Une Clef, Deux Portes, Trois Vies

Chapitre 13 : Lorsque les problèmes arrivent en grands nombres.

4171 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 30/06/2017 14:50


Tac tac tac tac


Je sais que nous t'avions dit 20 ans


Mais ce n'est pas le moment de se plaindre


Désolé d'avance


Tac tac tac tac toc



J'ouvrai les yeux sous l'effet de sa voix de plus en plus forte, à présent elle était excédée, une unique, dangereuse formule de politesse lancée tel un couteau sous une gorge et un ton calme, juste froid comme la lame de cette arme meurtrière. Un décompte, encore, j'avais peur, une vraie peur, incontrôlable, qui transperçait mes entrailles, faisant remonter un mélange de bile et de salive jusque dans ma gorge trop étroite pour la laisser passer, les larmes me montèrent. Je pensais devenir folle, j'avais moins de dix jours, je le sentais, c'était réel, je l'entendais et bientôt je le verrais. Je n'avais plus envie de voir ce qui allait se passer, over ! Terminé ! C'était pas la peine de venir, je n'étais pas intéressée, je m'en foutais, peut importe qui il était ! Casses-toi !


J'avais crié, me forçant à faire corps avec la réalité. Assis dans mon lit, ma folie passagère avait fait un véritable carnage dans ma chambre, les murs sur mes cotés avaient subi les attaques de mes pouvoirs, d’énormes griffures me permettaient de distinguer nettement le pin de notre jardin sur ma gauche et ma droite avait été éraflée sur trois mètres, je n'y voyais pas l'intérieur de la chambre de Kaoru. Sans en reste mon armoire éventrée vomissait mes fringues, certains déchirés, d'autres fumant à coté d'un feu lancé dans la confusion, je n'avais plus de cintres. La couverture s'était fait la malle, je ne savais pas vraiment comment elle collait au mur, un liquide transparent en découlait, un pouvoir que je ne connaissais pas, de la glue, enfin j’espérais car la seule chose qui y ressemblait et bien c'était la bave.

Je n'étais plus fatiguée mais sous le choc, contrainte à faire des efforts surhumains pour rassembler mes pensées pour qu'elles m'aident à agir. Je baissai les yeux pour regarder l'état de mes habits, intactes, mais j'avais oublié un détail plus ou moins important, de larges taches de sang imprégnaient le tissu, dix, quinze, vingt centimètres peut être ? De part et d'autre de mon corps, ma chaire quasiment visible au travers du coton la collant, imbibé de rouge. J'étais trempée par le sang coulant depuis peu, il glissa le long de mon ventre jusque sur mes hanches pour finir sur mon lit, se déplaçant avec une certaine lenteur et chatouillant mon abdomen dégarnit. La peur de me vider de mon sang n'était clairement pas là et ne l'avait jamais été. C'était ce qui se passait dans un moment de stress intense, mon esprit se déchaînait sur la source de ma peur, elle s'attaquait à mon corps, le mutilant tout en le gardant en vie, injectant des doses de drogues pour que qu'il y survive. C'était son corps, pas le mien. Mes pouvoirs étaient le loup dans les habits d'agneau dont j'étais la cape de laine.


Je ne pouvais pas rester ici indéfiniment, je poussai la porte de ma chambre pour m'engouffrer dans une lumière naturelle et un léger vent qui me frôla, mon corps mouillé frissonnait, je couvrai mes yeux pour mieux définir les silhouettes devant moi. Mikuo était au milieu du couloir, me fixant et détournant le regard pour essayer d'assimiler ce qu'il voyait, à sept reprises il semblait avoir des hauts le cœur mais ne cracha rien, peut être parce qu'une de mes cotes dépassait ? Ça devait être un spectacle dégoûtant, je ne savais même pas si elle s'était attaquée à mon visage. N'en pouvant plus, mon frère se dirigea vers les toilettes d'un pas attife. J'en supposai alors devoir être plus présentable avant de descendre. J’avançai jusque dans la salle de bain, le sol semblait plus froid que d'habitude, chose normale pendant une anémie, mais c'était beaucoup plus intéressant de constater soit même. Je me touchai le menton, il n'y avait rien, pas de sang, pas de trou, je remontai lentement ma main vers ma joue qui sembla lisse jusqu'à ce que mes ongles s'enfoncent dans une plaie, heurtant deux dents laissées à l'air libre. C'était dégoûtant mais la drogue faisait toujours effet, pas de douleur et pas de connexion aux sentiments, je ne savais pas si elle allait agir encore longtemps, je me dépêchai donc de me laver et de guérir avant que les effets ne se dissipent. Pour préserver mon esprit je pris soin de déplacer le miroir en faisant bien attention à ne pas me regarder, mon reflet pourrait me détruire. Je lançai mes habits dans la douche pour que le sang ne sèche pas, me coulant sous la chaleur étouffante de l'eau qui nettoyait les plaies, se refermant une à une. Ce son était répugnant et me hantera les prochaines années. lorsque tout fut effacé de mon corps, j'essorai mon pyjama et lançai une machine, je n'avais probablement pas le courage de retourner dans ma chambre, la drogue ne faisait plus effet, mais je ne pouvais pas laisser Mikuo ou Kaoru tomber dessus et puis seul une flaque de sang devait subsister. C'était juste un peu plus en désordre que d'habitude. Pour mon plus grand malheur, Mikuo était à l'intérieur et l’inspectait de haut en bas, évaluant les dégâts. Lorsqu'il me remarqua il se tourna machinalement vers moi, m'ouvrant sa main où je pouvais identifier mon sang qui en coulait.


