines puis se faire exécuter sommairement.
Certains de ses hommes parvenaient à sauver leurs camarades au dernier moment en ouvrant le feu rapidement et quelques-uns d'entre eux tombaient à leur tour, faute de n'avoir pas fait attention aux autres robots.

-On se replie vers la deuxième ligne ! cria-t-il. Faites passer !

Son ordre fut rapidement relayé et il fournit un tir de couverture aux soldats qui s'extrayaient des tranchées, plusieurs d'entre eux s'arrêtèrent pour l'aider. Il se décida à battre en retraite lorsqu'il vit que le groupe de soldats qui l'appuyait perdait des hommes à une vitesse alarmante.
Le capitaine leur fit signe de le suivre et ils sprintèrent jusqu'à la deuxième ligne de tranchées dans laquelle ils se jetèrent en manquant de bousculer les tireurs qui s'occupaient de leur couverture. Il se releva et regarda en direction des premières lignes : celles –ci étaient désormais aux mains des droïdes qui continuaient leur progression.
Des détonations retentirent et trois projectiles passèrent au-dessus de leurs têtes : les RT-TT venaient de tirer une salve pour les aider. Les obus explosèrent au milieu des robots, clairsement partiellement leurs rangs.
Au bout de quelques minutes, un ronronnement persistant le força à prendre un temps pour regarder dans la lunette de son fusil : une cinquantaine de chars droïdes se frayaient un chemin jusqu'à eux.

-On a des chars en approche ! lança-t-il immédiatement en se baissant.

-Ils vont tenter de nous déborder ! cria un soldat en écho à ses paroles.

-Préparez les lanceurs ! s'égosilla-t-il.

-Les lanceurs se trouvaient en première ligne ! lui répondit un de ses voisins qui s'était accroupi à ses côtés. Nous n'en avons pas ici et nous n'avons vu aucun soldat se replier avec eux.

De nouvelles explosions résonnèrent. Il passa la tête hors de la tranchée et regarda dans son viseur : deux chars droïdes étaient en feu et un voile de sable flottait à l'entrée du défilé. C'est alors qu'il aperçut quelques soldats qui s'extrayaient des tranchées de première ligne avec des lanceurs. De nouvelles explosions soulevèrent des gerbes de sable et clairsemèrent les rangs ennemis. Ils coururent dans leur direction sous les tirs des robots et bondirent pour atterrir à ses côtés.
Le capitaine eut la surprise de reconnaître parmi eux le sergent qui avait placé les explosifs, il arborait fièrement un lanceur sur son épaule.

-On a pensé que cela pouvait nous être utile, dit-il simplement en mettant en évidence le lanceur.

Le groupe de ce brave soldat avait sauvé quatre lanceurs d'engins. Ce n'était pas beaucoup mais c'était mieux que rien.

-Joli feu d'artifice Sergent, se contenta-t-il de lui dire.

-Merci Capitaine, reprit l'intéressé. Nous avons fait sauter les dernières charges, il doit bien en rester quelques-unes non explosées mais leurs détonateurs sont ensevelis dans les tranchées.

-Ce n'est rien, vous avez fait du très bon travail jusqu’à maintenant et cela vous vaudra sûrement une promotion. Le félicita-t-il.

-Capitaine ! salua-t-il avant de se redresser et d'ouvrir le feu avec son lanceur.

Lui et les autres soldats autour l'imitèrent immédiatement. Ils infligèrent quelques dommages aux tanks mais ceux-ci étaient désormais à portée et ils durent se plaquer au fond de la tranchée. Les explosions firent trembler le sol, des bruits métalliques accompagnés d'une série de violentes détonations résonnèrent au niveau de la troisième tranchée. Une bataille semblait se jouer entre les chars et les RT-TT. Deux violentes déflagrations assorties de grincements métalliques retentirent finalement à quelques secondes d'intervalles.

-Les RT-TT numéro quatre et neuf sont détruits ! s'égosilla un soldat. Le numéro quatorze est gravement endommagé ! continua-t-il.

