La Mission

Chapitre 7 -  Le bal.

 

Ils arrivèrent et montèrent tous les deux dans leur chambre pour déposer leurs affaires puis on leur apporta leur déjeuner dans leur suite. Les deux mages déjeunèrent rapidement puis retrouvèrent Marla car leur mission avait débuté et ils ne devaient pas la lâcher d’une semelle pour assurer sa protection.

 

Les invités commençaient à arriver et la propriété commençait à se remplir petit à petit. On avait installé de petites tables rondes sur la terrasse ainsi dans l’herbe sous des barnums, et de grandes tables pour le buffet. Un groupe jouait déjà une musique d’ambiance à l’extérieur et une petite scène avait était installée dans la salle de bal. C’était une immense salle faite de marbre et de dorures, un magnifique grand lustre en cristal pendant en son centre.

 

Le reste de la journée se passa tranquillement et lentement aussi. Ils suivirent la jeune Tabashka dans ses moindres déplacements ; ils la suivaient comme son ombre tandis qu’elle se rendait auprès de telles ou telles personne pour les saluer.

Gray était plutôt fier de lui, il ne s’était pratiquement pas dévêtu de l’après-midi, il n’avait enlevé sa chemise qu’une seule fois et heureusement ils étaient seuls à ce moment là.

« Ce doit-être grâce à la présence de Juvia… C’est fou comme elle me change », se dit-il.   

A un moment, alors que Marla et Juvia se retrouvaient seules, Marla demanda à cette dernière :

- « Alors ? Tu va lui dire ou pas ? ».

- « Dire quoi à qui ? » répondit la mage d’eau innocemment.

- « Tu le sais très bien ! Est-ce que tu vas dire à Gray que tu l’aimes ? ».

- « Chuutt… ! », s’exclama la jeune femme en jetant un coup d’œil au mage de glace qui s’était éloigné, pour être sure qu’il n’avait pas entendu, puis elle répliqua :

- « Encore une fois, Juvia ne sait pas encore ! Et puis ça ne te regarde pas ? Quel âge as-tu d’abord ?... C’est vrai ça, c’est ton anniversaire mais Juvia ne sait même pas quel âge tu fais » remarqua-t-elle.

- « Treize ans, je fais treize ans aujourd’hui ».

- « Et bien Juvia trouve que tu es un peu jeune pour te préoccuper des histoires de cœurs des autres », la sermonna la jeune femme.

- « Je suis très en avance pour mon âge ! » rétorqua-t-elle d’un ton enjoué, puis elle poursuivit d’un ton morne : « …Ce doit être surement dû au fait que j’ai été seule depuis toute petite et que j’ai dû très tôt apprendre à me débrouiller par moi-même, à être indépendante… ».

- « Oui tu es comme Juvia au fond, tu as grandi et muri trop vite ».

- « Hum hum… Et si on faisait un deal ? ».

- « Quel deal ? », s’enquit Juvia.

- « Tu avoues à Gray que t’es amoureuse de lui et moi j’avoue à mes parents que j’en ai marre de cette situation, que j’aimerais qu’ils soient plus présents… ».

- « Juvia ne sait pas, elle va y réfléchir… ».

Cette conversation prit fin lorsqu’un couple vint souhaiter un joyeux anniversaire à Marla, couple qu’elle ne connaissant ni d’Eve ni d’Adams soit dit en passant, d’ailleurs c’était simple, elle ne connaissait que peu de personnes parmi les invités. Gray les rejoignit à ce moment là et c’est avec un soupir que Marla continua à rencontrer les invités, suivie par les deux mages. Elle en avait marre de ces obligations, de devoir faire la conversation à des gens qu’elle ne connaissait même pas et qui, elle en était sure, se fichait comme de leur première culotte que ce soit son anniversaire. Elle n’avait qu’une seule envie : s’enfermer dans sa chambre pour ne plus assister à cette mascarade !

 

Après une après-midi tranquille mais éreintante pour les nerfs, arriva le début de soirée, Marla fila donc en vitesse dans sa chambre pour se préparer pour le bal.

- « Tu nous attends avant de descendre s’il te plaît. On viendra te chercher », lui dit le mage de glace.

- « Ok ! ».

Les deux jeunes mages firent donc comme Marla et allèrent s’habiller pour la soirée. Gray revêtit son smoking blanc avec sa chemise bleue et une cravate blanche.  

Une fois prêt, il se rendit dans le salon.

- « J’ai fini de me préparer ; je descend, je vais voir Monsieur Tabashka et lui demander les consignes pour la soirée. On se retrouvera dans le hall tout à l’heure », lança-t-il.

- « D’accord ».

Gray sortit donc et se mit en quête de Monsieur Tabashka.

