Doctor Who Alternative: L'Heure des Choix

Chapitre 25 : Épilogue: Renaître?

Chapitre final

1489 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 10/11/2016 09:56

Les souvenirs revenaient. Le cerveau, en se réarrangeant, les ramenait à la surface. Pour les tuer à petit feu.

"Est-ce que vous savez conduire cette machine?" Le TARDIS, la régénération précédente. Clara, totalement chamboulée, choquée. Et lui, perdu, à moitié amnésique, frustré de ne plus savoir comment diriger son vaisseau. Cette frustration qui disparaissait peu à peu, le souvenir se fanant dans son esprit.

"Vous voulez les deviner..." Adrian Sparrow. Le mystérieux inconnu, celui qui voulait lui sauver la vie, celui qu'il allait rencontrer encore dans sa prochaine vie. Qu'il était furieux, ce jour là. Lorsque le jeune homme lui avait dit ces mots et qu'il était parti sans rien dire d'autre. Furieux et curieux. Et triste, parce qu'il avait peur que Clara décide de partir. Et toute cette peur, cette tristesse et cette curiosité mourraient.

"Merci, Docteur. Pour ça, et pour tout ce que j'ai pu voir." Jonas. Leurs au-revoir, et toute la tristesse qui allait avec. La tristesse, mais aussi la fierté, de voir son compagnon s'en aller pour une vie de bien, une vie consacrée aux autres, une vie consacrée à aider des planètes entières. Et il y avait cette étrange émotion, qu'il ne savait nommer, qui apparaissait car il savait désormais que Jonas était parti car il le craignait. Mais cette émotion disparut très vite, tuée dans l'œuf. Ainsi que la tristesse. Ainsi que la fierté. Tout le souvenir devenait fade, perdant toute saveur, toute personnalité. Tout ce qu'il avait été se vidait dans le néant, disparaissait, toute ces émotions qui ne seraient peut-être plus les mêmes plus tard.

"Oh, non, Docteur...", "OH SI!" Moscou, la Tour Ostankino. Il avait attrapé la jambe de l'Ilusionniste et s'était laissé tomber avec lui dans le vide. Qu'il était sûr de lui, ce jour là. Il était déterminé en se jetant vers le sol. Il croyait dur comme fer qu'il y survivrait. Qu'on le téléporterait avant qu'il ne s'écrase, avec l'Illusionniste. L'avenir lui avait donné raison. Mais maintenant, cette assurance qu'il avait brûlait lentement dans son esprit et partait en cendres. Il savait quels sentiments l'habitaient en ces instants, et lorsqu'il serait cet autre Docteur, il saurait parfaitement dire ce qui le motivait, et comment il se sentait. Mais ce ne serait plus qu'une connaissance. Aucun ressenti ne s'imprimerait sur ce souvenir, ou du moins pas le premier ressenti. Ce serait l'idée que se fera cet homme de cette action, sûrement l'idée qu'il s'agissait d'une folie et d'un prise de risque énorme...

"Laissez-moi... mourir... en... en honnête homme." Witnink, et sa mort dramatique. Qu'il l'avait admiré, ce jour là. Qu'il avait admiré l'honnête homme dans ses derniers moments, refusant de devenir un Bâtard du Temps. L'Univers avait perdu un grand homme, ce jour là. Mais cette admiration disparaissait de plus en plus, s'effaçait de son esprit.

"Je mérite bien votre pitié! Tout le monde mérite votre pitié, Docteur!" Rotiart, le traître. Ne méritait-il pas cette pitié? Cette seconde chance... Il avait du vivre ce que le Seigneur du Temps vivait en ce moment... Celui-ci l'avait régénéré juste après qu'il eut dit ces mots, rétorquant qu'il n'en avait pas eu, lui, de pitié. Et comme il sentait que c'était juste... Certes, désormais, rétrospectivement, il voulait croire qu'il s'agissait d'une erreur, mais les émotions qu'il avait ressenties durant ce souvenir ressortaient, et au plus profond de son être il n'avait aucun remord, et il culpabilisait pour cela. Mais tout disparaissait. La pensée que cela était juste, le fait qu'il ne regrettait rien, la satisfaction de savoir qu'il allait affronter son passé et ses démons, pour finir par mourir et renaître en esclave.