Ce qu'il avait tant redouté était arrivé, ils ne gagneraient pas cette bataille contre un escadron de chars sans appui feu. Le repli à l'intérieur du complexe s'imposait mais il décida d'attendre le plus longtemps possible avant de donner l'ordre de retraite. Le clone se redressa et ouvrit le feu sur les droïdes qui approchaient. Les chars s'étaient arrêtés au niveau de la première tranchée pour les pilonner.
Les missiles des lanceurs fusaient, les projectiles des chars éventraient des sections de tranchées et déchiquetaient les clones qui s'y trouvaient, des soldats ensanglantés s'effondraient pour ne plus se relever.
Ils se faisaient massacrer et leurs quatre lanceurs étaient bien peu de choses face à l'armada de chars et de droïdes qui leur faisaient face. Alors qu'il se baissait un court instant, il constata que du sang maculait le sol de la tranchée. Les soldats qui gisaient là ne bougeaient plus, des trous béants dans leurs armures et du sang s'étalant sous leurs corps. Il était temps d'aller se mettre à couvert.
-Repli ! hurla-t-il. Tous à l'intérieur du complexe !

À l'intérieur du Complexe

Le sergent se tourna vers lui et le suivit, ils sortirent de la tranchée et coururent jusqu'à la rampe. Les carcasses calcinées des RT-TT gisaient en travers du chemin mais étaient suffisamment espacées pour qu'ils puissent se faufiler entre elles. Pris d'une soudaine inspiration, il se planqua derrière l'une d’entre elles et ouvrit le feu sur les droïdes, qui s'étaient mis à courir pour les empêcher d'aller s'abriter, afin de permettre aux retardataires de se mettre à l'abri. Le sergent le rejoignit avec son lanceur et tira une roquette. Le char qu'il avait visé explosa, puis il le fourra dans les bras d'un soldat qui passait et s'empara de son fusil d'assaut.
Ce fut seulement lorsque les droïdes furent à quelques mètres de là où ils se trouvaient, que le capitaine décida qu'ils devaient battre en retraite. Il fit demi-tour et il s'élançait lorsqu'un cri de douleur le fit se retourner. Le sergent tomba à la renverse et il put voir que celui-ci avait la botte gauche ensanglantée. Il revint sur ses pas et redressa rapidement le sergent en l'appuyant sur son épaule.
Les soldats se trouvant dans le complexe avaient ouvert le feu pour les couvrir. Il traîna rapidement le sergent qui respirait très fort pour se retenir de crier et, il ne sut par quel miracle, il franchit le seuil en passant entre les tireurs accroupis.
Il tourna la tête vers la droite et un clone appuya sur le bouton qui déclencha la fermeture de l'épaisse porte. Celle-ci commença à descendre doucement. Des médecins le déchargèrent du sergent et il se retourna en s'accroupissant pour tirer afin d'empêcher les droïdes qui étaient sur ses talons de rentrer.
Son viseur passa de cibles en cibles et à chaque fois qu'il en voyait une, il lâchait une rafale. Les lasers fusaient de tous les côtés et plusieurs clones basculèrent. Ce fut seulement lorsque la porte se fut refermée complètement, qu'il s'autorisa à s'effondrer sur ses genoux. Il resta un court instant dans cette position et se redressa. Des médecins s'étaient approchés et évacuaient les clones tombés à l'entrée.
Un soigneur s'approcha de lui mais il lui fit signe de s'occuper des autres. Il jeta un coup d'œil autour de lui : il se trouvait dans une vaste pièce rectangulaire bétonnée haute de plafond, les fenêtres de la salle de contrôle principale se trouvaient au niveau du plafond sur le mur du côté opposé à la porte. C'était le point idéal pour poster des snipers au cas où les droïdes franchiraient les portes. Les deux derniers RT-TT étaient disposés en biais de part et d'autre de la porte de façon à pouvoir prendre l'ennemi sous un tir croisé, ils occupaient une place assez conséquente. Sur la gauche se trouvait une double porte donnant accès à une vaste salle dans laquelle ils avaient installé l'infirmerie, de cette pièce on pouvait accéder à la salle de contrôle et aux sous-sols où se trouvaient les installations à défendre.
Il s'aperçut qu'ils n'étaient plus beaucoup. Il avait besoin d'un état des effectifs car les soldats qui avaient pu se replier s'étaient dispersés dans la pièce et s'étaient assis pour se reposer. Certains dormaient déjà, il capta un mouvement à côté de lui et vit qu'un médecin s'approchait une nouvelle fois.

