Une Clef, Deux Portes, Trois Vies

Chapitre 16 : Une brise d'espoir après la tempête

2787 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 05/07/2017 10:58

Je me réveillai une fois de plus dans un sale état. Je ne saignais pas mais je transpirais beaucoup, la partie supérieure de ma mâchoire était comme anesthésiée. J'avais envie de vomir et un goût acide ne quittait ni ma bouche ni mon estomac. Face à ma glace je voyais mes yeux explosés, rouge, j'avais l'air défoncé. Je pris une douche froide et descendis dans le salon il était vingt-trois heure quarante, je n'avais pas mangé et mes frères n'étaient pas là. Je me rabattis sur un plat au micro onde.


Depuis un moment déjà, avant même que mes problèmes ne commencent, j'avais montré des signes de faiblesses et de maladies mais aujourd'hui plus que jamais je me sentais mal. Je sortis mon plat du micro onde à main nue, il était un peu chaud, je restai planté là un moment, fixant le sol. J'avais un problème, je ne pouvais plus bouger, ma nuque me brûlait et un voile noir tomba devant mes yeux. Je m’affaissai et chutai lourdement au sol, mon état végétatif dura quelques secondes avant que je ne tombe dans l'inconscient, sans un bruit.


Sakura, t'as mangé avant de partir n'est ce pas ? Mais quelle conne ! Mais c'est pas possible !



23h59 ….................... 0 h



Jours ______________ -06



Je roulai sur le sol pour me relever, en vain. Je me giflai pour réveiller mon cerveau, cela ne fonctionna pas, j'avais juste mal. Je me traînai sur les bras et réussit à m’asseoir contre un meuble puis je vomis.


« J'en ai marre ! Je me mis à pleurer. Je suis fatiguée, ma vie c'est de la merde ! Dis-je entre deux sanglots.


- Sakura ? Kaoru sortit de l'angle du mur. Bordel ça va pas ? Il accourut vers moi et m’attrapa par les épaules.


- Foutez moi la paix, allez vous faire foutre. Soufflais-je, exténuée, la tête ballante sur le coté. Ma vue était brouillée et je ne distinguais qu'une boule rose face à moi.


- Merde, tes yeux !


Il me fit boire de l'eau, écarta mes paupières et claqua des doigts pour faire réagir mes pupilles, hélas pour sa tentative je ne distinguais que du beige. Il jura, paniqua, puis cria le nom de Mikuo. Au bout d'un temps que je n'aurais pas été capable d'estimer, ce dernier accourut à coté de moi.


- Ho mon dieu. Sa voix était crispée et effrayée. Qu'est-ce que tu fais, appelle les urgences ! Hurla-t-il à Kaoru.


- T'es fou c'est pas humain, tu veux qu'on la dissèque ou quoi ?! Rétorqua violemment ce dernier.


- Sakura, tu m'entends ? Mikuo de sa voix suppliante commença à m’inquiéter mais je décidai de calmer le jeu, car après tout je me sentais un peu mieux depuis que je m'étais vomie dessus.


- Oui, tais toi tu parles trop fort. J'ai quoi aux yeux ? Je vois flou, je suis malade ? Ils prenaient peurs de mon problème mais je ne savais même pas ce que j'avais au final.


- T'as les yeux noirs, ton blanc des yeux, ton œil argenté, c'est noir, je, je vois pas tes pupilles ! Il semblait avoir du mal à parler.


- Calme toi, c'est rien j'ai vu pire, ramenez moi dans la salle de bain, je vais me laver. » Après le coup des côtes à l'air, j'aurais l'air d'une chochotte si je trouvais ça bizarre.


Je commençais fébrilement à aller mieux, je pris appui derrière moi, sur le lavabo et me relevai péniblement. Mes frères me servirent de béquille et me hissèrent jusque dans la baignoire puis sortirent. Je ne voyais toujours rien, à taton je tournai les robinets et optai pour une eau tiède. Un fois propre, je remis mes affaires. Je me mis face à la glace et rapprochai mon visage, à la place de mes yeux à présent, il y avait deux taches noires. Je soupirai, cela n'était jamais arrivée. Mikuo m'attendait à la sortie pour m'emmener à ma chambre. J'avais beau me sentir ''Mieux'', mieux de ''Horrible'' ce n'était pas ''Bien''.


