L'Ombre de Florence: Les mémoires cachées d'Arianna Valentini

Chapitre 5 : Rapprochements

8619 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 18/10/2023 22:21

Dans les jours qui suivirent, une tension palpable s'installa entre Frédérico et Arianna. Ils continuaient à effectuer leurs missions, à partager leurs repas, mais quelque chose avait irrévocablement changé. Frédérico se surprenait à relever des détails qu'il aurait autrefois ignorés ou acceptés sans question. La manière dont Arianna aiguisait sa lame avec une concentration imperturbable, le regard sombre qu'elle posait sur leurs cibles, la froideur calculatrice avec laquelle elle planifiait chaque mission. Autant de manifestations d'un monde dont il n'était pas sûr de vouloir faire partie.


Le temps de l'innocence, de l'amour jeune et insouciant, semblait révolu. Leur relation était à présent une terre marquée par les fissures de doutes et d'incertitudes.


Une soirée, après une mission particulièrement tendue, Arianna le confronta. "Nous ne pouvons pas continuer comme ça," dit-elle, ses yeux scrutant les siens comme pour y chercher une vérité qu'elle savait déjà. "Tu es distant, préoccupé. Si tu as pris ta décision, il est temps de la partager."


Frédérico la regarda, et il sentit son cœur se serrer. C'était la femme qu'il aimait, la femme avec qui il avait envisagé de partager sa vie. Mais il savait aussi qu'il ne pourrait jamais être pleinement heureux dans l'obscurité qui faisait partie intégrante d'elle. "Je t'aime, Arianna," dit-il, choisissant ses mots avec soin, "mais je ne peux pas partager la vie que tu as choisie. Mes doutes ne font que croître, et je crains que cela ne devienne un fardeau trop lourd à porter pour nous deux."


Arianna le fixa, et pendant un instant, il crut voir une lueur de tristesse dans ses yeux. Mais elle disparut rapidement, remplacée par cette même résolution qu'il avait vue des nuits auparavant. "Alors c'est ainsi," dit-elle simplement. "Chacun doit suivre son propre chemin, même si ces chemins finissent par nous éloigner. Je souhaite que tu trouves ce que tu cherches, Frédérico."


"Et je te souhaite la même chose," répondit-il, sentant une multitude d'émotions l'envahir, mais dominant tout, un sentiment douloureux mais nécessaire de libération.


Arianna hocha la tête, puis se détourna, reprenant la route solitaire qu'elle avait toujours connue, laissant Frédérico seul avec ses pensées, ses doutes, mais aussi avec une nouvelle certitude. Il avait fait un choix, aussi déchirant soit-il, et il devait maintenant vivre avec. Leur amour resterait dans les replis de sa mémoire, une ombre douce-amère d'un passé qu'il ne pouvait ni regretter ni complètement accepter.


Frédérico savait qu'il avait devant lui un chemin incertain, plein de questions sans réponses. Mais pour la première fois depuis longtemps, il sentait qu'il était prêt à le parcourir, armé de la connaissance douloureuse mais libératrice qu'il pouvait, et devait, choisir sa propre voie.

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Ezio, qui flânait dans les rues de Florence avec l'aisance d'un chat sauvage, arborait le sourire d'un homme qui n'a pas de souci au monde. Habitué aux plaisirs éphémères et aux liaisons sans lendemain, il profitait de chaque instant comme si c'était une pièce unique au grand théâtre de la vie. Il se faufilait entre les marchés et les tavernes, toujours à la recherche du prochain frisson. Dans son esprit, la vie était une fête enivrante à laquelle il était l'invité d'honneur, et il avait l'intention de danser jusqu'à l'aube.


Mais ce qu'il ignorait, c'était l'existence d'un autre monde, un monde fait d'ombres et de complots, qui exigeait de ses participants un degré de sérieux et de détermination qu'il n'avait jamais eu à envisager. Son père, Giovanni, et son frère, Frédérico, étaient tous deux impliqués dans des affaires qu'il ne pouvait même pas commencer à comprendre. Pour lui, leur sérieux et leur gravité étaient des mystères, des choses qui n'appartenaient qu'à l'univers adulte et sérieux qu'il n'avait jamais ressenti le besoin de pénétrer.


Pourtant, ces derniers temps, il avait remarqué quelque chose de différent chez Arianna. Elle, qui avait toujours été un roc de stabilité, semblait maintenant comme une voile au vent, vulnérable et incertaine. Ce changement chez elle, subtil mais indéniable, éveillait en lui quelque chose de nouveau. C'était comme si un voile avait été levé, révélant une profondeur en Arianna qu'il n'avait jamais perçue auparavant.


Mais tout cela changea un soir inattendu, un moment en apparence ordinaire, mais chargé d'une gravité inexplicable. Arianna, visiblement accablée, se tenait seule dans la cour de leur demeure familiale. Ses yeux étaient baissés, fixés sur la terre battue comme si elle sondait les méandres complexes des cailloux et de la saleté en quête d'un sens caché. Elle semblait réduite, presque engloutie sous le poids invisible du monde. En la voyant ainsi, une corde sensible dans le cœur d'Ezio vibra d'une manière qu'il n'avait jamais ressentie.


Il l'observait discrètement depuis la fenêtre ouverte de sa chambre, une coupe de vin rouge à la main. Le vin, d'ordinaire une source de réconfort et de plaisir, semblait soudain avoir perdu de son goût. Une prise de conscience le submergea. Ce qu'il ressentait pour Arianna dépassait de loin le cadre des liaisons fugitives et des passions éphémères qui avaient jusque-là défini son expérience amoureuse. C'était quelque chose de plus profond, de plus enraciné, quelque chose qu'il n'avait jamais pris le temps de considérer.


Soudain, comme si un sixième sens l'avait alertée, Arianna leva les yeux vers sa fenêtre. Leurs regards se croisèrent, et il fut frappé par une clarté presque douloureuse. Il y vit un éclat de son désarroi, de sa complexité humaine, et il comprit alors, avec une certitude déconcertante, que son cœur ne lui était peut-être plus tout à fait réservé. Elle offrit un sourire fragile, à peine un mouvement de ses lèvres, mais qui portait en lui tout un univers d'émotions inexprimées.


Ezio posa son verre sur le rebord de la fenêtre, le vin devenant soudainement amer sur sa langue. Il se retira de la fenêtre, le souffle légèrement court. Pour la première fois, il ressentait une sensation de perte, mais aussi une vitalité étrange, comme si une porte vers un monde inexploré venait de s'ouvrir devant lui. C'était comme si la perspective de véritablement aimer quelqu'un, de se soucier profondément de quelqu'un d'autre que lui-même, le confrontait à une dimension de la vie qu'il avait toujours négligée.