-Je n'ai pas besoin de soins, occupez-vous plutôt de ceux qui en ont besoin, dit-il avec agacement.

-Ce n'est pas ce pourquoi je venais vous voir, lui répondit le médecin d'un air gêné.

-Eh bien parlez ! encouragea-t-il, peu disposé à perdre son temps en bavardages.

-Nous voulions vous signaler que nous n'avions plus de quoi soigner les blessés, se décida-t-il à dire en regardant ses pieds. De plus le quart de ceux que nous soignions sont morts des suites de leurs blessures et d'autres vont probablement connaître le même sort. Le sable qui s'est infiltré dans les blessures s'avère être un poison mortel pour l'organisme. Je tenais à ce que vous le sachiez.

-Très bien, repartit le capitaine. Merci de m'avoir averti. Vous feriez mieux de retourner à votre poste maintenant.

Le médecin s'éloigna, le laissant à ses réflexions. Le capitaine décida d'inspecter les alentours de façon à élaborer et à organiser leur défense puisque les droïdes avaient surement prévu quelque chose pour pouvoir s'introduire dans la base au cas où la porte serait close.
Il entra dans l'infirmerie. Les blessés étaient allongés à même le sol dans une vaste pièce qui servait auparavant de réfectoire pour les employés, des trainées sanglantes parsemaient le sol. Des médecins s'affairaient autour de certains blessés, il se dirigea vers la porte se trouvant à sa droite. En la franchissant, il déboucha sur un escalier métallique qu'il gravit pour se retrouver devant une épaisse porte, à double battant métallique à moitié ouverte, donnant sur un couloir au fond duquel se trouvait une autre porte de la même sorte entrouverte.
Il la franchit et se retrouva dans une salle circulaire, au fond de laquelle se trouvait une rangée de fenêtre. Des écrans et des panneaux de contrôle étaient répartis le long des murs dans le reste de la pièce et une grande table holographique ronde se dressait au centre de la pièce.
Le capitaine s'approcha d’une fenêtre pour regarder, celle-ci donnait sur la salle d'entrée : les deux RT-TT se trouvaient en contrebas et les soldats chargés de leur entretien s'affairaient autour d'eux.
Alors qu'il allait se retourner, de violentes explosions retentirent à l'extérieur du complexe et les portes métalliques se mirent à trembler. Les soldats encore avachis se redressèrent brutalement et se répartirent autour de la pièce.

-Capitaine ?

La voix hésitante le fit se retourner et il se retrouva face à un groupe de soldats équipés de fusils de précision à lunette infrarouge. Les explosions continuaient de retentir contre la porte et celle-ci commençait à se gondoler.

- Parlez ! dit-il sèchement.

-Eh bien nous avons pensé que cette position serait parfaite pour nous. Si les ennemis pénètrent dans le périmètre nous pourrions plus facilement les fixer à partir d'ici, lui répondit le clone se trouvant au centre du groupe. Nous vous avons également fait un état des effectifs : nous avons cent trente soldats valides.

-Je vous remercie, bonne initiative, vous vous installez ici et vous ne bougez plus.

-A vos ordres ! lancèrent-ils en cœur.

Son attention fut attirée par un panneau de contrôle sur lequel il pouvait apercevoir un bouton de couleur rouge. Il s'en approcha : un écran indiquait qu'il s'agissait du panneau de destruction de la base et qu'il ne devait être déclenché qu'en cas de situation exceptionnelle. Il redescendit à l'infirmerie, il fallait qu'il s'assure de l'état du sergent. Il parvint à le retrouver, celui-ci semblait avoir gardé le moral et portait une attelle à la cheville atteinte. Même si la souffrance qu'il éprouvait se lisait sur son visage, il ne se plaignait pas et acceptait son sort.
Le capitaine s'accroupit à côté du blessé.

-Comment vous sentez-vous Sergent ? commença-t-il.

-Bien, je vous remercie mon capitaine, dit-il en le fixant.