« C'est à toi ? (Question stupide, c’était mon lit je n'allais pas répondre « Ha ça ? C’est le chien de la voisine, découpé... encore »)


- Oui. Comme il semblait attendre d'autres explications je continuai, C'est mon sang. (J’avais déjà été plus profonde dans ma vie et dans mes sentiments mais c’était la seule réponse que j’arrivais à fournir.)


- Il s'est passé quoi cette fois ci ? (Pourquoi il me demandait ça comme si ça arrivait tous les jours ? Genre je me suis vidée de mon sang pour le fun.)


- J'ai fait un cauchemar, je vais ranger. (Ce qui était, on peut l'avouer, le minimum vital.)


- Ça n'est jamais arrivé à cause de cauchemars, les sujets étaient cent fois plus graves. »


Je claquai des doigts, la pièce ce reconstitua, les fragments fusionnèrent aux murs, mes habits se recollèrent et rentrèrent dans mon armoire qui fut juste avant reconstituée, je rassemblai la colle et le sang, les dirigeant vers le lavabo de la salle d'eau pour les évacuer. Je pouvais reconstituer un lieu selon le souvenir que j’avais de lui, mais pour cela il fallait que rien ne soit en moins, si un éclat des murs était partit trop loin mon souvenir aurait été erroné et le sort annulé. Pas besoin non plus de claquer des doigts, mais c'était terriblement cool.


« C’est la voix dans ta tête ? Tu évites le sujet mais tu m’en à déjà parlé une fois pourquoi pas une deuxième ?


Les vieilles habitudes avaient la vie dure car il se massa les yeux d’une main, chose qu’il faisait en cas de migraine et de fatigue. Je pouvais sentir sa folle envie de se frapper la tête contre les murs, ses traits étaient tirés et de minis rides dans le coin de ses yeux me rappelaient qu'il ne portait plus ses lunettes depuis un moment. Il aura des cheveux blancs très tôt, par ma faute.


- Je ne souhaite pas en parler car tant que je l’ignore j’ai l’impression que ça n’arriveras pas.


Championne internationale d'auto-thérapie ! Il devint tout de suite beaucoup plus curieux sur le sujet et j'étais moi-même étonnée de voir le recule que j’avais sur ma propre situation, comme si ce n’était pas la mienne. Il me regarda attendant que j’ajoute quelques détails mais ceux si ne vinrent pas. Je ne comprenais pas ma propre situation alors yolo.


- Qu’est ce qui n’arriveras pas ? (Yolo. A présent il arpentait nerveusement la pièce en me lançant de petits coups d’œils, me pressant de répondre.)


- Je ne sais pas vraiment, il m’a dit ne pas avoir de temps, il me laisse dix jours, à la manière dont il me parle il a l’air de me connaître et il me parle comme à une enfant qui fait un caprice. C’est très étrange et me donne l’impression d’être piégée, d’où ma crise de panique au réveil.


Le nombres de détails que je donnais me stupéfia, je n'avais jamais fait le point sur ma situation, j’avais beau somnoler, c'était des souvenirs précis comme des douches froides de réalités. Je fixais encore le sol comme une attardée qui ne clignait jamais des yeux.


- Tu ne peux pas leur répondre ? Ni à l’un ni à l’autre ? (J'aurais été curieuse de savoir comment son cerveau fonctionnait pour que ce soit une des premières questions qu’il me pose après le célèbre « Tu es devenue possédée ressemant ? ».)


- J’ai déjà essayé et cela me réveil, je ne les entends que sur le fil du rasoir au levé et au couché, ils deviennent de plus en plus présents et leur voix de plus en plus proche. Mon instinct me hurle de partir au galop.