 

Juvia de son côté enfila sa robe puis se contempla dans le miroir. Décidément c’était une vraie merveille, elle lui allait à la perfection. Elle avait un décolleter qui lui descendait en-dessous de sa poitrine, ainsi on apercevait le creux entre ses seins ; la robe laissait les épaules de Juvia dénudées, étant retenue aux bras, juste en dessous des épaules ; elle était également fendue à mi-cuisse sur le côté gauche, laissant apercevoir sa jambe.

La jeune femme attendit ensuite que la domestique à qui elle avait demandé de l’aider à se préparer arrive. Ayant déjà enfilé sa belle robe bleue et or lorsque celle-ci arriva cinq minutes après le départ de Gray, il ne restait plus que la coiffure et le maquillage à faire.

- « Bonsoir, en quoi puis-je vous aider madame ? », s’enquit-elle.

- « Et bien, vous pourriez aider à Juvia à se coiffer s’il vous plaît. Elle voudrait faire un chignon… »

- « Bien sûre, installez-vous devant le "bureau-coiffeuse" ».

La domestique s’attaqua donc à son travail. Au bout d’une heure Juvia était enfin prête. Elle était coiffée d’un chignon, quelques mèches retombaient sur sa nuque et ses tempes.

Pour aller avec sa robe Juvia s’était parée de bijoux, elle avait mit des boucles d’oreilles pendantes en or, ainsi qu’un bracelet, des bagues et un fin collier en or qui plongeait dans son décolleter. Elle s’était aussi maquillée mais c’était léger : elle avait mit un far à paupière doré, de l’eye liner bleu et de la poudre sur ses joues, ce les qui rosissait et donnait des couleurs à sa peau laiteuse.

- « Et bien ! Vous êtes ravissante jeune dame ».

- « Merci. C’est gentil », lui répondit la mage d’eau en rougissant.

- « Vous allez renverser tous les hommes ce soir ! Bien que je pense que ce soit un homme en particulier que vous voulez impressionner » lui dit-elle avec un clin d’œil.

Juvia s’empourpra encore plus prenant un air sérieux elle dit :

- « Juvia n’est pas là pour renverser tous les hommes ! Et qui vous dit qu’elle s’est vêtue ainsi pour un homme ? Elle là fait pour se fondre dans la masse et ne pas paraître suspecte ! ».

La domestique la regarda avec un air entendu.

- « Hum hum…, à mon avis ce n’est pas la meilleure façon de rester discrète et de passer inaperçue, mais en tout cas je suis sure que l’homme que vous voulez séduire sera sous le charme » lui assura-t-elle, le sourire aux lèvres avant de s’incliner et de partir.

Juvia sourit également car elle savait que la domestique avait raison, elle s’était fait belle pour un homme : Gray, et espérait bien lui faire tourner la tête… !

 

Juvia était stressée comme jamais. Elle espérait en effet plaire à Gray, lui faire de l’effet…

C’est sur cette pensée qui la fit rougir qu’elle mit un châle sur ses épaules dénudées et partit rejoindre Marla dans sa chambre.

- « Merveilleux !! », s’écria la jeune fille lorsqu’elle vit Juvia. « Tu es magnifique ! ».

- « Merci. Toi aussi tu es superbe ! ».

- « Merci ! », dit-elle en faisant une révérence. « Il est où Gray ? », s’enquit-elle ensuite.

- « Il doit être avec ton père ou dans les parages, il voulait lui parler », lui expliqua la mage d’eau.

- « Ok. On y va ? ».

- « Oui, allons-y ».

Elles sortirent donc de la chambre de Marla.

 

Pendant ce temps là Gray avait parlé à Monsieur Tabashka et celui-ci lui avait donné comme consigne de ne pas quitter Marla de la soirée, encore une fois. Maintenant il les attendait au pied du grand escalier dans le grand hall.

Il commençait à s’impatienter et à se dire qu’il allait voir où elles en étaient lorsqu’il entendit des murmures et des exclamations excitées ; il se retourna donc pour voir qui faisait autant de bruit, suivit le regard des gens et se figea, estomaqué par la vision qui s’offrait à lui : Juvia accompagnée de Marla descendait les marches, plus belle et sexy que jamais dans une robe de couleur or et du même bleu que sa chemise, avec un décolleter vertigineux, une ouverture sur le côté gauche laissant entrevoir sa magnifique jambe mince et galbée, et ses épaules nues recouvertes par un châle. Elle arborait un chignon qui lui donnait une certaine classe. Juvia était la beauté et l’élégance faite femme. Il fit remonter son regard jusqu’à son visage, leurs yeux se rencontrèrent et leurs cœurs ratèrent un battement. La jeune femme senti un frisson lui parcourir le corps sous l’intensité du regard de Gray.

