Une Clef, Deux Portes, Trois Vies

Chapitre 18 : Oups lapsus

1950 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 14/08/2017 12:36

Aerith fut poussée en avant et glissa par dessus la barrière. Elle s'y était agrippée de toutes ses forces ce qui la fit tourner de sa position initiale dans les airs, j'étais figée. Cela se passa tellement vite que je n’eus pas le temps de la suivre du regard durant sa chute. Elle hurla à plein poumons avant que son souffle soit violemment coupé par le choc du sol. Le bruit vint avant l'image, ce fut immonde, sa chaire et ses os en contacte avec le carrelage froid firent un bruit... C'était indescriptible, le son fut un peu sourd mais donnait une sensation poisseuse et salissante. Elle avait chuté à mes pieds et je sentais déjà son sang imbiber l'osier de les chaussures compensées. Je regardai au sol, il n'y avait rien, je fronçai les sourcil et me tournai vers Mikuo.


« Que voulais-tu me montrer déjà ? Je ne compris pas pourquoi je regardais en bas alors que Mikuo m'avait montré le 4ème étage.


- Je sais plus... » M'avoua-t-il, il sembla lui même réfléchir, beaucoup d'élèves en plus de nous regardaient le sol et avaient eu une seconde d’inattention, il me semblait que...


Je levai de nouveau les yeux vers le 4ème étage, c'est là qu'il y avait le plus d'élèves en train de me regarder avec surprise. J'avais quelque chose entre les dents ou quoi ? Au bout de quelques secondes les élèves reprirent leurs activités avec un arrière goût d'incompréhension que je partageais avec eux. En sentant une main glissé sur le haut de mon dos je sursautai.


« Vous faites quoi ? Me demanda Kaoru en passant son regard de moi à Mikuo.


- Rien, juste une impression de déjà vu. Il arqua les sourcils.


- T'es livide. Je plaçai le dos de ma main devant ma bouche pour rire avant de lui ajouter.


- Ha ? Je n'ai pas la moindre idée de ce qui m'arrives, mais ne t'inquiètes pas ma santé, elle se porte comme un charme. Son expression voulait tout dire.


- T'es sure que tu vas bien ? Insista-t-il avec une touche d'inquiétude dans la voix.


- Puisque je te le dis. » Répondis-je sèchement.


D'un regard je l’empêchai d'ajouter un mot supplémentaire, il s'étouffa dans sa phrase en déglutissant. Il lâcha enfin mon dos et s'éloigna comme si je l'avais brûlé.


« Tu peux disposer. » Dis-je les lèvres pincées et le regard sévère.


Il s'inclina légèrement, me lançant un regard apeuré, il monta les escaliers la tête basse.


« Qu'est ce qu'il se passe ? Je l'avais presque oublié lui.


- Je ne sais pas. » répondis-je du tac au tac.


Cloud ne posa pas plus de questions et sa présence commença à m'irriter sans aucunes raisons. Je fis fi de sa proximité avec moi et allai en cours en demandant à Mikuo de m'accompagner. Mon meilleurs ami me collait aux basques. Je m'étais débrouillée pour n’être, ni à coté de Kaoru ni à coté de Cloud, à vrai dire, j'avais piqué la place de Train le voisin de Mikuo.


Malheureusement le professeur hurla en nous voyant, décidant d'à tout prix séparer les frères et sœurs, me plaça à coté de mon ancien voisin.


« Faut le dire si je t'emmerde. Me dit-il en utilisant l'humour comme écran devant sa colère sous-jacente.


- Je n'ai pas envie de te voir en ce moment. Répondis-je honnêtement, les yeux dans les yeux.


- Quoi, mais pourquoi ?! S'exclama-t-il, je pris quelques secondes pour réfléchir.


- Une soudaine envie, ça m'est venue d'un seul coup. Je savais pertinemment que ce que je disais attiserait ça colère, mais je lui en voulais.


- Tu te moque de moi là ? Ses yeux me lançaient des éclairs alors qu'il me chuchotait ceci comme une menace.


- Pas dans l'absolue, non. Je durcis mon ton et mon expression faciale en le défiant du regard.


- Pour qui tu te prends pour me dire ça ? Je t'ai rien fait ! Il me frappa d'un doigt accusateur et violent au dessus de ma poitrine provoquant ma colère.


- T'es comme un plat qui m’écœure, d'un seul coup tu me files la gerbe. Il serra le poing et la mâchoire simultanément en brandissant son poing que je regardais avec dédain.


- Connasse ! » Son poing frappa mon visage d'un coup violent, sec et incontrôlé.


Je le saisis et pivotai sur moi même pour le déséquilibrer, prenant de la vitesse. lorsque je revins au point de départ, j'éclatai mon coude sur son nez pour le briser. Sous la surprise de l'action personne dans la classe ne bougea, pas même mes frères, tous étaient à présent tournés vers nous au moment où je sentis son os péter sous ma force, le tordant à gauche de son visage anciennement parfait. Je lâchai ma prise autour de son poing, il s'écroula au sol.


Je fus prise d'un élan de lucidité et mes jambes me lâchèrent à mon tour, du sang s'écoulait de son nez et la douleur le tordait au sol. Il me rappelait une araignée que j'avais brûlé étant petite. Des mouvements dans la classe commencèrent à se faire sentir. Ils vinrent autour de Cloud et moi, j'avais le regard vide avant qu'une étincelle ne vienne l'embraser, ce fut comme si mon sang avait regagné mon cerveau, mais pas mon cœur.