-Ce n'est rien soldat, je n'abandonne pas les soldats blessés derrière moi si facilement, le rassura-t-il.

-Je sais mais vous auriez pu aussi bien me laisser pour aller vous mettre à l'abri sans risquer votre vie, reprit le sergent en détournant la tête.

-Peut-être mais j'aurais alors perdu un de mes meilleurs sous-officier. Comment va votre cheville ? s'enquit-il pour changer de sujet.

-Mal, les os ont été gravement atteints par le laser, l'attelle est là pour protéger la blessure mais ma cheville n'est plus utilisable, l'informa-t-il. Les médecins m'ont également prévenu que du sable s'était infiltré et mêlé à mon sang, l'infection devrait me paralyser d'ici deux à trois heures d'après eux, continua-t-il d'une voix égale.

Cette nouvelle l'attrista mais, de toute façon, il ne s'attendait pas à repartir d'ici vivant non plus. Les bruits des explosions ponctués de craquements métalliques continuaient de résonner dans toute la base.

-Mon capitaine, je n'ai pas confiance dans le système de destruction de la base, lâcha soudain le sergent. Je vous demande l'autorisation de placer tous les explosifs qu'il nous reste avec quatre ou cinq ogives autour du réacteur d'alimentation de la base. L'explosion déstabilisera le noyau et nous aurons droit à un joli feu d'artifice.

-Je suis d'accord nous avons besoin d'une solution de rechange en cas de problèmes. Je fais apporter ce dont nous aurons besoin sur place ainsi que ce qui reste de ton équipe, je vais t'aider à descendre pendant ce temps, lui dit-il en lui tendant la main.

-Merci mon capitaine. Répondit simplement l'intéressé en se saisissant de sa main.

Le sergent se redressa en prenant soin de ne pas s'appuyer sur sa cheville explosée et le capitaine lui offrit de s'appuyer sur lui sans réserve. Le sous-officier accepta en le remerciant. Alors qu'ils se dirigeaient vers un ascenseur qui leur permettrait d'atteindre la salle du réacteur, le capitaine repéra un sergent médecin semblant désœuvré et l'interpella.

-Trouvez moi le reste de l'équipe chargée des munitions explosives et faites la descendre avec le reste des explosifs commandés à distance dont nous disposons, ainsi que cinq ogives destinées aux canons des RT-TT, immédiatement.

-A vos ordre mon capitaine ! lança-t-il en s'élançant pour remplir sa mission.

Ils attinrent l'ascenseur et s'y engouffrèrent. Celui-ci s'enfonça sans bruit dans les profondeurs de la base et le fracas des explosions s'estompa au-dessus de leurs têtes. L'ascenseur s'arrêta, ils sortirent et débouchèrent dans une vaste pièce sphérique. Une gigantesque colonne s'élevait du sol jusqu'au plafond, elle guidait un flux d'éclairs de couleur bleu.
Le tout était contenu dans un champ de force qui empêchait les éclairs de se décharger ailleurs qu'autour de la colonne. Quelques mètres sous leur pied se trouvait le réacteur produisant l'énergie nécessaire, il leur suffirait de déstabiliser le champ électrique pour que les éclairs se déchargent sur le réacteur et le surcharge. Une forte explosion déclenchée au bon endroit suffirait largement pour produire une déflagration capable d'éventrer le plateau rocheux sous lequel ils se trouvaient.
Il contempla un moment le spectacle et fut tiré de sa contemplation par l'arrivée des soldats transportant le matériel demandé. Ils se répartirent dans la pièce et disposèrent les explosifs en suivant les instructions du sergent et en prenant garde à ne pas s'approcher trop près de la colonne.
Lorsqu'ils eurent finis, le sergent récupéra les détonateurs et en bricola un qui pourrait déclencher tous les explosifs en même temps. La manœuvre lui prit une trentaine de minutes mais il se déclara satisfait et recommanda vivement de faire attention à ne pas déclencher le détonateur accidentellement.
Ils remontèrent tous ensemble et se rendirent au poste de commande après avoir saboté l'ascenseur de façon à ce que la salle du réacteur soit inaccessible, les explosions avaient cessé mais un bruit étrange de métal sifflant les avait remplacées. Les snipers postés aux fenêtres leur firent signe de s'approcher.
Ils regardèrent en contrebas : un rectangle rougeâtre était en train de se dessiner dans la vaste porte.