Ce soir-là, il ne trouva pas le sommeil facilement. Son esprit était en proie à un tourbillon d'émotions, des sentiments encore mal définis mais néanmoins puissants qui l'empêchaient de fermer l'œil. La vie qu'il avait toujours vécue, une existence de plaisirs simples et de responsabilités esquivées, lui semblait soudain réduite, presque vide de sens. Et dans ce nouvel état de confusion émotionnelle, une question insistante tournoyait en lui : qu'allait-il faire maintenant ?

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Ce questionnement fut le catalyseur d'une introspection que même les charmes de Florence n'auraient pu provoquer. Il ressentait le besoin impérieux de résoudre ce dilemme, de comprendre ce que signifiait cette nouvelle palette d'émotions qui avait déferlé sur lui. Ezio ne pouvait plus ignorer que quelque chose avait irrévocablement changé en lui. Ce qu'il ferait ensuite était incertain, mais une chose était claire : la vie, telle qu'il la connaissait, ne serait plus jamais la même.


Ezio tenta de retrouver ses anciennes habitudes, cherchant à noyer cette nouvelle complexité émotionnelle dans l'ivresse d'une nouvelle conquête. Une jeune femme aux yeux brillants et aux longs cheveux d'ébène semblait le candidat idéal pour cette évasion momentanée. Ils se retrouvèrent dans une taverne animée, où la musique joyeuse et les rires des habitués remplissaient l'air d'une fausse gaieté. D'habitude, cela aurait été suffisant pour lui faire oublier tout le reste, pour le ramener à ce qu'il considérait comme son véritable moi.


Mais ce soir-là, rien ne se passa comme prévu. Les sourires échangés semblaient forcés, les rires creux. Même les caresses, habituellement si enivrantes, ne parvenaient pas à dissiper le nuage de pensées qui obscurcissait son esprit. La jeune femme lui offrit un sourire, probablement pour cacher sa propre confusion face à son manque d'enthousiasme. Finalement, il la raccompagna chez elle, un baiser formel scellant la fin de la soirée.


Alors qu'il rentrait chez lui, les rues de Florence prenant des teintes d'orange et de noir sous l'éclairage tamisé des lampes à huile, Ezio se sentait plus perdu que jamais. Ce qu'il avait autrefois recherché avec tant d'avidité, ces connections éphémères, ces liaisons sans lendemain, tout cela semblait avoir perdu son charme, son attrait.


En rentrant à la maison, il trouva la cour vide, mais les fenêtres de la demeure familiale éclairées de l'intérieur. Il pensa à Arianna, à ce sourire fragile qui lui avait été destiné, à ces yeux qui avaient semblé si profondément sonder les siens. Un pincement au cœur lui rappela que les choses avaient changé, que ce qu'il ressentait pour elle avait déclenché en lui quelque chose qu'il ne pouvait plus ignorer.


Il monta dans sa chambre, le poids de cette réalisation le rendant presque physiquement lourd. Une fois à l'intérieur, il se laissa tomber sur son lit, les mains croisées derrière la tête. Le plafond semblait danser devant ses yeux, les ombres et les lumières s'y mélangeant dans un tourbillon chaotique qui reflétait son état d'esprit. Mais au milieu de cette confusion, une pensée émergea, claire et nette : il devait comprendre ce que son cœur voulait vraiment. Ce voyage intérieur ne serait pas facile, et il était loin d'être préparé à ce qu'il allait découvrir. Mais il savait qu'il ne pouvait plus reculer. Pour la première fois de sa vie, il comprenait qu'il devait affronter ses propres sentiments, aussi effrayants et incertains soient-ils. Et cela marqua le début d'un nouveau chapitre dans son existence, un chapitre qu'il n'avait jamais envisagé, mais qui s'imposait maintenant comme une nécessité absolue.

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Ezio, une fois ancré dans cette nouvelle prise de conscience, devint un observateur silencieux. Chaque moment passé à proximité d'Arianna se transforma en une étude discrète mais intense de qui elle était. Il la regarda parler avec passion de la littérature à Leonardo da Vinci, et il ressentit une chaleur étrange l'envahir. Il la vit s'occuper de sa sœur Maria et de Claudia avec une tendresse infinie, et il comprit que sa douceur était tout aussi naturelle que son esprit vif.


Mais en même temps, il remarqua d'autres choses, des aspects plus subtiles de son comportement qui suscitaient chez lui un intérêt qu'il n'avait pas anticipé. La manière dont elle se déplaçait avec une grâce presque royale, la façon dont elle fixait les objets comme si elle mesurait leur valeur ou cherchait à percer leurs secrets. Et surtout, la façon dont elle le regardait quand elle pensait qu'il ne la voyait pas. Ce regard suscitait chez lui une curiosité, un désir qu'il ne comprenait pas entièrement. Ce n'était pas le genre de désir impulsif et superficiel qui l'avait guidé dans ses précédentes aventures amoureuses. Non, c'était quelque chose de plus profond, plus viscéral.


Il se rendit compte qu'il voulait la connaître, vraiment la connaître, bien au-delà des apparences. Et plus troublant encore, il voulait qu'elle le connaisse, avec tous ses défauts et ses incertitudes. Chaque sourire qu'elle lui offrait, même le plus fugace, semblait nourrir ce désir naissant, le rendant de plus en plus difficile à ignorer ou à rationaliser.


Le désir physique était également là, intense et brûlant, mais il était différent cette fois. Il était mêlé d'un respect et d'une admiration qu'Ezio n'avait jamais ressentis auparavant. L'idée de la tenir dans ses bras, de sentir la chaleur de sa peau contre la sienne, prenait une dimension nouvelle, presque sacrée. Et cela le terrifiait autant que cela l'excitait, car il savait que c'était un terrain inexploré pour lui, une vulnérabilité qu'il n'avait jamais eu à affronter.


Ezio se sentait à la croisée des chemins, tiraillé entre l'homme qu'il avait toujours été et l'homme qu'il commençait à devenir. Chaque jour passant renforçait son attirance pour Arianna, mais aussi sa conscience aiguë de ce qu'il ne savait pas, de ce qu'il devait encore découvrir sur lui-même et sur ce qu'il voulait vraiment. Mais une chose était sûre : il ne pouvait plus revenir en arrière, et cette réalisation, bien que terrifiante, était aussi étrangement libératrice. Car elle signifiait que, pour la première fois, il était prêt à suivre son cœur, peu importe où il le mènerait.

