Quand la jalousie s'en mêle...

Chapitre 1 : Quand la jalousie s'en mêle...

Chapitre final

13040 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 29/11/2021 08:52

Hello, ici vous allez retrouver mes one shot Supercorp.

Bonne lecture :)



Quatre ans. Cela faisait quatre ans aujourd'hui que Léna et moi nous nous connaissions. Malgré son nom et le poids du passé de sa famille, nous sommes vite devenues les meilleures amies au monde. Une amitié indéfectible, unies envers et contre tout.


Au début, rien ne nous prédestinaient à devenir amies. Alex ne lui faisait pas confiance, Clark ne lui faisait pas confiance, le DEO ne lui faisait pas confiance, bref, tous les obstacles étaient contre nous afin de nous empêcher de nous rapprocher.


Pourtant, dès que mes yeux ont croisé les siens j'ai su. J'ai su qu'elle n'était pas comme sa famille, qu'elle était unique, sincère et généreuse malgré le masque Luthorien qu'elle arborait en public.


Plusieurs fois elle m'a apporté son aide inestimable et inébranlable lors de ma lutte contre le crime en tant que Supergirl. Si je suis Supergirl, alias Kara Danvers, j'ai aussi mes faiblesses, on peut me blesser, me tuer. Certes, c'est presque impossible pour le commun des mortels, mais cela n'en reste pas moins possible.


Remercions d'ailleurs Lex Luthor pour cela, il avait vite compris l'effet que la kryptonite pouvait avoir sur le corps des supers et il avait tenté plusieurs fois de m'atteindre par ce biais. Heureusement, Léna avait toujours réussi à contrecarrer les plans de Lex jusqu'à ce jour fatidique ou pour me sauver, elle avait dû tuer son propre frère.


Ce jour-là, elle m'avait non seulement sauver la vie, mais elle avait aussi gagner le respect de tous ceux qui doutait encore de sa sincérité envers moi. Ma sœur, qui au départ ne l'aimait pas n'avait plus jamais douté de Lena à partir de cet instant, les deux devenant même amies bien que leur amitié n'était rien en comparaison de la nôtre qui était très fusionnelle.


J'avais avoué à Léna ma double identité seulement trois mois après notre rencontre. Les remontrances de ma sœur et du DEO avaient été terribles, mais j'avais tenue bon, notre amitié me tenait à cœur et je n'aurai laissé personne se mettre sur sa route.

Léna avait beaucoup souffert du rejet de mes proches. Elle avait toujours eu une attitude digne, une attitude qui ne laissait rien paraitre, pourtant je savais qu'au fond d'elle-même qu'elle en avait souffert, mais elle se contentait de ne rien me dire afin de ne pas m'inquiéter et de se mettre en porte-à-faux avec mes amis. Certains de ses tiques ne me trompaient jamais et j'avais été là à ses côtés à chaque instant afin de la soutenir et lui faire comprendre que peu importe ce que pensaient les gens, je ne les laisserai pas interférer.


Heureusement tout ça était aujourd'hui derrière nous, et désormais Léna participait à presque toutes nos soirées jeux du samedi soir. Tout le monde avait fini par l'accepter et riait de bon cœur avec elle sans se préoccuper du passif de son nom de famille.

Aujourd'hui, donc, cela faisait quatre ans que nous nous connaissions et que nous étions amies, les meilleures amies au monde.

Je lui confiais tout, absolument tout. Sauf une chose. Une chose que j'ai toujours eu peur de lui avouer, une chose qui me faisait peur plus que tout, plus que la mort elle-même, une chose qui avait envahi mes entrailles dès le premier jour où mes yeux s'étaient posés sur elle, une chose si simple qui pourtant me donnait mille et un tourments chaque fois que je voyais Léna.



En effet ce n'est que très récemment que j'ai pris conscience des sentiments qui animaient mon cœur pour ma meilleure amie, je l'aimais, je l'aimais plus que de raison, plus que ma vie et cet amour me dévorait littéralement de l'intérieur et me consumait à petit feu.

Alors j'avais décidé qu'aujourd'hui je lui avouerais enfin la vérité, je ne pouvais plus cacher ce que j'avais en moi, ce que je ressentais pour elle, c'était bien trop dur à vivre et je ne le supportais plus, il fallait que je sache, il fallait que je sache ce que ressentais Lena, quitte à perdre son amitié. Je ne pouvais plus ne pas savoir.


Je me lève alors de ce lit pour lequel j'ai de plus en plus de mal à me lever à cause de ce qui me ronge. Vite fait je prends ma douche afin de pouvoir m'habiller et aller à mon rendez-vous avec Léna.

Elle m'avait envoyé un message un peu plus tôt pour me dire qu'elle avait quelque chose à me dire d'important. Devant mon inquiétude elle m'avait rassuré en me disant que c'était une bonne nouvelle.

Au fond de moi j'espérais qu'elle aussi ressente la même chose, mais j'essayais de garder mon calme et les pieds sur terre, car tout à l'heure j'allais peut-être avoir le cœur en miette et rien ni personne ne pourrait rien y faire.


J'avais rendez-vous avec elle dans notre petit restaurant. Pour l'occasion je mettais une petite robe moulante blanche, échancrée sur le côté, des talons aiguilles et un léger collier de perles que Léna m'avait précédemment offert pour mon anniversaire.

Je laissais ma chevelure détachée, je savais que Léna aimait bien quand ils étaient ainsi à l'air libre et non remontés dans un chignon, puis mettait mes lunettes afin de cacher aux yeux des autres que j'étais Supergirl.

Au bout de quelques minutes, j'étais enfin prête, prête à affronter mes peurs et à faire face à ce que je ressentais pour ma meilleure amie.

Je pris ma voiture afin de me rendre au restaurant, je ne voulais pas risquer de débrailler ma tenue en volant à travers les airs et je préférais donc y aller par ce biais-là.


Le restaurant n'étant qu'à deux kilomètres de chez moi je ne mis que dix minutes à arriver, seulement ralentit par la circulation qui était assez dense bien qu'heureusement fluide.

Le stress commençait à m'envahir, j'avais chaud, bien trop chaud pour que cela soit normal et pour une fois j'enviais ma condition de kryptonienne, car je me demandais comment les humains arrivaient à gérer ce genre de chose, ce genre de peur qui nous envahissait. Déjà que j'avais du mal avec mes supers-pouvoirs alors les humains...

En me garant et en sortant de la voiture, je manquais de me vautrer comme une masse au sol en perdant l'équilibre à cause de mes talons aiguilles, je ne sais par quel miracle j'avais réussi à me retenir à la portière, faisant au passage une marque dessus à cause de mes supers-pouvoirs.

J'entendis soudain rire derrière moi, un rire que j'aurai reconnu entre mille, le rire de Lena. Immédiatement je me retournais pour la voir s'esclaffer de rire. Visiblement, elle n'avait pas perdu une miette de ma précédente maladresse. Et alors que je remettais en place maladroitement ma robe, le rouge aux joues de m'être pris la honte, je lui offrais le plus beau de mes sourires comme chaque fois que je voyais ses yeux d'un vert émeraude qui me faisait tant fondre.

Elle me le rendit de la plus belle des manières en m'encerclant de ses bras. Je répondis bien volontiers à son étreinte et lui faisait un bisou sur la joue bien plus appuyer que je ne l'aurai cru puisque mes lèvres atterrir sur la commissure des siennes.

Je m'excusais aussitôt de ma maladresse, mais elle ne sembla pas m'en tenir rigueur. Bien au contraire, pour me montrer que cela n'était pas grave, elle me fit exactement la même chose. Me susurrant à l'oreille que de cette façon nous étions à égalité tout en me faisant un petit clin d'œil.

Je ne pus m'empêcher à la fois de rougir de plus belle tout en affichant un sourire béat face à la situation.


— Toujours aussi maladroite Kara, parfois j'ai vraiment du mal à me dire que tu es Supergirl, se moqua gentiment Lena.


— Ho ça va hein, je ne me vautre pas tout le temps quand même, boudais-je.


Léna me fixait des yeux.


— Rarement...


Léna me fixait toujours.


— De temps en temps...


Lena me fixait toujours plus, un rictus sur les lèvres tout en croisant les bras.


— Bon OK, ça m'arrive souvent, mais ce n'est pas pour autant que ça m'arrive tout le temps, ajoutais-je avec une mauvaise fois évidente.


— Bon, si nous allions nous installer à notre table avant que tu ne me racontes à quel point tu ne renverses jamais rien non plus Kara, tenta de se moquer Léna en rigolant.


Je maugréais quelques mots en Kryptonien que Léna ne comprenait pas en lui tirant la langue. Elle s'amusa encore plus de ma mignonitude comme elle aimait à le dire, puis m'attrapait le bras et m'entrainait à l'intérieur du restaurant.

À peine installé que je ne résistais pas à l'envie de lui demander quelle était cette nouvelle dont elle voulait tant me faire part et qui la rendait si euphorique.

Elle s'apprêtait à me répondre quand le serveur arrivait vers nous afin de prendre nos commandes. À ce moment-là, si j'avais pu lui envoyer une rafale de laser sans la tête, je l'aurai fait. Il nous avait interrompus et je n'aimais pas ça du tout. Mais le pauvre ne faisait que son travail alors je me ravisais et tentais de rester calme et souriante.