« Tu vois quelque chose avec tes yeux noirs ?


- Je ne distingue que des formes, avant que tu ne me demandes, non ce n'est jamais arrivé, non ça ne fait plus mal et oui, globalement je me sens mieux. Je vais me reposer et on verra plus tard. Dis-je fermement.


- Comme tu voudras. » A comprendre ''Comme il voudra''. Rester aliter ce n'était pas mon genre, j'en avais marre de ne rien faire et cela me faisait plus de mal que de bien.


Je m'assis sur mon lit face à ma glace, toutes lumières allumées. Je fermai les yeux et une lumière blanche traversa mes paupières. Je les rouvris, rien n'avait changé, je ne voyais toujours rien, mes yeux étaient des trous noirs et le plus étrange, aucunes de mes douleurs ne c'étaient soignées. C'était un mal tout autre, pas une maladie, pas une blessure physique.


« Quelle merde, c'est eux qui ont fait ça ? » Dis-je en tâtant mon visage.


J'étais un peu plus calme maintenant dans le silence. Dans la douche, je m'étais mise dans une colère folle, pas au point de casser des choses mais j'étais devenue impolie envers les familles de mes bourreaux.


Je me suis rendormie et à mon réveille mes yeux étaient redevenus normaux. J'avais décider d'aller en cours, je ne me sentais pas bien dans cette maison. Kaoru avait presque finit de nettoyer la cuisine et Mikuo était dans le salon en train de dormir. J'avais un peu de mal à leur annoncer que je voulais aller à l'école, je ne me sentais pas de réveiller mon frère alors je m’adressai à Kao'.


« Je veux retourner en cours. Dis-je avec peu de conviction.


- Euh, nan. T'es folle. Son ton était ferme et monotone.


- Je ne me sens pas bien dans la maison, et j'ai envie de voir du monde. Je vais mieux et je ne suis pas fatiguée. Lui expliquais-je.


- Et tu fais quoi si ça recommence pauvre conne ? Son ton devint plus bas.


- C'est quelque chose que je sens venir, je n'aurais qu'à partir si cela ne va pas. J'y retourne cet après midi. Affirmais-je.


- ''Je'' veux si, ''Je'' fais ça, tu vas nous tuer ! Tu comprends ça ? On va mourir, tu sais à quel point nous sommes normaux ? A quel point tu nous fais peur ? Il prit une pause. T'es pas un monstre, mais t'en deviens un. Tu pouvais pas te contenter d’être intelligente, gentille et calme ? Non ! Bien sur que non. Il était amère, j'étais seule face à lui mais il ne semblait pas me parler. Madame ça ne lui suffit pas, maintenant tu cherches la merde ! C'est quoi ton problème au final, hein ? Je restai silencieuse, il me fatiguait. Tu veux mourir ? Mais t'es la cause de tous tes problèmes. Je ne comprends pas ce que tu cherches, tes cheveux, tes pouvoirs, Aerith, même les gens qui te parlent dans ta tête ! Ha mais oui tiens, parlons d'eux, tu ne m'en as pas parlé de ça, Mikuo oui, moi non ! Je suis trop bête c'est ça ? Il sembla meurtri.


- Tais-toi. Ma voix était calme, ferme, autoritaire, mon regard le glaça, puis il sembla légèrement se souvenir pourquoi il me parlait.


- Arrête de me parler comme à un idiot ! Le son qui sortit de sa bouche était un peu plus aiguë, il avait vacillé et perdait un peu confiance en son argumentaire.


- Je te répondrais quand tu seras calme.


- Mais explique moi ! Il cria de toutes ses forces puis plus rien. Il me regarda, perdu.