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La demeure des Auditore était calme à cette heure avancée de la soirée. Les lumières tamisées de la lune se frayaient un chemin à travers les vitraux, dessinant des motifs colorés sur les sols en marbre. Claudia et Arianna rentrèrent d'une soirée mondaine, riant et chuchotant comme deux sœurs qui partageaient un secret.


Ezio, qui s'apprêtait à sortir, les remarqua dès qu'elles pénétrèrent dans le hall. Claudia s'éclipsa rapidement, lançant un regard complice à Arianna avant de monter les escaliers. Arianna enleva son châle, révélant une robe d'un vert émeraude qui mettait en valeur ses yeux et son teint d'olive. Ezio la regarda, hypnotisé. Ce n'était plus la même Arianna qu'il avait toujours connue. Elle était une femme, belle, raffinée et incroyablement désirable.


Leurs yeux se croisèrent et Arianna sentit quelque chose qu'elle n'avait jamais ressenti auparavant. Ce n'était pas le frisson juvénile qu'elle avait connu avec Frédérico; c'était le désir mature, conscient, d'un homme qui savait ce qu'il voulait. Elle le vit dans les yeux d'Ezio, dans la manière dont il la regardait, et quelque chose en elle frissonna d'anticipation.


Ezio se rendit compte soudainement que son désir pour elle était bien plus profond qu'il ne l'avait jamais imaginé. C'était comme si toutes les liaisons passagères, toutes les aventures d'une nuit, n'étaient que des préambules à ce moment. Il sentit son cœur battre plus fort, une sensation à la fois déconcertante et électrisante.


"Arianna," dit-il doucement, sa voix trahissant un mélange d'incertitude et de désir. "Tu es magnifique ce soir."


"Merci, Ezio," répondit-elle, ses yeux brillants d'une lumière nouvelle. "Tu ne te débrouilles pas mal non plus," ajouta-t-elle avec un sourire enjoué.


Le silence qui s'ensuivit était lourd d'une tension palpable, d'une attirance mutuelle qu'aucun d'eux n'avait anticipée mais qui semblait maintenant inévitable. Ezio ouvrit la bouche, comme s'il allait dire quelque chose, puis se ravisa. Arianna, également, semblait chercher les mots justes.


Finalement, c'est elle qui rompit le silence. "Je crois que je vais monter me coucher. Bonne soirée, Ezio."


"Bonsoir, Arianna," répondit-il, la regardant monter les escaliers, chaque pas résonnant comme une note dans une mélodie inachevée.


Après qu'elle eut disparu de sa vue, Ezio se tint là, les mains dans les poches, perdu dans ses pensées. Son cœur était en tumulte, son esprit un tourbillon d'émotions contradictoires. Pour la première fois, il se demanda si la voie qu'il avait toujours suivie était vraiment la sienne. Ce soir-là, tandis que les ombres s'allongeaient et que la maison s'enveloppait dans le silence, il comprit que la réponse à cette question était bien plus complexe qu'il ne l'avait jamais imaginé.


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Le marché de Florence bourdonnait d'activité, comme un rucher sous le soleil. Les cris des marchands, les rires des enfants et les conversations animées remplissaient l'air, composant la mélodie chaotique mais néanmoins familière de la ville. Ce jour-là, Ezio avait invité Arianna à se joindre à lui pour une sortie en apparence innocente. Une occasion pour lui de passer du temps avec elle, pour tenter de clarifier les sentiments enchevêtrés qui s'étaient emparés de lui ces dernières semaines.


"Arianna, que penses-tu de ce tissu ?" demanda Ezio, déroulant un morceau de velours rouge devant elle.


Elle le toucha doucement, appréciant la douceur du matériau sous ses doigts. "C'est magnifique, mais peut-être un peu trop ostentatoire pour moi," répondit-elle, son ton légèrement moqueur.


Ezio sourit. "Tu as peut-être raison. Après tout, je ne voudrais pas que tu m'éclipses," dit-il, ses yeux riant alors qu'il repliait le tissu.


Leur proximité physique, la manière dont il la regardait, tout contribuait à épaissir l'air entre eux d'une tension palpable. Arianna sentait la présence d'Ezio, pas seulement comme un ami ou un compagnon, mais comme quelque chose de plus. Elle n'était pas certaine d'être prête à franchir cette ligne invisible, à s'aventurer dans un territoire inconnu. Alors, elle fit ce qu'elle savait faire de mieux : elle feignit l'ignorance, même si elle savait que c'était un jeu dangereux.


"Je pense que Claudia serait ravie de ce tissu, tu devrais peut-être le prendre pour elle," suggéra-t-elle, délibérément détournant la conversation.


Ezio la regarda, un peu déçu mais aussi soulagé. Il savait qu'il flirtait avec un feu qu'il ne comprenait pas entièrement, mais il ne pouvait pas s'empêcher de vouloir en savoir plus. "Peut-être," acquiesça-t-il finalement, "mais aujourd'hui, c'est toi que j'aimerais gâter."


Arianna sentit son cœur s'accélérer, mais elle garda son calme. "Tu es trop gentil, Ezio. Mais je suis déjà plus que satisfaite de cette journée," répondit-elle, espérant que son sourire masquait son trouble intérieur.


"Alors considère cela comme un plaisir égoïste de ma part," dit-il, choisissant finalement un autre morceau de tissu, plus sobre mais tout aussi raffiné.


Ils continuèrent à déambuler à travers le marché, mais le sentiment d'incertitude, d'indéfini, persistait. Arianna se demandait combien de temps elle pourrait maintenir cette façade, combien de temps avant que la vérité éclate, pour le meilleur ou pour le pire. Ezio, pour sa part, sentait que son désir pour elle se précisait, se cristallisait en quelque chose de plus réel, de plus urgent.


Ce fut une journée comme tant d'autres, mais aussi totalement différente, car elle portait en elle la promesse et le risque de tout ce qui pouvait advenir. Et dans ce fragile équilibre, chacun d'eux cherchait à comprendre ce que leur cœur désirait vraiment, tout en craignant la réponse.

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Claudia et Arianna flânaient sur le marché de Florence, un panier à la main, admirant les tissus luxueux, les fruits gorgés de soleil et les bijoux artisanaux qui étincelaient sous l'éclat du jour. Le visage de Claudia était radieux, la jeune femme trouvant un bonheur authentique dans ces instants simples.


"Celui-ci serait parfait pour la fête de la semaine prochaine !" s'exclama Claudia, levant un collier de perles pour mieux le regarder à la lumière.


