Une Clef, Deux Portes, Trois Vies

Chapitre 15 : Une scandaleuse information

3241 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 05/07/2017 10:56

RrR RrR RrR RrR RrR


Tu n'es pas à ta place


RrRRrRRrRRrRRrRRrR


Mais je crois qu'on va t'attendre encore un peu


Du moins, c'est ce que j'ai promis à Zack.


rRrrRrrRrrRrrRrrRrrRrrRrrRrrRr




Je me réveillai plus tranquillement qu'avant, sans doute à cause de ce ras le bol qu'il avait lui même installé. Cet idiot. Donc ce mec avait des pouvoirs de télékinésie, si je pouvais dire, Sef', et l'autre c'est Zac ou Zack, honnêtement la phonétique est la même qu'est ce que j'en savais. Ils me faisaient penser au bon flic et au mauvais flic, un cliché bien vivant. Bon si je réfléchissais, Sef' malgré son petit nom très féminin était un homme, au vue de sa voie il était légèrement plus vieux que moi, entre vingt/vingt-cinq ans... Est-ce que ce mec était un petit con avec le pouvoir de communiquer de loin ? Et faisant le coup des appels masqués flippants ? Non, il avait vraiment l'air de me connaître et je ne parlais même pas de l'autre, pourtant leur noms ne me disaient rien, cela pouvait être des pseudonymes. J'allais sans aucun doute les rencontrer à la fin du décompte. Ce Zac avait parlé de ''vacances'' et Sef' d'une durée initiale de vingt ans, on pouvait facilement les assembler tout les deux. Je cherchais et recherchais mais rien de possible ne me vint. Je décidai d'abandonner.


« Je vous emmerde ! » Et dire ça me libéra de leur chaînes. Mais j'étais très stressée et ma gorge trop serrée pour rire.


Une fois bien réveillée, je fis mon sac de cours moi même, je m'étais levée plus tard que Mikuo, ce qui n'était pas choquant, avant mes cauchemars c'était comme ça. J'étais presque heureuse de retrouver mes habitudes d'avant, enfin non j'étais vraiment heureuse. Au petit déjeuner nous parlions simplement en évitant les sujets qui fâchaient comme une guerre froide, sur le journal il regarda le coin bourse et prit des notes. Kaoru dévala les escaliers et à quinze minutes du départ pour l'école.


« Pourquoi vous ne m'avez pas levé avant ? J'ai pas pu me laver ! » Kaoru s’agitait, enchaînant les taches quotidiennes à grandes vitesses de manière bâclées.


Je levai les yeux au ciel sans lui répondre avant de récupérer son sac que Mikuo avait préparé à l'avance et lui lancer. Mon frère aux cheveux bleu sembla avoir la même idée, mais avec une tartine de beurre. Kaoru n'avait d'yeux que pour la nourriture, j'eus le temps de jurer son prénom quand il laissa passer son sac sans lui jeter un coup d’œil, la tartine entre les dents. En moins d'une seconde il fit l'inventaire de ce qu'il avait dedans avant d'écarquiller les yeux. Il contorsionna son bras gauche pour rattraper le cartable de justesse et se retrouver positionné en rumba.


« Alors, la classe ou pas ? Me nargua-t-il.


- Sans façons, je fais ça sans les mains. Lui assénais-je avec un sourire aux lèvres, On y va, ça va être l'heure.


- Je ne me suis ni coiffé, (Pour le peu d’intérêt que j'y portais...) ni lavé les dents. (Mon dieu pas ça.)


- Tu feras ça là bas ! J'ai mes affaires de toilettes. »


Je dus quasiment le taper pour le faire sortir de la maison, on connaissait tous le '' donne moi cinq minutes'', c'était le mensonge le plus gros de cette planète. Le vent frai me donna un frisson, les gens marchaient dans la rue et personne ne se pressait, une mâtinée relativement calme en somme, même si quelques paires d'yeux s'attardèrent sur mes cheveux. Je continuai de regarder droit devant moi et avançai, mes frères dans mon dos. Sur la route j'avais le temps de penser à Aerith et son problème de drogue, je pensais avoir trouvé une solution radicale mais efficace pour qu'elle arrête. Mais c'était relativement extrême. Nous arrivâmes devant le portail et l'odeur de la clope me saisit à la gorge, je toussote quelques peu à cause de l'irritation que cela provoque. Le regroupement de personnes devant les grilles me gênaient au plus au point, beaucoup me hélèrent et parlèrent de moi entre eux. Mikuo passa devant pour faire de la place avec sa carrure en poussant légèrement les gens du passage. Une main puissante me saisit la nuque. Une sueur froide me traversa le dos, les muscles de mes doigts et de mes mâchoires se tendirent. Je ne savais pas qui c'était et arriver dans un angle mort était l'une des choses les plus stressantes qui puissent m'arriver en ce moment. La main me tira énergiquement en arrière pour que je rencontre son visage. Mes yeux légèrement plus ouvert que d'habitude captèrent chaque trait de sa peau, chaque pli, chaque familiarité, pour deviner avant coup ce que voulait cette personne. Ma respiration se calma doucement devant ce visage familier, forcément cela de pouvait pas être un agresseur à deux pas de l'école, quelle idiote je faisais. Kaoru avait eu le même réflexe que moi en attrapant son bras pour qu'il me lâche, en le reconnaissant il y eu un moment de gêne qui flotta et Grimmjow força un sourire.