Mais visiblement, celui-ci avait reconnu Léna, et immédiatement un large sourire l'envahit et il ne la quittait plus des yeux, voulant absolument faire bonne impression envers elle.


Même plus que ça, j'avais bien l'impression que celui-ci flirtait ouvertement, me faisant alors grincer des dents. Je toussote alors, lui rappelant que moi aussi j'étais là et attendais qu'il prenne ma commande.


— Quand vous aurez fini de draguer mon amie, peut-être pourriez-vous prendre notre commande ? demandais-je un brin irrité.


Le visage du serveur se referma aussitôt, blême et honteux pour ma grande satisfaction. En revanche, le sourire mesquin de Lena ne m'avait pas échappé et réchauffait mon cœur instantanément. Visiblement, elle avait apprécié ma remise en place de ce serveur et pour une raison que j'ignorais, cela me faisait plaisir et je ne pus m'empêcher de lui faire un petit clin d'œil amusé.

Ce n'était pas vraiment mon genre de me comporter ainsi avec les gens. En temps normal j'étais toujours douce, gentille et avenante, mais quand il s'agissait de Lena je perdais toujours tout discernement et j'avais hâte de lui avouer les sentiments qui animaient mon cœur depuis toutes ces années merveilleuses où je la connaissais.


Une fois nos commandes prises, je voyais le serveur s'en retourner à son travail non sans avoir au préalable jeté un léger coup d'œil lubrique à Léna.

Je chassais les idées de meurtre qui m'avait, l'espace d'une seconde envahi. Supergirl tuant quelqu'un ferait surement mauvais effet, pensais-je intérieurement ce qui me fit sourire.


— Qu'est-ce qui te fait sourire comme ça ? me demanda Léna, me sortant ainsi de mes pensées.


Je rougissais, je ne voulais pas lui avouer que j'avais été jalouse de cet abruti alors je lui sortais un pieux mensonge.


— Rien, ça me fait juste plaisir de manger avec toi ce midi, lui avouais-je, ce qui, au passage, n'était pas vraiment un mensonge.

Elle me fit le plus beau de ses sourires et nous continuions ainsi à parler de tout et de rien. Mon cœur s'échauffant grandement chaque fois que nous mains se frôlaient sur le dessus de la table. Je voulais lui avouer aujourd'hui ce que je ressentais pour elle alors je prenais mon courage à deux mains, prit une grande inspiration et commença à parler.


— Lena je... enfin j'ai quelque chose à t'avouer ? dis-je d'une voix presque hésitante.


Lexa perçut mon trouble puisqu'elle me lança une boutade pour détendre l'atmosphère.


— Quoi donc ? C'est pas vrai, tu es Supergirl ? Mince alors ! plaisanta-t-elle tout en posant la main sur la mienne pour me rassurer, ce qui faisait bondir mon cœur dans la poitrine bien plus que de raisons.


Je souris à sa boutade, mais mon cœur, lui, était au bord de l'implosion. Je pris alors de nouveau une grande inspiration, mais avant que je n'aie eu le temps de quoi que ce soit, elle resserra sa prise sur ma main.


— Kara, avant que tu ne me dises ce que tu as à me dire, j'ai d'abord quelque chose à t'avouer.


Pour la première fois, je voyais Léna devenir hésitante, presque tremblante. Je tentais alors de la rassurer comme je le pouvais, lui réaffirmant encore une fois qu'elle pouvait tout me dire, et que cela ne changerait rien entre nous.


Puis je la voyais à son tour prendre une grande inspiration, mais les paroles qu'elle prononçait alors serrèrent mon cœur, il se brisa en mille morceaux en une fraction de seconde, c'était comme s'il s'était arrêté d'un seul coup de battre et qu'il était mort, sans vie...


— Kara, James m'a demandé de sortir avec lui et j'ai accepté ! Je voulais que tu le saches, car nous serons surement amenés à nous voir plus souvent tous les trois.


— Et puis tu es ma meilleure amie, alors je voulais te faire part de la bonne nouvelle, avoua-t-elle en resserrant la main de Kara dans la sienne.


J'ai envie de pleurer. Les larmes de mon corps veulent couler, mais je fais tout mon possible afin de ne pas montrer mon trouble à Léna. Je ne veux pas lui faire part qu'à l'intérieur de moi je viens d'être brisé. Je ne puis que lui montrer tout mon soutien, car même si je ne savais pas ce que Léna ressentait pour moi, je le savais désormais, et elle ne m'aimait autrement que par amitié.


— Si tu es heureuse alors je n'ai rien à y redire Lena, dis-je un sourire aux lèvres que Lena pouvait deviner certainement comme faux.


J'ai été un peu plus dur dans mes paroles que je ne l'aurai voulu, ce qui eu l'air d'étonner Lena, le ton que j'avais employé ne m'étant pas habituel. C'est malheureusement les seuls sons que j'ai réussi à sortir de ma bouche.


J'essaie de ravaler mon trouble, visiblement c'était peine perdue, car Lena vue tout de suite que quelque chose n'allait pas avec moi, mes yeux ne trompent pas et elle a bien sentit que je n'étais pas au mieux.


Je ravale alors ma salive au fond de ma gorge et prétexte une urgence pour Supergirl afin de m'enfuir au plus vite. Je vois Léna essayer de me retenir, me demandant ce qui n'allait pas et voulant savoir la nouvelle que j'avais moi aussi à lui avouer.

Mais c'était peine perdue, c'était trop tard, je ne pouvais plus lui avouer maintenant ce que je ressentais. J'avais attendu bien trop de temps pour ça, et un autre, lui, ne s'était pas gêné pour le faire.

Alors je lui sors une excuse bidon, lui affirmant que ce n'était pas important et que ce n'était pas la peine et je partis le plus vite que je le pus, laissant Lena là, qui ne comprenait pas ma réaction.


Une fois haut dans le ciel j'utilise ma vision pour observer Léna, elle était si belle, mais son visage était inquiet et j'en suis malheureusement la cause, et rien que pour ça je me déteste. Je n'aime pas faire du mal à ma meilleure amie, visiblement, tout ce que je suis pour elle.

Mais je ne vais nulle part, je n'ai personne à sauver, alors je m'en retourne tout simplement à mon appartement et m'allonge dans mon lit bien caché sous une tonne de couette, les larmes coulant abondamment sur mon visage.


Dans les heures qui suivent Lena essai de m'appeler plusieurs fois, mais je refuse chaque fois ces appels, c'est trop dur, je ne sais pas si je pourrais de nouveau lui faire face sachant que le soir elle irait rejoindre James.

Je m'en veux d'avoir attendu si longtemps pour lui avouer ce que je ressentais, maintenant c'est trop tard et je m'en mords les doigts.

Alex aussi essai de m'appeler, mais je ne lui réponds pas non plus, je reste là, couché dans mon lit avec mon pot de glace, mais même ça je n'arrive même pas à le manger et je finis par le jeter à la poubelle.


Le soir venu, quelqu'un frappe à ma porte. Je n'ai envie de voir personne alors je ne réponds pas. On continue de frapper à la porte quelques instants puis le bruit cesse. Je me pense enfin tranquille quand j'entends un bruit de clé tourner dans la serrure.

Je me rappelle alors que Léna à la clé de chez moi. Je lui avais donné il y a quelques mois pour les cas d'urgence. J'aurais pu la donner à Alex, mais la donner à Léna avait été d'une telle évidence que je n'avais même pas hésité.


Je l'entends alors rentrer à pas feutrer dans l'appartement demandant timidement si je suis à l'intérieur.

Je préfère ne pas répondre et rabats la couette sur moi. J'essaie d'essuyer les larmes de mes yeux comme je le peux et entends la porte de ma chambre s'ouvrir, puis sens Léna qui s'assoit sur le rebord de mon lit.

Avec douceur je sens qu'elle pose sa main sur la couette, me susurrant à voix basse de lui dire ce qui n'allait pas. Toujours sous celle-ci, je me retourne afin de ne pas lui faire face, même si je suis toujours caché.


Et je fais bien, car Léna soulève tout doucement la couette afin de laisser apparaitre mon corps recroquevillé.

Même si je ne la regarde pas, je sens bien le regard inquiet qu'elle pose sur moi, mais je ne veux pas me tourner vers elle. Je ne veux pas qu'elle voie mes larmes. Je m'en veux de ressentir de telles choses, je devrais être heureuse pour Léna, c'est ce que doit faire une meilleure amie, être heureuse pour l'autre quand il lui arrive quelque chose de bien.


Mais je ne peux pas m'empêcher de penser qu'elle mérite mieux que James. Je connais James depuis quelques années maintenant, et on ne peut pas dire que l'on s'apprécie mutuellement, on se contente de relation de travail cordiale à Cat&Co, mais ça s'arrête là. Et maintenant, je le déteste plus que tout, même si objectivement il n'a rien fait de mal, mais je n'y peux rien, c'est plus fort que moi.

Surtout que je l'ai surpris plusieurs fois en train de tromper allègrement et sans le moindre remord toutes les petites amies qu'il a pu avoir par le passé. Alors je ne sais pas comment il a réussi à séduire Léna, mais une chose est sûre, il a surement dû mentir et ruser pour réussir.

Car connaissant Léna, elle ne se serait pas laissé approcher sinon. Mais c'est la vie de Lena, pas la mienne, je n'ai pas à y intervenir, elle doit se rendre compte d'elle-même que James n'est qu'un abruti congénital.