Arianna sourit, partageant l'enthousiasme de Claudia, même si son esprit était ailleurs. Elle appréciait ces moments, mais elle ne pouvait ignorer la tension sous-jacente qui s'était installée en elle depuis quelques semaines, en grande partie à cause de Ezio. Claudia, d'humeur espiègle, encouragea Arianna à s'ouvrir à de nouvelles expériences, notamment en ce qui concernait les relations.


Claudia sourit à Arianna, tenant un châle en soie rouge vif devant elle comme une bannière d'un nouveau départ. "Tu ne pourras pas toujours t'enfermer dans ta coquille, Arianna. Peut-être qu'il est temps de t'ouvrir à d'autres possibilités," dit-elle en un ton doux mais insistant.


Juste à ce moment, un homme prénommé Giovanni, vêtu d'une doublet finement brodée et avec un sourire assuré, s'approcha. "Mademoiselle, puis-je avoir l'honneur de vous dire à quel point vous rayonnez aujourd'hui?"


Arianna le fixa pendant une fraction de seconde, un mélange de curiosité et de méfiance dans son regard. Puis les mots de Claudia lui revinrent à l'esprit. Elle desserra légèrement sa posture défensive. "Merci, Monsieur. Vous êtes bien courtois."


Saisissant cette ouverture, Giovanni s'approcha un peu plus, ses yeux se posant brièvement sur les lèvres d'Arianna avant de remonter pour rencontrer son regard. "Je suis Giovanni. Et vous êtes?"


"Arianna," répondit-elle, marquant une légère pause avant de prononcer son nom, presque comme si elle pesait le coût de cette révélation.


Pendant que Giovanni et Arianna échangeaient ces courtoisies, une silhouette familière flottait dans les ombres du marché, à l'orée de leur vision. Ezio, en apparence indifférent mais intérieurement aux aguets, avait observé toute la scène. Une vague de jalousie monta en lui, piquante et brûlante, presque lui coupant le souffle. Il réalisa soudain que son désir de s'interposer était plus qu'un caprice : c'était un besoin viscéral.


Avec une démarche où chaque pas semblait mesuré à la perfection, Ezio s'avança et se mêla à la conversation. "Arianna, quelle surprise de te trouver ici. Et en charmante compagnie, à ce que je vois."


Giovanni tourna lentement son visage vers Ezio, son sourire s'effaçant presque instantanément. Ses yeux le détaillèrent rapidement, tentant de jauger l'intrus. "Et vous êtes?"


"Ezio Auditore da Firenze," répondit Ezio, accentuant chaque syllabe de son nom comme pour graver son identité dans l'air même qui les entourait. Il plaça alors sa main sur l'épaule d'Arianna, un geste à la fois protecteur et possessif.


Sentant la tension dans l'air, Giovanni eut le bon sens de comprendre le message non verbal. "Ah, je vois. Eh bien, il semble que j'interrompe quelque chose d'important. Au plaisir de vous revoir, Mademoiselle," dit-il, faisant un bref signe de tête avant de s'éclipser avec un sourire forcé.


Une fois Giovanni assez éloigné, Arianna dirigea son attention vers Ezio, une lumière d'intrigue et de surprise dansant dans ses yeux. "Tu as toujours eu un talent particulier pour éloigner les gens, n'est-ce pas?"


"Peut-être," répondit Ezio, un sourire en coin sur ses lèvres, "mais certains méritent d'être gardés près de soi, ne crois-tu pas?"


Leur échange était court, mais lourd de non-dits et de possibilités, comme si l'air autour d'eux était saturé de tous les mots qu'ils n'avaient pas encore trouvés la force de prononcer.


Ezio esquissa un sourire. "Seulement ceux qui ne méritent pas ta compagnie."


Arianna sentit une chaleur étrange monter en elle, ses joues rosissant légèrement. "Je suppose que je devrais te remercier, alors."


"Peut-être," dit Ezio, son regard plongeant dans celui d'Arianna, "ou peut-être que je l'ai fait pour des raisons égoïstes."


Ezio et Arianna se tenaient là, leur regard emprisonné dans une danse silencieuse d'étonnement et de curiosité, lorsque soudain un cri retentit.


"Voleur! Arrêtez-le!"


C'était la voix de Claudia. Le couple se tourna instinctivement vers l'origine du bruit, leurs yeux fixant un homme qui courait en emportant un sac qu'il venait visiblement de dérober. Sans un mot, comme animés par une synergie invisible, Ezio et Arianna se lancèrent à la poursuite de l'individu.


Ezio avait vu Arianna dans divers contextes, mais jamais comme ça. Elle était agile, rapide, ses mouvements précis. Elle prenait les virages avec une assurance qui l'étonnait, la distance entre elle et le voleur se réduisant à chaque instant. Elle le dépassa même, prenant la tête dans leur course effrénée. Cette femme était pleine de surprises, et chacune d'elles ne faisait qu'accroître son désir pour elle.


Arianna, pour sa part, se rendit compte qu'Ezio la suivait de près. Elle avait déjà considéré ses compétences physiques comme exceptionnelles, mais le voir maintenir le rythme la surprit agréablement. L'adrénaline pulsait dans ses veines, et pour la première fois, elle ressentit une harmonie inexplicable avec lui. Ils étaient comme deux loups chassant en meute, et cette synchronicité éveilla en elle une émotion nouvelle et complexe.


Finalement, c'était Arianna qui attrapa le voleur, le plaquant au sol avec une facilité déconcertante. Ezio arriva juste à temps pour voir son acte de bravoure et s'assura que l'homme était bien immobilisé avant de récupérer le sac.


"Toujours aussi impressionnant, Arianna," dit-il en soufflant, rendant le sac à une Claudia étonnée et reconnaissante.


"Je pourrais en dire autant de toi, Ezio," répondit-elle, le regardant droit dans les yeux. "Je ne savais pas que tu pouvais courir si vite."


Ezio sourit, ses yeux plongeant une nouvelle fois dans les siens. "Il semble que nous avons encore beaucoup à apprendre l'un de l'autre."


En cet instant, les barrières invisibles qui les avaient tenus à distance l'un de l'autre commencèrent à se fissurer. Ce n'était pas seulement l'acte de bravoure qui avait été révélé, mais aussi une connexion, une harmonie qui allait au-delà des mots. Et pour la première fois, ils se tenaient tous deux à l'orée de quelque chose d'indéfinissable, mais d'incontestablement réel.