-Capitaine ! l'interpella un des snipers. Les séparatistes semblent avoir amené des machines de forage afin de pouvoir entrer dans la base. Ils devraient avoir fini de découper la porte d'ici quelques minutes.

-Très bien ! reprit-il. Voici le topo : dans un premier temps je vais vous appuyer avec les soldats ici présents, dit-il aux snipers. Ensuite, je descendrais avec eux pour empêcher l'ennemi de s'emparer de l'infirmerie. Je mettrais les ascenseurs hors service au passage nous nous replierons au dernier moment. Sergent ! ajouta-t-il en se tournant vers l'intéressé. Vous resterez ici et vous veillerez sur le détonateur. Si les droïdes parviennent à entrer ici, vous faites tout sauter. Maintenant, en position ! termina-t-il en s'adressant à tout le monde.

À peine eut-il finit sa phrase qu'un grand craquement métallique retentit : le rectangle découpé dans la porte tomba vers l'intérieur du complexe. Il toucha le sol dans un fracas assourdissant.
Des tirs fusèrent aussitôt de l'extérieur et les machines entrèrent. Les clones s'étaient positionnés sur les côtés et au niveau des RT-TT, les deux engins ouvrirent le feu et pulvérisèrent les premiers droïdes. Un flot continu de machines entra en courant et les tirs des RT-TT ne suffirent bientôt plus à les contenir, ils ouvrirent le feu.
Il regarda dans sa lunette, un droïde apparut au centre et il pressa la détente. Le robot fut disloqué par la rafale. Il répéta la manœuvre avec plusieurs autres machines, un certain nombre d'entre elles s'effondrèrent avant qu'il ait put leur tirer dessus, abattues par les snipers et les autres soldats se trouvant en bas.
Les robots furent fixés à l'entrée de la base pendant quelques minutes puis une volée de missiles fusa dans leur direction. Il se plaqua à terre et devina que les autres autour de lui l'imitaient. Il y eut un intense souffle chaud suivit d'une série d'explosions, le sol trembla alors que des hurlements et des crépitements accompagnés de grincements métalliques résonnaient en contrebas.
Un nuage de béton pulvérisé envahit le poste de contrôle alors que les RT-TT s'étaient tus et qu'il n'y avait plus vraiment de bruits de combat à l'entrée.
Il parvint à se redresser, non sans peine. La salle de contrôle était envahie de poussières, des écrans étaient brisés. Ses camarades se redressaient mais cinq d'entre eux étaient à terre et ne bougeaient plus : l'un d'entre eux avait été décapité, les autres avaient des membres manquants qui gisaient contre les panneaux de contrôle.
Il s'approcha des fenêtres l'œil collé au viseur de son arme et releva la tête devant le spectacle qu'il contempla. Les deux RT-TT n'existaient plus, le sol bétonné semblait avoir été labouré, des cadavres déchiquetés de clones s'accumulaient le long des murs, des flammèches les consumant doucement. Les droïdes entrèrent par grappes dans la pièce ravagée.
Il les vit avec horreur achever des soldats qui se relevaient difficilement. Ils allaient bientôt accéder à l'infirmerie.

- Les snipers vous restez ici et vous éliminez un maximum de robots à partir de votre position, lança-t-il aux intéressés. Sergent, vous ne bougez pas ! Les autres avec moi ! termina-il en courant en direction des escaliers.