Je pensais la peur passée mais un dernier frisson me parcourut le dos à la mention de mon mauvais pressentiment. La tête me tourna, je m’asseyais dans l’espoir de ne pas tomber, mon frère sentant mon malaise m’attrapa les bras doucement mais fermement, pour prévenir une chute éventuelle. Une fois calmée je ne me relevais pas, la tête baissée je regardais le sol pour réfléchir mais aucune idée ne germa, j'étais vide à l'intérieur. Je relevai la tête au moment où un cri aiguë ce fit entendre.


- C'est Kaoru qui fait du Krav maga sur Papa.


Je ne pu pas retenir ma voix devant ces paroles qu'il sortait comme si c'était ''tout à fait normal''.


- Hein ? (Seigneur, j'ai du mal entendre. J'espère.) Il fait quoi sur qui ?!


Pour faire une telle blague, rien ne devait être très important. Mon stress partit en un coup et ça me fit un bien monstrueux. Mikuo se détendit lui aussi, petit à petit, même si c'était un mensonge qui ne lui seyait guère.


- Il extériorise sa colère sur l'individu en question, c'est à dire papa. Dit-il nonchalamment, haussant les épaules et essuyant sa main pleine de sang sur son jean. J'allais encore devoir faire une machine.


- Papa a fait quelque chose de mal ? Plus que d'habitude je veux dire. (Je frottai mes mains ensembles, mes poignets me faisaient mal mais étant la seule chose que j'arrivais à sentir c'était plutôt rassurant.)


- J'aurais presque envie de dire non, mais disons qu'il est chatouilleux sur le ''favoritisme''. (Il mima des guillemets dans les airs, il était vrai que père n'avait jamais été intéressé du futur travail de mes frères, et que, contrairement à Mikuo, Kaoru voulait devenir professeur de mathématiques.) Il a essayé de convaincre papa de payer ses études. Je suis parti quand le vieillard m'a prit en exemple pour se foutre de lui.


Mon but était de diriger l’entreprise, maîtriser le commerce informatique et me servir de mes compétences pour améliorer la technologie, surtout en ce qui concernait les ordinateurs. Et pour cela j'avais besoin de gens en qui j'avais confiance, donc mes frères, sauf que mon père leur mit trop la pression, Kaoru craqua, et depuis il ne voulait plus en entendre parler, je respectais son choix, pas notre père.


- Je vois, mais si tu es parti comment tu sais ce qu'ils font ?



J'émettais alors la possibilité qu'il possède une certaine forme de pouvoir de devin, c'était plus que possible nous étions jumeaux, ce serait étrange que je sois la seule à en avoir...


- J'en sais rien, je disais ça au pif. » L’espoir mourut dans l’œuf. C'était n'importe quoi ! Kaoru ne faisait même pas de Krav !


Je ne pris pas vraiment le temps de lui répondre, la curiosité me piquait tellement que je courus en bas pour voir ce qui se passait et ne pus que constater l'échec de Kaoru. Ce moment resterait gravé dans mes souvenirs comme ''Le Jour où il se roula par terre aux pieds de papa''. C'était une manière étrange de supplication et de ramasse poussières. En se tenant la jambe et en couinant de douleur... Papa lui avait-il mit une branlée ? Impossible. Ses hurlements déchirèrent le silence de la maison, il ne faisait pas pitié, il était juste insupportable, mais qu'est-ce qu'il foutait ?


« A partir de quel moment de notre vie avons-nous commencé à être si différent ? Un peu de dignité humaine je t'en supplie ! Lui intimais-je.


Quand à savoir pourquoi il persistait à vouloir que l'autre lui paye ses études, je supposais que c'était symbolique, il ne nous l'avait jamais vraiment dit mais quelque part je pense qu'il voulait lui offrir une chance de se faire une place. Et que cela montrerait l'acceptation de son fils tel qu'il est, une manière de ne plus être dans mon ombre.


- Ha ! Mais putain ! Ça fait super mal cette merde !


Il gémissait comme un enfant et avait arrêté de passer le swiffer au sol, mais il continuait de se masser le pied en soufflant dessus comme si ça le brûlait, moi qui pensais qu'il suppliait à genoux pour quémander comme un mendiant, mais non il était resté digne, à peu près, j'imagine... c'était mieux que rien.


- Attends papa t'as vraiment mit une branlée ? Lui-demandais-je affolée, (Ça c'était vraiment la honte par contre, papa était normal et d'un simple coup de poignet il pourrait lui briser la nuque alors que là, bah c'était lui qui était en position de faiblesse. Et il ne voulait pas se relever lui aussi là ?!)