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La nuit avait enveloppé Florence d'un voile d'ombre et de mystère, transformant les rues animées du jour en labyrinthes sombres et sinueux. Le soir n'était pas silencieux ; il était plein des échos lointains des marchands ambulants qui fermaient leurs échoppes, des murmures des conspirateurs dans les recoins ombragés, et du rire des amoureux en promenade. Cependant, au-dessus de ces sons terrestres, un calme relatif régnait sur les toits de la ville.


Le ciel était dégagé, permettant à la lueur argentée de la lune et à la scintillation des étoiles de se mêler aux flammes tremblotantes des torches murales qui éclairaient les rues ci-dessous. Cette lumière composite projetait des ombres dansantes sur les tuiles, les cheminées et les lucarnes, créant une toile complexe de lumière et d'obscurité. 


Perchés sur un toit, ils se tenaient là, les yeux plongés dans le vaste paysage urbain qui s'étendait devant eux. Les silhouettes des églises, des palais et des maisons se découpaient contre le ciel nocturne, formant une mer architecturale qui s'étendait jusqu'à l'horizon. Les douces brises de la nuit faisaient frissonner leurs vêtements et soulevaient des mèches de cheveux, ajoutant une sensation tactile à l'énergie électrique qui chargeait l'air entre eux.


"Tu as déjà couru sur les toits de Florence ?" demanda Ezio, un sourire narquois éclairant son visage.


Arianna sourit à son tour. "Je pourrais te poser la même question."


Ezio eut un rire court mais sincère. "C'est une tradition entre mon frère Frédérico et moi. On appelle ça une course de l'ombre. Tu es partante ?"


L'intérêt d'Arianna était piqué. "Très bien, je relève le défi. Où allons-nous ?"


Il pointa du doigt un clocher à l'horizon. "Voir qui atteint le sommet du clocher de Santa Maria del Fiore en premier. Tu es prête ?"


Sans attendre de réponse, Ezio prit une grande respiration et bondit, ses mains agrippant la brique froide, ses pieds trouvant des prises là où d'autres auraient vu des obstacles. Mais ce qu'il n'avait pas anticipé, c'était la vitesse d'Arianna. Elle était juste derrière lui, puis à côté, puis devant, ses mouvements tout aussi gracieux et précis que lors de leur course dans les rues. Ils étaient, pour un instant, deux ombres jumelles dansant sur la skyline de Florence, un duo synchronisé par quelque chose de plus fort que la simple compétition.


A chaque saut, chaque prise, chaque équilibre sur les étroites bordures, Ezio sentait une alchimie s'intensifier entre eux. C'était comme s'ils lisaient les pensées de l'autre, anticipant chaque déplacement, chaque décision. Et cette harmonie était électrisante.


Enfin, après une montée qui semblait défier le temps lui-même, ils arrivèrent en même temps au sommet du clocher. Leurs yeux se rencontrèrent, et Ezio vit en Arianna un miroir de sa propre émerveillement et exaltation.


"Je n'ai jamais ressenti ça auparavant," avoua Arianna, sa voix douce mais vibrante d'une émotion non identifiée.


"Ni moi," répondit Ezio, son cœur tambourinant dans sa poitrine non pas à cause de l'effort physique, mais de l'intensité de ce qu'il venait de partager avec elle.


De là-haut, la ville s'étendait devant eux comme un labyrinthe de possibilités, un vaste territoire inexploré. Mais en cet instant, tout ce qui importait était cette proximité, cette complicité nouvelle mais déjà profondément ancrée.


Ezio tendit sa main vers Arianna. "Viens, il y a encore tellement à découvrir, sur ces toits et en nous-même."


Et comme elle saisissait sa main, Ezio ne put contenir plus longtemps l'énergie électrique qui s'était accumulée entre eux. Tout semblait à sa place, chaque sensation exacerbée par l'altitude et l'adrénaline. Le temps sembla s'étirer, suspendu dans l'équilibre délicat de cet instant. Finalement, il se pencha vers Arianna et l'embrassa.


Au début, Arianna sembla surprise, ses yeux s'agrandissant un instant avant de se fermer. Mais Ezio avait appris à lire les silences aussi bien que les mots. Avec une assurance née de l'émotion brute de la situation, il approfondit le baiser, ses lèvres trouvant un rythme naturel avec les siennes.


Arianna se détendit et se fondit dans le baiser, toutes ses défenses se dissolvant comme le brouillard sous les premiers rayons du soleil. Elle posa ses mains sur les épaules d'Ezio, tirée vers lui comme par une force magnétique.


Quand ils se séparèrent, leurs fronts se touchaient, et Ezio put sentir la respiration d'Arianna se mêler à la sienne. Ses yeux rencontrèrent ceux d'Arianna, et il y vit une émotion qu'il n'avait pas encore discernée : une vulnérabilité mêlée à une force indomptable, comme si pour la première fois, elle permettait à quelqu'un de voir au-delà de sa carapace.


Pour Ezio, ce baiser n'était pas seulement le fruit d'une attraction physique. C'était la reconnaissance mutuelle d'un lien plus profond, une promesse silencieuse échangée dans le secret d'une nuit étoilée. C'était, en somme, une redécouverte, non seulement d'Arianna, mais aussi de lui-même.


"Je crois que nous avons tous deux découvert quelque chose de nouveau aujourd'hui," murmura Arianna, le timbre de sa voix imprégné de ce mélange unique d'audace et de tendresse.


"Je crois bien," répondit Ezio, savourant la vérité simple mais puissante de ces mots.


En ce moment, surplombant la ville endormie, ils comprirent tous deux qu'un nouveau chapitre s'ouvrait dans leur vie, un chapitre écrit à l'encre de la découverte, du désir et de cette intangible mais irrésistible force qui les poussait l'un vers l'autre.

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Les jours qui suivirent leur baiser furent un mélange d'émois confus et d'interrogations non formulées pour Arianna. Elle ne pouvait chasser de son esprit l'échange doux-amer avec Ezio sur ce toit, sous un ciel qui semblait avoir été peint pour eux. Mais les souvenirs de Frédérico, aussi douloureux soient-ils, s'imposaient également à elle, la mettant en garde contre l'ouverture de son cœur à un autre Auditore.


Pendant ce temps, Giovanni avait insisté pour que les affaires de l'Ordre des Assassins demeurent un secret, même au sein de la famille. Cela ajoutait une autre couche d'incertitude dans l'esprit d'Arianna. Pourrait-elle jamais partager sa vraie nature avec Ezio ? Pourrait-elle avoir un avenir avec un homme qui ne connaissait pas une part aussi cruciale de son identité ?