« T'as pas l'air d'aller mieux ! Dit-il en desserrant sa prise mais gardant quand même un contacte.


- C'est toujours un peu difficile à vivre et ça ne cesse toujours pas. Lui dis-je comme à moi même.


Cette voix allait me rendre folle plus vite que je le pensais, il fallait que ça cesse.


- Ouais j'pense que c'est qu'un début, s'ils attaquent les hôpitaux après sur la liste c'est les écoles, ou les églises. Répondit-il en glissant un sourire maladroit.


Et là une petit sueur froide me traversa le dos, le sang quitta mon visage, il parlait, ils parlaient tous du massacre que j'avais fait à l’hôpital. La main chaude de Kaoru se plaça au centre de mon dos.


- Génial merci... Ajoutais-je en me sentant aspirée par le sol.


Comme d'habitude il ne faisait pas dans la dentelle. Je ne savais pas si il avait vu (sûrement pas venant de lui) ma peau virer au blanc. Il pouvait l'avoir mis sur le compte du traumatisme.


- C'est pas passé loin, j'me demande sur qui ça va tomber ensuite. Ajouta-t-il en se grattant la tête.


Je mourais d'envie de lui dire : bah écoute je vais commencer par me débarrasser de toutes ces bombes après on se fait une petite bouffe si tu veux ? Mais ce serait tout sauf subtile et ce n'était pas un jeu contrairement à ce qu'il avait l'air de croire. Les gens ne se sentaient jamais concerné tant qu'ils n'étaient pas touchés. Et encore moins les cons.


- Je peux y aller maintenant ? J'ai EPS. »


D'un coup d'épaule je me défis de son bras et traçai ma route. Les graviers de l'entrée raclèrent contre mes pas furieux. Mikuo nous attendit en trépignant dans la cours au milieu du chemin entouré de tilleuls. Lorsque qu'on arriva dans son champ de vision il accéléra le pas vers nous et me saisit le poignet.


« Vous étiez où ? Son souffle était fort et il avait sans doute dû se demander une dizaine de fois si il devait ou non, faire demi-tour pour nous retrouver.


- Juste à coter, on a croisé Grimm'. Répondit nonchalamment Kaoru à ma place. De son pouce il pointa dans notre dos.


Je levai les yeux au ciel, on ne pouvait pas faire un pas sans perdre de temps inutilement ! Je saisis le bras de Mikuo de ma main gauche et le traînai derrière moi.


Je rentrai dans le vestiaire du gymnase en ayant lâcher mes frères devant le leur auparavant. Évidement mon entrée fut remarquée par les quelques filles en avances, les trois Clémence, Camille et Charline qui discutaient avec Lucy au fond du vestiaire. A mon plus grand étonnement personne ne m’arrêta pour me demander comment j'allais. Je les saluai toutes deux, ma blonde de toujours me salua énergiquement mais cela ne faisait qu'une réponse sur les deux que j'attendais, je me tournai vers la dissidente un sourire étiré sur les lèvres.


« Ha bonjour. Elle passa à coté de moi comme un chien à qui j'aurais écrasé la queue, et fila rejoindre les deux Clémence qui traînaient toujours ensemble.


- D'accord... (Je restais pantoise devant sa fuite pas du tout anticipée, je me regardai Lucy avec interrogation) J'ai fait quoi ?


- Dis-moi, tu sais que tu étais censée être dans l’hôpital qui a explosé ? La blonde pinça la bouche avec un ton suspicieux mais je n'étais pas sûre que ce soit envers moi.


- Non je ne le sais pas, ce n'est pas là bas que je me suis réveillée, mais merci. Tentais-je de la faire culpabiliser.


