La cour des grands

Chapitre 7 : Izzir

1663 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/08/2017 18:57



Izzir


Il n'avait pas réussi à fermer l’œil de la nuit et n'avait pas tout expliquer à Mitor de ce qu'il avait entendu ce soir-là. Il lui avait juste raconté que son maître préparait un voyage pour trouver un bon coin où finir ses jours. Izzir a vu dans le regard de son ami qu'il avait cru à la supercherie mais il se sentait coupable. D'un autre côté, il n'avait pas envie de mener son ami dans un tel danger. De ce qu'Izzir avait compris, Vezel et Rasar font partis d'une organisation qui serait en guerre contre une autre organisation et qui aurait découvert leur maison. Ils ne tarderaient donc pas à venir prendre leur vie. Alors pourquoi Vezel laisserait t-il son esclave, peut-être futur affranchis, qu'il considère comme son fils, s'occuper de sa maison alors que cette organisation sait où elle se trouve? Cette dernière question occupait son esprit. Son maître si aimant ne le laisserait pas aux mains d'ennemis. Ce n'était pas possible. Tandis que son esprit se tourmentait, le soleil se leva peu à peu et, lorsqu'il fut l'heure, alla se préparer comme à son habitude. Il prit un bout de pain en guise de petit-déjeuner et cuisina celui de son maître. Son «père» adorait avoir des pommes grillés le matin et son «fils» trouvait cela immonde. Une fois finit, il entendit Vezel entrer dans la cuisine.


-Bonjour fiston. Hmmm… ces pommes sentent toujours aussi bon. Dit-il tout en reniflant l'atmosphère.


-Bonjour père. Vous êtes déjà réveillés?


-Je n'ai pas réussi à m'endormir, cette nuit.


-Alors venez vous asseoir. Dit Izzir en lui donnant son assiette.


Ce-dernier avait remarqué que son maître avait l'esprit aussi embrouillé que lui et l'atmosphère allait devenir pesante pour lui jusqu'à ce que Vezel lui demanda :


-Tu as réfléchis à ce que je t'ai dis?


-Oui mais j'aimerais que nous en parlions autour d'une promenade, si vous voulez bien.


-Très bien. J'avais envie de prendre l'air. Il fait trop chaud dans cette maison.


Izzir avait pris sa décision. Il avouerait qu'il a écouté la conversation d'hier soir avec Rasar. Ainsi, il espère recevoir plus de réponses de sa part et savoir s'il comptait le laisser dans cette maison, en proie à des tueurs.


Une heure plus tard, ils sortirent de la maison en direction du marché, assez loin de chez eux. Pour y arriver plus tôt, Izzir prît la décision de montrer à son maître des raccourcis car il connaissait les moindres recoins de presque toute l'île depuis qu'il vagabonde dans ses rues. Tandis qu'ils marchaient, Izzir commença la discussion en avouant ce qu'il avait écouté la veille. Vezel, lui, était éberlué :


-Quoi ?!! Tu as tout entendu ?!


-Une bonne partie, en tout cas. Assez pour comprendre ce qu'il se passait. Répondit-il avec un serein que lui-même ne s'attendait pas à avoir.


Le «Loup de Lys» garda son sang-froid et, à voir son regard, il se préparait à expliquer quelque chose qu'il se serait garder d'en parler. Ce genre de sentiment était assez visible sur les nobles des cités d'Essos et son esclave le savait. Il ne pouvait pas revenir en arrière et se sentait obliger de confirmer ces dires d'hier soir. Il n'avait plus le choix et dit alors :


-Tout ce que tu as entendu est vrai. Si tu as entendu cette partie, tu dois savoir que je vais partir pour Qohor et tu as dû deviné que c'était pour cette raison que je veux que tu prennes ma relève et que tu t'occupes de notre maison en mon absence. Alors ? Ai-je ton accord pour t'affranchir et devenir ainsi un homme comme les autres et pas un simple esclave ?


-Peut-être mais je veux savoir si ma vie est en danger si vous partez d'ici ? Ils savent où est notre maison et ils me tueront aussi ou me menaceront si je ne leur dis pas où tu seras. Je veux savoir si tu compte me laisser tuer par ses homme si je reste ici.


-Ne dis pas de sottises, fiston.


Il lui prît ses épaules et le regarda dans le yeux.


-J'ai prévu un plan pour pas qu'il ne t'arrive rien. Mais pas ici. Allons dans un endroit plus calme.


Izzir lui montra alors plusieurs chemins avec le moins d'animations possible. Ils arrivèrent enfin dans une ruelle où personne ne venait y mettre les pieds. Vezel regarda autour de lui avant de le fixer et d'annoncer son plan à voix basse.


-Le capitaine du navire qui m'emmènera à Qohor est un ami. Je lui ai dis de marquer dans le registre du quai que son bateau partirai pour Volantis. Ainsi, ils ne pourront pas me suivre et je les mènerai sur une fausse piste. J'irai à Qohor tandis que toi, tu resteras en sécurité ici, à Lys, et ses tueurs seront loin de nous. Tu es rassuré ?