Je sens une main se poser doucement sur mon épaule, un frisson me parcourt alors instantanément. Léna essaie de me faire tourner vers elle, mais je m'y refuse.


— Kara, me demanda-t-elle d'une voix douce


— Parle-moi, qu'est-ce qui t'arrive ?


— Ce n'est rien, je suis juste malade ça va passer ne t'en fais pas


— Kara, tu m'as toujours dit que les kryptoniens ne pouvaient pas tomber malades...


— Nous le pouvons, il n'y a qu'une seule chose qui puisse nous rendre malades une fois sur terre, avouais-je d'une voix presque inaudible.


— Et non, ce n'est pas de la kryptonite dont je parle...


— C'est quoi alors ? demanda Léna inquiète


— Rien, laisse tomber Lena, tu devrais rentrer chez toi


— Kara, il est hors de question que je te laisse seule dans cet état-là, contra-t-elle avec véhémence


Je me retourne alors vers elle. J'ai tenté de sécher mes larmes, mais mes yeux sont rougis et gonflés et n'échappent pas à Léna. Elle se rend compte alors que je ne suis pas seulement malade, c'est plus profond que ça.

C'est d'ailleurs la seule à me comprendre autant, à connaitre chaque détail de ma vie. Elle a toujours su être là pour moi dans les bons comme dans les mauvais moments.


Je la sens alors qui enlève ses chaussures à talon pour les poser au sol. Je lui demande ce qu'elle fait et essaie de protester, mais rien n'y fit.

Léna s'allonge sur le lit avec moi et me prend dans ses bras pour une étreinte qui me rendait à la fois euphorique et plus mal que je ne l'étais déjà. Chaque instant magique comme celui-ci, je savais que je devrais y mettre fin afin de ne plus souffrir de la savoir avec un autre.

Mais c'était plus fort que moi. À peine avait-elle ouvert ses bras que je m'y jetais avec force, laissant alors couler les vannes que j'avais tenté vaillamment de ne pas faire couler depuis son arrivée.


Léna passait sa main dans mes cheveux, me les caressant avec tendresse afin de me réconforter. Mais c'était pour moi une véritable torture et je ne savais pas si je pourrais rester amie avec Léna tout en sachant que le soir elle irait voir une autre personne que moi.

C'était un sentiment égoïste, j'en avais bien conscience, mais je n'arrivais pas à penser clairement quand il s'agissait de Lena.

Léna reste là avec moi de longues minutes sans prononcer le moindre mot pendant que je pleure dans ses bras, tout en me caressant les cheveux avec tendresse.


Je sens bien qu'elle s'inquiète pour moi et qu'elle voudrait connaitre le trouble qui me rend dans cet état, mais je ne peux pas lui parler, pas à elle. Et je suis sûr que Léna se sentirait coupable d'être la cause de ma souffrance, et ça, je ne le veux pas, c'est hors de question.


— Tu es sûr que tu ne veux pas me parler et me dire ce qui ne va pas ?


— Tu sais que tu peux tout me dire Kara, quoi que ce soit je peux encaisser et peut-être t'aider ou au moins t'apporter tout mon soutien, me susurra Lena tout en continuant de me caresser les cheveux avec bienveillance.


— Non Lena, je ne peux pas te parler de ça, je... je suis désolé Lena...


— Bien, c'est comme tu le sens, mais sache que tu peux venir me parler n'importe quand et à n'importe quelle heure si jamais tu te sens prête.


— Que ce soit dans la journée ou au milieu de la nuit, tu m'appelles et je serais là sans hésitation.


— Merci Léna...


— C'est normal Ka....


Elle est interrompue dans sa phrase par la messagerie de son téléphone. Je la sens regarder vite fait celui-ci et faire une légèrement grimace. Visiblement elle devait rejoindre James et celui-ci à l'air de s'impatienter de son absence.


Léna essaie de s'excuser, me dit que ce n'est rien et qu'elle reste avec moi, que James peut attendre, et que pour le moment, je suis la seule qui est vraiment besoin de ma présence.


Je suis flatté qu'elle me choisisse, mais je me rappelle aussi que peut importe le temps qu'elle reste avec moi, après elle ira le rejoindre, faisant serrer encore plus mon cœur dans sa poitrine.


Alors je prends sur moi et lui dis d'aller le rejoindre. Elle proteste et ne veut pas partir. Et après maintes discussions, je suis obligé d'appeler Alex devant elle afin qu'elle vienne prendre sa place et prendre soin de moi. Elle ne veut pas que je reste seule, elle le refuse clairement, ce qui me touche et me blesse à la fois.


Alex met une dizaine de minutes à arriver, et c'est Lena qui se lève pour aller lui ouvrir, moi-même étant incapable de me lever du lit.

Je l'entend qui lui explique vite fait la situation, puis elle vient de nouveau vers moi, s'assoit une dernière fois sur le lit et m'embrasse tendrement le front en me rappelant une dernière fois que je pouvais l'appeler à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit et qu'elle serait là quoi qu'il arrive.

Puis je la vois partir alors qu'elle me lance un dernier regard compatissant tout en ouvrant la porte.

Alex s'assoit alors à son tour sur le lit et me demande ce qui ne va pas. Mais encore une fois aucun mot ne veut sortir sur le mal qui me ronge.


— Laisse tomber Alex, tentais-je


— C'est à propos de Lena c'est ça ? osa demander Alex presque timidement


Alex me surprend alors, comment pouvait-elle savoir que cela concernait Léna. Je ravalais difficilement ma salive, passait une main sur les yeux pour effacer mes larmes et je pris alors sur moi de lui parler, espérant que cela soulage un peu la douleur que je pouvais ressentir à l'intérieur de moi.



— C... comment tu peux savoir ça ?


— C'est pas difficile Kara, ça se voit comme le nez au milieu de la figure que tu l'aimes autrement que comme ta meilleure amie


— Ce que je ne comprends pas c'est pourquoi tu te rends dans cet état, il s'est passé quoi ? demanda Alex inquiète


— Je... Aujourd'hui je voulais... enfin je voulais lui avouer ce que je ressentais...


— Elle ne ressent pas la même chose c'est ça ?


— Je... non, mais je n'ai pas eu le temps de lui demander, elle avait une nouvelle à m'annoncer...


— James l'a invité à sortir et elle... enfin elle a dit oui, alors peu importe ce que je ressens, ce n'est clairement pas partagé...


Alex était désolé pour sa sœur, ce qu'elle vivait ne devait pas être simple. Elle-même avait vécu des moments compliqués dans sa vie amoureuse après l'histoire avec Maggie. Mais ce n'était visiblement pas en commune mesure avec ce que vivait Kara. C'était comme si sa douleur était physique en plus de la rendre triste et malheureuse.

Comme si son corps réagissait et qu'il tombait malade ou qu'elle se laissait complètement aller.


— Kara, tu devrais dire à Léna ce que tu ressens, tu te fiches de James, il l'a juste invité à sortir, rien ne dit qu'ils finiront ensemble k...


— Je vous ai bien observé toutes les deux, c'est n'est pas juste une simple amitié entre vous deux, c'est bien plus fort que ça, les regards de Lena envers toi ne trompent pas...


— Tais-toi Alex !!! criais-je presque avec le peu de force que j'avais


— On n'accepte pas une invitation si la personne ne nous plait pas, et clairement ce n'est pas moi alors part de chez moi !


— Hors de question Kara, tu ne vas pas bien, je ne te laisse pas dans cet état-là !


Alex était déterminé, elle prit la température de Kara et s'aperçut que si elle n'était pas fiévreuse, le corps de celle-ci était bouillant, et clairement ce n'était pas normal.


— Kara, je croyais que les kryptoniens ne tombaient pas malades sur terre en dehors d'avec la kryptonite ?


Je vois bien les yeux inquiets d'Alex qui est partie s'affairer dans la cuisine afin de me préparer une boisson chaude avec du miel. Alors je me décide à lui parler de la seule chose qui puisse nous tuer en dehors de la kryptonite.

Quand elle revient vers moi et se pose sur le lit à mes côtés, je lui explique une vieille légende kryptonienne. J'ai toujours les larmes aux yeux, je ne suis pas bien du tout, mon corps est tout engourdi, lourd, et j'ai du mal à faire le moindre mouvement.

Je lui raconte que sur krypton les couples se forment par compatibilité génétique, ne laissant aucune place à l'amour qui n'avait là-bas aucune place. Ce n'était pas pour autant que les couples n'étaient pas heureux, ils s'appréciaient énormément, mais l'amour n'existait tout simplement pas.

Mais selon la légende, parfois, le système était défaillant et des personnes se retrouvant sans personne de compatible pouvaient se rencontrer et se lier spontanément, formant ainsi des couples, mais non choisi par la matrice. Ils étaient différents des autres couples de krypton, car ils semblaient anéantis quand ils perdaient leur partenaire et ils en venaient à devenir malades et finissaient par en mourir. La légende raconte que c'est leur amour l'un pour l'autre ainsi que de la douleur de la perte qui les faisait mourir à petit feu sans qu'il ne puisse rien y faire.


— Mais ce n'est qu'une légende Alex, personne n'y a jamais été confronté, mais je... enfin c'est la seule chose qui puisse expliquer ce que je ressens aujourd'hui...


