Le Sixième Elément

Chapitre 8 : Chapitre VIII Un abri

1647 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/11/2016 21:07

           CHAPITRE VIII : UN ABRI

 

           Durant les jours suivants, Will et ses amies tentèrent de repérer les ninja dans le quartier. Mais ils n’avaient pas volé leur réputation de maître du camouflage. Le soir, elles venaient en gardiennes, les jours où elles n’avaient pas cours, en jeunes filles normales. Elles revirent Eric sans se douter qu’il était le ninja au sabre noir. Lui, devait jouer la comédie pour ne pas dévoiler le fait qu’il connaissait leur identité.

           Et un jour où Hay Lin et Will étaient dans le quartier :

« Pourquoi venez-vous si souvent ? demanda t-il.

-Euh…et bien, fit Hay Lin.

-Pour venir vous rendre visite, dit Will. Vous m’avez sauvé, c’est normal.

-Vous avez déjà fait beaucoup pour moi, assura Eric.

-Si vous n’aviez pas été là, je serais peut-être… Enfin je pense que je n’ai pas encore payé toute ma dette envers vous. »

           Un homme s’approcha d’eux et fit surgir d’un coup un pistolet. Ses yeux étaient fous et son teint pâle. Il était visiblement en manque de drogue.

« Donnez-moi votre fric et vos bijoux ! hurla t-il.

-Du calme, fit Eric en levant les mains en signe d’apaisement. Ces jeunes filles ne vous veulent aucun mal. Et moi non plus. Baissez cette arme s’il vous plait. »

Pour toutes réponse, le junkie lui donna un violent coup sur le crâne à l’aide de son arme. Eric aurait pu l’esquiver et contrer sans problème, mais se serait presque avouer qu’il était un ninja. Les filles vidèrent leurs portefeuilles. Le junkie s’empara de l’argent et s’enfuit.

           Will et Hay Lin vinrent aider immédiatement Eric à se relever. Par chance, il n’avait qu’une grosse bosse sur le crâne.

« Ça va ? demanda Will.

-Pas vraiment, fit-il.

-On peut l’emmener au restaurant, dit Hay Lin. Il y a de quoi le soigner là-bas. »

           Malgré les réticences d’Eric, estimant qu’il n’en avait pas besoin, les filles l’emmenèrent jusqu’au restaurant familiale de la famille Lin. Ils passèrent par l’arrière-boutique et descendirent dans la cave. Comme celle-ci servait de salle de réunion pour les WITCH, il y avait tout ce qu’il faut pour être bien : un canapé, une table,… Hay Lin alla chercher la trousse à pharmacie et revint accompagnée de sa grand-mère qui portait un plateau avec des tasses de thé et une assiette de biscuits.

« Alors c’est vous le sauveur de Will, fit-elle. C’est un plaisir de vous rencontrer.

-Plaisir partagé madame, fit Eric en s’inclinant respectueusement. Vous devez être la grand-mère d’Hay Lin.

-Vous avez un accent des plus étrange pour un occidental. On dirait presque un accent japonais.

-Je pense que c’est plutôt dû au fait que à vivre seul dans la rue, on perd l’habitude de parler aux autres. Il m’est arrivé de ne rien dire durant des mois entiers.

-Je vois. Asseyez-vous, je vais regarder cette vilaine bosse.

-Ce n’est rien je vous assure. »

           La grand-mère examina la bosse et y posa une poche de glace. Ils discutèrent de chose et d’autre tout en prenant le thé.

« Ce quartier devient de plus en plus dangereux, fit la grand-mère. En plus des voyous locaux, on dirait que les yakusa l’ont investi. Vous ne devriez pas y rester.

-J’irai m’installer dans un autre quartier, annonça Eric. Mais le problème c’est que d’après ce que j’ai compris, ce quartier est l’un des seuls endroits de la ville où la police laisse les marginaux comme moi tranquille.

-Il y a bien une autre solution. Vous pourriez rester ici quelques temps. Le temps que la situation dans le quartier se stabilise.

-Je ne peux pas accepter. Ce serait abusé. Vous avez déjà fait tant de chose pour moi.

-Et vous, vous avez sauvé Will. Je ne veux même pas imaginer ce qui lui serait arrivé si vous n’étiez pas intervenu. C’est décidé, vous restez ici.

-Je…

-Restez, fit Will. Au moins, vous serez au chaud et à l’abris quelques temps.

-Mais vous ignorez tout de moi.

-Vous avez empêché deux hommes de me violer. C’est tout ce que j’ai besoin de savoir.

