L’Ange de Pandora

Chapitre 2 : La Voie de Lo’ak, le Peuple des Cendres

3320 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/01/2024 18:50

Résumé :

 

La tombe de Neteyam a été profanée et son corps a été volé. On soupçonne le mystérieux Peuple des Cendres, des voleurs d’âmes…

 

J’explore ce sujet promis pour Avatar 3. Bien entendu je le mets à ma sauce.

Ce chapitre me sert à mettre en place le canevas de l’histoire. Il me permet aussi de bien maitriser les personnages qui sont ici du 100% JC.


 

La Voie de Lo’ak

Chapitre 2, le Peuple des Cendres

 

a) Profanation :

 

Il n’y avait pas vraiment une ambiance de fête au village des Metkayinas. Les pertes avaient été limitées et c’était une victoire car le bateau des Tawtutes avait été coulé. Mais Jake s’attendait à une riposte rapide. Peut être un bombardement, son expérience d’ancien militaire humain lui dictait cela. Les iles possédaient des grottes mais elles étaient loin d’être aussi dissimulées et sûres que celle des forets. Et le village situé entre les racines dénudées des palétuviers géants était très exposé.

 

Mais le chef du village Tonowari, sa compagne Ronal ainsi que les autres membres du clan étaient plus préoccupées à faire le deuil de leurs morts. Ils réparaient aussi les dégâts occasionnés lors de l’attaque de diversion des unités sous marines qui leur avait fait déserter le champ de bataille (oui je bouche ce « plot hole »).

 

Jake essayait de convaincre Tonowari, de se fortifier puisqu’il n’envisageait pas de fuir. Soudain Neytiri surgit visiblement bouleversée : le corps de son fils ainé Neteyam, tué dans l’assaut sur la bateau et qui avait été inhumée la nuit dernière, avait disparu. A la place il y avait un grand trou.

 

Tonowari fut troublé et lâchât : « Un coup du peuple des Cendres, les voleurs d’âmes ! »

 

La réplique de Ronal qui était aussi la Tsahik en charge des choses spirituelles fut brutale : « Blasphème ! On n’évoque pas cette fausse légende ici. Ce n’est qu’une histoire de fou pour nous détourner d’Eywa ! »

 

Son visage et tout son corps montraient un grand courroux qui ne valait pas mieux affronter.

 

Tonowari s’excusa : « Excuses moi, oui ce sont des histoires idiotes. Surement… surement… surement un charognard, ou un Akula… »

Tonowari savait qu’il disait une bêtise, aucun charognard de taille à emporter un corps de Na’vi ne pénétrait dans la crique ou les Metkayinas inhumaient leurs morts… Ce n’est pas qu’ils le ne pouvaient pas, c’est qu’ils ne le faisaient jamais. Et les tentacules qui tapissaient le fond de la crique étaient très urticants.

 

 

Lo’ak qui avait écouté l’échange fut bien entendu choqué par la nouvelle de la disparation du corps de son frère. C’était déjà assez terrible comme ça ! Mais cette histoire du peuple des Cendres avait excité sa curiosité.



b) Le peuple des Cendres :

 

Lo’ak était un garçon d’un naturel curieux et obstiné et se moquait bien des interdits. Mais il n’était pas idiot et demander à Tonowari des détails sur ces peuples des cendres lui aurait encore valu des ennuis.

 

Mais il savait vers qui se tourner pour obtenir des réponses !

Tsireya, fille du chef Tonowari, appréciait Lo’ak. Elle ne pouvait rien lui refuser. Alors il alla la voir profitant d’un endroit ou elle était isolée.

 

- Dis moi Tsireya, tu sais pour Neteyam.

 

- Oui Lo’ak. On n’avait vraiment pas besoin de ça…

 

- Tu crois à ces histoires de voleurs d’âmes ?

 

Tsireya qui était déjà au bord des larmes, laissa échapper un sanglot :

- Ne me demande pas ça… Ma mère m’a interdit d’en parler. On n’en parle pas ici !

 

- Mais tu te rends compte, si on vole son âme il ne sera plus dans Eywa. Il sera ou alors ?

 

- Il sera… Il sera…

 

Tsireya tomba alors à genoux en pleurant.

 

- Lo’ak ne me demande pas…

 

Lo’ak se mit à son niveau et l’enserra dans ses bras : « Ce sera notre secret. J’ai besoin de savoir. C’est mon frère quand même. J’ai déjà sa mort sur ma conscience. »

 

Tsireya était bien trop sensible aux suppliques de Lo’ak et elle céda. Elle lui raconta la légende sur le Peuple des Cendres. On la racontait discrètement dans le clan d’origine de sa grand-mère paternelle.