— C'est comme si j'avais perdu Léna alors qu'elle ne m'a jamais appartenu.


— La légende raconte aussi que Krypton a été fondé par ce genre de couple. Mais que l'un des couples fondateurs a perdu l'être aimé et a alors créé la matrice pour que les couples ainsi formés n'est plus à ressentir la souffrance de la perte qu'il avait lui même vécu.


— Ce n'est qu'une légende, mais si ce que je ressentais pour Lena me faisait mourir à petit feu, si la légende était vraie ?


— Comme tu l'as dis Kara, ce n'est qu'une légende, tu n'es pas bien, certes, mais nous avons tous nos passages à vide, cela fait aussi partie de la vie et non allons tout faire pour que tu ailles mieux !


— D'ailleurs, tu vas venir à notre soirée jeux dans deux jours, tu pourras penser à autre chose, tu verras que tout finira par aller mieux, je te le promets Kara.


Je me renfrogne dans le lit, je ne veux pas aller à cette soirée, je sais déjà que je ne serais pas vraiment moi-même. Mais Alex insiste tellement que je finis par accepter, la mort dans l'âme.

Alex reste encore avec moi tout le reste de la journée. À la fin je lui dis que je vais bien même si ce n'est pas le cas. Je ne veux pas qu'elle se sacrifie pour moi, je sais qu'elle a aussi besoin de retrouver Kelly.

Elle a proposé de faire revenir Léna, mais j'ai refusé catégoriquement. D'ailleurs, je ne comprends même pas pourquoi elle me l'a proposé sachant maintenant ce que je ressentais pour la jeune femme. Mais même dans des moments comme celui-ci, elle pensait que Léna était la seule qui pouvait m'apporter un peu de paix.


Bien sûr elle avait raison, mais sa présence était à la fois apaisante et douloureuse.


Alex m'avait confié qu'elle pensait qu'elle et James ça ne marcherait jamais, ce qui m'avait valu un vague sourire, mais qui était cependant vite reparti en sachant qu'en ce moment même elle était probablement avec lui.


Après maintes et maintes discussions et négociations, Alex repartait chez elle rejoindre kelly contre la promesse de l'appeler aux moindres soucis.


Je passais alors les deux jours suivants chez moi, je n'étais sortie que pour faire quelques courses et rapporter un article à Cat&Co que j'avais fini chez moi. À ce moment-là je voyais bien Léna dans son bureau, mais j'avais pris soin de l'éviter le plus possible.

Elle avait tenté plusieurs fois de me joindre au téléphone, mais j'avais refusé ses appels à chaque fois. J'étais désolé pour elle, car elle ne devait pas comprendre pourquoi je l'évitais ainsi et j'avais peur qu'elle finisse par m'en vouloir.


Ce qui était assez paradoxal d'ailleurs. Je voulais m'éloigner d'elle dans l'espoir de faire partir la souffrance qui m'étreignait et m'étouffait, et en même temps, je ne supportais pas l'idée qu'elle m'en veuille et s'éloigne de moi.


Mais la soirée jeux arrivait, c'était ce soir, je ne savais pas si Léna serait là ou pas, mais connaissant Alex il y avait de forte chance qu'elle l'est invité.

Tant de sentiments contradictoires qui m'envahissent. Je mourrais d'envie de voir Léna tout en ne voulant plus la voir, comme si le fait de ne pas être en sa présence pouvait m'aider à oublier, effacer ce que je ressentais pour elle. Or, plus j'essayais, plus je m'engouffrais, tout était peine perdue. Chaque seconde j'avais l'impression de sombrer de plus en plus dans la folie.


À contrecœur je me préparais alors pour la soirée jeux. Je faisais cependant le minimum, attachais mes cheveux en simple queue de cheval, mettais un jean et une chemise tout ce qu'il y a de plus banal. Après tout je n'allais pas à une soirée chic, c'était seulement une soirée entre amis, même si je m'en serai bien passé.


Je ne prenais même pas le temps de prendre la voiture, j'y allais en volant, me moquant complètement que quelqu'un me voie ou non et j'atterrissais deux secondes plus tard sur le balcon de l'appartement de ma sœur.


Personne n'était encore arrivé, j'étais la première. Et je fis sursauter Alex en arrivant ainsi. Elle tenta de me raisonner, de me dire que ce que je venais de faire pouvait mettre ma vie et mon identité en danger, mais honnêtement, je ne faisais même pas attention à ce qu'elle me disait, je m'en fichais royalement.

Après ses remontrances, elle me prit tout de même dans ses bras pour me saluer et me demanda comment j'allais.

Je tentais de lui mentir en lui faisant croire que j'allais mieux, mais je voyais bien dans son regard qu'elle n'en croyait pas un mot et que j'allais l'avoir sur le dos toute la soirée.


— Tu es sûr que ça va Kara ? J'ai invité Léna aussi, elle s'inquiétait pour toi alors je lui ai demandé de venir, malgré ce que tu ressentes pour elle, je reste persuadé que c'est la seule à pouvoir t'aider à surmonter tout ça.


Je sens mon sang bouillir à l'intérieur de moi ainsi qu'une colère non dissimulée et hurlait presque sur Alex.


— TU NE LUI AS PAS PARLÉ DE CE QUE JE RESSENTAIS POUR ELLE J'ESPÈRE ???!!!


Alex lève alors les bras en l'ai en signe de réédition pour me calmer.


— Hey ho ! calme-toi Kara, jamais je ne lui en aurais parlé sans ton accord voyons, pour qui tu me prends ?!


Je me passe les mains dans les cheveux en m'excusant et m'affale sur le canapé, je suis dépité, la soirée commençait bien visiblement. J'étais sur les nerfs et la soirée n'était même pas commencée.

Kelly arriva la première, elle embrassa immédiatement sa petite amie, ce qui m'arracha un sourire sincère. Au moins il y en avait deux qui étaient amoureuses et heureuses et ça me réchauffait faiblement le cœur.


Win, Nia et Brainy arrivèrent tous ensemble, ils étaient tous montés dans la même voiture. Ils me saluèrent chacun leur tour. J'essayais alors de donner le change et de paraître normal aux yeux de tous. Seul Alex savait que ça n'allait pas.


Nous allions commencer la soirée jeux quand Léna arrivait enfin. Elle était arrivée en retard à cause d'un souci à Cat&Co.

Quand elle passa la porte d'entrée d'Alex, mon regard se figea dans le temps. Elle était sublime, habillée elle aussi avec un simple jean et une chemise, nous étions habillées pareille, seule la couleur de nos vêtements changeait.

Mon cœur s'emballa quand elle s'approcha de nous tous pour nous saluer chacun notre tour.

Elle me prit dans ses bras pour me dire bonsoir, me serrant bien plus fortement qu'elle n'avait salué les autres tout en me demandant dans le creux de l'oreille si ça allait mieux.

Sentir sa chaleur si près de moi me réchauffait au plus haut point, mais aussitôt mon corps se crispait, se rappelant soudain que tout ne serait plus pareil avec elle.


Je lui mentais en lui disant que tout allait mieux. Visiblement elle non plus n'était pas dupe, car elle m'embrassa sur la joue bien plus fortement que d'habitude. Le baiser qu'elle me réservait quand je n'allais pas bien et qui d'ordinaire me faisait tout de suite aller mieux.

Ce ne fut pourtant pas le cas cette fois-là, ce fut même tout le contraire pour moi.


Malgré tout, la soirée débuta dans la joie et la bonne humeur. En tout cas, je faisais mon possible pour ne rien montrer, pour faire semblant que tout allait bien. Bien évidemment Lena et Alex n'étaient pas dupes, mais toutes deux préféraient me laisser en paix.

De toute façon, j'étais sûr qu'elles viendraient me parler après pour s'assurer que tout allait bien.


Comme d'habitude les équipes étaient les mêmes, moi avec Lena, Alex avec Kelly, Nia et Brainy. Win faisait souvent l'arbitre. Et il y avait du boulot, beaucoup ici étaient de mauvaise fois. Et si d'ordinaire c'était aussi mon cas, ce soir, je n'avais nullement envie de me lancer dans ce genre de chamailleries. Je me contentais du minimum, mais je n'avais qu'une hâte, rentrer chez moi afin de me cacher sous la couette.

Dans les environs de 21 h 30, on frappa à la porte. Alex se leva pour aller ouvrir et tomba nez à nez sur James, qui lui demanda sans autre préambule s'il pouvait parler à Léna.


Grâce à ma super ouï, j'entendais tout ce que disait James, et le ton qu'il avait employé pour demander Lena ne me plaisait pas du tout. Pour qui se prenait-il pour parler d'elle de cette façon. Il me fallait faire un gros travail sur moi-même pour ne pas me lever et lui mettre mon poing dans la figure. Mais la colère montait tellement à l'intérieur de moi que si je m'étais levé pour faire ça, je ne suis pas sûr que j'aurais pu contrôler ma force et ne pas le tuer.

Un sourire narquois s'affiche alors légèrement sur mes lèvres à cette pensée et je m'en voulus immédiatement pour ça. Je ne me reconnaissais pas, comment pouvais-je avoir ce genre de pensées alors que j'étais censée être une super-héroïne, aider les gens, les sauver et non pas leur vouloir du mal.