- Mais non putain ! C'est la porte ! Il leva enfin ses yeux larmoiement vers moi et pointa du doigt la porte comme si il la dénonçait.


- Quoi la porte ? Dis-je incrédule. Un sentiment de ras le bol perçait dans ma voix et c'était normal, les objets qui mettaient des branlées ça n'existaient pas et pourtant c’était sa bête noire. Je me passai la main dans les cheveux pour dégager mes yeux.


- Elle m'a cognée le petit doigt de pied ! Répliqua-t-il.


Décidément cela me rappelait mon combat de tous les jours avec la savonnette, mais avec une porte, c'était ridicule. Ses yeux étaient à sec de larmes et il tenta maladroitement de se relever en s'appuyant le moins possible sur son pied droit. Il galérait tellement que je l’attrapai par le bras et l’épaule de son coté blessé pour qu'il prenne appuie.


- … Pourquoi sommes nous de la même famille ? Avant même que papa n'ajoute quelque chose je le coupai. Ha toi ta gueule, c'est pas ton terrain ! » Il referma sa bouche aussi vite qu'il l'avait ouverte et abaissa son bras qu'il avait élevé pour appuyer ses propos.


Je le suivis du regard jusqu'à ce qu'il quitte la maison avec sa mallette pour je ne savais quelle raison. J'installai mon frère sur une chaise et allai chercher des glaçons, son orteil et son orgueil étaient légèrement rouges et enflés, un peu de sang découlait de son ongle et de son amour propre mais rien d’alarmant. Il m'expliqua vaguement la raison de sa blessure et de la dispute avec papa, visiblement ce n'était pas lié, mais il avait dû s’énerver après les refus successifs de notre père et avait attaqué la porte, je ne voyais que ça, car son explication était stupide. Je passais et repassais soigneusement le bandage entre deux cris de douleurs et fixai le tout. la magie coûtait trop chère pour les petites blessures, je l'avais appris à mes dépends, c'était la plus dangereuse à utiliser. Un jour, il était tombé de l'arbre de notre jardin d'enfance, encore, il était très mal tombé, et bien il y avait de quoi regretter de l'avoir soigné car je m'étais retrouvée dans un état encore pire que lui. Je n'avais pas vraiment le temps de m'attarder sur mes souvenirs car à peine je commençais à sombrer qu'une main mouillée me toucha doucement l'épaule, encore un peu sonnée je ne réagis pas à l'eau, en oubliant presque cette sensation désagréable. Mikuo sortait de la douche, habillé, il avait été élevé lui. Ses cheveux coiffés vers l'arrière dégoulinaient encore abondamment sur sa nuque et il frissonnait de temps en temps. Ses yeux reptiliens passèrent de moi à Kaoru quatre fois avant que je ne prenne la parole.


« C'est pas moi, c'est la porte. » Ma tête accompagnait mes propos d'un secouement horizontal, je soufflais, exaspérée de l’ampleur qu'avait pris cette dispute.


Mikuo retira sa main trempée de mon épaule et je constatai la trace bien distincte de paume et de doigts, on pouvait dire que mon explication est tombée à l'eau. C'était tellement à chier comme blague, mais j'aimais bien. Le bleu se dirigea vers le rose pour prendre son pied, évaluer les dégâts et les soins, il faisait la tête de quand il était satisfait, ils échangèrent quelques mots puis de longues phrases certaines qui me concernait mais je n'avais pas l'air d'exister, puis il se remit à triturer son pied. Un genre de fétichisme de famille. Sans m'en rendre compte je tentais de ronger mes ongles par ennui mais ceux si étant durs comme de l'acier et aiguisés comme des couteaux, je me coupai la langue, la douleur fut brève et aiguë, le sang n'avait pas un goût désagréable alors je laissai la petite plaie ouverte pour m'occuper. Mon téléphone sonna depuis ma chambre, par réflexe je paniquai en le cherchant dans mes poches inexistantes avant que mon cerveau ne se connecte au système nerveux de mon corps pour le déplacer jusqu'en haut. Façon polie de dire que j'avais deux de tension. Bien sur, comme d'habitude, je n'étais pas arrivée à temps, mon écran indiquait que l'appel manqué venait d'Aerith, mauvais pré-sentiment cette fille avait des problèmes, j'en étais sure. Ho joie, ho désespoir, ho jeunesse ennemie, j'ai pas encore vieilli pour me mêler des affaires des autres. D'un autre coté si je ne rappelais pas, j'allais me sentir coupable...