« Mon dieu ! Ce regard… ! », pensa la jeune femme.

Arrivées devant lui elles demandèrent d’une seule voix :

- « Alors ? ».

Le mage de glace toujours ébahi mis un moment à répondre ; on aurait dit que son cerveau s’était mit en pause et le seul mot qui lui vint alors à l’esprit fut :

- « Waouh !!! ».

Juvia rougit violement en entendant cette exclamation.  

- « Je veux dire euh…vous êtes superbes toutes les deux ! », se reprit le mage de glace, en sentant le sang lui monter au visage lui aussi.

« Qu’elle magnifique vision ! C’est la plus belle chose qu’il m’ait été donné de voir ! », s’exclama le jeune homme pour lui-même.

- « Merci beaucoup Gray ! », lui dit Marla.

- « Euh…oui merci Gray, c’est très gentil ! », fit la mage d’eau, timidement.

- « Puis-je ? », leur demanda-t-il en présentant un bras à chacune.

- « Mais avec plaisir ! », répondit Marla en rigolant.

Elles passèrent donc chacune leur bras sous celui de Gray et ils se dirigèrent vers la salle de bal.

 

Ils arrivèrent dans la salle de bal et tous les regards se portèrent sur eux. Ils avancèrent jusqu’aux parents de Marla et son père la prit dans ses bras. Sa mère quand à elle ne dit rien, étant trop occupée à parler avec une autre femme.

- « Tu es magnifique ma chérie » la complimenta-t-il.

- « Merci papa ».

- « Vous aussi mademoiselle, vous êtes somptueuse » dit-il en s’adressant à Juvia.

- « Oh ! Merci Monsieur ! », dit-elle en rougissant encore une fois. Décidément, il ne servait à rien qu’elle est mit du blush sur ses joues si elle rougissait tout le temps comme ça.

Le maître de maison se tourna vers l’assemblée et déclara :

- « Mesdames et messieurs je vous présente ma merveilleuse fille, Marla ! Bon anniversaire ma chérie ! ».

Après quelques applaudissements, le groupe se mit à jouer et le père et la fille ouvrirent le bal.

Juvia les regardait avec envie car elle aurait aimé avoir connu ça, partager une danse avec son père…

Soudain Gray lui tendit la main.

- « Allez, viens ! ».

- « Euh…c’est que Juvia ne…elle n’a…», balbutia-t-elle.

- « Y faut pas qu’on la lâche d’un millimètre tu te rappelle » lui expliqua-t-il devant son air surpris.

- « D’accord… ».  

Elle posa sa main sur la sienne et cette décharge électrique à laquelle ils étaient désormais habitués traversa leurs corps et les fit frissonner. La jeune femme eut la chair de poule.

Ils se dirigèrent vers la piste de danse, le mage de glace posa une main sur la hanche de la jeune femme qui, elle, mit sa main sur son épaule. Ils commencèrent à danser, les yeux dans les yeux et ce fut comme si le temps s’était arrêté.

Juvia n’avait jamais partagé un moment d’intimité comme celui-ci avec un homme, elle n’avait même jamais dansé avec personne et elle se sentait transportée.

Gray quant à lui était comme dans un autre monde, il ne pensait pas partager un jour un moment aussi intime avec Juvia ; il avait secrètement espéré pouvoir être un jour aussi proche d’elle. La tenir ainsi dans ses bras, sentir son corps contre le sien c’était comme si il était complet, comme si i avait trouvé sa moitié…

Brusquement il se rappela pourquoi il était là et détourna son regard de celui de la mage d’eau pour jeter un coup d’œil à Marla et décida de ne plus la regarder pour ne pas être perturbé encore une fois.

Au début Juvia ne comprit pas pourquoi il avait rompu ce merveilleux échange mais en suivant son regard elle vit qu’il surveillait Marla ainsi que le reste de la salle et se dit qu’il serait temps qu’elle se mette au travail elle aussi.

- « Tu t’occupe de surveiller la salle et moi Marla ? », lui demanda-t-elle.

- « D’accord », lui répondit le mage de glace sans la regarder, ce qui refroidi Juvia.

Pourquoi ne la regardait-il pas ? Est-ce qu’il se pourrait qu’elle se soit trompée, qu’elle est mal interprété ses regards… ?

C’est avec ces doutes que Juvia continua à danser et à surveiller. Elle essaya de ne plus le regarder et de ne plus se préoccuper de lui de la soirée.

 

Le bal touchait à sa fin et Marla décida d’aller se coucher.

- « Je vais te raccompagner », lui dit Gray.

- « Ok », répondit-elle, elle s’approcha de Juvia pour l’embrasser et en profita pour chuchoter à son oreille :

- « Lance-toi ! ».

