Une Clef, Deux Portes, Trois Vies

Chapitre 19 : La Fin du Prologue et le Début de la Vie

2431 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 28/10/2017 15:38

Qu'est ce que Jack faisait, il n'appelait pas les pompiers. J'étais peut être paranoïaque mais je décidai de les appeler à sa place, juste pour être sure de ne pas être seule avec lui pour longtemps. Je restais alerte pendant que je parlais au pompier au bout du fil. Jack ne semblait pas bouger de l'accueil. Je donnai l'adresse et éludai sur les raisons de la fracture de son nez.


Une fois raccroché, je me sentis soulager de ne pas m’être fait choper.


Je soufflai de soulagement en me rallongeant. Au bout d'une dizaine de minute j'entendis la porte s'ouvrir. En urgence je fermai les yeux, imitant le sommeil. Je le sentis s’arrêter devant mon lit.


Il prit une grande inspiration et continua à marcher vers mon voisin, Cloud. Je rouvris les yeux, je ne pouvais pas voir ce qui se passait, une fine cloison me séparait de son lit. Mon cœur se serra, je devais voir ce qu'il se passait. Non.


Non, non, non, non, non. J'avais l'air idiote, une véritable idiote. C'était la fatigue et les événements qui s'étaient enchaînés. Je faisais une petite crise.


« On fait vraiment que de la merde. Ça va me retomber dessus. »


Il prit une grande inspiration, pas comme si il se donnait du courage, mais comme si la situation l’excédait. Je me levai spontanément et le rejoins.


« Qu'est ce que tu fais ? Lui demandais-je accusatrice. Il avait un scalpel dans sa main droite et semblait nullement choqué de me voir. Il ne chercha pas non plus à dissimuler son couteau.


- Je me débarrasse de Cloud comme ça tu profites des quatre jours qu'il te reste et tu ne te poses plus de questions. Dit-il en prenant un ton qui se voulait rassurant, se tournant légèrement vers moi, il rangea brièvement la lame dans sa blouse.


- Ça veut rien dire ce que tu dis. Ris-je nerveusement, un long frisson me parcourant le dos.


- Tu iras mieux dans cinq jours, d'ici là tu vis tranquillement, okey ? Il me présenta ses deux paumes en faisant de lents gestes pour me calmer.


- T'es malade pourquoi tu dis ça. Éloigne toi de Cloud tout de suite. Ordonnais-je dans la précipitation. Il ne fit rien. J'ai appelé les pompiers, ils seront là dans quelques secondes. Le menaçais-je.


- Tu me rajoutes du travail ! Maintenant je dois me dépêcher, merci beaucoup ! » S'énerva-t-il.


Il sortit habilement le couteau de sa veste, ses mouvements furent d'une vitesse et d'une précision divine, définitivement inhumaine. Je n'arrivais à le suivre des yeux et alors même que je clignai des yeux, la jugulaire de Cloud fut tranchée à la seconde où je les rouvris.


Mon inspiration se bloqua dans ma gorge, l'aorte de Cloud se vidait de tout son sang. Quelques secondes semblaient durées une éternité. Jack ne bougeait pas et sa veste blanche laissait quelques taches rouge s’imprégner dans le fin tissu.


Étrange, troublant, mon comportement était troublant. Je n'étais pas paralyser par la peur, ou même le choc. Certes cela m'avait déstabiliser mais la raison pour laquelle Cloud allait mourir c'était que je ne faisais rien. Je le laissais se vider de son sang. Les bruits d'agonis de Cloud étaient noyés dans sa gorge tranché et quelques bulles se formaient au dessus de la trachée. Une trachée tranchée.


Il lui restait au bas mot quatre secondes, je pouvais encore le sauver. Mais je ne fis rien.


J'entendis la porte automatique s'ouvrir, ça devait être les pompiers. Trois secondes, deux secondes, une...


« Il y a quelqu'un ? Zéro.


Oui j'arrive. » Annonça Jack en passant à coté de moi.


Je sentis une fatigue énorme s'abattre sur moi, mes jambes flageolèrent, je me retins à la cloison à ma droite et me dirigeai à taton au lit en face pour m'allonger, victime d'une bouffée de chaleur. Dans la salle à coté les pompiers discutaient avec le médecin. Puis la porte s'ouvrit, leurs pas s’arrêtèrent devant mon lit.


« Elle a quoi au juste ? Demanda sévèrement un des pompiers.


- Du stress essentiellement, de la fatigue un peu. S'amusa Jack.


- On ne peut pas appeler les pompiers pour juste ça. Sinon on embarque la moitié du lycée y'a pas de soucis. Répondit le pompier énervé.