Surtout que je l'entendais demander à Lena ce qui n'allait pas et qu'elle devait venir absolument avec lui pour qu'ils puissent avoir une conversation seul à seul sans personne pour les interrompre. Lena avait beau lui dire qu'elle passait la soirée avec ses amis, que c'était prévu de longue date et que de surcroît il était au courant lui aussi, mais monsieur ne voulait rien entendre et il exigeait qu'elle rentre avec lui.


Je crois que Lena avait finalement accepté plus par dépit que par envie de partir. Surtout que la connaissant, elle n'aimait pas me laisser seule quand j'allais mal.

Quand Lena revint de sa discussion avec James, elle s'excusa auprès de nous et nous affirma qu'elle devait partir.

Mon cœur se serra si fortement que j'en cassais le verre que je tenais dans la main, faisant ainsi se retourner tout le monde vers moi, le regard inquiet, Lena y compris. Elle se rapprocha de moi pour m'enlacer avant de devoir repartir et me susurra à l'oreille que toutes les deux nous devrions parler.

Puis elle partit de la soirée avec James qui n'avait pas l'air très content d'être ici et avait attendu tout ce temps-là à la porte.

Lena partit, je ne pouvais plus rester ici, j'étouffais, l'ambiance était trop pesante pour moi. Alors ce fut à mon tour de m'éclipser prétextant une urgence Supergirl pour pouvoir rentrer chez moi tranquillement.


Alex tenta bien de me retenir, sachant très bien que je mentais, mais je lui fis comprendre que tout ça, cette soirée, Lena, James, c'était trop, je n'en pouvais plus, je devais m'éloigner pour ne pas sombrer. Alors la boule au ventre Alex me laissa partir avec la promesse que je l'appelle à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit si jamais j'en avais besoin.

Sur le chemin du retour vers chez moi, mon mensonge me rattrapa. Un extraterrestre venait d'attaquer un marché de nuit en plein centre-ville et le DEO m'avait demandé de m'en charger.


Sans grande volonté j'y étais allée. Neutraliser cet extraterrestre avait été bien plus dur que ce que je pensais, il m'avait l'air d'avoir eu bien plus de force que la première fois où je l'avais vaincu avec une facilité déconcertante. Et je rentrais chez moi, blessé physiquement tout autant que je l'étais à l'intérieur de moi.

De son côté Alex et les autres étaient revenus au DEO. John prit Alex à part et lui montra la vidéo de mon combat avec l'extraterrestre qui avait été prise par les caméras de sécurité de la ville et que Brainy avait piratée pour lui.


Il avait le visage inquiet, ce qui, de re chef, inquiéta encore plus Alex.


— Tu ne remarques rien sur la vidéo Alex ? demanda John la voix grave


Alex regarda l'entièreté de la vidéo, devenant de plus en plus blême chaque seconde de plus qui passait.

C'était un extraterrestre facile, Kara aurait dû l'expédier en moins de dix secondes, pourtant, le combat dura près de vingt minutes. Kara ne prenait même pas la peine d'esquiver les coups, elle ne faisait que de les encaisser encore et encore.

C'est comme si ce n'était plus elle qui combattait, mais une personne totalement différente. Une personne qui n'avait plus d'espoir, une personne qui ne voulait pas se battre, une personne qui ne voulait plus vivre, mais une personne qui voulait mourir.


Seule la présence d'un enfant sorti de nulle part lui avait donné un regain d'énergie afin de pouvoir le sauver. Mais ensuite, c'est en titubant et avec de graves blessures qu'elle s'était envolée dans les airs, percutant au passage le toit de la cathédrale de la ville.

Et cette simple idée perturba le Danvers au plus haut point s'en était trop, il fallait qu'elle fasse quelque chose, qu'elle aide Kara, mais comment faire pour aider une personne qui visiblement ne demande qu'à mourir ?


Alors elle prit sa moto et alla voir Lena dans son appartement. Malheureusement elle n'avait pas l'air d'être là, la lumière était éteinte. Elle crut entendre un bruit à un moment, mais comme après il n'y eut plus rien, elle pensait avoir rêvé.

Pourtant il fallait que Lena sache, c'était la seule à pouvoir aider Kara. Elle était persuadée qu'elle et James ça ne durerait pas. Il y avait tellement d'amour dans son regard pour Kara qu'elle s'était toujours demandé pourquoi ces deux-là n'avaient jamais fini ensemble. La peur sûrement, pensait Alex.

Alors comme Lena n'était pas là, finalement elle lui envoya un message ou elle expliquait les sentiments de Kara à son égard et que c'était pour cette raison que ces derniers temps elle n'était pas bien, distante, et donnait l'air d'être malade.


En pièce jointe elle lui envoya la vidéo de son combat contre l'extraterrestre, pour qu'elle comprenne l'étendue du mal-être qui rongeait Kara.

Et Alex reparti de chez Lena, espérant que celle-ci verrait le message et la vidéo à temps et rejoindrais Kara pour la réconforter du mieux qu'elle le pouvait et qu'elles s'expliqueraient l'une et l'autre sur leurs éventuels sentiments mutuels.

Alex ne savait pas vraiment ce que ressentait Léna pour sa sœur, mais clairement, elle ne pensait pas que n'était qu'une simple amitié. Mais l'une sortait avec James, et l'autre était dévasté de cette situation.


Je suis dans mon lit, bien caché sous mes couettes, les yeux encore rougis. Encore une fois je n'ai pu stopper mes larmes quand je suis sortis de ma torpeur par un son, un son, ou plutôt une voix que j'aurai reconnue peu importe l'endroit où je me serai trouvé sur la planète.

Je me lève alors comme une furie de mon lit et me précipite vers cette voix, déchirant en chemin mes vêtements sous lesquels se trouvait mon costume de Supergirl.


J'explosais alors la porte vitrée du balcon de Lena, prenait James par le col et le lançait au travers du salon. Il atterrissait sur la table basse en verre qui s'éclata en mille morceaux sous le poids de l'homme qui grogna de douleur, ne comprenant pas ce qui lui arrivait.

Je me précipite alors sur Lena pour la soutenir, elle se tenait douloureusement la joue, celle-ci venait de se prendre un coup au visage. James avait osé lever la main sur elle. Malgré la situation, elle me fit un sourire que je trouvais éclatant quand elle comprit que j'étais venu à son secours malgré la distance qu'il y avait entre nous depuis ces derniers temps.


Comment pouvait-elle sourire après ce qui venait de se passer, comment arrivait-elle à réchauffer mon cœur malgré la situation. Je ne le comprenais pas.

Je relevais son menton avec tendresse et délicatesse et quand je vis le bleue qui commençait à orner son visage, une rage que je ne m'étais encore jamais connu envahit tout mon être.


Je posais Léna doucement sur le canapé. Et me retournais vers James, complètement hagard, qui commençait à se relever péniblement tout en grimaçant.

Je me précipite alors sur lui et le lance une nouvelle fois à travers le salon. Cette fois, il atterrissait lourdement contre le mur. Je le relève encore une fois, mes yeux sont rouges, cette fois pas à cause des larmes, mais à cause de mes rayons laser qui menacent de sortir d'une seconde à l'autre.

Je le soulève et le tiens à bout de bras en le tenant par le cou. Il s'accroche avec ses deux mains comme il peut, tentant de défaire l'emprise que j'avais sur son cou, mais je resserrais ma prise de plus en plus sur lui, jusqu'à ce que son visage devienne presque bleu.

J'aurais pu le tuer si Lena ne m'avait pas arrêté dans mon geste, mais ce fou avait osé lever la main sur la femme que j'aimais, je ne répondais plus de rien.

Je sens Léna poser sa main tendrement sur mon épaule.


— Ne fais pas ça K... Supergirl, ne faites pas ça ! Me demanda-t-elle avec désespoir


Avec horreur je constatais que j'avais la vie d'un homme entre les doigts. Presque horrifié de l'acte que j'avais failli commettre, je le lâchais immédiatement, mais sans aucune délicatesse. Et il chuta au sol, se tenant le cou avec ses mains, reprenant son air comme il le pouvait en toussant et crachant ses poumons.

Léna ne disait rien, elle se contentait de me regarder faire.

Je relève James encore une fois avec vigueur et lui ordonnait de partir d'ici et de ne jamais revenir, que si jamais il posait encore la main sur Lena elle l'expédierait sans le moindre remord sur une autre planète.

James, trop peureux et impuissant face à la femme la plus puissante au monde, ne demanda pas son reste et partir le plus vite qu'il le put, le bras visiblement cassé.


Je me retourne alors vers la jeune femme, aucune de nous deux n'ose prononcer le moindre mot, il n'y a simplement rien à dire pour le moment.

Je me rapproche pourtant d'elle prudemment, je la prends dans mes bras et je m'envole avec elle vers mon appartement. Je voulais l'éloigner le plus vite possible de ce qui venait de se passer, et l'amener dans un endroit où je savais qu'elle s'y sentait toujours bien, y était rassuré. Et elle m'avait toujours assuré que chez moi était l'endroit où elle se sentait le plus en sécurité au monde.

Je la pose délicatement sur le rebord de mon lit et la prends dans mes bras. Elle blottit sa tête dans le creux de mon cou, visiblement soulagée.

Ce soir, hors de question qu'elle dorme ailleurs qu'ici, je dormirais sur le canapé. Nous n'avons toujours pas échangé le moindre mot, mais pourtant il n'y avait pas besoin de parler, tout était dans le regard.