Elle tourna les talons puis lui lança :

- « Bonne nuit Juvia ! » avec un clin d’œil.

Le mage de glace la ramena donc jusqu’à sa chambre.

- « Gray ? ».

- « Oui ? ».

- « Tu l’aimes n’est-ce pas ? ».

- « Euh…et bien…c’est-à-dire que… », balbutia-t-il, le sang affluant dans ses joues.

- « Oh, allez, je le sais ! Ça ce voit comme le nez au milieu de la figure ! », le coupa-t-elle.

- « Ah bon ! Tant que ça ? ».

- « Oh, oui ! Y a qu’elle pour ne pas le voir ! Alors dis le lui s’il te plait qu’on en finisse ! ».

Le mage de glace acquiesça en souriant.

- « D’accord ! Allez, bonne nuit Marla ».

- « Bonne nuit Gray ! », lui répondit-elle le sourire aux lèvres avec un haussement de sourcil

et un regard entendu.

Il éclata de rire et commença à s’éloigner.

- « Dépêche-toi de la retrouver ! Cours ! », lança la jeune fille.

Il ne se le fit pas dire deux fois et s’empressa de retourner dans la salle de bal. Une fois arrivé il ne la vit nulle part. Après quelques minutes de passées à la chercher, il la trouva sur la terrasse qui donnait sur l’océan, accoudée à la rambarde. Il s’arrêta un instant et la contempla. Sa silhouette baignée dans la lumière de la lune lui donnait une aura divine, presque fantomatique.

« Oui, c’est une déesse, ma déesse ! », se dit le mage de glace.

Il la contempla encore un moment.

- « Tu es vraiment belle ce soir ! Tout va bien ? », lui dit-il.

Elle sursauta, se tourna vers lui et lui répondit sans enthousiasme :

- « Oh ! Merci. Oui tout va bien et toi ? », puis la jeune femme se retourna de nouveau vers l’océan après lui avoir jeté un rapide coup d’œil. Ce manque d’enthousiasme le dérouta un peu.

 Il s’approcha et s’accouda lui aussi à la rambarde.

- « Oui, ça va… ».

Ils continuèrent à contempler l’océan sous le clair de lune en silence encore un moment, puis Gray se lança :

- « Juvia ? »

Elle se retourna et leurs yeux se croisèrent. Il aurait voulu se noyer dans le noir profond de ses yeux et ne plus jamais en sortir.

 

Il tendit le bras et effleura sa main et comme d’habitude une décharge électrique leur traversa tout le corps, affolant leurs cœurs.

Se laissant emporter par ses sentiments, par ses pulsions Gray approcha lentement son visage de celui de Juvia puis posa doucement ses lèvres sur les siennes comme pour lui demander la permission, puis voyant qu’elle ne réagissait pas, il les pressa plus fort et une douce chaleur se rependit en eux.

Juvia, elle, semblait comme figée. Ne voyant toujours pas de réaction il commença à bouger ses lèves pour exercer une douce caresse sur celles de Juvia.

Il sentit enfin Juvia remuer. Elle remonta ses mains sur le torse du mage mais contrairement à ce qu’il croyait ce n’était pas un geste de désir. Elle appuya ses mains sur son torse et le repoussa, rompant leur baiser.

Surpris le mage de glace recula. Il ne comprenait pas pourquoi elle l’avait repoussé, il ne s’attendait pas à cette réaction de sa part.

Les larmes aux yeux Juvia tourna les talons et parti en courant.

Gray un peu perdu, perturbé par ce qu’il avait ressenti pendant ce court baiser et par la réaction de Juvia mit du temps à réagir. Une fois qu’il eu reprit ses esprits il se mit à courir pour la retrouver. Il l’a chercha partout mais ne la retrouva nulle part. Il se dit alors qu’elle avait dû rentrer à la suite. Lorsqu’il arriva à la suite il alla à la porte de sa chambre et y frappa doucement.

- « Juvia ? Tu es là ? » demanda-t-il doucement.

Il n’eut aucune réponse, alors pour vérifier si elle était bien là il actionna la poignée et poussa la porte seulement celle-ci était fermé à clé et ne bougea pas d’un pouce. Il en déduisit donc que Juvia étais bel et bien à l’intérieur et qu’elle avait fermé la porte à clé pour l’empêcher d’entrer car elle ne voulait pas lui parler.

- « Juvia ! Ouvre cette porte s’il te plaît ! Il faut que je te parle » dit-il désespéré.

Silence.

Il comprit qu’il n’arriverait à rien ce soir et décida d’aller se coucher. Demain il lui parlerait et lui avouerait enfin ce qu’il ressentait pour elle, il irait au bout, l’obligerait à l’écouter qu’elle le veuille ou non !