- Excusez la, elle n'a pas réfléchit. Mais pour savoir, elle vous a dit quoi ? Demanda Jack, prenant un ton étonnamment mal honnête. Le pompier se perdit dans ses pensées, son teint halé devint blafard, son visage se figea.


- Je sais plus. Il sembla choqué et perdu.


- Ha... Nargua Jack en se tournant vers moi.


- Bref, c'est la dernière fois que ça se passe comme ça ! »


Jack raccompagna le pompier à la sortie en s’excusant inlassablement, puis il vint à mon chevet avec un thermomètre.


« Tu comptes pas me le mettre dans les fesses j'espère ? Dis-je en désignant l'embout métallique.


- Non ! Allez ouvre la bouche, t'as fait assez de conneries comme ça. Il passa le thermomètre sur ma langue pendant que je refermais ma mâchoire dessus et émis un grognement de protestement.


- Je n'ai pas appelé les pompiers pour moi ! M'emportais-je.


- Pour quoi alors ? Il ressortit le Thermomètre après un petit bip bip bien significatif et en étudia la température qu'il nota sur un feuille à coté.


- … Je réfléchissais sans interruption, j'avais oublié pour QUI j'avais appelé.


- Tu vois bien que rien ne sortiras de cette conversation. Il se leva et me tourna le dos. Je vais t'apporter un jus de fruit et puis tu te reposeras. (Non !)


- J'ai appelé pour Cloud ! Hurlais-je en l'attrapant par le bras. Qui est Cloud ? Repris-je. Il resta figé pendant plusieurs secondes. Soudain, il se dégagea comme si je l'avais brûlé.


- Je ne sais pas, reste là je vais voir quelqu'un. » Il sortit en trombe sans que je n'ai le temps de dire quoi que ce soit.


Je regardais la main qu'il avait dégagé, une fumée blanche se dégageait d'elle. Son bras aurait dû être chauffé à blanc ! Et pourtant rien, il n'était pas humain. Enfin je compris.


Pffff, j'étais juste une idiote, ''Jack'' Hein ? C'était pas plutôt Zack ? Connard va.


Je l'attendis pendant au moins deux heures, il n'était pas question que je fuis alors que la vérité était à portée de main. Zack passa la porte avec un garçon aux cheveux argentés, les yeux verts, le visage fin, un autre canon de beauté. Ce dernier voulu ouvrir la bouche mais je l'interrompis hautainement.


« Seph' je présume ? Les deux se regardèrent éberlués mais le gris afficha bien vite un sourire ''bienveillant''.


- Sephiroth pour être précis. Je le regardais de haut en bas, il portait une toge blanche brodée d'or, était-il un dieu ? Cela me sonnait tout de même légèrement faux.


- Peut importe, c'est quoi ces vingts ans de vacances ? Retondis-je sur mes grands chevaux, je n'étais pas en colère mais qu'ils se dépêchent, j'avais assez attendu.


- C'est fou à quel point '' chassez le naturel il revient au galop'' hein. Balaya Sephiroth d'un revers de la main, un rictus apparent.


- J'ai eu le temps de réfléchir durant ces deux longues heures. Dis-je en lançant un regard dangereux à Zack. Ce dernier ne dit rien, si il y avait un chef entre eux, c'était Seph'.


Ils gardaient une certaine distance entre eux et moi, ne serais-je pas celle que devait avoir peur ? Pourtant, les deux me craignaient, ça c'était évident.


- On t'as envoyée sur terre pour une durée de vingts ans à la base. Dans notre monde tu as travaillé longtemps et on t'a accordée des vacances dans un autre monde. Il laissa sa parole en suspend histoire que je digère l'information.


- Bon, et donc ? Ils restèrent planté un moment sans savoir quoi dire. Je ne suis pas si surprise que ça, vous pensiez vraiment que moi, seul être vivant avec des pouvoirs magiques, je n'aurais jamais douté. Je ne ressemble pas à mon père et ma mère semble ne jamais avoir exister. En plus de mon physique, de mes pouvoirs et de ma mémoire.


- Ta réaction n'est pas normale. Me coupa Zack, vers qui je me tournai.


- C'est vrai mais j'ai quelques problèmes de personnalité ces temps si. Dis-je mesquinement. J'ai le sentiment de partager mon corps avec quelque chose d'autre.


- Ton vrai toi semble reprendre le dessus, au moins son esprit. Tu n'as pas à avoir peur ce n'est pas rare.


- Pourquoi je ne me souviens de rien alors ? Et mes frères qui sont-ils ? Et Cloud qui est-ce ? L'assaillis-je de questions hors d’haleine.


