Les deux soeurs

Chapitre 158 : Je suis là aussi

2565 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 07/12/2023 19:34


Episode 9 : Je suis là aussi. 

 


Un éclair de lucidité passa dans le regard de la jeune fille. Elle afficha soudain un grand sourire. Le pharaon prit la jeune fille dans ses bras et la souleva en riant.

-         Tu vas bien ?

-         Oui, oui. Tu peux me reposer maintenant, fit Aimy timidement.

Les six prêtres étaient silencieux autour d’eux. La jeune fille les regarda en fronçant les sourcils. Elle prit le bras du pharaon pour se rassurer.

-         Que se passe-t-il ? murmura-t-elle

-         Mon pharaon ! Nous devrions trouver un endroit où discuter, proposa Simon.

-         Oui, discuter, j’aime beaucoup discuter, fit Aimy avec le sourire.

-         Tu parles trop surtout, fit Yami en donnant une pichenette sur son nez.

-         Mais euh… Et Yugi ?

-         Je ne crois pas qu’il soit ici.

Simon s’éclaircit la gorge pour attirer leur attention et les invita à le suivre. Aimy prit la main du pharaon et le suivit docilement. Elle jeta un dernier coup d’œil vers les prêtres qui étaient encore silencieux. La jeune fille croisa le regard de celui qui avait l’œil. Elle sentit un frisson parcourir son corps. Elle se serra un peu plus contre Yami. Elle était tellement stressée, qu’elle regarda à peine les décors autour d’eux. Mais le pharaon qui visitait son palais pour la première fois, fut frapper de la ressemblance avec le … palais qu’elle avait construit dans son puzzle.

 

Le trio entra dans une salle, c’était un des salons, il y avait passé un peu de temps avec Aimy et Yugi assis à discuter.

-         Mon pharaon, puis-je vous demander qui est cette jeune personne ?

-         Oui, il s’agit d’Ai… de Merewt. Ma petite am.. Sœur, répondit le pharaon.

-         Votre sœur, Néférouré, la fille perdue de pharaon, votre père.

-         Oui, c’est cela !

-         Comment le…

-         Je le sais, coupa Yami en levant la main pour l’arrêter, c’est ma sœur.

-         Bien, pharaon.

Simon fut invité à quitter la pièce. Yami observa, en fronçant le nez, sa petite sœur.

-         Oui, je suis pas super belle à voir, fit Aimy en levant sa robe, ni à sentir, grimaça la jeune fille.

-         Nous allons arranger ça, fit le pharaon avec le sourire.

Même si pour lui, habillée en sac à patates, elle était toujours aussi belle. Des servantes furent appelées et Aimy les suivit pour se faire une toilette. On l’amena dans une salle de bain. Une cuve avait été creusé au milieu de la pièce, elle était remplie d’eau chaude. Aimy se demanda comment c’était possible que l’eau soit chaude. On lui frotta le dos, les jambes, les bras. Elle fut lavée et essuyée. On lui préta une robe longue de couleur violette, dans le style égyptien, comme on pouvait voir dans les films historiques. Elle fut recouverte d’or et de pierres précieuses, bracelets, colliers, bagues et boucles d’oreilles.

 

Quand elle revint vers la Cour de Pharaon, elle était devenue une autre personne, elle n’était plus la pauvre Merewt, elle n’était pas non plus la simple Aimy, elle était une autre personne. On avait aussi rajouté des fils d’or dans ses cheveux tressés. Yami s’avança vers elle pour la prendre dans ses bras et la serrait contre lui.

-         Tu es magnifique, Aimy.

-         Merci, mais je ne me sens pas moi-même… J’ai l’impression d’être un … clown.

-         Je suis avec toi !

-         Oui, Yami, d’ailleurs… Si on est dans tes souvenirs, pourquoi je suis là, et pourquoi on peut parler, ne devait-on pas… suivre le cours des choses.

-         Nous en parlerons tout à l’heure.