Nous nous comprenions rien qu'au travers de nos yeux. Au bout de plusieurs minutes je me levais pour aller lui chercher un bol de lait chaud comme elle les aimait, mais elle me retint par le bras et me faisait rassoir près d'elle.


— Je... je ne veux plus que nous nous éloignons comme ça, je... je ne comprends même pas comment on en est arrivé là, qu'est-ce qui se passe Kara ?

Je suis véritablement touchée qu'elle s'inquiète pour moi de cette façon alors qu'il y a encore moins d'une heure c'est elle que je venais sauver des mains de cet homme qui avait osé lever les siennes sur elle.


— Ne t'inquiète pas pour moi Lena, tu devrais plutôt t'inquiéter pour toi même...


— J'espère que James ne t'a pas fait de mal... demandais-je timidement


Elle se retourne, visiblement elle ne veut pas que je voie son regard et je ne comprends pas pourquoi.


— Tu sais, James... il... enfin je... il n'y a jamais... rien eu de... sérieux entre nous...


— Tu veux dire que vous n'avez... enfin que vous n'avez jamais...


Je n'arrivais pas à finir ma phrase, je ne voulais même pas imaginer ce genre de chose tant elle me rendait mal à l'aise.

Voyant surement que dans ma tête c'est la folie, elle se retourne pour de nouveau me faire face et remarquant que je n'arrive pas à finir ma question, y répond sans que je n'aie besoin de la poser.


— Non... jamais


Je ne sais pas pourquoi, mais j'en suis soulagé, comme si un poids énorme venait de s'enlever de ma poitrine.


— Je ne pouvais pas parce que....


Je la vois hésiter, elle n'arrive plus à parler et ne trouve plus ses mots, comme si elle avait peur de m'avouer une chose, peur de ma réaction.

Je la rassurais et lui disais une énième fois qu'elle pouvait tout me dire.


— Tout comme tu n'as pas voulu te confier à moi sur le mal-être qui te ronge ces derniers temps.


Cette fois c'est moi qui baisse les yeux, honteuse. Elle avait raison, parfaitement raison, moi aussi j'allais mal et moi aussi je n'avais pas voulu me confier à elle par peur de la perdre.


— Ne t'en fais pas, je comprends Kara... et pour répondre à la question que tu te poses surement, je... je ne pouvais pas parce que... enfin je savais que ce n'était pas lui que je voulais, il n'était qu'un palliatif à ce que je ressentais pour...


Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que la sonnerie du téléphone de Lena l'interrompit, lui indiquant la présence d'un message. Elle regarda vite fait l'expéditeur, c'était Alex.


— Ce n'est pas James si ça peut te rassurer, me susurra-t-elle dans un vague sourire timide.


Rassuré que ce ne soit pas cet abruti qui essaie de recoller les morceaux avec Léna, je me lève finalement, pour aller vraiment lui préparer son lait chaud.

Quand je reviens quelques minutes plus tard, le regard de Lena est blême, changé, inquiet, une inquiétude que je n'avais jamais encore pu lire sur son visage. Une inquiétude mêlée à un je ne sais quoi qui commençait vraiment à me faire peur.

Je la vois alors se lever vers moi, me tendant le téléphone, me montrant la vidéo de moi me battant contre cet extraterrestre.


— Tu m'expliques Kara ?


— Il n'y a rien à expliquer, je me suis battu contre un extraterrestre, je l'ai vaincu, fin de l'histoire.


— Kara !!! Pas à moi !!! Je connais cette race, je sais que tu peux le vaincre en quelques secondes à peine ! Me hurla-t-elle les larmes aux yeux


— Est–ce que dit le message qui accompagne cette vidéo est vrai Kara ? Est-ce que tu voulais mourir, que cet extraterrestre te tue ?


Lena ne parvenait plus à contenir ses émotions. Savoir que Kara ne se battait pas vraiment, qu'elle voulait en finir avec la vie, qu'elle était si mal ces derniers temps, que la vie lui était devenue insupportable, elle ne le supportait pas.


Elle aurait pu perdre définitivement Kara ce soir-là, et elle n'aurait alors jamais su à quel point elle tenait à elle et combien elle était indispensable à sa vie.

Je baissais mon regard, je ne voulais pas que Lena me voie comme ça alors que mon cœur ne battait que pour elle. J'avais l'impression de l'avoir déçu, et c'était l'une des choses les plus dures que je pouvais ressentir.

Je vois Lena s'approcher de moi, mais je ne veux pas croiser son regard, j'ai honte de moi. Je donnerai ma vie pour cette femme, pour la rendre heureuse, et j'ai l'impression d'avoir failli à ma mission. Jamais plus je ne pourrais la regarder en face sachant combien j'ai dû la décevoir.

Mais plus je recule et plus elle s'approche et je finis par être stoppé par le mur de ma chambre. Je sens la main de Lena relever avec délicatesse mon menton afin que je la regarde dans les yeux, mais je détourne malgré tout le regard.


— Regarde-moi Kara


— Non... dis-je d'une voix tremblotante


— Pourquoi voulais-tu en finir Kara ? Pourquoi voulais-tu mourir ? Qu'aurais-je fait sans toi si tu n'étais plus là à mes côtés ?


— Parle-moi Kara, dis-moi ce qui ne va pas, stp, je t'en conjure, me supplia-t-elle, la voix remplie d'émotions


— Je... le jour ou... le jour tu m'as dit que tu acceptais ce rendez-vous avec James... je... je devais t'avouer une chose, une chose que je voulais te dire depuis longtemps, mais...


— Mais je n'ai pas pu... c'était, c'était trop tard et... je me suis laissé complètement aller, plus rien n'avait de saveur, je n'avais plus goût à rien parce que, tout simplement, tu... tu ne savais pas et ça me tuait à petit feu... avouais-je honteuse et les yeux rougis par les larmes que je tentais désespérément d'empêcher de couler.

Je sens alors Léna passer ses bras de mon cou et poser son front contre le mien. Je refuse toujours son regard, mais je sens le sien sur moi. Et malgré la situation, il me transporte au-delà de l'imaginable, au delà de tout.


Je sens que celui-ci est différent. C'est autre chose et je ne saurai dire quoi exactement. Je sens mon cœur se gonfler et battre à une vitesse folle face à cette proximité. Presque contre ma volonté, mes bras vont se placer d'instinct autour de sa taille.


Je peux sentir un frisson la parcourir aux contacts de mes mains, mais je mets ça sur le dos de la surprise. Je n'ai toujours pas avoué à Léna mes sentiments et je ne compte toujours pas le faire, pas après tout ce qui s'est passé dernièrement.


— Pourquoi Kara ? Pourquoi voudrais-tu en finir ? Je ne veux pas te perdre Kara...


— Que voulais-tu me dire ce jour-là et qu'est-ce qui t'a rendu si mélancolique au point de vouloir en finir avec la vie ?


— Je... ne peux pas... Je te perdrais pour toujours si je te le disais... avouais-je penaude, mon regard fuyant toujours le sien.


— Kara... je te fais la promesse solennelle que peu importe ce que tu avais à me dire ce jour-là, tu ne me perdras pas à cause de ça ! chuchota Lena le front toujours posé sur celui de la Kryptonienne qui maintenant fermait les yeux.


— Je... je ne peux pas, je suis désolé Lena...


— Alors si ça peut t'aider à me l'avouer, je vais moi te dire une chose, ou plutôt, je vais te poser une question Kara...


— Et j'aimerais que tu réfléchisses, que tu réfléchisses sincèrement à la réponse...


Pourquoi Lena me torturait ainsi, pourquoi être si proche de moi jusqu'à en sentir son souffle sur ma peau, c'est une véritable torture tout autant qu'une chaleur enivrante envahissait mon corps face à cette proximité. J'avais une telle envie de poser mes lèvres sur les siennes en cet instant, lui faire oublier ce qu'elle avait vécu avec James et lui montrer ce qu'était le véritable amour.

Le sincère, le vrai, celui pour lequel on en donnerait jusqu'à sa vie pour ne vivre ne serait-ce qu'un seul instant de bonheur ou pour montrer à l'autre combien cette personne compte et essentiel à sa vie.


— Kara... t'es-tu.... enfin je veux dire... t'es-tu déjà demandé pourquoi aucune de mes relations n'avait jamais marché ?


Cette fois c'est Lena qui baissait les yeux et moi qui ouvrait les miens pour découvrir son regard qui était devenu soudainement fuyant.

Je ne comprenais pas sa question, je ne comprenais pas son sens, pourquoi me posait-elle une question de la sorte. Un mince espoir commençait alors à naître en mon for intérieur, un espoir certes, très minime, mais un espoir tout de même.

Mais j'avais peur, peur de la réponse, peur de savoir que si aucune de ses relations n'avait marché c'était à cause de moi, de notre amitié fusionnelle et ne laissant nullement la place pour toute autre relation.


— Je ne sais pas Léna...


— Je suis sûr qu'au fond de toi tu le sais Kara...


Cette fois, Lena me regardait droit dans les yeux sans détourner le regard. J'avais l'impression qu'elle me regardait de la même façon que je la voyais elle, avec tant d'amour et de tendresse. Mais comment être sûr que je ne fasse pas encore fausse route, comment être sûr de ne pas lui faire peur et de la faire fuir si jamais je lui avouais mes sentiments.