-Un peu mais vous ne m'avez toujours pas dit qui sont ces tueurs. Leurs identités ou le nom de leur organisation.


-Je suis désolé mais je ne peux pas te le dire. C'est pour te protéger, comprends-tu ?


Izzir restait anxieux face à toute cette histoire qui semblait si floue et, à la fois, si importante. Il allait répondre «oui» quand il vit une ombre sur le mur d'une des deux maisons qui laissait passer cette ruelle où ils se trouvaient et qui laissait apercevoir qu'il les observait du haut du toit de l'autre maison. Il se retourna et ne vît rien. Le toit était désert.


-Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda Vezel.


-Rien. J'ai juste halluciné, je pense.


Izzir se retourna et un homme encapuchonné se tenait derrière son maître. Il eût à peine le temps d'intervenir que Vezel avait senti la présence de l'homme derrière lui et lui fracassa la mâchoire avec le haut de son crâne. Ce-dernier recula jusqu'au mur par la violence du choc mais eût le temps d'esquiver le poing suivant du «Loup de Lys» qui était sortit de ses gonds.


-Sauve-toi, Izzir ! C'est moi qu'il veut ! Cria Vezel.


L'esclave n'en croyait pas ses yeux mais voyant que son maître dominait le combat, il ne voulût pas le contrarier. Il fît deux pas en direction du marché avant de recevoir un coup de pommeau dans la tête. Il tomba à terre, complètement sonné. Il entendit son maître crié son nom et vit l'ombre de son agresseur qui s'était caché derrière un angle. Cette ombre prît la direction du combat et, sur le chemin, trois autres hommes le rejoignirent. La vue d'Izzir se rétablissait peu à peu tandis que son maître s'était débarrassé de son premier adversaire qui venait de s'écrouler au sol. Vezel se retourna vers ses ennemis qui se rapprochait de lui et se prépara à la suite du combat. Izzir n'avait jamais vu son «père» combattre ainsi et sentait maintenant que son surnom était fort mérité. Un homme qui canalise sa colère pour la renvoyer sur ses ennemis et, ainsi, protéger ceux qu'il aime est la parfaite reproduction d'un loup. Ainsi donc, ce «Loup de Lys» mît un uppercut à celui qui essaya de le toucher en premier, prît le deuxième avec son bras libre et le jeta sur le troisième. Le combat semblait gagner d'avance quand tout à coup, un nouvel ennemi arriva à toute vitesse derrière lui et lui poignarda le dos. Vezel poussa un cri étouffé, se tourna vers son agresseur et se prépara à l'étrangler. Après plusieurs secondes où l'étranglé commençait à prendre une teinte bleu et à avoir les yeux globuleux, un des hommes que Vezel avait poussé, enfonça plus profondément le poignard resté planté dans le dos de leur cible. Ce-dernier cracha du sang et relâcha sa prise qui s'écroula à ses pieds. Les cinq hommes qui les avait attaqué s'enfuir alors et emportèrent le premier qui était resté évanoui, laissant Izzir qui peinait à se relever et Vezel qui tomba à terre. Les attaquants disparurent et l'esclave s'avança vers son maître qui agonisait. Ce-dernier, une fois que son «fils» arriva à sa hauteur, le regarda et lui dit ses derniers mots :


-Va-t-en, Izzir. Ne reste pas là, pas dans cette ville. Cache-toi quelque part et restes-y. Tu voulais savoir le nom de cette organisation. Ils se font nommés «Les Chasseurs». Et notre organisation, qui est concentrée à Qohor, s'appelle «Les Partisans». Si tu veux la rejoindre, va là-bas, et tu verras par la suite.


Il recracha une toute une flaque de sang. Izzir commençait à sangloter et ses yeux pétillèrent de larmes qui ne cessèrent de s'accumuler sur ses joues. Il n'arrivait pas à prononcer un seul mot.


-Regarde-moi, Izzir. Dit Vezel qui tenait bon pour rester le plus longtemps possible en vie.


Celui-ci s'exécuta.


-Tu as été un très bon fils et tu ne mérites pas d'être un esclave. Maintenant file. Et laisse-moi crever, s'il te plaît.


Il poussa un dernier léger soupir avant de rendre l'âme. Il ne respirait plus et Izzir restait ici, restant à côté de son père qui l'avait tant aimé. Il entendit alors plusieurs pas approché et releva sa tête en voyant les ombres s'accumuler sur le sol. Il releva sa tête et vît trois gardes, armes au poing, et regardèrent médusés le cadavre du célèbre feu le «Loup de Lys». Puis, ils tournèrent la tête vers son esclave qui s'essuyait les larmes pour reconnaître ceux qui venait d'arriver. Il n'eût ni le temps ni la force de dire un mot quand il entendit :


-Saisissez-le ! Il est coupable de meurtre !


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