Ezio, pour sa part, sentait que quelque chose pesait sur Arianna. Ils s'étaient croisés plusieurs fois depuis ce soir, mais elle avait été distant, presque effrayée. "Est-ce que tout va bien?" avait-il demandé une fois, mais elle avait détourné le regard, murmurant quelque chose sur les affaires à régler.


Un matin, Arianna se trouva seule dans la cour de la villa des Auditore, une feuille de papier vierge devant elle. Les mots pour expliquer ses sentiments semblaient insaisissables. Alors, perdant patience, elle froissa la feuille et la jeta, juste au moment où Ezio apparaissait à l'entrée de la cour.


"Eh bien, quel mal ce pauvre papier a-t-il donc fait ?" demanda-t-il, ramassant la boulette et la dépliant pour la regarder.


Arianna sourit faiblement. "Il a refusé de prendre la forme de mots qui ont du sens."


Ezio s'approcha, une expression sérieuse assombrissant son visage habituellement jovial. "Arianna, si quelque chose te tracasse, tu peux en parler. Nous sommes amis, non ?"


Elle hésita, les yeux baissés. Puis, en levant les yeux vers lui, elle dit : "Ezio, il y a des parties de ma vie que tu ne connais pas, des poids que je porte. Et avant de pouvoir aller plus loin dans quoi que ce soit, je dois savoir si je peux porter ce fardeau seule ou si je peux te faire confiance pour le partager."


Ezio sembla comprendre l'importance de ses mots. Il s'approcha encore et prit doucement ses mains entre les siennes. "Arianna, la confiance est la fondation de toute relation. Si tu as besoin de temps pour y voir clair, je l'accorde volontiers. Mais sache que lorsque tu seras prête à partager ce fardeau, je serai là, à tes côtés."


Les mots d'Ezio semblaient sincères, et un sentiment de soulagement envahit Arianna. Elle n'était pas encore prête à partager tous ses secrets, mais elle se sentait un pas plus proche de pouvoir le faire un jour.


"Merci, Ezio," dit-elle, ses yeux s'emplissant de larmes non versées.


"Prends tout le temps qu'il te faudra," répondit-il, "je serai là, attendant le jour où tu seras prête."


Pour Ezio, le baiser échangé avec Arianna n'était pas un simple moment d'extase, mais plutôt une affirmation d'un sentiment qu'il avait longtemps ressenti mais n'avait jamais pu mettre en mots. Ce baiser était comme la pièce manquante d'un puzzle complexe, et maintenant que la pièce était en place, le tableau semblait enfin complet.

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Dans les jours qui suivirent, il remarqua que les femmes qui autrefois attiraient son regard n'éveillaient en lui rien d'autre qu'une indifférence polie. Elles étaient belles, certes, mais à côté d'Arianna, elles semblaient presque invisibles. Il était devenu de plus en plus clair pour lui que son désir pour elle n'était pas un engouement passager. C'était quelque chose de plus profond, un sentiment enraciné dans les profondeurs de son âme.


Cependant, il percevait aussi la tension qui planait entre eux. Arianna semblait hésitante, presque effrayée, comme si elle luttait contre des démons intérieurs qu'il ne pouvait pas voir. Et cela le tourmentait. Pourtant, malgré cette tension, il ne pouvait se résoudre à la pousser à parler, à partager ce qui la troublait. Il se rappela ses propres mots : "Prends tout le temps qu'il te faudra". Il devait être patient et lui laisser l'espace nécessaire pour combattre ses propres batailles.


Une soirée, alors qu'il se trouvait sur un balcon donnant sur les rues de Florence, un verre de vin à la main, il réfléchissait à la nature complexe de l'amour et des relations. Leonardo da Vinci, son ami de longue date, le rejoignit.


"Ezio, tu as l'air songeur. Qu'est-ce qui occupe ton esprit ?" demanda Leonardo.


"C'est une femme," avoua Ezio, les yeux perdus dans le lointain.


"Ah, l'éternel mystère," rit Leonardo. "Et que ressens-tu pour cette femme ?"


"C'est difficile à expliquer, Leonardo. C'est comme si tout ce que j'ai jamais voulu, tout ce que j'ai jamais cherché, se trouve en elle. Elle complète un tableau que je ne savais pas incomplet."


Leonardo sourit, touché par la sincérité de son ami. "Alors elle doit être une femme extraordinaire pour capturer ainsi le cœur d'Ezio Auditore."


"Elle l'est, Leonardo, elle l'est vraiment. Mais elle a aussi ses fardeaux, des secrets qu'elle ne peut pas encore partager. Et même si cela me tue de la voir lutter, je sais que je dois lui donner le temps et l'espace pour y faire face."


"La patience est une vertu, mon ami, surtout en matière d'amour."


Ezio hocha la tête, pensif. "Je suis prêt à attendre, Leonardo. Parce qu'une fois qu'elle sera prête à partager son monde avec moi, je sais que nous serons invincibles."

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Les jours qui suivirent leur baiser semblaient durer une éternité pour Ezio. Il se surprit plusieurs fois à errer dans les rues de Florence, espérant par hasard croiser Arianna. La faible lueur du soleil de l'après-midi jetait des ombres allongées sur la ville, et le jeune homme se sentait plus confiant que jamais.


Et le hasard fut de son côté. Alors qu'il passait près de la librairie de Lorenzo de Médicis, son regard s'accrocha à la silhouette d'Arianna qui feuilletait un livre. Pour Ezio, c'était le signe qu'il attendait, une opportunité d'approfondir leur relation. S'approchant avec une démarche confiante, il l'interpella.


"Arianna, je vois que tu as bon goût en matière de lecture," dit-il en souriant, désireux de capter son attention.


Arianna leva les yeux, surprise mais visiblement ravie de le voir. "Ezio! Que fais-tu ici?"


"La même chose que toi, je suppose. Chercher quelque chose de précieux."


"Et as-tu trouvé ce que tu cherchais?" demanda-t-elle, ses yeux cherchant à lire les siens.


"Au risque de paraître audacieux, oui. Ce que je cherche est devant moi."


Arianna rougit, mais l'expression sur son visage était indéchiffrable. Cependant, Ezio, animé par la passion de sa jeunesse et l'optimisme qui vient avec, décida de pousser un peu plus loin.


"Que dirais-tu de dîner avec moi ce soir ?" proposa-t-il, son regard accroché au sien, comme si la réponse à cette question déterminerait le cours de son avenir.


Arianna semblait hésitante, comme si elle pesait chaque conséquence possible. Puis, elle sourit. "D'accord. Ce sera un plaisir."


