Nouvelle vie

Chapitre 11 : Tristesse

Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 10:43

 

Il prit son oreiller et l'écrasa sur sa tête afin de ne plus entendre les pleurs. Voilà ! Le calme de nouveau. Il se tourna, se retourna en maintenant le coussin bien enfoncé sur ses deux oreilles.

"Argh !" Lâcha-t-il en jetant le coussin à travers la pièce.

Maudite conscience ! Il se leva, se saisit de sa canne et se dirigea lentement vers la chambre voisine.

Il s'arrêta devant la porte. Qu'était-t-il en train de faire ? Il entendait les pleurs retenus de la jeune femme. Devait-il la laisser seule pour faire son deuil, où devait-il entrer ? Entrer... Mais pourquoi faire ? La consoler ? Il n'avait aucune idée de comment il devait s'y prendre. Que devait-il faire ou dire ? Oh qu'il se sentait gauche et impuissant face à sa peine.

Il fit demi-tour et retourna se coucher. De nouveau il empoigna son oreiller et s'en couvrit les oreilles. Il n'entendait plus les pleurs, mais il n'arrivait pas à les ignorer. Il les avait entendus, il était trop tard ! Il savait qu'elle pleurait et ça lui était insupportable.

Les faibles gémissements étaient ancrées dans sa tête. Il se sentait dépourvu et inutile. Comment pouvait-il lui être utile ? Certainement pas en la laissant seule. Ça c'était une certitude ! Il avait prit sa décision, il devait foncer sans hésiter de peur de renoncer et de rebrousser de nouveau chemin.

 

Il se leva brusquement, se saisit à nouveau de sa canne en ignorant l'atroce douleur de sa cuisse, il se rendit aussi vite qu'il le put vers la chambre de Cuddy. Il entra tel une tornade sans se donner la peine de frapper. Elle était assise sur son lit, un album photographiques à la main. Ses joues étaient couvertes de larmes. Lorsqu'il s'assit sur le lit elle sursauta surprise par sa présence. Il l'a pris dans ses bras. Elle n'émit aucune résistance et laissa éclater toute sa peine et ses sanglots aux creux de son épaule. Sans retenue, elle s'abandonna dans ses bras. House resserrât son étreinte et lui caressait lentement les cheveux.

"Allez-y Lisa, pleurez. Laissez-vous aller. Je suis là... Je suis là !

Il déposa quelques baisers tendres sur le haut de sa tête tout en passant ses doigts entre ses boucles brunes. De légers reniflements avaient remplacé les sanglots. Il desserra un peu son étreinte pour apercevoir son visage qui ruisselait de larmes. Elle cacha sa figure dans son cou. Elle ne voulait pas qu'il la voit défiguré par le chagrin. Il se mit à caresser son bras nu en lui murmurant des "Chuuuuuuuts !" pour finir de la calmer. Au bout de quelques minutes les soubresauts commencèrent à s'espacer puis par complètement disparaître.

 

Il n'y avait plus aucun bruit. Ils étaient enlacés dans le calme et la pénombre de la chambre. House avait son visage enfouit dans les cheveux de Cuddy et continuait à lui effleurer le bras.

Lisa ne pleurait plus et se trouvait très bien dans les bras de House. Elle passa la main dans le dos de l'homme, ce qui lui fit fermer les yeux et lui permit de profiter au maximum de la sensation que ce contact procurait.

Cuddy déposa un baiser près de l'oreille de House. Puis un autre sur sa mâchoire et elle continua comme ça jusqu'à la commissure de ses lèvres. Elle s'écarta un peu pour le regarder. Il avait les yeux clos. Il les ouvrit et plongea son regard dans le sien. De son pouce il effaça le reste des larmes de ses joues. Elle lui sourit... et déposa un baiser dans sa paume lorsque sa main passa devant sa bouche. Il ne se quittait pas du regard. Elle avança le visage vers lui. Il ne bougeait plus. Elle caressa ses lèvres de ses lèvres. Déposa un baiser sur sa lèvre supérieure. Puis scella leur deux bouches. House répondit à ce tendre, doux et lent baiser. Alors qu'ils commençaient à approfondir leur baiser, Cuddy passa une de ses mains sous le tee-shirt de House. Ce qui le fit frissonner et replonger dans la réalité. Il reprit le contrôle. Il interrompit leur baiser et écarta doucement la jeune femme de quelques millimètres. Leurs fronts se touchaient. Cuddy essaya de se rapprocher pour reprendre leur baiser, mais House l'en empêcha ils étaient perdus dans le regard l'un de l'autre. Elle ne comprenait pas. Il devait reprendre son souffle avant de pouvoir parler.