-         Mais…

-         Tout à l’heure, princesse.

Aimy fronça les sourcils et gonfla ses joues dans un effort vain de paraitre en colère contre lui. Parce qu’elle ne savait pas du tout ce que c’était d’être en colère et ensuite Yami était sans doute la dernière personne contre qui elle serait en colère, quoique peut-être Yugi, la dernière personne et Yami, l’avant-dernière.

 

Le soir venu, Aimy s’effondra sur le lit du pharaon, pas du tout sans doute comme l’aurait fait une belle princesse, mais bon tant pis. Yami pouffa de rire en la regardant. Elle était vraiment très belle dans cette tenue.

-         Je te l’ai pas dit, Yami, mais tu es vraiment très beau en Pharaon. Non pas que l’uniforme du lycée ne t’aille pas, mais bon … tu vois ce que je veux dire. Cela te donne plus de classe… oui voilà de classe.

-         Je pensais la même chose.

-         Quoi ? Tu es narcissique, je savais pas.

-         Non, je pensais la même chose de toi, tu es très belle en princesse d’Égypte.

Yami s’avança vers le lit et s’allongea au-dessus d’elle. Ils se regardaient l’un l’autre avec le sourire. Le pharaon se pencha vers elle. Aimy entoura son cou avec ses bras et la tira vers elle. Ils s’embrassèrent.  

-         Yami, nous devons parler de … ce qui se passe ? fit-elle.

Ils étaient tous les deux allongés sur le lit, côté à côte pour discuter tranquillement.  

-         Je pense que nous sommes en effet dans mes… nos souvenirs du passé.

-         Plus les tiens que les miens. Mais je pense que je me suis retrouvée dans la peau de Merewt. Mais si… je me souviens de ce que ma sœur a dit… tu … elle va te trahir. J’en ai pas du tout envie.

-         Moi non plus, je n’ai pas envie de t’enfermer dans le palais.

-         Mais si on veut aller au bout … pour connaître le moyen de vaincre Zork… on est bien obligé de suivre le cours des choses non ?

Yami soupira et serra la jeune fille dans ses bras. Il allait devoir lui faire du « mal » pour connaître le moyen de vaincre Zork. Afin de la libérer dans le temps présent, ou en l’occurrence dans l’avenir, afin de la sauver, de sauver le monde. Il enfouit son visage dans le creux du cou d’Aimy, qui lui caressa les cheveux en lui disant que tout irait bien.

 

Le jeune homme serra Aimy endormie dans ses bras, durant toute la nuit. Mais il n’arrivait pas vraiment à dormir, il chercha Yugi plusieurs fois dans le lit, mais le jeune garçon n’était pas là. Il ne savait pas si c’était correct vis-à-vis de lui de passer du temps avec Aimy, sans lui. Mais il ne pouvait pas lui demander de le quitter, ce n’était pas possible.

 

Les deux jeunes gens aimaient passer du temps ensemble, mais Aimy lui rappeler souvent qu’il avait aussi des devoirs de Pharaon à faire, pour veiller sur le royaume et ses habitants. Pour se « venger », Yami envoya Aimy à l’école. Enfin c’est plutôt Simon Muran qui en fit la suggestion. Si elle voulait devenir une princesse parfaite pour le royaume, elle devait connaître sa géographie, sa politique, ses habitants. Aimy découvrit les fonctions des gens à la cour du Pharaon, son frère. Akunadin venait aussi lui donner des leçons sur l’histoire de l’Egypte, le nom des anciens Pharaons. La jeune fille ne l’aimait pas trop, il avait toujours une drôle de façon de la regarder avec son œil doré.

 

Un soir, la jeune fille vint frapper timidement à la porte de la salle du trône pour trouver son frère. Il était debout face à une grande fenêtre. Elle s’avança vers lui pour le prendre dans ses bras. Le pharaon se retourna vers elle et déposa un baiser sur son front.

-         Il se passe quelque chose ? demanda Aimy en voyant sa mine triste.

