Nouvelles perspectives

Plus tard dans la nuit, je me réveille dans un sursaut et tourne lentement la tête. Daryl n'a toujours pas fermé l'oeil.

- Tu devrais dormir, dit-il tout en continuant à fixer le vide.

- J'ai plus vraiment l'habitude de dormir plus de trois heures d'affilées.

- T'es en sécurité ici.

- Et toi pourquoi tu ne dors pas ? 

Il haussa les épaules en guise de réponse. 

- Il faut que je prenne l'air, dis-je en me levant brutalement. 

- Trop risqué, répondit-il. 

- Je n'étais pas en train de te demander la permission. Dis-je en enfilant ma veste bien décidée. 

- Comme tu voudras, dit-il en saisissant son arbalète. 

- Pas la peine que tu viennes, je suis une grande fille. 

- J'suis pas en train de te demander la permission. 

Nous sortons donc tous les deux, je prends une grand bouffée d'air frais et commence à marcher dans la clairière suivi de prés par mon compagnon de chambre. Il doit être dans les trois heures du matin, Quelques infimes secondes de silence avant que le vent ne s'engouffre encore dans les branches et les fasse danser dans le noir. L'orage. Le tonnerre qui gronde au loin, la pluie de plus en plus forte. D'abord quelques gouttes qui tambourinent et puis l'averse, violente. Daryl se tient à quelques mètres de moi ne prêtant guère attention à l'intempérie, je sens son regard dans mon dos il ne dit rien et m'attend patiemment. Je suis transie de froid. Mais, je reste là en tournoyant sous les gouttes, il me semble vivre l'instant le plus heureux depuis cette nouvelle vie. Il y avait bien longtemps que je n'avais pas ressentie autant de joie, de sentir se sentiment de liberté. Je me retourne vers Daryl il m'observe toujours un petit sourire aux lèvres, je lui souris en retour et retourne me coucher grelottante. J'enlève mon pyjama trempé et me pelotonne sous la couverture avec de nouvelles affaires. 

« Merci » dis-je dans un murmure avant de fermer les yeux et de m'endormir pour de bon. 

Aujourd'hui, j'ai permis au soleil de se lever plus tôt que moi, j'ouvre un oeil après l'autre. La tente est vide, je m'étire longuement et enfile mon jean kaki ainsi que mon chemisier blanc. 

Dehors, les femmes prennent leur déjeuner toutes ensembles, Lori vint me saluer avec un tasse de café bien chaude. 

- Bien dormi ? demande t-elle souriante

- C'est peu de le dire, répondis-je. Il y à bien longtemps que je n'avais pas fais de grasse matinée. 

- C'est une bonne chose, tu en as besoin. Au fait Shane m'a dit de te dire qu'il était parti s'entraîner au tir déjà, si tu veux les rejoindre, libre à toi. 

- Parfait, j'y vais. Dis-je en me levant 

- Minute, pas le ventre vide. J'ai des fruits, manges en un peu d'accord ? 

Je saisis le petit sachet de fruits.

- Promis, Tu sais où ils sont allés ? 

- Beth s'y rend justement, faîtes la route ensemble. Elle est aux écuries

- Merci Lori, à plus tard. 

Je rejoins donc la fille cadette d'Hershel, elle sella un autre cheval pour moi et nous partons en direction de la clairière d'entraînement. Nous y retrouvons Andréa, Shane, Maggie et Glenn. 

- Bien le bonjour aux retardataires! s'exclama Shane. Allez, placez vous chacun en face d'une bouteille. 

Shane me donna ma propre arme que je devrais garder constamment sur moi, un Colt Python en bon état. 

- Je suis pas à l'aise avec les armes à feu, soufflais-je. 

- Tu sais te débrouiller avec une autre arme ? hormis un balais. Dit-il narquois.

- J'avais l'habitude d'aller à la campagne pendant les vacances, mon père m'apprenait le tir à l'arc. Mais j'en ai trouvé aucun jusqu'ici .. 

- On te trouvera ça, en attendant leçon numéro deux,le combat rapproché. Tiens prends ce couteau. 

Je me débrouilla beaucoup mieux avec un couteau, Shane m'enseigna quelques prises, ainsi que des techniques pour parer une attaque. 

- Il n'y à pas ques les rôdeurs qui voudront ta peau, tu dois être capable de te défendre fasse à un homme si il te menace. Tu t'en sentirais capable ? abattre un humain de sang froid ? 