 

C’était un peuple des temps anciens. Au départ ils vivaient sur la Montagne du Diable, du moins c’est la traduction en langage humain qui s’en approchait le plus car le Diable en temps que commandeur des démons n’existait pas chez les Na’vis. Le Diable était plutôt un démon très puissant. C’est une très haute et grande montagne d’où coulent des rivières de feu et des pluies de cendres. Pourtant il peut y faire très froid et l’eau se change alors en cristal et en poudre. Il n’y a pas d’arbres là bas, seulement des pierres et des herbes. Eywa n’est pas présente là haut, c’est un territoire en dehors de l’œil d’Eywa. Un lieu maudit.

Le Peuple des Cendres étaient comme les Na’vis des forets mais leur peau était blanche comme du lait.

Comme ils vivaient loin d’Eywa, ils ne connaissaient pas sa sagesse. Ils vénéraient plutôt les pierres issues du feu, particulièrement les cristaux.

Un jour ils ont déclarés la guerre à Eywa, à tous les autres Na’vis et à tous les animaux. Et ils ont ravagés le monde pour le refaire à leur image. On raconte que c’est eux qui ont crée la race des Na’vis des mers. Mais Eywa les a vaincus finalement et ils ont disparus.

C’est peut être eux qui ont essayés de revenir au temps du Grand Chagrin. Ils ont enflammés les cieux pour étouffer Eywa. Puis ils ont pris possessions des âmes de certains Na’vis pour creuser le sol. Mais Toruk Makto, celui d’avant ton père, les a vaincus.

On pense qu’ils sont encore là, on dit qu’ils sont le Peuple Caché. Des corps de braves guerriers et chasseurs disparaissent. On dit qu’ils préparent une armée des morts pour reconquérir le monde.

 

- Et donc mon frère intégrerait ce peuple des Cendres ?

 

- Oui Lo’ak et il serait maudit. Il appartiendrait à ces démons et ne sera plus jamais avec Eywa.

 

Et Tsireya s’effondra dans les bras de Lo’ak.

 

- Lo’ak tu ne dis rien à personne à ce sujet… Jamais.



c) Le démon bénit d’Eywa.

 

Lo’ak se retrouva le soir en famille. Le vide laissé par Neteyam était vraiment palpable dans ces moments là. Personne ne disait rien, le silence était pesant. Pourtant Lo’ak voulait en savoir plus, surtout que l’histoire du Grand Chagrin rapporté par son clan parlait d’une Na’vi blanche. Alors il s’adressa à sa mère Neytiri en feignant ouvrir un autre sujet :

 

- Maman, tu dis que le grand père de ton grand père était Toruk Makto et qu’il était accouplé avec une Na’vi blanche. C’est rare ça la peau blanche chez les Na’vis ?

 

- La peau blanche est la couleur du démon. Mais cette femelle avait reçu la bénédiction d’Eywa.

 

- Et Toruk Makto avait une peau bizarre aussi ?

 

- Ses rayures étaient bleues mais le reste de sa peau était très clair. Parce que c’était un bâtard, un enfant conçu sans amour. C’est un grand pêché et le male qui a fait ça doit être tué. Et l’enfant aussi doit être tué à la naissance pour lui éviter une vie d’infamie.

 

Jake s’inséra dans la conversation :

- Je ne savais pas que les Na’vis pouvaient avoir des enfants sans amour ?

 

Neytiri expliqua :

- Avec certaines herbes on peut s’accoupler sans faire le lien, sans engagement et sans amour. Le male qui fait ça cherche à se venger en occasionnant une souffrance terrible à la femelle.

 

Lo’ak poursuivi la discussion avec sa mère :

- Et pourquoi la femelle de Toruk Makto avait la peau toute blanche ?

 

- Parce que c’était un démon !

 

- On peut naitre démon ?

 

- C’est très rare, on doit les tuer à la naissance aussi. C’est une grande honte pour les parents, ça indique une faute chez eux.

 

- Et un démon va-t-il à Eywa après sa mort ?

 

- Non, il retourne au néant, personne ne peut plus le voir, même pas Eywa. Finit ton repas. On a besoin de reprendre des forces.

 

 

Lo’ak sentait que ce n’était pas le moment de pousser plus loin. Pour lui c’était assez simple, si Netayam était chez le peuple des Cendres, il n’était plus avec Eywa. Il suffisait d’aller à l’Arbres des Esprits pour le vérifier.



d) Le SOS

 

Finalement le lendemain Jake avait pu convaincre les Metkayinas de démonter leur village et d’aller se cacher dans une grotte pas trop éloignée.