— Kara, pourquoi fais-tu ça ? me demanda Lena tandis qu'elle frottait son nez tout contre le mien, provoquant chez moi des ondes de plaisir et de chaleur encore jamais ressentis.


— Faire quoi ? lui demandais-je alors que je plaçais mes mains sur ses avant-bras qui encerclaient mon cou tout en fermant les yeux pour profiter pleinement de la sensation de Lena contre moi.


— Nier l'évidence...


— Quelle évidence ?


J'avais peur de la réponse, peur de lourdement faire erreur, peur de la perdre, peur qu'elle ne ressente pas la même chose que moi. J'avais peur de tout en cet instant.

Mon cœur battait à tout rompre, il était tellement près de sortir hors de sa poitrine que ça en devenait douloureux. Ma gorge était plus sèche qu'une goutte d'eau en plein désert. Je voulais parler, mais aucun son ne sortait de ma bouche.

J'étais complètement paralysé face à la personne dont j'étais folle amoureuse et dont je n'avais jamais avoué les sentiments que je ressentais à son égard.


— Alors peut-être que ceci t'aidera à y voir plus clair... me dit-elle d'une voix suave que je ne lui connaissais pas encore.


— Comment ç...


Je n'eus pas le temps de finir ma phrase que Lena déposait délicatement ses lèvres sur les miennes. Je crus que j'allais défaillir à cette douce sensation. Mon cœur palpitait dangereusement. J'avais du mal à croire à ce qu'était en train de faire Léna.

Cela ne dura qu'un instant, mais c'était suffisant, suffisant pour que je regrette déjà la perte de ce baiser quand elle se retira de mes lèvres afin de plonger son regard dans le mien.


— Est-ce plus clair comme ça ? me demanda-t-elle les larmes aux yeux alors qu'elle tentait de jauger ma réaction.


— Je... Lena... heu...


— Kara, aucune de mes relations n'a jamais marché parce que tu as toujours été dans mon cœur...


— Je... enfin tu as toujours eu la première place, personne n'arrivait jamais à la cheville de ma Kara...


— Parle-moi Kara, dis quelque chose, je t'en prie, me supplia-t-elle.


— Est-ce que... qu'est-ce que tu ressens pour moi Lena ? Je crois qu'il faut que je sache...


— Je pensais que mon baiser était assez clair sur la nature des sentiments que j'ai envers toi Kara... je suis amoureuse, follement amoureuse de toi Kara, depuis notre première rencontre...


J'avais les larmes aux yeux, je n'arrivais pas à croire ce que venait de me dire Léna, c'était bien trop beau pour être vrai. Après tout ce temps à l'aimer en secret, voilà que je découvrais qu'elle m'aimait également en retour.

L'émotion me gagnait, je ne savais pas quoi dire et devant mon mutisme Lena prit ça pour une non-réciprocité de ses sentiments envers moi et tenta alors de se dégager de mes bras.


Revenant à la réalité, je réalisais alors qu'il fallait que je réagisse. Je la rattrapais par la main alors qu'elle se tournait vers la sortie de ma chambre et plaquait son corps contre le mien. Cette fois c'est moi qui posais mes lèvres sur les siennes, lui montrant ainsi que ses sentiments étaient plus que partagés.

Le baiser était intense, urgent, passionné, jamais encore je n'avais embrassé quelqu'un comme j'étais en train de l'embrasser, avec passion et amour.

Tremblante et complètement enivrée par l'émotion, je passais mes bras autour de son cou afin de la rapprocher au plus près de moi et elle en faisait de même. Je passais timidement ma langue sur ses lèvres et avec délice elle acceptait de lier nos langues dans un baiser qui devenait de plus en plus enflammé, nous arrachant à toutes deux des soupirs lascifs de satisfaction.


Jamais je n'avais connu pareille sensation. Ce que nous ressentions, ce que nous vivions, c'était d'une telle évidence maintenant que nous le vivions que je ne comprenais pas pourquoi nous ne nous étions pas avoué nos sentiments plus tôt.

J'avais dans mes bras la plus merveilleuse des femmes, j'avais sur mes lèvres le goût le plus merveilleux qui pouvait exister, l'amour de ma vie, mon souffle, mon oxygène. Elle était ma lumière dans les ténèbres, mon ange tombé du ciel.

Mais l'émotion, la peur de l'avoir perdu, les mains de James qui osaient frapper la femme que j'aimais, tout ça, c'était trop, beaucoup trop pour moi et je ne pus stopper mes larmes qui se mirent à couler abondamment.


Inquiète, Lena se détache de moi. Je la sens qui prend mon visage en coupe pour embrasser chacune des perles salées qui coulaient sur celui-ci dans un geste qui se voulait pour me rassurer, me faisant soupirer d'aise de cette touchante attention.


— Qu'est-ce qu'il y a Kara, ça ne va pas ? me chuchota-t-elle doucement et avec douceur

Je resserre ma prise sur Lena et pose mon front contre le sien.


— Si si, ça va plus que bien Lena, c'est... c'est juste que trop d'émotion d'un coup et j'ai besoin d'évacuer...


— J'ai tellement eu peur de te perdre, de perdre ton amitié, ton amour, j'aurai pu tuer un homme ce soir Lena... Quand il a osé lever la main sur toi, la rage qui a envahi mon être était telle que j'aurai pu le tuer sans même l'once d'une hésitation.


— Et j'ai peur Lena, j'ai peur de perdre le contrôle de nouveau, je ne peux pas me le permettre, avec tous mes pouvoirs ça serait dévastateur, avouais-je les larmes aux yeux

Je pose ma tête dans le creux du cou de Lena et elle m'encercle de ses bras, me serrant de toutes ses forces et me berçant tendrement.


— Chut... je suis là Kara et je n'ai plus l'intention de te laisser partir, je t'aiderai à garder le contrôle de toi, je serai toujours à tes côtés, tu vas devoir faire avec moi dans ta vie, désolé, me sourie-t-elle


— Quelle tragédie... lui répondis-je mutine, séchant mes larmes d'un revers de la main.


Nous nous allongeons ensuite sur le lit, nous serrant mutuellement dans les bras. Lena passait lentement ses doigts dans mes cheveux. Et par cette simple attention me démontrait combien elle tenait à moi, combien elle m'aimait, avec sincérité. Jamais je n'avais senti une plénitude aussi bienfaitrice pour mon corps, j'étais à ma place, enfin, et c'était dans les bras de Lena que je l'étais.


— Je t'ai rêvé si souvent... m'avoua Léna au creux de mon oreille


Je ne peux m'empêcher de sourire à cet aveu si sincère. Je replace délicatement une mèche de ses cheveux derrière son oreille pour ensuite lui avouer que ses rêves ne pouvaient pas être plus nombreux que les miens à son égard.

Nous nous endormons ainsi, dans les bras l'une de l'autre, enfin heureuses de nous être avoué notre amour.


Un an plus tard

La lumière du jour commence doucement à me réveiller. Je me tourne sur le côté et la vision qui s'offre à moi illumine mon visage instantanément.

Lena est là, encore tout endormie, respirant paisiblement alors qu'un sourire orne jusqu'à ses yeux. Je devine alors qu'elle ne dort pas vraiment et je décide d'instinct de tester cette petite théorie.

Je m'approche doucement et commence par embrasser tendrement les paupières de ses yeux, son corps réagit, il frissonne, ce qui me fait sourire avec amour. J'embrasse alors délicatement ses lèvres, les bras de Lena se mouvent pour venir encercler ma nuque afin de m'embrasser passionnément, théorie vérifiée, pensais-je en souriant tout contre ses lèvres.


– Bonjour vous, dis-je avec amour


– Bonjour mon ange, me sourit-elle


– Dire que cela fait 6 mois aujourd'hui que nous avons emménagé ensemble, susurrais-je en me mordant les lèvres avec envie


– Oui, je n'aurais jamais cru qu'un tel bonheur pouvait exister, mais ce bonheur pourra je l'espère, bientôt être encore plus...


– Comment ça ? demandais-je avec curiosité


– Tu verras... me dit-elle dans un clin d'œil


Cette fois, Lena avait attisé ma curiosité ? Je tentais les minutes suivantes de savoir ce que manigançait Lena, j'avais explorer presque toutes ses zones sensibles avec mes lèvres de la manière la plus sensuelle possible, mais rien n'y avait fait, elle avait résisté à ma torture avec brio.

Alors quand elle se lève pour aller préparer le petit déjeuner, je fais semblant de bouder ce qui me valut un tirage de langue en règle.


PDV Lena

Je me lève avec difficulté. Résister aux caresses de Kara qui a décidé de me faire avouer ce qu'elle veut savoir est surement la chose la plus difficile à faire au monde. Mais attiser sa curiosité et en « subir » les conséquences n'est pas la chose la plus désagréable au monde, bien au contraire...

Quand je repense à ses lèvres sur mon cou ou ma poitrine, j'en frissonne encore et je ne peux m'empêcher de me mordre les lèvres à ce souvenir.

Je prépare amoureusement le petit déjeuner tout en espérant que ma marmotte préférée ne se décide pas à se lever. Lui résister une fois qu'elle est entièrement réveillée est presque mission impossible. Alors je me dépêche et lui prépare des pancakes, beaucoup, beaucoup de pancakes. Je souris à sa gourmandise, ma kryptonienne est un gouffre sans fin lorsqu'il s'agit de nourriture et parfois je me demande ce qu'elle choisirait, moi ou la nourriture.


