L’Ange de Pandora

Chapitre 6 : La Voie de Lo’ak, la grande évasion

2582 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 16/01/2024 12:25

Résumé :

 

Lo’ak s’échappe avec Spider du village des Metkayinas. Il commence un long périple dans des mers désertes. Mais un passager clandestin les rejoints.



 

La Voie de Lo’ak

Chapitre 6, la grande évasion

 

a) Les sales gosses :

 

- QUOI ! Kiri c’est une blague !

 

- C’est la vérité papa… Il ne faut pas en parler à Ronal sinon elle va nous chasser d’ici.

 

Spider et Lo’ak était parti à l’aube sur leur Ikran pour la Montagne du Diable et allaient rechercher le corps de Neteyam ! Jake savait combien cette montagne était lointaine et difficile d’accès.

 

Mais sur ces réflexions, Tonowari arriva. Il cherchait sa fille Tsireya. Elle n’avait pas pu partir avec Spider et Lo’ak, ce serait trop lourd pour un Ikran sur une si longue distance. Enfin quoiqu’on ne savait jamais avec Lo’ak.

 

- Tes fils sont fous… Cette histoire est folle Jakesully.

 

- Je vais les rattraper, au pire ils n’ont que quelques heures d’avance. Ils auront la plus belle correction de leur vie. C’est mon devoir.

Et vos montures ne seront jamais aussi rapides qu’un Ikran. Neytiri restera ici garder les filles.

Partez quand même à la recherche de Tsireya, elle est peut être simplement restée chercher Lo’ak dans les environs.



b) Pas si stupides :

 

- Ce n’est pas la direction de la Montagne ? Payakan avait dit largement plus au nord ?

 

- Spider, papa doit déjà s’être lancé à notre poursuite. Nous on part dans la direction perpendiculaire. Il n’a aucune chance de nous rattraper.

 

- Ah ouais pas con.

 

- Payakan nous retrouvera sur un ilot ou on passera une journée à l’attendre.

 

- Ca c’est un plan !

 

 

Les deux garçons étaient partis avec un minimum de vivres et d’équipements pour s’alléger au maximum.

 

Toutefois le concours de Payakan était nécessaire car il allait falloir traverser une vaste portion de mer sans ile. Pour se reposer et manger, le dos d’un Tulkun sera bien pratique.

 

 

L’ilot en question apparu après 13 heures de vol et 650 kms. Le jour allait déjà finir.

C’était un caillou entouré d’un petit récif de corail. Il y avait une petite plage au pied du rocher avec quelques arbres.

 

Lo’ak avait juste de quoi faire une petite pèche, facile dans ces eaux riches. En ensuite un petit feu pour cuire les poissons.

 

Pour Spider les repas étaient un peu compliqués. Il devait soulever son masque et avaler sans respirer. Puis remettre son masque. En plus il ne pouvait pas boire l’eau de mer et il fallait recourir à des fruits locaux qui contenaient de l’eau douce.

 

« Heureusement que nos savants ont pu mettre un point un traitement pour que les humains puissent manger la nourriture locale. »

 

En effet à l’origine la nourriture pandorienne était indigeste voire toxique pour les humains. L’astuce avait été de créer des bactéries gastriques qui transformaient cette nourriture en quelques choses d’assimilable par le corps humain. En fait les bactéries terrestres s’étaient adaptées d’elle-même à Pandora. Certains savants craignaient même une invasion catastrophique de la planète par les bactéries terrestres.

Mais c’était un point qui dépassait les préoccupations des deux garçons.

 

 

- Tu sais Lo’ak, c’est dommage qu’on ne puisse pas faire un avatar pour moi. Ils ne sont pas équipés pour créer un avatar nouveau, un que je puisse utiliser. Ils peuvent seulement cloner un déjà existant.

 

- Mais ton père, enfin Quaritch c’était quoi en fait ? Un avatar ?

 

- Non c’était un Recom. C’est un corps d’avatar ou on a… euh… Implanté l’âme d’un mort. Enfin pas vraiment une âme, la mémoire.

 

Spider avait eu le temps d’en discuter avec Quaritch. Il avait même demandé si on pouvait lui créer son propre Recom. Quaritch lui avait dit que ce serait une erreur car le Recom n’est qu’une copie – une copie avec quelques défauts. Et cela revenait à créer un ou des nouveaux Spider qui ne seraient jamais lui. En aucun il ne se sentirait dans ces corps, ce n’était pas une transformation.

 

- Alors Lo’ak, c’est quoi la différence avec ton père ? Son corps humain est mort aussi ?

 

- Oui mais il est passé devant Eywa alors qu’il était en vie.

 

 

Puis les deux amis, frères plutôt, en vinrent à d’autres sujets.

 

- Il parait que la fille du chef et toi vous… enfin tu sais quoi.