Les soldats l'accompagnèrent. Ils débouchèrent dans l'infirmerie après avoir descendu aussi vite qu'ils le pouvaient les escaliers. Les soldats médecins avaient ramassés leurs armes, laissés les blessés et s'étaient rassemblés en retrait des portes donnant sur la vaste salle d'entrée que les droïdes tenaient désormais.
Les portes étaient fermées mais elles n'étaient pas faites pour résister à des explosifs. Il se positionna avec ses hommes, de façon à pouvoir couvrir les arrières de leurs camarades. Au passage, il put constater que plusieurs des blessés s'étaient fait apporter des armes et se tenaient allongés sur le ventre, en couverture.
L'attente commençait à durer lorsque de violentes détonations retentirent. Il se jeta au sol, juste à temps pour éviter la porte qui s'envola à travers la pièce en compagnie de gros morceaux de béton.
Lorsqu'il se redressa, les soldats près de l'entrée ainsi que certains blessés avaient déjà ouvert  le feu. Les machines entraient en nombre et il ne leur faudrait pas beaucoup de temps pour briser complètement leurs lignes.
Les lasers fauchèrent plusieurs des défenseurs de la porte et frappèrent des blessés qui hurlèrent de douleur. Le capitaine faisait ce qu’il pouvait pour éliminer les droïdes qui entraient. Il tirait, changeait de cible, tirait mais ceux qui tombaient semblaient être remplacés par quatre nouvelles machines.
Les défenseurs de la porte se retrouvèrent au corps à corps et furent contraints de reculer au milieu des blessés. Le capitaine les couvrit avec ses hommes pendant cette manœuvre, plusieurs soldats furent ralentis par des droïdes et durent les bousculer pour pouvoir s'échapper. Il recula ensuite avec ses hommes en direction des escaliers alors que plusieurs explosions retentissaient dans la grande salle.
Ils tiraient sur les droïdes qui entraient, mais les pertes qu'elles subissaient ne semblaient pas décourager les machines qui continuaient de se déverser dans la pièce, progressant parmi les blessés en les mitraillant sans pitié.
Un soldat qui se trouvait à sa gauche s'effondra et il constata rapidement que celui-ci était mort.
Les quelques blessés armés qui n'avaient pas pu battre en retraite finirent par être exécutés malgré leurs résistance acharnée. Le nombre de tireur diminuait à vue d'œil et les droïdes approchaient dans sa position. Le capitaine se refusait à devoir battre en retraite et à laisser les derniers défenseurs se faire tailler en pièce.
Lui et ses hommes criblaient les robots qui approchaient de lasers mais il vit que les machines en retrait se chargeaient d'achever les soldats allongés au fur et à mesure de leur progression. Les engins finirent par submerger les derniers défenseurs de l'infirmerie et un corps à corps de courte durée et d'une rare violence s'ensuivit.

-Au poste de commande! se résigna-t-il à lancer à ses hommes en voyant qu'il n'y avait aucun espoir de tenir très longtemps.

Ils montèrent les marches quatre à quatre, le cliquetis des droïdes les suivis. Arrivé à la double porte gardant l'accès au couloir de la salle de contrôle, il s'arrêta et rappela les autres. Ils se retournèrent en position de combat en direction des escaliers et il alla déclencher la fermeture des portes via le panneau de contrôle se trouvant à sa droite.
Les portes commencèrent à se fermer lentement, le cliquetis des robots se rapprochait de plus en plus et les premiers d'entre eux apparurent en haut des escaliers.
Ils ouvrirent le feu, les portes n'étaient fermées qu'à moitié et les machines ripostèrent. Deux de ses camarades furent fauchés par les tirs et ne se relevèrent pas. Les droïdes étaient trop nombreux et plusieurs robots argentés parvinrent à franchir la porte avant qu'elle ne se referme complètement.
Un nouveau soldat s'effondra alors qu'ils éliminaient les intrus. Le capitaine défonça le panneau de contrôle avec la crosse de son arme pour court-circuiter le système d'ouverture.
Il se rendit au côté des clones tombés et constata qu'il ne pouvait plus rien pour eux, il fit signes aux trois derniers soldats de le suivre jusqu'au poste de commande.
Ils entrèrent, enclenchèrent le mécanisme de fermeture des doubles portes et se retournèrent : la pièce semblait avoir été ravagée par une violente tempête, tout était sans dessus-dessous. Les snipers gisaient dispersés dans la pièce et le sergent était allongé sans connaissance sous un tableau de contrôle. La façade donnant sur la salle d'entrée était éventrée.
Ils se dispersèrent dans la pièce pour évaluer l'état des clones à terre et ne purent que constater le décès des snipers, le sergent était toujours vivant et ils se chargèrent de le dégager.

- Que s'est-il passé ? s’enquit le sergent en ouvrant les yeux lorsqu'ils eurent fini de le dégager.