Pour Ezio, cet accord était comme une victoire. La possibilité de se rapprocher d'Arianna, de dépasser les barrières qu'elle avait érigées, avait inondé son cœur de joie et d'anticipation. Car dans l'esprit de ce jeune homme de 17 ans, avide d'expérience et de vie, la possibilité que tout puisse arriver était plus séduisante que n'importe quel trésor.


"Je passerai te chercher en début de soirée," déclara Ezio, le visage illuminé d'un sourire triomphant.


"J'attends cela avec impatience," répondit Arianna, son visage reflétant un mélange de joie et d'incertitude.


Mais pour Ezio, ce n'était que le début. Et il était plus que prêt à explorer ce nouveau chapitre de sa vie, à embrasser les possibilités que l'avenir lui réservait.

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Lorsque la lueur crépusculaire baigna Florence de ses dernières teintes orangées, Ezio se dirigea vers la chambre d'Arianna, un léger frisson d'anticipation courant le long de sa colonne vertébrale. Vêtu de ses habits les plus fins, il tapota doucement à la porte.


Arianna ouvrit, vêtue d'une robe qui soulignait ses yeux et sa silhouette. "Bonsoir, Ezio," dit-elle, ses yeux se fixant sur lui avant de dévier rapidement.


"Tu es ravissante ce soir," dit-il, un sourire chaleureux éclairant son visage.


"Merci, tu es très élégant toi-même."


Saisissant sa main, Ezio la guida à travers les couloirs labyrinthiques jusqu'à une échelle menant aux toits. "J'espère que tu n'as pas peur des hauteurs," plaisanta-t-il.


"Si c'est le cas, ce serait bien malheureux" répondit-elle, suivant son rythme.


Arrivés sur les toits, Ezio l'emmena à un coin isolé où il avait préparé un simple mais charmant dîner à la lueur des bougies. Le parfum des herbes et des mets cuisinés se mêlait à l'air nocturne.


Ils s'assirent, et entre les bouchées de leur repas, ils parlèrent de tout et de rien, des aspirations d'Ezio à la philosophie de la vie d'Arianna. Chaque moment était teinté d'un mélange d'urgence et de réserve, comme si tous deux sentaient la possibilité de quelque chose de plus grand, tout en étant conscients des ombres qui planaient autour de leur intimité.


Finalement, Ezio brisa le silence qui s'était installé. "Je ne veux pas te presser, Arianna. Je sais que tu as tes raisons pour garder tes distances. Mais sache que ce moment, ici avec toi, est tout ce que j'ai toujours voulu."


Arianna le regarda, ses yeux se remplissant d'une chaleur douce mais voilée. "Je l'apprécie, Ezio, vraiment. C'est juste que je ne sais pas encore où tout cela nous mènera."


Ezio, sentant une ouverture, s'approcha lentement et prit son visage entre ses mains. "Alors, laisse-moi te montrer une possibilité," murmura-t-il avant de l'embrasser tendrement.


Le baiser était doux, mais portait en lui une promesse non dite. Arianna se laissa aller, ses barrières tombant pour un instant éphémère.


Lorsqu'ils se séparèrent, tous deux savaient que quelque chose avait changé. "Merci, pour cette soirée," dit Arianna, sa voix tremblante.


"Le plaisir est pour moi," répondit Ezio, "et, espérons-le, pour nous."


Après le baiser, le silence s'étira entre eux comme une toile, chaque instant chargé de significations non dites. Arianna détourna les yeux, réfléchissant à la complexité de ses sentiments.


Ezio le remarqua. "C'est un excellent vin, tu ne trouves pas?" dit-il, levant son verre vers elle, tentant de détendre l'atmosphère.


Saisissant l'occasion, Arianna prit une gorgée du vin. "À nous," proposa-t-elle timidement.


"À nous," répéta Ezio, et leurs verres s'entrechoquèrent délicatement.


Ezio observa Arianna alors qu'elle sirotait le vin. Elle semblait perdue dans ses pensées, et il sentit qu'elle avait besoin d'un peu de temps pour digérer tout ce qui s'était passé. Il était toutefois déterminé à poursuivre cette connexion, à creuser plus profondément pour atteindre l'âme complexe et magnifique qui se cachait derrière ses yeux réservés.


"Aimes-tu la vue d'ici ?" demanda-t-il, désignant le paysage urbain de Florence qui s'étendait devant eux, éclairé seulement par la lumière douce des étoiles et les torches occasionnelles qui brûlaient en bas dans les rues.


"C'est magnifique," répondit Arianna, ses yeux suivant le geste d'Ezio pour embrasser le panorama. "Je ne suis jamais montée aussi haut."


Ezio sourit. "Alors, je suis honoré d'être le premier à partager cela avec toi."


Ils restèrent là, absorbés dans leurs pensées, se contentant de la compagnie de l'autre et du paysage spectaculaire qui s'étendait devant eux. Ezio rompit le silence en disant, "Je sais que tu as des réticences, Arianna, et je ne veux pas te précipiter. Mais je ne peux pas nier ce que je ressens pour toi."


Arianna le regarda, son visage éclairé par une vulnérabilité qu'elle avait rarement montrée. "Je suis touchée, Ezio, vraiment. Mais tu comprends que c'est compliqué pour moi."


Il hocha la tête, la compréhension marquée dans ses yeux. "Je sais. Mais la vie est compliquée, et parfois, on ne sait jamais ce qu'on a jusqu'à ce qu'on le risque."


Elle sourit doucement, semblant prendre sa décision. "Alors peut-être que je suis prête à prendre ce risque," dit-elle, ses mots teintés d'une promesse silencieuse.


Ezio sentit son cœur s'élever. Dans cette victoire intime, dans ce moment suspendu dans le temps, il savait que quelque chose de significatif s'était produit, un pas en avant dans la danse délicate qui était leur relation naissante.

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Une semaine après leur dîner sur les toits, Arianna se retrouva à errer seule dans les jardins de la propriété Auditore, perdue dans ses pensées. Elle sentait le poids du temps lui échapper, comme si chaque moment où elle n'était pas avec Ezio était un instant gaspillé. Pourtant, la peur de s'engager pleinement dans cette relation restait ancrée en elle.


Toutefois, aujourd'hui, quelque chose avait changé. Peut-être était-ce la beauté du jardin baigné de soleil, ou peut-être était-ce simplement l'usure émotionnelle, mais elle avait décidé de cesser de lutter contre ses désirs et ses sentiments.


Comme si la destinée avait entendu ses pensées, elle entendit des pas derrière elle et se retourna pour voir Ezio s'approcher avec un sourire qui ferait fondre le cœur le plus froid.