Je me levai lentement, comme un animal apprenant à marcher pour la première fois et me hissai au mur le plus proche. Certains de mes camarades, dont j'avais oublié le nom, se pressèrent pour m'aider à me relever alors que les cris de Cloud redoublaient, je l'avais salement amoché mais je ne l'avais pas tué, mon coup n'avait pas été assez droit pour ça. Je m'approchai de la porte et le professeur m’arrêta en plaçant son bras face à moi.


« Où vas-tu ?


- A l’infirmerie, chercher de l'aide.


- Ce n'est pas à toi d'y aller tu es dans un mauvais état.


- Non. Je le contournai mais il me rattrapa par le bras.


- Tu n'as pas le droit, tu es sous ma responsabilité. Mon visage devint plus impassible que jamais, demandant à mon instinct comment je devais réagir.


- Si je n'ai pas le droit je le prends. » Je lui pris le bras fermement et tirai jusqu'à ce qu'il me lâche, il céda contre son gré et je partis en courant vitesse folle hors de la classe.


Au bout d'une dizaine de seconde j'étais arrivée au rez de chaussez, je devais avoir sauté jusqu'en bas, je ne me souvenais de rien. J'inspirai profondément, mon comportement avait changé depuis moins d'une heure, que c'était-t-il passé ? J'étais devenue plus froide et je sentais déjà mon cœur se figer à l'écoute de ma tête. J'avais volontairement fracassé le crane de Cloud, considérant qu'il l'avait mérité, et cela bien avant notre désaccord.


« L'heure est grave. » Murmurais-je sans m'en rendre compte.


Je me mis en marche vers l'infirmerie. Le médecin me regarda entrer avec un sourire mais le perdit à grande vitesse en croisant mon regard semblant reconnaître un fantôme du passé.


« Zack, va aider Cloud, je lui ai fracassé le crane. Il resta immobile un long moment comme si il pouvait disparaître en arrêtant de bouger. Et vite. Précisais-je.


- C'était pas mon idée. Me dit-il toujours sans bouger, me regardant dans les yeux. Non ce n'était pas ça, il regardait mes yeux.


- De quoi tu parles ? Lui demandais-je perplexe, il reprit un peu de contenance après m'avoir fixé avec attention.


- De rien. Je vais y aller. Il partit dans la réserve.


- Attends une seconde. Je n'ai pas envie de retourner en cours tout de suite, laisses moi rester. Il revint avec une boite de secours et une blouse blanche.


- Bien sûr, allonges toi, je vais le chercher et on va l'allonger. Ha et il faudra qu'on parle.


Il avait un scalpel à la main. Je ressentis un frisson dans mon dos, un mauvais pressentiment.


- Tu vas faire quoi avec ça ? Demandais-je prudemment.


- Rien. Il le posa sur son bureau, c'était suspect.


- Finalement je veux venir.


- Non. »


Juste non, il sortit. Comme ça. Et moi, je restai là. Je ne comprenais pas. Que voulait-il faire ? Il devait appeler les pompiers. Et moi pourquoi je ne le faisais pas ? Mes yeux s’égaraient à droite, à gauche. Je finis par me résoudre à aller m’asseoir sur un lit de l'infirmerie. Sur le chemin je croisai mon regard dans le reflet de la porte en verre menant à la salle de repos.


Mon œil argenté, à gauche, semblait se faire manger par mon œil noir, à droite, sous forme de veinules noires peu développées partant de la droite de mon iris vers son centre. C'était donc ça ce que Jack regardait... Mais qu'est ce que je pouvais faire ?


Je pouvais guérir mes yeux noirs en me reposant alors peut être que ça aussi. Je me mis au lit et fermé les yeux en espérant que le sommeil viendrait, ou au moins que je me détendrais.


Cette journée avait épuisé mon petit corps humain, le seul soucis c'était que nous étions encore le matin. Je laissais mon esprit planer au dessus de mon corps, J'avais du mal à dormir mais au moins je me détendais au maximum. Une boule au ventre se forma me faisant brutalement retourner sur terre, et si Cloud portait plainte, qu'est ce qu'il arriverait ?


Environ une dizaine de minutes plus tard j'entendis des voix étouffées dehors puis la porte automatique s'ouvrit.


« On va l'installer dans la salle de repos, je vais pratiquer les premiers soins puis j’appellerais les pompiers. Énuméra Jack à son collègue.


- Je peux les appelez si vous voulez. Se proposa la voix de monsieur Vrarims, mon professeur de philosophie.


- C'est mieux si c'est moi, je pourrais expliquer les soins apportés ainsi que les détailles de la blessure. » Son ton était sans appel et le professeur bredouilla un d'accord peu sur de lui.


Je fermai les yeux pour faire croire que je dormais quand ils passèrent la porte menant aux lits. J'entendis du bruit, Cloud était plutôt lourd alors les professeurs devaient laisser traîner ses pieds au sol. Ils l'installèrent sans trop de difficulté et un silence pesa dans la pièce.


Une question me chatouilla, pourquoi un simple nez cassé prenait autant de temps à être prit en charge, normalement tu appelais les pompiers et paf ça faisait des Chocapic. Les blessés réels ne passaient jamais par la case infirmerie.


« Vous pouvez retourner en cours, je peux me débrouiller à partir de maintenant.


- Ha oui bien sur je ne vais pas vous importuner plus longtemps. » Et c'est ainsi que mon prof sortit sans plus de questions.


« Ça y est je le dis c'est suspect » pensais-je.


Ça sentait le poisson et je commençais à avoir peur.


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