- Tes frères peuvent encore profiter de leurs vacances, ce sont vraiment tes frères. Et Cloud, c'est un peu plus compliqué, pour passer de notre monde à la Terre il faut rentrer dans un portail qui modifie la planète selon nos commandes, le portail modifie ta mémoire, ton accès à tes pouvoirs et ton corps. Et l'inverse ça se fait par la mort. Cloud a vécu longtemps avec vous mais quand on prend le portail en sens inverse son existence est oubliée pour éviter qu'on le recherche par exemple.


- Cloud est mort et est revenu dans ''mon'' monde ? Ça veut dire que je vais devoir mourir pour revenir ? Je me sentis blanchir d'un coup, mon sang quitta mon visage, mon cou et mes doigts et un froid glacial y germa.


- Oui, je suis désolé mais c'est pas si horrible que ça tu verras. Il n'était pas du tout désolé. ''Pas si horrible'' je ressentit une colère noire, comment ça pas si horrible, cela ressemblait à une blague immonde et pendant une seconde je l'imaginai la tête planté sur une pique.


- Je verrais rien du tout ! Vous n’êtes pas obligé de mourir pour repartir, si ? M'insurgeais-je.


- Non, nous ne sommes pas passés par un portail qui modifie, si tu partais comme nous tu ne récupérerais ni tes pouvoirs ni ta mémoire ni ton vrai corps, et ça, ça ne nous arrangerait pas. Il restait immergé dans un calme olympien mais semblait me voir comme une plaie.


- J'ai déjà mes pouvoirs, non ?


- Pas entièrement.


- Je ne suis pas moi ?


- Non.


- Je ne peux pas rester comme ça ? Ici ? Je me rendis alors compte de quelque chose, Qui suis-je ?


- Tu n'es personne. Et tu ne peux certainement pas rester ici. On te tueras de force si il faut mais tu reviendras. (Mais oui bien sur, personne ne perd son temps avec ''Personne'')


- Qui suis-je ?! Pourquoi vous avez besoin de moi ? Pourquoi avoir été aussi violent avec moi ? Vous ne pouviez venir me parler tranquillement, et ne pas attendre que je vous grille bêtement !


- Il faut savoir que à nos yeux tu étais et tu es toujours instable, tu as une partie de tes pouvoirs et pas la même mentalité pour les gérer, on voulait, je voulais que tu te rendes compte que les choses ne vont pas durer. On ne savait pas comment tu allais réagir, j'avoue avoir prié pour ton suicide, ça nous aurait épargné le déplacement. Mais Zack a peur de ta réaction une fois revenue dans notre monde.


- Vous êtes complètement con. Dis-je abasourdis. Je ne suis pas instable.


- Tu l'es, maintenant arrête avec tes questions idiotes, ce sont des choses que tu sais déjà c'est juste que tu les as oubliées.


- Quand voulez-vous me tuer ?


- Le plus tôt possible si cela ne te dérange on a moins de temps que ce que je croyais, on a quelques soucis diplomatique sur notre planète.


- Je suis quoi ?


- Une habitante de notre planète. Maintenant arrête je ne répondrais plus à tes questions qui sont une perte de temps. »


Je ressentais une peur dévorante en mon cœur, j'avais peur mais je ne savais même plus de quoi, sans doute de tout, dans quelques minutes voir secondes j'allais mourir, je priais pour que ce sois une blague. Étrangement je n'avais pas pensé une seconde à m'attaquer à eux, contrairement à ce que j'avais fomenté pendant une dizaine de jours seulement. Heureusement que j’étais assise, c'était beaucoup a assimiler. A mes yeux ce n'était pas difficile à croire, on pouvait me prendre pour une folle mais j'avais beaucoup souffert de ma différence et je souhaitais vraiment ne pas être d'ici. J'étais différente alors pour survivre j'avais changé, j'avais appris et je me suis trompée un nombre incalculable de fois, j'ai appris de mes erreurs dans le sens '' Tu ne peux pas dire ça, tu ne peux pas parler comme ça, tu ne peux pas voir les choses comme ça. Tu es bizarre, tu es montreuse, tu n'es pas humaine'' Ha oui le fameux : ''Tu n'es pas humaine''.

Je ne voyais pas comment cela était une insulte mais si je ne le prenais pas mal j'étais encore plus mal traité ''Et alors, qu'es-ce-que ça peut bien faire ?'' Et paf un cailloux. Je n'aime pas les humains.


« Alors, on y va quand ?


- Chassez le naturel il revient au galop ? Enfin bref allons-y. »


Il s'assit à coté de moi et puis je fermais les yeux.


« Je me fiche de souffrir.


- Ne t'inquiètes pas je vais faire ça vite. »


Il prit ma tête et ma nuque, il la tordit rapidement dans un net craquement que j'entendis mais tout devin noir peut de temps après, oui c'était rapide et j'eus à peine le temps de me sentir partir que je me sentis revenir à moi.






Fin du Prologue



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