- On verra bien, dis-je en rangeant le couteau dans ma ceinture. 

- Vivre ou mourir, voilà ce qui importe. retiens ça. 

L'entraînement s'acheva enfin, je reprends le chemin de la ferme sur le dos de la jument. 

Tout le groupe est assis autour du feu de camp, le repas va être bientôt servi, je fais le tour du domaine et remarque la fameuse grange à présent vide dont Carol m'a parlé. Je m'approche doucement de la structure. Voilà un endroit dans lequel je pourrai séjourner, pensais-je. Il y à des fenêtres, un étage, du foin partout, c'est bien abrité. Je saisis l'occasion et partis vite chercher mes affaires dans la tente de Daryl. 

Beth et Maggie me donnèrent leur approbation pour la grange, je m'installa au bord de la fenêtre avec une vue bien dégagée sur l'horizon. 

L'aménagement commence, je place une botte de foin à l'étage et y jette une couverture, c'est assez douillet. Je range soignement mes armes ainsi que mes affaires sur une planche en bois encore en bon état

. Une heure plus tard me voici confortablement installé pour les jours à venir. Tandis que j'observais l'horizon perché sur le toit de la grange, je vis Shane et Rick en grande discussion près de la lisière, Rick comme à son habitude avait l'air renfrogné et coléreux. Je souffle un bon coup et prends mon courage à deux mains, je saute du toit sans grande difficulté et m'approche doucement des deux hommes. Rick me repère et s'arrête automatiquement de parler, il pose son regard froid sur moi. 

- Théa c'est pas le moment, me dit Shane en se retournant. 

- Si. répondis-je décidé. Il faut que je parle à Rick

- Je n'ai pas le temps, répond le concerné. 

- Je n'en ai pas pour longtemps. 

Shane adresse un regard interrogateur à Rick, celui-ci hoche la tête en guise de réponse. Shane s'éloigne donc pour rejoindre la maison familliale. 

- Je t'écoute. Quels sont tes arguments ? Dit-il ironiquement. 

Je fus étonnée et vexée de sa question. 

- Je ne suis pas venue ici pour étaler mes qualités et mes défauts répondis-je outrée. Tu penses que je me présente à toi comme à un patron lors d'un entretient d'embauche? Non Rick, je suis pas venue te supplier de me garder à tes côtés. Si je viens vers toi c'est par simple politesse, on est encore humains après tout.

Il sembla se détendre un peu. 

- Très bien, souffla t-il. 

- Tu sais c'est drôle, c'est vous qui m'avez gentiment volé la voiture que je me suis procurée et c'est toi qui est en colère! qu'est ce que j'ai bien pu te faire Rick? 

- Je ne veux pas de toi ici, tu serais un boulet pour tout le monde. Tu ne sais pas te battre, tu ne sais pas te défendre, tu sais à peine te servir d'un flingue. Tu n'apporterais rien de bien à mon groupe. 

Ses paroles prononcées eurent autant d'effet qu'une grosse claque dans la figure, je le fixa avec des yeux enflammés. 

- TON groupe? c'est TON groupe?! ce sont eux qui ce sont royalement foutu de ton avis quand tu voulais me laisser crever là-bas, ce sont eux qui ont désobéis à tes consignes, tu parles bien de ce groupe là? Tu penses que c'est toi qui les dirige Rick? Chacun d'eux autant qu'ils sont pourraient être meilleur leader que toi. Quel genre d'humain es-tu pour braquer une jeune femme, voler sa voiture et t'enfuir à tout vitesse sans éprouver aucun remord. Ton groupe lui au moins n'a pas perdu le sens des valeurs.

Il serra le mâchoire, me fixant d'un regard glacial. 

- Dégage de ma vue, marmonna t-il entre ses dents. 

- Non. Je n'ai pas fini de parler avec toi. 

Ce fût la phrase de trop, il saisit violement le col de ma chemise et me poussa en arrière jusqu'à ce que mon dos heurte un arbre. Il ne lâcha pas prise et approcha dangereusement son visage du mien. 

- J'ai dis, hors de ma vue. 

Il me lâcha enfin et partit, je m'agenouilla et reprit ma respiration avant de partir me réfugié dans la grange. 

Là-bas je jetta mes bottines et m'affala sur mon lit de paille, tout en repensant à la colère de Rick et à ses gestes.