-Nous espérions que tu pourrais nous fournir la réponse à cette question justement, répondit le capitaine.

-Je ne sais pas trop, capitaine, les snipers tiraient puis il y a eu un bruit assourdissant et j'ai perdu connaissance, reprit le sergent.
-Ce n'est pas grave, de toute façon il n'y a plus que nous et une armée de droïdes derrière ces portes, dit-il d'une voix ou perçait le désespoir.

-Je pense que nous allons devoir faire sauter la base, ajouta-t-il en repensant à tous les soldats qui s'étaient sacrifiés en vain.

- Je vois, capitaine, dit le sergent en baissant la tête. Il y a cependant un problème : le détonateur que j'avais bricolé m'a échappé au moment de l'explosion.

Le capitaine parcourut du regard la salle de contrôle : des monceaux de débris en tout genre jonchaient le sol. Il ne serait pas facile de retrouver le détonateur s'il n'avait pas été détruit.
Il leur fallait absolument ce détonateur car, avec les panneaux de contrôle détruits, il ne leur restait aucun autre moyen de faire sauter la base.
Lui et les trois autres soldats se dispersèrent et entreprirent de fouiller la salle ravagée. Le sergent se redressa et s'adossa contre une console de commande renversée.
Le capitaine et ses hommes cherchaient depuis un moment lorsque l'un de ses camarades les interpella en brandissant le détonateur.
Le capitaine s'approcha et le soldat lui tendit le détonateur : il était intact et était seulement recouvert d'une fine couche de poussière. Ils retournèrent auprès du sergent et le capitaine lui tendit l'appareil. Le clone hésita un court instant et s'en empara.

-Merci, capitaine, lâcha-t-il, merci les gars.

-Soldats, nous ne mourrons pas atomisés par une explosion, commença le capitaine. En effet, lorsque le sergent appuiera sur ce bouton nos charges exploseront mais il faudra un peu plus de temps pour que le réacteur entre en surcharge. Je pense donc que ce délai va nous permettre de nous offrir un petit baroud d'honneur et de mourir en soldats et non en restant cloîtrés ici, termina-t-il d'un ton guerrier.

-Nous sommes avec vous capitaine, dirent en cœur les soldats et le sergent.

-Très bien, nous allons empiler ce que nous pourrons pour former une barricade devant la porte et ainsi détruire un maximum de machines avant de succomber.

Ils s'attelèrent en silence à leur tâche et lorsque la barricade eut atteint une hauteur suffisante, ils se tournèrent les uns vers les autres.

-Soldats, à partir de maintenant, je ne suis plus votre capitaine, jeta-t-il. Ce fut un honneur de combattre à vos côtés et je tiens à ce que nous soyons tous égaux face à notre destin.

Une violente explosion retentit dans le couloir.

-Ils ont franchi la première porte, la fin approche, commenta-t-il.

-Qu'on m'aide à me relever ! lança le sergent. Je veux affronter nos ennemis debout ! ajouta-t-il d'un ton ferme.

Ils l'aidèrent tous à se mettre debout et à s'avancer vers la barricade où il se tint debout, l'arme au poing.
-Vous avez tous été héroïques aujourd'hui, reprit le capitaine en s'adressant à tous. J'ai été heureux d'avoir été secondé par un homme tel que vous sergent, ajouta-t-il en se tournant vers ce dernier. Sans vous et vos idées, nous ne serions pas en train de discuter ici. Bravo à vous et bonne chance, conclut-il.

-Ce fut un honneur pour moi aussi soldat, reprit le sergent.

-Et pour nous aussi ! conclurent les soldats.

Le capitaine se dirigea vers le système d'ouverture et l'activa. Les portes commencèrent à s'ouvrir lentement et ils se mirent en joue. L'aventure se terminait ainsi.

-Sergent, allez-y, lança-t-il en se tournant vers lui.

Le sergent regarda un petit moment le détonateur qu'il avait toujours en main et il appuya sur le bouton avant de lâcher l'appareil et de brandir son arme. Des détonations assourdissantes résonnèrent sous leurs pieds et le sol se mit à trembler. Ils distinguèrent de nombreux droïdes derrière les portes par le faible entrebâillement.