"Arrêtez Cuddy !" Dit-il dans un souffle.

"Je ne vous plais pas ?" susurrât-elle.

"Vous savez très bien que ce n'est pas la question. Vous êtes sous le choc, vous avez peur de rester seule. Vous avez besoin d'amour et de proximité."

Elle le fixait les yeux pleins de désir et d'incompréhension. Leurs fronts les unissaient toujours. Elle caressa sa joue.

"Vous allez le regretter. Je vous ai déjà fait assez de mal Cuddy. Je ne veux pas y ajouter les regrets."

"Je pensais..."

"Chut ! Croyez-moi Lisa je n'aurais jamais cru vous dire non un jour, mais je ne veux pas que vous couchiez avec moi par dépit."

"Ça fait des mois que vous me tournez autour et..."

"Des années Cuddy, des années !"

Elle ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit. Ils se fixaient en silence.

"Dans une semaine, jour pour jour, je vous attends chez moi pour le déjeuner. Wilson sera à l'hôpital nous serons tranquilles. D'ici là vous aurez pris assez de recul et aurez eu le temps de réfléchir... Soit vous viendrez me remercier de ne pas en avoir profité soit vous... vous... je vous laisse me surprendre."

Elle lui souriait.

"Lundi midi chez vous. J'y serai!"

Il embrassa son front, relâcha son étreinte et s'écarta.

"Allez Cuddy, il faut dormir maintenant. "

Elle s'allongea, ferma les yeux et les réouvrit immédiatement.

"Pouvez-vous rester encore un peu ?"

"J'attends que vous vous endormiez..." Murmura-t-il.

"Merci d'être là ! Je suis vraiment désolée pour vos vacances..."

"Ne le soyez pas. Paris sera toujours Paris !"

"Non je veux parler d'Hélène..."

"Vous ne m'avez rien demandé... Je suis là où j'ai envie d'être."

Ils étaient plongés dans les yeux l'un de l'autre.

"Je l'appellerai demain et lui expliquerai tout. Elle comprendra."

"Comment ça ? Vous êtes parti sans lui dire ? Comment est-ce possible ça ?"

"Je vous raconterai plus tard. Chut ! Fermez les yeux et dormez. Je reste à vos côtés."

Il allongea ses jambes sur le lit et s'adossa à la tête du lit. Elle tendit sa main vers lui, il la saisit et leurs doigts s'enlacèrent. House la regardait. Elle souriait. Au bout de quelques minutes, il vit sa respiration ralentir et ses traits se détendre. Elle dormait paisiblement. Il lui lâcha la main. Il allait se lever pour regagner son lit, mais il avait envie de ce replonger dans son parfum pour emmener sa fragrance jusque dans son sommeil.

Il s'allongea près d'elle. Elle s'était tournée sur le côté et lui présentait son dos. Il enlaça son corps et enfoui son visage dans ses cheveux. Et là il prit peur... Comment pourrait-elle désirer une relation avec lui qui l'avait fait tant souffrir, lui qui était incapable d'exprimer l'ombre d'un sentiment, sans parler de son handicape physique. Il était prit d'un moment de panique. Il inspira plus fort pour s'imprégner de son odeur. Tel un asthmatique qui s'aide à respirer à l'aide d'un sac en papier, il s'imbibait de son arôme. Il effleura doucement son bras pour ne pas oublier la texture si douce de sa peau. Et si c'était la dernière fois ? Et si les mots qu'il n'avait jamais oser prononcer allaient les séparer à tout jamais ?

Il susurra à son oreille, comme s'il voulait s'adresser à son subconscient sans la réveiller :

"Je t'aime Lisa !"

Il le prononça d'une voix quasi inaudible et inarticulée. Qui sait peux être que quelque part dans une partie de son cerveau, l'information était enregistrée, stockée et serait analysée lorsqu'elle pèsera le pour ou le contre d'une relation avec lui. Il voulait vraiment mettre toutes les chances de son côté. Il sourit lorsqu'il se demanda s'il devait aller bruler un cierge. Il finit par s'endormir près d'elle bercé par sa respiration...

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