- Voilà qui est mieux. Dans un premier temps tu ne vas pas mourir, moi sans doute. Tu vois, les gentilles personnes qui me parlent sont dangereuses, et moi aussi, j'ai peur pour ma peau. Que je sache, je ne suis pas responsable de tous mes malheurs, mon physique, mes pouvoirs, ces gens qui me parlent, les problèmes de drogue d'Aerith, tout ça ce n'est pas moi qui les ai causés. Et sache une chose pour l'attentat ce sont peut être mes bombes, elles n'étaient pas faites pour ça. Je ne les ai jamais utilisées dans une zone habitable... Kaoru, ma vie est en train de foirer d'un seul coup alors laisse moi le plaisir d’être égoïste. »


Je ne lui laissai pas le temps de répondre. Je montai dans ma chambre pour faire mon sac puis je e reposai encore un peu, je n'avais que deux heures de philo. Mikuo débarqua, il semblait calme, ce qui me fit moins peur que si c'était Kaoru.


« On va venir avec toi. Il posa sa main sur mon épaule. J'aurais vraiment eu envie de la retiré mais il l'aurait mal prit.


- Pas si sûre que Kaoru soit du même avis. Dis-je non sans amertume.


- C'est lui qui l'a proposé. (mytho)


- Comme vous voulez. » Répondis-je un peu froidement.


OoO


Devant la classe de philo je me rendis auprès d'un groupe de fille de ma classe. Cloud me regarda faire surpris et déçu. Il allait me parler de sa sœur, je n'en avais pas envie. Je voulais bien le consoler mais qu'il me parle d'elle était une autre histoire. Traîner avec des personnes qui ne me voyaient pas comme une source de problème était revigorant. J'avais lâché mes frères sur le chemin en piquant un sprint de l'enfer.


Même avec la meilleur volonté du monde la philosophie fut ennuyeuse, pourtant je n'avais jamais aussi peu dormi en cours de l'année. La vie amorphe que j'avais mené depuis un moment m'avait chargé en énergie. Je participais et me surpris moi même à être sociable et agréable avec ma voisine de table. Malheureusement le cours, une fois fini, se solda par ma rencontre avec Cloud à la sortie de la salle. Enfin je m'y attendais.


« Sakura ? Je le regardai fixement pendant quelques secondes avant qu'il ne continu de parler, On peut se parler ?


- Oui. Répondis-je immédiatement.


- Viens, on va parler ailleurs. »


Je le suivis sans mal. Honnêtement, ça avait beau être ma faute, j'en avais marre de la vie des autres. Il m'emmena près du CDI du lycée, une petite salle en face y avait été aménagé pour les lectures un peu moins classique, journaux, bd, livres etc... On s’y assit. Il agissait très nerveusement, notamment avec la manière qu'il avait de frotter ses mains sur son jean.


« Je sais ce dont tu veux parler. Aerith et ses problèmes. Le coupais-je au moment ou il voulu parler.


- Oui et non, je veux juste te demander de ne pas lui faire la gueule. Je veux qu'elle reste traîner avec nous, si elle reste seule elle va mal le vivre.


- Tu sais que j'ai pas de tout envie de rester avec elle. En plus ça l’encouragerait dans sa connerie. Elle m'a demandé de l'argent pour ça, moi je refuse de faire genre c'est pas ''grave''.


- Comment ça elle t'a demander de l'argent ? Demanda-t-il choqué.


- Elle m'a appelé pour me demander de l'argent pour acheter sa drogue. Dis-je laissant paraître un excès de colère dans ma voix.


- Bordel elle me fait chier à se mettre dans la merde comme ça !


- Tu sais, si mon frère faisait ça je le forcerais à arrêter en appelant la police ou en le mettant de force dans un centre. Lui proposais-je.


- C'est plus facile à dire qu'à faire ! M’engueula-t-il.


- Peut être mais pour moi c'est mort je ne traîne pas avec elle. Attends je vais pas cautionner ça.


- T'es vraiment une lâcheuse. A la première difficulté, ça y est y a plus personne d'un seul coup, c'est curieux ! C'est étonnant !