-C'est la fin, chuchota le sergent.

Ils ouvrirent le feu au même moment et les machines ripostèrent, ils n'avaient plus rien à perdre maintenant. Les droïdes tombaient les uns après les autres. Ses frères d'arme tenaient bon, puis le premier d'entre eux tomba pour ne plus se relever. Un deuxième suivit rapidement alors que le nombre de machines semblait croître à mesure qu'ils les éliminaient.
Ils reculèrent et les robots franchirent la barricade, d'importantes vibrations parcouraient le sol sous leurs pieds. Le réacteur devait être en surcharge, ce n'était plus qu'une question de minutes avant que le plateau ne soit éventré et l'armée droïde anéantie. Le troisième soldat s'effondra à son tour, il n'y avait plus que le sergent avec lui.
Un laser le frappa dans le bas ventre, lui coupant le souffle. Il baissa les yeux, il avait un trou béant dans son armure, sa vue se troubla mais il continua de tirer. Un autre laser le frappa à l'épaule droite, il lâcha son arme sous la puissance de l'impact et vacilla. Le sergent tomba en arrière. Il était seul, debout face aux droïdes qui le tenaient désormais en joue. Il les fixait bêtement, étourdie par le froid qui l'envahissait.
Une violente douleur à la jambe le fit fléchir et tomber à genou. Il regarda en direction du sergent : le casque de ce dernier avait roulé et son regard semblait fixer au plafond une chose que lui seul pouvait voir. Il ne bougeait plus et ne bougerait jamais plus. Son regard revint à ses ennemis. Un grondement menaçant montait des entrailles de la base et de violentes secousses faisaient trembler le complexe. Les machines semblaient déconcertées et il se mit à rire comme il n'avait jamais ri, il ne sentait plus ni la douleur, ni rien. Son rire fut stoppé net par une grande lumière et il sombra dans le néant.
Le corps sans vie du capitaine eut à peine touché le sol que d'énormes langues de feu accompagnées d'arcs électriques percèrent à travers le sol et anéantirent tous les droïdes se trouvant dans la base. Les immenses arcs électriques furent projetés hors de la base et tout le plateau explosa dans une énorme gerbe de feu. Lorsque les poussières furent retombées, il ne restait plus de l'immense plateau qu'un énorme cratère au sable cristallisé par la chaleur.

-Le comte Dooku sera très attristé par votre échec, misérable vermine ! cracha le général Grievous.

-Mais… Monssigneur…

-Vice roi Gunray, vos troupes de chocs ont une fois de plus échoué, le coupa brutalement le général. Cet échec est intolérable surtout que cette base contenait de nombreuses choses qui auraient pu nous être utiles.

-Cependant… Non avons éliminé un général Jedi et des troupes d'élites…

-Je n'ai que faire de ce genre de détails futiles, cela ne nous fera pas gagner la guerre et nous avons perdu deux bataillons de droïdes pour rien. Cette victoire est bel et bien une défaite, un fiasco total, eructa Grievous.

-Nous avons les moyens de compenser nos pertes, plusieurs systèmes de la République nous doivent beaucoup d'argent…. Tenta Gunray.

-Cela n'excuse en rien votre incompétence, disparaissez ! Tempêta le général.

Le vice roi Gunray se retira rapidement, laissant seul le général Grievous.
Celui-ci tourna en rond. Cette défaite leur avait coûté énormément, tous les secrets de cette base s'étaient volatilisés en même temps qu'elle. Il ne pouvait qu'admirer le courage des défenseurs qui avaient préférés se sacrifier plutôt que de les laisser mettre la main sur leur objectif.
Il aimerait tant avoir des hommes de cette trempe au sein de la Confédération au lieu des déchets tels que ce vice-roi.
Tant pis, cet échec cuisant les poussaient à passer au stade supérieur. Il s'approcha de la baie vitrée du poste de pilotage et contempla l'espace.
Une grande planète brillait sous les rayons de son soleil, ses habitants ne se doutaient pas de ce qui approchait. Kamino et ses usines de fabrication de clones allaient recevoir une petite visite, il avait besoin de ces soldats pour lui.

 

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