 

- Eh, elle est mignonne hein ! Et puis sa voix. Et elle au moins elle me comprend. Tous les autres me détestent. Au moins quand j’aurais ramené Neteyam, je serai considéré.

 

- On a intérêt, sinon on va se faire disputer sévèrement.

 

- Et là je pourrais m’accoupler avec elle. Son père ne le permettrait pas autrement.

 

- Tu ne crains pas que tes enfants soient… bizarres.

 

- Non soit nos enfants seront comme moi, soit comme elle. Comme pour moi qui suis comme mon père et Neteyam qui est comme ma mère. Mais j’aurais préféré être comme ma mère…

 

- Ton père est un héros Lo’ak.

 

- Oui mais pas moi… Je ne suis qu’un sang de démon…

 

- Ca pourrait être pire, tu pourrais être humain !



c) En retard

 

S’orienter sur Pandora était plus facile que sur Terre. Tous les animaux, y compris les Na’vis, savaient reconnaitre les champs magnétiques très puissants de la planète. Ainsi ils pouvaient « sentir » les lieux et les directions d’une façon impossible à concevoir pour les êtres humains. Les Na’vis appelait ça la Voix muette d’Eywa qui les aidait à retrouver leur chemin.

Il arrivait parfois que les champs magnétiques bougent et cela perturbait toute la faune de Pandora, y compris les Na’vis qui étaient inquiets.

 

Il y avait aussi l’omniprésence de Polyphème, la planète Mère, qui donnait aussi un indice sur le lieu ou on se trouvait. En effet la planète géante était fixe dans le ciel et il existait un hémisphère ou on ne la voyait pas. Tout comme la Terre est fixe dans le ciel de la Lune et est invisible sur la face cachée.

 

 

Oui mais voilà, malgré toutes ces facilités, Payakan était en retard ! Or les Tulkuns comme les Ikrans sont réputés pour ne jamais se perdre !

 

- Si Payakan n’arrive pas, on ne pourra jamais prendre la route du large fit remarquer Spider. Il faudra revenir sur la cote ou rode Toruk. En plus le chemin sera beaucoup plus long.

 

- Oui c’est gênant…

 

 

Finalement à la fin du 2ème jour d’attente Payakan arriva enfin. Lo’ak se précipita pour aller à sa rencontre.

 

Mais à coté du Tulkun il y avait un Ilu et… Tsireya dessus !

 

- Mais Tsireya qu’est ce que tu fais là !

 

- Lo’ak… Je suis désolée… Mais je vous ai entendu la veille de ton départ. J’ai suivi Payakan… Ton projet est beau mais… Tu vas mourir là bas. Il faut que tu reviennes au village.

 

Voilà pourquoi Payakan était en retard. Un Ilu n’a pas l’endurance d’un Tulkun et Payakan avait du les attendre. Et pas question de laisser Tsireya seule au milieu de la mer, elle aurait été dévorée par le premier Akula venu.

 

- Je ne peux pas rentrer… Je dois réussir la mission que m’a confiée Eywa. Je préférai mourir plutôt qu’échouer ! Si je rentre sans rien, je perds tout. Si je rentre avec Neteyam je gagne tout.

 

 

Tsireya pris Lo’ak dans ses bras. Elle s’attendait sans doute à ce qu’il soit sensible à ce geste mais ce fut le contraire qui se produisit. Car bien sûr qu’il était sensible a ce geste mais Lo’ak était bien conscient qu’il ne pourrait garder Tsireya qu’en accomplissant cet exploit.

 

 

Toutefois Lo’ak avait de la peine à la voir malheureuse. Alors il fallait feinter pour gagner du temps :

 

« Tsireya, voilà ce qu’on va faire. Payakan m’a dit qu’il y avait un village de gens de ta race proche des rives de la Montagne du Diable. C’est loin mais avec Payakan tu ne courras aucun danger à aller là bas. Pour nous c’est de la pleine mer, donc pas de risque en vol. Toruk ne s’aventure jamais aussi loin des cotes. Après si je vois que c’est trop dur, on reviendra.

Sinon tu peux rentrer avec Payakan, on attendra un peu ici. »

 

Le problème de Tsireya c’est qu’elle ne s’était jamais aventurée loin de son récif contrairement à Lo’ak. Pour elle c’était une terrible épreuve. Mais soit elle revenait sur le récif et elle attendait, ce qui la contraignait à de longs jours d’angoisses. Soit elle continuait avec Lo’ak avec un espoir de le faire changer d’avis.

 

Elle choisit la deuxième option. Et peut être que finalement Lo’ak avait raison, qu’ils seraient protégés par Eywa et ne risqueraient rien.

 

 

Les trois amis se réunirent autour d’un feu pour le repas du soir. Tsireya était épuisée et elle s’endormie après le repas. Un jour d’escale supplémentaire serait sans doute nécessaire.