"Aaaaaaaaah!" Le cri de Clara, lorsqu'ils avaient atterri sur Qatros. Le champ de cadavres de la forêt calcinée, et la découverte de ce Orso. Il avait vu le champ de bataille, cet endroit qui l'avait dégouté. L'horreur même de ce massacre commençait à disparaître, ce qui le soulageait. Mais même ce soulagement s'effaçait.

"ATTENTI..." Clara qui disparaissait devant lui, et ce doigt pointé en avant par l'Ange de Coxtin. Toute la culpabilité qu'il avait ressenti après, cette remise en cause de sa grande curiosité, qui avait amené sa compagne à mourir... Du moins c'était ce qu'il avait pensé. Mais tout s'était effacé, et le goût amer de ce souvenir n'était plus.

"Ainsi, j'ai gagné ce dernier combat." Le Cyberempereur, et Night. Ce dernier combat, psychologique, où il était impossible de battre un cyberman. Il avait perdu. Il avait eu peur... Peur non pas de lui, mais des révélations et de cette vérité qu'il ne voulait pas accepter. Et il avait décidé de combattre l'esprit par la force brute. Appuyer sur ce bouton et lâcher Night dans le trou noir... Il y avait cette peur, et cette petite lâcheté de s'être ainsi débarrassé du cyborg... Et en quelques secondes, il n'y avait plus.

"EXTERMINER!" Ces horribles souvenirs qui venaient de revenir, qu'il avait oubliés et dont il se souviendrait désormais à jamais... Le massacre, l'extermination de la flotte Dalek. Il avait tout vu, et il revoyait tout, il ressentait sa haine, mais aussi la peur terrifiante qu'avaient ressentie les Daleks. Et cette horreur qu'il revoyait, elle disparaissait peu à peu, comme une ultime rédemption.

"Courez. Courez espèce de petit malin. Et souvenez-vous de moi!" Clara. Oswin. Oswald. Clarisse. Sparrow. Tout ces échos, toutes ces versions, toutes mourant avec ces mots. Dans l'Asile des Daleks, à Londres, sur Trenzalore... Et à Coxtin. Et dans ce vaisseau amiral de la flotte Dalek, derrière ce champ de force. Derrière ces mots il y avait tant de sentiments qui brûlaient dans son esprit. La culpabilité de l'avoir laissée mourir, la tristesse, le manque... Mais tout disparaissait. Tout l'apaisait. Les souvenirs n'affluaient plus. Ils disparaissaient. Ils mourraient, s'éteignaient, privés des émotions qui les rendaient vivants. L'alien s'en souviendrait, bien sûr. Peut-être immédiatement, peut-être après quelques heures ou jours... Qui pouvait savoir? Mais ils disparaissaient. Et même le calme commençait à s'en aller. Les dernières sensations s'effaçaient.

Seule une phrase, un léger souvenir, fut encore ravivé par les changements de son esprit. Une simple phrase, sans même les images qui l'accompagnaient... "Je vais essayer de faire vite, donc, à tout à l'heure..." La voix de Clara résonnait comme un dernier écho dans ce calme mourant. Ces mots qu'elle avait lancés à son compagnon, ce Paul... Les derniers mots qu'il entendrait d'elle...

 

Mais tout le trouble que ces mots provoquèrent resta quelques secondes, remplaçant le calme, pour finir par s'effacer aussi, et par être remplacés par le noir, le vide de l'esprit. Le néant de la pensée. La mort. Plus de souvenirs. Plus d'émotions. Plus de sensations. Plus rien.

À partir de ce moment, le 12ème Docteur n'existait plus. Et en cet instant précis, le Docteur n'existait plus.

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