- Non, pas du tout. Pris-je au premier degré. C'est normal, elle fait une connerie elle l'assume. Je m'en vais. »


Je me levai et partis d'un pas rapide, Cloud m'appela à plusieurs reprises mais je ne m'étais pas retournée une seule fois. Arrivant dans tierce couloir, j'étais comme perdue, je connaissais ces sensation et commençai à paniquer. Je devais m’allonger, à nouveau prise de vertiges, je peinais à me diriger jusqu'à l'infirmerie.


Lorsque j'y mettais enfin les pieds, l'infirmier me servit de béquille jusqu'à un lit, et moi, je gardais les yeux bien clos, juste au cas où. Il me parla, je l'entendais mais je ne m'intéressais pas à ce qu'il dit. Il me donna de la glace et je me reposais quelques minutes. Lorsqu'il sortit je vérifiai mes yeux, ils n'étaient pas noirs, je voyais un peu flou mais cela semblait se clamer. Les crises étaient de plus en plus fréquentes à priori. Un fois ma vue recouverte je me levai et alla pour rendre la glace à l'infirmier. J’eus un choc en le reconnaissant, c'était le serveur à La Bourse !


« Ha bah tu as l'air de me reconnaître ? Rit-il de ses dents trop blanches.


- Vous faites quoi ici ? Demandais-je impoliment, un peu sur mes gardes.


- J'ai fait des études de médecine à la base, j'ai fait serveur une semaine pour remplacer un ami en attendant de trouver un travail.


- Ha. Bon bah j'y vais bonne soirée. Je m’apprêtais à traverser la porte électrique quand il m'interpella à nouveaux.


- Ça t’arrive souvent ces crises ? Demanda-t-il... Inquiet ? Je supposais.


- Oui et non, disons que ça empire. Me retournais-je vers lui en sortant de l'encadrement, les bras croisés.


- T'as pensé à une carence alimentaire ?


- Je sais pas, ça m'est jamais arrivé.


- Tu manges le matin ? Tu sautes des repas ?


- Ça m'est arrivé. Affirmais-je


- Bon prends ça. Il se retourna, dans un petit frigo derrière lui, il tira une petite brique avec des fruits et des vitamines dessus. C'est pour les carences, et étonnamment ça a bon goût ! Il m'envoya un sourire amical, je finis de même avant de le remercier. Juste avant de partir je me retournai vers lui.


- Au fait c'est quoi votre nom ?


- Tu peux m’appeler Jack. Viens me voir dès que tu te sens mal, je te donnerais une brique. »


Je sortis et pris la route vers la maison, d'un texto j'avertis mes frères que je rentrais un peu tard car j'étais partie acheter des vernis. Ce que, pour faire crédible, je fis sur le chemin. A la maison je décidai d’être un peu plus amicale avec mes frères. Oui j'étais fatiguée, et oui j'étais dans la merde mais si c'était mes derniers instants sur cette planète pourrie autant bien les passer. Je m’excusai auprès des deux qui me pardonnèrent sans broncher. J'appelais aussi Cloud pour faire de même, et lui expliquer plus calmement que sa sœur ne mettrait plus les pieds dans le groupe, il fut déçu mais s'y attendait. Une fois raccroché, je me sentais libérée d'un poids. Curieusement j'avais garder fermement la brique de jus de fruit dans ma main et un petit creux commença à pointer le bout de son nez. Aussi je décidai d'y goûter. Je plantai la petite paille et aspirais le jus. Il n'avait pas mentit c'était excellent ! De ma vie je n'avais jamais manger un truc meilleurs. C'était très sucré et fruité mais je ne reconnaissais pas les ingrédients. Le liquide était orange et sentait la mangue mais n'en avait pas le goût. Sans m'en rendre compte je l'avais avalé entièrement en une fois mais ma soif était étanchée.


Lorsque le dîner arriva j'avais toujours de la place pour l'escalope aux épices de Mikuo et de la grosse ration de pomme de terre sauté qu'il avait fait. Je me sentais heureuse, euphorique, c'était agréable de vivre.

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