Ainsi quand les Tawtutes allaient revenir pour au minimum faire un bombardement de représailles, ils ne trouveront rien à détruire. Ils penseront sans doute qu’on sera parti loin et avec un peu de chance iront voir ailleurs.

De toute façon les Tawtutes n’avaient les moyens de surveiller cette région éloignée sur le long terme.

 

Mais Lo’ak était toujours obsédé par le sort de Netayam. Il voulait vérifier sa théorie. Et il réussi à se faire accompagner par Tsireya.

 

L’arbre des Esprits était situé assez loin et son absence risquait d’être remarquée surtout en plein déménagement, mais il n’était plus à une remontrance près.

 

 

Une fois sur place les deux jeunes firent le lien avec l’arbre des Esprits.

 

 

C’était un lieu bizarre, froid, blanc. Le ciel était blanc, le sol était couvert d’une poudre blanche épaisse. Lo’ak n’avait jamais vu de la neige et ne pouvait la reconnaitre.

Il y avait des traces de pas que Lo’ak suivit. Le ciel nuageux devenait de plus en plus éclairé en rouge. Au détour d’une crête un paysage complètement différent : plus de poudre blanche, un sol rocailleux sans la moindre végétation et au fond un lac de feu. Il était sur la Montagne du Diable, c’était évident !

Il y avait une silhouette sur la rive du lac de feu. Elle se retourna, c’était Netayam. Lo’ak couru vers lui mais le lac déborda et Netayam se retrouva cerné de feu.

Il cria : « frère vient m’aider ! »

Peine perdu, le feu l’entoura complètement et il disparu sans que Lo’ak puisse faire quoique ce soit !

 

Puis le feu disparu à son tour, il n’y avait plus la froide poudre blanche. C’était si froid que Lo’ak du rompre le lien avec l’arbre des Esprits.

 

 

Pour Lo’ak les choses était évidente :

 

- Tu as vu la même chose que moi Tsireya ? Tu l’as vu dans le monde infernal.

 

- Oui j’ai vu Netayam ! C’est terrible. Eywa le sait, c’est vrai.

 

- Il me demandait de l’aider. Je dois le faire.

 

- Mais Lo’ak comment ?

 

- Je vais aller sur la Montagne du Diable, il est là bas. Et je le ramènerai ici. Eywa l’a dit ! D’un coup d’Ikran ce sera vite fait.

 

- Tu sais ou elle se trouve ? Moi pas. Et puis tu ne vas pas y aller seul ? Il faut en parler aux autres.

 

- Je vais parler déjà à celui qui ne me jurera pas : Payakan !



e) Un témoin clé

 

Payakan n’avait pas quitté les lieux et errait toujours dans le lagon qu’il était déterminé à défendre. Lo’ak n’eu pas de mal à retrouver.

 

En temps que créature aquatique on pouvait penser qu’une montagne ne lui était pas familier. Mais il connaissait la Montagne du Diable. Elle ressemblait à un énorme dôme à la pente raide sur les cotés mais plutôt douce en hauteur et quasiment plat en haut. Un de ses cotés atteignait la mer. La nuit, par temps clair, on voyait la lueur des lacs de feu à son sommet se refléter sur les nuages au dessus.

 

Payakan avait aussi entendu parler des légendes sur le Peuple des Cendres. Mais il n’en avait jamais vu. Toutefois de rares créatures, particulièrement des Akula, sorte de requins géants de Pandora, pouvaient se comporter bizarrement. Surtout depuis le retour des Tawtutes. Des individus isolés s’éloignaient de leurs congénères, allaient dans des endroits inhabituels.

Pas plus tard qu’hier, Payakan avait vu un Akula emporter le corps d’un des faux Na’vis fabriqués par les Tawtutes et tués sur le bateau. Qu’il le dévore c’était dans sa nature mais qu’il le transporte dans sa gueule au loin, en prenant toutes les précautions pour ne pas l’abimer, ça c’était bizarre.

 

Un Akula possédé par un démon du Peuple des Cendres aurait il pu dérober le corps de Netayam ? Payakan considérait cela possible. Mais pour posséder l’esprit d’un Akula et défier Eywa en profanant un espace sacré, il fallait être un très puissant démon.

 

Tsireya qui avait suivi toute la conversation fut définitivement convaincue : « Lo’ak, il faut aller le dire aux autres. C’est trop grave ! ».



f) Un avis tranché

 

Sûrs de détenir la vérité, Lo’ak et Tsireya retournèrent au village pour rapporter la nouvelle.

