Une Tueuse et des vampires

Chapitre 4 : Que le combat commence...

2283 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 04:08

Chapitre 4

Cela faisait maintenant une demi-heure que je roulais avec Adam, vers notre destination. Il avait les yeux rivés sur la route, et les mains collées au volant. J’avais les cheveux qui se déposaient sur mon visage à cause du vent mais ça me tenait éveillée. Je n’avais pas réellement dormi depuis tellement de temps. Mais j’hésitais beaucoup à m’autoriser à dormir, je n’avais pas assez confiance en Adam. Je voulais le garder sous mes yeux, au moins pour un moment. Il était si mystérieux, et étrange. Je n’arrivais pas à le cerner réellement. Pas encore. Alors je devais tenter de le comprendre qui il était, et le plus vite possible. Car je savais que je n’arriverais pas vraiment à dormir tant que je ne saurais pas qui se trouve dans la voiture, juste à côté de moi.

« Tu veux qu’on s’arrête quelque part pour manger ? m’a-t-il proposé en me regardant pour la première fois depuis un long moment.

- Je n’ai pas spécialement faim pour le moment. Mais merci quand même.

- Tu en es sûr ? Parce que tu n’as pas l’air vraiment dans ton assiette depuis qu’on est dans la voiture. Et si ce n’est pas de la faim, c’est peut-être la fatigue. Tu devrais dormir un peu, il nous reste une petite heure de trajet.

- Non, je vais bien.

- Tu en es bien sûr ? Si tu veux dormir, je ne t’embêterais pas.

- J’ai dit non, ai-je de nouveau répété en serrant les dents si fort que j’ai cru les casser.

Mon ton avait été plutôt cassant mais je ne le regrettais pas vraiment. Ce garçon ne m’inspirait pas confiance. Je pouvais faire quelques efforts mais pas lui faire confiance les yeux fermés. Et je ne voulais pas lui parler ou m’endormir sous sa surveillance. Oh que non.

- Calmes-toi Laura, m’a-t-il dit en fronçant les sourcils. Je voulais juste essayer d’être gentil, voilà tout.

- Pas la peine, je n’ai pas besoin de ta gentillesse.

- Très bien, je te laisse tranquille dans ce cas.

Je l’avais vexé. Peu importe, je m’en fichais. Je ne voulais pas de sa gentillesse et il ne méritait pas la mienne. Nous n’étions pas amis, et pas encore alliés. J’attendais pour le savoir, ça. Mais en attendant, je fixais mon regard au loin et j’attendais de voir notre fameux repaire à l’horizon.

Et au bout d’une heure, je l’ai vu. Il s’agissait d’une simple petite maison. Elle était faite de briques rouges bordeaux qui recouvraient la maison jusqu’au toit. Des fenêtres étaient disposées un peu partout et la porte était faite de fer qui semblait très solide. Je pouvais voir une petite partie du jardin depuis mon poste d’observation. Il y avait des herbes hautes et quelques fleurs par-ci, par-là. C’était une belle maisonnette, vraiment.

Mais je ne l’aimais pas. Je ne l’aimais pas parce que ce n’était pas ma maison. Ce n’était pas la maison de mon père. Alors je ne l’aimais pas, et c’était ainsi.

Je sortais tout de même de la voiture dès qu’elle fut arrêtée et Adam suivit le mouvement. Mon regard restait fixé sur la maison et je sentais la présence d’Adam derrière moi. Mais je ne voulais pas le regarder. Lui non plus, je ne l’aimais pas vraiment.

- Tu veux entrer tout de suite pour installer tes affaires ? m’a demandé Adam sans que je le regarde une seule fois.

- Oui, je vais faire ça.

- Alors allons-y.

Il me devança mais j’accélérais et le dépassais de nouveau. Mais il me retint le bras et je me retournais, l’air surpris.

- Ecoutes Laura, je sais que tu n’as pas envie d’être là et honnêtement, tu me le fais bien comprendre depuis que je t’ai rencontré. Mais j’essaye seulement de t’aider tu sais. Je vois que tu as essayé d’être polie au début mais tu dois comprendre qu’on fait tous les deux des efforts. Alors même si je ne t’inspire aucune confiance, tu veux bien essayer de me supporter pendant nos entraînements ?

Je le regardais pendant un petit instant, en me demandant si je devais vraiment lui faire confiance. Il semblait sincère mais il y avait quelque chose chez lui qui me… Déconcertais.

- Bon d’accord. Je veux bien essayer.

Il m’a sourit et ce sourire semblait plutôt sincère.

- Super, on peut entrer alors.

Je me dirigeais vers la porte et Adam l’a ouvert à l’aide de sa clé. J’entrais dans la maison et je posais ma valise en inspectant le salon.

Le canapé était noir et en cuir. Une table basse en bois se trouvait juste devant entre ce fameux canapé et la télé, qui était immense. Deux fenêtres étaient ouvertes et éclairaient la pièce comme si elle était en feu. Deux grandes plantes vertes encadraient le canapé et une horloge argenté était accrochée au mur. Une grande ouverture menait à la cuisine, qui semblait bien équipée. Cette maison était bien plus belle et moderne que ce qu’elle semblait de l’extérieur. J’étais assez impressionnée par toute la décoration en fait.

