Une Clef, Deux Portes, Trois Vies

Chapitre 17 : Pas un cyclone en vue

2402 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 13/08/2017 18:15


23h59 ….................... 0 h



Jours ______________ -05



Bien sûr que le décompte n'allait pas disparaître d'un seul coup, comme ça, sans m'avoir fait faire une crise cardiaque ! Ce matin j'avais crié comme une damnée avant de me mettre à rire nerveusement. J'étais prise d'une soif démoniaque. Je m'enfilai une bouteille d'un litre en quinze secondes sans un espoir de l'étancher, quel gâchis. Au bout d'un moment, cela se calma et j'étais retournée me coucher. Ce qui devait se passer arriva, j'oubliai de programmer mon réveil pour l'école et je ne pus pas compter sur mes frères pour me réveiller, au vue de nos désaccords à ce sujet. Mikuo n'avait pas donné son avis à ce sujet mais je le connaissais déjà. D'ailleurs, il savait que je savais et ça l'énervait encore plus.


Mes frères étaient partis sans moi lorsque j'avais ouvert les yeux pour la deuxième fois de la journée. Je récupérai l’intégralité de mes affaires et filai comme un poisson volant. Par chance, il était dix heure passé et celui ci commençait à moins cinq. Le mercredi était très léger en soit, Anglais deux heures, de dix à douze. J'étais rentrée en trombe dans la classe en ayant oublié de toquer, j'espérais qu'il n'avait pas commencé.


« Excusez moi, je suis en retard ! »


Tout le monde se tourna vers moi et... Mauvaise classe.


Je refermai aussitôt la porte en affichant un grand sourire un peu benêt. Bon... ils avaient changé d'endroit, Il y avait un panneau qui indiquait les salles par classe, et effectivement, le professeur devait avoir eu besoin d'un rétroprojecteur qui fonctionne. Je me dirigeai en salle 254 et toquai à la porte avant d'y entrer.


« Bonjour, je suis en retard. Dis-je en passant juste la tête par la porte.


- Allez chercher un billet d'admission. Il me fit le signe ''du balai'' de la main.


- Oui bien sûr, bonjour à vous aussi. »


Je repartis avec le même sourire. Je m'entendais bien avec la CPE qui s'occupait des absences. Une fois fait, je revins et m'installai à coté de Cloud. Le prof me fit les gros yeux mais n'avait rien dit, je devais donc me taire. Cloud était un peu nerveux à coté de moi, il murmura un bref ''il faut qu'on parle'', avant de se replonger, trop prestement pour être vrai, dans le cours inexistant de notre professeur. Ce dernier nous fit faire une pause entre les deux heures et Cloud attendait ce moment pour m'embarquer, presque à mon insu. Il me prit par le poignet avec un peu de force et m'emmena à coté des toilettes hommes.


« S'teu plaît, Parle à Aerith, elle ne va pas bien. Elle passe ses nuits à pleurer, les gens l'insultent et l'évitent comme la peste. Il se gratta l'arrière de la tête avant de se frotter les yeux péniblement.


- Non ! Et arrête de me parler d'elle. Je ne lui parle plus, point barre. L'avertissais-je de la main.


- Elle le vit très mal, elle peut faire une connerie et elle dit déjà que sa vie est foutue ! cria-t-il en un éclat.


- Putain, merde. Je pris peu de temps pour y réfléchir, mais ma réponse était évidente. Okey t'inquiètes pas, je vais aller lui parler et on va redevenir amies.


- Merci, j'avais trop peur. Souffla-t-il. Il me prit dans ses bras, je me crispai violemment.


- On retourne en cours ? Je lui parlerais demain. Assurais-je en me dégageant.


- Oui, merci. » Inspira-t-il.


L'heure passa plus vite que prévu, mais j'avais eu le temps d'y penser. Cloud n'était pas du genre insistant et cela ne présageait rien de bon. Pourtant ça devrait aller, il m'en avait parlé à temps, si je pus dire. Quelle ironie, j'étais responsable de la colportation de ses problèmes et c'était à moi qu'on faisait appel pour la réconforter. Peut importe ce qu'elle avait fait, le suicide c'était horrible comme fin, la pire pour ceux qui restaient à mes yeux. Plusieurs personnes s'étaient déjà suicidées dans ce lycée, les élèves étaient très intelligents, l'un des meilleurs lycées de France. Mais il y avait beaucoup de pressions pour ceux qui y rentraient, je ne savais pas comment faisaient Grimmjow et Dante qui n'étaient pas plus sérieux que ça. Les élèves étaient/pouvaient être des salots entre eux, les filles plus que les autres. Cette année, il y avait eu trois tentatives de suicide et une réussite. Deux garçons, une fille, la fille et un des garçons s'étaient défenestrés du 4ème étage. La fille avait loupé, pas lui. Et l'autre s'était ouvert les veines du poignet, il avait été retrouvé à temps par sa mère. Les survivants avaient changé de lycée et déménagé, la meilleurs chose à faire. A choisir j'aurais pris des cachets.


