Audacieuse

Chapitre 29 : Chapitre 29: La tragédie

730 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 05/06/2016 16:19

Il se met face à face au novice :

- Tu nous expliques ?

- Je... C'était un défi.

- Et qui t'a poussé à faire un défi aussi idiot ? Devrais-je plutôt dire quoi ?

- C'était un défi pour moi-même. Je me suis dit que c'était un truc d'Audacieux, de défier l'autorité.

- Et bah figure-toi que ce n'est pas la meilleure façon de nous le prouver. Loin de là.

- J'ai une idée, dis-je.

- Qu'est-ce que c'est ?

- On va se mettre dehors avec les autres novices. On va courir un sprint. Tant qu'il ne nous aura pas tous rattrapés, on continuera de courir.

- Ca me paraît pas mal. On retourne à la salle.

Je retourne à la salle avec Theo qui traîne Nathan par la veste. Je lui ai parlé comme un simple supérieur. Mes cheveux sortent de ma queue de cheval. Je replace ces mèches comme je le peux. Nous rentrons dans la salle. Je dis, comme le plus fort possible :

- Votre camarade, si je puis dire, a voulu nous tester à la course. Il a perdu. J'ai un défi pour vous, les novices.

Des flammes d'excitation s'allument dans les yeux de certains, des sourires se créent :

- On va aller dehors. Vous allez courir. Le plus vite possible. Tous. On n'arrête pas tant qu'il n'a pas rattrapé chacun de nous. Le but étant, évidemment, de courir le plus longtemps, et le but ultime, c'est de nous rattraper, moi et Theo.

- Cette fois, tu ne me rattraperas pas, me jette Theo.

- On verra bien, dis-je en souriant.

Nous sortons de la salle, et les novices nous emboîtent le pas. Je souris, car les défis, j'aime bien ça. Nous nous plaçons sur Michigan Avenue, la plus longue de la ville. La ligne de départ est une sorte de fissure dans la route. Nathan part quelques mètres derrière nous, à un feu rouge. Teddy nous accompagne, et donne le départ. Je pars dans un sursaut. Je vois Theo à quelques mètres de moi, tous les novices entre nous. J'accélère le pas pour passer devant. Je déteste être derrière. Je me retourne à peine pour voir les novices. Il n'en reste plus que deux dans mon champ de vision, à plusieurs dizaines de mètres de nous deux. Theo se rapproche de moi, si près que j'en sens son souffle dans mes épaules et ma nuque. Je tends ma main derrière moi, qu'il attrape immédiatement. Il accélère, et en quelques secondes, se retrouve à côté de moi. Nous courons toujours plus vite, nos pieds claquant l'asphalte en parfaite synchronisation. Je savoure cet instant, même si la douleur commence à envahir mes jambes. Mon cœur bat à en rompre, et je sens ses battements dans mes oreilles. Je n'entends plus rien. Je ne vois plus rien d'autre que mon chemin. Je ne vois pas cette voiture d'Altruiste et l'homme à l'intérieur qui ouvre la bouche, comme dans un cri de peur, et je ne vois plus rien. Je sens ma tête, lourde, le choc contre l'asphalte sec et dur. Dans un dernier mouvement, j'essaye de toucher mon visage. Ma main atteint mon visage, et je sens du sang. Puis je ne sens plus rien. J'ai l'impression de ne plus rien peser, de voler. J'ai l'impression qu'une enveloppe se détache de mon corps, et que je peux enfin me reposer, la conscience tranquille. Mes yeux sont toujours fermés. Je ne peux plus penser à qui que ce soit. Je ne pense à personne. J'ai juste l'impression de dormir. 

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