-         Non, rien d’important !

Yami lui prit sa main et la conduisit vers la salle à manger avec le sourire. En passant il jeta un papyrus dans la torche qui brûlait pour éclairer leur chemin. Ils s’installèrent à tabler, où ils étaient entourés de gardes et de serviteurs. Aimy n’aimait pas trop être servis comme ça. Mais il n’y avait pas grand-chose qu’elle pouvait faire contre ça. Ils devaient jouer le jeu et laissait le cours des événements défilés de toute façon, ils ne pouvaient pas agir contre.

 

-         J’ai essayé de faire quelque chose, que je n’aurais pas fait… qu’elle n’aurait pas fait, enfin tu vois ce que je veux dire ?

-         Non, mais continue.

-         Et bien, ça n’a pas marché. Tes souvenirs sont … limités.

-         Limités ?

-         Je sais pas du tout comment expliquer ce que je veux dire….

Aimy resta silencieuse un moment, les doigts du pharaon caressait ses cheveux bruns, elle était allongée sur lui, la tête posée sur sa poitrine.

-         Je sais ! s’écria-t-elle en se redressant.

Le pharaon qui avait commencé à somnoler, se retrouva surpris par la brusquerie de la jeune fille.

-         C’est un film !

-         Un film ?

-         Oui les gens qui nous entourent sont des acteurs, ils ont un rôle, des répliques, et ils ne peuvent pas en changer, même qu’on essaierait de faire des trucs débiles ou sans queue ni tête. Le scénario continuerait. Les décors sont aussi limités comme en carton. Les endroits où tu n’es jamais allé, n’existent pas. Je pense par exemple que si on tentait d’aller disons dans une des maisons du village, et bien on ne pourrait pas. Quelque chose nous en empêcherait ?

-         Essayons ! fit le pharaon.

Il se leva du lit et tendit la main vers la jeune fille. Aimy sourit et glissa sa main dans la sienne. Il lui aurait dit allons en enfer tous les deux, elle aurait suivi aussi, peu importe où il va, elle irait avec lui. Ils avancèrent dans le couloir, main dans la main, aussi silencieusement que possible pour quitter le palais.

-         On va te reconnaître ?

-         Mais non.

-         Avec la coiffure que tu as, sûre que si.

Le pharaon soupira et mit la capuche de sa cape sur sa tête pour couvrir sa coiffure en étoile. Aimy regarda autour d’elle. Ils descendirent la première marche, quand…

-         Mon pharaon ? Pourquoi sortez-vous si tard ? demanda Shimon Muran.

Les deux jeunes gens se regardèrent, et se tournèrent lentement vers le conseiller du pharaon.

-         Tu vois, c’est ce que je te disais, murmura Aimy.

-         Nous allons faire un tour, décida le Pharaon en serrant la main de la jeune fille plus fort.

Ils reprirent leur marche pour descendre les escaliers. Quand Aimy s’arrêta, il se retourna et la vit grimacer en se tordant de douleur. Elle posa ses mains sur son ventre. Il la souleva dans ses bras et la ramena vers le palais. La jeune fille allait tout de suite beaucoup mieux, mais dés qu’ils retentaient de descendre du palais vers le village, elle avait à nouveau des douleurs.

-         Je suis coincée dans le palais, rigola Aimy.

-         Ça n’a rien de drôle, fit le pharaon.

 

Le lendemain matin, après cette tentative ratée ou réussie de découvrir les limites de ses souvenirs. Yami savait qu’il devait laisser les choses se faire. Et donc… devoir fiancée Aimy à Seto, la voir souffrir dans ce palais, la voir fuir avec Bakura et … la perdre. Voir Aimy mourir. Il ne pourrait sans doute pas le supporter. Mais il n’avait pas le choix pour voir la fin de l’histoire et comprendre comment vaincre Zork, comment ils en étaient arrivés là. Yami observa la jeune fille dormir à ses côtés, elle était si belle et si innocente.

 


Laisser un commentaire ?