 

 

Lo’ak révisa avec Payakan le voyage pour tenir compte de cet imprévu. Des 10 jours prévus au départ, puis 20, on glissait à quasiment 60 jours sur l’équivalent de 6000 kms !



d) En route

 

Le petit groupe totalement hétéroclite parti pour cette grande traversée : un Ilu, un Tulkun, un Ikran, un Humain, un Na’vi des forets avec du sang humain et une Na’vi des mers.

 

Pandora n’avait sans doute pas vu équipage aussi baroque !

 

 

Spider et Lo’ak sur leur Ikran avançaient vite d’ile en ile. Chacune de ces iles étaient soigneusement choisies sur les conseils de Payakan pour être déserte. Lo’ak ne voulait pas être surpris dans son expédition.

 

Après il fallait attendre que Payakan arrive avec Tsireya. Elle était à chaque fois bien fatiguée et on rajoutait un jour d’escale supplémentaire.

 

 

Puis après 50 jours, vint le moment du grand saut au dessus de l’une des mers les plus profondes et vide d’ile de Pandora. 2000 kms à faire sans autre escale autre que le dos de Payakan.

 

C’était 17 jours de traversée ! Spider et Lo’ak sur leur Ikran allaient faire des ronds dans le ciel tandis que Payakan et Tsireya sur son Ilu avançaient plus lentement. Et il ne fallait pas se perdre de vu, car sinon l’équipage volant n’aurait plus un endroit ou se poser.

 

 

Tsireya était vraiment très inquiète :

 

- C’est vraiment une traversée très risquée. Imagine qu’une tempête nous sépare.

 

- Ce sera risqué pour nous. Toi tu ne risque rien.

 

- Si je risque de vous perdre ! Il est encore temps de renoncer Lo’ak !

 

- Tu sais bien que je ne renoncerais jamais ! On a déjà trop investit de temps, d’efforts. Fait confiance à Payakan.

 

- Il est fou comme toi !

 

- Mais non, mais non. Tout va bien se passer. On n’a pas eu de problèmes jusqu’ici ? Non ?

 

Et Lo’ak pris Tsireya dans ses bras. Ils étaient de plus en plus proche physiquement et sentimentalement. Ils dormaient maintenant ensemble, l’un contre l’autre. Mais pas question encore de faire le lien.

 

Spider regardait ce possible futur couple avec une certaine envie. Qui pourrait-il trouver pour lui sur Pandora ? Kiri était proche mais il la considérait comme sa sœur. Et puis il ne pourrait pas prendre une compagne qui ne serait pas de son espèce.



e) Disparu corps et bien ?

 

Pendant ce temps Jake avait largement eu le temps d’arriver au pied de la Montagne du Diable. Il ne pouvait pas la survoler car elle était trop haute pour toutes les créatures volantes de Pandora. Alors il fit le tour de tous les clans sur le pourtour de la montagne soit sur 2000 kms tout de même.

 

Rien… Personne n’avait rien vu…

 

C’était logique car forcément Lo’ak n’était pas encore arrivé.

 

 

Même chose chez les Metkayinas. Ils avaient cherchés partout. Dans toutes les directions mais Tsireya avait pris trop d’avance.

 

Le plan élaboré par Payakan qui avait évité toute ile habitée avait parfaitement fonctionné.

 

 

Lo’ak avait réussi sa fugue !

 

 

Mais ni Jake ni les Metkayinas n’avaient admis ou compris le message d’Eywa à Lo’ak.

 

Seule Ronal l’avait pris au sérieux mais était bien trop effrayée pour l’avouer aux autres. Elle prétextait toujours que c’était du délire.

Mais elle était retournée aux Arbres des Esprits vérifier d’elle-même. Et Neteyam était toujours là !

C’était incompréhensible qu’Eywa ait délivrée ce message uniquement à ce garçon idiot et à sa fille. Elle était la Tsahik, c’était très vexant pour elle.

 


f) Première épreuve

 

Sur le dos de Payakan, pas question de faire du feu. Donc nourriture crue pour tout le monde. Pour Spider c’était pire car il devait mâchonner des espèces de poissons gélatineux pour récupérer de l’eau douce.

 

Heureusement, pas besoin de pécher. Payakan le faisait pour tous, gardant dans un coin de son énorme bouche, de quoi nourrir tout le monde.

 

« Courage il ne nous reste plus que 7 jours. On a même un jour d’avance. On va y arriver. Eywa veille sur nous. »

 

Lo’ak était optimiste. Pour l’instant tout se passait à merveille.

 

Il prit Spider sur son Ikran et s’envola pour laisser Payakan avancer plus rapidement avec Tsireya dans son sillage.

 

Mais rien ne se passe jamais totalement comme prévu.

 

A l’horizon des gros nuages sombres s’amoncelaient. Une tempête se préparait…


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