– Qu'est-ce qui te fait sourire comme ça ? me demande soudain Kara qui arrive en chaloupant vers moi tout en m'enlaçant de ses bras pour m'embrasser amoureusement.


– Toi... j'étais en train de me demander, si tu devais faire un choix, que choisirais-tu, moi, ou la nourriture ? rigolais-je


Je vois Kara froncer les sourcils, visiblement, le choix de Sophie c'était du gâteau à côté de la difficulté de choisir de Kara. Au bout de longues secondes qui me parurent interminables, Kara me fait la réponse la plus... et bien la plus Kara qui soit, et je ne peux m'empêcher de partir en fou rire face à sa réponse.


– Hum, choix difficile... je pense que j'opterai pour l'option trois, une Lena aux raviolis chinois me dit-elle le plus sérieusement du monde.


– Nan, mais alors toi... qu'est ce que je vais bien pouvoir faire de toi ? rigolais-je en me tapant la main sur le front pour marquer mon désespoir


Je vois alors Kara s'approcher d'une démarche féline vers moi, poser l'une de ses mains sur le bas de mon ventre afin de me pousser contre le rebord de la table de la cuisine. Je frissonne à ce contact, cette femme finira par avoir ma peau un jour, pensais-je en souriant comme une idiote folle amoureuse.


– Et bien... si tu ne sais pas quoi faire de moi, j'ai une assez bonne idée de ce que l'on pourrait au moins faire sur cette table, me susurra Kara tout en me mordillant le lobe de mon oreille.


J'ai la plus grande difficulté à repousser Kara. Chaque fois qu'une partie de son corps touche une partie du mien, c'était comme si celui-ci avait une volonté propre. Il en demande plus, toujours plus. On pourrait même dire que je suis complètement accro à Kara, mais je n'ai nullement envie de me défaire de cette drogue, bien au contraire. Je n'ai jamais plus été heureuse qu'au jour d'aujourd'hui depuis que cette tornade blonde est entrée dans ma vie.

Après moult difficultés et de négociation, je convaincs Kara de retourner au lit (contre la promesse de venir la rejoindre complètement nue ceci-dis) pour pouvoir finir la préparation du petit déjeuner tranquillement.


Je regarde que Kara n'est plus dans la pièce pour sortir de la cuisine et aller chercher une petite boite noire de velours caché dans la poche intérieure de ma veste. Je l'ouvre, j'admire ce qu'il y a à l'intérieur, je trouve la bague magnifique et j'espère qu'elle plaira à Kara. J'ai vraiment eu du mal à trouver un bijou qui puisse exprimer tout l'amour que je ressens pour elle, rien ne pourra jamais vraiment exprimer ce que je ressens pour elle tant mes sentiments sont au delà de tout rationalité.


Mais c'est là, tout au fond de mes entrailles, incisif, puissant, magique, je l'aime plus que ma vie, tout simplement.

Je reviens dans la cuisine et place l'écrin sous une serviette en papier posé sur un plateau ainsi que tout le reste du petit déjeuner. Le stress commence à me gagner, mon cœur bat à cent à l'heure et si Kara disait non ?


Je sais qu'elle m'aime, elle me le prouve chaque jour un peu plus dans sa façon d'être, de me parler, de me toucher, de m'embrasser, ou de me faire l'amour, mais après tout, cela ne fait qu'un an que nous sommes officiellement ensemble et peut-être qu'elle pourrait trouver ça précipité, trop rapide...

Je prends néanmoins mon courage à deux mains et porte le plateau dans la chambre. Kara est de nouveau allongé dans le lit et se relève pour s'appuyer contre la tête de celui-ci. Elle me regarde amoureusement et avec tendresse.


Mais je décèle dans son regard quelque chose de différent, quelque chose de plus, du stress, de l'envie, de la peur ? Pour la première fois depuis que nous sommes ensemble, je n'arrive pas à lire l'expression de son visage et cela commence à m'inquiéter un peu. Peut-être n'est-ce pas le bon moment de lui demander de m'épouser finalement ?


Je m'assois près d'elle et pose le plateau sur ses genoux, son sourire s'illumine à la vue de toute cette nourriture ce qui me fait presque éclater de rire, j'ai un mal fou à me retenir face au regard alléchant de Kara qui se mord déjà les lèvres d'envie face à toute cette nourriture.


Visiblement, je fais toujours mouche quand j'en cuisine une quantité astronomique rien que pour elle.


– J'ai un peu vu gros question quantité, j'espère que tu as faim ?


– J'ai toujours faim ! me répondit-elle la bouche déjà pleine de pancakes ce qui me fait rigoler.


Je reste assise près d'elle, je sens mon stress monter de plus en plus, j'ai chaud, beaucoup, beaucoup trop chaud et mon cœur qui bat à cent à l'heure n'aide pas vraiment à me calmer.


Il bat tellement vite que Kara s'en aperçoit et s'en inquiète immédiatement.


– Lena est-ce que ça va ? me demande-t-elle inquiète


– On ne peut mieux Kara, on ne peut mieux, je t'assure, lui répondis-je sur un ton qui se voulait rassurant, mais dont la voix tremblotante trahissait mon stress évident


– Pourquoi ton cœur bat si vi...


Elle se stoppe dans sa phrase, et je pense que j'ai complètement arrêté de respirer à ce moment-là. Elle vient de découvrir l'écrin dans lequel se trouve la bague et son œil reste fixé dessus.


Elle est comme interdite, elle en a perdu ses mots, puis après plusieurs secondes qui me parurent une éternité, elle se tourne vers moi, les yeux rougis, des larmes menaçant de couler à chaque instant.


– Le... Lee... je... est-ce que c'est ce que je crois ? me chuchota-t-elle, incertaine


Je prends alors l'écrin dans mes mains et je pose un genou à terre, près du lit. J'ouvre l'écrin et je vois le regard de Kara s'illuminer face au diamant, cette fois elle ne peut s'empêcher de laisser s'échapper ses larmes.


– Kara, jamais un amour ne sera plus fort, plus puissant que celui que je ressens pour toi en ce moment...


– Tu es mon rayon de soleil, mon souffle, mon oxygène, la personne la plus merveilleuse, la plus forte, la plus belle que je connaisse et jamais plus je n'envisagerai une seconde de vie sur terre sans toi pour la passer à mes côtés.


- Vous me rendez folle, folle amoureuse de vous miss Zor-L Danvers, de plus en plus chaque jour qui passe.


- Chaque jour depuis que je te connais est le plus beau jour de ma vie simplement parce que je suis en ta présence


– Alors je te le demande, Kara Zor-l Danvers, mon ange venu d'une autre planète, ayant traversé les étoiles pour que nous puissions nous rencontrer, voulez-vous me faire l'honneur de devenir ma femme ? demandais-je la voix tremblante et remplit d'émotions, mes larmes menaçant à couler à tout moment


Je vois Kara qui ne dit rien, je commence à paniquer, j'ai peur qu'elle me dise non et me rejette, je sais que je ne pourrais pas m'en remettre, la douleur en serait trop douloureuse. Mais je vois Kara se lever du lit, posant sur le côté le plateau de nourriture.

Elle se dirige vers un meuble, je ne comprends pas ce qui se passe, mais elle revient sa main cachée derrière son dos, visiblement elle y a caché un objet.

De sa main restée libre, elle me demande de me relever, je lui fais maintenant face, mon regard est empli d'incompréhension, mais je vois le sien s'illuminer d'une lumière que je n'avais encore jamais vue. Décidément cette femme me surprendra toujours.

Sans prononcer le moindre mot, elle ramène sa main qui était cachée dans son dos face à moi, et là je comprends, je comprends tout en une fraction de seconde.


Dans sa main se trouve un écrin, du même style que celui que je viens de lui offrir. Je la vois qui ouvre l'écrin et y apparait alors une bague magnifique surmontée elle aussi d'un diamant.


– Je crois que nous avons eu la même idée, mademoiselle Keirian Luthor, me dit-elle un sourire magnifique ornant ses lèvres et les larmes aux yeux.


Je ne peux retenir mes yeux plus longtemps et mes larmes commencent à couler abondamment.

Kara prend la bague que je viens de lui offrir pour la mettre à son doigt, elle tremble, est émotive, je peux le sentir. Puis elle prend ma main et me met la bague qu'elle comptait m'offrir à mon annulaire.


D'instinct nous regardons mutuellement nos mains. Puis j'ose enfin prendre la parole, plus heureuse que je n'en l'avais jamais été.


– Je... je suppose que cela veut dire oui ?


– Vous supposez bien miss Kierian Luthor Danvers, me susurra-t-elle la voix remplie d'émotion et le regard rempli d'amour


Je me jette alors dans ses bras, l'embrassant comme je ne l'avais encore jamais embrassé, heureuse, amoureuse et sachant désormais que l'avenir avec l'amour de ma vie ne faisait que commencer.

L'amour qui nous unissait était infini, puissant, nous nous aimions de l'amour le plus sincère et envoutant qui soit, et maintenant, je savais que nous ne serions plus jamais seules, que nous serions là l'une pour l'autre malgré les épreuves, malgré le temps qui passe.


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