Ha mais oui, c'est vrai, je n'avais pas d’âme. Je reposai mon téléphone juste avant qu'il m'indique ne plus avoir de batterie, je le branchai au chargeur laissé à coté de ma table de nuit. Il se remit à sonner. Aerith, encore, je pesais le pour et le contre, le contre l'emportait mais le calcule se transforma en équation dont la variable était la curiosité, je décrochais nerveusement l'appareil en regrettant mon choix.


« Sakura ? Je suis contente que tu aies décrochée, elle souffla anxieusement, j'ai... j'ai un problème. Sa voix était fluette, nerveuse et surtout saccadée.


- Quel problème ? Répondis-je en restant sur mes gardes.


Elle ne pouvait pas demander à son frère ? À moins que cela ne le concernait ou qu'elle avait trop honte pour en parler avec lui.


- Je ne veux pas te le dire par téléphone, s'il te plaît n'en parle pas à mon frère.


Je ne savais pas et j'hésitais, elle s'était vraiment foutu dans la merde on dirait, je pouvais vraiment prendre le risque de m'y impliquer ? D'un coté il se pouvait que ce ne soit rien...


- Oui. (= On verra.) Mais parle clairement d'accord je ne veux pas d'hésitation si ton histoire est compliquée. 


- Oui, oui pas de problème... je peux faire ça mais s'il te plaît ne cries pas. (Je craingnais le pire à présent mais je fis vœux de silence jusqu'à ce qu'elle ai fini.) Je, tu sais au début de l'année, même maintenant, j'ai des problèmes, des notes moyennes. (Entre 14 et 11 je dirais.) L'école que je souhaite intégrer est très sélective, je n'ai pas le droit à l'erreur jusqu'à la fin de l'année... Bref, j'ai triché. (On le faisait tous, sauf moi, j'étais trop nulle dans ce domaine) Je sais pas si on peut vraiment dire tricher, mais je, j'en avais besoin... J'ai pris de la drogue, (D'un seul coup je blêmis je ne pensais pas à une telle merde, elle bégayait ça et là, elle me paraissait confuse et différente de la douce personne que je connaissais.) Je ne suis pas fière de ça mais depuis... On n'a pas beaucoup d'argent dans la famille, je vise un travail pour pouvoir aider mon frère et avoir une vie plus agréable, cette drogue coûte cher, très cher... Je sais ce que tu penses, je ne suis pas accros mais j'en ai besoin... (Sa voix se fit suppliante et elle a l'air tout sauf clean, elle était insistante, pressante, je n'aimais pas ça, elle me faisait peur,) s'il te plaît aide moi, je te rembourserais quand je le pourrais, mes notes ont beaucoup augmentée grâce... » Je raccrochai sèchement.


Je ne tremblais pas et m’asseyais sur le lit, c'était quoi ça ? J'étais choquée mon regard parcourait la pièce et j'essayais d'assimiler ces informations, je l'avais coupé mais ça n'allait pas s’arrêter comme ça, je me méfiais d'elle maintenant, la pauvre jeune fille douce et gentille qu'elle était, quand était-elle morte ? Obsédée par des résultats elle risquait de faire des conneries et d'attirer Cloud avec elle, je devrais lui en parler, c'est vrai, mais il ne pourrait rien faire, c'est ce que je pensais, à part se faire du mal. J'allais attendre pour voir comment cela évoluerait mais cela n’annonçait rien de bon, je savais que si je n'en parle pas à Cloud les choses allaient empirer pour elle mais pas pour lui, pas dans le présent en tout cas. Je pensais pouvoir faire quelque chose. Je ne pouvais pas juger de loin comme ça, je devais attendre, m'occuper de mes problèmes d'abord. Je décidai d'aller squatter le canapé devants n'importe quelle chaîne, histoire de me détendre un peu, en priant pour que je ne m'endorme pas. Lorsque je descendis il n'y avait plus personne, ils avaient dû monter dans leur chambre, mais personne n'était en bas. Je ne pris pas la peine de vérifier si mon père était dans la sienne, j'allumai la télé et me glissai sous la couverture qui était installée sur le canapé, je m'étirai, et baillai, c'était encore arte. Mes paupières étaient lourdes, je ne pouvais même pas lutter, ma tête pendait lamentablement dans le vide, mon cou se tordit dans une position étrange, je, j'étais, très souple... et avant de m'en rendre compte, mes yeux se fermèrent et respirant lourdement je m'endormis comme une moche.



Sur ce site on ne peut pas mettre d'images alors je tiens maintenant un blog https://clemence000.skyrock.com/ qui permet de vous tenir informé du développement de l'histoire et des personnages.

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