Je fronçai les sourcils pour me donner un air consterné et m’asseyais lourdement sur le banc de fer mit à notre disposition pour nous changer.


- Et bien, c'est l’adresse que ton frère a donné. M'expliqua-t-elle avec moins d'assurance qu'avant.


- Il y a du y avoir un problème que communication, il m'ont bougé à l’hôpital près du commissariat sur la route du Mans, au cas où je veuilles porter plainte. Lui expliquais-je calmement, la forçant quasiment à y croire.


- Mais le prof' est bien mort du coup ? Me demanda-t-elle étrangement effrayée.


C'était impossible qu'elle suspecte quelque chose, si ?


- Oui, mais pourquoi tu me poses la question ?


Inconsciemment je me mis sur la défensive, sentant les questions devenir de plus en plus précises et indiscrètes.


- Ils ont quand même décidé de te convoquer quand même ! Sans leur collègue décédé et te confronter toi, une victime et rescapée d'un attentat, tout l’établissement est au courant et désapprouve !


Je manquai de pousser un soupir de soulagement, c'était à un poil de cul !


- C'est pour ça que tout le monde est mal alaise en ma présence j'imagine. »


Elle acquiesça brièvement, sortit un élastique et pour finir s’assit à coté de moi en le tordant entre son index et son pouce. Je lui présentai mon dos pour qu'elle attache mes magnifiques cheveux, puis je me changeai. Nous rejoignîmes la salle et le professeur prit à nouveau ses grands airs en répétant que le sport était important. C'était vrai, mais voilà, ma SES l'était plus. La dernière fois était censée être l'évaluation mais après la chute de Kaoru elle avait été reportée à aujourd'hui et lui était dispensé. Il prit place près de Lucy au sol pour me regarder monter. Après ma troisième montée au sommet du mur je regardai en bas pour demander à Luce si elle était prête à me descendre, elle m'informa que oui, dégagea ses cheveux d'or du passage de la corde et tendit la corde. Je basculai en arrière et poussai sur mes jambes pour amorcer la descente. Par accoues, elle me fit chuter pour me provoquer cris, rire nerveux, et insultes, dans sept langues différentes. Je m’apprêtais à toucher terre quand elle sembla décidée à me laisser plantée à vingt centimètres du tapis de sol, me lancinant l'entre jambe. Jusqu'à ce jour, je ne savais pas que je pouvais ajouter treize langues de plus à mon champs lexical fleurit. A la fin de ma performance elle me lâcha brusquement sur le sol pendant que j'avais une main tendue de son coté pour l’étriper si elle venait à ma portée. Je m'échouai bruyamment sur le gros tapis orange flashy. Je me retournai sur le dos tel une tanche des îles et me détachai en vitesse au cas où elle est la possibilité de me coincer trois jours de plus. J'avais atteint la note maximal à l'épreuve c'était à son tour de monter et je le lui fis payer au centuple. Après le sport je rejoignis mes frères à la sortie du gymnase avec Lucy.


« On va dans la cours ? Demanda-t-elle timidement car elle voyait bien que nous étions décidé à rester ici jusqu'à l'heure d'espagnol.


- Non je n'ai pas très envie. Ma réponse fut lente et je sentais, à ses yeux qui pétillaient un intérêt soulevé.


- Pourquoi ? Me demanda-t-elle d'une voix curieuse.


- Je ne veut pas croiser Aerith. Dis-je sombrement.


A ma réponse, s’ensuit un « Ho ! » d’étonnement et de compréhension venant d'elle.


- Vous êtes fâchées ? Me demanda-t-elle avec attention et calme de peur que je ne me rétracte.


Je décidai de cultiver son intérêt en répondant de manière brève.


- Oui et non elle n'est pas fréquentable et je ne suis pas ce genre de fille. Je regardai au sol, comme gênée de la situation et avalai difficilement ma salive.


- Qu'est-ce qu'elle a fait ? Sa voix était inquiète et elle serrait les dents à de multiples reprises.


- Elle a voulu m'emprunter de l'argent pour acheter sa drogue. Elle a pété un plomb et est devenue accro, elle me fait peur. Lâchais-je d'un seul coup et très vite.


- Quoi ? S'exclama-t-elle, non c'est pas possible mais... (elle prit quelques secondes pour y réfléchir) et Cloud il sait ?


- Non je ne pense pas et c'est préférable ainsi, je suppose.


Je savais aussi qu'elle ne pensait pas comme moi.


- Pas moi. J'y vais on se retrouve en cours. »


Et qu'elle allait tout lui dire en s'indignant auprès d'autres personnes de son comportement. Elle tourna les talons et se dirigea non sans précipitation vers la cours lycéenne.