"Arianna, tu es magnifique dans cette lumière," dit-il en se rapprochant, son regard intense fixé sur elle.


Arianna sentit son cœur battre un peu plus fort. "Ezio, tu as le don pour apparaître exactement quand je pense à toi," avoua-t-elle, sentant une liberté nouvelle dans sa propre honnêteté.


"Alors, je suis plus chanceux que je ne le pensais," répliqua-t-il, tout en laissant son regard descendre le long de sa robe d'un bleu délicat, revenant ensuite à ses yeux.


Cette fois-ci, Arianna ne se détourna pas. "J'en ai assez de lutter, Ezio," murmura-t-elle. "La vie est courte, et je veux profiter de chaque moment. Avec toi."


Ezio vit son hésitation s'évaporer, remplacée par une décision pure et simple. C'était la brèche qu'il attendait. "Je ne peux pas te dire à quel point ça me fait plaisir de l'entendre," dit-il en capturant ses lèvres dans un baiser plein de passion et de promesses.


Quand ils se séparèrent, Arianna put lire dans ses yeux toute l'intensité de ses sentiments pour elle. "Je veux être avec toi, Arianna. Et je te prouverai chaque jour que tu as fait le bon choix."


Arianna sourit, les dernières traces de sa réticence disparues. "Je ne demande rien de moins," dit-elle.


Et alors qu'ils s'enlaçaient de nouveau, dans ce jardin où le soleil faisait briller chaque fleur et chaque feuille comme un petit miracle, Arianna sut qu'elle avait enfin arrêté de lutter contre l'inévitable. Elle avait choisi de vivre, et pour la première fois en longtemps, elle se sentait incroyablement vivante.

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Dans les jours qui suivirent, Ezio était comme un homme transformé. Il n'était pas seulement le fils insouciant de la puissante famille Auditore; il était également un amoureux déterminé à prouver la force de ses sentiments. Lui qui, auparavant, flânait dans les rues de Florence en compagnie de ses amis, consacrait désormais la plupart de son temps à Arianna.


Il s'arrangea pour que leurs chemins se croisent de manière presque "fortuite". Un matin, il l'invita à une balade à cheval en dehors des murs de la ville. L'excursion était un prétexte, bien sûr, mais elle lui offrit l'occasion de lui montrer un endroit isolé, un petit coin de paradis naturel où ils pourraient être seuls.


"C'est magnifique, Ezio," souffla Arianna, émerveillée par la clairière secrète qu'il lui avait dévoilée.


"C'est notre endroit à présent, un lieu où nous pouvons échapper aux regards et aux jugements du monde," déclara-t-il en l'aidant à descendre de cheval.


Il l'emmena au centre de la clairière, où il avait préparé une petite surprise : une couverture étalée au sol, un panier de pique-nique contenant quelques-unes de ses sucreries préférées et une bouteille de vin.


"Tu as pensé à tout," remarqua-t-elle, touchée par son attention aux détails.


"C'est parce que tu mérites tout," répliqua-t-il en l'invitant à s'asseoir.


Le soleil tapait moins fort à l'ombre des arbres, et ils profitèrent de ce moment idyllique pour partager des morceaux de pain, du fromage et des olives, ainsi que quelques verres de vin. Tout au long du repas, Ezio la regardait comme s'il voulait mémoriser chaque trait de son visage.


"Arianna," dit-il finalement, brisant le silence confortable qui s'était installé, "Je veux que tout le monde sache que tu es à moi, et je suis à toi. Je veux qu'ils voient ce que j'ai vu en toi depuis que j'ai treize ans. Je suis prêt à l'annoncer au monde, dès que tu le seras."


Arianna sentit une chaleur l'envahir. Ce n'était plus seulement de l'attirance ou du désir, c'était un engagement, une promesse pour l'avenir. Et même si elle n'était pas encore prête à tout dévoiler, à tout partager, elle savait qu'elle était prête à prendre ce risque avec lui.


"Je suis prête, Ezio," répondit-elle en le regardant dans les yeux. "Prête à être à toi, prête à ce que tu sois à moi."


Un sourire éclaira le visage d'Ezio comme jamais auparavant. Il se pencha et l'embrassa, un baiser qui scella leur promesse et qui signifiait plus que tous les mots qu'ils auraient pu dire. Ce baiser, sous le ciel d'azur et l'ombrage des arbres, fut leur déclaration silencieuse mais éloquente. Le monde extérieur pourrait attendre; pour le moment, ils étaient tout ce qui comptait.


Arianna regarda Ezio, ses yeux pétillant d'un mélange de joie et de réserve. "Ezio, il y a quelque chose dont nous devons parler. Je suis prête à être avec toi, à avancer dans cette relation, mais il y a des conditions."


Ezio, qui ne pouvait détacher ses yeux d'Arianna, acquiesça. "Dis-moi, qu'est-ce qui te tracasse ?"


"Ton père, Giovanni... il ne serait peut-être pas enchanté de nous voir aussi proches, surtout ici à la villa," répondit Arianna d'un ton mesuré.


Ezio hocha la tête, comprenant les nuances non dites dans sa voix. "Tu veux dire que nous devrions être discrets, au moins au sein de la villa."


Arianna leva les yeux pour croiser le regard d'Ezio, cherchant une lueur de compréhension. "Exactement. Ce n'est pas que je veuille cacher ce qu'il y a entre nous, mais tu sais à quel point ton père peut être protecteur. Et il y a des... implications qui rendent la situation délicate."


Intrigué, mais aussi un peu frustré par cette demande de discrétion, Ezio réfléchit un instant. Son désir pour Arianna était fort, c'était un sentiment qui ne s'était construit qu'au fil des années. Pourtant, il connaissait aussi le poids des attentes familiales, même s'il ne saisissait pas totalement la portée des 'implications' dont parlait Arianna.


"Très bien," dit-il finalement. "Nous serons discrets, pour l'instant. Mais sache que mon désir le plus profond est de n'avoir aucun secret à te cacher, et j'espère que tu ressens la même chose."


Arianna sourit, touchée par son sérieux et sa maturité. "Je le fais, Ezio. Et je suis convaincue qu'un jour, nous n'aurons plus besoin de nous cacher. Mais jusqu'à ce moment, prudence et discrétion seront nos meilleurs alliés."


Ezio saisit délicatement la main d'Arianna et la serra dans la sienne, scellant leur accord silencieux. Pour l'instant, ils avaient tous deux trouvé un terrain d'entente, un espace secret où leurs coeurs pourraient se rejoindre à l'abri des regards. Et cela suffisait.

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