 

Le village était en plein déménagement et on reprocha aux deux compagnons d’être sortis s’amuser alors que les autres s’activaient dans le stress d’une possible attaque.

 

Lo’ak et Tsireya allèrent voir directement Ronal, après tout c’est elle qui connaissait mieux les secrets de Eywa.

Ronal attira les deux enfants dans un endroit discret et écouta cette histoire avec attention mais aussi un certain agacement. Puis elle déclara à la fin de l’entretient :

 

- Écoutez-vous deux ! Ecoutez bien ! Ne parlez de ça à personne et oubliez ça. On ne peut rien contre ces forces, pas même Ewya.

 

- Mais mon frère m’appelait à l’aide ! Moi et personne d’autre.

 

- Tu t’imagines que tu peux défier des forces aussi maléfiques. Tu t’imagines que tu vas grimper sur cette montagne si haute qu’aucune créature volante ne peut survoler. Que tu vas résister au froid, résister aux flammes, survivre aux démons qui vont t’attaquer et trouver le corps de ton frère là bas. Et en plus pouvoir le ramener ici !

 

- Oui c’est possible. C’est le message d’Eywa.

 

- C’est ton sang de démon qui te rend comme ça ou quoi ? Toujours à contester et à remettre en question ! Si tu ébruites cette affaire, je te ferai bannir d’ici, toi et ta famille. Compris !

Et toi ma fille, cesse de l’encourager dans cette voie sinon tu ne le reverras jamais !

 

 

Mais la conversation fut interrompue :

 

« Alerte, alerte, les Tawtutes arrivent ! Il faut tous se cacher dans les grottes. Vite ! »

 

Et effectivement comme l’avait prévu Jake, une escadrille d’hélicoptères arrivait sur l’archipel. Et comme il l’avait prévu aussi, elle bombarda à distance mais abondamment le village abandonné plus quelques iles autour. Puis elle repartit sans prendre le risque d’envoyer des troupes au sol. Quelques appareils s’étaient toutefois aventurés au dessus de l’épave du bateau à la recherche de survivants ou d’autres éléments importants.

 


g) Conseil de famille

 

Un peu plus tard, après le départ de l’escadrille, Lo’ak retrouva les siens.

 

Ronal lui avait bien dit de ne parler à personne.

Et bien entendu il a raconté son histoire à ses frères et sœurs : Kiri, Spider et évidemment Tuk qui s’incrustait à la moindre occasion. Pour l’instant les parents étaient laissés à l’écart.

 

Tous croyait Lo’ak sans réserves. Le seul qui puisse apporter un autre point de vue était Spider.

 

Il avait pu consulter les cartes de Pandora sur les écrans du bateau. La Montagne du Diable des Na’vis s’appelait Mont Olympe pour les humains. Son sommet était à plus 12 000 mètres au dessus de la mer. Survivre la haut devait être difficile. Au dessus de 6000 mètres les pentes douces étaient couvertes de prairies. C’était pour les humains un environnement plus accueillant en raison de températures fraiches, d’un paysage ouvert et l’absence de certains prédateurs. Ils avaient pensés à établir une base là bas mais les coulées de feu – de laves disait les humains – étaient dangereuses car elles changeaient souvent de trajets.

 

Puis Lo’ak finit par déclarer :

- J’irai sur cette montagne récupérer Netayam. C’est Eywa qui m’a confié cette mission, elle guidera mes pas !

 

- Je te ferai remarquer qu’Eywa n’est pas sur cette montagne répondit Kiri.

 

- Eywa ne m’enverrai pas à la mort. C’est à dix jours d’Ikran à peine. Je prouverai à tous que je ne suis pas un idiot.

 

- Je viendrais avec toi mon frère lui répondit Spider.

 

- Dix jours de voyage, tu rêves. Et un seul Ikran ne pourra jamais porter trois personnes car n’oublies pas que tu dois ramener le corps de Netayam fit remarquer Kiri.

 

- Je trouverai bien un clan qui pourra nous ramener. Je suis le fils de Toruk Makot quand même. Et puis Payakan nous suivra jusqu’à pied de la montagne.

 

- Je trouve que c’est déraisonnable… Et qu’est ce qu’on dira à Papa et Maman poursuivit Kiri ?

 

- Tu leurs diras dès qu’on sera parti mais en me laissant une bonne avance. Et vaut mieux pas en parler aux autres.

 

- Et je peux venir avec vous se risqua Tuk.

 

- Non répondirent tout les autres !

 

 

Mais Tsireya, cachée derrière un roc, n’avait rien perdu de la conversation…

 


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