« Elle va cafter ? Me demanda confirmation Kaoru.


- Elle va cafter. Affirmais-je. (et ne dira pas que c'est de moi)


- C'est en disant à tout le monde qu'elle se drogue que tu comptes la faire arrêter ? Renchérit négativement Mikuo avec une question dont il avait sa propre réponse.


- Oui, acculée par son entourage je pense qu'elle va devoir s'arrêter.


- Tu ne peux plus rien contrôler de ce que tu as lancé, tu le sais ça ? » Lança le bleuté, un brin amer de ne pas avoir été prévenu avant.


Génial encore une journée de merde. Je soufflai bruyamment alors que la cloche retentit et me dirigeai en salle d'espagnol. A peine dedans je remarquais Cloud, pâle comme la mort assit à notre table en train de griffonner des choses sur le papier. Lorsque je m'approchai il resta concentré, dans son monde. Je lui adressai un salut mais il ne me répondit pas, pas qu'il ne m'avait pas entendu mais qu'il était visiblement trop stressé pour parler. Sans faire semblant cette fois si, j'avalai vraiment ma salive et ne pus m’empêcher de me sentir coupable, mais, c'était la faute de sa sœur, elle n'était plus du genre à écouter les conseils de ses amis mais peut être que l'école pouvait y faire quelque chose. Rien de très gaie ne se passa dans la journée par la suite, pendant l'espagnol et les maths je vis les girouettes de ma classe lancer des petits coups d’œils à Cloud et parler entre elles à de nombreuses reprises. Je ne les entendais pas mais étais persuadée que c'était sur Aerith. C'est fou à quelle vitesse mon histoire était devenue démodée. Lucy n'avait pas perdu de temps et glissa elle aussi son regard sur le frère de la concernée. Néanmoins elle évita mes yeux car persuadée d'avoir trahit ma confiance. A midi nous rentrâmes à la maison car aucun de nous n'avait pensé à prendre d'argent et notre groupe s'était retrouvé divisé d'un coup, car plus personne ne pouvait faire semblant de ne pas savoir. Les regards que l'on avait tendance à s'échanger en disaient souvent long sans pour autant percer le mur du silence. Mikuo ne cessa de me dire que ce que j'avais fait était mal, là où Kaoru me dit juste qu'il m'avait connu plus fine que ça. J'étais fatiguée et commençai à douter de pouvoir tenir jusqu'à la réunion parents prof, aussi je décidai de ne pas retourner à l'école et d'appeler Cloud aussi tôt qu'il soit rentré chez lui, entre dix-sept heure, dix-sept heure trente.


Je me sentais tellement abandonnée, seule, inutile face aux choix que j'avais fait dans la précipitation. Plus j'y pensais plus je déprimais. Mes frères avaient heureusement décidé, malgré mes erreurs et défauts de rester avec moi et de venir faire une sieste dans ma chambre. Si ils venaient à m'abandonner à cause du fait que je sois devenue trop mauvaise, je ne savais pas précisément ce que cela ferait, mais je ne pourrais pas vivre assez longtemps pour pouvoir y mettre des mots. Je commençais déjà à me reposer dans mon lit, rideaux tirés, pendant que les garçons préparaient la bouffe. Lovée entre deux coussins, je serrai contre moi mon doudou, un cheval en peluche blanc-gris que l'on m'avait offerte pour mes sept ans. Ses poils étaient courts depuis le temps qu'il passait à la machine, mais je me sentais en sécurité avec elle toute à côté.


« J'm'en fout. »


Je me fichais de ce qui arriverait à Aerith, Je me fichais des mecs qui me parlaient, Je me fichais de mon groupe d'ami qui s'effritait, Je me fichais de ce qu'il pouvait bien m'arriver. Ça faisait moins de deux semaines que ça avait commencé et ce serait bientôt finit.


« Je vais les tuer. C'est de leur faute. »


Je rétractai mes membres sur la peluche, crispée, je fixai le mur dans le noir sans cligner des yeux une seule fois, je n'y cherchais pas le sommeil, mes yeux commençaient à m'irriter. Je restais ainsi pendant , une minute ? Une heure ? Je ne savais plus. Je cherchais dans le noir ceux qui me parlaient, j'avais l'impression d’être observée. Ma concentration futile cessa lorsque je fermai une première fois mes paupières, ma vue était floue depuis un moment et la réhydratation fut douloureuse mais assommante. La fatigue était une force plus puissante que ma colère. Mes muscles se détendirent et je m'endormis dans une position de croissant de lune, une fois de plus...



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