Aerith restait une personne qui avait été mon amie, et puis maintenant elle devait avoir arrêté la drogue. Du moins je l'espérais. Mon ventre hurla violemment famine, j'avais encore oublié de manger ce matin. Je décidai de passer par l'infirmerie.


« Ha, Sakura ! Comment vas-tu ? M’accueillit Jack avec un grand sourire.


- Bien et toi ? Lui demandais-je amicalement.


- Comme d'habitude, beaucoup de faux malades. Rit-il avec une petite fossette au coin de la lèvre et des yeux pétillants. Cet homme devait faire fondre beaucoup de cœurs. Un peu le mien aussi.


- Tu ne voulais pas avoir un meilleurs poste ? Genre en temps que vrai médecin. Changeais-je de sujet.


- Ma vocation c'est d'aider, ici je vois des enfants qui n'ont pas forcément le temps d'aller chez le médecin. Vos études sont dures, beaucoup plus que pour le bac. Quel charmeur il faisait ! (Pour la ménagère de cinquante ans avec trois enfants par contre.)


- Des fois elles ne le sont pas ?


- J'ai été à l'école publique, mon bac je l'ai eu sans bosser. Balaya-t-il de la main.


- On a tous le même, non ?


- Je visais juste la moyenne. Bref, alors pourquoi es-tu là ? Me demanda-t-il un brin charmeur.


- Je n'ai pas mangé ce matin alors je voulais savoir si tu avais une ou deux briques pour moi. Demandais-je un peu gênée.


- Le mot magique ? Me taquina-t-il. Un question à laquelle je ne m’attendais pas et bugais comme une idiote avant de trouver.


- … S'il te plaît ? Dis-je, peu sûre de ma réponse avec un léger sourire coincé.


- Tu es plus mignonne quand quand tu souries. Il me fit un clin d’œil avant de se retourner pour prendre une brique dans le frigo et me la donna en main propre.


- Merci. Je peux en avoir une deuxième ? Demandais-je sans prêter attention à sa remarque qui m'embarrassait.


- Ça te donneras une raison de venir me voir demain. Allez file, à demain peut être. Je me mis à rougir comme une tomate.


- Au revoir à bientôt ! » Murmurais-je confuse avant de me diriger vers la sortie.


La porte électrique sembla mettre une éternité à s'ouvrir.


Je passai le reste de la journée avec mes frères, nous avions dépoussiéré un UNO et un Monopoly pour passer le temps ensemble. Avant de se détester violemment face à ma victoire par tricherie, je ne pouvais pas m'en empêcher, la banque me tentait trop.




23h59 ….................... 0 h



Jours ______________ -04




« Kaoru je comprends, mais toi, jamais. Que ça ne vous plaise pas, c'est une chose mais que vous complotiez contre moi pour que je reste à la maison, s'en ai une autre ! M'indignais-je.


- La leçon de morale tu peux la garder, je te rappelle que tu m'as droguée pour que je dorme ! C'est la poile qui se fout du chaudron. Me cracha-t-il au visage.


- Oui mais moi je viens de te prendre la main dans le sac ! Argumentais-je sans fondement.


- Mais c'est pas une raison, t'aurais pu me laisser faire !


- Tu sais que ça ne fonctionne pas sur moi. Mais enfin, qu'est ce qui t'as pris ? Questionnais-je, dans l’incompréhension la plus totale.


- Tu me demandes pourquoi ? C'est simple, tu te mets en danger et j'essaye de le limiter. Argumenta-t-il dans le vent.


- Bon je ne t'en veux pas, c'est normal. J'aurais fait pareil. » Conclus-je, fatiguée par la matinée de dingue qui commençait.


Je venais de prendre Mikuo la main dans le sac, il avait ajouté des somnifères dans ma boisson quand il avait vu que les premiers ne faisaient pas effets. J'avais senti la toxine à l'intérieur et l'avais vidé dans le lavabo pour m'en servir un autre, croyant que le lait avait périmé. J'avais tout de même un doute alors je l'ai laissé sur la table et m'étais planquée dans les toilettes. Je sortis quand je vis le flacon qu'il tenait. J'avouais avoir plus été choquée par le gâchis de nourriture que par son geste. En y repensant c'était un poil dérangeant. Mais j’avais fait pareil, en plus ça avait marché.