-Très bien. J’accepte.

-Parfait, reprit la grand-mère. Et pour commencer, je crois qu’une bonne douche et des vêtements propres ne seraient pas du luxe. Vous êtes un peu plus costaud que mon fils mais Hay Lin s’y entend en matière de retouche. Voulez-vous un rasoir ?

-Je veux bien. Merci. »

           La grand-mère apporta ce qu’il faut pour qu’Eric puisse faire sa toilette. Hay Lin alla chercher quelques vêtements propres. Will attendit sagement dans la cave. Lorsque Eric ressortit de la salle de bain, Will n’en cru pas ses yeux. Ce n’était pas de le voir torse nu avec juste une serviette noué autour de la taille qui la frappa. Bien que son corps musclé et sec ne la laissa pas indifférente. C’était de le voir sans sa barbe. Elle se rendit compte qu’il était jeune, à peine vingt ans. Soudain, elle reprit ses esprit, se demandant durant combien de temps elle l’avait dévisagé.

« Sans la barbe, vous êtes méconnaissable, dit-elle. Ça vous va bien.

-Merci, dit-il.

-Vous avez quel age ? Si ce n’est pas indiscret.

-J’ai vingt ans. Je sais, comment un jeune homme peut-il se retrouver dans la rue ? La vie est comme ça parfois.

-Vous n’avez pas de parents.

-Je ne sais pas. Je suis orphelin. Je me suis enfui de l’orphelinat il y a des années.

-Pourquoi ?

-Bonne question. J’étais un gosse. Je pensais que tous les adultes ne me voulaient que du mal. J’ai fugué et ils ne m’ont jamais retrouvé. Ils m’ont peut-être même déclaré mort.

-Et dire que je me plaignais. Mes malheurs ont l’air bien dérisoire à côté des votres.

-Maintenant que la lumière est faite sur mon age, je crois que vous pouvez me tutoyer.

-Si vous faîtes de même. »

           Les autres WITCH arrivèrent quelques temps plus tard. Si Irma se montra enjoué de voir Eric s’installer quelques temps dans la cave du restaurant, Cornelia et Taranee furent plus réservées. Elles n’en dirent rien devant lui mais quand l’heure de rentrer arriva, Cornelia en parla sur le chemin :

« On ne sait rien de lui. Et si c’était un voleur ?

-Je ne crois pas, dit Will. On commence à le connaître à force de parler avec lui quand on passe dans les bas quartiers.

-Il a peut-être manœuvré pour mieux nous avoir.

-Je suis d’accord avec Cornelia, ajouta Taranee. On ne sait quasiment rien de lui.

-Allons les filles, fit Irma. C’est Eric, celui qui a sauvé Will.

-Ce n’est pas une raison, cracha Cornelia. Je suis sûre que demain il sera partit avec la caisse du restaurant.

-Moi ce que je vois, c’est qu’il est plutôt mignon comme mec.

-Irma !

-Bah quoi ? J’ai bien le droit d’être observatrice. Surtout que moi, je suis célibataire. Je n’ai pas un beau capitaine qui m’attend à Méridian ou un séduisant joueur de foot avec qui passer mes récréations. »

La remarque fit immédiatement rougir Taranee.

« Faut pas rougir comme ça Taranee ! rit Irma. »

           La remarque d’Irma eut pour effet de détendre l’atmosphère. Les filles se séparèrent le cœur léger. Insouciante de l’ombre qui les suivait jusque là.

« Que fais-tu Hanabi ? demanda une voix derrière l’ombre. »

Le ninja sursauta en se retournant, faisant face à Eric. Le ninja retira la cagoule qui masquait son visage, c’était la japonaise aux yeux d’émeraude.

« Ces filles, ce sont les gardiennes de la Muraille, n’est-ce pas ? fit-elle.

-Que vas-tu faire de cette information ? La transmettre à Takeshi ?

-Si tu restes près d’elles, c’est que tu penses qu’elles peuvent te mener à la Lumière.

-Je t’ai posé une question Hanabi.

-Non. Je ne lui dirais pas.

-Pourquoi ?

-Parce que je crois que tu dis la vérité. Que Takeshi a tué notre maître. Je veux qu’il paye et pour cela, je dois t’aider.

-C’est dangereux.

-Je sais. Mais tant qu’il croit que je suis avec lui, je suis plus en sûreté que toi je pense. Et ainsi, je pourrai te donner des renseignements.

-Soit prudente.

-Ne t’en fais pas Onii-chan. Je suis quand même l’un des cinq Dragons. »

 

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