- Tu aimes bien ? m’a demandé Adam en regardant mes yeux béats.

- C’est pas mal, me contentais-je de marmonner en détournant le regard.

- Tu sais, je crois avoir appris quelque chose sur toi aujourd’hui.

Je me retournais vers lui avec un air interrogateur.

- Ah oui, et qu’est-ce que c‘est ?

- Je te le dirais quand j’aurais confirmé mes soupçons.

Bizarre… Qu’avait-il bien pu apprendre sur moi avec aussi peu de conversation ? Je n’en avais aucune idée. Mais pour le moment, je me contentais de hausser les épaules et me diriger vers l’escalier pour le monter le plus rapidement possible.

- Où est ma chambre ? ai-je crié depuis le haut des marches.

- Première porte à droite ! ai-je entendu depuis la cuisine.

Je me dirigeais vers cette porte et je l’ouvrais d’un grand coup de bras. Et je restais presque sonnée pendant un moment. Ma chambre était tout simplement magnifique.

Il y avait un lit blanc à baldaquin au beau milieu de la pièce. La fenêtre de ma chambre l’encadrait de lumière et des rideaux bleu pâles flottaient depuis cette fenêtre. Juste à côté, je pouvais voir une table de chevet en bois où était posée une belle lampe blanche. Une armoire en bois était juste en face de ce lit et des cadres bleu étaient disposés un peu partout. Je voyais également des guirlandes au dessus de mon nouveau lit. C’était vraiment magnifique. Cette pièce rassemblait tout mon univers. Et même si je ne l’avouerais jamais à Adam, je l’adorais.

Je posais ma valise à côté de l’armoire et me jetais sur le lit pour m’aplatir sur les oreillers. Et en plus de tout ça, ce lit était confortable ! Mes yeux sont restés collés au plafond et je ne bougeais pas pendant un moment Ma journée, ma semaine et même ma vie était épuisante.

Je supposais que c’était mon destin, ou quelque chose comme ça en tout cas. Mais destin ou pas, tout ce que je voulais pour le moment, c’était dormir.

Je fermais les yeux un seul petit instant et ça a suffit pour m’endormir. Je somnolais une grande partie de l’après-midi, sans réellement penser à quelque chose. Je voulais rester la tête vide juste pour un moment. Même si ce n’était qu’un petit moment. Je me laissais donc somnoler dans mon nouveau lit de princesse et je rêvassais à ma vie qui ne pourrait jamais redevenir normale même si je le souhaitais plus fort que tout. Même si je priais fort pour reprendre ma vie avec mon père, je ne le pourrais jamais. J’étais une Tueuse maintenant.

La Tueuse en fait. La seule et l’unique, bla bla bla…

Je continuais à penser à toute cette histoire de dingue, mais quelque chose d’inattendu m’a forcé à reprendre mes esprits.

C’était un bruit sourd et étourdissant. Comme un coup porté sur quelque chose de dur, je ne savais pas encore quoi. Et je ne savais pas non plus ce qui avait pu frapper cette chose. Mais le bruit qui m’a réellement étonnée, c’est le cri de douleur que j’avais entendu juste après. Un gémissement qui trahissait autant de douleur que de surprise. Et une seule personne pouvait avoir poussé ce cri car une seule personne se trouvait dans la maison avec moi. Adam.  

Je me relevais aussi vite que possible et me jetait presque dans les escaliers pour les dévaler aussi vite que possible. Par chance, mes pieds ne s’emmêlaient pas dans ma course folle et j’atterri sur le sol du salon en quelques secondes. Puis je courais tout aussi vite dans la cuisine pour trouver ce que je redoutais le plus.

Adam était à terre et la bosse qui commençait à se former sur son front me montrait bien que c’était lui, la chose qui s’était fait frappé. Quand à celle qui l’avait frappé, je cherchais encore. Je courais vers lui et m’accroupissais à côté en regardant son front. Puis je le secouai de toutes mes forces, sans résultat.

- Adam, tu m’entends ?

Il ne me répondit pas.

- Adam, réponds moi ! S’il te plaît, debout !

Ses yeux restaient immobiles, sans un seul mouvement.

- Adam, je te préviens que si tu ne te réveille pas tout de suite, je vais être obligée de te gifler !

Il ne sourcilla pas, une nouvelle fois.

- Bon, tu l’auras voulu… »

Je levais ma main et lui mis une claque qu’il n’oublierait pas de sitôt. Je l’avais peut-être frappé plus fort que prévu, mais c’était un bon moyen de me défouler. Très thérapeutique. Et c’était le seul moyen que j’avais trouvé pour lui faire reprendre ses esprits.

Je recommençais une fois, puis deux, et trois. Et lorsque je m’apprêtais à recommencer, au cas où ça pourrait marcher cette fois-ci, un bruit m’a interpellé et je me suis immédiatement retournée.

Ce gars avait vraiment un regard de fou furieux. Son visage était déformé et ses yeux remplis de haine. Je me doutais qu’il ne voulait pas engager la conversation avec moi. Il voulait tout simplement me tuer, et pas sans douleur. Et je savais que pour la première fois, et pas la dernière, j’allais affronter un défi que je ne saurais peut-être pas relever. Un vampire. 

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