Je n'avais plus envie de lait et plaçai plutôt mon attention sur la brique de jus de fruit du docteur. Je ne l'avait pas mangé hier, c'était plus le matin que j'en avais besoin.


Sur le chemin de l'école, mes frères me collaient, s'en était presque gênant. Deux vrais flics en filature rapprochée. Rapprochée au point de me marcher sur les talons et de me faire trébucher. Au bout de la douzième fois, je me tournai vers eux. Kaoru avait le pied tendu vers l'avant, sans doute pour sa ''gymnastique'' du matin...


« Hey ho ! Ça va je ne suis pas un gosse. Dis-je d'une voix boudeuse en shootant dans son pied.


- On en est pas loin pourtant. Ria Kaoru.


- Comment ose-tu dire ça ? Tu me marches sur les pieds pour me faire tomber et me ramener de force à la maison ! Tu es toujours sur d'être en droit de me juger ? Dis-je septique.


- Joker, boule de pus. Je le regardai, choquée.


- C'est mon nouveau surnom ? Si c'est ça marche moi autant que tu veux sur les pieds, mais je ne veux plus l'entendre. Tête de bite. Lâchais-je.


- Fermez là et marchez, on n'a pas tout notre temps. Ordonna Mikuo.


- Pour de vrai ? Vous m’empêchez de marcher et d'un seul coup tu me demandes de recommencer ?


- Ta gueule. Me répondit-t-il vexé.


- Nan mais c'est une blague ? Bande de cons. » Conclus-je sarcastiquement.


Je repris ma marche en maintenant une certaine distance avec eux.


OoO


Ce matin j'avais une heure de math et deux de philo, j'adorais les mathématiques, c'était ma matière préférée avec l'anglais. Ma professeur de math était très efficace avec le programme, c'était une ancienne miss, très grande, élancée, cheveux châtains, avec des tenues plutôt originales. La journée commençait très bien.


Puis vint la philosophie, une vraie galère. Le professeur était très mauvais. Au début de l'année c'était une prof' très bien mais elle partit en Normandie. Son remplaçant, distrait et inculte, laissait ses élèves dormir en cours, lancer du papier et parler comme dans un marché. Heureusement pour nous, son cours était séparé par la pause, j'en profitai pour aller me chercher un chocolat chaud avec les gars à la machine à boisson du Forum. Enfin pour Mikuo c'était un café, beurk. Cloud était aussi venu avec nous pour une raison bien personnelle, il zyeutait tout autour pour trouver Aerith, c'était aujourd'hui que je devais lui parler. Moi, j'étais stressée et pas du tout pressée. Mes frères approuvaient plus ou moins l'idée, mais l'argument ''elle risque de faire une connerie'' s’appliquait même à eux et même en ce moment. Malheureusement pour Cloud la cloche sonna, ce qui signifiait peu de chance de la retrouver. Notre lycée était très grand avec beaucoup de bâtiments consacrés aux lettres, aux mathématiques, aux sciences, etc... Et le bloc principal (celui contenant l’accueil et le CPE) contenait plus les salles générales, nous avions rendez-vous en salle 403 pour la philosophie. Les escaliers principaux étaient bouchés par l’afflux des élèves montants et descendants. Ils étaient en bois ancien, c'était le même que ceux qui bougeaient dans Harry Poter mais ils étaient circulaires avec un immense trou au milieu. J'avais toujours eu peur d'y faire tomber mon téléphone. Le nombre de fois où mes frères m'avaient fait peur avec ça, je me mis à frissonner.


Je regardais l’escalier du bas pour me rendre compte de sa hauteur, il était beau quand même. Mikuo attira mon attention vers le haut, en un point précis, c'était Aerith qui devait avoir cours au dernier étage. Je pris mon courage à deux main pour l’appeler.


« Aerith ! » Hurlais-je pour qu'elle m'entende.


A l'entente de son prénom elle chercha la provenance du son, je lui fis un signe de la main pour attirer son attention. Elle se pencha par le trou pour me voir, je lui fis un grand sourire. Elle avait une mine abattue mais sembla s'illuminer d'un seul coup à ma vue. Elle me sourit à son tour, elle sembla heureuse. Tout semblait aller bien, mais elle perdit soudainement son sourire ses membres se crispèrent ses mains enserreraient les barres de protections et son visage laissa paraître une lueur effrayée. Une ombre

derrière elle attira mon attention , cette personne était grande mais je ne vis pas son visage. Avant qu'elle ne put ouvrir la bouche elle fut poussée en avant.


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